En cours au Siège de l'ONU

DBF200420

Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 20 avril 2020

(La version française du Point de presse quotidien
n’est pas un document officiel des Nations Unies
)

Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Stéphane Dujarric, Porte-parole de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:

Secrétaire général   

Cet après-midi, le Secrétaire général de l’ONU devait participer au Placencia Ambition Forum virtuel, organisé par l’Alliance des petits États insulaires (AOSIS).   L’événement montre que les efforts pour accroître l’action climatique sont toujours en cours, même pendant la pandémie actuelle.  

Dans son discours, le Secrétaire général soulignera que même si tous les yeux sont rivés sur le virus, nous ne devons pas perdre de vue les changements climatiques, car leurs effets se font toujours ressentir dans le monde, comme cela a récemment été le cas dans le Pacifique Sud qui a été touché par le cyclone Harold.  

Le Secrétaire général soulignera que le moment n’est pas venu de battre en retraite, et que nous devons nous engager dès maintenant à mieux sortir de la pandémie pour assurer un avenir plus durable et plus résilient.  

Il réaffirmera également le soutien de l’ONU aux petits États insulaires et à leurs efforts pour tracer la voie en matière de durabilité.  

Samedi soir, le Secrétaire général a participé au concert «  Un monde uni: ensemble à la maison  », organisé par Global Citizen et l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).  

Dans son message, il a déclaré que pour surmonter la crise sanitaire actuelle, nous devons nous unir et penser aux plus vulnérables.   Il a également appelé le public à se joindre à l’appel à un cessez-le-feu mondial afin de se concentrer sur notre ennemi commun : le virus.  « Ensemble, nous allons vaincre ce virus et reconstruire un monde plus juste - en tant que citoyens du monde et Nations Unies », a-t-il déclaré.  

La Vice-Secrétaire générale, Mme Amina J. Mohammed, était également l’une des personnalités ayant pris la parole lors de l’événement.   Elle a dit que nous ne devons pas laisser personne de côté et accélérer notre course pour trouver un vaccin.   Elle a remercié les citoyens du monde entier pour leur solidarité et leur soutien au travail de sauvetage de l’OMS et de toute la famille des Nations Unies.  

Appel humanitaire conjoint

Les agences humanitaires de l’ONU et d’autres organisations humanitaires ont lancé aujourd’hui un appel conjoint à la communauté des donateurs pour qu’ils soutiennent de toute urgence le système mondial d’approvisionnement d’urgence avec un montant initial de 350 millions de dollars pour permettre une intensification rapide des services communs de logistique.  

Ces organisations ont indiqué que, dans les pays où les plus vulnérables du monde ont besoin d’aide humanitaire et de fournitures pour repousser la pandémie, l’annulation des vols et l’interruption des routes d’approvisionnement ont eu un impact particulièrement dur.   Il est dans l’intérêt de tous d’empêcher le virus de se propager de manière incontrôlée, de détruire des vies et des économies, et de continuer à faire le tour du monde.  

Pour acheminer plus de livraisons par les airs, le Programme alimentaire mondial (PAM), qui gère le service aérien humanitaire, est en train de mettre en place l’épine dorsale logistique essentielle qui permettra de sauver des vies et stopper la propagation du virus.   Le PAM a désormais un besoin urgent de fonds supplémentaires pour créer les nœuds de transport nécessaires, affréter des navires et fournir des avions pour le fret, ainsi que pour les agents de santé et les autres personnels essentiels.  

Tous les éléments du Plan mondial d’action humanitaire face à la COVID-19 de 2 milliards de dollars annoncé par le Secrétaire général sont cruciaux et nécessitent un financement continu, mais sans ces services logistiques communs, la réponse mondiale pourrait s’arrêter, ont déclaré ces organisations.   Ce n’est pas le moment de ralentir.   Personne n’est en sécurité tant que tout le monde ne l’est pas. 

Soixante-quinzième anniversaire des Nations Unies

En janvier dernier, dans le cadre de la célébration du soixante-quinzième anniversaire des Nations Unies, le Secrétaire général a lancé un exercice d’écoute pour recueillir les opinions du public sur les défis mondiaux et les solutions à y apporter.  Cet exercice s’est déroulé au cours d’une période de bouleversements qui se sont intensifiés en raison des effets dévastateurs de la COVID-19.  

Aujourd’hui, l’équipe «  UN75  » a publié les conclusions préliminaires du premier lot de données issues de 186 pays, donnant un aperçu des espoirs et des craintes de la population pour l’avenir de l’humanité, une écrasante majorité s’accordant sur la nécessité d’une coopération mondiale pour gérer les défis mondiaux.  

Environ 95% des personnes interrogées ont convenu de la nécessité pour les pays de travailler ensemble pour gérer les tendances mondiales, avec une légère augmentation à partir de fin février, alors que la COVID-19 commençait à  se propager dans le monde.   

Le climat et l’environnement sont en tête de liste des problèmes qui, selon les sondés, affecteront le plus l’avenir de l’humanité, avec plus du double des réponses que tout autre problème mentionné.  

Les cinq principales priorités futures qui se sont dégagées de l’enquête étaient: la protection de l’environnement; la protection des droits de l’homme; la réduction des conflits; l’égalité d’accès aux services de base; et la fin des discriminations. 

À ce jour, plus de 60 000 personnes ont répondu à l’enquête UN75, qui prend une minute à compléter, et plus de 330 dialogues axés sur l’avenir ont eu lieu dans 87 pays.   Le rapport publié aujourd’hui est basé sur des données collectées entre le 1er janvier et le 24 mars 2020.    

Semaine européenne d’immunisation

Dans une déclaration conjointe pour marquer le début de la Semaine européenne de la vaccination 2020, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et l’UNICEF ont noté que le besoin urgent d’un vaccin contre la COVID-19 souligne le rôle central que joue la vaccination dans la protection des vies et des économies.  

L’OMS et l’UNICEF ont également souligné que les programmes nationaux de vaccination de routine sont plus importants que jamais.  

En 2018, environ 527 000 enfants ont manqué leur première dose de vaccin contre la rougeole dans la région européenne de l’OMS.   Un an plus tard, en 2019, le virus de la rougeole a révélé des écarts d’immunité en Europe, infectant plus de 100 000 personnes dans tous les groupes d’âge.  

Les agences de l’ONU ont ajouté que si les mesures locales de réponse à la COVID-19 provoquent des interruptions temporaires des services de vaccination de routine, les pays devraient prévoir de reprendre les services de vaccination le plus rapidement possible une fois la situation stabilisée.  

Communiqué conjoint UNICEF et HCR   

 Dans un communiqué conjoint, les dirigeants de l’UNICEF et du Haut-Commissariat pour les réfugiés (HCR) ont prévenu, aujourd’hui, que des millions d’enfants à travers le monde ont dû fuir leur domicile et traverser des frontières en raison de conflits, violences et autres formes de préjudices.   Cela inclut 12,7 millions de réfugiés et 1,1 million de demandeurs d’asile.  

 Avec la rapide propagation de la pandémie, le HCR et le UNICEF préviennent que les besoins des enfants réfugies sont devenus plus criants.   Répondre à leurs besoins est déterminant pour préserver à la fois leur bien-être aujourd’hui et leur potentiel futur.  

Le communiqué souligne que les enfants déplacés figurent parmi les individus ayant le moins accès à des services de prévention, de dépistage, de traitement et autres soutiens essentiels.   De plus, l’épidémie et les mesures de confinement risquent d’avoir des conséquences négatives sur leurs sécurité et leur éducation. L’UNICEF et le HCR se sont engagés à travailler ensemble pour transformer la qualité de vie des enfants réfugiés et de leurs familles en doublant le nombre d’enfants réfugiés ou rapatriés ayant accès à l’éducation; en leur assurant un accès à des services d’eau et d’assainissement propres, durables et écologiques; en répondant aux inquiétudes en matière de protection ; en veillant à la qualité des services dédiés aux enfants; et en identifiant les barrières à leur inclusion dans les systèmes nationaux.  

Plateforme d’apprentissage mondiale

UNICEF et Microsoft ont annoncé aujourd’hui l’élargissement d’une plateforme mondiale d’apprentissage pour aider les enfants à poursuivre leur éducation depuis la maison durant la pandémie.     Le programme, appelé Learning Passport (passeport d’apprentissage), a été conçu à l’origine pour servir d’appui à l’éducation pour les enfants déplacés ou réfugiés par le biais d’une plateforme numérique d’apprentissage à distance.  

Ce projet, qui devait être lancé cette année en tant que programme pilote, a été adapté pour être rendu disponible dans tous les pays avec un programme de cours qui peut être enseigné en ligne.   

Le Timor-Leste, l’Ukraine et le Kosovo seront les premiers à bénéficier de cet enseignement en ligne diffusé par Learning Passport.   Le contenu disponible pour les enfants inclut des livres en ligne, des vidéos et des soutiens supplémentaires pour les parents d’enfants ayant des difficultés d’apprentissage. 

Selon les dernières données de l’UNESCO, plus de 1,5 milliard d’élèves sont touchés par les fermetures d’écoles dans 190 pays.     

Femmes et filles déplacées et apatrides  

Le Haut-Commissariat pour les réfugiés (HCR) a alerté, aujourd’hui, que les femmes et filles déplacées et apatrides encourent un risque élevé de violence sexiste dans le cadre de la pandémie de COVID-19. 

  Les politiques de confinement, de verrouillage et de quarantaine adoptées à travers le monde ont conduit à la restriction de mouvements et à la réduction d’accès aux services de soutien et de santé, exacerbant ainsi les risques de violence de la part du partenaire intime.   Le HCR souligne que des femmes sans pièces d’identité ou ayant perdu leurs moyens de subsistance précaires risquent d’être forcées à des activités sexuelles de subsistance ou des mariages précoces par leur famille.

Ambassadeurs de bonne volonté du FIDA

  Le Fonds international de développement agricole (FIDA) a annoncé aujourd’hui que l’acteur, cinéaste et militant humanitaire Idris Elba et l’actrice, mannequin et militante Sabrina Elba ont été nommés ambassadeurs de bonne volonté.  

Idris et Sabrina Elba ont lancé aujourd’hui, au nom du FIDA, un nouveau fonds mondial de secours face à l’épidémie de coronavirus.  Doté d’un capital de lancement de 40 millions de dollars provenant du FIDA, le Mécanisme de relance en faveur des populations rurales pauvres vise à mobiliser au moins 200 millions de dollars supplémentaires afin de limiter les répercussions économiques de l’épidémie de COVID-19 qui pourraient déclencher des famines et des crises alimentaires dans le monde.  

 Cette initiative fait partie de l’appel du Secrétaire général pour des actions urgentes et coordonnées à travers le système de l’ONU. 

L’objectif est d’aider les petits exploitants et producteurs ruraux à continuer de cultiver leurs récoltes, préserver leurs exploitations et maintenir l’accès aux services financiers et aux marchés alors que leurs pays se confinent et limitent les mouvements.  

Près de 80% des personnes les plus pauvres et la plupart des personnes les plus touchées par la faim dans le monde vivent dans les zones rurales.  

Syrie

 L’ONU continue d’être très préoccupée par l’impact de l’épidémie de COVID-19 sur la population à travers la Syrie, où des millions de personnes sont vulnérables après neuf ans de guerre   

À ce jour, le Gouvernement syrien a confirmé un total de 39 cas de COVID-19, dont trois décès.   Cinq personnes ont été guéries du virus.   Alors que près de la moitié des infrastructures de santé syrienne existant avant le conflit sont hors service, que les infrastructures d’eau et d’assainissement sont endommagées dans de nombreuses parties du pays, et avec six millions de personnes déplacées –dont 1,4 million de personnes vivant dans des camps où d’autres sites de dernier ressort-  l’Organisation mondiale de la Santé (OMS)estime que la Syrie est à très haut risque face au virus .  

L’ONU intensifie ses efforts pour atténuer la propagation du virus, en se concentrant sur l’amélioration de la capacité de détecter, de diagnostiquer et de prévenir la propagation du virus dans la mesure du possible, ainsi que pour assurer une surveillance adéquate des points d’entrée et fournir des équipements de protection et une formation aux agents de santé. 

Nigéria

Au Nigéria, le Coordonnateur de l’action humanitaire et Coordonnateur résident dans le pays, M. Edward Kallon a dit sa profonde tristesse suite au décès de plusieurs personnes lors d’incendies qui ont eu lieu dans des camps de personnes déplacées à Borno.   

Il a indiqué que ces tragédies sont malheureusement survenues durant la saison sèche, quelques 15 cas d’incendies ayant été enregistrés dans des camps de déplacés depuis le début de l’année, affectant plus de 15 000 personnes. 

M. Kallon a aussi appelé à des mesures urgentes pour décongestionner les camps surpeuplés afin de réponde aux racines de ce problème.  Il a dit son inquiétude pour les 1,8 million de personnes déplacées et près de huit millions de personnes vulnérables dans les États de Borno, Adamawa et Yobe alors que le l’épidémie de COVID-19 se propage à travers le Nigéria. 

Ensemble, avec l’État et les autorités fédérales, l’ONU et ses partenaires œuvrent pour agrandir les camps de déplacés afin d’atténuer les risques d’incendies et la rapide propagation d’épidémies telle que celle de la COVID-19.   

Tchad

Au Tchad, où 33 cas de personnes atteintes par le virus ont été confirmés, le Coordonnateur résident de l’ONU a réitéré le soutien continu de l’ONU à toutes les étapes de la réponse à la pandémie, allant de la satisfaction des besoins de santé immédiats aux impacts économiques et sociaux à moyen et à long terme.  

L’équipe de l’ONU, dirigée par l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), travaille avec le Gouvernement pour fournir un appui immédiat afin de contenir la propagation du virus. 

L’équipe de l’ONU a aidé à l’achat d’urgence de laboratoires et d’autres équipements médicaux, ainsi qu’à la mise en place de sites d’isolement sûrs et à l’adaptation des structures de santé pour la gestion des cas.  L’OMS a formé du personnel médical au dépistage et à l’analyse des résultats des examens, ainsi que pour soigner les personnes atteintes de la COVID-19.

L’équipe de l’ONU a également formé des journalistes, des dirigeants communautaires et des chefs de tribus, et a fourni des ordinateurs et une connexion Internet aux équipes médicales chargées de la surveillance et de la recherche des contacts.  Jusqu’à présent, l’ONU a versé plus de 8 millions de dollars au niveau du pays, conformément au plan d’urgence du Gouvernement.  

Opérations de maintien de la paix 

La Mission des Nations Unies au Soudan du Sud (MINUSS) indique que certaines parties du pays connaissent une recrudescence inquiétante de la violence, marquée par des accrochages violents liés au vol de bétail et aux actes de vengeance. 

Selon les informations, au moins 90 personnes ont été tuées et 54 autres blessées ces dernières semaines, lors d’incidents dans les régions du Haut-Nil, de Jonglei et de Warrap. 

Les Casques bleus travaillent pour prévenir la violence grâce à des patrouille dirigées par des militaires, mais la MINUSS peine à accéder à certaines régions en raison des restrictions imposées à cause de la COVID-19. 

Les délais rencontrés dans la nomination de nouveaux gouverneurs et de commissaires de pays a également provoqué un vide de pouvoir au niveau local qui pourrait enhardir les auteurs de violence.  La MINUSS continuera de dialoguer avec les acteurs politiques et les dirigeants communautaires sur le terrain pour prévenir de nouvelles violences et encourager la réconciliation. 

La Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) a fourni un appui logistique et opérationnel en préparation de la tenue, hier, du deuxième tour des élections législatives.  Elle a également sécurisé les bureaux de vote le jour des élections. 

La MINUSMA signale qu’un certain nombre d’incidents sécuritaires se sont produits dans la région de Tombouctou.  De plus, plusieurs bureaux de vote dans la région de Mopti auraient manqué d’ouvrir en raison de l’insécurité. 

La Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA) a également répondu à plusieurs incidents affectant des civils dans trois endroits au cours du week-end.  Samedi, la MINUSCA indique qu’une de ses patrouilles a répondu à des accrochages opposant des groupes d’autodéfense dans le troisième district de Bangui, tandis que dans la préfecture de Vakaga, à environ 30 km au sud-ouest de Birao, les Casques bleus ont accru leurs patrouilles suite au meurtre signalé de trois civils de l’ethnie Goula.  Cet incident fait craindre des attaques de représailles. 

Enfin, à 15 km au sud de Kaga-Bandoro, dans la préfecture de Nana-Gribizi, des assaillants impliqués dans un vol se sont enfuis après l’intervention d’une patrouille conjointe de l’ONU et de l’Armée centrafricaine.  Aucune victime n’a été signalée. 

Malgré la pandémie de COVID-19, la MINUSCA reste déterminée à s’acquitter de son mandat de protection des civils. 

La Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL) a appelé, samedi, le Liban et Israël à faire preuve de retenue afin d’amortir les tensions le long de la Ligne bleue. 

Dans la soirée du 17 avril, les radars de la FINUL ont détecté le lancement de fusées éclairantes au-dessus de différentes parties de la Ligne bleue dans le sud du Liban.  Ces fusées éclairantes ont également été vues et signalées par les troupes de la FINUL sur le terrain. 

Des Casques bleus ont été déployés dans la zone et le Commandant de la FINUL, le général de division Stefano Del Co, s’est immédiatement entretenu avec les parties. 

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