Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 4 août 2020
(La version française du Point de presse quotidienn’est pas un document officiel des Nations Unies)
Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Farhan Haq, Porte-parole adjoint de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:
Note de synthèse sur l’éducation
Aujourd’hui, le Secrétaire général a lancé la note de synthèse sur l’éducation en cette période de COVID-19 et au-delà.
Dans un message vidéo, le Secrétaire général a souligné que l’éducation est la clef du développement personnel et de l’avenir des sociétés. Il a noté qu’à la mi-juillet, plus d’un milliard d’élèves avaient été touchés par la fermeture des écoles dans plus de 160 pays.
Il a indiqué que même si l’enseignement a continué par radio, par télévision ou en ligne, et malgré la mobilisation des enseignants et des parents, beaucoup d’élèves n’étaient pas connectés. Les apprenants handicapés, les membres de minorités ou de groupes défavorisés, les déplacés ou réfugiés ou ceux encore vivant dans des zones reculées courent le plus grand risque d’être laissés pour compte.
Le Secrétaire général a souligné que la crise de l’apprentissage nous menaçait déjà avant la pandémie. Nous sommes désormais face à une catastrophe qui touche toute une génération et risque d’empêcher l’humanité d’exploiter un énorme potentiel, de compromettre des décennies de progrès et d’aggraver encore des inégalités tenaces.
Cette note de synthèse propose des mesures dans quatre domaines prioritaires. La première est de rouvrir les écoles, lorsque la transmission de la COVID-19 à l’échelle locale sera jugulée. La deuxième est donner la priorité à l’éducation dans les décisions financières. La troisième consiste à cibler les personnes les plus isolées, tandis que la quatrième est de bâtir aujourd’hui l’avenir de l’éducation.
Cette note de synthèse a été lancée en parallèle de la nouvelle campagne mutipartenaires « Sauvons notre avenir » qui vise à réimaginer l’apprentissage et faire en sorte que l’éducation devienne un élément central du relèvement après le virus dans le monde.
Bassin du lac Tchad
Dans une déclaration publiée hier soir, le Secrétaire général a condamné fermement les attaques odieuses contre les civils perpétrées dans la province tchadienne du lac et dans la région de l’extrême nord du Cameroun, les 31 juillet et 2 août derniers. Les attaques ont causé la mort et l’enlèvement de nombreux civils, dont des femmes, des enfants et des déplacés qui avaient fui la violence.
Les responsables de ces atrocités doivent répondre de leurs actes. Les droits de l’homme et le droit international humanitaire doivent être pleinement respectés, et tous les civils au Cameroun et au Tchad doivent être protégés.
Les Nations Unies restent attachées à leur appui aux pays du bassin du lac Tchad qui luttent pour surmonter le fléau du terrorisme et résoudre les problèmes sécuritaires, politiques, humanitaires et sociéconomiques de la région.
Yémen
Au Yémen, le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) indique que de fortes pluies ont provoqué de graves inondations dans plusieurs régions du Yémen. Les régions les plus touchées se trouvent dans les provinces d’Abiyan, Mareb, Amran, Saada, Jaouf, Ibb et Dalea.
Plus de 10 000 personnes déplacées qui vivaient dans des abris temporaires ont de nouveau été déplacées par les inondations, qui ont également détruit des maisons, des dispositifs d’aide et d’autres biens. Un premier bilan des pertes en vies humaines n’a pas été établi.
L’ONU et les organisations humanitaires sont actuellement à pied d’œuvre afin d’évaluer la situation et de mobiliser une aide d’urgence, y compris pour fournir des articles de première nécessité aux familles déplacées.
Le Yémen a connu des pluies plus fortes que d’habitude cette année, venant aggraver une situation humanitaire déjà catastrophique, marquée par un risque croissant de famine, les conséquences dévastatrices de la COVID-19 et d’autres défis. De la pluie est encore attendue dans les prochains jours. Le plan d’intervention pour le Yémen n’est financé à ce jour qu’à hauteur de 21%. Les réductions des contributions des donateurs se traduisent par des fermetures ou des réductions de programmes dans tous les secteurs, y compris ceux de l’alimentation, de l’eau, de la santé et de la nutrition.
Syrie
L’ONU demeure préoccupée par la sécurité et la protection de plus de quatre millions de civils dans le nord-ouest de la Syrie, dont 2,7 millions de déplacés, à la suite des informations faisant état de frappes aériennes et de bombardements au cours des derniers jours.
Hier, des sources locales faisaient état de frappes aériennes avec des conséquences pour trois communautés de la province d’Edleb, ainsi que pour une communauté du nord de la province de Lattaquié. Suite à des frappes aériennes, trois personnes auraient été tuées et sept blessées à Binnich, dans la province d’Edleb.
L’ONU appelle toutes les parties à répondre aux appels du Secrétaire général en vue d’un cessez-le-feu général, mesure essentielle pour permettre aux communautés de lutter contre la pandémie.
L’ONU continue également de rappeler à toutes les parties et à ceux qui ont une influence sur elles leur obligation de protéger les civils et les infrastructures civiles, conformément au droit international humanitaire et au droit international des droits de l’homme.
Philippines
Aux Philippines, l’ONU et ses partenaires ont lancé aujourd’hui le plus important plan international d’intervention humanitaire dans le pays depuis le passage du typhon Haiyan en 2013.
Le plan de réponse COVID-19 de l’équipe de pays pour l’action humanitaire, qui demande 122 millions de dollars, se concentre sur la fourniture d’une aide sanitaire et humanitaire essentielle aux 5,4 millions de Philippins les plus pauvres et les plus marginalisés vivant dans des zones urbaines pauvres et densément peuplées. Il donne également la priorité à la sécurité et au bien-être des femmes et des filles.
Le Coordonnateur résident et Coordonnateur de l’action humanitaire, M. Gustavo Gonzalez, a déclaré que le rôle de l’ONU est de tirer le meilleur parti de ses connaissances et de ses ressources à l’échelle mondiale pour soutenir les efforts du Gouvernement en vue de contribuer à la sécurité et au bien-être du peuple philippin.
Jusqu’à présent, des messages sur la prévention de la COVID-19 et l’accès aux services ont pu être diffusé auprès de plus de 30 millions de personnes. Plus de quatre millions de personnes ont reçu des soins de santé et plus de 620 000 personnes ont reçu des fournitures d’eau, d’assainissement et d’hygiène.
Mario Paciolla
Dans une note publiée hier, l’ONU a réaffirmé qu’elle coopère pleinement avec les autorités colombiennes chargées de déterminer avec certitude la cause du décès de Mario Paciolla.
La Mission de vérification, avec tout le soutien nécessaire du Siège de l’ONU, a répondu à toutes les demandes d’assistance. Cela comprend la levée des immunités pour permettre des entretiens avec des collègues de Mario Paciolla et la facilitation de toutes les demandes d’examen des effets personnels et du matériel de travail dans le cadre de l’enquête.
L’ONU a également été en communication étroite avec le Gouvernement italien, par l’intermédiaire de son ambassade à Bogota et de sa représentation auprès des Nations Unies à New York.
C’est grâce à cette coopération avec les enquêtes pertinentes que l’ONU peut le mieux contribuer à ce que tous les intéressés souhaitent, à savoir que les circonstances de la mort de Mario Paciolla soient pleinement clarifiées. En attendant les résultats de ces enquêtes et en coopérant pleinement avec elles, l’ONU n’a pas l’intention de commenter les détails de l’affaire, ni de spéculer sur le résultat des enquêtes, estimant que ce serait inapproprié de le faire.
OIT/Convention sur les pires formes de travail des enfants
En début de journée, la Convention sur les pires formes de travail des enfants a réalisé sa ratification universelle. La convention a été adoptée il y a 21 ans.
Le Directeur général de l’Organisation internationale du Travail (OIT), M. Guy Ryder, a déclaré que cela reflète l’engagement mondial contre les pires formes de travail des enfants -telles que l’esclavage, l’exploitation sexuelle, l’utilisation d’enfants dans les conflits armés ou tout autre travail illicite ou dangereux qui compromet leur santé, leur moralité ou leur bien-être psychologique– et le fait qu’elles n’ont pas leur place dans nos sociétés.
L’OIT estime que 152 millions d’enfants sont concernés par le travail des enfants, dont 73 millions qui sont impliqués dans des travaux dangereux.
La pandémie de COVID-19 risque d’inverser des années de progrès et de conduire à une augmentation potentielle du travail des enfants pour la première fois en 20 ans, à moins que des mesures ne soient prises.
La ratification universelle de la Convention a été possible lorsque le Royaume des Tonga a déposé ses instruments plus tôt dans la journée.
Amérique latine et Caraïbes
L’UNICEF a alerté que les enfants vivant dans les zones côtières d’Amérique centrale et des Caraïbes risquent de faire face à la menace supplémentaire de tempêtes catastrophiques alors que la saison des ouragans 2020 entre dans une phase plus active.
L’UNICEF est particulièrement préoccupé par le fait qu’une puissante tempête pourrait gravement compromettre les efforts en cours pour arrêter la transmission de la COVID-19. Le virus pourrait se propager facilement dans les abris d’urgence bondés où la distanciation physique est difficile à respecter. De plus, les mesures de prévention comme le lavage des mains risquent d’être difficiles à appliquer si les infrastructures essentielles d’eau, d’assainissement et de santé étaient endommagées ou détruites.
Dans toute la région, l’UNICEF s’emploie à soutenir les efforts de préparation aux ouragans et les interventions de santé publique à travers l’éducation, la sensibilisation communautaire et le soutien technique aux gouvernements. L’UNICEF soutient également l’initiative Safe Schools dans 18 pays des Caraïbes pour protéger les élèves et les éducateurs contre les risques liés aux catastrophes naturelles. De plus l’UNICEF prépositionne des fournitures essentielles pour des milliers d’enfants dans la région.
Réfugiés/Ambassadeur de bonne volonté
Aujourd’hui, le Haut-Commissariat pour les réfugiés (HCR) a annoncé la nomination de l’athlète sud-soudanais, M. Yiech Pur Biel en tant que nouvel Ambassadeur de bonne volonté.
Lui-même réfugié, M. Pur a été contraint de fuir le conflit au Soudan du Sud en 2005, et de se rendre seul au camp de réfugiés de Kakuma, au Kenya, alors qu’il n’avait que 10 ans.
Ayant grandi à Kakuma, M. Pur s’est consacré à l’athlétisme. Il a commencé à courir en compétition en 2015, avant de faire partie de la première équipe olympique de réfugiés aux Jeux olympiques de Rio en 2016.
Dans son nouveau rôle d’Ambassadeur de bonne volonté, M. Pur continuera à défendre les droits des personnes déplacées tout en poursuivant son entraînement pour faire partie de l’équipe olympique des réfugiés à Tokyo en 2021.