Soudan: « Pas de flambée de violence à grande échelle au Darfour » ces derniers mois, indique la Présidente du Comité 1591 (2005) du Conseil de sécurité
La Présidente du Comité du Conseil de sécurité créé par la résolution 1591 (2005), concernant le Soudan, Mme Joanna Wronecka (Pologne), a présenté cet après-midi au Conseil son rapport trimestriel portant sur la période allant du 22 juin au 27 septembre, en soulignant l’absence de flambée de violence à grande échelle au Darfour, même si des incidents et violations persistent.
Le Comité a été mis en place le 29 mars 2005 pour surveiller l’application des mesures de sanction pertinentes et s’acquitter des tâches définies par le Conseil de sécurité au paragraphe 3 a) de la résolution susmentionnée, notamment le suivi des mesures concernant l’embargo sur les armes, l’interdiction de voyager et le gel des avoirs.
La Présidente a indiqué que le Comité des sanctions s’était réuni en consultations informelles le 16 août dernier afin d’entendre la présentation d’un rapport intérimaire du Groupe d’experts. Ce rapport, qui portait sur la période du 13 mars au 3 août 2019, laisse voir qu’il n’y a pas eu de flambée de violence à grande échelle au Darfour.
Pendant cette période, la situation sécuritaire a été caractérisée par des incidents isolés, y compris des accrochages intercommunautaires, des attaques de milices contre des civils, des tensions dans les principaux camps de déplacés, des affrontements au Jebel Marra entre les forces de sécurité et des milices alliées et l’Armée de libération du Soudan-faction Abdul Wahid (ALS/AW), ou encore des affrontements entre factions de cette dernière, en plus d’attaques signalées contre l’Opération hybride Union africaine-Nations Unies au Darfour (MINUAD) et les agences humanitaires.
Le Groupe d’experts a également signalé des violations du droit international humanitaire et des abus de droits de l’homme, des cas de viols et de violence sexuelle contre des communautés du Darfour, y compris contre des personnes déplacées. L’absence d’institutions civiles pleinement fonctionnelles, notamment la police et les tribunaux, a contribué à l’impunité pour ces violations des droits de l’homme, a relevé la Présidente.
En outre, a-t-elle expliqué, les groupes armés du Darfour qui opèrent en Libye ont mené des opérations militaires aux côtés de leurs partenaires locaux. Au vu de la situation qui prévaut à Khartoum, ces groupes hésitent à rentrer au Darfour. En revanche, la présence des groupes armés du Darfour au Soudan du Sud est résiduelle depuis que les autorités de ce pays ne leur apportent plus de soutien significatif. Mme Wronecka a indiqué que le Groupe d’experts avait également fait un bref rapport de la situation au Darfour dans un rapport transmis au Comité le 24 septembre dernier.
Enfin, la Présidente a informé qu’elle planifiait une visite au Darfour prochainement, étant actuellement en contact avec les autorités soudanaises pour fixer une date.