Conseil de sécurité: alors que l’application de l’Accord de paix de Djouba accuse toujours des retards, le Soudan demande la levée des sanctions
Le Président du Comité du Conseil de sécurité créé par la résolution 1591 (2005) concernant le Soudan a fait état ce matin, au Conseil de sécurité, de retards dans la mise en œuvre de l’Accord de paix de Djouba, tandis que le délégué du Soudan a demandé avec insistance la « levée immédiate » des sanctions frappant son pays, tant celles-ci « ne correspondent plus à la réalité ».
M. Sven Jürgenson, dont c’était la dernière présentation en sa qualité de Président du Comité, a informé le Conseil des travaux de l’organe pour la période allant du 15 septembre 2021 à aujourd’hui. Il a détaillé le dernier rapport en date du Groupe d’experts sur la mise en œuvre de l’Accord de paix de Djouba, en précisant qu’à l’exception des accords de partage du pouvoir, son application avait connu des retards. Il a également indiqué que l’Armée de Libération du Soudan-Abdul Wahid, mouvement non-signataire, n’a toujours pas rejoint ledit Accord de paix.
Sur le plan régional, le Président a estimé que la dynamique était plus favorable, en soulignant le rôle joué par la force mixte tchado-soudanienne chargée de la surveillance de la frontière. Une force qui participe à la stabilité au Darfour, a-t-il dit, avant de se féliciter du retrait de Libye d’éléments armés soudanais. M. Jürgenson a, en revanche, estimé que le plan de protection des civils du Gouvernement de transition soudanais n’a pas encore porté ses fruits. Enfin, sur une « note plus personnelle », il a souligné la transparence accrue des travaux du Comité et appelé à un dialogue approfondi avec les autorités soudanaises.
Le représentant du Soudan, M. Mohamed Ibrahim Albahi, a rappelé la position de son pays, « connue de longue date », relative aux sanctions qui lui sont imposées. Celles-ci ne servent qu’à ternir la réputation du Soudan et à rendre plus complexe la mise en œuvre des mesures sécuritaires, a déclaré le délégué, en pointant « leurs effets négatifs ». Il a donc demandé leur « levée immédiate » afin de permettre au Gouvernement soudanais de renforcer les capacités des forces de police au Darfour, mais aussi dans les zones frontalières où prolifèrent les organisations criminelles transnationales.
M. Albahi a aussi déploré que le Conseil n’ait pas été en mesure de débattre de paramètres ciblés pour lesdites sanctions, en rappelant que, par le passé, il avait révisé ses critères s’agissant de sanctions imposées à d’autres pays. Enfin, le délégué soudanais a une nouvelle fois demandé la levée « immédiate » des sanctions visant son pays.