Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 17 juin 2020
(La version française du Point de presse quotidien
n’est pas un document officiel des Nations Unies)
Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Farhan Haq, Porte-parole adjoint de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:
Racisme
Le Conseil des droits de l’homme a organisé aujourd’hui, à Genève, un débat sur le racisme auquel a participé la Vice-Secrétaire générale, Mme Amina J. Mohamed. Elle a cité le Secrétaire général qui déclarait que « la position des Nations Unies sur le racisme est limpide: ce fléau viole la Charte des Nations Unies et dénature nos valeurs fondamentales » .
Le Secrétaire général, a-t-elle noté, a appelé au démantèlement des structures racistes et à la lutte contre les maux systémiques des institutions. Au sein de l’ONU, il a lancé un processus d’un an pour répondre à ces graves préoccupations du personnel.
Le déclencheur le plus récent des dernières manifestations, a rappelé la Vice-Secrétaire générale, est le meurtre de George Floyd dans un épouvantable acte de brutalité policière. Mais la violence s’étend tout au long de l’Histoire et au-delà des frontières, à travers le monde.
Elle a déclaré que l’ONU a le devoir de répondre à l’angoisse ressentie par tant de gens depuis si longtemps. L’égalité des droits est inscrite dans notre Charte fondatrice. Tout comme nous avons combattu l’apartheid il y a des années, a-t-elle dit, nous devons combattre la haine, l’oppression et l’humiliation aujourd’hui.
République démocratique du Congo/Conseil des droits de l’homme
À Genève, aujourd’hui, le Conseil des droits de l’homme a examiné la situation en République démocratique du Congo (RDC). Dans sa déclaration liminaire, la Haut-Commissaire aux droits de l’homme, Mme Michelle Bachelet, a souligné les progrès réalisés dans le pays pour ouvrir l’espace politique. Elle a également cité les mesures prises pour mettre fin à la corruption et au détournement de fonds publics.
Mme Bachelet s’est déclarée profondément préoccupée par la détérioration de plusieurs situations de conflit armé dans le pays. Elle a indiqué qu’environ 1 300 civils avaient été tués lors de conflits entre des groupes armés et les forces gouvernementales au cours des huit derniers mois.
La Haut-Commissaire a exhorté le Gouvernement à intensifier ses efforts pour mettre fin aux attaques de plus en plus brutales et promouvoir la coexistence pacifique. Elle a également déclaré qu’il était essentiel d’étendre les institutions et les services de l’État dans tout le pays afin de mettre un terme aux attaques des groupes armés et de garantir le respect des droits, y compris le droit à la vie.
Secrétaire général/Sommet Afrique-Chine sur la COVID-19
Le Secrétaire général a fait une déclaration aujourd’hui par vidéo au Sommet Chine-Afrique sur la solidarité contre la COVID-19.
Il a déclaré qu’alors que la COVID-19 se répand dans le monde et à travers le continent, l’Afrique a réagi rapidement. À l’heure actuelle, les cas confirmés sont inférieurs aux craintes mais il a averti que beaucoup de choses étaient en jeu.
Le Secrétaire général a averti que la pandémie menace gravement les progrès de l’Afrique, en aggravant potentiellement les inégalités de longue date et en exacerbant la faim, la malnutrition et la vulnérabilité aux maladies.
Il a souligné qu’il est essentiel que l’Afrique reçoive la solidarité et le soutien dont elle a besoin.
En répondant à la COVID-19 et à tous les défis mondiaux actuels, des changements climatiques à l’anarchie dans le cyberespace, nous avons besoin d’unité et de solidarité, a-t-il déclaré. Il a ajouté qu’aucun pays ne peut être sûr et sain tant que tous les pays ne sont pas sûrs et sains.
Soudan du Sud
La Mission des Nations Unies au Soudan du Sud (MINUSS) a déclaré qu’elle était préoccupée par les informations faisant état de nouveaux affrontements et de tensions accrues près de Pibor.
Ces derniers jours, de nombreux civils ont échappé aux violences signalées à Gumuruk dans la région de Jonglei.
La MINUSS a renforcé sa base à Pibor pour pouvoir effectuer des patrouilles supplémentaires et assurer la sécurité des civils. La Mission est également en contact avec les chefs des groupes impliqués dans les combats et les exhorte à rétablir le calme et à se rassembler pour la médiation et la réconciliation.
Au cours des cinq derniers mois, la violence s’est intensifiée à Jonglei, entraînant la mort et les blessures de nombreux civils, ainsi que le déplacement de communautés et la destruction de maisons. Les combats sont non seulement la cause d’immenses dommages pour les civils, mais ils risquent également d’entraîner des groupes armés organisés dans la violence, ce qui pourrait faire dérailler le fragile Accord de paix.
La MINUSS exhorte le Gouvernement d’unité à protéger tous les citoyens et à nommer des Gouverneurs dans 10 États afin qu’ils puissent travailler pour prévenir de nouveaux conflits et instaurer la paix.
Yémen
La Coordonnatrice de l’action humanitaire au Yémen, Mme Lise Grande, a partagé ses condoléances avec les familles des victimes tuées lundi lors d’une attaque contre un véhicule dans le district de Shaada, dans le gouvernorat de Sa’ada, situé dans le nord du pays. Les premières informations provenant du terrain indiquent qu’au moins 12 civils, dont quatre enfants, ont perdu la vie.
Les combats se poursuivent au Yémen malgré l’appel à un cessez-le-feu mondial lancé en mars par le Secrétaire général. Plus de 800 victimes civiles ont été signalées en raison des combats depuis le mois de janvier. Plusieurs incidents ayant fait de nombreuses victimes civiles ont été signalés depuis la fin du mois de mai.
Mme Grande a par ailleurs alerté que le financement humanitaire s’épuise, ce qui a un impact pour les millions de personnes qui dépendent des vivres et des services de santé fournis par l’ONU.
Un déficit de financement de plus d’un milliard de dollars persiste suite à l’évènement de promesse de don de haut niveau pour le Yémen du 2 juin. À cette occasion, les donateurs se sont engagés à verser 1,35 milliard de dollars sur les 2,41 milliards nécessaires pour financer les activités humanitaires essentielles tout au long de l’année.
Syrie
Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) indique qu’il est de plus en plus préoccupé par l’augmentation rapide des prix alimentaires dans un pays où plus de 11 millions de femmes, d’enfants et d’hommes ont besoin d’une assistance humanitaire d’urgence.
Les prix alimentaires ont plus que doublé au cours de la dernière année, augmentant de 133% dans l’ensemble du pays.
Selon le Programme alimentaire mondial (PAM), 9,3 millions de personnes en Syrie souffrent d’insécurité alimentaire, une augmentation de 1,4 million de personnes au cours des six derniers mois seulement, tandis que 2,2 millions d’autres personnes risquent de souffrir d’insécurité alimentaire.
Les prix des denrées alimentaires ont grimpé en flèche ces dernières semaines, le taux de change informel se détériorant rapidement. En mai, le coût d’un panier alimentaire standard avait augmenté de 11% en moyenne par rapport à avril, lorsque le prix avait déjà augmenté de 16% par rapport à mars.
Les organisations humanitaires, y compris le PAM, répondent aux besoins à grande échelle par le biais de l’assistance alimentaire.
De janvier à mars, l’ONU et les organisations partenaires ont fourni une assistance à 6,2 millions de personnes en moyenne chaque mois, notamment des vivres nécessaires à la survie de 4,5 millions de personnes dans les 14 provinces de la Syrie.
COVID-19/Serbie
Plus de 12 300 cas de COVID-19 et 250 décès ont été signalés en Serbie. Neuf agences de l’ONU, dirigées par la Coordonnatrice résidente, Mme Françoise Jacob, et guidées par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), appuient la réponse sanitaire du pays, en accordant une attention particulière aux groupes les plus vulnérables.
L’équipe de l’ONU a mobilisé 26 millions de dollars qui ont été utilisés pour l’achat de fournitures médicales et pour appuyer la logistique, notamment les vols pour la livraison de fournitures essentielles.
L’équipe de l’ONU appuie également les efforts de communication de la Serbie au sujet de la COVID-19, atteignant quelques six millions de personnes. Les messages ont été adaptés pour différents groupes tels que les réfugiés, les demandeurs d’asile et les personnes à risque d’apatridie. Quelques 45 000 personnes, dont des femmes, des jeunes, des Roms, des personnes handicapées et des personnes âgées, ont reçu des trousses d’hygiène et une aide humanitaire provenant de l’ONU, avec l’appui de la Croix-Rouge et d’ONG.
L’ONU a également rassemblé 7 000 bénévoles pour appuyer les efforts des gouvernements locaux pour prévenir la propagation du virus. Grâce à une plateforme en ligne appuyée par l’UNICEF, 500 adolescents offrent un soutien par les pairs pour faire face à la pandémie.
L’ONU, avec la Banque mondiale et l’Union européenne, appuie le Gouvernement pour évaluer l’impact social et économique de la pandémie.
COVID-19/Dexaméthasone
L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) se réjouit des premiers résultats d’essais cliniques menés au Royaume-Uni qui montrent que la dexaméthasone, un corticostéroïde, pourrait sauver la vie de patients gravement malades de la COVID-19. D’après les données présentées à l’OMS, le traitement a démontré sa capacité à réduire la mortalité d’un tiers environ pour les patients sous respirateur, tandis que pour les patients ayant seulement besoin d’oxygène, la mortalité a été réduite d’un cinquième environ.
Ce bénéfice a été observé uniquement chez les patients gravement malades de la COVID-19, et non chez ceux présentant des formes plus bénignes.
L’OMS indique attendre avec intérêt l’analyse complète des données qui devrait nous être adressée dans les prochains jours et a ajouté qu’elle coordonnera une méta-analyse pour améliorer sa compréhension globale de l’intervention.
Les orientations cliniques de l’OMS seront actualisées afin d’indiquer quand et comment le médicament doit être utilisé contre la COVID-19.
Enfants
Les allocations familiales universelles, tels que les paiements inconditionnels en espèces ou les transferts d’impôts, sont essentielles pour lutter contre la pauvreté des enfants, mais elles ne sont disponibles que dans un pays sur 10 dans le monde.
C’est ce qu’indique un nouveau rapport publié aujourd’hui par l’UNICEF et l’Overseas Development Institute.
Le rapport indique que dans les pays à revenu intermédiaire, les prestations universelles en espèces pour les enfants ne coûtent que 1% du PIB et entraîneraient une baisse de 20% de la pauvreté dans l’ensemble de la population.
La Directrice générale de l’UNICEF, Mme Henrietta Fore, a déclaré que, maintenant plus que jamais, alors que les retombées économiques de la COVID-19 menacent d’annuler des années de progrès en matière de réduction de la pauvreté, les prestations universelles pour enfants peuvent être une bouée de sauvetage. Elle a ajouté qu’elles peuvent protéger les familles vulnérables contre l’aggravation des niveaux de pauvreté et de privation, et éviter aux pays de subir des impacts sociaux et économiques catastrophiques.
Désertification
La Journée mondiale de la lutte contre la désertification et la sécheresse est célébrée aujourd’hui. Cette année, son thème « Aliments. Fourrage. Fibres » est axé sur le changement des comportements vis-à-vis des principaux facteurs de désertification et de dégradation des terres: la production et la consommation croissantes et excessives de la population.
La dégradation des terres touche actuellement quelque 3,2 milliards de personnes et 70% des terres du monde ont été transformées par l’activité humaine. Dans son message, le Secrétaire général a déclaré que la santé de l’humanité dépend de la santé de la planète, et appelé à l’intensification de la restauration des terres et des solutions fondées sur la nature pour l’action climatique et le bénéfice des générations futures.