Comité des palestiniens : le Secrétaire général salue le décret du Président Abbas sur les élections, « étape cruciale » vers l’unité palestinienne
Le Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien a renouvelé ce matin sa confiance à M. Cheick Niang, du Sénégal, qu’il a réélu à l’unanimité à la présidence du Comité pour un mandat d’un an lors d’une séance au cours de laquelle le Secrétaire général a salué le décret présidentiel du Président Mahmoud Abbas sur la tenue, cette année, des élections législatives, présidentielle et au Conseil national palestinien, y voyant une étape cruciale vers l’unité palestinienne.
L’Afghanistan, Cuba, l’Indonésie, la Namibie et le Nicaragua ont pour leur part été élus à la vice-présidence du Comité en 2021.
« Les élections sont un élément crucial de la construction d’un État palestinien démocratique fondé sur l’état de droit et des droits égaux pour tous, et l’appui du Comité à ces efforts sera crucial », a notamment déclaré M. Guterres. De son côté, l’Observateur permanent de l’État de Palestine a souligné que le décret présidentiel est un pas essentiel pour régler la question de Palestine et établir la paix avec Israël.
Le Secrétaire général a également salué l’appel du Président Abbas à la tenue d’une conférence internationale de paix sous les auspices des Nations Unies et d’un Quatuor élargi pour le Moyen-Orient, estimant que celle-ci serait l’occasion de promouvoir la paix dans la région. « L'année 2021 offre l’occasion unique d’une remise à zéro pour construire un monde meilleur », a-t-il affirmé.
Dans cette optique, le Président du Comité a exhorté toutes les parties à s'abstenir d'actes unilatéraux compromettant la possibilité de relancer le processus de paix. « Les dirigeants israéliens et palestiniens devraient saisir cette occasion de reprendre des négociations sérieuses pour réaliser la solution des deux États, conformément au droit international et aux résolutions pertinentes des Nations Unies », a-t-il insisté.
Préoccupé par les graves répercussions de la COVID-19 sur les Palestiniens, en particulier à Gaza, où le système de santé publique a été poussé au bord de l’effondrement, le Secrétaire général a par ailleurs fait savoir que l’ONU et ses partenaires soutiennent les efforts déployés par le Gouvernement pour lutter contre la pandémie, notamment la préparation de ce dernier à recevoir les vaccins contre la COVID-19 puis à les administrer.
À ce sujet, M. Niang a indiqué que le Comité s’est fait l'écho des inquiétudes maintes fois exprimées quant à la manière dont les autorités israéliennes déploient ce vaccin, au mépris de leurs obligations de garantir la santé publique dans les territoires occupés. « Israël, en tant que Puissance occupante, se doit de respecter immédiatement ses obligations en vertu du droit international humanitaire en assurant la fourniture de vaccins à la population palestinienne sous son contrôle à Gaza et en Cisjordanie, y compris à Jérusalem-Est, ainsi qu'aux prisonniers et détenus palestiniens dans ses structures », a-t-il notamment insisté.
Alors que la communauté internationale fait face à la COVID-19 et que la pauvreté, les changements climatiques et les conséquences socioéconomiques de la pandémie se font sentir partout, reconstruire en mieux doit être un objectif large et inclusif, et « la Palestine ne doit pas faire exception », a martelé à son tour l’Observateur permanent de l’État de Palestine.
M. Riyad Mansour a également regretté que certains s’en prennent aux actions du Comité ou l’accusent d’être « partial ou anti-israélien », le privant d’un soutien nécessaire pour son mandat multilatéral et pacifique. C’est pourquoi il a invité les États Membres à coopérer avec le Comité et à unir leurs efforts en faveur d’une solution juste à la question de Palestine, se félicitant que le consensus international à cet égard demeure robuste en dépit de « tentatives cyniques » visant à l’éroder.
Les résolutions adoptées par l’Assemblée générale et le Conseil de sécurité au fil des décennies, notamment la résolution 2334 (2016), ont posé les jalons de cette solution juste. Ce qui fait défaut aujourd’hui, a-t-il détaillé, c’est la volonté d’éviter les erreurs du passé, de défendre le droit international en toute circonstance et de demander des comptes à Israël pour ses violations systématiques, qu’il s’agisse des colonies de peuplement, des punitions collectives ou des pratiques discriminatoires ou racistes.
À l’issue de ces interventions, l’Égypte a aspiré à la reprise des négociations entre les deux parties, tout en reconnaissant que celle-ci dépend de l’instauration d’un environnement propice, citant notamment la levée du blocus de Gaza ou encore un soutien à l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA).
Si Cuba s’est particulièrement inquiétée des graves tensions suscitées par la décision unilatérale des États-Unis du 6 décembre 2017 de reconnaître Jérusalem comme capitale d’Israël, la Namibie s’est en revanche déclarée encouragée de constater que la nouvelle Administration américaine est en passe d’inverser les décisions de celle qui l’a précédée et appuie clairement la solution des deux États. La reprise de l’assistance américaine aux programmes humanitaires pour le peuple palestinien mérite aussi d’être saluée, a-t-elle noté.
Le réengagement des États-Unis en faveur de la solution des deux États, de même que la revivification du Quatuor a également été salué par le Liban qui a toutefois dénoncé l’absence d’une véritable volonté de la part d’Israël de trouver un règlement au conflit, pointant notamment l’expansion des colonies de peuplement et les démolitions de structures palestiniennes. La délégation a également souligné l’importance de soutenir l’UNRWA.
À son instar, l’Indonésie a jugé crucial que les Palestiniens aient accès au vaccin contre la COVID-19. L’Inde a ensuite rappelé sa récente contribution à l’UNRWA ; l’Afghanistan a appuyé l’appel du Président Abbas à la tenue d’une conférence internationale, tandis que la Malaisie s’est plus particulièrement réjouie du décret présidentiel émis par ce dernier pour la tenue des élections. De son côté, l’Afrique du Sud a invité le Comité à accroître ses activités afin de « sauver » le peuple palestinien dans le contexte de pandémie. Elle l’a aussi invité à accroître son interaction avec les organisations de la société civile.
Ne laisser personne de côté ne sera qu’un simple slogan tant que l’indépendance de la Palestine n’aura pas lieu, a souligné pour sa part le Guyana avant que Sri Lanka ne forme l’espoir que la communauté internationale poursuive ses efforts en faveur d’un règlement juste de la question de Palestine. Pour sa part, le Nicaragua s’est dit persuadé que la paix était possible au Moyen-Orient dès lors que seront réalisés les droits inaliénables du peuple palestinien notamment au travers de la mise en œuvre de la solution des deux États: la Palestine vivant côte à côte dans la paix et la sécurité avec Israël sur la base des frontières de 1967 et avec Jérusalem-Est comme capitale.
Au cours de cette séance, le Comité a également adopté son programme de travail pour 2021 qui, a indiqué M. Niang, sera notamment marqué par la tenue, le 23 février, d’une réunion virtuelle pour s’attaquer aux graves problèmes financiers de l’UNRWA.
Déclarations
M. CHEIKH NIANG, Président du Comité des Nations Unies pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien, a expliqué que le Comité cherche à s’améliorer et à se réinventer constamment, dans un contexte devenu des plus incertains, lié à l’impasse du processus de paix depuis 2014, aux récents développements sur le terrain et à la situation sanitaire et économique induite par la pandémie de COVID-19. Il a ajouté que la pandémie a davantage aggravé la situation sociale, économique, humanitaire et politique dans les territoires palestiniens occupés, déjà fragilisée et compliquée par les restrictions à la circulation et à l’accès imposées depuis des décennies par Israël, la Puissance occupante. M. Nianga a déploré la poursuite « sans relâche » de l’expansion des colonies illégales, y compris à l’intérieur et autour de Jérusalem-Est et de Bethléem. Illustrant son propos, il a dénoncé l’annonce récente de la construction de près de 800 nouvelles unités de logement en Cisjordanie ajoutée aux plus de 12 000 unités entamées en 2020, ainsi que la soi-disant « régularisation » rétroactive, en vertu du droit israélien, de deux avant-postes illégaux supplémentaires. Il a aussi dénoncé la construction d’une nouvelle route dans la région de Jérusalem, qui sépare les Palestiniens et les colons juifs sur toute sa longueur, appelée « la route de l’apartheid » même par des médias israéliens et des groupes de défense des droits de l’homme.
Le Président du Comité a rappelé que les colonies israéliennes dans les zones occupées et l’occupation en elle-même sont illégales au regard du droit international, comme le réaffirme, entre autres, la résolution 2334 2016) du Conseil de sécurité; elles constituent un obstacle à la paix. Il a souligné que les paramètres d’une solution définitive au différend israélo-palestinien sont liés à la colonisation et à l’occupation, à la violence, à l’incitation de celle-ci et à la situation catastrophique à Gaza, entre autres.
Par ailleurs, le Comité s’est fait l’écho des inquiétudes maintes fois exprimées par de nombreuses personnes quant à la manière dont les autorités israéliennes déploient le vaccin COVID-19, au mépris de leurs obligations de garantir la santé publique dans les territoires occupés. « Israël, en tant que Puissance occupante se doit de respecter immédiatement ses obligations en vertu du droit international humanitaire en assurant la fourniture de vaccins à la population palestinienne sous son contrôle à Gaza et en Cisjordanie, y compris à Jérusalem-Est, ainsi qu’aux prisonniers et détenus palestiniens dans ses structures », a insisté M. Niang.
Appelant au respect des droits inaliénables du peuple palestinien, y compris celui de vivre dans la liberté et la dignité dans un État indépendant et souverain, le Président du Comité a dit que seule une solution définitive permettra de prendre en charge les défis qui se posent au-delà du Moyen-Orient et qui ont pour noms, entre autres, terrorisme et extrémisme violent, pauvreté et exclusion. Il a expliqué que c’est dans ce contexte que le Comité poursuit le dialogue et la concertation avec tous les acteurs, dont les parties au différend, États Membres, société civile, milieux académiques, associations de réfugiés, parlementaires et mouvements de femmes et de jeunes, entre autres, afin d’avancer vers l’objectif d’un règlement pacifique définitif de la Question palestinienne, qui passe par la solution des deux États -Israël et la Palestine- vivant côte à côte dans la paix et la sécurité à l’intérieur de frontières reconnues, sur la base des lignes antérieures à 1967.
Persuadé que le meilleur moyen de favoriser les conditions d’une paix et d’une sécurité durables entre Israéliens et Palestiniens est de renoncer à toute forme de violence et de politique du fait accompli, et de retourner à la table de négociations, M. Niang a appuyé l’appel lancé par le Président de l’État de Palestine, Mahmoud Abbas, en faveur d’une conférence internationale de paix sous les auspices d’un Quatuor élargi pour le Moyen-Orient. Cette conférence permettrait aux acteurs régionaux de contribuer à l’avancement du processus de paix, a-t-il estimé. Dans cette optique, M. Niang a exhorté toutes les parties à s’abstenir d’actes unilatéraux compromettant la possibilité de relancer le processus de paix. « Les dirigeants israéliens et palestiniens devraient saisir cette occasion de reprendre des négociations sérieuses pour réaliser la solution des deux États, conformément au droit international et aux résolutions pertinentes des Nations Unies », a-t-il encore insisté avant de réitérer la centralité de l’Initiative de paix arabe, des plans de convocation d’une conférence internationale de paix, de la récente réunion du Quatuor, ainsi que des efforts déployés par l’Égypte et d’autres pays pour faire avancer le processus de réconciliation entre les Palestiniens. Dans ce contexte, il a salué le décret pris récemment par le Président Abbas pour l’organisation des élections législatives et présidentielle à partir de mai 2021, afin de renouveler les piliers démocratiques de manière à réunir le peuple palestinien sous un gouvernement national unique et légitime, qui incarne et concrétise l’espoir de générations de Palestiniens d’un avenir juste, pacifique et prospère.
Par ailleurs, M. Niang a indiqué que le Comité organisera, le 23 février prochain, avec le Commissaire général de l’UNRWA, M. Philippe Lazzarini, une réunion virtuelle pour s’attaquer aux graves problèmes financiers de l’Agence. M. Niang a indiqué que le Comité continuera à s’engager auprès des États Membres et des groupes régionaux afin de mobiliser un soutien plus large en faveur des nouvelles possibilités qui s’offrent pour faire avancer la cause palestinienne. Le Comité appuiera ainsi toute initiative visant à la pleine réalisation des droits inaliénables du peuple palestinien et à une solution juste fondée sur les résolutions pertinentes des Nations Unies qui garantissent que deux États, Israël et la Palestine, vivent côte à côte dans la paix et la sécurité selon les lignes d’avant 1967 et avec Jérusalem-Est comme capitale de l’État palestinien.
M. ANTÓNIO GUTERRES, Secrétaire général de l’ONU, a déclaré que l’année 2021 offre l’occasion unique d’une « remise à zéro » pour construire un monde meilleur. Il a indiqué que la pandémie de COVID-19 a eu de graves répercussions sur les Palestiniens, en particulier à Gaza, où le système de santé publique a été poussé au bord de l’effondrement en raison de l’occupation et de la situation difficile sur le plan socioéconomique, humanitaire et politique. Il a fait savoir que l’ONU et ses partenaires soutiennent les efforts déployés par le Gouvernement pour lutter contre la pandémie de COVID-19, notamment la préparation de ce dernier à recevoir les vaccins contre la COVID-19 puis à les administrer. Il a ajouté que son Coordonnateur spécial encourage Israël à assurer la disponibilité des vaccins contre la COVID-19 dans les territoires palestiniens occupés.
M. Guterres a assuré que l’ONU reste déterminée à soutenir les Palestiniens et les Israéliens pour résoudre le conflit et mettre fin aux souffrances. Il a appelé Israël à arrêter immédiatement toute activité de colonisation qui pérennise l’occupation, sape la perspective de parvenir à la solution des deux États, et érode systématiquement la possibilité d’établir un État palestinien souverain ainsi que la paix et la stabilité dans la région.
Il a également décrié les actes de violence persistants en Cisjordanie occupée, y compris à Jérusalem-Est et à Gaza, ainsi que les restrictions de mouvement et d’accès israéliennes, les provocations, les démolitions et les saisies de structures palestiniennes, les déplacements forcés de civils palestiniens, et la violence des colons, entre autres, qui exacerbent la méfiance entre Israéliens et Palestiniens et éloignent la résolution pacifique du conflit.
Pour M. Guterres, l’appel du Président Mahmoud Abbas à la tenue d’une conférence internationale de paix sous les auspices des Nations Unies et d’un Quatuor élargi pour le Moyen-Orient, offre une occasion de promouvoir la paix dans la région. Il a appelé les parties à s’abstenir d’actes unilatéraux qui mettraient en péril la possibilité de relancer le processus de paix.
Il a également salué le décret présidentiel du Président Abbas sur la tenue des élections législatives, présidentielle et au Conseil national palestinien cette année, y voyant une étape cruciale vers l’unité palestinienne, ainsi que l’occasion d’accorder une légitimité renouvelée aux institutions nationales, y compris un Parlement et un Gouvernement démocratiquement élus en Palestine. Les élections sont un élément crucial de la construction d’un État palestinien démocratique fondé sur l’état de droit et des droits égaux pour tous, et l’appui du Comité à ces efforts sera crucial, a déclaré M. Guterres.
M. RIYAD MANSOUR, Observateur permanent de l’État de Palestine, a observé que l’année 2020 a connu son lot de défis et de changements, n’épargnant personne et aggravant les inégalités. Il a indiqué que ces temps ont été plus difficiles encore pour le peuple palestinien, qui assume le fardeau d’années d’occupation et de déplacements. Alors que la communauté internationale fait face à la COVID-19 et que la pauvreté, les changements climatiques et les conséquences socioéconomiques de la pandémie se font sentir partout, reconstruire en mieux doit être un objectif large et inclusif, et « la Palestine ne doit pas faire exception », a souligné l’Observateur permanent. Reconstruire en mieux, a-t-il plaidé, est essentiel pour relancer la coopération internationale et cela doit s’accompagner de mesures en faveur du peuple palestinien, aujourd’hui privé de ses droits inaliénables mais aussi de la paix et de la sécurité.
Dans ce contexte, M. Mansour a regretté que certains s’en prennent aux actions du Comité ou l’accusent d’être « partial ou anti-israélien », le privant d’un soutien nécessaire pour son mandat multilatéral et pacifique. C’est pourquoi il a invité les États Membres à coopérer avec le Comité et à unir leurs efforts en faveur d’une solution juste à la question de Palestine, se félicitant que le consensus international à cet égard demeure robuste en dépit de « tentatives cyniques » visant à l’éroder. Pour l’Observateur permanent, les résolutions adoptées par l’Assemblée générale et le Conseil de sécurité au fil des décennies, notamment la résolution 2334 (2016), ont posé les jalons de cette solution juste qui, a-t-il affirmé, bénéficie d’un soutien mondial. Ce qui fait défaut aujourd’hui, a-t-il détaillé, c’est la volonté d’éviter les erreurs du passé, de défendre le droit international en toute circonstance et de demander des comptes à Israël pour ses violations systématiques, qu’il s’agisse des colonies de peuplement, des punitions collectives ou des pratiques discriminatoires ou racistes. Il faut aussi trouver la volonté d’appliquer les résolutions sans parti pris pour garantir la défense des droits de la personne, a-t-il souhaité.
M. Mansour a ensuite exhorté le Secrétaire général à poursuivre ses efforts pour ce qui est du rôle de l’ONU au sein du Quatuor afin de convoquer le plus rapidement possible une conférence internationale de paix, comme l’a appelé de ses vœux le Président Mahmoud Abbas, afin de régler la question de Palestine et établir la paix avec Israël. L’Observateur permanent a souligné à ce propos que le décret présidentiel prévoyant des élections palestiniennes cette année est un pas essentiel dans cette direction. Il s’est également félicité de la nomination du nouveau Coordonnateur spécial pour le processus de paix au Moyen-Orient et a par ailleurs insisté sur le nécessaire appui de la communauté internationale au financement de toute urgence de l’UNRWA.