Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 1er mai 2020
(La version française du Point de presse quotidien
n’est pas un document officiel des Nations Unies)
Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Stéphane Dujarric, Porte-parole de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:
Note d’orientation du Secrétaire général sur les personnes âgées
Aujourd’hui, le Secrétaire général a publié une note d’orientation sur les effets de la pandémie de COVID-19 sur les personnes âgées. Le document fournit une analyse et des recommandations pour relever les défis auxquels sont confrontées les personnes âgées à travers le monde, notamment un taux de mortalité plus élevé, le risque de pauvreté, la discrimination et l’isolement.
Le Secrétaire général a déclaré qu’il était profondément préoccupé par cette situation, également au niveau personnel, non seulement parce qu’il est lui-même une personne âgée, mais également parce qu’il est responsable d’une mère encore plus âgée.
La note d’orientation contient quatre messages principaux. Premièrement, aucune personne ne peut être sacrifiée, quel que soit son âge. Deuxièmement, nous avons besoin d’un meilleur soutien social pour atteindre les personnes âgées. Troisièmement, toutes les réponses sociales, économiques et humanitaires doivent tenir pleinement compte des besoins des personnes âgées, de la couverture sanitaire universelle à la protection sociale, sans oublier le travail décent et les pensions. Et enfin, qu’il ne faut pas traiter les personnes âgées comme des êtres invisibles ou impuissants.
Le Secrétaire général a ajouté qu’alors que nous cherchons à nous relever plus forts, nous aurons besoin d’ambition et de vision pour construire des sociétés plus inclusives, durables, adaptées aux personnes âgées et préparées pour l’avenir.
Journée internationale du travail
Aujourd’hui est le 1er mai, la Journée internationale du travail. Dans son message pour la circonstance, le Secrétaire général souligne que cette année, alors que la pandémie de COVID-19 sévit autour de nous, celles et ceux qui trop souvent peinaient dans l’ombre apparaissent au grand jour.
Peut-être comme jamais auparavant, nous réalisons le rôle que jouent les travailleurs essentiels qui contribuent à maintenir nos sociétés en état de marche. C’est grâce à eux que la nourriture parvient jusqu’à nos tables ou nos marchés, grâce à eux que nos transports en commun et, bien évidemment nos hôpitaux et nos systèmes de santé, fonctionnent.
Le Secrétaire général a noté que l’Organisation internationale du Travail a annoncé cette semaine que la population active mondiale perdra l’équivalent de plus de 300 millions d’emplois.
Tandis que nous tâchons de reconstruire en mieux dans le sillage de cette pandémie, a dit le Secrétaire général, le bien-être de chacun doit être au cœur des politiques économiques et sociales et les personnes les plus marginalisées doivent faire l’objet d’une attention toute particulière.
Logistique humanitaire/COVID-19
La logistique est un élément essentiel de la riposte à la pandémie, en particulier dans un contexte où les vols commerciaux sont interrompus et où les agences humanitaires, ainsi que les autorités sanitaires ont du mal à s’approvisionner dans des environnements fragiles.
Hier soir, un avion-cargo Boeing 757, contracté par le Programme alimentaire mondial (PAM) au nom de la communauté humanitaire, a été le premier vol à quitter la nouvelle plate-forme d’intervention humanitaire mondiale établie à Liège en Belgique. L’avion était chargé de près de 16 tonnes de fournitures médicales et d’équipements de protection individuelle, destinés au Burkina Faso, au Ghana et à la République du Congo.
Il s’agit d’un réseau logistique mondial mis en place par le Programme alimentaire mondial. Les plates-formes d’intervention humanitaire en Belgique, à Dubaï et en Chine, situées à proximité des sites où sont fabriqués les fournitures médicales, seront reliées aux plates-formes régionales en Éthiopie, au Ghana, en Malaisie, au Panama, à Dubaï et en Afrique du Sud. Depuis ces pays, une flotte d’avions plus petits acheminera le fret et le personnel dans les pays prioritaires.
Au cours des six prochaines semaines, le PAM qui gère le Service aérien d’aide humanitaire des Nations Unies envisage de transporter l’équivalent de 37 Boeings 747 de Chine et de Malaisie à destination de 130 pays à travers le monde.
Le PAM est également en train de mettre en place un service aérien régional de transport de passagers pour transporter les agents humanitaires et de santé à travers l’Afrique de l’Est et de l’Ouest afin de surmonter les perturbations des services aériens commerciaux. Les premiers vols sont attendus dans les prochains jours.
Une fois le service pleinement opérationnel, jusqu’à 350 vols de fret et 350 vols de passagers pourraient être opérationnels chaque mois. Un financement est nécessaire et le PAM lance un appel pour un montant initial de 350 millions de dollars afin de lancer le réseau des services logistiques communs au niveau mondial.
UNICEF-Vaccins
L’UNICEF a appelé aujourd’hui à soutenir le déblocage d’un arriéré massif de livraisons de vaccins. Cela est dû aux contraintes logistiques sans précédent liées aux mesures d’atténuation de la COVID-19, y compris les mesures de confinement dans certains pays.
Depuis la semaine du 22 mars, l’UNICEF a constaté une réduction de 70 à 80% des expéditions de vaccins prévues en raison de la baisse spectaculaire des vols commerciaux et de la disponibilité limitée des charters. Le défi est aggravé par le coût exorbitant de la sécurisation des vols, avec des taux de fret de 100 à 200% supérieurs aux coûts des vols normaux, et avec des vols charters encore plus coûteux. L’UNICEF a ajouté que même avant la pandémie de COVID-19, les vaccins contre la rougeole, la polio et d’autres maladies étaient hors de portée pour 20 millions d’enfants de moins d’un an chaque année.
HCR
Le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) s’est alarmé aujourd’hui de la situation de plus en plus désespérée des personnes déplacées de force par les conflits et la violence, en particulier dans les pays à revenu faible et intermédiaire qui abritent plus de 85% des réfugiés dans le monde.
Dans toutes les grandes opérations pour les réfugiés et malgré les difficultés, le HCR s’évertue à fournir une assistance d’urgence, comme une assistance en espèces, des abris et l’inclusion des réfugiés dans les interventions nationales de santé publique.
Une action urgente est nécessaire pour aider les réfugiés et les personnes déplacées les plus vulnérables, en particulier lorsqu’ils n’ont pas accès aux régimes gouvernementaux de protection sociale.
République centrafricaine
Les patrouilles se poursuivent aujourd’hui dans la ville de Ndele, en République centrafricaine (RCA), à la suite de violences survenues en début de cette semaine et au cours desquelles 25 civils sont morts et des dizaines d’autres ont été blessés. La Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA) continue de mobiliser les dirigeants communautaires et les groupes armés pour apaiser les tensions et promouvoir la cohésion sociale.
Dans une déclaration conjointe publiée hier, l’Union africaine, la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC) et la MINUSCA ont fermement condamné l’attaque. Ils ont ajouté qu’ils craignaient que les violences de cette semaine ne déclenchent une crise humanitaire, plusieurs centaines de personnes ayant fui leur domicile. Comme cela a été mentionné précédemment, nombre d’entre elles ont cherché refuge autour du complexe de l’ONU.
L’Union africaine, la CEEAC et l’ONU appellent à des enquêtes et à la responsabilisation des auteurs, ajoutant que cette attaque est encore plus répréhensible car elle a été perpétrée quelques jours après une initiative du Gouvernement visant à favoriser la réconciliation et les secours à la population de Ndele.
Libye
La Mission d’appui des Nations Unies en Libye (MANUL) a conscience des appels libyens et internationaux à un cessez-le-feu, y compris la déclaration constructive de l’Armée nationale libyenne annonçant une trêve pendant le Ramadan et la réponse du Gouvernement d’entente national.
La MANUL appelle les deux parties à saisir cette occasion pour interrompre immédiatement toutes les opérations militaires et reprendre les pourparlers de la Commission militaire mixte 5+5, de manière virtuelle si nécessaire, dans le but de parvenir à un cessez-le-feu permanent sur la base du projet d’accord proposé par la Mission le 23 février.
La MANUL se félicite des initiatives qui permettront au peuple libyen, qui a subi le plus lourd fardeau du conflit, d’observer le mois sacré du Ramadan en paix. La Mission prie instamment toutes les parties de s’abstenir de tout acte ou déclaration de provocation menaçant les perspectives d’une véritable trêve et sa durabilité. Cela comprend les tentatives d’utiliser les périodes de calme, d’un côté ou de l’autre, pour renforcer les positions.
La Mission des Nations Unies estime que la garantie ultime d’un cessez-le-feu durable ne repose pas seulement sur la bonne volonté des parties au conflit, mais aussi sur l’engagement de la communauté internationale à respecter ses obligations de rechercher et de préserver la paix et la sécurité en Libye.
Afrique du Sud
En Afrique du Sud, l’équipe de l’ONU a lancé, hier, un appel d’urgence de 136 millions de dollars pour aider jusqu’à 10 millions de personnes vivant dans des communautés vulnérables confrontées à des risques liés à la COVID-19. Les domaines ciblés sont la santé, l’eau, l’assainissement, la sécurité alimentaire et la violence sexiste.
Cet appel intervient alors que l’Afrique du Sud entame un assouplissement progressif d’un confinement de 35 jours et de la fermeture des frontières. Outre l’urgence sanitaire, le choc économique provoqué par la COVID-19 affecte fortement les moyens de subsistance, en particulier chez les femmes et les enfants.
La Coordonnatrice résidente, Mme Nardos Bekele-Thomas, a dit qu’elle était encouragée par le message constant du Gouvernement selon lequel les mesures de relèvement à la COVID-19 inaugurerait un mode de développement différent, en se concentrant davantage sur l’inclusion, afin de s’assurer que personne ne soit laissé de côté.
Kenya
L’équipe de l’ONU au Kenya appui la réponse du Gouvernement depuis avant même la confirmation du premier cas de COVID-19.
Elle a déployé plus de 80 membres du son personnel et de volontaires pour appuyer la réponse du Gouvernement, notamment en matière de communication de crise.
Le Coordonnateur résident, M. Siddharth Chatterjee, dirige la réponse globale de l’ONU dans les domaines de la santé et de l’aide humanitaire et socioéconomique pour appuyer les efforts du Gouvernement.
Le Haut-Commissariat aux droits de l’homme, a établi un partenariat avec les centres de justice sociale pour suivre l’impact des installations de fortune sur plus de 1 500 ménages répartis dans huit comtés du Kenya.
Le Programme commun des Nations Unies sur le VIH/sida (ONUSIDA) et le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) appuient les ONG kényanes pour veiller à ce que la réponse du Kenya soit fortement axée sur les droits de l’homme.
De son côté, ONU-Habitat, en partenariat avec le Canada et la Norvège, met en place des installations de lavage des mains dans les établissements informels et les bidonvilles de Nairobi. L’UNICEF a également distribué des milliers de fournitures essentielles pour la prévention et le contrôle des infections, tandis que l’UNESCO forme des journalistes pour prévenir la propagation de la désinformation et de la discrimination.
Soudan
Au Soudan, l’ONU et ses partenaires appuient les efforts déployés par le Gouvernement pour faire face au virus, notamment en ce qui concerne les tests de dépistage, l’objectif étant d’effectuer 600 dépistages au quotidien. L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a formé 50 personnels de laboratoire sur le prélèvement d’échantillon, les transports et le dépistage et a également fournit des équipements de protection individuelle.
L’ONU et ses partenaires se mobilisent également pour transmettre des informations sur la pandémie, des conseils étant notamment envoyé à plus de 13,5 millions d’utilisateurs de téléphone mobile chaque jour.
Outre la réponse à la COVID-19, les organisations humanitaires se mobilisent également pour faire face à des urgences liées au conflit et aux catastrophes naturelles en livrant des vivres à quelques deux millions de personnes. Le plan de préparation et d’intervention COVID-19 du Soudan vise à lever 47 millions de dollars au cours des trois prochains mois.
Ukraine
En Ukraine, l’ONU et ses partenaires humanitaires appuient la riposte dirigée par le Gouvernement face à la pandémie en renforçant les laboratoires, la capacité de détection et les réseaux nationaux et régionaux. La pandémie de COVID-19 a perturbé des activités économiques limitées dans l’est de l’Ukraine, déjà dévasté par plus de six années de conflit armé.
L’appui fourni par l’ONU et ses partenaires humanitaires porte notamment sur la fourniture d’équipements de protection individuelle et de kits de dépistage, y compris dans les zones touchées par le conflit des deux côtés de la ligne de contact.
La capacité d’organiser des convois d’aide humanitaire via la ligne de contact reste limitée et l’ONU continue de plaider pour un accès sans entrave aux populations touchées par le conflit des deux côtés de la ligne de contact. Un plan COVID-19 pour l’Ukraine cherche à lever 69 millions de dollars pour fournir une aide vitale à plus de 2 millions de personnes jusqu’à la fin de l’année.
Kosovo
Le Représentant spécial du Secrétaire général pour le Kosovo et Chef de la Mission d’administration intérimaire des Nations Unies au Kosovo (MINUK), M. Zahir Tanin, a fait part de ses préoccupations concernant l’augmentation, ces dernières semaines, du nombre d’incidents signalés contre des communautés non-majoritaires. Il s’agit notamment d’incendies criminels et de graffitis intimidants.
M. Tanin a exhorté les autorités du Kosovo à réagir rapidement, à trouver les auteurs et à décourager publiquement de tels actes. Il a appelé tous les membres de la société à garder à l’esprit les circonstances fragiles auxquelles le Kosovo est confronté pendant la pandémie en cours et a souligné la nécessité de promouvoir l’unité et la solidarité.
Liban
La Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL) a indiqué qu’elle avait fait don, la semaine dernière, d’équipement de protection individuelle et d’autres fournitures médicales à des centres sociaux et médicaux situés à Al Qala et dans d’autres parties du sud-ouest du Liban. La FINUL indique qu’elle a également aidé à la mise en place d’une salle de triage préfabriquée à l’hôpital gouvernemental de Tibnine pour vérifier les patients présentant des symptômes de la COVID-19.
Les Casques bleus ont également fait don de médicaments vétérinaires aux bergers et aux agriculteurs de 13 villages du sud-est du Liban.
Couche d’Ozone
L’Organisation météorologique mondiale (OMM) a indiqué aujourd’hui que l’appauvrissement de la couche d’ozone avait atteint, ce printemps, des niveaux sans précédent dans certaines parties de l’Arctique.
La dernière fois qu’un tel appauvrissement de la couche d’ozone a été observé dans cette région, remonte au printemps 2011.
Selon l’OMM, cela montre que la stratosphère arctique continue d’être vulnérable aux substances appauvrissant la couche d’ozone qui sont liées aux activités humaines. Elle a ajouté que cet appauvrissement aurait été encore pire sans le Protocole de Montréal qui a conduit à l’élimination progressive de substances telles que les chlorofluorocarbones(CFC).
Journée mondiale de la liberté de la presse
La Journée mondiale de la liberté de la presse sera célébrée dimanche avec pour thème, cette année, « Journalisme sans crainte, ni complaisance ». Dans son message, le Secrétaire général a déclaré que les journalistes et les travailleurs des médias sont essentiels pour nous aider à prendre des décisions éclairées et que, alors que le monde combat la pandémie de COVID-19, ces décisions peuvent faire la différence entre la vie et la mort.
« La presse fournit l’antidote: des informations et des analyses vérifiées, scientifiques et fondées sur des faits », a-t-il déclaré, tout en appelant les gouvernements, et d’autres, à garantir que les journalistes puissent faire leur travail pendant la pandémie et au-delà.
L’UNESCO organise un événement gratuit, la conférence ‘Difference Day’ 2020, qui sera diffusée en ligne dimanche pour marquer la Journée. Du 4 au 6 mai, il y aura plusieurs webinaires et discussions en ligne sur diverses plates-formes de médias sociaux. Les détails sont disponibles sur le site de l’UNESCO.
Condoléances
L’ONU pleure le décès d’Augustine Mahiga. Le Secrétaire général adresse ses plus sincères condoléances au Gouvernement et au peuple tanzaniens ainsi qu’à la famille de feu le Ministre.
Augustine Mahiga, un homme d’État accompli et un diplomate engagé qui a servi l’ONU en tant que Représentant spécial et Chef de la mission des Nations Unies en Somalie de 2010 à 2013. Il a joué un rôle fondamental dans l’avancement de la construction de l’État en Somalie, notamment en aidant à finaliser la Constitution provisoire et en avançant les préparatifs électoraux.
Au moment de son décès, il était Ministre des affaires constitutionnelles et juridiques de la Tanzanie, et il avait précédemment exercé les fonctions de Ministre des affaires étrangères. Il a également été Représentant permanent de la Tanzanie auprès des Nations Unies de 2003 à 2010. L’ONU transmet ses condoléances à sa famille.