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Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 30 juin 2020

(La version française du Point de presse quotidien
n’est pas un document officiel des Nations Unies
)

Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Stéphane Dujarric, Porte-parole de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:

Secrétaire général/hommage au personnel de l’ONU

Le Secrétaire général est intervenu, ce matin, lors de la commémoration annuelle en hommage au personnel de l’ONU qui a perdu la vie dans l’exercice de ses fonctions.  Cette année, l’événement a malheureusement dû se dérouler virtuellement.

Le fait que tant de nos collègues choisissent de servir là où le risque règne témoigne de leur engagement sans faille à aider les personnes les plus vulnérables du monde qui comptent sur nous pour la paix, le refuge, la nourriture, les vaccinations et bien plus encore, a déclaré le Secrétaire général.

Il a rendu hommage aux 77 membres du personnel de l’ONU qui ont perdu la vie dans l’exercice de leurs fonctions entre le 16 mars et le 31 décembre 2019.  Trente-huit étaient des militaires, ce qui souligne le travail de plus en plus complexe et dangereux que les Casques bleus sont appelés à effectuer chaque jour. Le Secrétaire général a déclaré que trois étaient des policiers et 36 étaient des civils.  Ils étaient originaires de 41 pays.

Le Secrétaire général a déclaré que, cette année, alors que le monde fait face au bouleversement sans précédent de la pandémie de COVID-19, nous commémorons également 75 ans des Nations Unies.  Partout dans le monde, en particulier dans les contextes les plus fragiles, le drapeau bleu des Nations Unies symbolise l’espoir, et l’espoir fait partie de l’héritage des collègues que nous pleurons aujourd’hui.

Le Secrétaire général a souligné qu’un décès est un décès de trop, s’engageant à continuer de veiller à ce que l’ONU réexamine et améliore constamment ses pratiques en matière de sécurité et de soins du personnel.

Secrétaire général - élimination de la pauvreté

Le Secrétaire général est intervenu lors d’une réunion de haut niveau virtuelle sur les tendances, les options et les stratégies d’élimination de la pauvreté dans le monde.  Cet évènement était organisé par le Président de l’Assemblée générale.

Il a indiqué qu’après de nombreuses années de progrès, la pauvreté et la faim augmentent en raison de la COVID-19 qui fait reculer des décennies de progrès et augmente les niveaux d’inégalité au sein et entre les pays.

Les impacts touchent de manière disproportionnée les plus vulnérables: les travailleurs pauvres, les femmes et les enfants, les personnes handicapées et les autres groupes marginalisés.

Le Secrétaire général a souligné que nous ne pouvons pas revenir à la manière dont les choses se déroulaient et que nous avons la possibilité de créer une reprise économique centrée sur les personnes avec des emplois décents pour tous, permettant aux gens de sortir de la pauvreté en travaillant.  Il a ajouté que cela ne peut se produire que si nous établissons un lien entre les besoins en matière de santé et de soins de santé et le bien-être social, économique et environnemental.

Syrie

Dans un message vidéo préenregistré transmis à la Conférence de Bruxelles IV sur le soutien au peuple syrien qui s’est tenue aujourd’hui, le Secrétaire général a déclaré qu’après près d’une décennie de guerre et de difficultés économiques, l’ampleur des souffrances reste choquante.

Des centaines de milliers de personnes ont été tuées, plus de la moitié de la population d’avant-guerre du pays est déplacée et 9 personnes sur 10 vivent à présent dans la pauvreté.

Cette année, le Secrétaire général a exhorté les gouvernements, non seulement à renouveler, mais à intensifier leurs engagements financiers, humanitaires et politiques envers le peuple syrien et les pays qui accueillent des réfugiés.

Pour l’avenir, a-t-il dit, seule une solution politique pourra mettre fin aux souffrances en Syrie.  Le processus politique appuyé par l’ONU pour parvenir à une paix durable avance lentement.  Le Secrétaire général a exhorté tous ceux qui ont de l’influence à aider les Syriens à trouver un terrain d’entente.

Le Coordonnateur des secours d’urgence, M. Mark Lowcock, est également intervenu à la Conférence.  Il a averti que l’insécurité alimentaire augmente à des niveaux sans précédent, le Programme alimentaire mondial (PAM) estimant que 9,3 millions de personnes en Syrie souffrent actuellement d’insécurité alimentaire.

Il a rappelé aux participants à la Conférence que le plan de réponse humanitaire de l’ONU et le plan de lutte contre la COVID-19 au sein de la Syrie nécessitent 3,8 milliards de dollars pour 2020, afin d’aider près de 10 millions de personnes à travers le pays.

L’Envoyé spécial pour la Syrie, M. Geir Pedersen, a également pris la parole.  Il a réitéré l’appel à un cessez-le-feu à l’échelle nationale, en tenant compte de l’appel mondial du Secrétaire général, de la nécessité d’être vigilant face à la COVID-19 et de la résolution 2254.

Il a également réitéré son appel au Gouvernement syrien et à toutes les autres parties syriennes, les engageant à procéder à des libérations unilatérales à grande échelle de détenus et de personnes enlevées et à prendre des mesures significatives pour les personnes disparues.

Sahel

Le Secrétaire général s’est adressé au Sommet du G5 Sahel, en Mauritanie aujourd’hui, par message vidéo préenregistré.

Il a déclaré que la pandémie peut désormais s’ajouter aux risques auxquels la région est confrontée et être liée aux changements climatiques, à l’insécurité économique et à la détérioration continue de la situation sécuritaire.

Les attaques contre les civils se multiplient, a-t-il dit, ajoutant que l’on assiste également à l’émergence de clivages ethniques ainsi qu’à une aggravation de la violence intercommunautaire, parfois avec la participation de membres des forces de sécurité nationales.

Le Secrétaire général a déclaré qu’il était encourageant de voir le G5 Sahel pleinement mobilisé pour relever ces défis.

Il a également appelé au strict respect du droit international humanitaire et des droits de l’homme dans la conduite des opérations militaires et à fournir tout le soutien possible aux populations attaquées par des terroristes et des groupes radicaux.

Le Secrétaire général s’est félicité du lancement de la Coalition pour le Sahel et du Partenariat pour la sécurité et la stabilité au Sahel.  Il s’agit, selon lui, de deux initiatives susceptibles de faciliter la collaboration entre tous les acteurs régionaux et internationaux.

La communauté internationale doit se mobiliser sur le long terme, a souligné le Secrétaire général.  Il a dit que les pays de la région ont besoin d’un soutien pour leurs efforts en matière de sécurité, de développement et de droits de l’homme.

Vice-Secrétaire générale/Afrique

La Vice-Secrétaire générale, Mme Amina J. Mohammed, a participé, ce matin, à une table ronde ministérielle sur l’impact de la COVID-19 sur le secteur énergétique africain.

Elle a souligné qu’ alors que l’on s’efforce d’atténuer les effets de la crise de la COVID-19, il faut également planifier dès maintenant comment se relever au mieux.  Mme Mohammed a noté que les flux d’investissements étrangers directs dans les pays africains devraient diminuer entre 25 et 40% pendant la seule année 2020.

Notre tâche commune d’éliminer la pauvreté et réaliser le Programme 2030 n’a jamais été aussi urgente, a-t-elle déclaré, soulignant la nécessité d’accéder à des services énergétiques propres, abordables et modernes.

La Vice-Secrétaire générale a également appelé les dirigeants à façonner une reprise favorable au climat grâce à des emplois verts, à mettre fin au subventionnement des combustibles fossiles et à poursuivre, entre autres, une transition juste et équitable.

Conseil de sécurité

La Secrétaire générale adjointe aux affaires politiques et à la consolidation de la paix, Mme Rosemary DiCarlo, a présenté, ce matin, au Conseil de sécurité, le neuvième rapport du Secrétaire général sur la mise en œuvre de la résolution 2231.

Elle a indiqué que le Plan d’action global commun est un accomplissement important de la diplomatie et du dialogue multilatéral, qui restent cruciaux pour l’architecture mondiale de non-prolifération nucléaire et pour la sécurité régionale et internationale.

Elle a dit que nous regrettons le retrait américain du plan, ajoutant que nous regrettons également les mesures prises par l’Iran en réponse au retrait américain.  Elle a appelé l’Iran à revenir à la pleine mise en œuvre du plan.

Elle a déclaré que, malgré les défis actuels apportés au JCPOA, celui-ci demeure le meilleur moyen de garantir le caractère exclusivement pacifique du programme nucléaire iranien.

Pakistan

Dans une déclaration publiée hier soir, le Secrétaire général a fermement condamné l’attentat terroriste perpétré le 29 juin contre la bourse de Karachi, au Pakistan.  Il a présenté ses sincères condoléances aux familles des victimes ainsi qu’au peuple et au Gouvernement du Pakistan.  Il a réitéré la solidarité des Nations Unies avec le Gouvernement et le peuple du Pakistan dans leurs efforts pour lutter contre le terrorisme et l’extrémisme violent. 

Mali

La Mission de maintien de la paix de l’ONU en République centrafricaine, la MINUSCA, signale qu’un Casque bleu a été blessé hier lors d’un échange de tirs avec des combattants présumés du groupe armé 3R.  Cela s’est passé dans la préfecture d’Ouham-Pende.  Les Casques bleus ont repoussé l’attaque, en faisant un nombre non confirmé de victimes parmi les combattants du 3R.  Ils ont également confisqué des armes, des munitions et des véhicules aux assaillants.  Les Casques bleus ont établi une position défensive dans la région voisine au milieu de tirs sporadiques provenant de plusieurs directions. 

Il y a deux semaines, la Mission et les Forces armées centrafricaines avaient lancé une opération dans cette zone pour expulser les combattants du 3R, protéger les civils et rétablir l’autorité de l’État.  La MINUSCA continue de travailler en étroite collaboration avec les garants, l’Union africaine et la Communauté économique des États d’Afrique centrale (CEEAC), ainsi qu’avec le Gouvernement, pour ramener le 3R à l’Accord de paix. 

Droits de l’homme

Michelle Bachelet, Haut-Commissaire aux droits de l’homme, a présenté aujourd’hui devant le Conseil des droits de l’homme un aperçu global de ses préoccupations liées à la COVID-19.  Elle a déclaré que la pandémie menace à la fois la paix et le développement et appelle à un leadership fondé sur la clarté, les preuves et les principes pour protéger les membres les plus vulnérables de la société.  La COVID-19 est comme un détecteur thermique qui détecte, et est alimentée par les échecs systémiques à défendre les droits de l’homme, a ajouté Mme Bachelet.  Les droits de l’homme sont essentiels à la reprise, a-t-elle dit en appelant, en ce moment crucial, à mobiliser des ressources stables et prévisibles et à faire preuve d’une ferme volonté politique. 

COVID-19/Brésil

Une mise à jour au niveau des pays sur nos efforts de lutte contre la pandémie: Au Brésil, l’équipe des Nations Unies travaille avec les autorités aux niveaux national et local, en mettant l’accent sur la protection des migrants, des réfugiés, des peuples autochtones et des personnes dans les prisons.  Selon la Banque mondiale, sept millions de Brésiliens pourraient être plongés dans la pauvreté cette année si le mécanisme de transfert d’argent d’urgence adopté par le Gouvernement n’atteint pas les plus vulnérables ou est suspendu prématurément.  L’Organisation panaméricaine de la santé (OPS) a élaboré une série d’outils et de lignes directrices pour soutenir les autorités sanitaires nationales et locales, avec une calculatrice épidémique, en partenariat avec les universités et les meilleurs établissements de recherche nationaux. 

À la frontière avec le Paraguay et l’Argentine, l’Agence des Nations Unies pour les migrations, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), a mené une initiative, financée par l’Union européenne, en faisant don de 80 thermomètres infrarouges et de plus de 2 000 masques pour renforcer la protection des agents publics travaillant à la frontière.  Pour sa part, ONU-Femmes a fourni un soutien technique pour lancer une campagne locale dans les États du Nord sur la violence domestique pendant la pandémie, tandis que l’UNESCO a lancé une initiative de données pour les habitations urbaines informelles vulnérables, connues sous le nom de favelas, qui révèle que les Afro-Brésiliens ont un accès inégal au marché du travail et à l’éducation.  L’enquête a également indiqué que 9 Brésiliens sur 10 reconnaissent que les Afro-Brésiliens sont plus susceptibles d’être violemment approchés par la police. 

État de la population mondiale

Aujourd’hui, le Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP) a publié l’État de la population mondiale 2020.  Selon le rapport, des millions de filles chaque année sont soumises à des pratiques qui leur nuisent physiquement et émotionnellement, avec la pleine connaissance et le consentement de leur famille, de leurs amis et de leur communauté.  Le rapport met en lumière au moins 19 pratiques, allant du repassage des seins aux tests de virginité, qui sont considérés comme des violations des droits de l’homme.  Cette année seulement, on estime que 4,1 millions de filles seront soumises à des mutilations génitales féminines, tandis qu’un mariage sur cinq implique aujourd’hui une fillette.  Le rapport note également qu’une préférence extrême pour les fils par rapport aux filles dans certains pays a également alimenté la sélection sexuelle sexiste ou la négligence extrême conduisant à la mort d’enfants et entraînant 140 millions de « femmes disparues ». 

Le FNUAP avertit que, bien que des progrès aient été réalisés pour mettre fin à certaines pratiques néfastes dans le monde, la pandémie de COVID-19 menace d’inverser cette tendance.  Une analyse récente a révélé que, si les services et les programmes restent fermés pendant six mois, 13 millions de filles supplémentaires pourraient être forcées à se marier et 2 millions de filles de plus pourraient être soumises à des mutilations génitales féminines d’ici à 2030. 

Campagne « Pause »

Comme l’a déclaré mon invitée, Melissa Fleming, Secrétaire générale adjointe à la communication globale, lors de la séance d’information d’hier midi, l’ONU a lancé aujourd’hui une campagne mondiale appelée « Pause » pour mettre fin à la propagation de la désinformation sur la COVID-19 qui est nuisible.  La campagne vise à encourager le changement de comportement, mettant les gens au défi de briser l’habitude de partager des contenus trompeurs, choquants ou émotifs sans prendre le temps de remettre en question l’exactitude.  Le Secrétaire général a tweeté aujourd’hui que la désinformation peut circuler plus rapidement que les faits, mettant en danger la santé publique et la vie des gens, et a encouragé tout le monde à faire une « Pause » et à utiliser le hashtag #TakeCareBeforeYouShare. 

Guatemala

À propos des questions reçues concernant la situation au Guatemala, nous espérons que les autorités guatémaltèques garantiront et sauvegarderont l’indépendance du pouvoir judiciaire, conformément au droit international et aux normes internationales relatifs aux droits de l’homme.  Il est essentiel de veiller à ce que les juges puissent exercer leurs fonctions sans aucune restriction.  Nous appelons les autorités guatémaltèques à protéger les droits et à assurer la sécurité des agents de la justice et des défenseurs des droits de l’homme qui œuvrent en faveur de l’état de droit au Guatemala.  

Journées internationales

Aujourd’hui, nous célébrons deux journées internationales.  Dans un message à l’occasion de la Journée internationale du parlementarisme, le Secrétaire général a déclaré que cette Journée était une occasion opportune d’honorer le rôle central des parlements en donnant aux citoyens une voix et une influence pour façonner la politique.  Il a souligné que les parlements ont le devoir particulier de faire progresser les droits de l’homme et de promouvoir le développement durable.  Plus que jamais, la pandémie nous rappelle que ces tâches sont vitales.  

C’est aussi la Journée internationale des astéroïdes, qui vise à sensibiliser le public sur le danger d’impact des astéroïdes.  La Journée a aussi pour but d’informer le public sur les mesures de communication de crise à prendre au niveau mondial en cas de menace crédible d’objets proches de la Terre.  

Contributions financières

Le Mali a payé l’intégralité de ses cotisations budgétaires à l’ONU et nous remercions Bamako.  Le nombre d’États Membres qui ont payé la totalité de leurs dus est maintenant de 101.

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