Soixante-seizième session,
74e séance – matin
AG/12421

L’Assemblée générale appelle à agir contre l’insécurité alimentaire, crée une Journée des herbiers marins et prévoit une cinquième session de la Conférence « BBNJ »

L’Assemblée générale a, ce matin, demandé à la communauté internationale de soutenir d’urgence les pays touchés par la crise de la sécurité alimentaire.  Elle a d’autre part proclamé le 1er mars « Journée mondiale des herbiers marins » et décidé de convoquer une cinquième session pour la conférence intergouvernementale chargée d’élaborer un instrument international juridiquement contraignant se rapportant à la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer et portant sur la conservation et l’utilisation durable de la biodiversité marine des zones ne relevant pas de la juridiction nationale (« BBNJ », selon l’acronyme anglais).  Elle a en outre nommé M. Evgeny Kalugin (Fédération de Russie) membre du Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires (CCQAB) pour terminer le mandat de son concitoyen M. Pavel Chernikov, qui a démissionné.

Rappelant ses résolutions 76/222 du 17 décembre 2021 sur le développement agricole, la sécurité alimentaire et la nutrition, et 76/166 du 16 décembre 2021 sur le droit à l’alimentation, l’Assemblée générale a adopté par acclamation une résolution dont le texte a été présenté par le Liban.  Outre son appel à une action internationale coordonnée contre l’insécurité alimentaire, le texte demande de promouvoir un système commercial multilatéral universel, réglementé, ouvert, non discriminatoire et équitable sous l’égide de l’Organisation mondiale du commerce (OMC). 

Intitulée « État de l’insécurité alimentaire mondiale », la résolution demande de maintenir en état de fonctionnement les chaînes d’approvisionnement alimentaires et agricoles, d’assurer en continu le commerce et le transport vers les marchés de la nourriture, du bétail et des produits et intrants essentiels à la production agricole et alimentaire, de réduire au minimum les pertes et le gaspillage de denrées alimentaires, d’aider les agriculteurs à poursuivre leur travail en toute sécurité, de mobiliser et d’allouer les ressources voulues et de renforcer les infrastructures et les capacités institutionnelles permettant d’accélérer l’instauration d’une agriculture et de systèmes alimentaires durables. 

Alors que 811 millions de personnes ont pâti de la faim en 2020, elle enjoint également la communauté internationale, notamment le Groupe des Sept (G7) et le Groupe des Vingt (G20), à s’attaquer à titre prioritaire à la question de la sécurité alimentaire mondiale et se félicite de l’initiative du Secrétaire général de créer un Groupe mondial d’intervention en cas de crise alimentaire, énergétique et financière. 

Sans faire mention du conflit en Ukraine, l’Assemblée générale prie instamment les États Membres et les autres parties prenantes concernées de s’abstenir de thésauriser les denrées alimentaires et les produits de base, notamment le blé, le maïs, le millet, le riz, l’huile de tournesol et les engrais. 

Elle demande, d’autre part, aux États Membres de répondre à l’appel humanitaire lancé par l’ONU pour apporter une aide et des fonds d’urgence aux pays touchés par un conflit armé, par la sécheresse et par la famine. 

Dans son explication de position, l’Ukraine a accusé la Fédération de Russie d’être à l’origine de la crise alimentaire qui frappe l’Afrique, l’Asie et le Moyen-Orient, en raison de son agression militaire et du blocus qu’elle impose aux exportations ukrainiennes de céréales.  Appelant la Russie à cesser de voler sa production céréalière, de bloquer les ports et de perturber la liberté de navigation, elle a assuré que, dès que ce pays aura arrêté sa guerre, « la menace de famine cessera ».  La délégation russe a, elle, imputé la crise de l’insécurité alimentaire aux « sanctions illégales » prises contre son pays, lesquelles déstabilisent les marchés énergétiques et perturbent les chaînes d’approvisionnement.  Tout en regrettant que le Groupe de réponse aux crises « ferme les yeux » sur les effets de ces sanctions, elle a dit refuser de « porter le chapeau » de cette crise et a renvoyé ceux qui reprochent à la Russie de saper le Programme de développement durable à l’horizon 2030 de se pencher sur leur propre bilan: « armer l’Ukraine à hauteur de dizaines de milliards de dollars contribue-t-il vraiment au développement durable? »

Affirmer que ce sont les sanctions qui ont causé les problèmes actuels est fallacieux, a réagi l’Union européenne en assurant que ces mesures coercitives ont été conçues pour éviter toute incidence sur le secteur agricole.  Exhortant la Russie à faciliter l’approvisionnement en denrées alimentaires depuis la mer Noire, elle a dit faire en sorte que les céréales stockées en Ukraine puissent être accessibles aux Ukrainiens.  Les États-Unis ont, de leur côté, regretté que la résolution n’évoque pas le « principal facteur » ayant conduit à la flambée des prix alimentaires, avant de rappeler que l’« appel à l’action » contre l’insécurité alimentaire lancé le 18 mai par le Secrétaire d’État américain a débouché sur une « feuille de route » qui vise à renforcer les approvisionnements agricoles, maintenir en état les marchés alimentaires et soutenir la résilience agricole sur le long terme. 

L’Assemblée générale a, par ailleurs, adopté sans vote une résolution présentée par Sri Lanka, par laquelle elle décide de faire du 1er mars la « Journée mondiale des herbiers marins ».  Ce texte répond aux préoccupations suscitées par les effets néfastes des changements climatiques sur la biodiversité marine et la santé des écosystèmes marins.  Comme l’explique la résolution, la conservation des herbiers marins contribue à l’adaptation aux changements climatiques, à l’atténuation de leurs effets et à la réduction des risques de catastrophe.  Elle a également un effet bénéfique sur la sécurité alimentaire, le bien-être humain et les moyens de subsistance. 

Enfin, elle a aussi décidé, par consensus, de convoquer une cinquième session de la conférence intergouvernementale chargée d’élaborer un instrument international juridiquement contraignant se rapportant à la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer et portant sur la conservation et l’utilisation durable de la biodiversité marine des zones ne relevant pas de la juridiction nationale, qui se tiendra pendant 10 jours en août de cette année.  En présentant ce texte, dont l’incidence budgétaire est estimée à 1 003 000 dollars en 2022, Singapour a justifié la tenue de cette session supplémentaire par le besoin de faire progresser des négociations déjà retardées par la pandémie de COVID-19.

DÉVELOPPEMENT AGRICOLE, SÉCURITÉ ALIMENTAIRE ET NUTRITION: PROJET DE RÉSOLUTION (A/76/L.55)

Adoption d’une résolution

Alors que 811 millions de personnes, en 2020, ont pâti de la faim, l’Assemblée générale a adopté par acclamation une résolution intitulée « État de l’insécurité alimentaire mondiale » par laquelle elle demande à la communauté internationale de soutenir d’urgence les pays touchés par la crise de la sécurité alimentaire au moyen de mesures coordonnées.  Elle suggère notamment de fournir des denrées alimentaires d’urgence, de prévoir des programmes alimentaires ainsi qu’un soutien financier et d’augmenter et de diversifier la production agricole.  L’Assemblée demande également à la communauté internationale, notamment au Groupe des Sept et au Groupe des Vingt, de s’attaquer à titre prioritaire à la question de la sécurité alimentaire mondiale et de soutenir les efforts déployés au niveau multilatéral pour trouver des solutions abordables à la crise.

Dans le texte de la résolution, présentée par la représentante du Liban, l’Assemblée se félicite de l’initiative du Secrétaire général de créer un Groupe mondial d’intervention en cas de crise alimentaire, énergétique et financière, dont le comité directeur est présidé par la Vice-Secrétaire générale.

Elle demande notamment aux États Membres et aux autres parties prenantes concernées de maintenir en état de fonctionnement les chaînes d’approvisionnement alimentaires et agricoles.  Pour que les pratiques durables soient à la portée de tous, l’Assemblée invite à coopérer dans les domaines de la science, de la recherche, de la technologie et de l’innovation, y compris en échangeant des connaissances traditionnelles.

Les États Membres sont également invités à continuer d’œuvrer résolument en faveur d’une transformation durable du système agroalimentaire mondial, tandis que le Secrétaire général est prié de rendre compte périodiquement de l’évolution de la situation.

Le texte a été parrainé par 27 coauteurs.

Explications de position après l’adoption

Le représentant de l’Ukraine a dit comprendre la nécessité urgente de réagir à l’insécurité alimentaire, en tant que grand fournisseur mondial de denrées alimentaires.  La délégation a toutefois souligné que la situation a changé cette année avec l’agression de la Fédération de Russie contre son pays.  La Russie, a-t-il accusé, est à l’origine de la crise alimentaire qui touche l’Afrique, l’Asie et le Moyen-Orient.  En raison des bombardements que mène la Russie et du blocus qu’elle impose à son pays, les exportations ukrainiennes de céréales sont à l’arrêt, a constaté le délégué, précisant que la récolte de cette année ne représente que 50% de celle de l’an dernier.  Il a ajouté que, de surcroît, la Russie se saisit des céréales ukrainiennes pour les revendre.  Ces céréales sont sorties du pays via le port de Sébastopol, a relevé la délégation, avant d’appeler la Russie à cesser de voler la production ukrainienne de céréales, de bloquer les ports du pays et de perturber la liberté de navigation.  Dès que la Russie aura arrêté sa guerre, la menace de famine cessera, a-t-il assuré. 

Le représentant de la Fédération de Russie s’est déclaré ravi de se rallier au consensus sur cette résolution.  Il a dit partager les préoccupations relatives à la détérioration de la sécurité alimentaire mondiale, en partie provoquée par la flambée, ces six derniers mois, des prix des denrées alimentaires, mais aussi des engrais et des carburants.  Rappelant avoir déjà détaillé devant l’Assemblée générale et le Conseil de sécurité les facteurs ayant mené à la situation actuelle, il a formé le vœu que les documents qu’il a fournis pourront être étudiés par le Groupe de réponse aux crises créé par le Secrétaire général.  À cet égard, il a constaté que les recommandations du premier rapport du Groupe « ferment les yeux » sur le rôle des sanctions illégales qui ont été décidées contre la Russie.  Ce sont pourtant ces sanctions qui ont déstabilisé les marchés énergétiques, a-t-il fait valoir.  De plus, ces sanctions perturbent les chaînes d’approvisionnement et les chaînes logistiques de transport, ce qui risque d’empêcher l’entrée des marchandises dans les ports.  Pour le délégué, parler de sanctions ciblées ne suffit pas.  De fait, si le Groupe souhaite travailler de manière neutre et régler les problèmes auxquels nous nous heurtons tous, il ne peut ignorer cet aspect, a-t-il insisté, avant de se dissocier de la phrase « prend note avec satisfaction de l’analyse et des recommandations que le Groupe a présentées dans son premier rapport sur cette crise tridimensionnelle » au paragraphe 3 du dispositif du texte.  Réaffirmant que la Russie reste un « fournisseur responsable » de ressources énergétiques et alimentaires, il a indiqué que le pays peut proposer 25 millions de tonne de céréales, via le port de Novorossiysk.  Il a d’autre part rejeté les tentatives visant à faire « porter le chapeau » à la Russie pour la situation alimentaire mondiale, indiquant à ce sujet que ce n’est pas elle qui pose des mines pour empêcher la navigation et que l’Ukraine continue d’exporter des denrées par voie ferroviaire.  Enfin, répondant aux pays qui l’accusent de saper le Programme 2030, il les appelés à se pencher sur leur propre bilan: le fait d’armer l’Ukraine à hauteur de dizaines de milliards de dollars, est ce que cela contribue vraiment au développement durable, leur a-t-il demandé. 

La représentante de l’Argentine a dit partager l’inquiétude de la communauté internationale sur l’insécurité alimentaire et appuyer toute initiative visant à lutter contre ce fléau.  Elle a cependant regretté que la procédure de consultation n’ait pas été suffisamment transparente et inclusive, ce qui a débouché sur un texte « fermé ».  Elle a malgré tout choisi de se rallier au consensus. 

Le représentant d’El Salvador a affirmé que la sécurité alimentaire est une priorité nationale, comme en attestent les efforts visant à garantir le droit à l’alimentation et la nutrition tout au long de la vie.  Il a indiqué que, face aux effets des changements climatiques, notamment dans le couloir sec de l’Amérique centrale, son pays a adopté des mesures pour augmenter la résilience.  Jugeant urgent que cette question soit traitée à l’échelle internationale, il a regretté à son tour que la résolution n’ait pas été le fruit de consultations ouvertes, transparentes et inclusives. 

La représentante du Bélarus a déploré le fait que la résolution ne prenne pas en considération les mesures coercitives unilatérales qui contribuent à l’insécurité alimentaire dans le monde.  En empêchant l’exportation des engrais potassiques bélarusses, ces mesures ont contribué à faire flamber les prix en 2021 et à saper les efforts destinés à assurer la sécurité alimentaire, a-t-elle affirmé, rappelant que cette interdiction avait été décidée par l’Occident avant même le début du conflit en Ukraine.  En raison de ces mesures restrictives, les chaînes d’approvisionnement et le potentiel commercial des pays visés sont considérablement affectés, a ajouté la déléguée, qui s’est élevée contre les tentatives de désinformation visant à faire porter la responsabilité de l’insécurité alimentaire à des pays qui n’en sont pas responsables. 

Déclarations après l’adoption

Le représentant de l’Union européenne s’est félicité de l’adoption de ce texte dont 27 États Membres se sont portés coauteurs.  En ces temps de crise, nous sommes déterminés à trouver des réponses à tous les niveaux, notamment au niveau multilatéral, a-t-il affirmé, souhaitant que l’on mette en perspective l’accélération de l’insécurité alimentaire dans le monde.  Cependant, a-t-il souligné, c’est bien la guerre russe en Ukraine qui a bloqué et perturbé l’approvisionnement des denrées alimentaires vers d’autres pays.  Tout cela est documenté et la manipulation de l’information orchestrée par la Russie ne peut laisser de place à la naïveté, a fait valoir le délégué.  Selon lui, dire que ce sont les sanctions qui ont causé les problèmes actuels est fallacieux.  Les sanctions ont été conçues pour éviter toute incidence sur le secteur agricole, a-t-il soutenu, avant de rappeler que l’Union européenne, acteur majeur de l’aide alimentaire, a mobilisé 10 milliards de dollars pour la Corne de l’Afrique, le Sahel et la Syrie.  Appelant à faciliter l’approvisionnement en denrées alimentaires depuis la mer Noire, il a dit faire en sorte que les céréales stockées en Ukraine puissent être accessibles aux Ukrainiens.  Enfin, il a souhaité que les pays partenaires contribuent à la durabilité des systèmes alimentaires sur le long terme, conformément aux objectifs du Programme de développement durable à l’horizon 2030. 

Le représentant des États-Unis a assuré que son pays reste engagé en faveur de la sécurité alimentaire par le biais de son aide au développement.  Il a rappelé que, le 18 mai dernier, le Secrétaire d’État américain a lancé un « appel à l’action » et convoqué une réunion ministérielle à New York, qui a permis d’échanger sur ce qu’il faut faire face à la montée de la malnutrition et de la faim dans le monde.  La « feuille de route » adoptée à cette occasion vise à renforcer les approvisionnements agricoles, à maintenir les marchés alimentaires et à appuyer la résilience agricole sur le long terme, a noté le délégué, qui a appelé tous les États Membres à adhérer à cette initiative pour démontrer leur solidarité.  Il a toutefois regretté que la résolution adoptée aujourd’hui n’évoque pas le principal facteur ayant conduit à la flambée des prix alimentaires, à savoir l’agression de la Russie contre l’Ukraine.  Il a d’autre part rappelé que les États-Unis ne sont pas partie au Pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels.  En conséquence, ils ne considèrent pas cette résolution comme contraignante s’agissant du droit coutumier à l’alimentation.  Il a également maintenu sa position selon laquelle il n’y a pas de droit distinct d’accès à une alimentation nutritive.  Enfin, il a considéré que ce texte ne contraint pas les États-Unis à prendre des mesures commerciales particulières. 

Le représentant du Royaume-Uni a redit sa solidarité avec les populations qui souffrent d’insécurité alimentaire, ajoutant qu’il continuera à les appuyer à hauteur de 3,5 milliards de dollars sur les cinq prochaines années.  Il continuera en outre à faire en sorte que les marchés restent transparents, a-t-il précisé, avant d’estimer que la réponse la plus urgente à la crise alimentaire mondiale est entre les mains d’un seul pays, la Russie.  Des prétextes et des excuses peuvent être présentés, nous savons tous que la Russie peut mettre fin à cette crise en cessant sa guerre en Ukraine, a souligné le délégué.  

Le représentant de la Suisse a salué l’adoption de la résolution en plaidant pour une amélioration des conditions cadres en faveur de la sécurité alimentaire et nutritionnelle pour tous.  Rappelant que son pays apporte une aide alimentaire dans plusieurs zones de conflit ainsi qu’aux populations de la Corne de l’Afrique, région frappée par l’une des pires sécheresses de son histoire, la délégation s’est déclarée préoccupée par la destruction des capacités de production, de transformation et de commerce qui ont des effets néfastes sur la disponibilité et l’accès permanent et stable à une nourriture qualitative et abordable pour tous.  Elle a appelé les États à s’abstenir d’imposer des restrictions et interdictions d’exportation, saluant à cet égard les recommandations du Groupe de réponse aux crises du Secrétariat de l’ONU. 

Reconnaissant la gravité de la crise alimentaire mondiale, le Brésil a jugé qu’il n’est pas utile de pointer du doigt des coupables à des fins politiques.  Si les sanctions ne s’appliquent pas aux engrais et aux intrants agricoles, elles ont néanmoins des retombées sur les prix des denrées alimentaires, a-t-il constaté, regrettant que le texte ait évité de les évoquer.  En tant que grand exportateur mondial de céréales, le Brésil fournit de la nourriture à 10% de la population mondiale, a relevé le délégué, avant de déplorer que, du fait des conflits et des sanctions, les prix agricoles explosent et les accès aux marchés sont de plus en plus limités, tandis que l’inflation alimente l’instabilité économique et sociale.  Selon le représentant, si la communauté internationale ne stabilise pas la situation des intrants agricoles, la situation risque de se dégrader encore.  Il a donc appelé à dépasser la polarisation actuelle pour empêcher des millions de personnes supplémentaires de tomber dans l’insécurité alimentaire. 

Le représentant de la Thaïlande a estimé qu’avec la pandémie, les effets de la crise climatique et la hausse des prix énergétiques et agricoles, le monde se retrouve dans une situation de « tempête parfaite ».  Face à ce constat, il convient d’agir de manière unie et concertée, a-t-il souligné, appelant de ses vœux une action mondiale sous l’égide de l’ONU.  Dans ce cadre, il a souhaité que des financements à taux préférentiels soient alloués aux pays endettés, aux petits exploitants agricoles et aux groupes vulnérables.  Il a aussi appelé à sécuriser et ouvrir les chaînes d’approvisionnement au niveau mondial. 

Le représentant de la Tunisie a estimé que cette résolution offre un nouvel espoir en termes d’efficacité de la communauté internationale, surtout face à la crise alimentaire.  Rappelant que la famine constitue un danger qui menace des millions de personnes dans de nombreux pays en développement et des pays à revenu intermédiaire, il a souligné qu’elle menace aussi la paix sociale dans de nombreux pays.  Il n’y a plus de temps à perdre et il faut prendre des mesures afin de limiter les effets de la crise alimentaire, a-t-il lancé en appelant à ouvrir des crédits, contrer l’augmentation des prix des produits de première nécessité et de l’énergie, reporter les remboursements des dettes et interdire la rétention des denrées alimentaires.  Cette résolution devrait aider à arrêter la propagation de la faim dans le monde, a espéré le délégué. 

Le représentant de l’Égypte a rappelé que cette résolution n’est pas une fin en soi.  Elle marque le début d’un nouvel effort international pour remédier à l’insécurité alimentaire, a-t-il analysé.  Chaque être humain doit bénéficier de l’accès à la nourriture et atteindre l’objectif no2 de développement durable de « faim zéro », a-t-il espéré. 

NOMINATION DE MEMBRES DU COMITÉ CONSULTATIF POUR LES QUESTIONS ADMINISTRATIVES ET BUDGÉTAIRES

Rapport de la Cinquième Commission (A/76/516/Add.1)

L’Assemblée générale a nommé (A/76/L.55) M. Evgeny Kalugin, de la Fédération de Russie, membre du Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires (CCQAB) pour un mandat prenant effet le 21 août 2022 et expirant le 31 décembre 2023, suivant ainsi la recommandation de sa Commission chargée des questions administratives et budgétaires (Cinquième Commission).  Ce poste s’était libéré à la suite de la démission de M. Pavel Chernikov (Fédération de Russie), prenant effet le 21 août 2022.

APPLICATION ET SUIVI INTÉGRÉS ET COORDONNÉS DES TEXTES ISSUS DES GRANDES CONFÉRENCES ET RÉUNIONS AU SOMMET ORGANISÉES PAR LES NATIONS UNIES DANS LES DOMAINES ÉCONOMIQUE ET SOCIAL ET DANS LES DOMAINES CONNEXES: PROJET DE RÉSOLUTION (A/76/L.56)

Adoption d’une résolution

L’Assemblée générale a décidé de proclamer le 1er mars « Journée mondiale des herbiers marins », qui sera donc célébrée tous les ans.  Cette résolution est motivée par des préoccupations quant aux effets néfastes des changements climatiques sur la biodiversité marine et la santé des écosystèmes marins.  Or, explique le texte, la conservation des herbiers marins contribue à l’adaptation aux changements climatiques, à l’atténuation de leurs effets et à la réduction des risques de catastrophe.  Elle a également un effet bénéfique sur la sécurité alimentaire, le bien-être humain et les moyens de subsistance.

Le représentant de Sri Lanka, qui a présenté cette résolution, a déclaré que les herbiers marins offrent de nombreux avantages environnementaux essentiels, en particulier leur potentiel de séquestration du carbone.  Les herbiers marins fournissent également de la nourriture à de nombreux animaux marins, a-t-il ajouté.  Il s’est réjoui de la future célébration de la Journée mondiale des herbiers marins le 1er mars de chaque année, qui contribuera à sensibiliser le public à l’importance de la conservation de ces herbiers. 

LES OCÉANS ET LE DROIT DE LA MER: PROJET DE DÉCISION (A/76/L.46) ET RAPPORT DE LA CINQUIÈME COMMISSION (A/76/838)

Adoption d’une décision

En outre, l’Assemblée générale a décidé de convoquer une cinquième session de la « conférence intergouvernementale chargée d’élaborer un instrument international juridiquement contraignant se rapportant à la Convention des Nations Unies sur le droit de la mer et portant sur la conservation et l’utilisation durable de la biodiversité marine des zones ne relevant pas de la juridiction nationale » (« BBNJ » selon l’acronyme anglais), qui se tiendra pendant 10 jours en août 2022.  En adoptant cette décision, l’Assemblée générale a été informée (A/76/838) par la Cinquième Commission que des ressources supplémentaires d’un montant de 1 003 000 dollars seront nécessaires en 2022 pour l’organisation de cette cinquième session.  Le représentant de Singapour, qui a présenté le texte de la décision, a justifié la tenue d’une cinquième session par le besoin de faire progresser les négociations déjà retardées par la pandémie de COVID-19. 

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