Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 20 mai 2019
(La version française du Point de presse quotidien n’est pas un document officiel des Nations Unies)
Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Stéphane Dujarric, Porte-parole de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:
Déplacements du Secrétaire général
Le Secrétaire général a parachevé, ce week-end, sa visite dans le Pacifique. Lors d’un message publié à cette occasion, M. Guterres a salué les petits États insulaires de la région pour leur détermination à faire face à l'urgence climatique mondiale, ainsi que pour leurs actions visant à renforcer leur résilience et leur capacité d'adaptation. Le Secrétaire général a toutefois souligné que les petits États insulaires ne pouvaient, à eux seuls, mettre un terme aux changements climatiques. Ils ont besoin de l’appui du reste du monde, a-t-il dit. Nous devons comprendre que la lutte contre les changements climatiques nécessite la volonté politique de mettre en place des politiques publiques de transformation dans les domaines de l’énergie, de la mobilité, de l’industrie et de l’agriculture, a expliqué M. Guterres, avant d’énoncer trois messages urgents à l’attention des dirigeants mondiaux: taxer la pollution et non les personnes; cesser de subventionner les combustibles fossiles; et arrêter de construire de nouvelles centrales au charbon d’ici à 2020. Dans un tweet, le Secrétaire général a déclaré après sa visite qu’il était « plus que jamais convaincu que l'urgence climatique mondiale est le combat le plus important de toutes nos vies – un combat que nous pouvons et devons gagner ». Lors de sa dernière escale dans la région, à Vanuatu, le Secrétaire général s’est entretenu avec le Président et le Premier Ministre du pays, auquel il a rendu hommage pour sa réaction après le passage du cyclone Pam, ainsi que pour sa politique en matière de protection des océans, notamment en faveur de la suppression de tous les plastiques à usage unique.
Journée internationale des Casques bleus
L’ONU célèbrera la Journée internationale des Casques bleus le vendredi 29 mai prochain, à New York. Dans un message rendu public en préparation de l’évènement, le Secrétaire général rappelle que cette Journée a pour but de rendre hommage aux hommes et aux femmes –plus d’un million au total– déployés en tant que soldats de la paix des Nations Unies depuis la première mission de l’Organisation, en 1948. M. Guterres a également appelé à ne pas oublier les 3 800 membres du personnel qui ont payé le prix ultime au service des Nations Unies. Le Secrétaire général a également exprimé sa profonde gratitude envers les 100 000 civils, policiers et soldats de la paix actuellement déployés au sein d’opérations de maintien de la paix à travers le monde, ainsi qu’aux pays qui mettent à disposition de l’Organisation ces femmes et hommes courageux et dévoués.
Médaille du capitaine Mbaye Diagne
Le Département des opérations de paix a annoncé qu’il remettrait, à titre posthume, la « médaille Capitaine Mbaye Diagne pour acte de courage exceptionnel » au soldat de la paix défunt Chancy Chitete, du Malawi, lors des commémorations de la Journée internationale des Casques bleus, le vendredi 24 mai prochain, au Siège des Nations Unies à New York. Le soldat Chitete servait au sein de la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO). Il a perdu la vie durant « l’opération Usalama », qui avait pour but de mettre fin aux attaques des Forces démocratiques alliées (ADF) dans les villes de l’est de la RDC et d’empêcher le groupe de faire obstacle à la riposte contre l’épidémie d’Ebola. La conduite héroïque du soldat Chitete a permis de sauver la vie d’un autre soldat de la paix, originaire de Tanzanie. La famille du soldat Chitete devrait se rendre à New York pour recevoir la médaille en son nom des mains du Secrétaire général. La médaille sera ainsi décernée pour la première fois depuis 2016, date à laquelle elle avait été remise, à titre posthume également, à la famille du capitaine Mbaye Diagne, qui avait sauvé d’innombrables vies lors de son déploiement en tant que soldat de la paix de l’ONU au Rwanda, avant de trouver la mort dans l’exercice de ses fonctions. Créée par le Conseil de sécurité en 2014, cette médaille, qui porte le nom du capitaine Diagne, est la plus haute et la plus prestigieuse distinction du maintien de la paix des Nations Unies.
Mali
La Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA) a annoncé aujourd’hui que six soldats de la paix tchadiens avaient été blessés durant le week-end, après que leur véhicule ait heurté un engin explosif improvisé à Tessalit.
Dans deux déclarations distinctes, le Secrétaire général et le Conseil de sécurité ont condamné les attentats perpétrés ce samedi contre la MINUSMA, à Tessalit mais également à Tombouctou. M. Guterres s’est dit profondément attristé par la mort d’un soldat de la paix nigérian, qui a succombé à ses blessures à la suite de l’attaque armée qui s’est produite à Tombouctou.
Le Secrétaire général a rappelé que les attaques prenant pour cible des soldats de la paix des Nations Unies étaient susceptibles de constituer des crimes de guerre, en vertu du droit international. Il a appelé les autorités maliennes à agir rapidement afin d’identifier les auteurs de ces attaques et de les traduire le plus vite possible en justice.
Yémen
L’ONU suit avec préoccupation le durcissement de la rhétorique au Yémen, ainsi que les incidents qui s’y sont produits au cours des derniers jours.
À la suite des premières mesures positives prises dans le cadre de la mise en œuvre de l’Accord sur Hodeïda, l’Organisation s’est dite encouragée par l’engagement du Président Hadi et de son gouvernement de mettre en œuvre l’Accord. Nous rappelons à toutes les parties qu’elles se sont engagées à prendre d’autres mesures pour parvenir à une mise en œuvre intégrale, conjointement avec le Président du Comité de coordination du redéploiement et la Mission des Nations Unies en appui à l’Accord sur Hodeïda (MINUAAH), afin de ne pas perdre l’élan initial.
Le Secrétaire général exhorte, quant à lui, les parties yéménites à collaborer avec son Envoyé spécial pour le pays, M. Martin Griffiths, à la réalisation de nouveaux progrès dans la mise en œuvre de l’Accord de Stockholm. M. Guterres note que son Envoyé spécial s’est engagé à travailler avec les Yéménites pour trouver un règlement durable et négocié, permettant de mettre fin au conflit et de répondre aux aspirations légitimes du peuple yéménite.
Parallèlement, le Programme alimentaire mondial (PAM) a publié, aujourd’hui, un communiqué de presse dans lequel il signale que son plus grand défi au Yémen n’est pas lié aux combats, mais à l’obstruction et au manque de coopération de certains des dirigeants houthistes dans les zones sous leur contrôle. Plus tôt ce mois-ci, à la suite d’entraves répétées aux opérations du PAM, l’agence avait de nouveau écrit aux dirigeants houthistes pour leur indiquer qu’elle serait contrainte, à contrecœur, de suspendre progressivement ses opérations dans ces zones, à moins que des avancées n’aient lieu concernant la mise en œuvre des accords conclus antérieurement.
Cette suspension progressive des opérations du PAM n’aura lieu qu’en dernier recours, a précisé l’agence, qui a indiqué vouloir mettre tout en œuvre pour que les plus faibles et les plus vulnérables, y compris les enfants, n’en souffrent pas. Le PAM espère toutefois que le bon sens prévaudra et que la suspension n’aura pas lieu. L’agence a enfin rappelé que la responsabilité du bien-être du peuple yéménite incombait aux dirigeants yéménites.
Syrie
Les Nations Unies continuent de suivre avec inquiétude les informations selon lesquelles des frappes aériennes se seraient produites dans la banlieue d’Edleb, dont la plus récente a eu lieu hier, dimanche 19 mai. Au moins deux enfants auraient été tués et des dizaines d’autres blessés lors de ces raids contre l’hôpital de Kfar Noubl.
L’Organisation continue d’être fortement préoccupée par l’intensification dangereuse des violences dans la zone de désescalade du nord-ouest de la Syrie et condamne les attaques contre les civils et infrastructures civiles. Les Nations Unies jugent particulièrement alarmantes les attaques qui ont endommagé ou détruit des installations médicales dans la zone de désescalade.
L’ONU a demandé à plusieurs reprises aux parties de se conformer au droit international humanitaire, ainsi qu’à leur engagement inconditionnel de respecter les accords de cessez-le-feu conclus en septembre dernier entre la Fédération de Russie et la Turquie.
Libye
Le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) est gravement préoccupé par les informations indiquant que l’approvisionnement en eau aurait été interrompu à Tripoli.
Hier, un groupe armé a fait irruption dans la principale station de distribution d’eau à Tripoli et aurait fermé les valves approvisionnant Tripoli et d’autres villes du nord-ouest du pays, notamment Ghariyan et Al Zawayih, risquant d’affecter l’accès à l’eau de deux millions de personnes.
Certains districts de Tripoli font déjà face à une faible pression d’eau et le plein impact devrait se faire ressentir au cours des deux prochains jours, à moins que les valves ne soient réouvertes.
L’approvisionnement en eau de Tripoli avait déjà été affecté avant hier, le personnel d’entretien de la station ayant été évacué pour des raisons sécuritaires en raison des combats en cours.
Les partenaires humanitaires œuvrent pour aider les zones affectées de Tripoli grâce à des camions citernes et un appui pour la purification de l’eau.
Entre temps, le déplacement de civils provoqué par les affrontements dans et aux alentours de Tripoli continue d’augmenter, plus de 78 000 personnes ayant à présent fuit leur domicile.
Somalie
L’ONU et ses partenaires humanitaires en Somalie ont lancé, aujourd’hui, un plan de réponse à la sécheresse qui cherche à lever 710 millions de dollars pour venir en aide, jusqu’à la fin du mois de décembre, à 4,5 millions de personnes victimes de la sécheresse dans certaines des zones les plus durement touchées du pays.
De nombreuses zones font face à de graves pénuries en eau, à de mauvaises récoltes généralisées et au mauvais état des cheptels, en raison de deux faibles saisons de pluies consécutives.
En conséquence, le nombre de personnes faisant face à des niveaux d’insécurité alimentaire urgents ou pire devrait atteindre les 2,2 millions d’ici le mois de juillet si les secours ne sont pas renforcés. Cela représente une augmentation de 40% par rapport au mois de janvier de cette année.
Afghanistan
Un nouveau rapport de l’ONU indique qu’une attention et des efforts continus sont nécessaires pour faire avancer les réformes anticorruption du pays.
Troisième de son genre, ce nouveau rapport décrit comment la corruption continue d’affecter chaque aspect de la vie en Afghanistan, érode la confiance du public dans les institutions gouvernementales et entrave les efforts pour apporter une paix durable et la prospérité dans le pays.
Le Représentant spécial du Secrétaire général, M. Tadamichi Yamamote, a souligné que la corruption met à mal les perspectives de paix, un accord négocié pour l’avenir de l’Afghanistan devant se faire sur la base de l’intégrité et de la justice.
Myanmar
Le Haut-Commissaire pour les réfugiés, M. Filippo Grandi, a entamé, aujourd’hui, une visite de cinq jours au Myanmar. C’est la première visite effectuée par le Chef du HCR dans le pays depuis août 2017. M. Grandi doit passer les deux premiers jours dans l’État rakhine où il doit rencontrer les communautés de Sittwe, ainsi que des communes du nord et participer à des réunions avec des représentants au niveau des districts et de l’État. En fin de semaine, il doit rencontrer des dignitaires du Gouvernement du Myanmar dans la capitale Nay Pyi Taw.
Journée mondiale des abeilles
La Journée mondiale des abeilles est célébrée aujourd’hui et, à cette occasion, la Vice-Secrétaire générale, Mme Amina Mohammed, a prononcé un discours pour les célébrer.
Elle a indiqué que les abeilles comptent parmi les créatures les plus travailleuses de la planète, tout comme le personnel de la paix et humanitaire de l’ONU sur le terrain.
Alors que les productions alimentaires mondiales qui dépendent de la pollination sont évaluées à 500 milliards de dollars, « les abeilles sont de toute évidence essentielles à nos efforts pour réaliser les objectifs de développement durable ».
Cependant, les insecticides et les changements climatiques menacent les abeilles. Le déclin et la disparition des abeilles auraient des conséquences dramatiques sur les écosystèmes et le bien-être des humains. Des efforts urgents sont nécessaires pour les protéger.
Le Siège fait sa part pour protéger les abeilles, ayant établi des ruches dans la partie nord du jardin de l’ONU.