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Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 8 décembre 2021

(La version française du Point de presse quotidien n’est pas un document officiel des Nations Unies)

Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Stéphane Dujarric, Porte-parole de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:

Mali

Ce matin, sept Casques bleus togolais sont morts au Mali et trois autres ont été grièvement blessés lorsque leur véhicule a heurté un engin explosif improvisé dans la région de Bandiagara dans le centre du pays.  Les Casques bleus faisaient partie d’un convoi logistique ralliant Douentza à Sevare. 

Le Secrétaire général, qui doit faire une déclaration officielle, condamne fermement cette attaque odieuse.  L’ONU présente ses sincères condoléances aux familles des victimes, ainsi qu’au Gouvernement et au peuple togolais, et souhaite un prompt rétablissement à tous les blessés. 

Le Secrétaire général appelle également les autorités maliennes à ne ménager aucun effort pour identifier les responsables de cette attaque et les traduire en justice.  Lundi, un Casque bleu égyptien a également succombé, dans un hôpital, à des blessures subies lors d’une attaque perpétrée dans le nord du Mali le mois dernier.  L’ONU présente ses condoléances à sa famille ainsi qu’au peuple et au Gouvernement de l’Égypte. 

Conférence ministérielle sur le maintien de la paix

Cette attaque est survenue alors que les soldats de la paix et les outils à leur disposition étaient au cœur de la Conférence ministérielle sur le maintien de la paix qui vient de s’achever à Séoul et au cours de laquelle les États Membres ont réaffirmé leur engagement collectif envers le maintien de la paix des Nations Unies. 

S’exprimant plus tôt dans la journée, le Secrétaire général adjoint aux opérations de paix, M. Jean-Pierre Lacroix, a déclaré qu’au cours de ces quatre dernières années, l’ONU a fait des progrès notables dans l’amélioration de la sûreté et de la sécurité de son personnel.  Alors que des soldats de la paix perdaient dans la même journée la vie au Mali, il a rappelé qu’il faut faire plus, notamment dans la mise à disposition des capacités nécessaires, ce qui est une priorité clef de la stratégie « Action pour le maintien de la paix ». 

M. Lacroix a également souligné que le maintien de la paix de l’ONU a besoin non seulement de plus de femmes, mais aussi d’un environnement permettant leur participation pleine, égale et significative pour que l’ONU puisse être plus efficace, répondre aux normes de conduite les plus élevées et mieux protéger les populations pour lesquelles elle travaille.

Secrétaire général/COVID

Le Secrétaire général est entré en contact avec une personne testée positif pour la COVID-19.  Il n’a aucun symptôme et a reçu des résultats négatifs hier après-midi.  Par précaution, il a annulé tous ses engagements aujourd’hui et travaillera à partir de sa résidence jusqu’à un nouveau test demain.

Myanmar

L’ONU est profondément préoccupée par les informations faisant état du meurtre horrible de 11 personnes dans le township de Salingyi, dans le nord-ouest de la région de Sagaing.  Ces personnes auraient été tuées par balles, avant que les militaires ne brûlent leurs corps, mardi matin dans ce qui semble être un acte de vengeance après les dernières attaques des milices.  Des informations crédibles indiquent que cinq enfants seraient parmi les morts.

L’ONU condamne fermement de telles violences et rappelle les autorités militaires du Myanmar à leur obligation, en vertu du droit international, d’assurer la protection et la sûreté des civils.  Les auteurs de cet acte odieux doivent en répondre. 

L’ONU n’a cessé de condamner dans les termes les plus forts la violence des forces armées et des forces de sécurité du Myanmar.  Une telle violence est totalement inacceptable et exige une réponse unie et déterminée de la communauté internationale. 

Au 8 décembre, les forces de sécurité avaient tué, depuis le coup d’État militaire du 1er février, plus de 1 300 individus non armés, y compris plus de 75 enfants, et ce, par balles ou pendant leur détention.

Éthiopie

Les agences humanitaires indiquent que de grandes quantités de fournitures alimentaires, dont des produits nutritionnels pour les enfants malnutris, ont été volées et pillées dans la ville de Kombolcha de la région d’Amhara.

Ces derniers jours, les petits vols de nourriture se sont transformés en pillages massifs des entrepôts dans toute la ville et selon les informations, par des éléments des forces tigréennes et certains membres de la population locale.

La quantité exacte de la nourriture volée doit encore être déterminée mais il est clair que ces incidents ne peuvent qu’aggraver la malnutrition et prolonger l’insécurité alimentaire dans le nord de l’Éthiopie.  Un nombre estimé à 9,4 millions de personnes au Tigré, à Amhara et à Afar ont désormais un besoin urgent d’aide alimentaire.

Les équipes du Programme alimentaire mondiale (PAM) sur place n’ont pas été en mesure de prévenir les pillages, compte tenu des actes extrêmes d’intimidation, y compris sous la menace des armes.  En conséquence, le PAM a suspendu la distribution de nourriture dans les villes de Dessie et de Kombolcha.

De tels harcèlements du personnel humanitaire par les forces armées sont tout simplement inacceptables et compromettent la faculté des Nations Unies et de tous leurs partenaires humanitaires de fournir l’aide là où elle est la plus attendue, surtout que les agents humanitaires sont confrontés à des difficultés d’accès croissantes.

Hier et aujourd’hui, trois camions du PAM utilisés pour les opérations humanitaires à Amhara ont été confisqués par le personnel militaire qui les a utilisés.

L’ONU condamne fermement tous ces incidents et réitère son appel à toutes les parties au conflit pour qu’elles respectent et protègent le personnel et les biens humanitaires, conformément à leurs obligations en vertu du droit international.  Il est interdit d’attaquer, de détruire, de confisquer ou de piller les fournitures, les installations, le matériel, les unités et les véhicules humanitaires.

Afghanistan

Les agences humanitaires indiquent que la distribution de nourriture et d’argent liquide se poursuit dans tout le pays.  Ces trois derniers jours, plus 27 000 personnes ont reçu une aide alimentaire, grâce au travail d’appui du PAM dans les provinces de Kunduz, de Takhar et de Badakhshan.  Plus de 33 600 personnes ont reçu de l’argent liquide comme aide à l’hivérisation dans les provinces de Laghman, de Samangan, de Maidan, de Wardak, de Baghlan et de Kunduz.

Au cours du mois de novembre, le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) a entrepris 17 missions dans différentes parties du pays pour évaluer les besoins et la réponse humanitaire.

Avec l’aggravation de la crise humanitaire, le Plan de réponse humanitaire pour 2022 a triplé pour atteindre les 4,47 milliards de dollars.  Le renforcement de l’appui à l’Afghanistan, qui se poursuit, est crucial pour sauver des vies et les moyens de subsistance de millions de personnes.

Fonds central pour les interventions d’urgence (CERF)

Ce matin, le Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires, Martin Griffiths, a prononcé un discours, au nom du Secrétaire général, à la Conférence de promesses de contributions au CERF.

Dans ses remarques, M. António Guterres dit que le Fonds est un succès parce qu’il évolue constamment, applique les leçons tirées de l’expérience et embrasse l’innovation face à des risques plus complexes, plus interconnectés et plus globaux.

Il ajoute que cette année a été l’une des plus difficiles pour les besoins humanitaires mais que le Fonds s’est hissé à la hauteur des défis. 

En 2020, le CERF a aidé près de 69 millions de personnes, soit deux fois plus que l’année précédente.  Le Secrétaire général dit que l’ampleur des crises actuelles exige un CERF fort et doté des ressources nécessaires pour relever le défi d’agir rapidement dès le début d’une situation d’urgence.  Il appelle les États Membres à continuer d’appuyer le Fonds pour qu’il puisse atteindre son objectif d’un milliard de dollars.

Inde

Le Secrétaire général est profondément attristé par la mort du général Bipin Rawat, chef d’état-major des Forces armées indiennes, qui a péri avec son épouse et 11 autres personnes dans un accident d’hélicoptère.  Il présente ses sincères condoléances aux familles des victimes ainsi qu’au peuple et au Gouvernement indiens. 

Le général Rawat a travaillé d’une façon remarquable pour les Nations Unies qui lui sont reconnaissantes.  Il a été commandant de brigade à la Mission des Nations Unies en République démocratique du Congo (MONUC) entre 2008 et 2009.

Libye

La nouvelle Conseillère spéciale du Secrétaire général pour la Libye, Mme Stephanie Williams, aura pour tâche de mener une mission de bons offices et de prendre contact avec les parties prenantes régionales et internationales pour poursuivre la mise en œuvre des trois aspects du dialogue interlibyen à savoir les aspects politique, sécuritaire et économique.  Elle aura aussi pour tâche d’appuyer la tenue des élections présidentielle et législatives.

La Conseillère spéciale travaillera, en étroite coopération, avec la Mission d’appui des Nations Unies en Libye (MANUL).  Le Sous-Secrétaire général et Coordonnateur de la Mission, M. Raisedon Zenenga, sera responsable de la gestion quotidienne de ladite mission et Chef par intérim jusqu’à la nomination d’un nouveau chef.

Conseil de sécurité

Le Conseil de sécurité a entendu aujourd’hui Mme Izumi Nakamitsu, Haute-Représentante pour les affaires de désarmement, parler du dossier des armes chimiques syriennes.  

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.