Coup d’envoi de la session de fond 2021 du Comité spécial de la décolonisation avec les questions des Tokélaou, de Gibraltar et du Sahara occidental
Aujourd’hui, le Comité spécial de la décolonisation a donné le coup d’envoi de sa session de fond 2021, celle de 2020 n’ayant pas eu lieu en raison des restrictions imposées par la pandémie de COVID-19. L’année dernière, le Comité a mené ses travaux par des échanges de lettres et s’est prononcé sur les projets de textes, selon la procédure d’approbation tacite.
Réunis en personne, aujourd’hui, les membres du Comité spécial ont adopté, sans vote, leur programme de travail provisoire révisé, ainsi que trois projets de résolution, qui ne sont que des mises à jour techniques: Diffusion d’informations sur la décolonisation; Renseignements relatifs aux territoires non autonomes communiqués en application de l’alinéa e de l’Article 73 de la Charte des Nations Unies, et Question de l’envoi de missions de visite et de missions spéciales dans les territoires .
Ont participé aux débats, les représentants des gouvernements de Gibraltar et des Tokélaou, de l’Espagne et de la Nouvelle-Zélande, mais également des pétitionnaires, dont le représentant du Front POLISARIO, et des membres du Comité spécial sur la question du Sahara occidental.
Les défenseurs du droit à l’autodétermination du peuple sahraoui ont continué de s’opposer aux tenants de la « marocanité du Sahara » et de l’initiative d’autonomie élargie que le Maroc a proposée pour ses « provinces du sud », y voyant une alternative crédible et réaliste pour venir à bout du différend. À l’instar du Burkina Faso, beaucoup d’intervenants ont placé ce différend dans le contexte plus large de la stabilité et de la sécurité de toute la région du Sahel.
À ce jour, 20 représentations consulaires, la plupart africaines, ont été ouvertes à Dakhla et à Laayoune. Le Front POLISARIO a pourtant souligné « l’échec » du Maroc qui, profitant de ce que les États-Unis aient reconnu sa souveraineté sur le Sahara occidental, a fait pression sur les autres pays. Le Maroc a répondu par des arguments circonstanciés pour prouver que ce différend ne correspond à aucun des critères fixés pour les situations coloniales, qu’ils soient géographiques, démographiques, religieux ou culturels.
Dès lors, a martelé le Maroc, rien ne justifie le maintien de la question du Sahara à l’ordre du jour du Comité spécial et de l’Assemblée générale; le Conseil de sécurité étant le seul habilité à s’en saisir. En attendant, les intervenants, dont le Maroc lui-même, ont multiplié les appels à la nomination d’un nouvel envoyé personnel du Secrétaire général pour donner un nouvel élan au processus politique, sous les auspices des Nations Unies, et poursuivre le processus des tables rondes de Genève, salué par toutes les délégations en ce qu’il réunit le Maroc, la Front POLISARIO, l’Algérie et la Mauritanie.
Le Maroc a prévenu que la solution « politique, réaliste, pragmatique, durable et de compromis », demandée par le Conseil de sécurité ne pourra être conçue que dans la cadre de sa souveraineté, de son intégrité territoriale et de son unité nationale, et ce, sur la base de son initiative d’autonomie. En sa qualité de « pays voisin observateur qui place les principes d’autodétermination et de liberté au cœur de sa politique étrangère », l’Algérie a promis de continuer à remplir, en toute transparence, ses devoirs envers la population réfugiée de Tindouf et le peuple du Sahara occidental.
Le Comité spécial, qui a élu M. Bassam Sabbagh de la Syrie au poste de rapporteur, reprendra ses travaux demain mardi 15 juin à partir de 10 heures.
DIFFUSION D’INFORMATIONS SUR LA DÉCOLONISATION
Mme Nanette BRAUN, Chef des campagnes de communication de la Division de la communication stratégique du Département de la communication globale (DCG), a assuré que son Département fait de son mieux pour appuyer le travail du Comité spécial. Présentant le dernier rapport du Secrétaire général sur la diffusion d’informations sur la décolonisation, elle a indiqué que le DCG a publié 22 communiqués de presse sur les réunions du Comité spécial diffusées en direct sur WebTV. Le DGC compte également détacher un attaché de presse pour couvrir le Séminaire régional au mois d’août. Entretemps, le site de l’ONU sur la décolonisation a été visionné plus de 100 000 fois pendant la période sous considération et une Semaine de solidarité avec les peuples des territoires non autonomes a été organisée. Mme Braun a également passé en revue le travail des centres d’informations des Nations Unies sur les questions de décolonisation.
Mme JOSIANE AMBIEHL, Chef du Groupe de la décolonisation du Département des affaires politiques et de la consolidation de la paix, a présenté une mise à jour du travail de son équipe pour la période allant d’avril 2020 à mars 2021. Le Groupe a préparé les documents de travail sur les territoires non autonomes, en coopération avec les puissances administrantes. Elle a aussi actualisé le site Web sur la décolonisation, en y intégrant tous les rapports du Secrétaire général, y compris sur Porto Rico, et des informations sur les modifications des méthodes de travail du Comité spécial, pendant la pandémie de COVID-19. Le Groupe a produit une vidéo sur l’historique de l’ensemble des territoires en anglais intitulée « ONU et la décolonisation, d’hier à aujourd’hui ». Cinq vidéos dans les autres langues officielles sont en train d’être diffusées, en prévision de la quatrième Décennie internationale de l’élimination du colonialisme (2021-2030).
RENSEIGNEMENTS RELATIFS AUX TERRITOIRES NON AUTONOMES COMMUNIQUÉS EN APPLICATION DE L’ALINEA E DE L’ARTICLE 73 DE LA CHARTE DES NATIONS UNIES
M. HUMBERTO RIVERO ROSARIO (Cuba) a appelé les puissances administrantes à respecter l’Article 73 e de la Charte car c’est « indispensable » pour permettre au Comité spécial d’examiner de manière informée la situation des 17 territoires non-autonomes. Il a regretté que certaines puissances administrantes ne respectent pas leurs obligations, ce qui pourrait compromettre la pleine mise en œuvre de la quatrième Décennie internationale d’élimination du colonialisme.
La décolonisation, a souligné M. MOHAMMAD KURNIADI KOBA (Indonésie), est une des questions centrales des travaux de l’ONU qui concerne le bien-être des habitants des territoires non autonomes. Nous devons, a-t-il estimé, nous concentrer sur la mise en œuvre des objectifs de développement durable dans les 17 territoires non autonomes. Plus que jamais, nous devons faire montre de volonté politique pour favoriser le dialogue, a conclu le représentant, en encourageant le Comité spécial à améliorer sa communication et à trouver les voies et moyens d’avancer, selon l’approche au cas par cas.
Le mandat du Comité spécial est de promouvoir les droits inaliénables de « tous » les peuples des territoires non autonomes, a souligné, à son tour, M. SATYENDRA PRASAD (Fidji), en insistant sur les droits à la souveraineté et à l’intégrité territoriale. Nous devons tenir compte des attentes de ces territoires et faire en sorte que les puissances administrantes prêtent la meilleure attention à leur situation économique et sociales. Le représentant a fait observer que cinq des territoires non autonomes se trouvent dans la région du Pacifique dont deux viennent d’organiser des referenda, à savoir les Tokélaou, appuyés par la Nouvelle-Zélande, et la Nouvelle-Calédonie. Nous comptons sur la bonne tenue du troisième referendum attendu à la fin de l’année en Nouvelle-Calédonie, a conclu le représentant.
QUESTIONS DE GIBRALTAR, DES TOKÉLAOU ET DU SAHARA OCCIDENTAL
Au nom du Ministre en chef de Gibraltar, M. DAVID GUERRERO LISTON a rappelé que le peuple de Gibraltar est une communauté d’à peine 30 000 personnes sur un territoire de deux fois la taille de Central Park. C’est une combinaison d’identités et de nationalités différentes, façonnée au fil du temps. C’est, a insisté le représentant, « un peuple unique et indivisible à part entière ». Gibraltar a été capturé en 1704 et cédé par traité à perpétuité, à savoir « pour toujours » en 1713. À partir de ce moment-là, une nouvelle population s’y est installée, forgeant l’identité gibraltarienne pendant plus de 300 ans. Nous sommes un pays d’immigrants, transformé par le mouvement des personnes venues d’ailleurs. Nous sommes un peuple séparé et distinct –ethniquement et culturellement– de la Puissance administrante. Nous sommes un peuple qui réclame son droit à l’autodétermination.
Nous ne sommes plus, a poursuivi M. Liston, ni en 1704 ni en 1713. Nous sommes en 2021 et ce qui compte, c’est le souhait des peuples de décider de leur propre destin. Nous ne pouvons redessiner les frontières, en nous basant sur ce qu’était l’Europe, il y a 300 ans. Ce qui a été fait est fait! et il faut envisager un avenir où le dialogue et la coopération remplacent le conflit et la confrontation.
Faisant état d’une collaboration étroite avec l’Espagne pendant la pandémie de COVID-19, le représentant a rappelé que le 31 janvier 2020, Gibraltar a quitté l’Union européenne avec le Royaume-Uni pour entrer dans une période de transition qui s’est terminée le 31 décembre 2020. Ces mois ont été mis à profit pour convenir du texte d’un accord-cadre sur un traité relatif aux relations futures de Gibraltar et l’Union européenne, couvrant le tabac, l’environnement, la coopération policière et douanière et les droits des citoyens. En outre, une convention fiscale, négociée par Gibraltar, a été conclue entre l’Espagne et le Royaume-Uni, en tant qu’État responsable des relations extérieures de Gibraltar.
La Convention prévoit l’échange d’informations et le règlement des différends relatifs à la résidence fiscale maintenant que Gibraltar ne fait plus partie de l’Union européenne. Ces symboles de coopération ont contribué à réduire la méfiance « compréhensible » qui s’était installée depuis des décennies entre Gibraltar et l’Espagne. Le Gouvernement de Gibraltar espère d’ailleurs vivement qu’un nouveau traité sera conclu. Aujourd’hui, Gibraltar apporte une contribution économique positive à l’Espagne, a estimé M. Liston, faisant état des 15 000 Espagnols qui vivent sur son territoire.
Les intérêts des citoyens et des entreprises des deux côtés de la frontière bénéficieraient donc énormément de la sécurité offerte par un nouveau traité. Ils bénéficieraient également d’une frontière fluide et d’une zone de prospérité encore plus grande. Au nom du Gouvernement de Gibraltar, M. Liston a invité les membres du Comité spécial à se rendre à Gibraltar pour en savoir plus sur cette nouvelle situation. « Parlez avec les gens dont la protection est le devoir sacré de votre Comité. Découvrez nos aspirations légitimes à déterminer notre propre avenir », a-t-il dit.
M. AGUSTÍN SANTOS MARAVER (Espagne) a regretté que la « situation coloniale anachronique » de Gibraltar n’ait pas encore trouvé de réponse. Il a souligné que si le Traité d’Utrecht a cédé Gibraltar à la Couronne britannique en 1713, les eaux territoriales relèvent toujours de la souveraineté espagnole. L’ONU, a-t-il dit, a dûment reconnu la spécificité du processus de décolonisation de Gibraltar, en soulignant que la situation coloniale porte atteinte à l’intégrité territoriale de l’Espagne. Nous partageons pleinement « cette doctrine » et nous estimons, a insisté le représentant, que toute solution définitive implique la restitution du territoire, qu’il s’agisse de la partie couverte par le Traité d’Utrecht ou de celle occupée illégalement et sans aucun titre par le Royaume-Uni.
Le représentant a confirmé que, dans le cadre des négociations visant à assurer une sortie aussi ordonnée que possible du Royaume-Uni de l’Union européenne, son pays a négocié avec les autorités britanniques un accord international relatif à Gibraltar sur la fiscalité et quatre protocoles d’accord sur les droits des citoyens, la police et la coopération douanière, l’environnement et le tabac et autres produits afin d’atténuer certains des effets les plus négatifs du Brexit.
L’Accord international relatif à la fiscalité et à la protection des intérêts financiers entre le Royaume d’Espagne et le Royaume-Uni, conclu ad referendum à Madrid et à Londres le 4 mars 2019, et le Mémorandum d’accord sur les droits des citoyens, signé le 29 novembre 2018, sont en vigueur. De même, le 31 décembre 2020, l’Espagne et le Royaume-Uni sont parvenus à un accord qui devrait servir de base à un futur accord entre l’Union européenne et le Royaume-Uni concernant Gibraltar. Le but ultime est la création d’une zone de prospérité partagée.
Mais, a prévenu le représentant, rien dans ces documents n’implique une modification de la position juridique de l’Espagne en ce qui concerne sa souveraineté et sa juridiction sur Gibraltar. Il n’y a pas d’autre solution au différend qu’un processus de décolonisation négocié, selon les termes établis par les Nations Unies. Le représentant a donc souligné une fois de plus l’importance qu’il attache aux travaux du Comité spécial et à la nécessité de respecter la procédure établie par cette Organisation en matière de décolonisation. Il a espéré le début des négociations avec le Royaume-Uni, comme le demande l’ONU dans ses résolutions successives depuis près de 50 ans.
Au nom des « Anciens et du peuple des Toukélaou », M. CRAIG JOHN HAWKE s’est réjoui que les restrictions au mouvement imposées à cause de la pandémie de COVID-19 ont fait que l’atoll a échappé à cette pandémie. En avril 2020, des mesures ont été prises pour assurer le ravitaillement de l’île et le rapatriement des étudiants, des patients et des familles des Tokélaou vivant en Nouvelle-Zélande. Face à la pandémie, la Nouvelle-Zélande a mis en place des infrastructures de santé, d’éducation, de logements et de transport. Avec les Tokélaou, le Gouvernement néo-zélandais a renforcé la gestion du transport intermodal, construit une piste d’atterrissage et placé des câbles sous-marins afin d’améliorer la connectivité et la communication.
M. CRAIG JOHN HAWKE (Nouvelle-Zélande) a indiqué que le plan de vaccination contre la COVID-19 démarrera dès le mois prochain même si la fermeture de la frontière a permis de tenir la pandémie à distance. Il a indiqué que son pays a versé une somme de 4,6 millions de dollars pour améliorer les services de santé aux Tokélaou et pour les quatre prochaines années, le Gouvernement a élaboré une stratégie numérique destinée en particulier aux jeunes et à promouvoir l’éducation à distance. Ce projet visera aussi à renforcer la gouvernance et à améliorer la connectivité, les secteurs de la pêche et des ressources halieutiques.
Audition de pétitionnaires sur le Sahara occidental
Mme GHALLA BAHIYA, Vice-Présidente du Conseil régional de Dakhla-Oued Eddahab, a dit avoir été élue à ce poste lors des récentes élections menées sous l’égide du Royaume du Maroc. Elle a attiré l’attention sur la détermination du Royaume de développer les infrastructures dans le Sahara marocain. Quelque 22 pays, s’est-elle enorgueillie, ont ouvert des consulats chez nous. Elle a aussi salué la décision des États-Unis de reconnaître la souveraineté du Maroc sur le Sahara marocain. Cette reconnaissance facilitera la mise en œuvre du statut d’autonomie, a-t-elle estimé.
M. MHMED ABBA, Membre du Conseil régional Laayoune-Sakia El Hamra, s’est félicité de la tenue de plusieurs élections qui ont été suivies de près par les observateurs internationaux. Nous gérons le développement local, conformément aux projets décidés par le Roi du Maroc, a-t-il déclaré, se réjouissant que le Sahara marocain soit de plus en plus ouvert au monde. Les organes élus jouent un rôle central dans la gestion quotidienne, pour stimuler la croissance économique et créer des emplois.
Le Front POLISARIO est le « représentant légitime » du Sahara occidental, a martelé, son représentant, M. SIDI MOHAMED OMAR, en invoquant les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité. Il a dénoncé une évolution « inquiétante » de la situation qui voit le Royaume du Maroc déployer des forces dans la zone tampon, en violation de l’accord de cessez-le-feu et des résolutions pertinentes. Face à cette « agression » qui se poursuit dans l’impunité, la population n’a d’autre choix que d’exercer son droit à la légitime défense, a expliqué le représentant qui a attiré l’attention sur l’absence de progrès depuis la création de la Mission des nations Unies pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental (MINURSO), il y a 30 ans.
Nous ne voyons ni cessez-le-feu concret, ni référendum, s’est impatienté le représentant, imputant cette situation au refus de « l’État occupant » de respecter le droit à l’autodétermination. Il a accusé la communauté internationale de fermer les yeux sur les violations « odieuses » des droits de l’homme au Sahara occidental, voyant le territoire comme « une marchandise qui se vend à Wall Street ». À « l’État occupant », le représentant a dit: « nous ne renoncerons jamais à nos droits que nous défendrons par tous les moyens légitimes ».
M. AHMED MOHAMED FALL, de la Fédération de militants des droits de l’homme au Sahara occidental, a dénoncé les crimes « odieux » perpétrés par le Maroc contre la population sahraouie qui continue d’attendre un référendum qui mettrait fin à la colonisation. Il a dénoncé l’annexion récente d’autres territoires par le Maroc, « ce qui a relancé la guerre ». Le dialogue, a-t-il dit, est une condition sine qua non à l’instauration de la paix. Pour mettre fin à lutte de quatre décennies contre les pratiques violentes du Maroc, le pétitionnaire a appelé à fixer, au plus vite, une date pour la tenue d’un référendum.
S’opposant à l’occupation de son territoire par le Maroc, M. MOHAMAD HICHAM RADOUI, a demandé à la communauté internationale et, en particulier les États-Unis qui sous l’Administration Trump, ont reconnu la souveraineté marocaine sur le Sahara, à assurer la protection des civils sahraouis contre la « Puissance occupante » et à garantir le droit à l’autodétermination. Il a parlé des militants et des activistes sahraouis qui « croupissent » dans les prisons marocaines.
Mme TOURIA HMYENE a dénoncé la « situation désastreuse » dans les camps de Tindouf où elle et ses pairs sont détenus par le Front POLISARIO, privés de toute protection internationale. Cela permet au Front POLISARIO de perpétrer des violations des droits de l’homme « en toute impunité depuis près de 40 ans ». Dans ces camps, les femmes sont victimes de toutes sortes d’abus et de violences dont l’esclavage, la servitude, le mariage forcé, a affirmé la pétitionnaire qui a contesté « l’autorité » du Front POLISARIO et dénoncé le silence de la communauté internationale.
M. KHALID BEN DRISS a dénoncé l’absence de recensement des populations dans les camps de Tindouf depuis 40 ans. Le Front POLISARIO et la Puissante occupante refusent systématiquement la demande du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) et les différentes résolutions qui appellent à ce recensement qui servirait pourtant à évaluer les besoins humanitaires. La communauté internationale doit prendre acte de ce refus qui est une violation du droit humanitaire international. Le Parlement européen l’a fait en 2015 dans une résolution, a souligné le pétitionnaire.
M. MOHAMED ALI ARKOUKOU, du Bureau du Front POLISARIO aux États-Unis, a souligné l’échec du Comité spécial et de l’ONU incapables d’organiser le référendum d’autodétermination. Alors que le cessez-le- feu est un fait du passé et que de nombreux combattants sahraouis sont morts, le siège militaire marocain continue tout comme le pillage des ressources naturelles. Le Maroc a profité de la reconnaissance des États-Unis pour faire pression sur les autres pays mais il a échoué, s’est réjoui le pétitionnaire qui a demandé que l’on dénonce cette démarche « comme l’a fait l’ancien Secrétaire général, M. Ban Ki-moon ». Le pétitionnaire a demandé au Conseil de sécurité d’adopter une résolution pour que « nous puissions vivre en République démocratique arabe sahraouie ».
M. AGRON POLI a rappelé que le Sahara occidental est inscrit sur la liste des territoires non autonomes depuis 1963. Il a dénoncé l’occupation et l’annexion illégales marocaines, comme l’ont dénoncé aussi le Conseil de sécurité et l’Assemblée générale. Il a affirmé que le Sahara occidental fait l’objet d’un « projet d’ingénierie démographique » pour y implanter des colons marocains, « ce qui devrait être considéré comme un crime contre l’humanité ». Le Sahara occidental, a-t-il dit, est le seul territoire non autonome « occupé militairement », sans puissance administrante reconnue. Le pétitionnaire exige de l’ONU et du Comité spécial des Vingt-Quatre d’assumer leur responsabilité, s’indignant du silence « complice » des puissances occidentales devant les agissements illégaux du Maroc.
M. CHRIS SASSI a affirmé que le peuple sahraoui ne veut que la paix et son indépendance, pendant que le Maroc est figé dans son « aveuglement colonial », ne voulant rien entendre du droit à l’autodétermination et encore moins d’indépendance. C’est le Maroc, a poursuivi le pétitionnaire, qui a empêché l’organisation du référendum d’autodétermination, un droit que le Front POLISARIO continue de réclamer face à une politique de peuplement de plus en plus agressive. Les Sahraouis, a-t-il prévenu, sont frustrés par l’impasse diplomatique, après 45 ans d’attente et ils s’indignent des politiques démographiques pour implanter des Marocains. Face au « geôlier chérifien », leur seule option semble être la résistance armée, a soutenu le pétitionnaire affirmant que les Sahraouis se sentent chaque jour oubliés un peu plus par la communauté internationale.
Mme ROMINA PERINO a aussi dénoncé le fait que le référendum d’autodétermination n’ait pas encore été organisé. Pour avoir vécu avec eux dans les camps, je peux, a-t-elle dit, témoigner de la détermination et de la résistance des Sahraouis mais aussi de la société qu’ils ont créée, « l’une des plus éduquée en Afrique, des plus tolérantes et où les femmes occupent la même place que les hommes ». Elle a dénoncé la propagande du Maroc et exhorté les Nations Unies et le Comité spécial à ne pas rester « les bras croisés » alors que le peuple sahraoui n’a toujours pas pu exercer son droit à l’autodétermination.
M. MOHAMMED ELISSAOUI a déclaré que les enfants des camps de Tindouf sont obligés de participer à des activités militaires, en violation des principes humanitaires des droits de l’homme. « Les mercenaires » du Front POLISARIO exploitent leur innocence et les séparent de leur famille, avant de les envoyer à l’étranger. Les camps de Tindouf sont « une plaque tournante » du trafic d’armes vers le Sahel et du soutien aux groupes terroristes.
Débat général
M. BRAHIMA TOURE (Côte d’Ivoire) a salué les avancées notables enregistrées par M. Horse Kholer, ancien Envoyé personnel du Secrétaire général pour le Sahara occidental, dont les bons offices ont permis notamment, la tenue de deux tables rondes, en décembre 2018 et mars 2019 en Suisse, avec la participation de l’Algérie, du Maroc, de la Mauritanie et du « POLISARIO ». Mon pays reste « optimiste » quant à l’engagement exprimé lors des deux premières rencontres à participer à une troisième, dans le même format, en vue d’approfondir le débat sur les éléments de convergence. Dans cette perspective, la nomination d’un envoyé personnel du Secrétaire général est vivement souhaitée afin de poursuivre et consolider la dynamique positive enclenchée par son prédécesseur.
Le représentant a espéré une solution politique qui devrait contribuer au renforcement de la coopération entre les États membres de l’Union du Maghreb arabe, à la stabilité et à la sécurité de la région du Sahel, sans compter les retombées socioéconomiques. Dans ce contexte, il a salué les efforts du Maroc, notamment son initiative d’autonomie du Sahara occidental visant à parvenir à une solution politique négociée et mutuellement acceptable, basée sur le réalisme, telle que recommandée par les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité.
Cette initiative est conforme au droit international, aux résolutions du Conseil de sécurité et de l’Assemblée générale, a dit la Côte d’Ivoire qui a dit apprécier le nouveau modèle de développement du Sahara occidental lancé par le Maroc en 2015 et devant conduire à l’autonomisation politique, économique, sociale et culturelle. Il a loué les efforts du Maroc visant à promouvoir les droits de l’homme dans la région, ainsi que ses actions en faveur d’un large accès des populations locales au vaccin contre la COVID-19.
Mme LEYLA VÁSQUEZ (Chili) a dit que la situation au Sahara occidental doit être résolue de manière pacifique et juste. Saluant les efforts déployés par toutes les parties pour trouver une issue à la situation, la représentante a voulu que les avancées réalisées par le Maroc ne soient pas non plus ignorées.
M. PEDRO LUIS PEDROSO Cuesta (Cuba) a réitéré l’importance de parvenir à une solution pacifique et durable qui devrait aboutir à l’exercice par le peuple sahraoui de son droit à l’autodétermination. Il a demandé aux parties de travailler avec le HCR et encouragé le Secrétaire général à nommer rapidement son envoyé personnel. Depuis 1976, a conclu le représentant, Cuba forme des jeunes Sahraouis dont plus 2 000 ont obtenu des diplômes dans les universités cubaines. Soixante-seize étudiants sahraouis y poursuivent actuellement leurs études.
M. WALTON ALFONSO WEBSON (Antigua-et-Barbuda) a insisté d’emblée sur l’impératif de l’accès aux vaccins pour tous, y compris pour les populations des territoires non autonomes. Cette responsabilité incombe aux puissances administrantes, a-t-elle rappelé. Quant à la question du Sahara occidental, elle a félicité le Maroc pour son programme de vaccination et les efforts déployés pour appuyer le processus politique en cours, sous la houlette du Secrétaire général de l’ONU, en vue de parvenir à une solution politique à ce différend. Le représentant a demandé la nomination d’un nouvel envoyé personnel en vue de faciliter ce processus et a salué les dernières rencontres à Genève. Ce processus politique, a-t-il souhaité, doit être un processus de compromis, au nom de la stabilité et de la sécurité de la région du Sahel.
Mme LOREEN RUTH BANNIS-ROBERTS (Dominique) a aussi dit suivre de près le processus politique et a appelé à parvenir à une solution politique acceptable. Elle a appuyé l’initiative d’autonomie élargie proposée par le Maroc et a demandé aux quatre parties concernées de rester engagées pour faire avancer le processus. Elle a aussi plaidé pour le recensement de la population dans les camps de Tindouf.
M. COSMOS RICHARDSON (Sainte-Lucie) s’est dit préoccupé par le fait que trop de territoires dans le monde attendent toujours leur décolonisation. S’agissant de la question du Sahara occidental, il a précisé que la résolution 2494 (2019) du Conseil de sécurité appelle à une solution politique durable. Dans ce contexte, il appuyé le processus des rencontres de Genève et souligné que la résolution 2548 (2020) demande au prochain envoyé personnel de continuer ce processus. Il a appuyé l’initiative d’autonomie élargie du Maroc qui est « un bon compromis respectueux du droit international ».
M. FRED SARUFA (Papouasie-Nouvelle-Guinée) s’est dit encouragé par le processus politique menée par l’Envoyé personnel du Secrétaire général pour parvenir à une solution durable et répondre aux attentes de toutes les parties. Il a, à son tour, appuyé le processus de Genève et a pris note des gestes de bonne volonté initiés par le Maroc en 2020. Quant à la question des Tokélaou, il s’est dit satisfait de l’attitude de la Nouvelle-Zélande et a encouragé le Comité spécial à s’inspirer de la manière dont est gérée cette question.
M. JASSER JIMÉNEZ (Nicaragua) a soutenu le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui, jugeant urgent de parvenir à un règlement politique de cette « situation coloniale ». Il a exhorté les parties à redoubler d’efforts dans leurs négociations.
Depuis notre retrait, aucun autre territoire n’a été retiré de la liste du Comité spécial, a fait observer M. EMANUEL DE JESUS DA COSTA TILMAN (Timor-Leste). Il est impératif, a-t-il dit, d’accélérer le processus de décolonisation. Il a encouragé le Comité spécial à faciliter le dialogue entre les puissances administrantes et les représentants des territoires et a insisté sur l’impératif de traiter les situations coloniales au cas par cas. Pour ce qui est du Sahara occidental, le représentant a soutenu le droit à autodétermination du peuple sahraoui et a demandé au Secrétaire général de l’ONU de nommer au plus vite un envoyé personnel pour faciliter les négociations entre le Maroc et le Front POLISARIO.
M. MARIO A. ZAMBRANO ORTIZ (Équateur) a encouragé le dialogue entre les puissances administrantes et les peuples des 17 territoires non autonomes pour trouver des solutions de compromis. Il a réitéré son soutien aux droits à l’autodétermination et à l’indépendance du peuple sahraoui. Il a lancé un appel à l’application des instruments internationaux à la question du Sahara occidental et mener à bien l’exercice du droit à l’autodétermination. Le représentant a insisté sur la relance des négociations entre les deux parties.
Mme ASBINA MARIN SEVILLA (Venezuela) a rappelé que son gouvernement a reconnu la République arabe sahraouie démocratique dès 1976. Elle a regretté que le peuple sahraoui n’ait toujours pas pu exercer son droit à l’autodétermination et à l’indépendance. La MINUSRSO, a-t-elle tranché, n’a pas rempli son mandat et il faut rejeter toutes les tentatives de sortir le Sahara occidental de la liste du Comité spécial. Soulignant l’importance de reprendre le dialogue, la représentante a réclamé la désignation rapide d’un envoyé personnel et l’envoi d’une mission du Comité spécial sur le terrain pour obtenir des informations de première main.
M. REDAE GIRMAY ABRAHA (Éthiopie) a appelé les parties au Sahara occidental à trouver une solution selon le principe « aux problèmes africains, solutions africaines ». Il a aussi appelé le Comité spécial à ne pas perdre de vue les problèmes structurels et les inégalités hérités du colonialisme.
M. JUAN MARCELO ZAMBRANA TORRELIO (Bolivie) a voulu qu’aucun effort ne soit épargné pour honorer les buts et principes de la Charte, le droit international et les résolutions pertinentes de l’Assemblée générale et du Conseil de sécurité. Le dialogue et les négociations doivent être vus comme la clef pour consolider le droit du peuple du Sahara occidental de décider de son avenir.
M. NERISSA WILLIAMS (Grenade) a encouragé, à son tour, les parties à trouver une solution juste basée sur le compromis, conformément aux résolutions du Conseil de sécurité. Il a aussi salué les deux rencontres de Genève et les importants efforts déployés par le Maroc pour faire avancer le processus.
M. OMAR HILALE (Maroc) a dit ne voir aucune raison qui justifierait le maintien de la question du Sahara marocain à l’ordre du jour du Comité et à celui de la Quatrième Commission. Cette question, a-t-il estimé, devrait être exclusivement discutée au Conseil de sécurité. Le Sahara, a répété le représentant, a toujours fait partie intégrante du Maroc. Même l’appellation de soi-disant « Sahara occidental » ne lui a été donnée qu’après son occupation par l’Espagne.
Ainsi, après avoir obtenu son indépendance de la France, le Maroc a engagé des négociations avec l’Espagne qui ont abouti au recouvrement progressif des régions situées dans le sud du Royaume, conformément à l’Accord de Madrid, validé par l’Assemblée générale par sa résolution 3458B du 10 décembre 1975. La « marocanité » du Sahara a été également confirmée par l’avis consultatif de la Cour internationale de Justice (CIJ), du 16 octobre 1975, qui a établi l’existence de liens légaux et historiques d’allégeance entre les tribus du Sahara et les Rois du Maroc. C’est cette allégeance du peuple marocain à la Monarchie, de Tanger à Lagouira, enracinée dans l’histoire millénaire du Royaume du Maroc, qui est le socle de la souveraineté du Maroc sur l’ensemble de ses territoires, y compris son Sahara.
Depuis la signature de l’Accord de Madrid, le principe de l’autodétermination a définitivement cessé de s’appliquer au Sahara marocain. Les paramètres édictés par les résolutions fondatrices de l’autodétermination ne sont nullement prédicables au Sahara marocain. Le Sahara n’est pas géographiquement séparé du Maroc. Il en est la continuité naturelle, a poursuivi le représentant, exhibant une carte. Les composantes tribales et ethniques de la région du Sahara marocain sont les mêmes que celles du nord du Royaume. La population du Sahara marocain a la même religion que le reste du Royaume: l’islam. L’arabe et le dialecte hassani sont les langues maternelles et la culture hassanie est le patrimoine partagé entre les régions du Sahara et celles plus au nord du Royaume.
Le Sahara marocain n’est ni une prétendue question de décolonisation, ni un sujet d’autodétermination, et encore moins un soi-disant « territoire non autonome ». Une simple comparaison avec les territoires inscrits sur l’agenda du C24 démontrera qu’il n’existe aucune similarité avec les situations des 16 « territoires non autonomes ».
Le Maroc, a souligné le représentant, demeure engagé dans le processus politique sous les auspices exclusifs des Nations Unies, et la facilitation de l’envoyé personnel du Secrétaire général de l’ONU. Il réaffirme également, son attachement au processus de tables rondes, avec la participation de l’Algérie, de la Mauritanie et du « polisario ». Le prochain envoyé personnel devra reprendre ce processus de tables rondes, là où il s’est arrêté avec M. Horst Köhler, avec les mêmes participants et selon les mêmes modalités.
La solution « politique, réaliste, pragmatique, durable et de compromis », demandée par le Conseil de sécurité, a prévenu le représentant, ne pourra être conçue que dans le cadre de la souveraineté, l’intégrité territoriale et l’unité nationale du Royaume, et ce sur la base de l’initiative marocaine d’autonomie. Le Conseil de Sécurité s’en félicite et la considère comme une solution sérieuse et crédible dans toutes ses résolutions depuis 2007, a rappelé le représentant, et un très grand nombre d’États Membres de l’ONU l’appuient.
Une autre marque de reconnaissance internationale de la marocanité du Sahara est la proclamation historique, le 10 décembre 2020, par les États-Unis, de la souveraineté pleine et entière du Royaume du Maroc sur son Sahara, ainsi que l’ouverture de 22 consulats généraux, de pays africains, arabes, des caraïbes et autres, dans les villes de Laayoune et Dakhla au Sahara marocain, a ajouté le représentant.
Après le blocage par les milices armées séparatistes du « polisario » pendant plus de trois semaines, du passage routier de Guergarate, entre les frontières du Maroc et de la Mauritanie, le Maroc a entrepris, le 13 novembre 2020, une action de génie civil par laquelle il a rétabli, une fois pour toutes, la libre circulation des personnes et des biens dans ce passage. Le représentant a réaffirmé à ces milices du « polisario », qui se comportent comme des brigands, qu’ils ne mettront plus jamais les pieds dans cette partie du Sahara marocain.
La communauté internationale, a encore dit le représentant, s’inquiète du sort des populations séquestrées dans les camps de Tindouf, où un blocus inhumain leur est imposé. Le chef du groupe séparatiste « polisario », Brahim Ghali, est poursuivi en Espagne, ce qui démontre le vrai visage hideux de ce groupe armé séparatiste qui non seulement prive les populations des camps de Tindouf de leurs droits, mais les spolie également de l’assistance humanitaire. Plus grave encore, le « polisario » a recours impunément à l’enrôlement militaire des enfants des camps de Tindouf et les envoie, de force, dans des centres d’instruction militaire. Le représentant a appelé la communauté internationale à entreprendre les démarches nécessaires afin que le HCR puisse assurer l’enregistrement des populations des camps de Tindouf.
M. LANG YABOU (Gambie) a salué les efforts déployés par le Maroc qui a élargi la campagne de vaccination aux populations du Sahara. Nous sommes conscients des défis actuels, lesquels doivent être surmontés pour régler une fois pour toutes, ce problème régional, a dit le représentant qui a appelé à une solution politique de compromis. Le règlement de ce différend régional, a-t-il ajouté, incombe à tous les pays de la région. En toutes choses, a-t-il conclu, il faut respecter l’intégrité territoriale du Maroc dont le Sahara marocain fait partie.
Mme PETRONELLAR NYAGURA (Zimbabwe) a rappelé que le Sahara occidental, inscrit à la liste des territoires à décoloniser depuis 1963, est « le dernier vestige » du colonialisme sur le continent africain. Elle a salué les efforts déployés par les Nations Unies pour mettre en œuvre les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité, dont les dispositions appelant à la tenue d’un référendum d’autodétermination. Alors que la période 2021-2030 a été déclarée quatrième Décennie internationale d’élimination du colonialisme, le Comité spécial, a estimé la représentante, doit assumer sa responsabilité de protéger les droits des Sahraouis. Elle a appuyé l’idée d’une mission sur le terrain pour obtenir des informations de première main.
M. ANATOLIO NDONG MBA (Guinée équatoriale) s’est félicité du processus des tables rondes à Genève et a estimé que le nouvel envoyé personnel doit poursuivre ces efforts, pour une solution réaliste, politiquement durable et de compromis. Il a salué l’initiative d’autonomie élargie du Maroc ainsi que les nouveaux plans de développement pour le Sahara occidental et les mesures contre la pandémie. Soulignant que ce qui doit prévaloir, ce sont la coexistence pacifique et le respect des droits de l’homme, conformément aux résolutions pertinentes des Nations Unies, le représentant a exhorté les parties à trouver un accord pour mettre fin à ce différend prolongé. Un tel accord contribuerait à la paix et à la stabilité de toute la région, a-t-il dit, à son tour.
M. MELUSI MARTIN MASUKU (Eswatini) a réitéré l’appel du Conseil de sécurité aux deux parties pour qu’ils parviennent à un résultat concret. Il salué les efforts de l’ancien Envoyé personnel qui ont porté des fruits et a souhaité que son successeur accorde tire parti de tout le travail abattu. Il a soutenu l’initiative d’autonomie élargie du Maroc, une solution saluée par le Conseil de sécurité dès 2007. Une solution politique, a souligné le représentant, contribuerait à la stabilité et la sécurité de “toute” la région du Sahel.
M. INÁCIO VIRGÍLIO CHICO DOMINGOS (Mozambique) a soutenu les efforts pour permettre au peuple sahraoui d’exercer son droit à l’autodétermination et regretté que la MINUSRSO n’ait pas pu exécuter cet aspect de son mandat. Le représentant a encouragé le Comité spécial à assumer ses responsabilités et demandé au Sahara occidental et au Maroc de continuer de chercher une solution juste et durable. Il a rappelé aux deux parties la nécessité de tenir compte du rôle de l’Union africaine.
M. WAJDI HASSAN M. MOHARRAM (Arabie saoudite) a exprimé son soutien aux efforts du Maroc pour parvenir à une solution politique réaliste fondée sur le compromis et les résolutions du Conseil de sécurité. Il s’est félicité de la tenue des tables rondes et a appelé à davantage d’efforts pour mettre fin à ce conflit prolongé. Il a soutenu l’initiative d’autonomie lancée par le Maroc, qui est compatible avec le droit international, la Charte des Nations Unies et les décisions pertinentes de l’Assemblée générale et du Conseil de sécurité.
M. MOHAMED SIAD DOUALEH (Djibouti) a appuyé les efforts du Secrétaire général pour parvenir à une solution politique « réaliste » de la question du Sahara occidental et s’est félicité du processus des tables rondes, sous les auspices des Nations Unies. Il est important, a-t-il dit, de préserver la dynamique insufflée par ces tables rondes. Il a également applaudi les « efforts sérieux » déployés par le Maroc dans le cadre de l’initiative d’autonomie élargie. Alors que la pandémie du COVID-19 continue de frapper l’Afrique, il a salué le Maroc pour avoir lancé très tôt sa campagne de vaccination, y compris dans ses provinces du sud. Le représentant a confirmé que son pays a ouvert une représentation consulaire à Dakhla.
M. MOHANNAD ADNAN MOUSA SHADDAD (Jordanie) a expliqué que la solidarité et la coopération sont deux éléments essentiels des relations historiques tissées entre son pays et le Maroc. Il a appuyé l’intégrité territoriale du Royaume du Maroc et a salué l’initiative d’autonomie élargie qui tient compte des spécificités de la région et s’inscrit dans l’intégrité territoriale et la souveraineté du Maroc sur la région du Sahara. Le représentant a également souligné l’impact du plan de développement marocain au Sahara et la campagne de vaccination contre la COVID-19 que le Maroc y a mené.
Mme MATHU JOYINI (Afrique du Sud) a déploré qu’après plus de 50 ans, il n’y a toujours pas de processus d’autodétermination au Sahara occidental. Elle a dénoncé les violations du cessez-le-feu par le Maroc, des faits négatifs qui ont des conséquences graves sur toute la région. Le Maroc et le Sahara occidental doivent respecter l’accord militaire N°1, a-t-elle martelé, en demandant aussi la mise en œuvre de toutes les résolutions du Conseil de sécurité et de l’Union africaine. Elle a prié le Secrétaire général de désigner son envoyé personnel afin de générer l’élan nécessaire pour contourner l’impasse actuelle. Le référendum d’autodétermination ne devrait pas être reporté davantage, a averti la représentante, en appelant le Comité spécial à assumer ses responsabilités et à défendre les droits politiques, socioéconomiques et culturels du peuple sahraoui ainsi que ses ressources naturelles. Elle a aussi réclamé l’envoi d’une mission de visite pour obtenir des informations concrètes. Il faut agir alors que les droits du peuple sahraoui sont bafoués continuellement, a estimé la représentante.
M. YEMDAOGO ERIC TIARE (Burkina Faso) a rappelé les tables rondes de Genève qui ont vu la participation de représentants du peuple sahraoui. Il s’est dit impatient de voir la désignation prochaine du nouvel envoyé personnel du Secrétaire général qui devrait reprendre les négociations là où elles sont arrivées. Il a salué l’initiative marocaine d’autonomie comme « une alternative crédible » et s’est dit attentif au règlement de ce différend afin de parvenir à une solution politique contribuant à la stabilité et la sécurité de toute la région du Sahel. Il a appelé au respect du cessez-le-feu et a rappelé que son gouvernement a ouvert un consulat général à Dakhla.
Mme HELENA NDAPEWA KUZEE (Namibie) a regretté que le mandat de la MINURSO ait été mis à mal par la « Puissance occupante », en violation flagrante des résolutions des Nations Unies. Elle a jugé urgent de nommer un nouvel envoyé personnel du Secrétaire général pour relancer le processus politique.
M. ZEPHYRIN MANIRATANGA (Burundi) a estimé que la montée de l’instabilité au Sahel appelle à la finalisation urgente du processus politique en cours. Il a exhorté les parties à travailler à une solution de compromis, conforme au droit international et aux résolutions pertinentes des Nations Unies. Il a salué les initiatives du Maroc et le nouvel élan impulsé par le processus des tables rondes avec la participation de l’Algérie, du Maroc, de la Mauritanie et du « POLISARIO ». Il a souligné la pertinence des résolutions du Conseil de sécurité et a jugé important de procéder au recensement de tous les réfugiés.
M. COLLEN VIXEN KELAPILE (Botswana) a souligné son appui au droit inaliénable du peuple du Sahara occidental à l’autodétermination. Il s’est donc dit préoccupé par l’effondrement du cessez-le-feu de 1991 et par la confrontation militaire. Il a plaidé pour la nomination rapide d’un envoyé personnel du Secrétaire général pour relancer le processus de paix et les négociations de fond. Implorant les parties d’appuyer le processus de paix, en s’abstenant de toute provocation susceptible de déstabiliser la situation, le représentant a appelé le Comité spécial à faire sa part, compte tenu du pillage continu des ressources, des violations des droits de l’homme, de l’agression militaire et des défis posés par la pandémie de COVID-19. Il est temps de dépêcher une mission sur le terrain, a-t-il dit, en exprimant son ferme appui à la décolonisation totale du Sahara occidental, « la dernière colonie africaine ». L’exercice du droit à l’autodétermination et l’accession à l’indépendance constitueront une contribution positive à la paix et à la sécurité de l’ensemble de l’Afrique, a martelé le représentant.
Mme MARIA DE JESUS DOS REIS FERREIRA (Angola) a pressé le Secrétaire général de nommer un nouvel envoyé personnel et exhorté le Comité spécial à appuyer activement les efforts de ce dernier pour relancer le processus de paix, avec des négociations de fond entre le Front POLISARIO et le Maroc. Le but ultime, a-t-elle souligné, c’est de permettre au peuple du Sahara occidental d’exercer son droit inaliénable à l’autodétermination.
M. SOFIANE MIMOUNI (Algérie) a regretté que la liste des territoires non autonomes n’ait pas changé en 20 ans, profitant de ce constat pour appeler à redoubler d’efforts pour mener à bien les processus de décolonisation, y compris celui du Sahara occidental. Invoquant l’avis consultatif « historique » rendu en 1975 de la Cour internationale de Justice (CIJ) et réaffirmant l’applicabilité de la résolution 1514 (XV) au Sahara occidental, le représentant a appelé à nouveau à garantir le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui. Toutes les résolutions de l’Assemblée générale et du Conseil de sécurité ont réaffirmé la nécessité du libre exercice de ce droit, a souligné le représentant, en insistant sur la toute dernière résolution adoptée par le Conseil de sécurité en octobre 2020 qui a maintenu le mandat de la MINURSO avec toutes ses composantes, principalement l’organisation d’un référendum d’autodétermination. En un mot, aucun fait accompli, ni aucune tentative de modifier la composition démographique de la population du Sahara occidental, et certainement aucune déclaration ou action unilatérale, ne peut réécrire ces faits ou avoir un effet juridique sur un principe de jus cogens, a tranché le représentant.
Il est regrettable, a-t-il poursuivi, qu’en 58 ans d’action de l’Assemblée générale, il y ait eu si peu de progrès et il en va de même pour le Conseil de sécurité qui, depuis 30 ans, avec la création de la MINURSO, peine à faire appliquer son mandat. Il y a eu trop d’initiatives entravées et d’occasions manquées d’obtenir une solution juste et définitive à la question du Sahara occidental. Pour n’en citer que quelques-unes, le représentant a parlé du plan de règlement ONU-OUA de 1991, des négociations de Houston en 1997, du plan de paix Baker en 2003, puis de la lueur d’espoir de Horst Kohler qui s’est rapidement éteinte.
L’Union africaine a également contribué aux efforts de paix. Le récent Sommet du Conseil de paix et de sécurité tenu en mars 2021 est un exemple clair de cet engagement. Malheureusement, les atermoiements et les obstacles délibérément créés empêchent toujours l’ONU et l’UA de tenir le référendum sur le Sahara occidental. Pire encore, cette entrave aux efforts de paix a conduit à la détérioration de la situation sur le terrain. Le cessez-le-feu s’est effondré, le processus de paix ne voit aucune perspective avec le poste d’envoyé personnel vacant depuis plus de deux ans, le Conseil de sécurité est dans l’impasse et le Comité spécial est incapable ou peu disposé à assumer ses responsabilités.
Pendant ce temps, dans un contexte de pandémie, le peuple sahraoui lutte toujours et subit de graves violations de ses droits humains et politiques, privé de son droit de décider, tandis que ses ressources naturelles sont systématiquement pillées. Cette situation, a souligné le représentant, appelle davantage d’efforts pour rompre cette impasse. L’Algérie, a-t-il ajouté, attend un engagement accru du Comité spécial, ainsi que de l’Assemblée générale, et surtout du Conseil de sécurité, dans la mise en œuvre de leurs propres résolutions.
La reprise de pourparlers directs et substantiels entre le Royaume du Maroc et le Front POLISARIO est la voie évidente pour parvenir à une solution juste et durable. Dans cet esprit, l’Algérie, a rappelé le représentant, a exhorté le Secrétaire général à nommer rapidement un nouvel envoyé personnel dans l’espoir qu’il contribuera à relancer le dialogue entre les deux parties, défendra l’exercice du droit à l’autodétermination et apportera une contribution substantielle pour faire avancer le processus de paix. Il a également demandé au Comité spécial de remplir son mandat et d’utiliser tous les outils à sa disposition, y compris les missions de visite, pour assurer la protection des droits politiques, économiques, sociaux et culturels du peuple du Sahara occidental et soutenir la réussite du processus de décolonisation. Pour sa part, l’Algérie, en sa qualité de pays voisin observateur qui place les principes d’autodétermination et de liberté au cœur de sa politique étrangère, continuera à remplir, en toute transparence, ses devoirs envers la population réfugiée de Tindouf et le peuple du Sahara occidental, a assuré le représentant.
Mme ALYAA SAYED SALMAN ALAWI AHMED SALMAN (Bahreïn) a dit soutenir les « efforts sérieux et crédibles » déployés par le Royaume du Maroc pour offrir un statut d’autonomie au Sahara. Elle a dit soutenir l’intégrité territoriale du Maroc, après avoir indiqué que son pays vient d’ouvrir un Consulat au Sahara marocain.
M. NKOPANE RASEENG MONYANE (Lesotho) a regretté que la question du Sahara occidental tarde à être réglée et ce depuis des décennies. Il a rappelé le plan de règlement de l’Union africaine auquel les deux parties ont adhéré il y a trois décennies, avant de condamner les attaques du mois de novembre 2020 dans la zone tampon au cours desquelles des civils ont été arrêtés, torturés et tués. Il est regrettable que la population sahraouie doive toujours subir les violences des forces armées marocaines, a avoué le représentant, en exhortant le Conseil de sécurité à permettre enfin la tenue d’un référendum d’autodétermination au Sahara occidental et en appelant les parties à s’abstenir de toute démarche de nature à faire dérailler le processus politique.
M. FRANKLIN JOACHIM MAKANGA (Gabon) a demandé au prochain envoyé personnel du Secrétaire général de s’inscrire dans la lignée des efforts entamés par son prédécesseur pour régler le différend au Sahara marocain. Le représentant a salué l’initiative de paix marocaine qui est conforme aux résolutions du Conseil de sécurité et a indiqué que le nouveau modèle de développement lancé par le Roi du Maroc a recueilli l’adhésion de son pays. Notre gouvernement, a-t-il indiqué à son tour, a ouvert un consulat général au Sahara marocain. Il a salué les efforts du Maroc sur les droits humains et le respect du cessez-le-feu, en se disant en revanche préoccupé par les violations des droits humains dans les camps de Tindouf.
M. MOHAMMAD YOUSUF ABDULLA MOHAMMAD BASTAKI (Émirats arabes unis) a réitéré son plein appui à la souveraineté du Maroc au Sahara marocain et à l’initiative de paix du Maroc qui est conforme aux résolutions du Conseil de sécurité. Il a rappelé que son pays a ouvert un consulat à Laayoune et a salué les initiatives du Maroc en faveur des droits humains, comme en attestent les dernières élections législatives organisées au Sahara marocain.
M. CHEIKH NIANG (Sénégal) a déclaré que l’initiative d’autonomie avancée proposée par le Maroc reste le cadre approprié et conforme au droit international, à la Charte des Nations Unies et aux résolutions du Conseil de sécurité et de l’Assemblée générale. Elle prend également en compte la question des réfugiés dans les camps de Tindouf, en application du droit international humanitaire comme reconnu dans les résolutions pertinentes du Conseil de sécurité dont la dernière en date est la résolution 2468 (2020). « Les avancées accomplies par le Gouvernement du Maroc sur le terrain, notamment en matière de promotion des droits de l’homme et de démocratie ainsi que les efforts considérables déployés pour favoriser le développement économique et social du Sahara marocain, tout en assurant l’autonomisation de son peuple, ont fini de témoigner de la volonté du Maroc de résoudre pacifiquement ce différend », a estimé le représentant.
Il a salué la gestion responsable et pacifique, par le Royaume du Maroc, de la restauration de la libre circulation dans le passage de Guergarate à la suite de son blocage en novembre 2020. Pour marquer son soutien à ces efforts et compte tenu de ses plus de 6 000 ressortissants vivant au Sahara dont 2 500 environ à Dakhla, le Sénégal a inauguré, le 05 avril 2021, un consulat général dans cette ville qui symbolise l’ouverture du Maroc à la région ouest-africaine, a ajouté le représentant. Il a exhorté les parties à rester mobilisées dans la dynamique constructive insufflée par les deux tables rondes de Genève pour accompagner le processus politique engagé par les Nations Unies jusqu’à son aboutissement, en faisant preuve de réalisme et d’esprit de compromis. Le représentant a encouragé le renforcement de la coopération entre les États membres de l’Union du Maghreb arabe (UMA) qui à coup sûr contribuera à la stabilité et à la sécurité de la région et du Sahel, dans le sens des résolutions du Conseil adoptées depuis 2007. Le représentant a appelé les parties au respect du cessez-le-feu de 1991, en souhaitant que ce différend progresse vers une solution pragmatique et pacifique.
M. ISSIMAIL CHANFI (Comores) s’est félicité de la tenue des tables rondes à Genève, sous les auspices de l’ONU, et a demandé au prochain envoyé personnel du Secrétaire général de reprendre là où M. Kohler s’est arrêté. Il a appelé l’Algérie, le Maroc et le Front POLISARIO à faire preuve de bonne volonté et de compromis, avant de soutenir l’initiative d’autonomie proposée par le Maroc, y voyant une alternative viable pour une solution politique de consensus. Le représentant a pris note des efforts de développement au Sahara marocain et de la campagne de vaccination anti-COVID-19 qui y a eu lieu. Mon pays, a-t-il indiqué, a ouvert un consulat général à Laayoune et demande à toutes les parties de respecter le cessez-le-feu car « il y va de la stabilité et de la sécurité de toute la région ».
M. MOHAMMAD REZA SAHRAEI (Iran) a rappelé que la Charte des Nations Unies consacre le droit des peuples coloniaux à décider de leur avenir politique. Il a donc appuyé le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui et le processus de négociation en cours, pour parvenir à une solution juste et pérenne. Il est impératif, a-t-il ajouté, que la communauté internationale s’engage à mettre en œuvre toutes les résolutions des Nations Unies sur le Sahara occidental et aide le peuple du Sahara occidental dans sa quête d’indépendance et d’autodétermination, a conclu l’intervenant.
QUESTIONS DES SAMOA AMÉRICAINES, D’ANGUILLA, DES BERMUDES, DES ÎLES VIERGES BRITANNIQUES, DES ÎLES CAÏMANES ET DE LA POLYNÉSIE FRANÇAISE
M. NATALIO WHEATLEY, Vice-Premier Ministre des Îles Vierges britanniques, a regretté qu’« il n’y ait aucun mouvement » vers la faculté de son territoire de s’autogouverner. Les institutions n’ont pas été en mesure de fonctionner, a-t-il expliqué, en citant un large éventail de préoccupations, dont la tendance croissante aux retards ou aux rejets des lois au Parlement. Le Gouverneur, a-t-il précisé, a échoué à entériner une loi relative à la gestion des catastrophes et le Royaume-Uni a rejeté une loi sur le cannabis médical pourtant approuvée par le Gouvernement élu. Il a aussi dénoncé la campagne médiatique lancée contre son territoire laquelle a fini par inquiéter les pays de la région des Caraïbes. Après avoir cité plusieurs lois qui attendent d’être adoptées, le Vice-Premier Ministre a fait part des efforts de lutte contre la pandémie de COVID-19, en indiquant que le Royaume-Uni a ouvert l’accès aux vaccins et fourni des conseils techniques. Comme l’impact de la pandémie sur l’économie a été considérable, les efforts de relance se concentrent sur les objectifs de développement durable. Nous vous invitons, a dit le Vice-Premier Ministre au Comité spécial, à venir chez nous cette année et à voir par vous-mêmes la situation sur le terrain.
M. WALTON ALFONSO WEBSON (Antigua-et-Barbuda) a insisté sur les liens anciens et variés de son pays avec les Îles Vierges britanniques, décrivant ce territoire comme « un fruit mûr » du processus global de décolonisation. Or, a-t-il dénoncé, les derniers développements montrent que le Gouvernement britannique ne respecte pas pleinement les principes d’autodétermination. À son tour, il a insisté pour que le Comité spécial organise une mission de visite sur le terrain.
Audition d’un pétionnaire sur les Îles Vierges britanniques
M. ELIEZER BENITO WHEATLEY, Envoyé spécial du Premier Ministre des Îles Vierges britanniques, a rappelé aux Nations Unies qu’elles ont la responsabilité d’évaluer les progrès des processus de décolonisation dans les 17 territoires non autonomes. Il s’est interrogé sur l’avenir des relations avec le Royaume-Uni et a soutenu qu’une révision de la Constitution serait nécessaire. Beaucoup de citoyens ont le sentiment qu’il faut sensibiliser l’opinion publique à la possibilité de tenir un référendum d’ici à 2030 au plus tard, a-t-il affirmé. Il faut que les populations comprennent mieux ce que sont les statuts d’association et d’autonomie et l’ONU devrait mettre un programme d’éducation en place. À son tour, le pétitionnaire a exhorté le Comité spécial à se rendre aux Îles Vierges britanniques.
M. MANUEL TERAI, Chef de service à la Délégation des affaires internationales, européennes et du Pacifique de la Polynésie française, a attiré l’attention du Comité spécial sur la situation sanitaire de son territoire, dans le contexte de la pandémie de COVID-19. Il a salué la campagne vaccinale qui a permis à la Polynésie d’ouvrir ses frontières, au début du mois de mai, aux Américains entièrement vaccinés, alors que les autres visiteurs doivent toujours avoir des raisons « impérieuses » pour se rendre en Polynésie française. La situation sanitaire est maitrisée mais nous restons prudents parce que si 59% des personnes de plus de 60 ans sont vaccinées, seulement 15% des 18-39 ans le sont. La Polynésie française a fait le choix de maintenir le pays ouvert aux visiteurs, tout en maitrisant la situation sanitaire, a affirmé M. Terai, en jugeant qu’« il faut apprivoiser le virus avant de prendre le taureau par les cornes ».
Comme le pays vit principalement du tourisme, des moyens budgétaires énormes sur fonds propres ont été consacrés au soutien de ce secteur. Le pays a tout intérêt à ce que l’activité économique reprenne pour se substituer aux mesures d’aide qui s’essoufflent. Il faut, a martelé M. Terai, traiter le présent et préparer l’avenir. La première étape est de remettre l’économie sur les rails dès que la reprise sera là. Quant à l’intégration de la Polynésie dans sa région, il a indiqué que son territoire a participé virtuellement aux réunions du Forum des îles du Pacifique et que le Président Fritsch a participé à la Conférence des États du Pacifique, organisée par les États-Unis. M. Terai a aussi parlé d’un projet de câbles sous-marins qui s’est concrétisé.
Abordant la question du nucléaire, « un sujet sensible », il a dit que la France doit aux Polynésiens la vérité, la justice et le respect. Il est indéniable, a-t-il admis, qu’un dialogue constructif et plus ouvert s’est établi avec la France. Le Président Macron semble décidé à écouter les Polynésiens. Il présidera d’ailleurs une table ronde de haut niveau, en juillet 2021. M. Terai a conclu en demandant une nouvelle fois le retrait de son territoire de la liste du Comité spécial, arguant que pour la plupart des Polynésiens, la Polynésie française n’est pas un territoire à décoloniser, ni un peuple opprimé.
Audition d’un pétionnaire sur la Polynésie française
M. CARLYLE G. CORBIN a souligné la relation « asymétrique » entre le territoire et la Métropole, en parlant des ressources naturelles, des essais nucléaires et du processus électoral. La prochaine étape logique, a-t-il martelé, est le lancement d’un véritable programme de décolonisation. Il a affirmé que les arrangements actuels « de dépendance » n’ont pas vocation à s’éterniser.