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Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 6 août 2021

(La version française du Point de presse quotidien n’est pas un document officiel des Nations Unies)

Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Stéphane Dujarric, Porte-parole de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:

Afghanistan

Ce matin, le Conseil de sécurité a tenu une réunion sur l’Afghanistan.  Mme Deborah Lyons, Représentante spéciale du Secrétaire général pour l’Afghanistan et Cheffe de la Mission d’assistance des Nations Unies dans le pays (MANUA), a déclaré que ces derniers temps, la guerre en Afghanistan est entrée dans une nouvelle phase, plus meurtrière et plus destructrice.

Mme Lyons a ajouté que la campagne menée par les Taliban en juin et juillet pour s’emparer des zones rurales a permis d’obtenir des gains territoriaux importants et que, à partir de cette position renforcée, ils ont commencé à attaquer les grandes villes.  Elle a fait observer qu’il s’agit d’une tentative manifeste des Taliban de s’emparer de centres urbains par la force.

La Représentante spéciale a également déclaré que les combats ont été particulièrement violents à Laskhar Gah.  Elle a souligné que depuis le 28 juillet, au moins 104 civils y ont été tués et 403 blessés, selon les chiffres de deux hôpitaux principaux.  À Kandahar, depuis le début de l’offensive du 9 juillet, il y a eu plus de 460 victimes civiles.

Mme Lyons a appelé le Conseil de sécurité à déclarer sans ambiguïté que les attaques contre les villes doivent cesser immédiatement et demandé aux États Membres qu’ils contribuent à l’appel humanitaire en faveur de l’Afghanistan qui est toujours sérieusement sous-financé.

Elle a souligné que les membres des communautés régionale et internationale doivent mettre de côté leurs divergences sur la question de l’Afghanistan et envoyer un signal fort pour dire qu’il est essentiel d’arrêter les combats et de négocier, et ce, dans cet ordre, parce que sinon, il n’y aura peut-être plus rien à gagner.  

Mémorial de la paix d’Hiroshima

Dans un message vidéo préenregistré au Mémorial de la paix d’Hiroshima, le Secrétaire général a rendu hommage aux victimes et aux survivants du bombardement atomique d’Hiroshima.

Il a déclaré qu’il y a 76 ans aujourd’hui, une seule arme nucléaire a causé des souffrances inimaginables à la population d'Hiroshima, tuant instantanément des dizaines de milliers de personnes, des dizaines de milliers par la suite et bien d’autres les années suivantes.

Le Secrétaire général a déclaré qu’Hiroshima ne se définit pas seulement par la tragédie qu’elle a connue.  Les survivants, les hibakusha, ont consacré leur vie à partager leur expérience et à faire campagne pour faire en sorte que personne d’autre ne subisse leur sort.

Alors que les Nations Unies ont toujours partagé la vision des hibakusha d’un monde sans armes nucléaires, M. Guterres s’est dit profondément préoccupé par l’absence de progrès vers l’objectif d’un monde dénucléarisé.

La seule garantie contre l’utilisation des armes nucléaires est leur élimination totale, a-t-il souligné.

Nomination de haut niveau

Le Secrétaire général a annoncé la nomination de M. Hans Grundberg, de la Suède, comme son Envoyé spécial pour le Yémen.  M. Grundberg succède à M. Martin Griffiths, du Royaume-Uni, nommé au poste de Coordonnateur des secours d'urgence.

Liban

L’ONU se dit préoccupée par l'escalade, ces derniers jours, de la situation au Liban, notamment par les tirs de roquettes visant Israël et les frappes aériennes et les tirs d'artillerie qu’il y a eu en réponse, à travers la Ligne bleue.

L’ONU appelle toutes les parties à faire preuve de la plus grande retenue et à maintenir la stabilité.  Le Liban ne peut pas se permettre une autre crise.

Il est primordial que tous les acteurs impliqués évitent des actes qui peuvent aggraver encore les tensions et conduire à des erreurs de calcul.

Le commandant de la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL), le général de division Stefano Del Col, est en contact direct avec les parties.  Il les appelle toutes à cesser le feu immédiatement.  Au cours de ces deux derniers jours, la situation est très dangereuse, marquée par une escalade des deux côtés.

La FINUL appelle les parties au cessez-le-feu et à garder le calme afin qu’elle puisse ouvrir une enquête.

En outre, la Coordonnatrice spéciale pour le Liban, Mme Joanna Wronecka, a, dans le cadre de ses bons offices, activé ses contacts politiques et tendu la main à toutes les parties prenantes concernées.  La possibilité d’une erreur de calcul fait craindre de graves conséquences.  La retenue maximale est requise pour éviter toute nouvelle escalade.

Nigéria

Dans le nord-est du Nigéria, les travailleurs humanitaires préviennent que, sans un financement durable, des millions de personnes dans les États de Borno, d’Adamawa et de Yobe auront du mal à se nourrir pendant la période de soudure, en raison du conflit, de la COVID-19, des prix élevés des denrées alimentaires et des effets des changements climatiques.  Quelque 4,4 millions de personnes, y compris des déplacées, devraient être confrontées à de graves pénuries alimentaires, dont 775 000 sont extrêmement menacées d’une insécurité alimentaire catastrophique.  Il s’agit de la pire perspective depuis quatre ans.  

La communauté humanitaire travaille avec le Gouvernement et les autorités locales pour intensifier la distribution de nourriture dans les zones à haut risque, mais la recrudescence de la violence contre les travailleurs humanitaires et leurs biens rend les choses difficiles.  

Les travailleurs humanitaires indiquent que 8,7 millions de personnes ont besoin d’une aide d’urgence, dont 2,2 millions de déplacés.  

À ce jour, le Plan de réponse humanitaire pour Nigeria, qui vise à collecter un peu plus de 1 milliard de dollars, n’est financé que d’un tiers.

Éthiopie

L’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) a exprimé aujourd’hui sa profonde préoccupation face aux informations faisant état de la propagation du conflit dans la ville de Lalibela, qui abrite le site « Églises creusées dans le roc de Lalibela », inscrit au Patrimoine mondial.

L’UNESCO appelle au respect de toutes les obligations pertinentes en vertu du droit international pour assurer la protection de la valeur universelle exceptionnelle et de l’héritage de ce site précieux, en s’abstenant de tout acte susceptible de l’exposer à des dégâts.

L’UNESCO appelle également à toutes les précautions nécessaires pour empêcher toute tentative de pillage des biens culturels situés dans la région.  Elle note que Lalibela est un lieu de pèlerinage, de dévotion et de paix qui ne doit en aucun cas devenir un lieu d’incitation à la violence et aux conflits.

Myanmar

Le Programme alimentaire mondial (PAM) a averti aujourd’hui que ses opérations dans le pays pour les six prochains mois sont menacées par un déficit financier de 70%.

Une vague massive de cas de COVID-19 entraîne une augmentation de la faim, alors que les familles luttent dans un contexte de pertes d’emplois, de hausse des prix des denrées alimentaires et du carburant, de troubles politiques, de violence et de déplacement.

Le PAM estime que le nombre de personnes confrontées à la faim pourrait plus que doubler pour atteindre les 6,2 millions au cours des six prochains mois, contre 2,8 millions avant le mois de février.

Le PAM indique, dans les bidonvilles autour de Yangon, près de 90% des ménages disent qu’ils doivent emprunter de l’argent pour s’acheter de la nourriture.

Au mois de mai, le PAM a lancé une nouvelle initiative alimentaire urbaine, ciblant deux millions de personnes à Yangon et à Mandalay, les deux plus grandes villes du Myanmar.  Il aide également les personnes qui ont été chassées de chez elles par les combats.

Toutefois, le manque de financement rend incertaine la poursuite de ces opérations.

COVID-19

Hier soir, le Paraguay a reçu plus de 250 000 doses du vaccin par l’intermédiaire du Mécanisme COVAX, dons de l’Espagne et de la Colombie.

Ce lot porte à 550 000 le nombre total des doses reçues par le Paraguay, grâce au Mécanisme COVAX et d’autres sont en cours de livraison.  Le Gouvernement affirme que 30% de la population a reçu au moins une dose de vaccin, tandis qu’un peu plus de 4% a été complètement vacciné.

Au Cambodge, l’équipe de pays des Nations Unies, dirigée par la Coordonnatrice résidente, Mme Pauline Tamesis, continue d’aider les autorités à répondre à la pandémie et à vacciner les populations.

À la date d’hier, près de la moitié de la population avait reçu une première dose de vaccin, tandis que 35% en avaient reçu deux.  Près de 200 000 enfants de plus de 12 ans devraient recevoir leurs premières doses ce mois-ci.

Grâce au Mécanisme COVAX et à d’autres moyens, le Cambodge a reçu 18 millions de doses de vaccin, et d’autres sont attendues dans les mois à venir.  Depuis le début de la pandémie, l’ONU a soutenu la réouverture en toute sécurité des écoles et offert des produits de nettoyage et d’hygiène aux 13 300 écoles publiques du Cambodge.  L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) et l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) aident les migrants aux points d’entrée et dans les centres de quarantaine et communautaires.

Point de presse

Cet après-midi, M. Munir Akram, Représentant permanent du Pakistan auprès des Nations Unies, a donné une conférence de presse.

Contribution financière

Le Zimbabwe a versé la totalité de sa quote-part au budget ordinaire de l’ONU pour 2021.  Portant à 119 le nombre des pays qui ont fait de même.

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.