Déclaration à la presse faite par le Conseil de sécurité sur l'attaque contre la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali
On trouvera ci-après le texte de la déclaration à la presse faite, aujourd’hui, par le Président du Conseil de sécurité pour le mois d’octobre, M. Vassily A. Nebenzia (Fédération de Russie):
Les membres du Conseil de sécurité ont condamné dans les termes les plus énergiques l’attaque à l’explosif perpétrée le 15 octobre 2020 contre la MINUSMA dans la région de Kidal, au cours de laquelle un Casque bleu, de nationalité égyptienne, a été tué et un autre grièvement blessé, ainsi que l’attaque contre le camp intégré de la MINUSMA à Tombouctou, qui a fait au moins un blessé, de nationalité burkinabé, parmi les soldats de la paix.
Les membres du Conseil ont adressé leurs condoléances les plus sincères aux familles de la personne décédée ainsi qu’à l’Égypte et à la MINUSMA. Ils ont souhaité un prompt rétablissement aux Casques bleus blessés et rendu hommage aux soldats de la paix qui risquent ainsi leur vie.
Les membres du Conseil ont demandé au Gouvernement malien de transition d’enquêter rapidement sur ces attaques et d’en traduire les auteurs en justice. Ils ont souligné que les attaques qui visaient les Casques bleus pouvaient constituer des crimes de guerre au regard du droit international. Ils ont souligné que le fait de préparer, de donner l’ordre de commettre, de financer ou de mener des attaques contre les soldats de la paix de la MINUSMA donnait lieu à désignation aux fins de sanctions, en application des résolutions du Conseil.
Les membres du Conseil ont réaffirmé que le terrorisme, sous toutes ses formes et dans toutes ses manifestations, constituait l’une des menaces les plus graves contre la paix et la sécurité internationales. Ils ont souligné qu’il fallait traduire en justice les auteurs, organisateurs et commanditaires de ces actes de terrorisme inqualifiables et ceux qui les avaient financés. Ils ont souligné également que les responsables de ces meurtres devaient rendre des comptes et ont engagé tous les États à coopérer activement à cette fin avec toutes les autorités compétentes, comme les résolutions du Conseil et le droit international leur en faisaient obligation.
Les membres du Conseil ont réaffirmé que tous les actes de terrorisme étaient criminels et injustifiables, quels qu’en soient les motifs, le lieu, le moment et les auteurs, et que tous les États devaient combattre par tous les moyens, conformément à la Charte des Nations Unies et aux autres obligations que leur imposait le droit international, notamment le droit international des droits de l’homme, le droit international des réfugiés et le droit international humanitaire, les menaces que les actes de terrorisme faisaient peser sur la paix et la sécurité internationales.
Les membres du Conseil ont réaffirmé leur plein soutien au Représentant spécial du Secrétaire général pour le Mali et Chef de la MINUSMA, Mahamat Saleh Annadif, à la MINUSMA ainsi qu’aux autres forces de sécurité présentes au Mali et dans la région du Sahel, mentionnées dans la résolution 2531 (2020).
Les membres du Conseil se sont déclarés inquiets de l’état de la sécurité au Mali et de la dimension transnationale de la menace terroriste dans la région du Sahel. Ils ont exhorté les parties maliennes à appliquer pleinement et sans plus tarder l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali. Ils ont noté que l’application intégrale de l’Accord et l’intensification de l’action menée pour écarter les menaces asymétriques pouvaient concourir à améliorer les conditions de sécurité dans l’ensemble du Mali. Ils ont souligné que les efforts de la Force conjointe du G5 Sahel visant à contrer les activités des groupes terroristes et d’autres groupes criminels organisés contribueraient à créer un environnement plus sûr dans la région du Sahel.
Les membres du Conseil ont souligné également qu’il importait que la MINUSMA soit dotée des capacités nécessaires pour s’acquitter de son mandat et promouvoir la sécurité et la sûreté des Casques bleus des Nations Unies, conformément à la résolution 2531 (2020) du Conseil.
Les membres du Conseil ont souligné que ces actes odieux n’affaibliront en rien leur détermination à continuer de soutenir le processus de paix et de réconciliation au Mali.