L’Assemblée générale vote ses résolutions annuelles sur la Palestine et prévoit une manifestation de haut niveau le 15 mai 2023 pour commémorer la Nakba
L’Assemblée générale a adopté aujourd’hui, par mise aux voix, ses quatre résolutions annuelles sur la question de Palestine ainsi que la résolution relative à la situation au Moyen-Orient, au cours d’une séance qui a encore donné l’occasion de montrer qu’une majorité d’États Membres appellent à la fin de l’occupation des territoires palestiniens, tandis que d’autres estiment que ces textes ciblent injustement l’État hébreu et ne font pas la promotion de la paix.
Alors que l’année 2022 est en passe d’être la plus meurtrière pour les Palestiniens de Cisjordanie, le Président de l’Assemblée générale, M. Csaba Kőrösi, a souligné que « le conflit cause une souffrance immense aux Arabes et aux Juifs, aux Palestiniens et aux Israéliens depuis quatre générations ». Selon lui, l’approche « œil pour œil » finit par rendre le monde entier « aveugle ». La plupart des délégations ont de nouveau plaidé en faveur de la solution des deux États, la Jordanie avertissant que « la question palestinienne est et demeurera la clef de la paix et de la stabilité au Moyen-Orient et dans le monde arabe ».
L’un des faits nouveaux est la demande faite, aujourd’hui, par l’Assemblée générale à la Division des droits des Palestiniens du Secrétariat de consacrer l’année prochaine ses activités à la commémoration du soixante-quinzième anniversaire de la Nakba, en organisant notamment une manifestation de haut niveau dans la salle de l’Assemblée générale le 15 mai 2023, et en diffusant archives et témoignages. Cette décision a provoqué une vive réaction d’Israël qui s’est indigné du fait que la commémoration de son indépendance s’apparente à une « catastrophe » qui avait pourtant été « provoquée par les Palestiniens eux-mêmes ». Au lieu d’œuvrer ensemble à créer des conditions propices à la paix, nous gaspillons notre temps, ont lancé les États-Unis. Ils ont dénoncé des résolutions « anachroniques » qui visent à perpétuer l’espoir d’un raccourci pour parvenir à la création d’un État palestinien au lieu d’œuvrer concrètement au règlement du conflit.
Cette résolution relative à la Division des droits des Palestiniens a été adoptée par 90 voix pour, 30 voix contre et 47 abstentions. Par ce texte, l’Assemblée générale prie également le Secrétaire général de continuer à doter la Division des ressources dont elle a besoin et de veiller à ce qu’elle continue d’exécuter avec efficacité son programme de travail. L’Observateur permanent de la Palestine s’est félicité que l’Assemblée générale ait enfin reconnu « l’injustice historique » qui a frappé le peuple palestinien, en adoptant une résolution qui décide de commémorer le soixante-quinzième anniversaire de la Nakba.
En vertu du texte relatif au Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien, adopté par 101 voix pour, 17 voix contre et 53 abstentions, l’Assemblée prie le Comité de continuer de suivre l’évolution de la situation en ce qui concerne la question de Palestine et de faire au Conseil de sécurité, au Secrétaire général ou à elle-même, selon qu’il conviendra, des suggestions à ce sujet.
Dans le texte consacré au Programme d’information spécial sur la question de Palestine du Département de la communication globale du Secrétariat, adopté par 149 voix pour, 11 voix contre et 13 abstentions, l’Assemblée générale condamne fermement l’assassinat de la journaliste américano-palestinienne Shireen Abu Akleh, et souligne qu’il importe d’amener les responsables de cet acte à en répondre. L’Assemblée se félicite de la décision de l’ONU d’honorer le courage et la mémoire de la journaliste en rebaptisant le programme de formation de journalistes palestiniens de la presse écrite et audiovisuelle « Programme de formation Shireen Abu Akleh pour les journalistes palestiniens de la presse écrite et audiovisuelle ».
Par un autre texte, intitulé « Règlement pacifique de la question de Palestine », adopté par 153 États pour, 9 États contre (Canada, États-Unis, Hongrie, Îles Marshall, Israël, Libéria, Micronésie, Nauru et Palaos) et 10 abstentions, l’Assemblée demande de nouveau qu’une paix globale, juste et durable soit instaurée sans délai au Moyen-Orient sur le fondement des résolutions pertinentes de l’ONU, notamment la résolution 2334 (2016) du Conseil de sécurité, du mandat de la Conférence de Madrid, y compris le principe de l’échange de territoires contre la paix, de l’Initiative de paix arabe et de la feuille de route du Quatuor.
Aux termes de la dernière résolution sur le Golan syrien, adoptée par 92 voix pour, 9 voix contre (Australie, Canada, États-Unis, Hongrie, Israël, Îles Marshall, Libéria, Micronésie et Palaos) et 65 abstentions, l’Assemblée demande à Israël de relancer les volets syrien et libanais des pourparlers et de respecter les garanties et engagements précédemment souscrits, avant d’exiger une fois de plus qu’en application des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité, Israël se retire de tout le Golan syrien occupé jusqu’à la ligne du 4 juin 1967. En présentant ce texte, l’Égypte a appelé la communauté internationale à faire respecter les résolutions pertinentes de l’ONU sur la question. Pour sa part, la République arabe syrienne a dénoncé « la protection et l’impunité accordées par les États-Unis et certains autres États à Israël».
Plusieurs délégations ont, au cours du débat, salué le rôle de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA), appelant à un soutien financier accru. L’Arabie saoudite a ainsi rappelé que son pays est le premier donateur de l’UNRWA, tandis que le Japon a informé avoir fourni en 2022 une aide d’urgence de 8,3 millions de dollars par l’intermédiaire de l’UNRWA en réponse à la situation humanitaire dans la bande de Gaza.
Une majorité d’orateurs ont appuyé le vœu de la Palestine d’acquérir le statut de membre à part entière de la famille des Nations Unies. Et plusieurs États, dont l’Afrique du Sud, ont appuyé la demande faite à la Cour internationale de Justice (CIJ) de rendre d’urgence un avis consultatif sur les pratiques et activités de peuplement israéliennes eu égard au droit international.
Demain, jeudi 1er décembre, l’Assemblée générale tiendra une autre séance publique, dès 10 heures, afin d’examiner la résolution annuelle sur le sport au service du développement et de la paix.
QUESTION DE PALESTINE
Déclarations
M. CSABA Kőrösi, Président de l’Assemblée générale, a rappelé qu’en 1947 l’Assemblée générale avait pris la responsabilité de trouver une solution juste au conflit en adoptant la résolution 181. Depuis lors, a-t-il souligné, l’objectif de deux États vivant côte à côte dans la paix et la sécurité n’a pas été atteint et les Palestiniens attendent toujours l’établissement d’un État souverain et indépendant. M. Kőrösi a rappelé qu’en 1950, lorsque l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) avait commencé ses opérations, il répondait aux besoins de 750 000 personnes contre six millions aujourd’hui. Au cours de la semaine de haut-niveau, a-t-il noté, les dirigeants des parties concernées se sont prononcés en faveur de négociations fondées sur la solution des deux États, estimant que la seule voie raisonnable passe par un dialogue direct, des négociations de bonne foi, le respect des résolutions de l’ONU et la mise en œuvre des accords passés.
« Le conflit cause une souffrance immense aux Arabes et aux Juifs, aux Palestiniens et aux Israéliens depuis quatre générations », a déploré le Président. Il a ajouté que rien ne pousse plus à la violence que le désespoir et appelé à briser le cercle vicieux de la haine. « Œil pour œil finit par rendre le monde entier aveugle », a-t-il affirmé, citant le Mahatma Gandhi, ajoutant qu’il fallait donner aux jeunes une raison d’espérer. M. Kőrösi a réitéré son soutien à la solution des deux États. En l’absence d’un véritable horizon politique, tous peuvent convenir que le travail de l’UNRWA est essentiel, a-t-il estimé, regrettant que l’agence continue de faire face à un énorme déficit de financement.
Le Président a appelé à agir pour que les aspirations palestiniennes à un État se réalisent, pour que la sécurité d’Israël soit assurée et pour que l’UNRWA ne soit plus nécessaire. « Si tu veux faire la paix avec ton ennemi, tu dois travailler avec ton ennemi. Ensuite, il devient votre partenaire », a-t-il encore affirmé, citant Nelson Mandela. Saluant l’accord récent sur une frontière maritime permanente entre Israël et le Liban, il y a vu une preuve que les négociations de bonne foi sont la clef du succès. En conclusion, il a appelé à dépasser la méfiance, à poser les questions difficiles et à se concentrer sur le bien commun pour résoudre enfin le conflit.
M. CHEIKH NIANG (Sénégal), intervenant en sa capacité de Président du Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien, a présenté le rapport du Comité couvrant la période allant du 2 septembre 2021 au 31 août 2022. Il a fait un bilan des activités du Comité pour cette période, l’objectif étant de continuer à mobiliser la communauté internationale en faveur de la défense des droits des Palestiniens et de la solution des deux États. Le Comité, dans son rapport, a regretté l’usage disproportionné de la force par les forces de sécurité israéliennes et les colons. M. Niang a de ce fait appelé le Gouvernement israélien à mener des enquêtes immédiates, indépendantes et impartiales sur tous les incidents, y compris le meurtre de la journaliste Shireen Abu Akleh. Il a également appelé à respecter le caractère sacré des Lieux saints de Jérusalem.
Dans le rapport, a relevé M. Niang, le Comité s’est dit très préoccupé par l’expropriation des Palestiniens et les activités de colonisation qui sont du reste illégales. Le représentant a souligné que le tir de roquettes sur des sites civils en Israël est contraire au droit international. Il a appelé la communauté internationale à rester focalisée sur la question palestinienne, en dépit des nombreuses crises mondiales. Il a plaidé en faveur d’un mécanisme international de protection des Palestiniens, et à la levée du blocus de la bande de Gaza. Le Comité condamne également la désignation de six ONG palestiniennes comme organisations terroristes par l’État d’Israël. Il invite les États à faire la différence entre Israël et les territoires palestiniens occupés. Le délégué a enfin présenté, comme de coutume, quatre projets de résolution liés à la question de Palestine ( A/77/L.23, A/77/L.24, A/77/L.25, A/77/L.26).
M. RIYAD MANSOUR, Observateur permanent de l’État de Palestine, a commencé par rappeler qu’il y a 75 ans, une Assemblée générale très différente avait adopté une résolution de partition de la Palestine, sans consulter le peuple palestinien et sans prendre en compte ni comprendre les conséquences de cette décision pour les générations successives de Palestiniens. En quelques mois, les deux tiers de ses concitoyens ont été forcés de quitter leur foyer. Une nation entière a fait face à la dépossession, au déplacement et au déni de ses droits, une situation qui dure encore aujourd’hui, a-t-il regretté. « Le plan était, et l’est toujours à bien des égards, de déplacer et de remplacer notre peuple sur sa terre ancestrale », a poursuivi M. Mansour, en soulignant que son peuple a fait face à ce qui allait devenir la crise de réfugiés, de protection et de justice la plus longue de l’histoire des Nations Unies. Les réfugiés ont conçu et construit l’un des mouvements de libération les plus importants de la planète. Les Palestiniens de la Palestine historique, endurant la discrimination systémique et l’occupation militaire, se sont enracinés encore plus profondément dans la terre, déterminés à voir la Nakba un jour inversée, et non répétée, a poursuivi M. Mansour. Israël a occupé la terre, étendant son contrôle et ses colonies, mais, a-t-il souligné, le peuple palestinien est resté inébranlable. « Je me tiens ici, 75 ans plus tard, 75 ans marqués par des politiques israéliennes visant à déraciner notre peuple, pour proclamer qu’il y a sept millions de Palestiniens vivant en Palestine historique, et sept millions de réfugiés palestiniens et de la diaspora. « Ce sont 14 millions de Palestiniens qui ne disparaîtront pas, ne désespéreront pas et ne baisseront pas les bras. » Aujourd’hui, l’Assemblée générale reconnaîtra enfin l’injustice historique qui a frappé le peuple palestinien, en adoptant une résolution qui décide de commémorer dans cette salle le soixante-quinzième anniversaire de la Nakba, a martelé l’Observateur permanent.
2022 est l’année la plus meurtrière pour les Palestiniens en Cisjordanie depuis la deuxième Intifada, a-t-il lancé, évoquant l’augmentation sans précédent des attaques contre le caractère sacré d’Haram el-Charif; l’intensification des démolitions et des expulsions à Jérusalem et à Masafer Yatta; la poursuite du blocus et de l’agression contre la population à Gaza. Alors que je m’adresse à vous aujourd’hui, les enfants et leurs parents vivent dans la peur du prochain bombardement israélien, de la prochaine incursion israélienne, de la prochaine arrestation arbitraire, de la prochaine démolition d’une école ou de leur maison, a déclaré M. Mansour affirmant que nulle part, en Palestine, ils ne sont en sécurité. « Pourtant le droit à la sécurité est celui du propriétaire légitime de la maison et non au voleur », s’est-il indigné, en demandant une fois de plus à la communauté internationale d’assurer la protection du peuple palestinien.
Mme RUCHIRA KAMBOJ (Inde) a souligné que seules des négociations en vue de parvenir à la solution des deux États et à la création d’un État de Palestine souverain, indépendant et viable, tenant compte des préoccupations sécuritaires légitimes d’Israël, peuvent conduire à une paix durable. À cette fin, elle a réaffirmé la nécessité d’une reprise rapide des négociations de paix directes entre les parties sur toutes les questions relatives au statut final. Toutefois, a-t-elle prévenu, l’absence de telles négociations et d’un horizon politique clair pour la résolution pacifique du conflit continuera d’entraîner des conséquences pour Israël comme pour la Palestine et risque de mener à un nouveau cycle de violence. Elle a exhorté les parties à cesser la violence et à éviter les actions unilatérales susceptibles de compromettre la viabilité de la solution des deux États. Après avoir condamné les deux attentats terroristes commis récemment à Jérusalem, la déléguée a estimé que seule une approche unifiée saura venir à bout du fléau du terrorisme.
M. JUAN GÓMEZ ROBLEDO VERDUZCO (Mexique) a estimé que cet examen de la Question de Palestine doit promouvoir un règlement global et définitif du conflit israélo-palestinien sur la base de la solution des deux États. Faisant valoir que la responsabilité de la reprise du processus de paix incombe aux deux parties au conflit, il a encouragé la communauté internationale à faciliter et soutenir ce processus afin d’assurer une paix juste et durable dans la région. Le représentant a d’autre part, appelé l’Autorité palestinienne à organiser des élections présidentielle et législative dans le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est, conformément à la Déclaration d’Alger signée par les factions palestiniennes. Il a demandé l’arrêt des colonies de peuplement israéliennes sur le Territoire palestinien occupé et de toutes les activités menées en violation du droit international. Il a également indiqué que son pays soutient la demande d’avis consultatif de la Cour internationale de Justice contenue dans un projet de résolution de la Quatrième Commission, chargée des questions politiques spéciales et de la décolonisation.
Le délégué a ensuite condamné les attaques lancées depuis Gaza contre Israël et reconnu les préoccupations légitimes d’Israël en matière de sécurité. Cela étant, les forces de sécurité israéliennes doivent respecter les principes de nécessité, de proportionnalité et de distinction lorsqu’elles font usage du droit à la légitime défense, conformément au droit international humanitaire, a-t-il souligné. Enfin, prenant note des rapports du Rapporteur spécial sur la situation des droits de l’homme dans le Territoire palestinien occupé depuis 1967, ainsi que de la Commission d’enquête internationale et indépendante sur le Territoire palestinien occupé, y compris Jérusalem-Est et Israël, il a formé le vœu que, le prochain renouvellement du mandat de l’UNRWA apporte une plus grande certitude quant à l’accomplissement du mandat de l’Office. L’UNRWA a besoin d’un financement prévisible et le Mexique renouvellera sa contribution de 750 000 dollars, a précisé le représentant.
M. OSAMA MAHMOUD ABDELKHALEK MAHMOUD (Égypte) a rappelé que 75 ans s’étaient écoulés depuis l’adoption de la résolution 181 sur la partition des terres palestiniennes historiques. Il a mis en garde contre les dangers posés par les violations israéliennes, notamment la violence exercée contre les civils, l’expansion des colonies, les destructions de logements, le blocus à Gaza, et les tentatives de modifier le statu quo relatif aux Lieux saints. Le représentant a soutenu les résolutions relatives à la Division des droits des Palestiniens du Département des affaires politiques et de la consolidation de la paix (DPPA) et au Programme d’information spécial sur la Question de Palestine du Département de la communication globale (DCG). Il a ensuite appelé à appliquer le droit international, les résolutions des Nations Unies, et à donner effet à la solution des deux États et l’initiative de paix arabe. Dans un contexte de tensions accrues dans les territoires occupés, il a souligné l’importance de rétablir un horizon politique, réitérant en conclusion l’importance de créer un État palestinien dans les frontières de 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale.
M. TAREQ M. A. M. ALBANAI (Koweït) a déploré le fait que la situation n’ait pas changé sur le terrain et qu’Israël, la Puissance occupante, continue de violer la Charte des Nations Unies, le droit international, ainsi que les accords et instruments internationaux pertinents. Ces actes, a-t-il diagnostiqué, sont le symptôme d’une maladie appelée « occupation », qui tue et viole les droits des Palestiniens. Il est temps de traiter cette maladie avec les médicaments appropriés, a-t-il plaidé. Jusqu’à quand l’occupation va-t-elle se poursuivre sans que la communauté internationale ne dise mot, s’est-il ensuite interrogé. Combien de temps encore allons-nous rester silencieux alors que les Palestiniens sont privés de leurs droits légitimes? À cette aune, le représentant s’est désolé de constater « le pire échec de l’histoire des Nations Unies et du Conseil de sécurité en particulier ». À ses yeux, il ne peut y avoir de paix ni sécurité sans la fin de l’occupation. Il a également dénoncé l’exploitation des ressources des territoires palestiniens, appelant la communauté internationale à agir immédiatement pour protéger le peuple palestinien, tout en tenant Israël responsable de ses actes. Pour finir, il a dit soutenir l’appel de la Palestine pour qu’elle devienne un membre de plein droit des Nations Unies.
Mme ALYA AHMED SAIF AL-THANI (Qatar) a réitéré l’importance de protéger les Palestiniens et de trouver une réponse durable à ce conflit, afin de leur permettre de réaliser leur droit à l’autodétermination et de concrétiser la solution des deux États. Il en va de la paix et de la stabilité au Moyen-Orient, a affirmé la représentante, avant de dénoncer les attaques des lieux saints musulmans à Jérusalem par Israël. Le Qatar ne reconnaît plus Jérusalem-Est comme capitale d’Israël, a-t-elle annoncé, avant de souligner qu’il continuera à assumer sa responsabilité humanitaire vis-à-vis du peuple palestinien. La représentante a ensuite appelé à la réunification palestinienne, « qui est essentielle pour la création d’un État palestinien indépendant », saluant au passage la tenue du Sommet d’Alger.
M. NEVILLE MELVIN GERTZE (Namibie) a regretté que la solution des deux États ne se soit pas concrétisée. Selon lui, les promesses de solidarité doivent s’accompagner d’un désir sincère de faire avancer la cause légitime du peuple palestinien en faveur d’un règlement juste, durable et global de la question. Déplorant l’escalade de la violence contre le peuple palestinien par Israël, en violation flagrante des appels répétés de l’Assemblée générale et du Conseil de sécurité, le représentant a condamné le meurtre de la journaliste Shireen Abu Akleh. L’ONU, a-t-il dit, doit honorer sa bravoure et son héritage en renommant le programme de formation pour les radiodiffuseurs et journalistes palestiniens « Programme de formation Shireen Abu Akleh pour les radiodiffuseurs et journalistes palestiniens ». M. Gertze a demandé à Israël de permettre un accès humanitaire sans entrave, soulignant que les annexions et l’expansion des colonies sont intenables. Il a salué l’idée de demander un avis consultatif à la Cour internationale de Justice (CIJ) sur les conséquences juridiques de l’occupation et de la colonisation par Israël du territoire palestinien, y compris Jérusalem-Est.
M. GENG SHUANG (Chine) a fait observer que la Question de Palestine est au cœur de celle du Moyen-Orient. Une solution complète et juste est donc essentielle pour la paix et la stabilité régionales, mais aussi pour l’équité et la justice, a-t-il fait valoir. À ses yeux, la coexistence pacifique des deux États, la Palestine et Israël, est dans l’intérêt à long terme des parties et de la communauté internationale. Toutefois, la situation dans les territoires palestiniens occupés, reste difficile avec des victimes et des dommages causés aux infrastructures. L’assistance économique et humanitaire se veut, selon lui, une mesure temporaire qui ne peut combler les lacunes politiques et diplomatiques. Le représentant a encouragé Israël et la Palestine, voisins inséparables, à œuvrer en faveur de leur sécurité commune. Si, au contraire, la sécurité d’une partie est fondée sur l’insécurité de l’autre, le cercle de la violence ne prendra jamais fin, a averti le délégué.
Dans ce contexte, a-t-il poursuivi, la communauté internationale doit concentrer toute son attention sur les préoccupations légitimes des deux parties, qui doivent à leur tour s’acquitter des responsabilités qui leur incombent au titre du droit international. Le représentant a condamné l’expansion des colonies israéliennes qui viennent restreindre l’espace de vie du peuple palestinien, ainsi que le blocus de Gaza. Il a réitéré son appui à l’UNRWA et rappelé que son pays fournit également une aide au développement en Palestine. Le délégué a invité les parties et la communauté internationale, à traduire la vision des deux États en réalité, au moyen d’une conférence de paix appuyée par le Conseil de sécurité.
M. SYED MOHAMAD HASRIN AIDID (Malaisie) a dénoncé la poursuite des graves violations en terre palestinienne, notamment les expulsions forcées, les démolitions, les annexions et le pillage des ressources naturelles. Il a qualifié l’oppression systématique des Palestiniens par Israël de « crime d’apartheid » et dénoncé ses colonies illégales au regard du droit international. Soulignant que l’année 2022 est la plus sanglante depuis 2005 en Cisjordanie occupée, il a estimé qu’il ne serait pas surprenant que ces crimes continuent de s’intensifier dans les années à venir en raison de l’impunité dont jouissent la puissance occupante et les colons. Il a appelé la communauté internationale à assumer sa responsabilité en garantissant la justice et la reddition de comptes, estimant que « le cycle sans fin de l’impunité doit prendre fin ».
Le représentant a appelé à appliquer les résolutions 904 (1994) et 2334 (2016). Il a exhorté les États membres à soutenir l’appel de l’Assemblée générale demandant un avis consultatif à la Cour internationale de Justice (CIJ). M. Aidid a également exhorté la communauté internationale à soutenir l’appel lancé par la Palestine en faveur de la tenue d’une conférence internationale avec la pleine participation de toutes les parties concernées. Il a salué la signature de la Déclaration d’Alger le 13 octobre 2022 et l’engagement de toutes les parties palestiniennes en faveur de leur réconciliation. Le délégué a conclu en réitérant l’engagement inébranlable de son pays à réaliser la solution des deux États sur la base des frontières d’avant 1967, avec Jérusalem-Est comme capitale.
Mme LAUZA ALI (Maldives) a rappelé que la souffrance du peuple palestinien est à ce jour la plus ancienne question non résolue inscrite à l’ordre du jour de l’Assemblée générale. En 2015, nous avons pris l’engagement collectif de ne laisser aucun pays de côté, a-t-elle souligné, appelant par conséquent à ne pas faire du peuple palestinien un laissé-pour-compte. À cette fin, elle a exhorté la communauté internationale à faire plus pour mettre fin au blocus illégal de Gaza et à tout faire pour que cessent les activités illégales dans les territoires occupés. Le peuple de Palestine est devenu apatride sur ses propres terres, a—t-elle constaté, avant d’enjoindre les États Membres à soutenir les droits inaliénables des Palestiniens et à reconnaître la Palestine comme un État indépendant, membre à part entière de l’ONU.
Aujourd’hui, plus de cinq millions de réfugiés palestiniens sont éligibles aux services de l’UNRWA, a encore relevé la représentante, tout en saluant l’engagement et la détermination de l’Office. Compte tenu de l’importance de son mandat, nous sommes profondément préoccupés par les difficultés de financement auxquelles il est confronté, a-t-elle ajouté, en plaidant pour que la communauté internationale soutienne la fourniture de financements supplémentaires à l’UNRWA. Les Maldives, a rappelé Mme Ali, ont toujours soutenu la création d’un État de Palestine indépendant et souverain, basé sur les frontières d’avant 1967, avec Jérusalem-Est comme capitale, et vivant côte à côte avec Israël dans la paix et la prospérité.
M. MOHAMMAD AAMIR KHAN (Pakistan) a dénoncé les actions unilatérales menées par Israël, notamment l’expansion des colonies de peuplement et les évictions forcées de Palestiniens, qui constituent autant de violations du droit international et d’obstacles à une solution pérenne. La communauté internationale a selon lui l’obligation morale et juridique de mettre un terme à cette situation, en particulier dans la bande Gaza, où le blocus se poursuit depuis plus de 15 ans. En tant que Puissance occupante, Israël a l’obligation de permettre aux Palestiniens de se déplacer entre leurs territoires. Pour parvenir à une paix pérenne, le représentant a prôné le dialogue et des négociations directes entre les parties devant mener à l’établissement d’un État palestinien viable, sur la base des frontières d’avant 1967.
M. ISHIKANE KIMIHIRO (Japon) a estimé que la paix au Moyen-Orient ne peut être obtenue que par un dialogue fondé sur la confiance mutuelle entre les parties, conformément aux résolutions pertinentes du Conseil de sécurité et aux paramètres convenus au niveau international. Préoccupé par le grand nombre de victimes de la violence et des affrontements en Cisjordanie, il a appelé Israël à cesser ses activités de colonisation, qui compromettent la viabilité de la solution des deux États. Le Japon suit également de près les développements récents après l’accord de réconciliation signé en Algérie entre les factions palestiniennes et souligne l’importance de tenir des élections législatives et présidentielle en Palestine. Le représentant a assuré que son pays continuera de soutenir le peuple palestinien tant que des problèmes humanitaires et socioéconomiques subsisteront en Palestine, en particulier à Gaza. Cette année le Gouvernement a fourni une aide de 30 millions de dollars, y compris une aide d’urgence de 8,3 millions de dollars par l’intermédiaire de l’UNRWA en réponse à la situation humanitaire dans la bande de Gaza. La Conférence sur la coopération entre les pays d’Asie de l’Est pour le développement de la Palestine (CEAPAD) lancée par le Japon en 2013 s’inscrit dans le cadre de ces efforts visant à tirer parti des ressources et de l’expérience des pays de l’Asie de l’Est pour soutenir le développement économique palestinien. Le Japon, en tant que nouveau membre du Conseil de sécurité en 2023-2024, s’engage à coopérer avec la communauté internationale pour parvenir à la paix au Moyen-Orient, a conclu le représentant.
Mme SONIA MARINA PEREIRA PORTILLA (Colombie) a réaffirmé le soutien historique de son pays à la recherche d’une solution pacifique, définitive et globale à la question palestinienne, fondée sur la solution des deux États sur la base des frontières de 1967 et des accords conclus au cours du processus de négociation, conformément aux résolutions pertinentes de l’Assemblée générale et du Conseil de sécurité. Elle a souligné l’importance de mettre en place des mesures de confiance à cette fin, tout en prônant le plein respect des droits de l’ensemble de la population. La Colombie réitère son appui au droit du peuple palestinien à l’autodétermination et à la création d’un État indépendant et durable, reconnu par tous les autres États, a ajouté la déléguée, non sans réaffirmer également le soutien de son pays au droit de l’État d’Israël de vivre en paix, à l’intérieur de frontières sûres et internationalement reconnues.
M. OMAR HILALE (Maroc) a réaffirmé qu’il était nécessaire de concrétiser la solution des deux États, sur la base des frontières d’avant 1967 et avec Jérusalem-Est pour capitale, deux États vivant côte à côte dans la paix et la sécurité. Il s’est inquiété de l’absence de solution politique faisant courir le risque d’un conflit plus large dans la région. Il a appelé à protéger Jérusalem en tant qu’héritage commun de l’humanité. Le délégué a rappelé que le Roi du Maroc travaillait personnellement en faveur de programmes résidentiels et sociaux pour les résidents de Jérusalem.
Pour M. GILAD MENASHE ERDAN (Israël), ce conflit, comme tous les autres, peut se résoudre si les deux parties se mettent à la table des négociations et font des concessions. Il a accusé les Palestiniens de bénéficier du soutien de l’ONU dans la poursuite de leurs actions destructrices. « En votant des résolutions, vous encouragez cette folie », a-t-il lancé à l’Assemblée. Aujourd’hui on va voter sur cinq nouveaux textes qui s’attaquent à Israël, a déploré le représentant, ajoutant que ces projets de résolutions incluent une demande de célébrer le soixante-quinzième anniversaire de la création d’Israël dans cette salle. Mais cette commémoration sera plutôt dédiée à la Nakba que les Palestiniens ont eux-mêmes provoquée. Imaginez que la communauté internationale célèbre l’indépendance de votre pays en appelant ce jour « le jour de commémoration d’une catastrophe », s’est-il indigné. « Quelle honte, pourquoi l’ONU doit-elle toujours soutenir ces mensonges? »
Revenant sur la Nakba, M. Erdan a rappelé que le 19 mai 1947, l’Assemblée générale avait adopté la résolution 181 qui établissait un État juif aux côtés d’un État arabe. Les Israéliens ont accepté cette décision, tandis que les arabes, cinq armées nationales notamment, ont décidé d’attaquer les Juifs. Pour justifier ses propos, le représentant a brandi des coupures de presse de l’époque du New York Times relatant l’expulsion de Juifs de plusieurs pays dont l’Iran. Il a donc accusé l’Assemblée générale de continuer d’ignorer la « Nakba juive ». Les mensonges palestiniens ne devraient plus être acceptés sur la scène internationale, a-t-il demandé en appelant les délégations à voter contre ces inventions dangereuses.
M. ARRMANATHA CHRISTIAWAN NASIR (Indonésie) a regretté l’échec de la communauté internationale vis-à-vis des Palestiniens au fil des décennies. Pourtant, il s’agit d’une obligation morale, s’est-il indigné, en appelant à ne pas faire de distinction entre le peuple palestinien et les autres peuples du monde. Le représentant a déploré les nombreuses victimes civiles palestiniennes faites cette année et le fait que la Puissance occupante a engrangé des gains économiques considérables en exploitant les ressources qui appartiennent au peuple palestinien. Il a exigé la levée du blocus de Gaza et la fin de l’occupation illégale par Israël du Territoire palestinien. En attendant, la communauté internationale doit financer l’UNRWA à hauteur de ses besoins, a-t-il estimé, mais également assurer une aide humanitaire adéquate aux Palestiniens et mettre fin à l’impunité, en rendant Israël responsable de ses actes. Le délégué a même comparé la politique israélienne à une politique d’apartheid. Pour sa part, l’Indonésie est favorable à la saisine, par l’Assemblée générale, de la CIJ pour qu’elle se prononce sur la question de Palestine, a fait savoir le représentant, avant de réitérer aussi l’attachement de son pays à la solution des deux États. L’Indonésie est prête à seconder tous les efforts nécessaires pour parvenir à une solution juste et durable pour le peuple palestinien, a-t-il insisté en conclusion.
Mme MATHU JOYINI (Afrique du Sud) a estimé que l’occupation israélienne du Territoire palestinien, depuis 1967, est la principale cause des conflits persistants dans la région. La poursuite de l’expansion des colonies israéliennes est une tactique illégale pour modifier l’équilibre démographique, y compris le statut de Jérusalem-Est en faveur d’une majorité juive. « L’imposition par Israël d’un système d’apartheid prive le peuple palestinien de sa liberté, de sa dignité et de ses droits, et affaiblit toute perspective d’établissement d’un État palestinien indépendant », a résumé la représentante. Cet environnement hostile créé par la Puissance occupante n’encourage pas une atmosphère de dialogue constructif et de paix. Elle a appuyé la demande faite à la Cour internationale de Justice (CIJ) de rendre d’urgence un avis consultatif sur les pratiques et activités de peuplement israéliennes eu égard au droit international. Elle a noté que l’année 2022 est en passe d’être la plus meurtrière pour les Palestiniens de Cisjordanie. Lorsqu’un État Membre prétend défendre son territoire en tuant, mutilant et emprisonnant des enfants innocents, les autres États Membres doivent réévaluer leurs responsabilités envers la Charte des Nations Unies, a-t-elle dit. Le meurtre de sang-froid de Shireen Abu Akleh par l’Armée israélienne illustre une fois de plus l’agression à laquelle les Palestiniens sont confrontés de la part des autorités israéliennes.
M. ANOUPARB VONGNORKEO (République démocratique populaire lao) a réitéré son appui à l’indépendance et à la souveraineté de l’État de Palestine ainsi qu’à la solution pacifique du conflit israélo-palestinien, conformément aux résolutions pertinentes des Nations Unies et au droit international. La question de la Palestine demeure en effet la plus ancienne non résolue à l’ordre du jour de l’ONU, a-t-il rappelé, malgré l’adoption d’innombrables résolutions. Selon lui, la communauté internationale doit redoubler d’efforts pour aider le peuple palestinien à assurer sa sécurité et son développement. Il s’est dit profondément préoccupé par la poursuite du conflit en Cisjordanie et à Jérusalem-Est et de la détérioration de la situation à Gaza du fait des activités de colonisation illégales et de la destruction des biens et des infrastructures palestiniens. Une paix durable au Moyen-Orient est de la plus haute importance pour la région comme pour la paix et la sécurité internationales, a noté le représentant.
M. ALI CHERIF (Tunisie) a constaté qu’en dépit du large appui de la communauté internationale à la fin de l’occupation et au droit à l’autodétermination du peuple palestinien, la Puissance occupante continue de faire fi du droit international depuis des décennies, en l’absence de toute reddition de comptes. Il a rappelé qu’hier, à l’occasion de la journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien, le Président tunisien a appelé à la fin de l’occupation et à l’établissement d’un État palestinien souverain et indépendant dans les frontières de 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale. Le représentant a également salué les résultats de la conférence d’unification des rangs palestiniens, tenue en octobre dernier à Alger, souhaitant qu’ils permettent aux Palestiniens de s’exprimer d’une seule voix devant la communauté internationale. Il a enfin lancé un appel à des efforts renforcés en vue de venir en aide économiquement au peuple palestinien, notamment dans la bande de Gaza assiégée, et de lutter contre la pandémie de COVID-19 dans les territoires occupés.
Mme CAROLYN RODRIGUES-BIRKETT (Guyana) s’est dite préoccupée par le fait que, le conflit israélo-palestinien qui dure depuis des décennies continue de priver le peuple palestinien de la jouissance des libertés les plus fondamentales garanties par le droit international, y compris le droit humanitaire et les droits de l’homme. La situation actuelle n’a cessé de mettre en évidence la détérioration des conditions économiques, sociales et humanitaires du peuple palestinien, s’est-elle indignée, rappelant que le règlement de la question de Palestine ne peut être retardé indéfiniment. La déléguée a dénoncé l’escalade de la violence et la destruction d’infrastructures avant d’appeler à la cessation de toutes les hostilités et d’exhorter les parties à prendre des mesures urgentes pour régler les questions politiques en suspens qui sont au cœur du conflit. Estimant que la seule voie viable pour régler la question de Palestine passe par un dialogue constructif et une solution négociée à deux États, la déléguée a regretté que, le processus de paix soit au point mort et le manque de nouvelles initiatives dans la quête d’autodétermination du peuple palestinien.
M. HARIB ALSAID (Sultanat d’Oman) a réitéré la position ferme de son pays concernant la question de Palestine, fondée sur la solution des deux États, sur la base des frontières d’avant 1967. Le rapport du Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien a confirmé selon lui les violations systémiques et continues des droits du peuple palestinien commises par Israël. Les pratiques illégales des autorités israéliennes dans les territoires occupés sont source de préoccupation pour la communauté internationale, qui doit veiller à ce qu’Israël respecte le droit international et protéger le peuple palestinien. D’après le délégué, le non-respect de ses obligations par la communauté internationale encourage les pratiques extrémistes des autorités israéliennes à l’encontre des Palestiniens. Il a demandé à Israël de mettre un terme immédiat à ses activités de colonisation ayant pour but de modifier la démographie des territoires occupés. Pour le délégué, une solution juste et complète au Moyen-Orient sera bénéfique pour la paix et la sécurité internationales.
M. ODD INGE KVALHEIM (Norvège) a estimé que les tensions persistantes entre Palestiniens et Israéliens sont les symptômes du statu quo actuel. La solution des deux États est la solution et c’est la base du futur État de Palestine, a-t-il plaidé, appelant à de nouvelles mesures pour stabiliser le cessez-le-feu et renforcer l’Autorité palestinienne. Se disant profondément préoccupé par l’élargissement des colonies et les affrontements qui ont atteint un niveau sans précédent, le représentant a condamné les violations du droit international qui empêchent la réalisation de la solution des deux États. Il a demandé à Israël de revoir sa politique, de dialoguer avec l’Autorité palestinienne et de respecter les accords signés. Selon lui, la baisse des tensions est la clef. Il a également encouragé l’Autorité palestinienne à organiser des élections et à prendre des décisions pour renforcer ses institutions à long terme. Enfin, après avoir exhorté les factions palestiniennes à coopérer, le délégué a souhaité que la nouvelle coopération régionale entre Israël et certains pays arabes se fasse aussi au bénéfice du peuple palestinien, lequel doit continuer à bénéficier de l’aide internationale.
M. MUHAMMAD ABDUL MUHITH (Bangladesh) a regretté que les activités de la Puissante occupante contre le peuple palestinien se poursuivent en violation des nombreuses résolutions de l’ONU, du droit international et du droit international des droits de l’homme. Il a dénoncé à cet égard la continuation des activités de colonisation et le blocus de la bande de Gaza. Le représentant a également demandé l’ouverture d’enquêtes indépendantes sur le recours excessif à la force, notamment en ce qui concerne le meurtre de Shireen Abu Akleh. Il a d’autre part appelé au respect des Lieux saints, à commencer par la mosquée Al-Aqsa. Dans ce contexte de tensions, il a exhorté le Conseil de sécurité et l’Assemblée générale à mettre en œuvre, respectivement, les résolutions 2334 (2016) et 74/11 de 2019, et à garantir à l’UNRWA un financement stable et suffisant. Le délégué a par ailleurs appelé à mettre en œuvre les recommandations du Rapporteur spécial sur la situation des droits de l’homme dans les territoires palestiniens occupés depuis 1967 en vue de faire cesser le « régime d’occupation et d’apartheid ».
M. MOHAMMED ABDULAZIZ H. ALATEEK (Arabie saoudite) a réaffirmé les droits inaliénables, légitimes et non négociables du peuple palestinien, y compris le droit à l’autodétermination et à l’établissement d’un État indépendant avec Jérusalem-Est comme capitale, conformément aux résolutions du Conseil de sécurité et à l’Initiative de paix arabe qui contient une feuille de route en vue d’un règlement final avec deux États. Imputant le blocage à l’absence de volonté politique, le représentant a exhorté la communauté internationale à assumer ses responsabilités en exigeant d’Israël le respect des résolutions et des décisions, appelant à mettre fin à son occupation illégale des territoires arabes en Palestine, au Golan et au Liban. Il a déploré les exactions et violations des droits de l’homme commises par les autorités israéliennes, qui commettent les crimes les plus atroces contre la population palestinienne, et font un usage excessif de la force contre des civils non armés. Il a en outre estimé que la poursuite des colonies de peuplement, en dépit des résolutions de la communauté internationale, montre à quel point Israël n’en tient nullement compte. En conséquence, le représentant a demandé une protection internationale du peuple palestinien, la cessation des appropriations illégales de biens et propriétés foncières palestiniennes, des expulsions forcées, des évictions et des incursions des colons israéliens et des forces d’occupation dans la mosquée Al-Aqsa. Il a appelé à la relance des négociations, réaffirmant en conclusion l’appui sans faille de l’Arabie saoudite à la cause palestinienne, rappelant que son pays est le premier donateur de l’UNRWA.
M. ANDREW WEINSTEIN (États-Unis) s’est dit profondément attaché à la solution des deux États et convaincu que les peuples palestinien et israélien ont droit à la liberté et la dignité. « La priorité des États-Unis est d’appuyer les parties sur le terrain à l’aide d’initiatives permettant de parvenir à des négociations constructives. » Alors que nous approchons la fin de l’année la plus mortelle dans les territoires occupés, nous devons trouver des mesures susceptibles de stabiliser la situation et de mettre un terme au conflit, a indiqué le représentant. Toutefois, au lieu de nous y atteler, a-t-il regretté, « nous nous soumettons au rituel annuel de l’ONU consistant à adopter des résolutions subjectives qui prétendent défendre les Palestiniens alors qu’elles sont biaisées contre Israël ». Ces résolutions, a-t-il argué, ne sauraient remplacer des négociations directes entre Israéliens et Palestiniens, seules à même selon lui de mener à la paix. Au lieu de travailler ensemble à créer des conditions propices à la paix, nous gaspillons notre temps, a insisté le représentant, en dénonçant à nouveau des résolutions « anachroniques ». Ces résolutions visent à perpétuer l’espoir d’un raccourci pour parvenir à la création d’un État palestinien au lieu d’œuvrer concrètement au règlement du conflit.
M. MOHAMED ISSA ABUSHAHAB (Émirats arabes unis) a réitéré la position historique de son pays envers la cause palestinienne, en affirmant la solidarité inébranlable des Émirats avec le peuple palestinien et le soutien aux aspirations légitimes des Palestiniens à obtenir leurs droits inaliénables, y compris leur droit à l’autodétermination et à l’établissement d’un État palestinien indépendant sur la base des frontières du 4 juin 1967, avec Jérusalem-Est comme sa capitale. Les Émirats tiennent à soutenir les efforts régionaux et internationaux visant à sortir de l’impasse actuelle dans le processus de paix au Moyen-Orient, a indiqué le représentant, ainsi que les efforts visant à renforcer la confiance entre les parties pour reprendre des négociations sérieuses menant à la réalisation de la solution des deux État.
Préoccupé par la poursuite de la violence et des attaques dans le Territoire palestinien occupé, en particulier en Cisjordanie, M. Abushahab a dit qu’Israël doit s’acquitter de ses responsabilités, conformément au droit international et aux résolutions pertinentes de l’ONU. Il a appelé ce pays à mettre fin à toutes ses pratiques illégitimes dans le Territoire palestinien occupé, principalement la démolition et la confiscation des terres et des biens palestiniens, ainsi que la construction et l’expansion des colonies. Les Émirats exigent en outre que le statu quo juridique et historique de Jérusalem soit respecté ainsi que la tutelle du Royaume hachémite de Jordanie sur les Lieux saints. En conclusion, le représentant a rappelé l’accord de coopération passé le mois dernier entre les Émirats avec l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) pour soutenir l’hôpital Al-Makassed à Jérusalem-Est à hauteur de 25 millions de dollars.
M. DIEGO PARY RODRÍGUEZ (État plurinational de Bolivie) a déploré les pertes de vies innocentes dans le Territoire palestinien occupé, y compris la journaliste Shireen Abu Akleh, tuée par un tir des forces de sécurité israéliennes. Il a demandé qu’une enquête internationale indépendante soit menée sur ces faits afin de traduire les responsables devant la justice. Condamnant également les attaques menées contre des infrastructures civiles, il a exigé qu‘Israël soit tenu responsable de ses violations constantes du droit international. Le représentant a déploré qu’Israël continue sur la voie des annexions et des activités de colonisation illégales. De plus, les démolitions, les saisies de ressources des institutions palestiniennes et le blocus de la bande de Gaza se poursuivent, provoquant le déplacement forcé de centaines de civils, a-t-il dénoncé.
Le représentant a fait remarquer qu’entre 2000 et 2020, le coût « déplorable et honteux » des restrictions économiques imposées à la Cisjordanie occupée a représenté 25,3 % de son produit intérieur brut (PIB), soit 50 milliards de dollars. Pire encore, la contribution cumulée des colonies de peuplement à l’économie d’Israël pendant la même période s’élèverait à 628 milliards de dollars, a-t-il poursuivi, demandant l’arrêt de cette politique et la levée de toutes les restrictions aériennes, terrestres et maritimes imposées à la bande de Gaza. Se disant convaincu que la question de Palestine peut être réglée par un dialogue efficace, transparent et de bonne foi, M. Pary Rodríguez a dit soutenir une solution juste et durable au conflit palestino-israélien, fondée sur le droit international et les résolutions de l’ONU, qui permette au peuple palestinien d’exercer son droit à l’autodétermination et à avoir un État indépendant.
Mme YUMIRKA FERNÁNDEZ PALACIOS (Cuba) a estimé qu’il était temps de régler la « dette historique » envers l’État de Palestine et de rétablir les droits inaliénables de son peuple, violés par Israël depuis un demi-siècle. Elle a appelé le Conseil de sécurité à prendre des mesures concrètes pour mettre fin à l’occupation des territoires palestiniens et des autres territoires arabes. Appelant également à la levée immédiate du blocus contre la bande de Gaza, elle a estimé que les deux millions de civils palestiniens qui y vivent affrontaient les pires conditions socioéconomiques depuis 1967. La déléguée a plaidé en faveur de la solution des deux États et de l’application des résolutions pertinentes de l’ONU, notamment la résolution 2334 (2016) du Conseil de sécurité. Elle a aussi demandé la fin de l’occupation du Golan syrien. Citant le Ministre cubain des affaires étrangères, elle a condamné l’expansion illégale des colonies et la démolition des biens palestiniens, et appelé au plein respect du droit international, en particulier de la quatrième Convention de Genève. Rappelant que l’Assemblée générale avait adopté la décision historique octroyant à la Palestine le statut d’État observateur en novembre 2012, la déléguée a réitéré le soutien de son pays à une adhésion de la Palestine en tant que membre de l’ONU à part entière, conformément au souhait de l’écrasante majorité des États Membres.
M. JAMAL FARES ALROWAIEI (Bahreïn) a remarqué que les derniers développements sur la scène régionale et internationale exigent que la communauté internationale ne ménage aucun effort pour que le peuple palestinien recouvre son droit légitime à un État indépendant et souverain. Bahreïn a en outre appelé à asseoir une culture de tolérance et de coexistence pacifique partout dans le monde. Il a, en particulier, plaidé en faveur du droit du peuple palestinien à la liberté, à l’autodétermination et aux réparations pour les réfugiés palestiniens, ainsi qu’au droit à établir un État sur la base des résolutions pertinentes de l’Assemblée générale, du Conseil de sécurité, et de l’Initiative de paix arabe. Le Bahreïn, a indiqué son représentant, a également maintenu son appui financier à l’UNRWA, partant du droit des Palestiniens à l’éducation et aux services. Il a appelé à une intensification des efforts internationaux pour relancer et renforcer le processus de paix en tant que choix stratégique pour la région.
M. MOHAMED ENNADIR LARBAOUI (Algérie) a constaté que le peuple palestinien reste sous le joug d’une occupation qui a violé ses terres et fait couler son sang, en violation flagrante du droit international et dans le silence « épouvantable » de la communauté internationale, 75 ans après l’adoption de la résolution 181 de l’Assemblée générale, qui a affirmé le droit des Palestiniens à créer leur État indépendant. Tout comme d’autres résolutions traitant de la question palestinienne, cette résolution n’a pas été mise en œuvre, a-t-il regretté. À ses yeux, la question palestinienne fait aujourd’hui l’objet de « tentatives d’effacement », auxquelles s’ajoutent les violences contre les civils, la judaïsation de Jérusalem et l’absence de reddition de comptes pour les crimes commis par Israël contre le peuple palestinien. Le représentant a donc demandé plus d’appuis politiques et matériels de la communauté internationale pour le peuple palestinien, avant d’appuyer la Palestine dans sa demande d’obtention du statut de membre de l’ONU à part entière. Il a également appelé la communauté internationale, et notamment le Conseil de sécurité, à assumer ses responsabilités historiques et légales pour mettre fin à ces agressions, fournir au peuple palestinien la protection dont il a besoin et raviver le processus de paix en vue de garantir une solution juste et durable.
Le délégué a rappelé que l’Algérie a œuvré à unifier les rangs des Palestiniens en accueillant en octobre dernier la conférence de réconciliation intra-palestinienne, qui a mené à la signature de la Déclaration d’Alger, laquelle a permis d’établir une position unifiée en vue de la réalisation des exigences légitimes des Palestiniens. Cette initiative, a-t-il expliqué, a bénéficié de l’appui de tous les pays arabes frères et s’est concrétisée par la création d’un Haut Comité de la Ligue des États arabes présidé par l’Algérie, en charge du suivi de la mise en œuvre de la Déclaration.
M. MAHMOUD DAIFALLAH HMOUD (Jordanie) a souligné l’importance du travail du Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien pour faire en sorte que la question palestinienne reste d’actualité sur la scène internationale et attirer l’attention sur les souffrances endurées par le peuple palestinien du fait d’une situation qui contrevient de manière « scandaleuse » au droit international et à la justice. À ses yeux, « la question palestinienne est et demeurera la clef de la paix et de la stabilité au Moyen-Orient et dans le monde arabe ». Le droit du peuple palestinien à l’autodétermination est reconnu par l’ONU ainsi qu’en droit international depuis des décennies, a rappelé le délégué, pour qui il s’agit là d’une responsabilité internationale incombant à tous les États Membres. La Jordanie compte par ailleurs continuer d’assumer sa responsabilité sur les lieux saints chrétiens et musulmans de Jérusalem et de s’opposer fermement à toute tentative d’imposer un fait accompli ou de procéder à tout changement juridique ou historique dans ces lieux. Le silence n’est pas une option, a conclu le délégué, en appelant les États Membres à appuyer le droit des Palestiniens à vivre dans la dignité, « sous peine de voir le conflit exploser et menacer la paix et la sécurité régionales et internationales ».
M. TAHER M. T. ELSONNI (Libye) a avoué être las d’entendre les mêmes déclarations et les mêmes appels au sujet de la question palestinienne. Les peuples du monde entier en ont assez du « deux poids, deux mesures » dont est victime le peuple palestinien s’agissant des violations des droits de la personne et du droit international, a-t-il martelé. Selon lui, la cause du peuple palestinien ne peut se réduire à la célébration d’une Journée internationale de solidarité. Ce peuple continue de souffrir d’injustices, a constaté le représentant, qui a exhorté la communauté internationale à soutenir le droit des Palestiniens à un État indépendant et souverain. Pour le délégué, les résolutions des Nations Unies ne rendent pas justice au peuple palestinien car elles ne rétablissent pas ses droits. Jusqu’à quand durera cette injustice, s’est-il interrogé, se disant convaincu que la paix ne pourra être atteinte tant que se poursuivront l’occupation, l’augmentation des colonies, l’annexion de territoires et le blocus de Gaza.
M. DANG HOANG GIANG (Viet Nam) a réitéré le soutien de l’État et du peuple du Viet Nam au droit des Palestiniens à la liberté et à la réalisation de leur juste cause. Il a regretté que les espoirs d’une solution juste et globale ne se soient pas concrétisés sur le terrain car la situation d’instabilité, notamment la violence actuelle à l’encontre des Palestiniens, perdure. Notant que cette année est la plus meurtrière depuis des dizaines d’années, il a craint que la situation ne devienne « explosive et ingérable ». Le représentant a rappelé l’appui de son pays à la vision des deux États. À cette fin, il convient que les violences constantes, les démolitions, les expulsions et la politique des colonies de peuplement cessent. Tous les moyens diplomatiques, que ce soit l’Initiative de paix arabe ou le Quatuor, doivent être utilisés, a-t-il encouragé, avant de saluer le soutien des bailleurs de fonds à l’UNRWA.
M. YAARB AHMED NASER AL-TEMEMY (Iraq) a dénoncé la poursuite par Israël de son agression contre le peuple palestinien, y voyant une preuve de son mépris du droit international et de l’ONU. La communauté internationale doit mettre un terme à ces violations répétées pour que prévale la justice et cesse l’occupation illégale, a exigé le représentant. Il a réitéré le rejet par l’Iraq de toutes les « lois racistes et choix militaires » de la Puissance occupante pour créer un nouveau statu quo dans les territoires occupés. Il a soutenu la solution des deux États, avec la création d’un État palestinien indépendant, avec Jérusalem-Est pour capitale et sur la base des frontières d’avant 1967, estimant qu’il s’agit de la seule solution pour aboutir à une paix juste et durable. L’Iraq condamne toutes les pratiques arbitraires dont sont victimes les civils palestiniens, a martelé le représentant, en passant en revue une série d’actes. Le Conseil de sécurité doit en outre assumer sa responsabilité pour mettre en œuvre toutes les résolutions relatives à la protection des Palestiniens et à la réalisation de leurs droits inaliénables, a-t-il demandé, avant de plaider en faveur du statut de membre à part entière de la Palestine à l’ONU.
M. MOHAMMAD ALI JARDALI (Liban) a estimé que la question palestinienne demeure un point de passage vers un Moyen-Orient plus stable et servant nos intérêts à tous. Il ne peut y avoir de paix dans notre région sans justice, a-t-il relevé, avant de rappeler que l’année 2022 a été la plus sanglante en Cisjordanie depuis 2005. Le délégué s’est élevé contre la violence des colons, avec la connivence des forces de sécurité israéliennes, de même que les activités de colonisation. En parallèle, Israël interdit toute tentative de développer les infrastructures palestiniennes au motif fallacieux de l’absence de permis. La communauté internationale doit cesser d’observer ces violations et commencer à y faire face, a martelé le délégué, en mettant en œuvre le droit international humanitaire et le droit international des droits de l’homme afin d’assurer la reddition de comptes. Afin d’assurer la survie de l’UNRWA et des services éducatifs et sanitaires qu’elle procure à des millions de Palestiniens, le représentant a invité les États Membres à accroître leurs contributions. Il a réaffirmé en conclusion son attachement à une solution politique au conflit, sur la base de la solution des deux États sur les frontières du 4 juin 1967.
M. JOAQUÍN ALBERTO PÉREZ AYESTARÁN (République bolivarienne du Venezuela) a affirmé qu’au cours des 75 dernières années, le peuple palestinien avait résisté avec beaucoup de courage et de dignité à l’agression coloniale, à la brutalité militaire et à la politique criminelle d’apartheid, perpétrée en toute impunité par la Puissance occupante. Il s’est dit profondément préoccupé par l’aggravation de la situation sur le terrain où Israël continue à commettre des « crimes de guerre, des crimes contre l’humanité et un nettoyage ethnique » contre le peuple palestinien. Il a affirmé qu’au cours des 20 dernières années, les forces d’occupation avaient tué plus de 10 000 Palestiniens, dont au moins 2 000 enfants, et demandé où se trouvaient les promoteurs de la notion de responsabilité de protéger dans ce cas précis. Le délégué a condamné fermement l’agression israélienne contre la population civile dans les territoires occupés, y voyant un signe de ses efforts incessants d’expansion coloniale, qui sapent la réalisation de la solution des deux États. Israël poursuit ses pratiques de colonisation et d’apartheid, en violation flagrante des droits humains du peuple palestinien et des résolutions pertinentes des Nations Unies, notamment la résolution 2334 (2016) du Conseil de sécurité, a-t-il martelé.
M. Pérez Ayestarán a espéré que le prochain avis consultatif que rendra la Cour internationale de Justice (CIJ) sera un pas en direction de la réparation et de la paix en Palestine et permettrait de maintenir en vie un horizon politique menant à la fin de l’occupation israélienne. Il a appelé à mettre fin à l’impunité d’Israël devant la justice internationale, estimant que la protection fournie de longue date par un membre permanent de ce Conseil de sécurité avait fini par l’enhardir. Il a également appelé au respect de la résolution 497 (1981) du Conseil de sécurité, qui exige depuis plus de 40 ans le retrait d’Israël du Golan syrien. En conclusion, le délégué a plaidé en faveur de la solution des deux États comme seul moyen de mettre fin au conflit israélo-palestinien.
M. PAUL BERESFORD-HILL, Ordre souverain de Malte, a rappelé que depuis 1993 et la signature initiale des accords d’Oslo, aucun progrès n’a été fait pour atténuer la violence et les souffrances du peuple palestinien. Depuis 2000, plus de 10 000 Palestiniens sont morts à la suite du conflit, un chiffre sans égal par rapport au nombre de morts israéliens. « Pourquoi? » Citant le pape François, le représentant a exhorté les autorités israéliennes et palestiniennes à « prendre à cœur » la recherche du dialogue et l’établissement d’une confiance mutuelle. Cela est essentiel pour instaurer la paix en Terre Sainte. Le représentant a ensuite évoqué l’aide médicale apportée par l’Ordre souverain de Malte aux personnes les plus vulnérables ainsi que l’encouragement au dialogue interreligieux. En outre, l’Alliance des Ordres de Saint-Jean exploite l’unique hôpital ophtalmologique Saint-Jean à Jérusalem, en Cisjordanie, à Gaza et à Jérusalem-Est, traitant les patients indépendamment de leur origine ethnique, de leur religion ou de leur capacité de payer. Cette aide médicale dessert une population de 2,5 millions de personnes. Appuyant la solution des deux États, le représentant a prévenu qu’il faudra de la souplesse durant les négociations.
Décision sur les projets de résolution (A/77/L.23, A/77/L.24, A/77/L.25, A/77/L.26).
Explications de vote
Expliquant sa position de vote avant le vote, le représentant de la République islamique d’Iran s’est prononcé en faveur des projets de résolution examinés aujourd’hui. Il a regretté qu’aucun progrès n’ait été fait pour tenir la Puissance occupante pour responsable de ses actes, estimant que la question palestinienne restait la question clef au Moyen-Orient, avec des incidences dans toute la région. Il a rappelé son soutien à l’initiative en quatre points soumise à l’ONU le 1er octobre en vue d’un référendum. Le représentant a condamné les efforts de la Puissance occupante pour changer la démographie du plateau du Golan qui fait partie intégrante de la République arabe syrienne. Il a réagi à la déclaration d’Israël qui a affirmé que le peuple juif avait été expulsé du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord par l’Iran et les pays arabes, estimant que c’était « historiquement faux » et rappelant la présence de milliers de citoyens juifs en Iran.
Expliquant sa position après le vote, le représentant de la Slovénie a été d’avis qu’il faut encourager un horizon politique pour un règlement pacifique de la question de Palestine basé sur la solution des deux États.
La représentante de l’Australie a expliqué que sa délégation est passée du non à l’abstention sur la résolution relative au règlement pacifique de la question de Palestine parce qu’elle croit en une solution juste et durable des deux États, négociée entre les parties. Le conflit à Gaza, en août dernier, et l’escalade des tensions en Cisjordanie mettent en évidence les risques pour la paix et la sécurité qu’entraînerait un maintien du statu quo, a-t-elle jugé, avant d’exiger qu’il soit mis fin aux attaques à la roquette contre Israël. L’Australie appelle les dirigeants palestiniens à s’abstenir de toute incitation et provocation et à favoriser un climat de tolérance pour mettre un terme à la violence, a-t-elle plaidé, ajoutant que, de son côté, Israël doit cesser de créer et d’étendre des colonies en Cisjordanie et à Jérusalem-Est, qui sont autant d’obstacles à la paix. Les actions unilatérales nuisent aux perspectives de paix et compromettent la viabilité d’une solution des deux États, a mis en garde la déléguée. Estimant, d’autre part, que les références à l’Avis consultatif de la Cour internationale de Justice (CIJ) devraient refléter son caractère non contraignant, elle a indiqué que sa délégation n’appuiera pas les autres résolutions examinées au titre de ce point de l’ordre du jour. Considérer n’importe quel conflit d’un seul point de vue ne fait rien pour faire avancer la cause de la paix, a fait valoir la représentante, selon laquelle ces résolutions détournent des ressources onusiennes et contribuent à l’attention disproportionnée qu’Israël continue de recevoir dans le système multilatéral. L’Australie, a-t-elle conclu, souhaite voir un Israël sûr, vivant en paix aux côtés d’un État palestinien viable, et espère sincèrement qu’Israéliens et Palestiniens reviendront à la table des négociations dès que possible.
Le délégué de l’Union européenne a salué la coopération avec la Palestine sur l’ensemble des résolutions adoptées, dont il a noté la simplification du libellé. Il a ajouté que lorsque le « gouvernement palestinien » est mentionné, cela renvoie à l’Autorité palestinienne, indépendamment de la position de chaque État Membre.
LA SITUATION AU MOYEN-ORIENT
Déclarations
M. ALHAKAM (République arabe syrienne) a appelé au respect de la résolution 497 (1981) du Conseil de sécurité qui rend l’annexion de la Puissance occupante nulle et non avenue. Il a dénoncé la protection et l’impunité accordées par les États-Unis et certains autres États à Israël, ce qui permet à cet État d’ignorer les résolutions des Nations Unies et de rendre ces dernières sans effet. Le représentant a également réaffirmé la volonté de son pays de récupérer son territoire jusqu’à la frontière de 1967, qualifiant là encore de nulles et non avenues les mesures prises par la Puissance occupante pour changer les caractéristiques démographiques du Golan. Il a ensuite réitéré sa solidarité avec le peuple palestinien en vue de libérer ses territoires occupés et d’établir son État indépendant et souverain, avec Jérusalem pour capitale, mais aussi de faire respecter le droit au retour des réfugiés, en vertu des résolutions pertinentes de l’ONU, notamment la résolution 194 (1948). Enfin, après avoir exprimé son soutien à un accès de l’État de Palestine au statut de membre à part entière des Nations Unies, il a exhorté les États Membres à voter en faveur de toutes les résolutions présentées aujourd’hui.
M. SONG KIM (République populaire démocratique de Corée) a pris acte du rapport du Secrétaire général sur la situation au Moyen-Orient avant d’affirmer que le Golan syrien fait partie intégrante du territoire de la République arabe syrienne. Il a dénoncé les agissements d’Israël, qui poursuit son occupation illégale en se livrant à la destruction de biens et de logements et en étendant ses colonies de peuplement dans le but d’entériner sa politique d’occupation. Le représentant a ensuite dénoncé la protection dont bénéficie Israël, qui est contraire au droit international, lequel interdit la violation de l’intégrité territoriale d’un État souverain. Il a exprimé sa solidarité avec la Syrie, et annoncé qu’il votera en faveur du projet de résolution.
Examen du projet de résolution A/77/L.27
Explication de vote
Prenant la parole après le vote, le représentant de l’Argentine a expliqué s’être prononcé en faveur de la résolution, jugeant essentiel d’interdire le recours à la force contre l’intégrité territoriale d’un État. Il a précisé que ce vote ne préjuge en rien du contenu du paragraphe 6, notamment la mention de la ligne du 4 juin 1967. Il est capital, selon lui, de progresser dans la recherche d’un règlement du conflit au Moyen-Orient afin de mettre un terme à l’occupation du Golan syrien.
Déclaration finale
M. RIYAD H. MANSOUR, Observateur permanent de l’État de Palestine, a exprimé sa reconnaissance pour les votes en faveur de toutes les résolutions sur lesquelles l’Assemblée générale s’est prononcée, preuve qu’il en faut de l’attachement de la communauté internationale aux droits et à la juste cause du peuple palestinien. Il a remercié le Secrétariat et le Comité pour les droits inaliénables du peuple palestinien pour leurs efforts inlassables en vue d’arriver à la solution des deux États vivant côte à côte dans les frontières du 4 juin 1967.
Il a aussi remercié le Secrétariat pour avoir donné le nom de Shireen Abu Akleh au programme de formation des journalistes palestiniens afin que la journaliste défunte reste une inspiration. Le message final de la communauté internationale est qu’elle est nous jusqu’à ce que la réalisation de notre droit inaliénable à la justice devienne une réalité, a-t-il dit, avant de féliciter le Président de la soixante-dix-septième session de l’Assemblée générale pour ses déclarations d’hier, à l’occasion de la Journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien, et d’aujourd’hui, ainsi que pour sa maîtrise de la langue arabe.