Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 27 février 2020
(La version française du Point de presse quotidien n’est pas un document officiel des Nations Unies)
Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Stéphane Dujarric, Porte-parole de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:
Femmes et pouvoir
Le Secrétaire général prononcera, ce soir à 18 h 30, à Greenwich Village, une allocution sur le thème « Femmes et pouvoir ».
Syrie
Les opérations militaires en cours autour d’Edleb, où se concentrent plus d’un million de civils et où l’escalade pourrait facilement échapper à tout contrôle, soulignent la nécessité claire et urgente d’un cessez-le-feu immédiat et de mettre fin aux violations constantes du droit international humanitaire. Sans action urgente, le risque de conséquences encore plus catastrophiques augmente d’heure en heure.
À travers ses contacts permanents, le Secrétaire général poursuit ses efforts pour exhorter les parties à atteindre ces objectifs, à mettre fin aux souffrances des civils et à garantir l’acheminement d’une aide humanitaire vitale.
La Sous-Secrétaire générale aux affaires humanitaires, Mme Ursula Mueller, a informé, ce matin, le Conseil de sécurité des modalités transfrontières d’acheminement de l’aide. Elle a déclaré que celles-ci demeurent absolument cruciales dans notre réponse à la situation dans le nord-ouest de la Syrie. La population d’Edleb ne peut être assistée par d’autres moyens. Comme le Secrétaire général, Mme Mueller a insisté sur le rôle d’appui du Conseil aux efforts humanitaires.
Elle a également informé le Conseil de sécurité du rapport du Secrétaire général sur l’accès humanitaire dans le nord-est, qui dit que, pour que tous les besoins humanitaires soient satisfaits, le Gouvernement syrien devrait faciliter un accès plus large au nord-est de la Syrie, en particulier pour l’assistance médicale.
Mme Mueller a fait écho à l’appel du Secrétaire général en faveur d’un cessez-le-feu immédiat et pour que soit mis un terme à la catastrophe humanitaire et à l’escalade incontrôlable.
Mme Henrietta Fore, Directrice exécutive du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), a aussi informé les membres du Conseil des conséquences sur les enfants de l’escalade dans le nord-ouest de la Syrie. Elle a affirmé que l’UNICEF a entendu parler, ces derniers jours, de cas d’enfants qui meurent de froid. Elle a ajouté qu’environ 180 écoles sont fermées, tandis que l’accès aux soins de santé est presque inexistant.
Lors de la réunion aujourd’hui du Groupe de travail sur l’accès humanitaire à Genève, le Conseiller principal de l’Administrateur pour les affaires humanitaires, Mme Najat Rochdi, a exprimé sa profonde inquiétude face au nombre croissant de morts chez les civils et au nombre sans précédent de personnes déplacées dans le nord-ouest du pays.
COVID-19
Le Directeur général de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), le docteur Tedros Adhanom Ghebreyesus, a déclaré qu’au cours de ces deux derniers jours, il y avait moins de nouveaux cas répertoriés en Chine que dans le reste du monde.
Nous sommes à un moment crucial, a-t-il dit, alors qu’il exhortait les pays à ne pas manquer leur occasion de contenir le virus. Des mesures précoces agressives peuvent empêcher la transmission avant que le virus ne gagne du terrain, a-t-il ajouté.
Il a appelé chaque pays à être prêt à faire des détections précoces des cas, à isoler les patients, à retrouver les personnes qui ont été en contact avec les malades, à fournir des soins de qualité, à prévenir les épidémies en milieu hospitalier ainsi que la transmission communautaire.
L’OMS fournit les outils pour les aider à se préparer. Des trousses d’analyse ont été envoyées dans 57 pays et des équipements de protection individuelle à 85 pays qui en avaient besoin.
L’OMS a également formé plus 80 000 agents sanitaires dans plusieurs langues grâce à des cours en ligne, et a publié des directives opérationnelles avec des mesures concrètes que les pays peuvent prendre dans les huit domaines clefs pour prévenir, détecter et gérer les cas.
À Genève, la Haute-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Mme Michelle Bachelet, a exprimé ses préoccupations concernant le COVID-19. Elle a déclaré que pour lutter efficacement contre le virus, les mesures de santé publique devraient être mises en œuvre sans discrimination d’aucune sorte, en mettant l’accent sur la transparence et l’information pour autonomiser les populations.
La quarantaine doit être proportionnelle au risque, limitée dans le temps et sûre, tandis que les droits des personnes en quarantaine doivent être protégés.
Yémen
Le Bureau de l’Envoyé spécial pour le Yémen, M. Martin Griffiths, a informé que la réunion consultative de deux jours avec des personnalités politiques et publiques yéménites en Jordanie était terminée. La réunion, qui s’est tenue à Amman, a réuni un groupe diversifié de parties prenantes yéménites, hommes et femmes, pour discuter des perspectives de reprise du processus politique officiel. Les discussions ont notamment porté sur les obstacles à la reprise du processus de paix et les possibilités de faire avancer ce processus.
M. Griffiths a dit qu’il était encourageant d’entendre les participants dire que nous partageons la même vision de la paix au Yémen, et que nous convenons tous que la paix durable n’est possible que par une solution inclusive, globale et négociée. Il a déclaré que les réunions consultatives continueront à inciter au dialogue constructif dans le but de rapprocher les Yéménites de la paix et de la prospérité.
Moyen-Orient
Le Coordonnateur spécial pour le processus de paix au Moyen-Orient, M. Nickolay Mladenov, s’est dit très préoccupé par les récentes annonces d’Israël concernant l’avancement de la construction de colonies dans un certain nombre de régions de la Cisjordanie occupée.
Il a déclaré que toutes les colonies sont illégales en vertu du droit international et qu’elles demeurent un obstacle important à la paix.
M. Mladenov a exhorté les autorités israéliennes à s’abstenir de telles actions unilatérales, qui alimentent l’instabilité et érodent davantage les perspectives de reprise des négociations palestino-israéliennes sur la base des résolutions pertinentes de l’ONU, du droit international et des accords bilatéraux.
Criquets
Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) a déclaré que les criquets continuent de se propager dans toute l’Afrique de l’Est avec neuf pays désormais touchés: Éthiopie, Kenya, Somalie, Soudan du Sud, Érythrée, Djibouti, République-Unies de Tanzanie, Ouganda, ainsi que la République démocratique du Congo où un petit essaim est arrivé.
De plus, il y a eu récemment d’importants mouvements d’essaims dans le golfe Persique. Des centaines de milliers d’hectares, y compris les terres cultivées et les pâturages, ont déjà été touchés par la vaste reproduction en cours.
L’OCHA prévient que des jeunes essaims, le stade le plus vorace de développement acridien, émergeront au début de la prochaine saison des pluies, qui est la plus importante saison de semis pour certains des pays les plus touchés et à risque en Afrique de l’Est.
Le Bureau a en outre déclaré qu’une réponse forte sera nécessaire et qu’il faut notamment un soutien précoce des gouvernements et des partenaires humanitaires aux agriculteurs et aux éleveurs affectés pour répondre à leurs besoins immédiats et leur permettre de reprendre rapidement leurs moyens de subsistance.
L’Organisation mondiale pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a augmenté son appel à l’aide à 138 millions de dollars, pour couvrir les énormes besoins et pour aider des pays supplémentaires. Jusqu’à présent, les promesses de dons atteignent la somme de 52 millions de dollars.
Soudan du Sud
L’UNICEF a déclaré aujourd’hui que 15 enfants enrôlés par des groupes armés et des forces armées ont été libérés. Les garçons avaient été faits prisonniers de guerre l’année dernière lors d’affrontements dans le nord du pays.
La libération intervient un peu plus de deux semaines après la signature par le Gouvernement d’un plan d’action élargi qui comprend des dispositions formelles pour mettre fin et prévenir toutes les violations graves contre les enfants.
Organe international de contrôle des stupéfiants
L’Organe international de contrôle des stupéfiants (OICS) a appelé à se focaliser davantage sur l’amélioration des services de prévention et de traitement de la toxicomanie chez les jeunes. L’Organe a cité un rapport de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) selon lequel la consommation de substances la plus élevée est chez les jeunes, le cannabis étant la substance la plus utilisée.
L’ONUDC estime qu’en 2016, la consommation de cannabis a touché 5,6% de jeunes âgés de 15 à 16 ans, soit près de 14 millions de jeunes, avec des taux qui varient selon la région.
Budget
L’Allemagne et les États fédérés de Micronésie ont payé la totalité de leur contribution au budget de l’Organisation. Cela porte à 56 le nombre d’États Membres qui ont payé l’intégralité de leur quote-part pour 2020.