Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 24 juin 2020
(La version française du Point de presse quotidien
n’est pas un document officiel des Nations Unies)
Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Stéphane Dujarric, Porte-parole de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:
Moyen-Orient
Le Conseil de sécurité a tenu, ce matin, une visioconférence publique sur le Moyen-Orient à laquelle a participé le Secrétaire général. Dans ses remarques, il a déclaré que nous sommes à un tournant décisif. Si elle est mise en œuvre, a indiqué le Secrétaire général, l’annexion par Israël constituerait une violation des plus graves du droit international, nuirait gravement à la perspective d’une solution des deux États et compromettrait la possibilité d’une reprise des négociations entre Israéliens et Palestiniens. Il a appelé le Gouvernement israélien à abandonner son plan d’annexion. Il a déclaré qu’il continuerait de dénoncer systématiquement toute mesure unilatérale qui porterait atteinte à la paix et aux chances de résoudre le conflit israélo-palestinien par des négociations sérieuses. M. Guterres a également exhorté les dirigeants israéliens et palestiniens à s’engager dans un dialogue constructif, avec le soutien de la communauté internationale.
Le Coordonnateur spécial des Nations Unies pour le processus de paix au Moyen-Orient, M. Nickolay Mladenov, s’est également adressé au Conseil aujourd’hui. Il a demandé aux membres du Conseil de se joindre à l’appel du Secrétaire général pour un réengagement immédiat, sans conditions préalables, entre le Quatuor pour le Moyen-Orient et les dirigeants palestiniens, Israël et les pays de la région afin de trouver une issue à la crise actuelle.
Syrie
L’ONU continue d’atteindre des millions de femmes, d’enfants et d’hommes qui ont un besoin urgent d’assistance humanitaire par le biais d’opérations transfrontières menées depuis la Turquie. Depuis le début de cette année, plus de 8 000 camions sont entrés en Syrie depuis la Turquie, dont un record de 1 781 camions au courant du seul mois de mai. Un grand nombre de camions continue de traverser la frontière. À compter du 21 juin, 1 292 camions sont entrés dans le nord-ouest de la Syrie depuis la Turquie ce mois-ci, fournissant une aide vitale aux 2,8 millions de personnes dans le besoin dans la région. Ainsi qu’il est souligné dans le récent examen, par le Secrétaire général, des opérations par-delà les lignes de front et transfrontières, une réponse transfrontière soutenue et à grande échelle est nécessaire pour répondre aux énormes besoins humanitaires des populations du nord-ouest de la Syrie.
Pour permettre cette réponse, un renouvellement de l’autorisation transfrontière, qui figure dans la résolution 2504 (2020) du Conseil de sécurité, pour l’utilisation des point de passage frontaliers de Bab al Salaam et Bab al Hawa pour une période de 12 mois supplémentaires est nécessaire. Il n’existe aucune alternative aux opérations transfrontières pour l’ONU.
Le Secrétaire général a également appelé à davantage d’accès transfrontière et par-delà les lignes de front pour maintenir les niveaux récents, et de préférence augmenter, l’aide humanitaire dans le nord-est du pays. Sans ces autorisations transfrontières nécessaires du Conseil de sécurité, les civils souffriront et leur nombre augmentera à des niveaux jamais vus en neuf ans de conflit, y compris des pertes de vie à grande échelle. L’utilisation complète et complémentaire de toutes les méthodes d’acheminement de l’aide reste nécessaire pour accéder à tous les habitants de la Syrie.
Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) demeure préoccupé par l’impact de la COVID-19 sur les populations dans l’ensemble du pays. À ce jour, le Ministère syrien de la santé a confirmé 231 cas de virus, dont 94 guérisons et sept décès.
Six autres cas ont été enregistrés dans le nord-est, dont un décès. Aucun cas n’a été confirmé dans le nord-ouest. L’ONU est particulièrement préoccupée par le sort de 1,4 million de personnes déplacées vivant dans des camps ou des installations de fortune, ce qui rend d’autant plus difficile la prise des précautions nécessaires. Avec un accès limité aux soins de santé et aux services d’eau et d’assainissement, ces personnes sont particulièrement vulnérables.
L’ONU continue de soutenir le renforcement des capacités limitées de laboratoire et d’enquête sur les cas de la Syrie.
Soudan
L’Opération hybride Union africaine-Nations Unies au Darfour (MINUAD) a indiqué qu’au cours des derniers jours, des affrontements ont débouché sur des meurtres, des viols et le déplacement de milliers de personnes. Le Représentant spécial conjoint, M. Jeremiah Mamabolo, a indiqué qu’il regrette profondément que ces affrontements se produisent à un moment où le Gouvernement de transition, le mouvement armé, les partis politiques et l’ensemble des Soudanais participent aux négociations à Djouba pour mettre fin à de telles souffrances.
Le Secrétaire général participera virtuellement, demain, à la Conférence du partenariat pour le Soudan, qui est coorganisée par les Gouvernements du Soudan et de l’Allemagne, ainsi que l’ONU et l’Union européenne. La réunion vise à dynamiser le soutien financier et politique à la transition en cours au Soudan. La conférence débutera à 9 heures, heure de New York.
RDC
Dans une déclaration publiée hier après-midi, le Secrétaire général a fermement condamné l’attaque perpétrée contre un convoi de la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO) dans le territoire de Béni, au Nord-Kivu, par des membres présumés des Forces démocratiques alliées (ADF). L’attaque a fait un mort et un blessé parmi les Casques bleus. Les deux sont Indonésiens.
Le Secrétaire général exprime ses plus sincères condoléances à la famille du Casque bleu décédé, ainsi qu’au Gouvernement indonésien et souhaite un prompt rétablissement au blessé.
Le Secrétaire général rappelle que les attaques contre les Casques bleus des Nations Unies peuvent constituer un crime de guerre. Il appelle les autorités congolaises à enquêter sur cet incident et à traduire rapidement les responsables en justice.
RCA
Dans le cadre du soutien que l’ONU apporte à la riposte contre la COVID-19, la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA) a fourni du matériel d’hygiène, du gel hydroalcoolique pour les mains et des thermomètres infrarouges aux forces armées du pays. Dans la préfecture de l’Ouham, au nord-est du pays, les Casques bleus ont organisé un atelier d’information sur le virus à l’intention des chauffeurs de motos-taxis, ainsi que d’autres ouvriers du transport et du commerce. La MINUSCA a également organisé une formation pour les enseignants sur la manière de prévenir la propagation du virus dans les écoles avant la reprise des cours. En partenariat avec le Ministère des arts, de la culture et du tourisme, l’ONU a également lancé une campagne de sensibilisation diffusée par la radio et à la télévision et à laquelle ont participé 25 artistes éminents de la RCA.
En ce qui concerne l’appui de la Mission au processus électoral, une série de cours de formation a été organisée à l’intention des fonctionnaires de Bangassou et des environs. À Ndele, la Mission a appuyé une opération de désarmement et de démobilisation du Gouvernement. Le premier jour, 47 combattants, dont une femme, du groupe armé Front populaire pour la renaissance de la Centrafrique (FPRC) ont été démobilisés. Des armes et des munitions ont également été récupérées et remises à l’équipe mobile du DDR.
Cessez-le-feu
Le Département des affaires politiques et de la consolidation de la paix a publié aujourd’hui une note de politique générale sur l’appel du Secrétaire général à un cessez-le-feu mondial. Elle examine les différents défis et opportunités présentés par cet appel ainsi que des recommandations pour l’avenir, à mesure que la pandémie se poursuit. La note indique que, alors que l’impact de la COVID-19 se poursuit et s’aggrave dans certains endroits, l’appel à un cessez-le-feu mondial devrait être lié aux discussions plus larges sur les impacts socioéconomiques de la pandémie, y compris sur les femmes et les enfants.
Énergie verte
Un nouveau rapport de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED) indique que les efforts en cours pour réduire les émissions de gaz à effet de serre devraient stimuler de nouveaux investissements dans la production d’énergie verte. Ces investissements ont été stables au fil des ans, se situant à environ 600 milliards de dollars par an en moyenne. La CNUCED souligne également les impacts sociaux et environnementaux de l’extraction de matières premières pour les batteries de voiture et souligne la nécessité urgente de répondre à ces préoccupations. À titre d’exemple, environ 20% du cobalt fourni par la République démocratique du Congo (RDC) provient de mines artisanales où le travail d’enfants et des violations des droits de l’homme ont souvent été signalés.
Nominations
Le Secrétaire général de l’ONU, M. António Guterres, a nommé M. Ib Petersen, du Danemark, au poste de Sous-secrétaire général et Directeur exécutif adjoint, chargé de la gestion, du Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP). M. Petersen succède à Mme Laura Londen, de la Finlande, à laquelle le Secrétaire général et la Directrice exécutive du FNUAP expriment leur gratitude pour le travail dévoué qu’elle a effectué au Fonds.
M. Petersen, qui était Directeur du Département des migrations, des conflits et de la stabilisation au Ministère danois des affaires étrangères, apporte avec lui plus de 30 années d’expérience dans les relations bilatérales et multilatérales et dans le développement. De 2013 à 2019, il était Représentant permanent du Danemark auprès des Nations Unies, une période durant laquelle il a assumé des responsabilités importantes.
M. Petersen a ainsi été membre des Conseils d’administration des Programmes de développement des Nations Unies, dont, en 2017, Président du Conseil d’administration conjoint du Programme des Nations pour le développement (PNUD), du FNUAP et du Bureau des Nations Unies pour les services d’appui aux projets (UNOPS). Plus récemment, il était Envoyé spécial à la vingt-cinquième Conférence internationale sur la population et le développement (CIPD) et Envoyé spécial pour les conflits et la fragilité au Sommet de Nairobi.
C’est en 1985 que M. Petersen a commencé sa longue carrière au Ministère danois des affaires étrangères où il a occupé les postes de Secrétaire d’État à la coopération au développement pour le Moyen-Orient, l’Afrique, l’Asie, l’Amérique latine et les Nations Unies, de 2007 à 2009, et de Secrétaire général à la politique de développement, de 2009 à 2013. À cette même époque, il a élaboré les nouvelles stratégies de développement de la coopération au développement du Danemark, renforcé la gestion axée sur les résultats et mis en œuvre avec succès des campagnes et des initiatives pour soutenir la croissance économique en Afrique, et les droits et l’autonomisation des femmes, y compris grâce à la campagne « Appel mondial à l’action pour l’OMD 3 ».
M. Petersen est titulaire d’une maîtrise en sciences politiques de l’Université d’Aarhus.
Le Secrétaire général de l’ONU, M. António Guterres, a aussi nommé Mme Diene Keita, de la Guinée, au poste de Directrice exécutive adjointe, chargée des programmes, du Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP), avec rang de Sous-Secrétaire générale. Mme Keita remplace M. Dereje Wordofa, de l’Éthiopie, auquel le Secrétaire général et la Directrice exécutive du FNUAP expriment leur gratitude pour le travail dévoué qu’il a effectué au FNUAP.
Mme Diene Keita était Ministre guinéenne de la coopération et de l’intégration africaine. Elle apporte à son nouveau poste près de 30 années d’expérience dans le système des Nations Unies. En 1990, elle était administratrice de programmes au Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) à New York, avant d’occuper avec succès plusieurs postes de direction au niveau des pays, dont Représentante adjointe du PNUD et Représentante par intérim.
Mme Keita est entrée au FNUAP en 2006 comme Représentante en Mauritanie. Elle a ensuite été Représentante au Bénin, en République démocratique du Congo (RDC) et au Nigéria, ces deux derniers étant les plus grands programmes du FNUAP au monde. En 2018, Mme Keita est entrée dans le Gouvernement guinéen comme Ministre de la coopération et de l’intégration africaine. Elle a ainsi dirigé avec succès des programmes de santé publique vastes et complexes, élargi les partenariats stratégiques et mobilisé des ressources essentielles pour l’exécution des mandats.
Alors qu’elle était au FNUAP, Mme Keita a aussi assumé les fonctions de Coordonnatrice résidente des Nations Unies en Mauritanie, au Bénin et en RDC où elle supervisait le système des Nations Unies.
Tout au long de sa carrière, Mme Keita a énormément travaillé sur l’autonomisation des femmes et des jeunes, la croissance inclusive, les problèmes démographiques, le développement humain durable, la santé sexuelle et procréative et la violence fondée sur le sexe dans les contextes humanitaires.
La nouvelle Directrice exécutive adjointe parle couramment le français et l’italien. Elle est titulaire d’un doctorat en droit, d’un diplôme d’études approfondies en économies internationales et droit au développement et d’un diplôme d’études supérieures spécialisées en relations internationales de l’Université Paris 1 Sorbonne.
Mme Keita est mariée et mère d’un enfant.
Charte de l’ONU
Vendredi marque le soixante-quinzième anniversaire de la signature de la Charte de l’ONU. Pour marquer cet anniversaire, le Secrétaire général a déclaré, dans un message vidéo, que face à une pandémie mondiale, et alors que les gens élèvent à juste titre leur voix contre le racisme partout dans le monde, affronter les problèmes est un début, mais nous devons également les résoudre. Il a souligné que la Charte de l’ONU nous fournit un guide intemporel pour relever nos défis communs et réparer les fragilités du monde. Le Secrétaire général souligne que la Charte a été signée il y a 75 ans, et que ses principes sonnent tout aussi justes aujourd’hui. La foi dans les droits humains fondamentaux, l’égalité des droits des hommes et des femmes, la dignité et la valeur de chaque personne, le droit international et de meilleures conditions de vie dans une liberté plus grande sont des valeurs durables qui nous mèneront vers un nouvel avenir.
Le public peut participer aux célébrations en ajoutant une photo à l’un des filtres photo qui contiennent les mots clefs de la Charte de l’ONU sur le site Internet https://share.un75.online.
Contributions financières
Le Gabon a versé la totalité de sa contribution au budget ordinaire de l’ONU, amenant à 100 le nombre d’États Membres à en avoir fait de même.