En cours au Siège de l'ONU

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Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 14 août 2020

(La version française du Point de presse quotidien
n’est pas un document officiel des Nations Unies
)

Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Stéphane Dujarric, Porte-parole de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:

Yémen

Le Secrétaire général est profondément préoccupé par l’état du pétrolier SAFER amarré sur la côte occidentale du Yémen.   Le pétrolier vieillissant n’a plus fait l’objet d’une quelconque maintenance depuis 2015 ou presque et risque de causer un grave déversement de pétrole, une explosion ou un incendie qui aurait des conséquences écologiques et humanitaires catastrophiques pour le Yémen et la région.  

Une fuite de pétrole dans la mer Rouge dégraderait gravement les écosystèmes dont dépendent 30 millions de personnes dans la région.   Elle forcerait en outre la fermeture du port de Hodeïda pendant plusieurs mois, avec le risque d’aggraver la crise économique déjà sérieuse que vit le Yémen et de barrer l’accès de millions de gens à la nourriture et autres biens de première nécessité.    

Le Secrétaire général appelle instamment à la levée, dans les plus brefs délais, de tous les obstacles aux efforts visant à atténuer le danger posé par le pétrolier SAFER.   Il appelle tout particulièrement à un accès sans condition des experts indépendants au pétrolier pour évaluer son état et effectuer les premières réparations qui seraient nécessaires.   Cette évaluation technique offrirait des preuves scientifiques cruciales pour les mesures à prendre afin d’éviter une catastrophe.  

Liban

L’ONU demande une enveloppe de 565 millions de dollars pour venir en aide au peuple libanais et lui permettre de passer de l’aide humanitaire vitale immédiate au relèvement et à la reconstruction puis à une reprise économique à plus long terme, à la suite des explosions qui ont eu lieu dans le port de Beyrouth. Correctement financés, ces efforts permettront aux partenaires humanitaires d’aider les personnes dans le besoin en ciblant la sécurité alimentaire, la santé, les abris et la protection, ainsi que l’accès à de l’eau propre et l’assainissement.  

La Coordinatrice résidente et de l’action humanitaire, Mme Najat Rochdi, a exhorté la communauté internationale à faire preuve d’un engagement indéfectible envers le peuple libanais et à rendre la pareille à son tour à l’incroyable générosité dont le Liban a fait preuve envers les réfugiés syriens et palestiniens à travers un soutien financier total. 

Par ailleurs, près de 100 Casques bleus civils et militaires de la Force intérimaire au Liban (FINUL) ont fait don de leur sang, hier et aujourd’hui, pour les victimes de ces terribles explosions.  En coordination avec la Croix-Rouge libanaise, le personnel de la FINUL a fait un don de sang à l’hôpital de la Mission à Naqoura, dans le sud du Liban.  La semaine dernière, le personnel de la FINUL s’est joint à l’effort collectif des syndicats du personnel de l’ONU au Liban, dans le cadre de l’initiative « # UN4Beirut », pour nettoyer les rues des quartiers de Beyrouth ravagés par les explosions. 

Bélarus 

Le Secrétaire général continue de suivre de très près la situation au Bélarus.  L’ONU se félicite de la libération annoncée de certains des détenus hier soir et demande instamment que cela se poursuive.  L’ONU est profondément troublée par les informations et les allégations de torture et de mauvais traitements infligés aux personnes en détention, y compris les jeunes et les journalistes. Elle prend note de la déclaration de regret du Ministre de l’intérieur du Bélarus concernant le recours à la force et espère que ces incidents et allégations feront l’objet d’une enquête approfondie.  L’ONU reste en contact avec les autorités du Bélarus à New York, Genève et Minsk au sujet de l’évolution de la situation. 

Israël/Émirats arabes unis

Une déclaration du Secrétaire général publiée hier indique que la déclaration conjointe du Président des États-Unis, M. Donald J. Trump, du Premier Ministre d’Israël, M. Benjamin Netanyahu, et de Son Altesse Mohamed bin Zayed Al Nahyan, Prince héritier d’Abou Dhabi, suspend les plans d’annexion israélienne sur certaines parties de la Cisjordanie occupée, ce que le Secrétaire général n’a cessé de demander.   L’annexion fermerait effectivement la porte à une reprise des négociations et détruirait la perspective d’un État palestinien viable et de la solution des deux États.  

Le Secrétaire général se félicite de cet accord et espère qu’il va offrir une chance aux dirigeants israéliens et palestiniens de se réengager dans des négociations de fond qui matérialiseraient une solution des deux États conforme aux résolutions pertinentes de l’ONU, au droit international et aux accords bilatéraux.  

La paix au Moyen-Orient est plus importante que jamais alors que la région fait face aux graves menaces de la COVID-19 et de la radicalisation.  

Le Secrétaire général continuera de travailler avec toutes les parties pour ouvrir d’autres possibilités de dialogue, de paix et de stabilité.  

Syrie

Le Coordonnateur résident et Coordonnateur de l’action humanitaire de ce pays, M. Imran Riza, a exprimé son inquiétude et sa préoccupation suite au décès récent de huit enfants de moins de cinq ans dans le camp de Hol, dans le nord-est de la Syrie.  Ces enfants, qui sont morts entre le 6 et le 10 août, souffraient de diverses maladies, notamment des complications liées à la malnutrition, de déshydratation due à la diarrhée, d’insuffisance cardiaque, d’hémorragies internes et d’hypoglycémie. 

L’ONU et ses partenaires humanitaires continuent de fournir une gamme d’assistance essentielle au camp de Hol.  Cependant, l’accès à certains services de base, notamment l’approvisionnement régulier en eau et l’accès aux soins de santé d’urgence, ont été de plus en plus compromis ces derniers mois en raison des perturbations dans l’approvisionnement en eau provenant de la station d’eau d’Alouk et des mesures de précaution contre la COVID-19, entre autres raisons. 

Cameroun

Au Cameroun, des informations récentes font état de graves violations et abus des droits humains, y compris une vidéo choquante montrant le meurtre brutal d’une jeune femme à Muyuka dans le sud-ouest.  L’ONU condamne fermement et sans équivoque cet acte atroce et appelle les autorités à ouvrir rapidement une enquête sur ces allégations et à faire en sorte que les responsables soient traduits en justice.  Elle appelle en outre tous les acteurs armés à s’abstenir d’attaquer des civils, à respecter le droit international humanitaire et le droit international des droits de l’homme et à se joindre à l’appel du Secrétaire général en faveur d’un cessez-le-feu mondial alors que le monde lutte contre la pandémie. 

L’ONU réaffirme être prête à travailler avec toutes les parties prenantes pour trouver une solution politique à la crise dans le nord-ouest et le sud-ouest du Cameroun à travers un dialogue constructif. 

Soudan du Sud

La région de Tonj a été le théâtre de violents affrontements, le week-end dernier, opposant des membres des Forces sud-soudanaises de défense du peuple à des jeunes armés. 

L’équipe de la Mission des Nations Unies au Soudan du Sud (MINUSS), qui est arrivée à Tonj plus tôt cette semaine, a appris des autorités locales qu’au moins 150 personnes avaient été tuées et que jusqu’à 5 000 familles avaient été déplacées par les affrontements.  

La MINUSS indique que 45 troupes, ainsi que deux observateurs militaires de l’ONU et deux officiers de liaison communautaire, sont sur le terrain.  Les Casques bleus ont effectué des patrouilles pour dissuader une nouvelle flambée de violence dans la ville, où ils ont installé une base d’opérations temporaire, ainsi que dans les villages voisins d’Ameth et Mabior-Yar.  Les Casques bleus ont également continué de rencontrer les autorités locales, les dirigeants communautaires et les jeunes pour appuyer les efforts de réconciliation.  

Les soldats de la paix tentent d’atteindre Romich, qui aurait été l’épicentre de la violence et qui est situé à environ 100 kilomètres à l’est de Tonj, mais la route reste impraticable en raison de fortes inondations.  La MINUSS espère effectuer une patrouille aérienne demain avec le Gouverneur de l’État de Warrap et d’autres responsables locaux. 

Nigéria

Le Coordonnateur de l’action humanitaire au Nigéria, M. Edward Kallon, a déclaré hier que le pays -en particulier les États de Borno, Adamawa et Yobe- est confronté à des défis sans précédent. 

Lors d’un briefing virtuel qui réunissait le Gouvernement et les organisations humanitaires, M. Kallon a indiqué qu’une recrudescence de la violence continue de ravager des communautés entières et que le Nigéria est également confronté à des défis extraordinaires liés à la pandémie COVID-19.  M. Kallon a averti que les gains durement obtenus il y a quelques années pour éviter la famine sont menacés et qu’au moins 10,6 millions de personnes dans le nord-est du Nigéria ont besoin d’une aide humanitaire.  

L’ONU et ses partenaires cherchent à lever un milliard de dollars pour aider 7,9 millions de personnes vulnérables, mais moins d’un tiers de ces fonds ont été reçus.  

Malgré les défis posés par la pandémie de la COVID-19 et l’insécurité croissante, les travailleurs humanitaires ont aidé 2,6 millions de personnes au cours des six premiers mois de cette année.  M. Kallon a reconnu que de nombreux donateurs sont confrontés à des défis dus à la pandémie, mais a appelé à une action coordonnée et à des ressources suffisantes pour empêcher que la crise humanitaire dans le nord-est atteigne des niveaux catastrophiques. 

RDC

Alors que de plus en plus de personnes sont touchées par le conflit et la pandémie de COVID-19 en République démocratique du Congo (RDC), le Programme alimentaire mondial (PAM) appelle à un soutien supplémentaire pour réduire l’insécurité alimentaire.  Selon le PAM, quatre personnes sur 10 dans le pays sont en situation d’insécurité alimentaire.  Près de 16 millions sont confrontées à des niveaux de faim « de crise » ou « d’urgence ».  Les récoltes de cette année devraient être inférieures à la moyenne dans une grande partie de la RDC en raison de la sécheresse, des inondations et des infestations de ravageurs.  Dans de nombreux cas, les agriculteurs ont également un accès limité à leurs champs en raison de l’insécurité et des restrictions de mouvement imposées pour faire face à la COVID-19.  

Le PAM prévoit de venir en aide à 8,6 millions de personnes cette année, dont près d’un million parmi les plus durement touchées par la pandémie.  Pour ce faire, il a besoin de 172 millions de dollars pour pleinement mettre en œuvre les opérations d’urgence dans le pays au cours des six prochains mois. 

Mozambique

En réponse à une question posée au sujet de la situation au Mozambique, le porte-parole a indiqué que l’ONU est profondément préoccupée par la violence armée et l’escalade du conflit dans la province de Cabo Delgado, notamment à Mocímboa da Praia, et par la situation humanitaire et des droits de l’homme désastreuse provoqué par la violence. 

La violence, les meurtres, les disparitions forcées, les enlèvements et autres violations à l’encontre des civils doivent cesser.  Les responsables doivent être tenus pour responsables.  Il est vital que l’ONU puisse atteindre les personnes touchées par la violence pour leur fournir une assistance et une protection vitale.  L’ONU demande à toutes les parties concernées de veiller à ce que les agences humanitaires se voient garanties un accès sûr, sans entrave et immédiat afin de venir en aide aux civils touchés. 

COVID-19/Guatemala

Au Guatemala, où il y a plus de 60 000 cas confirmés de COVID-19 et près de 2 300 décès, l’équipe de l’ONU, dirigée par la Coordonnatrice résidente, Mme Rebeca Arias, travaille en étroite collaboration avec les autorités locales. L’ONU a récemment fourni plus de 177 000 dollars en fournitures médicales et de protection au Ministère de la santé pour renforcer les capacités de traitement de 23 hôpitaux dans le pays.  Grâce au financement du Fonds d’affectation spéciale pluripartenaires, les agences de l’ONU ont mis en place un programme visant à garantir le maintien, pendant la quarantaine, des droits de l’homme, de l’égalité des sexes, du multiculturalisme et d’autres valeurs clefs de l’ONU, tout en protégeant les agents de santé et en apportant un soutien aux personnes vulnérables à travers le pays. 

Migrants

Le Haut-Commissariat pour les réfugiés (HCR) et de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) ont déclaré qu’ils étaient troublés par une proposition visant à intercepter les bateaux et à renvoyer les personnes qui tentent de traverser la Manche de manière irrégulière.  

Le HCR et l’OIM ont averti que le déploiement de grands navires militaires pour empêcher de tels traversées pourrait entraîner des incidents préjudiciables. Le HCR et l’OIM réitèrent leur appel aux gouvernements d’Europe et d’ailleurs, les engageant à intensifier leurs efforts de recherche et de sauvetage et à combattre les réseaux de passage clandestin et de trafic d’êtres humains. 

Par ailleurs, l’OIM a indiqué que, malgré les restrictions de mobilité mises en place à la suite de l’épidémie de COVID-19, plus de 1 200 migrants ont perdu la vie pendant leur trajet migratoire pendant les six premiers mois de l’année, et ce dans le monde entier.  Les réponses déployées pour faire face à la pandémie, notamment la fermeture des frontières et d’autres mesures, ont accru les risques rencontrés lors des voyages migratoires en poussant les gens dans des situations plus périlleuses et mortelles où l’aide humanitaire et le sauvetage sont de moins en moins disponibles.  L’OIM a également noté que la collecte de données est de plus en plus difficile pendant la pandémie et que le nombre réel de décès de migrants dans le monde est probablement beaucoup plus élevé. 

Concert virtuel de l’ONU

L’équipe de l’ONU dans la région du Pacifique, dirigée par le Coordonnateur résident des Fidji, M. Sanaka Samarasinha, organise un concert virtuel intitulé Pacific Unite: Saving Lives Together.  L’événement aura lieu demain à 19 heures, heure des Fidji, et à 3 heures à New York.  Il sera diffusé sur UN WebTV et archivé. 

Le concert virtuel réunira des artistes locaux, régionaux et internationaux pour rendre hommage aux travailleurs essentiels de la région et renouveler l’appel du Secrétaire général à la solidarité mondiale pour lutter contre le virus.  La Vice-Secrétaire générale, Amina J. Mohammed, y participera par vidéo, ainsi que le Prince Charles, Prince de Galles, et les Premier Ministres des Fidji, M. Frank Bainimarama; et de la Nouvelle-Zélande, Mme. Jacinda Ardern. 

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