Déclaration à la presse faite par le Conseil de sécurité sur l’attaque contre la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali
On trouvera ci-après le texte de la déclaration à la presse faite, aujourd’hui, par le Président du Conseil de sécurité pour le mois de janvier, M. Tarek Ladeb (Tunisie):
Les membres du Conseil de sécurité ont condamné dans les termes les plus énergiques l’attaque perpétrée le 13 janvier 2021 contre la MINUSMA au nord de la commune de Bambara-Maoudé, dans la région de Tombouctou, au cours de laquelle quatre Casques bleus ivoiriens ont été tués et cinq autres blessés.
Les membres du Conseil ont adressé leurs condoléances les plus sincères aux familles des victimes, exprimé leur solidarité à la Côte d’Ivoire et à la MINUSMA et souhaité un prompt et plein rétablissement aux Casques bleus blessés. Ils ont rendu hommage aux soldats de la paix qui mettent leur vie en danger.
Les membres du Conseil ont demandé au Gouvernement de transition du Mali d’enquêter sans tarder sur les attaques afin d’en traduire les auteurs en justice. Ils ont souligné que les attaques visant le personnel de maintien de la paix peuvent constituer des crimes de guerre au regard du droit international. Ils ont souligné que le fait de préparer, d’ordonner, de commanditer ou de commettre des attaques contre les Casques bleus de la MINUSMA donne lieu à désignations aux fins de sanctions, conformément aux résolutions du Conseil.
Les membres du Conseil ont réaffirmé que le terrorisme sous toutes ses formes et dans toutes ses manifestations constitue une des menaces les plus graves contre la paix et la sécurité internationales. Ils ont souligné la nécessité de traduire en justice les auteurs, organisateurs et commanditaires de ces actes de terrorisme inqualifiables et ceux qui les ont financés et d’amener les personnes responsables à répondre de leurs actes. Ils ont engagé vivement tous les États à coopérer activement à cette fin avec toutes les autorités compétentes, comme ses résolutions et le droit international leur en font obligation.
Les membres du Conseil ont réaffirmé que tous les actes de terrorisme sont des crimes injustifiables, quels qu’en soient les motivations, le lieu, l’époque et les auteurs et que tous les États doivent combattre, par tous les moyens, les menaces que les actes de terrorisme font peser sur la paix et la sécurité internationales, conformément à la Charte des Nations Unies et aux autres obligations que leur impose le droit international, notamment le droit international des droits de l’homme, le droit international des réfugiés et le droit international humanitaire.
Les membres du Conseil ont réaffirmé leur plein soutien au Représentant spécial du Secrétaire général pour le Mali et Chef de la MINUSMA, Mahamat Saleh Annadif, à la MINUSMA et aux autres forces de sécurité présentes au Mali et dans la région du Sahel, comme énoncé dans la résolution 2531 (2020).
Les membres du Conseil se sont déclarés préoccupés par les conditions de sécurité au Mali et par la dimension transnationale de la menace terroriste dans la région du Sahel. Ils ont exhorté toutes les parties maliennes à appliquer intégralement et sans plus tarder l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali (« l’Accord »). Ils ont noté que la pleine application de l’Accord et l’intensification de l’action menée pour surmonter les menaces asymétriques peuvent aider à améliorer l’état de la sécurité dans l’ensemble du Mali. Ils ont souligné que les mesures prises par la Force conjointe du G5 Sahel pour lutter contre les activités des groupes terroristes et autres groupes criminels organisés contribueront à sécuriser la région du Sahel.
Les membres du Conseil ont souligné qu’il importait que la MINUSMA dispose de toutes les capacités nécessaires pour s’acquitter de son mandat et promouvoir la sûreté et la sécurité du personnel de maintien de la paix des Nations Unies, conformément à la résolution 2531 (2020) du Conseil.
Les membres du Conseil ont souligné que ces actes odieux n’affaibliront en rien leur détermination à continuer d’épauler le processus de paix et de réconciliation au Mali.