Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l'ONU: 05 mai 2021
(La version française du Point de presse quotidien n’est pas un document officiel des Nations Unies)
Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Stéphane Dujarric, Porte-parole de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:
Multilatéralisme
Ce matin, le Secrétaire général a prononcé un discours au dialogue interactif que l’Assemblée générale a tenu pour commémorer et promouvoir la Journée internationale du multilatéralisme et de la diplomatie au service de la paix.
Il a déclaré que la réalisation la plus importante du système des Nations Unies est qu’il n’y a pas eu de troisième guerre mondiale. C’est la première fois dans l’histoire que depuis plus de 75 ans, aucune confrontation majeure n’a eu lieu entre les grandes puissances, a-t-il dit.
Le Secrétaire général a noté le rôle de l’ONU au centre de la décolonisation et son statut d’organe où les normes du droit international et les droits de l’homme sont générées.
De même, M. António Guterres a ajouté que les Nations Unies ont été au centre l’éradication des maladies et de la réduction de l’extrême pauvreté et que cela se poursuit aujourd’hui puisque l’Organisation joue un rôle de chef de file dans l’Accord de Paris sur le climat et dans les efforts visant à assurer l’équité vaccinale dans la lutte contre le coronavirus.
Éthiopie
Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) a indiqué aujourd’hui que la situation sécuritaire dans le Tigré demeure imprévisible et volatile, avec des combats qui empêchent l’intensification des opérations dans les zones rurales.
Des cas de COVID-19 ont été signalés parmi les déplacés à Mekelle qui vivent dans des conditions difficiles, avec un nombre insuffisant de centres d’isolement pour atténuer le risque d’une flambée à grande échelle. Les problèmes de santé sont liés au manque de médicaments et d’équipements médicaux, dont des bonbonnes d’oxygène et à la pénurie de carburant qui restreint le service des ambulances.
Malgré ces problèmes, les partenaires humanitaires essayent d’aider ceux qui sont dans le besoin. Au 29 avril, le Gouvernement, le Programme alimentaire mondial (PAM) et le Programme conjoint d’opérations d’urgence ont distribué plus de 19 000 tonnes de nourriture, à 1,1 million de personnes dans 35 districts de la région. La semaine dernière, un convoi interinstitutions est arrivé dans les villes de Samre et de Gijet dans la zone du sud-est du Tigré, et a distribué de la nourriture, des produits nutritionnels et des articles non alimentaires.
Une clinique a été érigée à l’hôpital de Samre mais elle ne fonctionne pas convenablement. Deux hôpitaux à Adigrat et à Axum offrent désormais des services psychosociaux aux survivants de la violence fondée sur le genre, avec l’aide du Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP) qui fournit des kits de santé pour la gestion clinique des viols. En outre, l’ONU et ses partenaires ont distribué des kits de santé sexuelle et reproductive à huit hôpitaux et centres de santé dans trois zones rurales.
L’OCHA prévient qu’il faut davantage de personnel et de fonds ainsi qu’un accès sans entrave et sûr pour pouvoir hisser le niveau de la réponse humanitaire dans toute la région.
Niger
Le Secrétaire général a fermement condamné l’attentat terroriste perpétrée par des hommes armés non identifiés hier dans la région de Tillabéri, causant selon les informations 20 morts, dont des civils. Le Secrétaire général a présenté ses plus sincères condoléances aux familles éplorées et souhaité un prompt rétablissement aux blessés.
Le Secrétaire général a exhorté les autorités du Niger à n’épargner aucun effort pour traduire les auteurs de l’attentat en justice.
République centrafricaine
La Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA) a indiqué hier que le Ministre centrafricain de la justice et des droits de l’homme a publié un décret portant création de la Commission spéciale d’enquête sur les crimes et les violations graves des droits de l’homme et du droit international humanitaire qu’auraient commis les Forces de sécurité nationales et leurs alliés. La Commission doit mener des enquêtes sur les violations recensées pendant les opérations contre le groupe armé, Coalition des patriotes pour le changement (CPI), entre décembre 2020 et la fin d’avril 2021.
La décret a été publié après que la Mission a présenté aux autorités nationales une liste des violations des droits de l’homme imputables aux forces de sécurité et à leurs alliés.
Conformément à son mandat, la Mission continue de surveiller, de contribuer aux enquêtes et de signaler en temps voulu les violations du droit international humanitaire et des droits de l’homme commises dans le pays.
Mali
La Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies au Mali (MINUSMA) a publié son rapport trimestriel sur les violations des droits de l’homme.
Le rapport indique que la situation sécuritaire est restée préoccupante au cours des trois premiers mois de l’année. Elle a été marquée par des violations des droits de l’homme et des libertés fondamentales, impliquant les milices et les groupes armés des régions du nord, du centre et du sud du pays.
Les violations des droits de l’homme imputables aux Forces de défense et aux forces de sécurité maliennes ainsi qu’aux forces internationales sont également documentées dans le rapport.
Au total, la Division des droits de l’homme de la Mission signale 421 violations et abus des droits de l’homme et/ou du droit international humanitaire, ayant causé la mort de 106 personnes dont 5 enfants et 6 femmes. Les données montrent une augmentation de plus de 11% par rapport au dernier trimestre de l’année dernière.
Yémen
L’Envoyé spécial des Nations Unies pour le Yémen, M. Martin Griffiths, a achevé aujourd’hui sa semaine de réunions avec les Yéménites et les interlocuteurs régionaux et internationaux en Arabie saoudite et à Oman.
M. Griffiths défend un plan visant la conclusion d’un cessez-le-feu à l’échelle nationale pour réduire les risques sur la vie des civils au Yémen, y compris l’arrêt des attaques d’Ansar Allah contre Mareb. Il déploie aussi des efforts pour la levée des restrictions dans les ports de Hodeïda et l’ouverture de l’aéroport de Sanaa pour atténuer une situation humanitaire difficile.
M. Griffiths ne cesse de souligner que ces mesures créeront un environnement favorable à la reprise d’un processus politique inclusif qui mettrait globalement fin au conflit dans le pays. Malheureusement, a-t-il ajouté, nous ne sommes pas là où nous aurions souhaité être pour parvenir à un accord.
Il continuera de parler avec les parties au conflit et tous les concernés et à leur offrir l’occasion de trouver un terrain d’entente pour faire avancer le efforts de paix.
Myanmar
L’équipe de pays des Nations Unies a réitéré aujourd’hui son appel à la protection des agents et infrastructures de santé, prévenant de l’impact de la violence sur la santé publique, depuis le coup d’État militaire de février.
Depuis lors, 158 attaques contre les agents et infrastructures de santé auraient eu lieu, causant 11 morts et des dizaines de blessés, la majorité de ces attaques s’étant produite globalement depuis le début du mois de février, selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).
Au moins 31 centres de santé au Myanmar sont toujours occupés par les militaires et au moins 139 médecins, soupçonnés d’avoir participé à la désobéissance civile, auraient été inculpés.
Le Coordonnateur résident par intérim, M. Andrew Kirkwood, a dit que l’équipe de l’ONU au Myanmar est prête à maintenir son appui à la riposte contre la COVID-19. Il a néanmoins souligné qu’il faut, pour ce faire, que les infrastructures et les agents de santé ainsi que les patients soient sécurisés et que le personnel médical détenu, alors qu’il exerçait sa liberté d’expression, soit immédiatement libéré.
COVID-19/Pakistan
L’équipe de pays, menée par le Coordonnateur résident, M. Julien Harneis, aide les autorités à riposter à la pandémie de COVID-19 dans les domaines de la santé, de l’humanitaire et du redressement socioéconomique. L’ONU a appuyé les campagnes de communication dans plusieurs langues qui ont atteint à ce jour plus de 36 millions de personnes.
L’équipe a aussi contribué au plan national de préparation et de riposte à la pandémie. L’ONU a développé une plateforme pour enregistrer les contributions financières reçues et estimées à ce jour à 3,4 milliards de dollars.
Près de la moitié de ces fonds iront à l’impact socioéconomique de la pandémie, et plus d’un tiers au Plan de riposte humanitaire global COVID-19.
Le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) a contribué à l’évaluation de l’impact socioéconomique de la pandémie, ce qui a aidé le Gouvernement à allouer une assistance financière d’urgence aux travailleurs de l’économie informelle.
Pour sa part, le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) aide 80 000 familles de réfugiés afghans avec une aide financière d’urgence.
COVID-19/Inde
Le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) a dit aujourd’hui avoir envoyé des millions d’articles dont des masques de protection individuelle et chirurgicaux en Inde. Ces articles sont partis des entrepôts de l’UNICEF à Dubai vers New Delhi.
La Directrice exécutive de l’UNICEF, Mme Henrietta Fore, a prévenu qu’à moins que l’on ne renforce les efforts et aide l’Inde immédiatement, il faudra craindre des répercussions dans toute la région et le monde, en termes de morts liés au virus, de mutation virale et de retards dans les livraisons.
L’UNICEF a fourni des concentrateurs et des centrales d’oxygène ainsi que des appareils pour le dépistage et autres équipements et matériels.
Rapport sur les crises alimentaires
Un rapport annuel lancé aujourd’hui prévient que le nombre de personnes en situation d’insécurité alimentaire aigüe et dans le besoin d’une aide urgente, y compris à leurs moyens de subsistance, a battu en 2020 le record de ces cinq dernières années. Le rapport a été publié par le Réseau mondial contre les crises alimentaires qui est une alliance internationale formée de l’ONU, de l’Union européenne, d’agences gouvernementales et d’ONG qui s’attaquent ensemble aux crises alimentaires.
L’édition 2021 du Rapport mondial sur les crises alimentaires révèle qu’au moins 155 millions de personnes étaient en insécurité alimentaire aigüe, voire pire dans 55 pays et territoires en 2020. C’est une augmentation d’environ 20 millions de personnes par rapport à l’année précédente.
Selon le rapport, si les conflits demeurent le principal moteur des crises alimentaires en 2021, la COVID-19, et les mesures de confinement et les manifestations climatiques extrêmes continueront d’aggraver l’insécurité alimentaire aigüe dans les économies fragiles.
Journée mondiale de la langue portugaise
La Journée mondiale a été commémorée aujourd’hui. Dans son message, le Secrétaire général dit que cette Journée est une juste reconnaissance de la pertinence de la langue portugaise dans le monde.
Avec plus de 265 millions de locuteurs dans tous les continents, le portugais demeure une langue importante de communication dans le monde et une langue dotée d’une projection géographique forte, vouée à s’accroître.
Conférence de presse
Aujourd’hui les invités du point de presse étaient l’Infirmière-Administratrice en chef de l’OMS, Mme Elizabeth Iro, et la Directrice générale de la Confédération internationale des Sages-Femmes, Mme Sally Pairman. Elles ont présenté l’édition 2021 du Rapport mondial sur « L’état de la pratique de sage-femme dans le monde », publié conjointement par l’OMS, le FNUAP et la Confédération internationale des sages-femmes.