Quarante et unième session -    
1re & 2e séances – matin & après-midi
PI/2256

Comité de l’information: un Département rebaptisé pour permettre à l’ONU de communiquer de manière « moderne, souple et globale »

« Plus que toute chose », le nouveau nom du Département de la communication globale réaffirme la volonté de garantir « qu’une culture de la communication et de la transparence doit prévaloir à tous les niveaux de l’Organisation, afin de pleinement informer les peuples du monde sur les objectifs et activités de l’ONU ».  Voilà le message fort que la Secrétaire générale adjointe à la communication globale, Mme Alison Smale, a lancé au Comité de l’information qui entamait, aujourd’hui, les travaux de sa quarante et unième session.

S’exprimant tour à tour en français, en anglais et en russe, elle a notamment expliqué que ce nouveau nom reflète la réforme que le Département est en train de mener à bien avec pour objectif de garantir qu’il puisse communiquer chaque jour de manière « moderne, souple et globale ».  

« Nous communiquons globalement lorsque nous trouvons de nouveaux moyens d’accroître l’audience et de créer un nouveau contenu qui renforce l’appui à l’ONU et à ses travaux », a lancé Mme Smale.  « Mais avant tout, a-t-elle souligné, nous cherchons à nous orienter vers une culture où les silos sont brisés afin de pouvoir identifier plus rapidement et de manière plus effective les problèmes et de réfléchir ensemble à des solutions pratiques. »

À une époque où les ressources sont limitées, la nouvelle approche du Département est axée sur les données en vue de mesurer et évaluer l’impact de ses produits, la refonte du site Web de l’ONU est en cours et le DCG élargit ses partenariats pour mobiliser des ressources extrabudgétaires dans des domaines clefs.  Les médias sociaux constituent en outre une part de plus en plus importante de la production numérique du DCG, ce que Mme Smale a justifié par le fait qu’ils permettent au Département de se connecter aux publics du monde entier et en particulier avec les jeunes.  

Mme Smale a également expliqué que les centres d’information des Nations Unies (CINU) sont en train d’être pleinement intégrés aux travaux du DCG afin d’améliorer la production et le partage de contenus multilingues.  Parmi les autres projets cités par la Secrétaire générale adjointe, il convient de mentionner la création d’un robot doté d’une intelligence artificielle qui permet aux habitants de la planète de partager plus de 110 000 actions climatiques différentes, le Pacte des médias en faveur des objectifs de développement durable, la campagne « Service et sacrifice » qui met en lumière la contribution des pays au maintien de la paix, et la couverture multimédia suite au passage, le mois dernier, du cyclone Idai en Afrique australe.

Au préalable, le Président entrant du Comité de l’information, M. Omar Hilale, a salué le recours accru aux nouvelles technologies, par le biais notamment des réseaux sociaux, notant que ces nouveaux outils de communication sont le canal privilégié des jeunes.  Il a cependant appelé à préserver le recours aux outils traditionnels qui, a-t-il insisté, demeurent le seul canal d’accès à l’information dans de nombreux pays en développement.  Préoccupées par la prévalence du fossé numérique, ce point de vue a été partagé par de nombreuses délégations.

M. Hilale a également insisté sur l’importance de transmettre aux générations futures le devoir de mémoire d’évènements historiques et tragiques comme la traite des esclaves et les génocides, constatant de surcroît que celui-ci guide une grande partie de l’action collective au sein de l’ONU.

Évoquant en outre « ces temps de difficulté financière », le Président a en outre appelé les membres du Comité à s’assurer que le budget alloué au Département puisse, à défaut d’être augmenté, ne pas subir de baisse.  « Nous ne pouvons pas exiger de ce Département de se moderniser et de faire mieux avec moins de moyens financiers et humains », a argué M. Hilale.  Pour couvrir les besoins additionnels, ce dernier a d’ailleurs appelé chacun des membres du Comité à s’engager dans une réflexion à même d’identifier de nouveaux moyens pour financer les activités croissantes du Département. 

« Alors même que le multilatéralisme est remis en question, il est d’autant plus important de faire passer les valeurs et la mission de l’ONU à l'opinion publique mondiale pour qu’elle comprenne la valeur ajoutée de cette Organisation », a d’ailleurs souligné, dans ses remarques d’ouverture, le Président sortant du Comité, M. Jan Kickert, de l’Autriche.

La question du respect du multilinguisme dans les contenus du DCG n’a pas manqué de revenir dans le cadre du débat général, notamment par la voix du Groupe des amis de l’espagnol, de l’Organisation internationale de la Francophonie et d’autres qui se sont inquiétés à la perspective que les contraintes financières du Département ne le force à s’engager davantage sur la voie du monolinguisme et de voir la prédominance de l’anglais s’installer dans les contenus et plateformes du Département.

Le « rôle capital » des communiqués de presse a également été souligné à plusieurs reprises, notamment pour la préservation de la « mémoire institutionnelle » et la diffusion quasiment en temps réel de l’information. 

Élu par acclamation en début de séance pour un mandat de deux ans, le nouveau Président, M. Hilale, du Maroc, aura pour Vice-Présidents Mme Amal Mudallali, du Liban, et M. Oleh Nikolenko, de l’Ukraine, qui occupera également les fonctions de Rapporteur.  Le Groupe des États d’Europe occidentale et autres États et le Groupe des États d’Amérique latine et des Caraïbes n’ont pas encore proposé de candidats.  Le Comité a également accepté que la Bolivie et le Honduras assistent en tant qu’observateurs à ses travaux, après avoir adopté son ordre du jour provisoire*.

Le débat général du Comité de l’information se poursuivra demain, mardi 30 avril, à partir de 10 heures.

*A/AC.198/2019/1

OUVERTURE DE LA SESSION

Déclarations liminaires

La diffusion et la médiatisation des activités de l’ONU est de la plus haute importance, aujourd’hui plus qu’hier, a déclaré M. OMAR HILALE (Maroc), Président du Comité de l’information.  À l’ère de la mondialisation, où l’information a connu un développement sans précédent, le besoin d’une information fiable, neutre et objective est un impératif, particulièrement lorsqu’elle émane des Nations Unies, a-t-il souligné.  « Notre Organisation bénéficie d’une aura, d’une légitimité et d’une crédibilité dont nous nous réjouissons », a estimé M. Hilale, ajoutant qu’on attend une communication exemplaire de l’ONU sur des thématiques importantes et sensibles. 

À ce titre, il a passé en revue certaines initiatives du Département de la communication globale pour promouvoir les objectifs de développement durable, notamment les nouveaux partenariats établis avec la société civile et le secteur privé, le Pacte des médias en faveur des objectifs de développement durable ou encore la contribution des centres d’information des Nations Unies (CINU).  En ce qui concerne les changements climatiques, la stratégie de communication dans la perspective du Sommet sur le climat, prévu en septembre 2019, a été mise en place et un nouveau portail numérique a été lancé sur cette question.  M. Hilale s’est aussi félicité de campagne « Service et sacrifice » qui met en avant le travail des personnels de la paix des Nations Unies. 

M. Hilale a ensuite focalisé son intervention sur la réforme du Département « qui traduit notre engagement commun à adapter la structure aux besoins contemporains en termes de communication ».  Précisant que cette réforme s’inscrit dans celle, plus large, du système de développement de l’ONU, il a remarqué que le nouveau statut des représentants coordonnateurs des Nations Unies permettra de donner une nouvelle dimension à la coopération entre le Département et les CINU.

S’agissant de la communication stratégique, M. Hilale a rappelé que le DCG est mandaté par le Comité de promouvoir un certain nombre d’évènements de haut niveau et de thématiques de premier plan à travers des campagnes promotionnelles et des commémorations qui revêtent, à ses yeux, une importance particulière.  Il faut transmettre aux générations futures ce devoir de mémoire d’évènements historiques et tragiques comme la traite des esclaves, les génocides et d’autres.  Et ce devoir de mémoire est d’autant plus important qu’il guide une grande partie de l’action collective au sein de l’ONU, a-t-il remarqué avant de se réjouir des efforts déployés en faveur de la jeunesse.  En effet, s’assurer d’être à l’écoute de la jeunesse et adopter une communication qui leur est adaptée est une priorité à plusieurs égards, a commenté M. Hilale.  Il a notamment parlé de l’importance de l’appropriation par la jeunesse des problématiques d’aujourd’hui et d’hier pour galvaniser leur engagement « puisque ces jeunes d’aujourd’hui seront les décideurs de demain ».

Notant le recours accru par l’Organisation aux nouvelles technologies, par le biais des réseaux sociaux, M. Hilale y a vu une approche en phase avec la tendance mondiale, d’autant plus que ces nouveaux outils de communication sont le canal privilégié des jeunes.  Il a salué le projet de charte sur les réseaux sociaux en train d’être mis sur pied par le DCG, tout en estimant que l’utilisation de ces nouvelles technologies doit se faire en veillant à préserver le recours aux outils traditionnels qui, a-t-il insisté, demeurent le seul canal d’accès à l’information dans de nombreux pays en développement.

M. Hilale a par ailleurs souligné que l’adaptation aux besoins logistiques et humains est devenue un impératif, afin que le DCG soit au diapason des attentes qui sont portées en lui par l’ensemble des États Membres.  Il en a profité pour dire que le respect du multilinguisme va précisément de pair avec les moyens alloués au Département.  Il s’agit, a-t-il expliqué, de toucher un public le plus large que possible, notamment par le recours aux langues locales.  Des solutions innovantes doivent être proposées, ou encore une révision des pratiques existantes ou leur renforcement, a estimé M. Hilale en encourageant notamment l’appel aux partenariats.  Il a cité l’exemple de la traduction de textes, et en particulier celui de l’accord signé avec une université marocaine, « avant sa prise de fonctions à la tête du Comité de l’information », pour la traduction gratuite des textes publics en arabe, notant que des accords similaires existent avec des institutions en France et en Russie.

Le Président du Comité s’est aussi attardé sur la problématique du financement des activités du DCG.  En ces temps de difficulté financière, l’ONU a de plus en plus de difficultés à remplir son mandat dans pratiquement tous les domaines et la communication n’échappe pas à cette tendance, a-t-il reconnu.  Mais nous avons la responsabilité de présenter à l’opinion publique internationale une information exhaustive sur les efforts déployés par l’ONU pour faire face aux défis actuels, une tâche dont est chargé le Département et dont il s’acquitte avec succès.

Conscients de ces difficultés financières, les membres du Comité devraient pouvoir s’assurer que le budget alloué au Département puisse, à défaut d’être augmenté, ne pas subir de baisse, a-t-il estimé.  Pour M. Hilale, il est clair que « nous ne pouvons pas exiger de ce Département de se moderniser et de faire mieux avec moins de moyens financiers et humains ».  Pour les besoins additionnels, il a appelé chacun des membres du Comité à s’engager dans une réflexion à même d’identifier de nouveaux moyens pour financer les activités croissantes du Département.  « En sensibilisant vos capitales respectives, j’espère que nous pourrons nous réjouir, lors de la prochaine session, de l’augmentation des fonds extrabudgétaires, que ce soit par des contributions volontaires ou à travers des partenariats avec vos fondations, groupes de réflexions, organes de presse et autres. »

Le Président du Comité a espéré, en outre, pouvoir adopter une résolution consensuelle à la fin de cette session.

Mme ALISON SMALE, Secrétaire générale adjointe à la communication globale, qui s’adressait pour la première fois au Comité de l’information en tant que Chef du nouvellement nommé Département de la communication globale des Nations Unies (DCG), a déclaré que « plus que toute chose », ce nouveau nom réaffirme la volonté de garantir ce que l’Assemblée générale et ce Comité soulignent chaque année, à savoir: « qu’une culture de la communication et de la transparence doit prévaloir à tous les niveaux de l’Organisation, afin de pleinement informer les peuples du monde sur les objectifs et activités de l’ONU et susciter ainsi un appui mondial à l’Organisation ».

Ce nouveau nom reflète la réforme que le Département est en train de mener à bien avec pour objectif de garantir qu’il puisse communiquer chaque jour de manière moderne, souple et globale, a expliqué Mme Smale.  À une époque où les ressources sont limitées partout dans le monde, ce processus dirigé par le personnel vise autant à changer la culture et la mentalité collective du Département, que sa structure et ses politiques.  La nouvelle approche est axée sur les données en vue de mesurer et évaluer l’impact de ses produits.  Un système de calendrier en grille a notamment été mis en place pour informer et orienter sa planification stratégique sur une base quotidienne, hebdomadaire et mensuelle alors que des projets, tels que la refonte du site Web de l’ONU et le développement de contenus sociaux et interactifs sont en cours afin de mieux préparer le Département aux défis de demain.  De plus, le DCG élargit ses partenariats pour lui permettre d’atteindre ses objectifs et de mobiliser des ressources extrabudgétaires dans des domaines clefs.  

Mme Smale a également expliqué que les relations entre son équipe au Siège de l’ONU et ses équipes sur le terrain sont en train d’être redéfinies afin que les centres d’information des Nations Unies (CINU) soient pleinement intégrés aux travaux de son Département et à la présence des Nations Unies au niveau des pays.  Cela permettra d’améliorer la manière de produire et de partager du contenu multilingue, la prise de décisions administratives et la contribution du Département à la réforme du système de développement des Nations Unies, a-t-elle indiqué.  Mais avant tout, a-t-elle souligné, nous cherchons à nous orienter vers une culture où les silos sont brisés afin de pouvoir identifier plus rapidement et de manière plus effective les problèmes et de réfléchir ensemble à des solutions pratiques.

S’exprimant en français, Mme Smale a déclaré que nous communiquons globalement quand nous conjuguons ressources et talents pour concevoir, créer et mener des campagnes sur les principales questions de l’ordre du jour de l’ONU.  L’action climatique en est l’exemple le plus récent.  Maintenant que nous nous approchons du Sommet convoqué par le Secrétaire général au mois de septembre prochain, nous intensifions notre effort multidimensionnel et concerté qui mobilise tous les outils, produits et partenaires du Département, a expliqué Mme Smale, qui a précisé que l’accent est mis sur l’engagement et la mobilisation du public.  Grâce à un robot doté d’une intelligence artificielle, que nous avons développé et lancé avec les Nations Unies et des partenaires extérieurs, les individus peuvent désormais partout dans le monde se connecter et partager plus de 110 000 actions différentes menées sur le climat.  Un engouement particulièrement fort a été constaté dans des pays comme l’Inde, le Pakistan, le Nigéria et l’Australie.  C’est ce qu’on appelle une communication à impact, s’est-elle félicitée.

Entre temps, en février dernier, la deuxième phase de la campagne « Service et sacrifice » a été lancée, à la demande des États Membres, pour mettre en lumière la contribution des pays au maintien de la paix de l’ONU.  En ce moment, les projecteurs sont braqués sur El Salvador, qui sera suivi directement par l’Ouganda, et le prochain pays à briller sera la République de Corée, a-t-elle précisé.  Parallèlement, l’équipe multilingue du site un.org a lancé une nouvelle campagne en ligne pour sensibiliser le public à l’Initiative du Secrétaire général « Action pour le maintien de la paix ».

Nous communiquons globalement lorsque nous produisons des actualités numériques multilingues factuelles, opportunes et de haute qualité, sur toutes les plateformes, y compris les médias sociaux, a-t-elle poursuivi en anglais.  Notre couverture d’informations et de vidéos sur la crise du cyclone Idai en Afrique australe le mois dernier, par exemple, a été largement reprise par des amplificateurs de médias tels que Globo, la BBC, le New York Times et des journaux du monde lusophone, a indiqué la Secrétaire générale adjointe.  Et avec le Bureau de lutte contre le terrorisme (BLT) des Nations Unies, son Département a également envoyé une équipe multimédia chargée de rassembler au Cameroun et au Tchad des informations sur la manière dont l’ONU collabore avec les États Membres pour aider les personnes victimes du terrorisme.  Une visite sur le terrain, à Gaza, a permis de produire du contenu multimédia dans huit langues et depuis le mois de décembre, une sélection d’articles de la revue Africa Renewal est traduite en Kiswahili.

Les médias sociaux constituent en outre une part de plus en plus importante de la production numérique du DCG, ce que Mme Smale a justifié par le fait qu’ils permettent au Département de se connecter aux publics du monde entier et en particulier avec les jeunes.  À titre d’exemple, la chaîne Giphy du Département a été visionnée près de 80 millions de fois grâce à un contenu ciblé et partageable. 

Nous communiquons globalement, a continué la Secrétaire générale adjointe, lorsque nous établissons des alliances durables avec des médias nationaux et internationaux.  Le Pacte des médias en faveur des objectifs de développement durable est en croissance constante et compte désormais près de 50 membres actifs dans le secteur de l’information et du divertissement qui font la promotion des objectifs de développement durable dans plus de 80 pays et sur quatre continents.  Et le calendrier éditorial du Département met l’accent chaque mois sur l’un de ces objectifs en fournissant des orientations utiles aux médias ainsi qu’aux plateformes des Nations Unies. 

Par ailleurs, un partenariat a été récemment conclu avec le magazine Glamour, qui a publié le reportage vidéo « À quoi ressemble une femme libre? » du DCG sur ses plateformes de médias sociaux très populaires, a indiqué Mme Smale, qui s’est réjouie de constater que dans l’ensemble, les produits vidéos de son Département avaient enregistré une augmentation de temps d’antenne d’environ 15% par rapport à l’année dernière.  Elle a ensuite annoncé que le projet de numérisation audiovisuelle du DCG va de l’avant, grâce au soutien du Gouvernement d’Oman, et que la Bibliothèque Dag Hammarskjöld avait produit une nouvelle version d’un de ses produits phares: « Member States on the Record. »

Évoquant l’importance d’éduquer les générations futures sur « ce qui ne doit pas se reproduire », Mme Smale a aussi cité les activités de commémoration de la Journée internationale de commémoration des victimes de l’esclavage et de la traite transatlantique des esclaves, pour ensuite parler du legs de l’écrivain Chinghiz Aïtmatov, objet d’une exposition organisée avec l’aide du Kirghizistan et de la Fédération de Russie.  Elle s’est également attardée sur l’observation, le 2 avril, de la Journée mondiale de la sensibilisation à l’autisme et sur l’importance d’un accès abordable aux technologies fonctionnelles pour permettre aux personnes autistes de participer pleinement à la vie de leur communauté.

Nous communiquons globalement lorsque nous trouvons de nouveaux moyens d’accroître l’audience et de créer un nouveau contenu qui renforce l’appui à l’ONU et à ses travaux, a enchaîné, en russe, la Secrétaire générale adjointe, qui a notamment évoqué l’accent mis sur l’engagement des jeunes lors du premier Sommet de la jeunesse de l’initiative Simul’ONU qui a été organisé le 12 avril pour présenter des actions concrètes que les étudiants peuvent prendre en vue de soutenir les objectifs de développement durable.  Cet événement a été précédé par le lancement d’un club de lecture sur les objectifs de développement durable.

Repassant à l’anglais, Mme Smale a fait savoir que les centres d’information des Nations Unies (CINU) ont poursuivi leurs activités auprès des publics locaux et collaboré étroitement avec les équipes pays des Nations Unies.  Pour la plupart d’entre eux, les derniers mois ont été particulièrement intenses, car ils ont harmonisé leurs travaux avec le nouveau système de coordonnateurs résidents (CR) établis dans le cadre de la réforme du système pour le développement des Nations Unies.  L’objectif est de tirer parti des nouvelles relations de travail étroites établies avec les bureaux de coordonnateurs résidents et les équipes de pays, notamment dans les domaines suivants: localiser les priorités globales et sensibiliser les populations locales aux objectifs de développement durable.

Grâce à un plan détaillé au cas par cas développé en collaboration avec le Bureau de la coordination des activités de développement (BCAD), près de 50 CINU ont pu ainsi être intégrés à l’organisation régionale de coordination et rendent directement des comptes aux coordonnateurs résidents.  Le DCG a collaboré avec ce Bureau pour fournir un soutien aux coordonnateurs résidents extérieurs au réseau des CINU, en aidant notamment dans le recrutement de nouveaux responsables de la communication et en fournissant un soutien régulier en matière d’orientation et de communication.  Il en résulte une nouvelle dynamique permettant au Département d’avoir une portée véritablement mondiale grâce à 131 bureaux de coordonnateurs résidents et d’équipes de pays des Nations Unies, s’est-elle félicitée.  De plus, l’Intranet de l’ONU demeure au premier rang des efforts de communications internes et près de 18 000 utilisateurs de plus parmi le personnel de l’ONU utilisent désormais iSeek.  

Outre les préparatifs en cours pour marquer, en 2020, le soixante-quinzième anniversaire de l’ONU, Mme Smale a mentionné qu’en février dernier, le Secrétaire général avait nommé M. Maher Nasser, Directeur de la Division de la sensibilisation du public de son Département, au poste de Commissaire général des Nations Unies pour l’Expo 2020 à Dubaï.  Les Jeux olympiques de 2020 à Tokyo sont un autre événement mondial à venir qui offre l’occasion de présenter les objectifs de développement durable et de mettre en évidence le rôle que le sport peut jouer pour le développement et la paix.

En conclusion, elle a affirmé que le nouveau nom du Département rend justice au mandat qui lui a été conféré par les États Membres, avant d’inviter les délégations à soumettre leurs idées et leurs conseils au DCG, lors des futures séances d’information et de réflexion qu’elle a lancées l’année dernière, ou dans le cadre de discussions collectives.  Elle a aussi rappelé l’observation, ce vendredi, de la Journée mondiale de la liberté de la presse.

Débat général

M. RIYAD H. MANSOUR (Palestine) qui s’exprimait au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a remercié le DCG pour ses campagnes de communication, notamment celles sur le Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD) et d’autres initiatives clefs, pour susciter une participation sur le plan local et pour promouvoir des partenariats inclusifs visant à mettre l’accent sur la mise en œuvre des objectifs de développement durable et la lutte contre les changements climatiques « une course que nous devons gagner ».  Il a encouragé le Département à continuer de promouvoir les grandes conférences et les accords internationaux pertinents qui ont été conclus, notamment dans les domaines du développement durable, des changements climatiques, de la décolonisation, de la lutte contre le terrorisme ou encore des migrants.

Le multilinguisme est un facteur d’unité et d’entente internationale, a poursuivi M. Mansour, qui a exigé son respect au sein des Nations Unies pour promouvoir et protéger la diversité des langues et des cultures dans le monde, mais aussi la transparence.  Le G77 encourage d’ailleurs le Département à faire des efforts pour réduire les écarts entre les différentes langues sur ses supports, y compris dans ses communiqués de presse et ses dépêches.  Le G77 souligne également l’importance des langues locales et réitère son plein soutien aux centres d’information des Nations Unies pour diffuser des informations sur les Nations Unies dans les langues locales. 

L’importance des technologies modernes de communication est indéniable, a par ailleurs reconnu M. Mansour.  Toutefois l’utilisation de médias traditionnels doit se poursuivre dans les pays en développement où ces moyens de communication restent les plus pertinents pour toucher des audiences les plus larges possibles.  M. Mansour a également mis en garde contre des informations erronées et a exhorté le Département à veiller à ce que l’information qu’il diffuse soit conforme aux principes de la Charte des Nations Unies, notamment celui de la non-ingérence dans les affaires intérieures.

S’agissant de la réforme du Département, le G77 demande des consultations avec les membres du Comité de l’information et se dit prêt à en discuter de façon constructive.

M. GERTON VAN DEN AKKER, délégation de l’Union européenne, a déclaré que la Journée internationale du multilatéralisme et de la diplomatie au service de la paix, célébrée le 25 avril dernier, avait été l’occasion pour l’Union européenne (UE) de renouveler son attachement au système multilatéral, fondé sur le respect du droit international, de la coopération internationale, de la logique de partenariat et du multilinguisme.  « En effet, il a été démontré que les décisions prises dans un cadre multilatéral sont plus démocratiques, inclusives, fortes, efficaces et durables », a déclaré le représentant.  Dans ce contexte, il a estimé que le fait « d’expliquer le rôle fondamental de l’ONU » à un « public le plus large possible » demeurait « crucial ».  À ses yeux, cela suppose une « stratégie claire » destinée à des « audience ciblées » et « centrée sur l’innovation et la visualisation des données », en utilisant au mieux les nouvelles technologies et les campagnes de communication dédiées.

« Toutefois, les travaux de l’ONU ne sont toujours pas assez connus », a regretté le représentant, qui a appelé à changer cet état de fait, en prenant notamment appui sur les célébrations du soixante-quinzième anniversaire de l’Organisation qui fourniront, selon lui, une occasion unique de communiquer sur ses réussites.  Le représentant a aussi appelé à changer le modèle de communication « vertical » traditionnel de l’ONU, au profit d’une « démarche plus participative » laissant la part belle à une communication « bidirectionnelle ». 

Il a notamment insisté pour améliorer la façon dont l’ONU se fait connaître, l’appelant notamment à se doter d’une « identité plus harmonieuse » et « plus logique », afin de donner une « plus grande cohérence à l’utilisation du bleu des Nations Unies ».  Le représentant a ainsi appelé à faire moins usage des acronymes dans les communications de l’Organisation.  Les États Membres sont tout aussi importants que l’Organisation elle-même dans la diffusion de ce message, a-t-il estimé, appelant ces derniers à communiquer davantage sur les activités de l’Organisation.

Forte de 24 langues officielles et deux fois plus de langues régionales et minoritaires, l’Union européenne se félicite des efforts du Département de la communication globale pour intégrer le multilinguisme dans tous les produits de communication et d’information du Secrétariat, afin de contribuer à accroître davantage l’efficacité de l’Organisation.

M. EDUARDO FERNANDO LEÓN PEÑARANDA (Bolivie) qui intervenait au nom du Groupe des amis de l’espagnol, a expliqué que l’objectif fondamental du Groupe est de promouvoir et défendre le multilinguisme comme une valeur centrale de l’ONU.  Le Groupe, qui est composé de 20 pays hispanophones sur trois continents, est d’avis que le mandat transversal du multilinguisme jette les bases réelles d’un véritable dialogue multilatéral qui représente l’essence même des Nations Unies.

Le représentant a souligné que les contenus d’information sont au cœur de la communication de l’Organisation et que le multilinguisme doit garantir des communications cohérentes.  Pour le Groupe, la langue fait partie intégrante de la culture et offre un potentiel colossal pour étendre la portée géographique de la communication de l’ONU. 

Il a ensuite fait observer que l’espagnol, la deuxième langue la plus parlée dans le monde, a maintenu sa deuxième place dans le nombre de consultations du site Internet de l’ONU, ce qui traduit, selon lui, l’intérêt croissant des peuples hispanophones pour l’ONU.  Le Groupe reconnaît l’importance du travail du DCG pour apporter des informations dans les six langues officielles, mais constate néanmoins qu’il existe toujours une prédominance de l’anglais.

M. León Peñaranda a appelé les Nations Unies à tenir compte du fait que la population mondiale est diverse sur les plans culturel et linguistique et à s’adresser à ces peuples dans leurs langues.  Le Groupe exprime en outre sa préoccupation face aux limitations financières que connaît le Département et qui risquent de l’engager encore davantage sur la voie du monolinguisme.  Il est donc prêt à unir ses forces pour améliorer constamment « les services précieux du DCG ».

Mme PATRICIA HERDT, Organisation internationale de la Francophonie, a estimé que le multilinguisme devait être au centre des débats sur la réforme de l’Organisation et de ses communications.  Elle a salué le Département de la communication globale (DCG) pour ses récentes initiatives menées de concert avec l’OIF, notamment avec ONU Info et la Librairie des Nations Unies, pour promouvoir des auteurs de langues française. 

La représentante a ensuite rappelé que l’OIF avait publié, cette année, le sixième document de suivi du Vade-mecum relatif à l’usage du français dans les organisations internationales, établissant la progression du nombre de lecteurs francophones dans le monde, aujourd’hui estimé à 300 millions de personnes. 

Dans ce cadre, Mme Herdt a appelé à mettre à jour les descriptions d’offres d’emploi au sein des Nations Unies, en introduisant des exigences linguistiques plus claires; à soutenir une dissémination plus large des technologies permettant la traduction assistée par ordinateur; et à créer un environnement de travail plus favorable au multilinguisme dans chaque unité de l’Organisation.  Il est également urgent de respecter l’impératif de production de contenu dans l’ensemble des six langues officielles des Nations Unies, a poursuivi la représentante, pour qui la publication de documents en anglais ne peut se substituer aux autres langues.  Elle a notamment jugé important de veiller à un meilleur « respect des normes minimales » du multilinguisme sur les sites Web de l’ONU.  « Trop d’évènements sont convoqués sur la base d’une documentation disponible uniquement en anglais », a-t-elle ainsi regretté, ce qui ne permet pas, selon elle, aux États Membres d’y participer sur un pied d’égalité et « affaiblit la portée de l’Organisation ».

M. JOSÉ LUIS FIALHO ROCHA (Cabo Verde), qui s’exprimait au nom de la Communauté des pays lusophones, qui est composée de neuf pays, a expliqué que celle-ci cherche à promouvoir l’usage du portugais dans les contextes nationaux et internationaux pour renforcer le multilinguisme.  Il a souligné l’importance de la diversité culturelle et du dialogue interculturel, en particulier à l’ONU, où le multilatéralisme et le multilinguisme se renforcent mutuellement dans la promotion et la consolidation des valeurs de la tolérance et du dialogue entre les peuples.

Il a insisté sur l’intérêt de véhiculer les informations de l’ONU dans le plus grand nombre de langues afin de toucher un public le plus large possible.  Il a reconnu les mérites des CINU à cet égard, notamment pour sensibiliser les publics locaux dans les pays aux activités et thématiques clefs des Nations Unies.  Le portugais touche près de 300 millions de personnes, a rappelé le représentant, qui a salué au passage le travail de la section lusophone d’ONU Info ainsi que les nouveaux partenariats conclus entre l’ONU et des médias de pays lusophones.

M. YASUHISA KAWAMURA (Japon) a appelé à privilégier une stratégie de communication « axée sur le terrain », afin d’apporter davantage d’informations sur les travaux de l’ONU aux communautés locales, par le biais de « messages cohérents et stratégiques ».  Il a notamment jugé crucial, pour les Japonais, de disposer d’un « accès en temps et en heure » à des informations de fond sur les Nations Unies.  Dans ce cadre, il a salué les efforts du Centre d’information de Tokyo pour renforcer les liens déjà étroits entre l’Organisation et le peuple japonais, via des initiatives à l’image de la nomination du personnage Hello Kitty en tant qu’Ambassadeur spécial pour l’Année internationale du tourisme durable pour le développement.  Le représentant a appelé le Département de la communication globale à prendre appui sur le soixante-quinzième anniversaire des Nations Unies pour multiplier ce type d’initiatives, axées sur la conclusion de partenariats avec un large éventail d’acteurs privés.

M. MASUD BIN MOMEN (Bangladesh) a salué la campagne numérique « Service et sacrifice » lancée par le DCG pour mettre en valeur la contribution des pays contributeurs de contingents aux opérations de paix de l’ONU.  Au moment où le multilatéralisme est mis à mal, il a appelé l’ONU à prouver qu’elle est en phase avec les populations du monde, notamment à l’occasion de la célébration de son soixante-quinzième anniversaire.

Il faut garder à l’esprit les nouvelles technologies et rester à jour, tout en soulignant les risques associés à cette quatrième révolution industrielle, a poursuivi le représentant.  Le Bangladesh encourage le DCG à promouvoir la culture de la paix dans le monde à l’aune du XXe anniversaire de la Déclaration et du Programme d’action sur une culture de la paix qui sera célébré le 13 septembre 2019.

Sur le front humanitaire, le Bangladesh souhaiterait que le DCG se concentre notamment sur la crise rohingya et les conditions de leur retour au Myanmar.  Le représentant a en outre suggéré au Département de promouvoir l’utilisation du bengali, septième langue la plus parlée dans le monde.

Sur le front du développement, le représentant a souligné les difficultés rencontrées par certains pays en développement dans la réalisation des objectifs de développement durable et a exhorté le DCG à mettre l’accent sur ces défis, en particulier d’ordre financier, de transferts de technologies et de renforcement des capacités.

M. MOHAMMED BESSEDIK (Algérie) a dit soutenir pleinement les initiatives et programmes de sensibilisation menés par le Département, souhaitant que celui-ci traite de toutes les questions à l’ordre du jour des institutions de l’ONU, telles que la décolonisation, le maintien de la paix, le désarmement, les droits de l’homme, le développement durable, l’éradication de la pauvreté ou encore les changements climatiques.  Sur la question de la décolonisation, il a estimé « particulièrement ironique », qu’au moment où l’on célèbre le centième anniversaire de Nelson Mandela, on évite de mentionner les propos de Madiba sur la domination et la colonisation.  Aujourd’hui la responsabilité est encore plus grande, a-t-il lancé citant « les États Membres, le Secrétariat et son Groupe de la décolonisation, le Département de l’information et la société civile ».  « Nous ne nous retiendrons jamais de dire que les Nations Unies doivent être le chemin lumineux, la balise et l’instrument pour mettre un terme aux vestiges de ce fléau. »  Le représentant a invité à ne pas oublier que 17 territoires non autonomes sont toujours à l’ordre du jour de l’ONU.  Notant que la Troisième Décennie internationale de l’élimination du colonialisme prendra fin en 2020, M. Bessedik a prévenu que « le Département de l’information et le C24 devront alors déclarer ce qu’ils auront fait ». 

Le représentant a par ailleurs invité le Département à continuer de fournir le soutien nécessaire à la diffusion de l’information relative au dialogue entre les civilisations et à la culture de la paix, et de promouvoir un monde opposé au terrorisme et à l’extrémisme violent.  Enfin, il a souligné « deux faits de grande importance ».  Premièrement, pour éviter la sélectivité, la pratique des deux poids, deux mesures et la politisation, il a appelé le Secrétariat et tous les États Membres à respecter et à appliquer les règles de procédure de l’Assemblée générale à tous les stades des travaux de cet organe et de ses organes subsidiaires.  Deuxièmement, malgré les nombreux appels du G77 et la Chine, du Mouvement des pays non alignés et d’autres États, « nous regrettons vivement les disparités constantes dans les communiqués de presse, en particulier ceux qui touchent aux travaux de la Quatrième Commission ».  Le représentant a notamment jugé « inacceptable » qu’une même déclaration soit reflétée différemment et a appelé le Secrétariat, « une fois encore », à être fidèle à l’esprit et à la lettre de tout débat et de toute déclaration faite par un État Membre, ou d’autres intervenants.  « Nous insistons pour qu’il n’y ait pas de disparité entre les déclarations parce que la crédibilité du système des Nations Unies tout entier est en jeu ».

« L’information avait été discréditée par la propagande fasciste, communiste et anticommuniste », a déclaré Mme KIRA CHRISTIANNE DANGANAN AZUCENA (Philippines), en référence à la première moitié du XXe siècle.  « La naissance des Nations Unies a restauré la crédibilité de l’information », a-t-elle salué. 

La représentante a rappelé que le Comité de l’information avait été créé afin d’examiner les politiques et activités de l’Organisation en matière d’information publique.  Mais aujourd’hui, les réalisations du Comité ont été « anéanties » par les médias sociaux, dont « l’anonymat » et « l’irresponsabilité » ont, selon elle, contribué à « rendre tous les faits suspects ».  Dans ce contexte, le Département de la communication globale (DCG) a élaboré des stratégies et programmes, « avec plus ou moins de succès », dans le but de couvrir un large éventail de questions, allant du développement économique aux changements climatiques, en passant par les droits de l’homme, la question palestinienne, la décolonisation, les opérations de maintien de la paix, la lutte contre le terrorisme, les migrants et les réfugiés.

Mme Azucena a également salué le Département pour sa défense du multilinguisme.  Elle a notamment cité la campagne multimédia et multilingue lancée conjointement par DCG et le Département des opérations de maintien de la paix, dans le but d’améliorer la reconnaissance des contributions des Casques bleus et policiers déployés au sein des missions onusiennes.

La représentante philippine a également appuyé l’appel à utiliser les 63 centres d’information de l’ONU afin de diffuser auprès d’un public le plus large possible le message des objectifs de développement durable, « pas uniquement dans les six langues officielles, mais également, le cas échéant, dans d’autres langues ».

Tout en ne doutant pas que cette nouvelle session du Comité sera à nouveau l’occasion pour certains États Membres de mettre en scène leurs « différends bilatéraux », Mme Azucena a espéré que les négociations à venir auront des vertus « libératrices », selon l’expression employée par l’ancien Secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan.

Nous vivons à une époque nouvelle, « où quiconque avec une tablette ou un smartphone peut transformer la vie de quelqu’un ou la ruiner en une seule seconde », a noté Mme AMAL MUDALLALI (Liban).  « Chacun connaît le pouvoir de l’information », a-t-elle ajouté. 

Dans ce contexte, la représentante a estimé que l’Organisation avait besoin d’être davantage comprise du grand public pour accomplir ses travaux.  Elle l’a notamment appelée à prendre appui sur la rapidité des plateformes de communication modernes, y compris les médias sociaux, pour diffuser ses messages.  Nous devons pour cela disposer de stratégies de l’information et de la communication « rapides, audacieuses et courageuses », capables d’atteindre la jeunesse, a-t-elle ajouté, appelant à « ne pas seulement instruire, mais également à inspirer ».  À l’heure des « fake news », la déléguée libanaise a en outre insisté sur la nécessité « d’être crédible » afin de lutter contre les tendances isolationnistes et unilatéralistes de certains États. 

Or, la représentante a estimé que l’ONU ne communiquait pas assez sur ses activités.  « Je dis au Département de la communication globale: "Vous n’êtes pas seuls.  Nous pouvons tous vous aider.  Dites–nous comment vous aider!" », a conclu la représentante.

Mme MA YUANCHUN (Chine) a remarqué qu’au cours de l’année écoulée, les travaux de communication des Nations Unies ont connu de grands progrès sous la houlette de la nouvelle Secrétaire général adjointe, Mme Smale.  Elle a noté la place prépondérante occupée par les médias sociaux et l’augmentation significative des partenariats, ainsi que les efforts déployés pour toucher une cible plus large, notamment les jeunes.  La Chine encourage le Département à tirer parti de ses acquis et à dialoguer avec les États Membres pour définir un axe clair pour ses travaux futurs.  À cet égard, il faut améliorer les mécanismes de dialogue avec les États Membres, a estimé la représentante, qui a également insisté sur l’importance du respect du multilinguisme au sein du DCG, et notamment de la langue chinoise dans ses contenus et ses plateformes.

La Chine appelle en outre le Département à faire en sorte que les pays en développement soient mieux représentés en son sein.  Actuellement, ce sont souvent des journalistes chinois qui font la promotion de l’ONU auprès du public chinois, a-t-elle regretté.

M. FRANCISCO DUARTE LOPES (Portugal) a appelé à renforcer le multilinguisme et à atteindre davantage les jeunes, notamment par l’utilisation des médias sociaux, « sans pour autant négliger l’importance des médias plus traditionnels dans les régions du monde où l’accès à Internet est limité ».  Il a par conséquent jugé important de maintenir l’approche multimédia dans les communications onusiennes.

L’universalité de la langue portugaise constitue un atout pour la promotion du multilinguisme, a par ailleurs estimé le représentant, appelant le Département de la communication globale à renforcer encore davantage son utilisation de la langue portugaise.  Le représentant a enfin salué les travaux de l’unité portugaise au sien du Département, dont il a rappelé qu’elle avait été créée « sans coût additionnel » avec l’appui des pays lusophones.  

M. AMRIT BAHADUR RAI (Népal) a prié le Département de la communication globale de publier des outils de sensibilisation en langue népalaise, notant que de tels contenus, portant notamment sur la contribution du Népal au maintien de la paix, fourniraient des informations aux communautés sur les opérations de maintien de la paix et élargiraient le sentiment en faveur de l’ONU.  M. Rai a aussi suggéré de renforcer les CINU en les dotant d’infrastructures techniques pour leur permettre d’atteindre un public le plus large possible.  Pareillement, des synergies plus fortes doivent être créées entre les centres pour assurer une utilisation efficiente et un impact maximal.  Le représentant a ensuite demandé la modernisation et le renforcement du Service central de bibliothèque de l’Université de Tribhuvan qui distribue les publications des Nations Unies aux universitaires, aux intellectuels et aux chercheurs. 

M. Rai a par ailleurs fait observer que dans les régions les plus isolées des pays les moins développés, la radio, la télévision et la presse écrite demeurent les principales sources d’information.  Ainsi, l’ONU devrait faire usage d’un mélange optimal entre médias traditionnels et nouveaux médias pour diffuser ses principes et ses activités auprès du public mondial.  Il a exhorté le DCG à envisager de rendre le matériel des Nations Unies gratuit par le biais de numéros de téléphone gratuits, notant que la portée mondiale d’une telle démarche pourrait avoir un impact significatif sur le terrain.

M. TAREK AHMED MAHFOUZ AHMED MAHFOUZ (Égypte) a salué les efforts déployés par le DCG pour faire connaître les activités et le rôle des Nations Unies aux quatre coins du monde, notamment en mettant l’accent sur les grandes conférences, les conventions et autres accords internationaux mais aussi sur les grandes thématiques comme l’appui à la diplomatie multilatérale, les migrations, la lutte contre le terrorisme et le maintien de la paix.

Pour ce qui est du multilinguisme, il a estimé qu’il s’agit d’un outil efficace pour promouvoir la diversité linguistique et culturelle à l’ONU.  Cependant l’Égypte constate avec regret qu’il existe toujours une inégalité dans l’utilisation des six langues officielles de l’ONU dans l’ensemble des supports et contenus du Département.  Le représentant a également mis en garde contre l’usage des TIC pour « torpiller des États Membres » et a exigé que l’on respecte les principes de la non-ingérence dans les affaires internes et de la souveraineté des États.

M. MARTÍN GARCÍA MORITÁN (Argentine) a appelé à adapter la stratégie de communication des Nations Unies aux nouvelles technologies de l’information et des communications.Dans ce cadre, le représentant s’est félicité du changement de nom du Département, qui correspond selon lui à la nécessité de l’intégrer davantage à l’ensemble des thèmes touchés par l’Organisation et de l’adapter aux différents formats de communication modernes, notamment ceux capables de toucher la société civile et en particulier les jeunes.Le représentant a appelé le Département à communiquer davantage avec les responsables de presse des différentes délégations des États Membres, afin de créer des synergies et d’échanger sur les meilleures pratiques.Pleinement conscient de l’existence d’un « fossé numérique » entre pays développés et en développement, il a toutefois appelé à ne pas revenir sur l’utilisation, par le Département, des médias traditionnels.

S’agissant du multilinguisme, le représentant a appelé à instaurer une « culture multilingue authentique » qui tienne véritablement compte de la particularité de chacune des langues officielles, et ce, dès la phase de conception des campagnes de communication.  Le représentant a noté la tendance à la hausse des consultations des pages Web des Nations Unies en espagnol, tendance qui confirme selon lui la deuxième place de la langue, après l’anglais.  Il a appelé à tenir compte de cette réalité dans l’allocation des ressources et lors des recrutements.

Le représentant s’est en outre félicité des activités du centre d’actualité en espagnol, qui produit, outre les informations générales liées à l’ONU, des contenus représentant plus particulièrement les intérêts hispanophones.  Il s’est toutefois dit préoccupé par la disparité dans l’utilisation des langues officielles sur le site Web de l’ONU, « où les contenus ne sont pas toujours disponibles dans les six langues ». 

Pour ce qui est de la couverture du Conseil et des différents organes de l’Assemblée générale, le représentant a réaffirmé le « rôle capital » des communiqués de presse, notamment pour la préservation de la « mémoire institutionnelle » et la diffusion quasiment en temps réel de l’information.  Or, le représentant a déploré le fait que les communiqués de presse ne soient disponibles que dans deux langues officielles.

Enfin, le représentant a salué les travaux des centres d’information des Nations Unies, dont celui de Buenos Aires, dont les travaux sont selon lui de plus en plus suivis.  Il a ainsi appelé à intégrer davantage les travaux de ces centres à ceux de l’Organisation.

M. HUMBERTO RIVERO ROSARIO (Cuba) a pris note des efforts notables déployés par le DCG pour promouvoir des campagnes de communication sur 11 thèmes importants, mais a regretté que la question du désarmement nucléaire ne figure pas parmi les priorités du Département.

S’agissant du site Web de l’ONU, il a constaté que des inégalités persistent entre les six langues officielles de l’ONU dans les contenus du Département.  De plus, dans un monde où 750 millions de jeunes et d’adultes ne peuvent encore ni lire ni écrire, et où l’accès à l’ordinateur reste une chimère pour beaucoup de gens, les Nations Unies doivent se pencher sur la réduction du fossé numérique.  Cuba regrette aussi que les communiqués de presse ne soient produits que dans deux langues officielles.

Le représentant a ensuite indiqué que Cuba avance vers l’informatisation de sa société, et compte à l’heure actuelle deux millions d’utilisateurs de téléphones mobiles.  Il a par ailleurs condamné avec force les agressions continues depuis l’extérieur et en particulier des États-Unis, de l’espace radioélectrique de Cuba.

Mme DIEDRE NICHOLE MILLS (Jamaïque) a salué l’accent mis sur une stratégie de communication intégrée qui couvre différents types de médias pour disséminer les valeurs et messages de l’ONU, en particulier les réseaux sociaux.  « Tout en considérant que c’est une contribution importante, nous sommes fermement attachés à l’idée que les médias traditionnels doivent aussi demeurer une priorité, en particulier compte tenu du fossé numérique continu entre États et à l’intérieur même des États », a indiqué la représentante.  Après avoir encouragé le DCG à poursuivre l’évaluation de l’impact de son travail, Mme Mills s’est dite satisfaite de savoir que le travail des centres d’information est pris en compte dans la restructuration du système de l’ONU pour le développement sur le terrain.  La déléguée a aussi salué le fait que le Département continue d’accorder une attention particulière aux questions importantes que sont les objectifs de développement durable et les changements climatiques, qui sont centrales dans la stratégie de développement national de son pays.

M. DEEPAK MISRA (Inde) a estimé que le multilinguisme était un facteur important de promotion de la diversité au sein de l’Organisation.  Il a cependant constaté que la diminution des ressources financières de l’Organisation avait « fortement entravé » la capacité du Département de la communication globale à s’acquitter de son mandat, notamment dans l’utilisation des langues non officielles.  Pour pallier cette situation, le représentant a appelé le Département à réfléchir « de façon innovante » à la possibilité de lever des fonds en dehors du budget ordinaire, notamment par le biais de contributions volontaires.

Nous vivons à une époque où le multilatéralisme se heurte à de plus en plus d’obstacles, a remarqué Mme BEATRIZ NÚÑEZ RIVAS (Uruguay).  Par conséquent le travail du DCG acquiert une importance croissante pour expliquer l’ONU à l’opinion publique mondiale à travers des campagnes de communication sur des thématiques phares et la diffusion d’informations précises, en temps et en heure, sur ses activités et initiatives, notamment sur le Programme de développement durable à l’horizon 2030, l’Action climatique et ses opérations de paix.  L’Uruguay exprime aussi sa reconnaissance à la campagne « Service et sacrifice » qui cherche à promouvoir le rôle des pays contributeurs de contingents aux opérations de paix de l’ONU. 

La représentante a ensuite souligné que le multilinguisme est une pièce essentielle dans la promotion de la diversité culturelle, et a appelé le Département à œuvrer activement pour parvenir à l’égalité entre les six langues officielles, à commencer dans ses communiqués de presse et ses archives.

Il est également important de doter le DCG des ressources nécessaires pour lui permettre de s’acquitter de son mandat en matière de multilinguisme.  Elle a salué l’accent mis par le Département sur les nouvelles technologies de l’information tout en l’appelant à continuer d’utiliser les médias traditionnels de manière à pouvoir toucher les audiences mondiales qui n’ont pas accès à Internet.  Elle a mis en exergue l’importance du travail des CINU et a plaidé pour leur intégration plus étroite aux Nations Unies car ils rapprochent l’Organisation du public local en utilisant sa propre langue.

À l’époque des médias sociaux et de l’hyperconnectivité, « où chacun devient un journaliste », M. MUHAMMAD ZULQARNAIN (Pakistan) a jugé que les travaux du Département de la communication globale étaient plus importants que jamais.  Il a appelé à ce que ce dernier produise des informations « indépendantes », en s’appuyant le plus possible sur les conclusions formulées par les Nations Unies dans ses rapports, notamment en matière de changements climatiques.  Le représentant a soutenu les nouveaux efforts du Département axés sur la conclusion de partenariats sur le plan local, pour permettre une meilleure diffusion de l’information dans les communautés.  S’agissant du multilinguisme, le représentant a appelé le Département à promouvoir la diffusion d’informations dans les langues non officielles, notamment en swahili, ourdou, bengali et portugais.  Il a espéré que les ressources appropriées puissent être allouées à cette fin.

M. ANDRÉ DUNHAM MACIEL SIAINES DE CASTRO (Brésil) a encouragé le DCG à diffuser les idéaux et les activités de l’ONU dans le plus grand nombre de langues possible, et par le truchement d’un bouquet de médias traditionnels et de nouvelles technologies, tout en mettant l’accent sur la prépondérance de la radio dans le monde en développement.  Le Brésil appelle également à adapter les campagnes mondiales aux différents contextes locaux en misant sur le multilinguisme en particulier. 

Le Brésil est un ardent défenseur des nouvelles de l’ONU en portugais.  Depuis 2013, l’unité portugaise d’ONU Info a mis en place de nouveaux partenariats, a-t-il remarqué, ce qui a permis de passer de 35 000 à 830 000 vues entre janvier 2018 et janvier 2019.  Cela montre que la production de contenus dans les différentes langues et sur différentes plateformes, en particulier sur les médias sociaux, est très utile, a estimé le représentant.  Il a également salué le rôle des CINU pour diffuser les valeurs des Nations Unies dans les langues locales.  Le Brésil encourage en outre le Département à multiplier ses partenariats avec la société civile et les milieux académiques.

M. HONG JIN UM (République de Corée) a jugé très importantes les campagnes de communication menées par les Nations Unies, pour offrir un contrepoids face à la prolifération des « fake news ».  Il s’est félicité des différentes initiatives menées par le Département de la communication globale, notamment celles mettant l’accent sur l’éducation du grand public à l’importance du multiculturalisme.

M. DANIEL PRADA JIMÉNEZ DE CISNEROS (Espagne) a apporté tout son appui à la mission du DCG pour renforcer la compréhension au niveau international des buts, valeurs et actions de l’ONU.  Il s’est félicité des efforts déployés par le Département en faveur du multilinguisme tout en exhortant les acteurs à poursuivre sur cette voie en vue d’augmenter l’efficacité et de mieux répondre aux besoins des destinataires des campagnes du DCG.  Saluant le nouveau nom du Département, il a estimé que celui-ci reflète bien la réforme en cours.  Il s’est plus particulièrement intéressé à l’initiative du Secrétaire général pour renforcer la connaissance du travail des Nations Unies dans le domaine du développement durable, et a voulu savoir à quelle phase le projet se trouve actuellement.

Outre les médias traditionnels, l’Espagne salue la présence de plus en plus marquée de l’ONU sur les médias sociaux pour toucher notamment les jeunes.  Pour ce qui est des campagnes de communication, le représentant a félicité le Département pour ses campagnes sur le Programme de développement durable à l’horizon 2030, l’Action climatique, la lutte contre le terrorisme et l’égalité hommes-femmes.

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