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Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 15 avril 2020

(La version française du Point de presse quotidien n’est pas un document officiel des Nations Unies)

Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Stéphane Dujarric, Porte-parole de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:

Secrétaire général

Dans une déclaration publiée hier soir, le Secrétaire général a réitéré sa conviction que l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) doit être soutenue, parce qu’elle est absolument essentielle aux efforts mondiaux pour gagner la guerre contre la COVID-19.

Il a également précisé une fois de plus qu’une fois que nous aurons enfin tourné la page sur cette épidémie, nous devrons prendre le temps de regarder en arrière et d’essayer de comprendre comment une telle maladie est apparue et a répandu si rapidement la dévastation dans le monde, mais aussi comment toutes les personnes concernées ont réagi à la crise.  Ce moment n’est pas encore arrivé, a déclaré le Secrétaire général.

Et ce n’est non plus le moment de réduire les ressources de l’Organisation mondiale de la Santé ni de toute autre organisation humanitaire impliquée dans la lutte contre le virus. 

Comme le Secrétaire général l’a dit auparavant, l’heure est à l’unité et au travail collectif et solidaire de la communauté internationale pour stopper ce virus et ses conséquences bouleversantes.

Groupe des États d’Afrique

Dans le cadre de ses réunions d’information régulières avec les groupes d’États Membres, le Secrétaire général a rencontré aujourd’hui les membres du Groupe des États d’Afrique.  Il leur a fait remarquer que la crise actuelle de la pandémie a des implications de grande envergure et a souligné que les Nations Unies et les pays africains travaillent ensemble sur de nombreux défis et préoccupations du moment.

Rapport sur les enfants et la COVID-19

Le Secrétaire général lancera demain un rapport sur l’impact de la pandémie sur les enfants.  Le rapport sera distribué aujourd’hui mais sera sous embargo jusqu’à demain.

Libye

La Mission d’appui des Nations Unies en Libye (MANUL) est alarmée par l’escalade de la violence qui se poursuit en Libye, en particulier par l’intensification des combats, ces derniers jours, faisant des victimes civiles et risquant de provoquer de nouvelles vagues de déplacements.

La Mission prend note, avec une vive préoccupation, d’informations faisant état d’attaques contre des civils et d’allégations de violations des droits de l’homme dans des villes côtières de l’ouest récemment saisies par les forces du Gouvernement d’entente nationale.

La Mission condamne également les forces de l’Armée nationale libyenne (ANL) qui ont bombardé aveuglément Tripoli avec des roquettes, dont beaucoup ont atterri sur des quartiers civils, faisant des victimes.

La MANUL prévient que les actes de vengeance ne feront qu’aggraver le conflit et mener à un cycle de vengeance qui menace le tissu social en Libye.  La Mission appelle les parties au conflit à la désescalade, à endiguer les provocations et à respecter immédiatement les appels répétés du Secrétaire général et des partenaires internationaux en faveur d’une pause humanitaire.

La Libye a signalé 35 cas de COVID-19 et un décès.  Le pays court un risque élevé de propagation de la maladie en raison du conflit prolongé, de l’insécurité persistante et, bien entendu, d’un système de santé insuffisant.

Par ailleurs, après l’incident relatif à un groupe armé qui a coupé l’eau pendant une semaine, affectant plus de deux millions de personnes, l’eau revient progressivement à Tripoli et dans d’autres parties de la région ouest de la Libye.

COVID-19 et enfants

Un certain nombre d’agences des Nations Unies -dont l’UNICEF et l’OMS- ainsi que des partenaires ont déclaré aujourd’hui que des millions d’enfants courent un risque accru de pâtir du confinement dû à la pandémie du fait qu’ils ont de plus en plus recours à Internet.

Plus de 1,5 milliard d’enfants et de jeunes ont été affectés par les fermetures d’école à travers le monde, et nombre de ces élèves sont maintenant en ligne pour suivre les cours ainsi que pour leur vie sociale.

Passer plus de temps sur les plateformes virtuelles peut rendre les enfants vulnérables à l’exploitation sexuelle et aux influences en ligne, et cela peut également les exposer à des contenus potentiellement dangereux et violents ainsi qu’à un risque accru de cyberharcèlement. 

Une nouvelle note technique exhorte les gouvernements, les industries des technologies de l’information et des communications (TIC), les éducateurs et les parents à être vigilants, à prendre des mesures urgentes pour atténuer les risques potentiels et garantir que les expériences en ligne des enfants soient sûres et positives pendant l’épidémie de COVID-19.

COVID-19 / Afrique/Amérique latine

Le Département des affaires économiques et sociales a averti, aujourd’hui, que de nombreuses économies tributaires des produits de base en Afrique et en Amérique latine seront probablement confrontées à une crise économique avant même d’être directement affectées par la COVID-19, ce qui limitera d’autant plus leur capacité à gérer une crise sanitaire. 

La nouvelle note du Département souligne que des mesures doivent être prises dès maintenant pour éviter une crise d’ampleur de la dette.  Ces économies sont aujourd’hui dans une situation budgétaire nettement plus dégradée qu’en 2009 lorsqu’elles ont été frappées par la crise financière mondiale, rendant très difficiles l’emprunt extérieur et le financement de mesures conséquentes de relance budgétaire.  La note souligne que la communauté internationale devrait aider les exportateurs de produits de base très endettés afin de réduire la probabilité d’une crise de la dette, notamment par l’intermédiaire de la tolérance et du statu quo.

COVID-19 / Amérique latine/Droits de l’homme

La Haut-Commissaire aux droits de l’homme, Mme Michelle Bachelet, a exhorté, aujourd’hui, les pays d’Amérique latine, et partout dans le monde, à rouvrir leurs frontières pour leurs ressortissants bloqués à l’étranger, dont beaucoup ont peu ou pas accès aux soins de santé.  Cet appel fait suite à la situation d’impasse, longue de plusieurs semaines, qui s’est posée à la frontière entre la Bolivie et le Chili le mois dernier, lorsque la Bolivie a fermé ses frontières, privant nombre de ses ressortissants travaillant à l’étranger de la possibilité de retourner dans leur propre pays. 

Mme Bachelet a déclaré qu’en vertu du droit international, tout individu a le droit de rentrer chez lui, y compris lors d’une pandémie, et a exhorté les États à faire tout leur possible pour assurer le retour sûr, digne et volontaire de leurs ressortissants, ainsi que leur réintégration durable. 

Elle a également salué la coopération et les mesures prises par le Chili et la Bolivie pour sortir de cette impasse.  L’ONU aide les autorités locales au Chili à fournir équipements et services de base aux migrants de retour, ainsi qu’à évaluer leurs besoins et promouvoir leur protection. 

COVID-19 / Inde

En Inde, l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) a déclaré qu’elle travaillerait avec le Ministère de la santé et du bien-être familial afin de mettre à profit les stratégies qui ont permis au pays de vaincre la polio dans la riposte face à l’épidémie de COVID-19.  L’Inde a éliminé la polio en 2014.  Le réseau national de surveillance de la polio de l’OMS sera mobilisé pour renforcer la surveillance de la COVID-19, tandis que le personnel de terrain de l’OMS continuera d’appuyer les campagnes de vaccination et d’élimination de la tuberculose et autres maladies. 

COVID-19 / Myanmar

Le personnel de l’ONU au Myanmar, en collaboration avec des partenaires nationaux et internationaux, appuie les autorités sanitaires et renforce les efforts en vue de prévenir et de contrôler l’épidémie de COVID-19 et d’améliorer l’accès aux soins de santé dans les situations de besoin humanitaire. 

L’ONU se focalise sur les communautés vulnérables et le personnel de santé de première ligne.  Le Fonds humanitaire pour le Myanmar a mobilisé la première tranche de réserve de 2 millions de dollars pour soutenir une réponse coordonnée pour les personnes déplacées et autres personnes vulnérables touchées par la crise dans les États chin, rakhine, kachin, shan et kayin. 

L’équipe de l’ONU au Myanmar, ainsi que les autorités nationales, ont également mobilisé les fonds pour l’achat du matériel médical nécessaire à la conduite de 20 000 tests de dépistage de la COVID-19.  Cette semaine, l’ONU fournira également les équipements de protection personnelle indispensables, dont 150 000 gants et 500 000 masques chirurgicaux.  Ils seront remis au Ministère de la santé pour soutenir le personnel de santé de première ligne. 

COVID-19 / Liban

Les Casques bleus fournissent des équipements médicaux et de protection personnelle à leurs communautés d’accueil dans le sud du Liban dans le cadre de leurs efforts collectifs pour contenir la propagation du virus de la COVID-19.

Les Casques bleus espagnols, français et ghanéens de la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL) ont distribué ces articles essentiels dans leur zone de responsabilité respective, hier.

L’appui continu de la FINUL aux communautés locales est égalé par les importantes mesures de précaution mises en place par la Force depuis le début de l’irruption afin de prévenir toute propagation de la pandémie.  La FINUL cherche à améliorer les capacités et renforcer les efforts pour prévenir la prolifération de ce virus extrêmement contagieux.

COVID-19 / Nigéria

Le personnel de l’ONU au Nigéria indique qu’une livraison de ventilateurs et d’autres fournitures médicales essentielles procurés par l’ONU dans le pays est arrivé hier.

Cette livraison, la première d’une série, contient également des fournitures de protection personnelle qui seront distribuées dans l’ensemble du Nigéria aux centres de soins qui en ont besoin.

Le Coordonnateur résident de l’ONU, M. Edward Kallon, a indiqué que l’ONU au Nigéria mobilise activement des ressources afin d’appuyer la stratégie élaborée par le Gouvernement pour contenir le virus et prendre correctement soin des malades.

À dater du 13 avril, il y avait 343 cas confirmés au Nigéria, dont 91 patients qui ont reçu leur congé et 10 décès.

Ebola / RDC

Vendredi dernier, 54 jours s’étaient écoulés sans qu’aucun cas confirmé d’Ebola n’ait été signalé en République démocratique du Congo (RDC).  Quarante jours s’étaient écoulés après que le dernier cas avéré de maladie à virus Ebola ait eu un résultat négatif au test et quitté le centre de traitement.  Les autorités étaient à quelques jours d’être en mesure de déclarer la fin de l’irruption.

Cependant, depuis vendredi, trois nouveaux cas ont été confirmés, dont deux personnes qui sont décédées.  Il est probable que d’autres cas seront décelés.

À Genève, le Comité d’urgence du Règlement sanitaire international (2005) ‎concernant la maladie à virus Ebola en République démocratique du Congo (RDC) de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) s’est réuni pour la cinquième fois hier, et a conclu que la flambée de maladie à virus Ebola en RDC demeurait une urgence de santé publique de portée internationale. 

Le Directeur général de l’OMS a réitéré que d’immenses progrès ont été faits dans la maîtrise de cette flambée alors que les conditions sont très difficiles, mais que le travail des équipes médicales sur le terrain n’est pas achevé.

Le Comité a noté qu’outre l’insécurité, la pandémie de COVID-19 rendait plus difficile encore une opération déjà complexe.

RDC / Violence en Ituri

Depuis le début du mois d’avril, la population de la province d’Ituri, en République démocratique du Congo (RDC), a été victime d’une nouvelle hausse de la violence.

En début de journée, la Représentante spéciale du Secrétaire général et Chef de la Mission pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO), Mme Leila Zerrougui, a condamné les tueries qui ont été perpétrées dans le territoire Djugu de la province.  La population de cette région fait face à une violence particulièrement brutale et odieuse, a-t-elle indiqué, y compris des meurtres, des pillages et des incendies criminels.

Les Casques bleus renforcent leur présence dans les zones les plus touchées par la violence, en appui à l’armée congolaise.  Ils augmentent également leurs patrouilles ainsi que leurs opérations de dissuasion et leurs vols de reconnaissance pour localiser les combattants armés.

La Représentante spéciale a également fait part de ses préoccupations concernant la circulation, dans la région, de désinformations qui visent à saper le travail et l’impartialité de l’ONU.

Alors que la population congolaise fait face à de nombreuses menaces à sa santé et sa sécurité, Mme Zerrougui a appelé à faire preuve d’unité pour protéger les plus vulnérables.

Grèce

L’Organisation internationale pour les migrations (OIM), le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) et l’UNICEF ont salué, aujourd’hui, la relocalisation, au Luxembourg, de 12 enfants demandeurs d’asile non accompagnés qui étaient en Grèce.

L’Allemagne est également en train de procéder à la relocalisation d’un groupe d’enfants non accompagnés qui devraient arriver ce week-end depuis la Grèce.

Il s’agit des premières relocalisations effectuées dans le cadre d’une initiative adoptée par l’Union européenne à l’intention de 1 600 enfants non accompagnés et à laquelle huit États membres se sont engagés à participer.

L’OIM, le HCR et UNICEF ont souligné que les progrès accomplis sont conformes à l’intérêt des enfants, tiennent compte de leurs besoins de protection internationale et des liens familiaux existants.

Début avril, plus de 5 200 enfants non accompagnés et séparés se trouvaient en Grèce, lesquels avaient un besoin urgent de solutions durables, notamment l’enregistrement accéléré, le regroupement familial et la réinstallation.

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.