Soixante-quatorzième session,
10e & 11e séances - Matin et après-midi
AG/EF/3519

Deuxième Commission: La promesse des objectifs de développement durable mise à l’épreuve par les changements climatiques

C’est le développement durable sous toutes ses dimensions qui a été débattu aujourd’hui par la Deuxième Commission (questions économiques et financières).  Vaste question désormais liée aux profonds impacts des changements climatiques sur la planète, manifestés par des catastrophes naturelles, la sécheresse, les inondations ou la désertification.  À l’horizon, la date butoir de 2030 pour la réalisation des objectifs de développement durable (ODD) est jugée par de nombreuses délégations comme d’ores et déjà inatteignable dans l’état actuel des efforts consentis.

Pourtant, comme en ont témoigné aujourd’hui de nombreuses États Membres, les efforts sont réels et leur coordination au niveau international continue de se mettre en place.  Ainsi, la toute nouvelle Coalition des Nations Unies pour la lutte contre les tempêtes de sable et de poussière, composée de 15 entités des Nations Unies, a été saluée par le Groupe des 77 et la Chine (G77), eux qui demandaient justement une plus grande coopération entre agences onusiennes sur le sujet à cause de l’obstacle à la réalisation du développement durable que représentent ces tempêtes.  Outre une coordination des actions menées par le système des Nations Unies, cette coalition doit permettre d’appuyer les initiatives lancées aux niveaux national, régional et mondial.

Il y a urgence pour des pays comme les nôtres, ont dit notamment les pays en développement sans littoral et aussi l’Iran: par leur « vulnérabilité géographique naturelle », ils sont très exposés au risque de désertification, de dégradation des terres, de sécheresse et d’inondations.  Les premiers ont insisté pour la mise en œuvre effective de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification.

En ce qui concerne les petits États insulaires en développement (PEID), ceux qui sont membres de l’AOSIS ont tenu à rappeler que la majorité des accords internationaux arrêtés autour de l’année 2015 avaient reconnu la particularité de leur situation et suggéré des approches pour faire face au réchauffement.  Mais « il y a visiblement une rupture entre le constat et la mise en œuvre », ont-ils remarqué, observant une aggravation exponentielle de leurs problèmes au cours des 30 dernières années et des chances d’autant plus faibles d’atteindre le développement durable.

Pourtant, les solutions basées sur la nature peuvent fournir plus d’un tiers des mesures d’atténuation du réchauffement de la planète nécessaires pour stabiliser ce réchauffement en dessous de 2 degrés Celsius, a précisé le Secrétaire exécutif de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification, Ibrahim Thiaw, qui présentait un rapport sur la lutte contre la désertification.  Il a évoqué « la restauration des terres », comme une façon efficace de combattre les changements climatiques et la perte de biodiversité, tout en contribuant à la transition vers une économie verte et à une croissance durable pour tous.

Le Forum des îles du Pacifique a réitéré l’importance de la mise en œuvre effective des Orientations de Samoa, document qui souligne la nécessité de renforcer la résilience des PEID.  Pas surprenant que ces pays soient perçus comme des « mendiants », puisqu’ils quémandent des solutions qui leur ont été depuis longtemps promises, a-t-il haussé le ton.  « La communauté internationale reste les bras croisés face à ces pays confrontés à une destruction indescriptible, au fardeau croissant d’une dette insoutenable et aux conséquences sociales de ces impacts. »

Pour Singapour, les gouvernements doivent prendre les devants et jouer un rôle actif dans le développement durable et la croissance verte.  Mais comme les changements climatiques sont un défi commun, ils exigent une coopération internationale efficace, ont rappelé de nombreux intervenants.  C’est même « une crise existentielle » pour la Communauté des Caraïbes (CARICOM), a plaidé sa représentante, ajoutant qu’il est urgent « d’agir à grande échelle et de faire en sorte que les flux financiers soient conformes à l’objectif de limiter le réchauffement à 1,5 degré Celsius ».

La CARICOM, tout comme les pays les moins avancés (PMA), a d’ailleurs élevé la voix au sujet de la prévisibilité des fonds consacrés à la lutte contre les changements climatiques.  Déplorant le fait qu’il leur faille orienter beaucoup de leurs ressources de développement vers l’action climatique, elle a réclamé plus de fonds prévisibles, un soutien financier et technique adéquat pour l’adaptation et l’atténuation des conséquences des changements climatiques dans leurs pays, « en droite ligne des engagements pris par la communauté internationale ».  Soutenu par l’AOSIS, le G77 a, quant à lui, invité les pays développés à « honorer leur promesse de fournir 100 milliards de dollars par an pour le financement climatique jusqu’en 2020 ».

Si le Programme de développement durable à l’horizon 2030 était au centre de toutes les déclarations, le G77 a cependant tenu à rappeler que ce programme n’était pas isolé, mais relié à bien d’autres initiatives précédentes de la communauté internationale: Action 21, Plan de mise en œuvre de Johannesburg, et le document « l’Avenir que nous voulons » adopté à Rio+20.  « Ainsi, même si le Programme 2030 doit demeurer la priorité, il faut aussi soutenir les efforts en vue de mettre en œuvre les engagements existants en matière de développement durable », ont-ils rappelé, insistant sur le respect des principes adoptés à la Conférence des Nations Unies sur le développement durable de Rio, en 1992, notamment le principe de la « responsabilité commune mais différenciée ». 

La mise en œuvre des objectifs de développement durable relève bien de la responsabilité de tous les gouvernements, a d’ailleurs rappelé en début de journée le Président de l’Assemblée générale, M. Tijjani Muhammad-Bande, non sans oublier de dire que, pour être en mesure de tous les réaliser d’ici à 2030, il faudrait redoubler d’efforts, chacun et communément.

La Deuxième Commission poursuivra ses travaux mardi 15 octobre, à partir de 10 heures.

DÉVELOPPEMENT DURABLE

Mise en œuvre d’Action 21, du Programme relatif à la poursuite de la mise en œuvre d’Action 21 et des textes issus du Sommet mondial pour le développement durable et de la Conférence des Nations Unies sur le développement durable.

Suivi et application des Modalités d’action accélérées des petits États insulaires en développement (Orientations de Samoa) et de la Stratégie de Maurice pour la poursuite de la mise en œuvre du Programme d’action pour le développement durable des petits États insulaires en développement

Réduction des risques de catastrophe

Sauvegarde du climat mondial pour les générations présentes et futures

Application de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification dans les pays gravement touchés par la sécheresse et/ou la désertification, en particulier en Afrique

Convention sur la diversité biologique

Rapport de l’Assemblée des Nations Unies pour l’environnement du Programme des Nations Unies pour l’environnement

L’éducation au service du développement durable

Harmonie avec la nature

Garantir l’accès de tous à des services énergétiques fiables, durables et modernes à un coût abordable

Lutte contre les tempêtes de sable et de poussière

Développement durable dans les régions montagneuses

Présentation de rapports

M. ALEXANDER TREPELKOV, Responsable de la Division des objectifs du développement durable au Département des affaires économiques et sociales (DESA), a présenté huit rapports du Secrétaire général sur le développement durable.

Le rapport (A/74/238), intitulé Les technologies agricoles au service du développement durable, indique qu’un large éventail de politiques, de solutions et de contributions doivent être mises en œuvre pour atteindre les objectifs de développement durable, ainsi que pour mettre un terme à la faim, parvenir à la sécurité alimentaire, améliorer la nutrition et promouvoir une agriculture durable.  L’application de la science et de la technique à la mise au point de pratiques agricoles durables pourrait jouer un rôle décisif dans l’accélération des progrès vers la réalisation du Programme de développement durable à l’horizon 2030.  Les technologies peuvent soutenir les efforts des petits exploitants et des exploitations familiales visant à accroître durablement la productivité et les revenus, à contribuer à la mise en place de systèmes de production alimentaire durables, et à créer des synergies pour atteindre d’autres objectifs et cibles de manière intégrée et novatrice.

Le rapport (A/74/242) expose les vues des États Membres et des organisations régionales et internationales compétentes sur les mesures de coopération à prendre pour évaluer et faire mieux connaître les effets qu’ont sur l’environnement les déchets provenant de munitions chimiques immergées en mer, afin d’étudier la possibilité de créer une base de données et d’examiner le cadre institutionnel le plus approprié à cette fin.

Le rapport (A/74/204) présente le dernier bilan de la mise en œuvre d’Action 21, du Programme relatif à la poursuite de la mise en œuvre d’Action 21 et des textes issus du Sommet mondial pour le développement durable et de la Conférence des Nations Unies sur le développement durable.  Il constate que l’année 2015 a été une grande réussite en ce qui concerne le multilatéralisme et l’élaboration de politiques internationales.  Le rapport révèle que, si certains domaines enregistrent des progrès manifestes, d’autres régressent.  Mais avec assez de convergence, d’effort, d’innovation, d’engagement politique et de détermination, avec des partenaires vraiment mobilisés à l’appui de cette transformation et avec une collaboration multilatérale axée sur les résultats, la communauté internationale saura surmonter les obstacles et atteindre les objectifs de développement durable d’ici à 2030.

Le rapport (A/74/72-E/2019/13) sur l’Intégration des trois dimensions du développement durable dans l’ensemble du système des Nations Unies constate que la mise en œuvre du Programme 2030 est toujours en bonne voie, davantage d’efforts ayant été faits pour transformer les institutions et pour allouer les ressources budgétaires nécessaires à la réalisation des objectifs de développement durable.  Un nombre croissant d’entités appliquent concrètement le principe consistant à ne laisser personne de côté.  Le rapport fait également le point sur l’exécution du plan d’action visant à intégrer des pratiques de développement durable dans la gestion des opérations et des installations du Secrétariat de l’ONU.

Le rapport (A/74/66) fait le point sur la mise en œuvre des Modalités d’action accélérées des petits États insulaires en développement (Orientations de Samoa) au cours de la période 2015-2019, l’accent étant notamment mis sur le bilan et l’analyse des progrès accomplis et des problèmes persistants rencontrés par ces États.  Les petits États insulaires en développement (PEID) sont de plus en plus conscients des avantages et de l’importance des approches régionales dans la mise en œuvre des Orientations de Samoa, mais les États de la région de l’Atlantique, de la mer d’Arabie, de l’océan Indien et de la mer de Chine méridionale ne disposent pas de mécanisme adéquat, à cet égard.

Les changements climatiques et le renforcement de la résilience demeurent les principales priorités du pilier environnemental.  L’inclusion sociale, l’élimination de la pauvreté et la lutte contre l’épidémie de maladies non transmissibles figurent en bonne place dans le pilier social, tandis que l’allégement de la dette, l’accès au financement à taux réduit et les difficultés liées à la connectivité occupent une place de choix dans le pilier économique.

Le rapport (A/74/236) intitulé Harmonie avec la nature rend compte du dialogue interactif de 2019 qui a marqué le dixième anniversaire de l’adoption de la résolution proclamant la Journée internationale de la Terre nourricière, le 22 avril.  Il témoigne de l’évolution de la prise de conscience de l’humanité concernant sa relation avec la Terre nourricière, qui se manifeste par des changements dans la législation, les politiques, l’éducation et la mobilisation du public.  Ces changements sont motivés par l’urgence de protéger la planète et d’opérer une transition vers un paradigme axé sur la Terre en vue de mettre en œuvre le Programme 2030.

Le rapport (A/74/265) dresse un panorama des progrès accomplis pour garantir l’accès de tous à des services énergétiques fiables, durables et modernes, à un coût abordable (l’objectif no7 du Programme 2030), et décrit les mesures prises par les États Membres pour accélérer la réalisation de cet objectif, constatant que les avancées pour réaliser l’objectif sont en dessous des cibles.  Il présente également les principaux messages issus de plusieurs dialogues internationaux visant à favoriser l’échange d’enseignements et l’émergence de nouvelles initiatives à l’appui de l’objectif de développement durable no 7.  Il s’agit, notamment des dialogues de haut niveau tenus en mai 2019 à mi-parcours de la Décennie des Nations Unies relative à l’énergie durable pour tous (2014-2024), de la session du Forum politique de haut niveau pour le développement durable organisée en juillet 2019, ainsi que des travaux préparatoires menés en vue du Sommet sur le climat convoqué par le Secrétaire général en septembre 2019.

Le rapport (A/74/209) sur le développement durable dans les régions montagneuses rappelle que les montagnes, qui représentent 27% des terres émergées de la planète, sont des écosystèmes clefs qui fournissent à l’humanité des biens et services essentiels tels que l’eau, l’alimentation, la biodiversité et l’énergie.  Cependant, les écosystèmes montagneux sont vulnérables face aux catastrophes naturelles, aux phénomènes climatiques et à l’utilisation non durable des ressources.  Les montagnes abritent environ 1,1 milliard de personnes parmi les plus pauvres du monde et les populations montagnardes sont particulièrement exposées aux risques naturels car elles dépendent fortement de l’agriculture.  Pour atteindre les objectifs de développement durable, il faut d’urgence trouver des moyens de subsistance nouveaux et durables et adopter des pratiques de nature à renforcer la résilience des personnes et de l’environnement dans les régions montagneuses.  Le rapport contient un certain nombre de recommandations sur les mesures à prendre pour accélérer le développement durable dans les régions montagneuses.

Mme SABRINA AUBERT, spécialiste des questions de politique générale au Bureau régional pour les États arabes du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), a présenté le rapport Marée noire sur les côtes libanaises (A/74/225), qui rend compte des progrès accomplis dans la mise en œuvre des résolutions de l’Assemblée générale concernant « la catastrophe écologique provoquée par la destruction, par l’aviation israélienne, le 15 juillet 2006, de réservoirs de stockage de carburant situés à proximité immédiate de la centrale électrique de Jiyeh, au Liban, provoquant une marée noire qui s’est répandue sur les deux tiers des côtes libanaises et au-delà ».  Mme Aubert a noté que « le Secrétaire général saluait les efforts continus déployés par le Gouvernement du Liban pour remédier aux conséquences de la marée noire ». 

Établi par le PNUD, le rapport constate que les dispositions des résolutions relatives à l’indemnisation, par le Gouvernement israélien, du Gouvernement et du peuple libanais ainsi que d’autres pays touchés par la marée noire, tels que la République arabe syrienne, n’ont pas été appliquées.  Cette indemnisation est « d’autant plus importante que, d’après des études, les dommages subis par le Liban se chiffraient en 2014 à 856,4 millions de dollars ». 

M. PETRU DUMITRIU, Inspecteur au Corps commun d’inspection, a présenté le rapport Renforcer l’exploitation de la recherche sur les politiques dans le cadre du Programme de développement durable à l’horizon 2030, qui a été publié sous la cote JIU/REP/2018/7.  Ses recommandations, « non prescriptives », cherchent à insuffler un mouvement robuste, mais graduel, concernant la communication et la coopération pour que soit créé « un réseau général plutôt que de travailler de manière cloisonnée », dans un esprit de partenariat.  Dans ce rapport, le Corps commun d’inspection examine, pour la première fois, la fonction de recherche sur les politiques dans le système des Nations Unies et ce que cela peut apporter dans la mise en œuvre du Programme 2030.  Le rapport vise à sensibiliser sur l’importance de la fonction de recherche pour s’assurer que le programme de développement durable soit porteur de transformations.  On y insiste sur la nécessité de mieux entendre les voix des chercheurs dans les prises de décisions.  « La collaboration et la recherche sont nécessaires pour sensibiliser sur l’amélioration de la transparence », a fait observer M. Dumitriu.

Mme MAMI MIZUTORI, Représentante spéciale du Secrétaire général pour la réduction des risques de catastrophe, a présenté le rapport (A/74/248) sur la Mise en œuvre du Cadre de Sendai pour la réduction des risques de catastrophe (2015-2030).  Les catastrophes récentes dans les Caraïbes ont montré l’urgence de réduire les risques, a souligné Mme Mizutori.  Le rapport donne un aperçu des progrès qui ont été accomplis pour atteindre les sept objectifs mondiaux et mener les quatre actions prioritaires fixés dans le Cadre de Sendai.  Il contient également une section sur la stratégie mondiale visant à remédier aux effets du phénomène El Niño.

Certains exemples concrets montrent qu’il est bénéfique d’investir dans la réduction des risques mais que de nouveaux risques surgissent à un rythme plus rapide que celui des efforts faits pour les réduire.  Dans le même temps, la nature systémique des risques n’est pas suffisamment bien comprise, ce qui limite l’efficacité des politiques, des stratégies et des mesures de réduction des risques de catastrophe.  Le Secrétaire général montre que les données, pour être utiles, doivent être faciles à comprendre et accessibles à tous les secteurs.

Pour atteindre les objectifs de développement durable et réaliser les ambitions fixées dans l’Accord de Paris, la réduction des risques de catastrophe doit être intégrée dans toutes les politiques et dans tous les secteurs, explique encore le rapport, insistant sur la cohérence et l’intégration de la réduction des risques de catastrophe dans les politiques de développement durable.  Il incombe à tous, pour les générations futures, de donner la priorité à la mise en application du Cadre de Sendai, a conclu la Représentante spéciale.

M. DANIELE VIOLETTI, Directeur du programme Financement, technologie et renforcement des capacités de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC), a présenté le rapport du secrétariat de ladite Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques figurant dans une note transmise par le Secrétaire général (A/74/207).  Ce rapport présente les résultats de la vingt-quatrième session de la Conférence des Parties à la Convention (COP24), de la quatorzième session de la Conférence des Parties agissant comme réunion des Parties au Protocole de Kyoto et de la troisième partie de la première session de la Conférence des Parties agissant comme réunion des Parties à l’Accord de Paris, tenues à Katowice, en Pologne, du 2 au 14 décembre 2018.

La Conférence de Katowice a produit des résultats importants dans tous les organes, le plus notable étant l’adoption de l’Ensemble de règles de Katowice sur le climat, qui constitue un solide train de directives pour la mise en œuvre de l’Accord de Paris.  Avec l’adoption de la plupart des éléments du programme de travail de l’Accord de Paris, les Parties sont entrées dans une nouvelle ère dans les efforts qu’elles fournissent collectivement pour faire face aux changements climatiques, en mettant l’accent sur l’intensification de la mise en œuvre de l’Accord et le rehaussement du niveau d’ambition.

M. Violetti a également évoqué la COP25, qui aura lieu à Santiago du Chili du 2 au 13 décembre 2019.  La pré-COP, qui s’est tenue du 8 au 10 octobre au Costa Rica, a mis l’accent sur l’importance des contacts multilatéraux et sur la nécessité d’agir en urgence pour le climat.

M. IBRAHIM THIAW, Secrétaire exécutif de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification, a présenté la deuxième partie de la même note (A/74/207), consistant en un rapport sur la lutte contre la désertification dans les pays gravement touchés par la sécheresse et/ou la désertification, en particulier en Afrique et fait le point sur ses principales activités.  La science nous dit que la désertification, la dégradation des terres et les sécheresses sont de réelles menaces pour l’humanité, a annoncé M. Thiaw, précisant que près de la moitié des habitants de la planète sont déjà touchés, notamment les petits agriculteurs et les communautés rurales.  Bientôt, l’Asie et l’Afrique compteront le plus grand nombre d’habitants vulnérables à la désertification tandis que les incendies devraient augmenter en Amérique du Nord et du Sud, en Méditerranée, en Afrique australe et en Asie centrale.

La terre est une partie de la solution, ont souligné le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) et la Plateforme intergouvernementale science-politique sur la biodiversité et les services écosystémiques.  Les solutions basées sur la nature peuvent fournir plus d’un tiers des mesures d’atténuation du réchauffement de la planète nécessaires pour stabiliser le réchauffement en dessous de 2 degrés Celsius, a précisé M. Thiaw.  La restauration des terres est une façon efficace de combattre les changements climatiques et la perte de biodiversité.  Dans le même temps, cela contribue à la transition vers une économie verte, à des améliorations des conditions de vies, du secteur de l’emploi, de la santé, de la sécurité alimentaire, ainsi qu’à plus d’égalité et à une croissance durable pour tous.  Tels sont les principaux résultats de la quatorzième session de la Conférence des Parties à la Convention, qui s’est tenue à New Delhi du 2 au 13 septembre 2019.   Quant au Fonds pour la neutralité en matière de dégradation des terres, il est pleinement opérationnel, a annoncé M. Thiaw.  Il est capitalisé à hauteur de 150 millions de dollars et a réalisé son premier investissement au Pérou.

Une action concertée est maintenant nécessaire, comme le souligne le rapport.  Les partenariats doivent être renforcés pour promouvoir des solutions fondées sur la science.

Mme CRISTINA PASCA PALMER, Secrétaire exécutif de la Convention sur la diversité biologique, a présenté la troisième partie du rapport (A/74/207), qui fait le point sur la quatorzième session de la Conférence des Parties à la Convention, qui s’est tenue du 17 au 29 novembre 2018 à Charm el-Cheikh (Égypte), précédée du Sommet ministériel africain sur la biodiversité le 13 novembre et de la phase de haut niveau les 14 et 15 novembre 2018.  Le Sommet ministériel a été organisé sur le thème suivant: « Dégradation et restauration des terres et des écosystèmes: priorités pour accroître les investissements dans la biodiversité et la résilience en Afrique. »  Les ministres ont adopté un Programme d’action panafricain sur la restauration des écosystèmes pour une résilience accrue, qui sera soumis pour adoption à la Conférence des chefs d’État et de gouvernement de l’Union africaine (UA) en 2020.  Ils ont également prié l’Assemblée générale de convoquer un sommet sur la biodiversité au niveau des chefs d’État et de gouvernement qui se tiendra avant la quinzième réunion de la Conférence des Parties à la Convention, en 2020, afin de souligner la nécessité d’agir de toute urgence aux plus hauts niveaux à l’appui d’un cadre mondial de la biodiversité pour l’après-2020 qui contribue au Programme 2030 et permette à la communauté internationale de progresser vers la concrétisation de la Vision 2050 pour la biodiversité.

Le Directeur des affaires intergouvernementales au Bureau de New York du Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE), M. JAMIL AHMAD, a présenté deux rapports.

Le premier, établi par l’Assemblée des Nations Unies pour l’environnement du PNUE sous la cote A/74/25, à l’occasion de sa quatrième session tenue à Nairobi en mars 2019, fait état de l’adoption de la résolution 4/21 intitulée « Plan de mise en œuvre “Vers une planète sans pollution” » et une déclaration ministérielle intitulée « Des solutions novatrices pour relever les défis environnementaux et instaurer des modes de consommation et de production durables ».

Le rapport indique que L’Assemblée a décidé, à Nairobi, de prendre plusieurs mesures ayant trait aux ordres du jour du Conseil économique et social et de l’Assemblée générale, notamment prendre des mesures pour investir dans des approches cohérentes, novatrices et intégrées pour l’élaboration et la mise en œuvre des politiques.  Le but est de mieux cibler les efforts déployés en vue d’éliminer la pauvreté par une gestion durable de l’environnement et des ressources naturelles.  Il faut aussi relever l’ambition de l’action menée pour relever les défis communs en matière d’environnement et de santé de manière équilibrée et intégrée, grâce à l’identification et à l’élaboration de solutions novatrices pour promouvoir une gestion durable et efficace des ressources.  L’Assemblée a aussi décidé de promouvoir des modes de consommation et de production durables, y compris, mais sans s’y limiter, par l’économie circulaire et d’autres modèles économiques durables, et par la mise en œuvre du Cadre décennal de programmation concernant les modes de consommation et de production durables.

Le deuxième rapport présenté par M. Ahmad, intitulé Lutte contre les tempêtes de sable et de poussière (A/74/263), présente les activités et les initiatives menées par les organismes des Nations Unies, les États Membres et diverses parties prenantes, et met en lumière les réalisations accomplies, notamment grâce aux activités transversales, dans les domaines suivants: surveillance, prévision, alerte rapide, atténuation des effets, vulnérabilité, résilience et atténuation des causes.  Le rapport vise à transmettre trois messages clefs.

Premièrement, la complémentarité et la coordination des initiatives peuvent encore être améliorées pour garantir une action concertée et adaptée des organismes des Nations Unies face aux défis croissants que posent les tempêtes de sable et de poussière.  Ainsi, le Programme régional de lutte contre les tempêtes de sable et de poussière, composée de 15 entités des Nations Unies, vise non seulement à garantir une action coordonnée et unifiée des entités des Nations Unies et la contribution du système aux objectifs de développement durable concernés, mais aussi à renforcer l’appui aux activités menées aux niveaux national, régional et mondial.  Dans le cadre de l’action menée en faveur de l’adoption d’une démarche de gestion des risques de catastrophe, ce programme aura ainsi pour mission principale de promouvoir et de coordonner une action unifiée et cohérente aux niveaux local, régional et mondial, afin de maximiser l’efficacité de l’action du système des Nations Unies face à ce problème grandissant. 

Deuxièmement, malgré tous les efforts déployés par l’ONU et ses États Membres, des lacunes manifestes persistent en ce qui concerne les données, les informations, les connaissances, les technologies, les moyens, les modes de financement, les politiques et les autres conditions nécessaires à la prise de mesures plus efficaces contre les tempêtes de sable et de poussière.

Troisièmement, ces tempêtes représentent un risque transfrontière majeur dans de nombreuses régions du monde.  Il convient donc d’établir des partenariats solides et de renforcer la coopération sous-régionale, régionale et interrégionale.

Mme MARIE PAUL ROUDIL, Directrice du Bureau de New York de l’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO), a présenté son rapport(A/74/258) sur la Mise en œuvre de l’éducation au service du développement durable dans le cadre du Programme de développement durable à l’horizon 2030.  Il donne un aperçu du projet de cadre pour la mise en œuvre de l’éducation au service du développement durable pendant la période 2020-2030, intitulé « L’éducation en vue du développement durable: vers la réalisation des objectifs de développement durable » (en abrégé, « l’EDD pour 2030 »). 

Depuis 2015, grâce au Programme d’action mondial, l’éducation au service du développement durable a « bien progressé », a affirmé Mme Roudil.  Les partenaires principaux du Programme ont ouvert la voie à des méthodes pédagogiques novatrices, développé l’éducation au service du développement durable dans de nombreux autres cadres d’apprentissage, au-delà des salles de classe, et créé de nouveaux partenariats au-delà du secteur de l’éducation.  Ils ont ainsi pu mettre à profit l’élan suscité par l’adoption des objectifs de développement durable. 

Encourageant les États Membres à agir « dans le cadre d’initiatives nationales multipartites », Mme Roudil leur a recommandé notamment d’inclure les questions touchant tous les aspects du développement durable dans les programmes scolaires, les méthodes pédagogiques, les supports d’apprentissage et la formation des enseignants.  Il faut aussi, a-t-elle ajouté, renforcer les approches fondées sur des données factuelles.

Déclaration liminaire

Le Président de l’Assemblée générale, M. TIJJANI MUHAMMAD-BANDE, a rappelé que la mise en œuvre des objectifs de développement durable était la responsabilité de tous les gouvernements et que, pour être en mesure de tous les réaliser d’ici à 2030, il faudrait redoubler d’efforts.  Il a appelé à mettre l’accent sur l’élimination de la pauvreté, même si cette dernière n’est pas objectivement réalisable d’ici à 2030, selon lui.  En effet, la faim est en augmentation depuis trois ans dans le monde, et beaucoup d’aliments sont perdus ou gaspillés, a-t-il déploré.

« Les jeunes se sont montrés chefs de file pour agir contre les changements climatiques », a relevé le Président de l’Assemblée générale, en rappelant avoir appelé la communauté internationale à se mettre au diapason.  « Nous ne pouvons pas lutter efficacement sans prendre en compte les océans et la biodiversité », a-t-il poursuivi, notant que le Sommet sur la biodiversité et la Conférence sur les océans prévus prochainement seront cruciaux, à cet égard.

Poursuivant, le Président a signalé qu’un enfant sur cinq ne va pas à l’école dans le monde, or une éducation de qualité est nécessaire pour que le monde prospère.  Ce thème est d’ailleurs une des priorités de cette soixante-quatorzième session, a-t-il observé.  Pour progresser en intégrant toutes les parties prenantes, il a recommandé aux délégations d’examiner les besoins de tous les États Membres lors de leurs délibérations, en particulier ceux des petits États insulaires en développement (PEID), y compris en invoquant l’examen à mi-parcours des Orientations de Samoa.  « Nous devons prendre en compte les laissés-pour-compte, dont les jeunes et les femmes », a-t-il aussi souligné.

Le Forum politique de haut niveau pour le développement durable et le Conseil économique et social (ECOSOC) doivent permettre d’œuvrer en ce sens, a rappelé M. Muhammad-Bande, qui a dit travailler avec le Président de l’ECOSOC pour lutter contre les doublons.  « Les progrès sont toujours possibles, mais il nous faut agir maintenant. »  Selon le Président, « la réalité est que nous ne remplirons pas nos objectifs sans financement ».

Déclarations

Mme SAHAR N. ABUSAWESH (Palestine), s’exprimant au nom du Groupe des 77 et la Chine (G77), a réitéré sa volonté de voir se réaliser le Programme de développement durable à l’horizon 2030 de manière équilibrée et intégrée, afin d’atteindre le développement durable dans ses trois dimensions.  Elle a insisté sur le respect des principes qui avaient été adoptés à la Conférence des Nations Unies sur le développement durable de Rio, en 1992, notamment le principe de la « responsabilité commune mais différenciée » qui devrait guider la mise en œuvre du Programme 2030, comme cela avait été, du reste, précisé dans le paragraphe 74 dudit programme. 

Le Groupe des 77 a relevé que le soixante-quinzième anniversaire de l’ONU l’an prochain, couplé avec le cinquième anniversaire du Programme 2030, serait l’occasion idoine pour la communauté internationale de réaffirmer l’engagement collectif envers le multilatéralisme et les Nations Unies, tout en réaffirmant le besoin urgent d’accélérer la mise en œuvre du Programme 2030 et des objectifs de développement durable, en particulier l’objectif d’éradication de la pauvreté.  La représentante a également réaffirmé l’importance et la nécessité de placer le développement en avant-garde du travail de l’ONU.

En outre, elle a souligné le caractère essentiel, pour la réalisation du développement durable, de la mise en œuvre d’Action 21, du Plan de mise en œuvre du Sommet mondial pour le développement durable (Plan de mise en œuvre de Johannesburg) et du document « l’Avenir que nous voulons », adopté à Rio+20.  Ainsi, même si le Programme 2030 doit demeurer la priorité, il faut aussi soutenir les efforts en vue de mettre en œuvre les engagements existant en matière de développement durable, a estimé la déléguée.  Elle a ainsi évoqué la réunion d’examen à mi-parcours des Orientations de Samoa le mois dernier, invitant la communauté internationale à renforcer les efforts pour la mise en œuvre de ce programme vital pour les PEID.  Elle a également invité les pays développés à honorer leur promesse de fournir 100 milliards de dollars par an pour le financement climatique jusqu’en 2020.  En ce qui concerne les risques de catastrophe, le G77 a rappelé que la pauvreté et la marginalisation sont de puissants catalyseurs de risques de catastrophe.

Pour le Groupe des 77, offrir un accès universel et sûr à l’énergie durable est une condition cruciale pour créer de nouvelles opportunités économiques, instaurer des communautés durables et inclusives et renforcer la résilience contre les défis environnementaux.  Il y a urgence, a réaffirmé la déléguée, à prendre des mesures au plus vite pour réduire la dégradation des habitats naturels, freiner la perte en biodiversité et prévenir l’extinction des espèces en danger.  La représentante s’est réjouie du fait que 122 pays, pour la plupart membres du G77, aient adhéré au projet sur la neutralité en matière de dégradation des terres et soient désormais engagés dans des programmes de transformation, à cet égard.  Dans ce contexte, le Groupe rappelle que les tempêtes de sable et de poussière sont de sérieux problèmes pour la réalisation du développement durable.  La représentante a appelé à y faire face avec une plus grande coopération entre les agences onusiennes, à ce sujet.  Elle s’est d’ailleurs félicitée de la création poussière du Programme régional de lutte contre les tempêtes de sable et de poussière.

Par ailleurs, le G77 a réitéré son appel en vue d’une éducation de qualité et plus ouverte, notamment, une éducation à l’environnement tout le long de la vie, afin de permettre aux gens d’acquérir des connaissances qui les aideront à mieux participer à la vie sociale.  Le Groupe a également invité les institutions financières et les parties prenantes à continuer de soutenir le Liban et le bassin est de la Méditerrané, dans le cadre des activités de réhabilitation relative à la marée noire qui y avait créé une catastrophe écologique.  Enfin, étant donné que le modèle actuel de développement est destructeur pour la nature et la dignité humaine, il faut promouvoir un changement dans la perception de la relation avec la Terre et ses écosystèmes, a plaidé la représentante, tout en conseillant de promouvoir une approche holistique de la réalisation du développement durable, en harmonie avec la nature.

Au nom du Groupe des pays en développement sans littoral, M. JULIO CESAR ARRIOLA RAMIREZ (Paraguay) a voulu rappeler que le Programme 2030 relève d’un effort collectif qui doit avancer de manière équilibrée dans ses trois dimensions.  Dans les pays en développement sans littoral, l’élimination de la pauvreté sous toutes ses formes et dimensions reste le plus grand défi, a-t-il souligné.  En effet, a expliqué le représentant, un tiers de la population des pays du Groupe vit dans une pauvreté extrême et plus de la moitié souffre de malnutrition et d’insécurité alimentaire, même si des progrès ont été enregistrés dans la réduction des taux de mortalité maternelle et infantile.  Le représentant a, dès lors, souligné l’importance de la mise en œuvre d’instruments internationaux tels que le Programme d’action de Vienne qui vise, en particulier, les pays en développement sans littoral.

En outre, par leur vulnérabilité géographique naturelle et leur capacité de production limitée, les pays en développement sans littoral sont très vulnérables aux catastrophes et aux effets négatifs des changements climatiques, en particulier à la désertification, à la dégradation des terres, à la sécheresse et aux inondations.  Le représentant a appelé à la coopération internationale pour la mise en œuvre effective de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification.  Quant au Cadre de Sendai pour la réduction des risques de catastrophe, il reconnaît la vulnérabilité particulière des pays en développement sans littoral ainsi que le facteur de risque supérieur à leur capacité de réponse.  Aussi le représentant, a-t-il plaidé, pour sa pleine mise en œuvre.

L’attention portée à ces questions dépend du renforcement de la coopération internationale et de la mobilisation d’un financement additionnel adéquat, a souligné le délégué.  Pour les pays en développement enclavés, l’assistance officielle au développement, qu’elle soit technique ou financière, reste l’une des principales sources externes de développement, a-t-il conclu.

M. PERKS LIGOYA (Malawi), s’exprimant au nom des pays les moins avancés (PMA), a déploré le fait que les PMA soient obligés d’orienter beaucoup de leurs ressources de développement vers l’action climatique.  Il faut donc plus de fonds prévisibles et un soutien financier et technique adéquat pour l’adaptation et l’atténuation des conséquences des changements climatiques dans ces pays, en droite ligne des engagements pris par la communauté internationale, a-t-il réclamé. 

En ce qui concerne le Cadre de Sendai, le délégué a relevé que certains facteurs rendent les PMA particulièrement vulnérables aux risques de catastrophe.  Il a cité, à cet égard, les changements démographiques, les conditions technologiques et socioéconomiques de piètre qualité, la vulnérabilité climatique, ainsi que l’impact des épidémies comme le VIH/sida, la malaria, et la tuberculose.  Il a ensuite plaidé pour une énergie propre disponible pour tous, saluant également la coalition pour l’accès à l’énergie durable qui est dirigée par l’Éthiopie et le Maroc depuis son lancement en septembre 2019.  Il a en outre rappelé que le Programme d’action d’Istanbul 2011-2020 en faveur des PMA avait souligné que la mobilisation des ressources en faveur de ces pays est le plus grand défi auquel ils font face dans la perspective du développement durable.  M. Ligoya a ainsi rappelé que les partenariats et la collaboration sont les seuls moyens de faire face à ce défi.

Au nom de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN), M. KHIANE PHANSOURIVONG (Thaïlande) a déclaré que les 10 nations membres de l’Association ont adopté la Vision Communautaire 2025 de l’ASEAN afin de réaliser l’objectif « une vision, une identité, une communauté » et une ASEAN politiquement unie, économiquement intégrée et socialement responsable.  Les dirigeants de l’ASEAN ont adopté, en avril de cette année, une déclaration sur le partenariat durable qui prévoit l’ouverture, en novembre, d’un centre pour le développement durable et le dialogue, afin de promouvoir la recherche et le renforcement des capacités, et de donner une plateforme stratégique de dialogue avec les partenaires extérieurs pour réaliser les objectifs de développement durable.

L’ASEAN, a poursuivi le représentant, est aussi engagée à parvenir aux objectifs d’Aichi pour la biodiversité, ainsi que les objectifs de développement durable qui ont trait à la conservation et à l’utilisation durable des ressources marines.  Le représentant a réaffirmé l’engagement de l’Association à poursuivre les efforts régionaux et internationaux pour réduire les risques de catastrophe.  Il a aussi assuré du soutien de l’ASEAN à la mise en œuvre du Cadre de Sendai pour la réduction des risques de catastrophe.  Concernant les risques et les avantages de la quatrième révolution industrielle, l’ASEAN doit être visionnaire dans son approche et examiner de façons innovantes l’éducation des populations, a-t-il dit en conclusion. 

Au nom des petits États insulaires en développement du Pacifique, M. SATYENDRA PRASAD (Fidji) a voulu que les travaux de la Deuxième Commission se focalisent sur des sujets importants comme les changements climatiques.  Saluant les annonces faites au dernier Sommet sur le climat, le représentant a exhorté les pays à réaliser leur ambition.  Il a réaffirmé la participation des îles du Pacifique à l’Accord de Paris sur le climat et a appelé à remplir les caisses du Fonds vert pour le climat.  En deuxième lieu, le représentant a réitéré l’engagement des PEID du Pacifique à faire face aux changements climatiques et à œuvrer pour la réduction des risques de catastrophe et le renforcement des capacités.  Il a souligné la nécessité d’une meilleure coordination des programmes de réduction des risques de catastrophe dans tout le système des Nations Unies.  Concernant enfin les Orientations de Samoa, il a estimé que, cinq ans après l’adoption de ce document, le temps était venu d’en faire l’inventaire et de mettre en évidence les progrès réalisés.  C’est le moyen de savoir ce qu’il reste à faire pour combler les lacunes, a-t-il expliqué.

Mme H. ELIZABETH THOMPSON (Barbade), au nom de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), a jugé la communauté internationale en mauvaise posture pour réaliser les objectifs de développement durable.  Les obstacles se dressant sur la voie du développement, comme les ouragans, causent des milliards de dollars de dégâts et des pertes en vies humaines, a-t-elle rappelé.  Du côté de la CARICOM, les difficultés s’accumulent, a-t-elle prévenu: « nous ne pourrons nous développer de manière durable sans résilience ».  C’est même « une crise existentielle pour la CARICOM », a plaidé la représentante, qui a dit qu’il est urgent « d’agir à grande échelle et de faire en sorte que les flux financiers soient conformes à l’objectif de limiter le réchauffement à 1,5 degré Celsius ».  Appelant à utiliser la dynamique amorcée pour la tenue de la COP25, elle a prévenu que « ces bruits menaçants des catastrophes ne doivent pas devenir un bruit de fond auquel on s’habituerait ».  Préoccupée que malgré le mandat élargi des Orientations de SAMOA, « les ressources ne sont toujours pas prévisibles et dépendent exclusivement des contributions volontaires », et attachée au Cadre de Sendai, la représentante a, en même temps, rappelé que la CARICOM est dotée d’une grande biodiversité. « L’important c’est d’avoir une communauté internationale qui comprenne que les volontés politiques varient en fonction des circonstances », a-t-elle plaidé.

M. SHARON LINOT (Belize), parlant au nom de l’Alliance des petits États insulaires (AOSIS), a rappelé que la majorité des accords internationaux, arrêtés autour de l’année 2015, ont reconnu la particularité de la situation des PEID et suggéré des approches pour y faire face.  Mais, « il y a visiblement une rupture entre le constat et la mise en œuvre », a noté le délégué, faisant observer qu’au cours des 30 dernières années, la situation de ces pays avait continué à se détériorer de façon exponentielle.  Les avancées en matière de développement de ces États sont ainsi sapées par la montée des inégalités, une croissance économique limitée et une vulnérabilité grandissante face aux chocs extérieurs.  La réalité est maintenant qu’un seul évènement peut, comme cela s’est déjà vu, faire reculer les avancées acquises pendant des décennies, a constaté le délégué. 

Selon lui, il n’est pas surprenant que les PEID soient perçus comme des « mendiants », puisqu’ils quémandent des solutions qui leur ont été depuis longtemps promises.  Il a cependant affirmé que ces pays ne quémandent pas, accusant même la communauté internationale de « reconnaissance superficielle » des problèmes des PEID, quand elle ne fait pas preuve de « mépris aveugle », « à moins, bien sûr, que ce ne soit fait à dessein », a—t-il laissé entendre.  Alors que les PEID ont toujours déploré le fait que des pratiques inappropriées de certains pays du monde aient des répercussions chez eux, et malgré la mobilisation au cours de cette année de citoyens et scientifiques en faveur de l’action climatique, « la communauté internationale reste les bras croisés, alors que des pays sont confrontés à une destruction indescriptible, à un fardeau croissant de la dette insoutenable, et aux conséquences sociales de ces impacts ».  Le délégué a rappelé les nombreux appels lancés par les PEID au cours du Sommet d’examen à mi-parcours des Orientations de Samoa, le 27 septembre dernier.  Il a conclu en soulignant que si l’on ne croit pas aux pays qui disent ne pas être en mesure de soutenir le poids des conséquences des aléas climatiques, et encore moins les experts qui présentent les données y relatives, alors pourquoi ne pas se lancer dans un examen de la situation si c’est cela qu’il faut.

Au nom du Groupe des États d’Afrique, M. SAMUEL V. MAKWE (Nigéria) s’est dit persuadé que la pauvreté et la dégradation de l’environnement sont les plus grands défis du XXIsiècle, en particulier en Afrique, qui doit faire face à la désertification et à la sécheresse.  Pour le représentant, la clef est d’adopter une approche intégrée.  Il a espéré que les travaux de la Deuxième Commission prendraient en compte la vulnérabilité particulière des pays d’Afrique.  Le représentant a mis l’accent sur le fait que la parole n’est pas suffisante pour atteindre les objectifs de développement durable, évoquant la nécessité d’un fort soutien au renforcement des capacités.  Si la communauté internationale n’est pas à la hauteur pour lever les obstacles structurels au développement, elle aura échoué dans sa tâche de ne laisser personne pour compte, a-t-il mis en garde.

Au nom du Système d’intégration de l’Amérique centrale (SICA), Mme EGRISELDA LOPEZ (El Salvador) a assuré que l’un des objectifs fondamentaux du SICA est d’identifier, d’établir et de maintenir la coordination et l’action concrète pour la préservation de l’environnement par le biais d’une administration responsable en harmonie avec la nature et le développement durable.  Le Programme stratégique régional du SICA est ainsi aligné sur les 17 objectifs de développement durable du Programme 2030.  Il souligne l’importance d’identifier les besoins et les secteurs essentiels pour s’attaquer à la vulnérabilité et à l’exposition des pays membres aux changements climatiques, à la perte de biodiversité et à d’autres risques naturels ou environnementaux.  L’aide publique au développement (APD) joue un rôle important dans cette stratégie, a dit Mme Lopez, qui a attiré l’attention sur la catégorisation des pays éligibles selon le PIB par habitant, qu’elle a jugé trop restrictive.

Conscient de la vulnérabilité de la région aux changements climatiques et aux catastrophes d’origine humaine, le SICA reconnaît l’importance de renforcer la mise en œuvre du Cadre de Sendai, ce qui contribuera à la prévention et à la gestion conséquente des risques de catastrophe et des pertes, notamment en vies et en moyens de subsistance.  Mme Lopez y a ajouté l’urgence de renforcer les mesures d’atténuation et d’adaptation, conformément à l’Accord de Paris, ce qui comprend les meilleures pratiques des communautés locales et des peuples autochtones.  Il est également important de stimuler le rôle des secteurs publics et privés dans l’action pour le climat, comme la promotion de l’énergie renouvelable et des technologies propres dans l’industrie et les transports, afin d’adopter des modèles de production et de consommation plus durables.

Cette année, El Salvador présentera la résolution bisannuelle sur le tourisme durable et le développement durable en Amérique centrale, a annoncé la représentante, en conclusion de son intervention.

Au nom du Forum des îles du Pacifique, M. FAKASOA TEALEI (Tuvalu) a réitéré l’importance pour son Groupe de la mise en œuvre effective des Orientations de Samoa qui soulignent les aspirations des pays membres au développement durable.  Le représentant a réitéré la nécessité de renforcer la résilience des îles du Pacifique afin de pouvoir atténuer les conséquences des catastrophes naturelles et celles des actions de l’homme.  Il faut aussi s’assurer que les économies de ces îles et leurs progrès sur la voie du développement durable ne soient pas affectés négativement.  Saluant la visite que le Secrétaire général a effectuée, cette année dans la région, M. Tealei a aussi apprécié la tenue du Sommet Action Climat qui avait pour but de faire accélérer les actions et de rendre celles-ci plus ambitieuses en recourant à des initiatives novatrices.  La voix des jeunes devrait aussi être examinée sérieusement dans la réalisation de notre ambition de bâtir un avenir durable, a suggéré le délégué.  Les pays du Forum des îles du Pacifique ont aussi pour priorité la mise en œuvre de l’objectif de développement durable relatif à l’exploitation durable des océans, des mers et des ressources marines, a réitéré le représentant.

M. DIRK GLAESSER, Directeur du développement durable du tourisme à l’Organisation mondiale du tourisme (OMT), a présenté par visioconférence le rapport intitulé Tourisme durable et développement durable en Amérique centrale (A/74/208).  Celui-ci fait le point sur l’action menée par les États d’Amérique centrale pour mettre en œuvre des programmes visant à promouvoir et à renforcer le tourisme durable et le développement durable dans ses trois dimensions.  Le rapport constate que, dans la région, le secteur touristique a réalisé des progrès manifestes concernant les enjeux environnementaux.  L’Institut du tourisme guatémaltèque a lancé un programme pour renforcer les capacités des entrepreneurs et des petites et moyennes entreprises qui a eu pour effet de créer des emplois.  El Salvador a aussi pris des mesures pour créer des emplois et renforcer les compétences nécessaires à l’activité du secteur du tourisme.

M. ALE KAABY (Sierre Leone) a dit qu’il était conscient que de nombreux facteurs vont à l’encontre des efforts communs pour mettre en œuvre les objectifs de développement durable.  Les PMA d’Afrique dont la Sierra Leone, ont été particulièrement exposés à une vulnérabilité accrue à la lumière de ces défis, alors qu’ils s’efforcent de réaliser les objectifs de développement durable, a-t-il fait observer.  Les défis budgétaires représentent, en outre, un risque grave pour les économies nationales, notamment une dette publique accrue, a ajouté le représentant.

La Sierra Leone, a poursuivi le délégué, donne la priorité aux objectifs de développement durable visant l’éducation de qualité pour tous et l’accès à la justice et des institutions durables.  Le Gouvernement a promis de consacrer au moins 21% du budget national à l’éducation.  La Sierra Leone a également pris la présidence de l’Équipe spéciale internationale pour la justice et participe au Dialogue international sur la consolidation de la paix et le renforcement de l’État afin de promouvoir l’objectif de développement durable consacré à l’accès à la justice dans les pays fragiles et touchés par le conflit.  Le Gouvernement a élaboré une stratégie nationale d’accès à la justice et a fait en sorte que les indicateurs nationaux soient alignés aux indicateurs mondiaux en matière d’accès à la justice.

M. NURUL ISLAM NAHID (Bangladesh) a souligné la vulnérabilité du Bangladesh aux changements climatiques qui encourage le Gouvernement à prendre toutes les mesures possibles pour y faire face.  Actuellement, plus de 1% de son PIB est consacré aux mesures d’adaptation et d’atténuation, a-t-il précisé.  Un investissement a aussi été réalisé dans l’agriculture pour qu’elle soit plus résiliente, tandis que des initiatives ont été déployées pour élargir la couverture des forêts, qui passera de 22 à 24% du territoire dans les cinq prochaines années.  Le Bangladesh a également développé des systèmes d’alerte précoce en cas de cyclone, par exemple, et a ouvert un bureau appelé commission mondiale d’adaptation.

M. IAN NAUMKIN (Fédération de Russie) a évoqué les difficultés d’approvisionnement en électricité d’une grande partie de la population mondiale et jugé irréaliste de fournir de l’énergie renouvelable à tous.  Les énergies fossiles continueront de dominer le bouquet énergétique international, selon M. Naumkin, qui a estimé nécessaire de trouver un équilibre en la matière.  L’ONU doit envoyer un signal clair sur la nécessité d’employer toutes les sources d’énergie, a-t-il martelé, ajoutant que le potentiel de l’énergie nucléaire reste sous-exploité pour assurer l’approvisionnement alors qu’il contribue à réduire l’empreinte de l’homme sur le climat.  Il s’est félicité du Sommet Action Climat convoqué le mois dernier par le Secrétaire général, estimant que des efforts conjoints sont nécessaires, raison pour laquelle la Russie a adhéré à l’Accord de Paris, a-t-il expliqué.  La Russie est en faveur du renforcement de la coopération internationale pour réduire les risques de catastrophe, a également indiqué le représentant, qui a plaidé pour que la communauté internationale garantisse l’application de tous les indicateurs figurant dans le Cadre de Sendai.

Mme AINAM NURAN (Indonésie) a assuré que l’Indonésie est déterminée à aider les PEID à atteindre leurs objectifs et a estimé qu’il fallait accélérer les efforts pour contrer les effets des changements climatiques et protéger la biodiversité.  Pour l’Indonésie, créer des partenariats plus solides est l’une des priorités si l’on veut pouvoir combler les lacunes de financement.  Par ailleurs, le pays a pour objectif de parvenir à un taux d’électrification de 100% et poursuit sa politique en faveur des énergies renouvelables.  Il faut également trouver des solutions basées sur la nature et renforcer les mesures d’atténuation, a conclu la représentante.

Mme NADJA MICAEL (Érythrée) a rappelé que son pays est particulièrement affecté par la désertification, la dégradation des sols et la sécheresse, tout en étant également affecté par les effets des changements climatiques.  Pour faire face à ces phénomènes, le pays a ratifié trois conventions relatives à ces questions et a également adopté des stratégies nationales pour y remédier.  Le pays est ainsi engagé en faveur de la neutralité en matière de dégradation des terres et a même mobilisé les communautés, les femmes, les étudiants, la société civile, les dirigeants religieux et l’armée dans les activités de préservation des sols et des ressources en eau.  La déléguée a estimé que la technologie et l’innovation peuvent être de puissants outils afin d’améliorer la productivité dans une perspective plus durable.  De même, l’Érythrée est impliquée dans l’initiative Grande Muraille verte pour le Sahara et le Sahel, un projet visant à créer une zone boisée de l’ouest à l’est de l’Afrique, sur 7 100 kilomètres de long et 15 kilomètres de large, afin de freiner l’avancée du désert du Sahara.

Pour Mme BIANA L. REGUEIRA (Cuba), les progrès restent inégaux et donc insuffisants pour réaliser le développement durable.  De ce fait, les écarts entre nord et sud s’exacerbent, à la mesure des dépenses désordonnées de ressources financières à des fins d’armement et de spéculation, a-t-elle comparé.  « Le développement durable nécessite des politiques cohérentes, un véritable partenariat mondial », a-t-elle insisté.  Les pays développés doivent se rappeler de leur responsabilité historique, a plaidé la déléguée, en réitérant sa détermination à faire respecter les trois dimensions du développement durable et à renforcer les mécanismes de mise en œuvre.  Citant le GIEC qui a réaffirmé les dangers croissants des changements climatiques pour la survie de l’espèce humaine, elle a déploré que les États-Unis refusent d’accompagner la communauté internationale dans la mise en œuvre de l’Accord de Paris, ce qui met en danger les espèces, dont l’Homme, a insisté Mme Abascal. 

M. KANGWEN WONG (Singapour) a partagé trois leçons tirées des expériences de son pays dans la poursuite du développement durable.  D’abord, les gouvernements doivent prendre les devants et jouer un rôle actif dans le développement durable et la croissance verte.  Ensuite, pour garantir le succès des politiques et des plans nationaux, les initiatives des gouvernements doivent être soutenues par les efforts de toutes les parties prenantes.  Le représentant a aussi prôné une approche tournée vers tous les besoins de la société, condition essentielle, selon lui, pour arriver à un changement de paradigme en vue de la réalisation des objectifs de développement durable. 

Pour le représentant, l’innovation et la planification stratégique à long terme sont les clefs pour parer aux contraintes naturelles et s’adapter aux conjonctures nationales.  Enfin, les changements climatiques sont un défi commun qui exige une coopération internationale efficace, a estimé M. Kangwen, qui a réaffirmé la détermination de Singapour à aider les autres pays en développement à mettre en œuvre le Programme 2030.  L’assistance technique de Singapour sera élargie jusqu’en 2024 pour aider la mise en œuvre des Orientations de Samoa pour les cinq prochaines années, a-t-il ajouté.

M. BANDAR MAHDI S ALNAHDI (Arabie saoudite) a expliqué la vision du pays pour 2030, tournée vers le développement durable et la réalisation des objectifs internationaux, avec d’énormes projets d’infrastructure pour créer des emplois.  Le déficit du budget diminue à mesure que l’Arabie saoudite diversifie son économie, venant à bout des « obstacles internes », s’est félicité le représentant.  Dans les domaines de la conservation de l’environnement et de la réduction de la pollution, il a fait savoir que de nombreux programmes et projets ont été mis en place: initiatives de réduction de déchets, recyclage des eaux usées, et augmentation de la production d’énergie propre, qui atteindra 9,5 gigawatts en 2020. 

M. ALI HAJILARI (République islamique d’Iran) a indiqué que son pays, sur la base de ses plans nationaux, avait approuvé les objectifs de la communauté internationale en matière de développement durable.  Concernant la lutte contre les changements climatiques, l’Iran a mis en place un plan sobre en carbone en vue de réduire de 4% les émissions de gaz à effet de serre.  Concernant l’eau, 99% de la population urbaine et 93% de la population rurale bénéficient d’un accès à l’eau potable, a-t-il fait valoir, tout en expliquant que la situation géographique de l’Iran le rend enclin aux pénuries d’eau, aux tempêtes de sable et de poussière, à la sécheresse et aux inondations.  Les conséquences de ces catastrophes naturelles sont, en outre, décuplées par le blocus et les sanctions dont l’Iran fait l’objet, a expliqué le représentant, en dénonçant ces mesures avec force. 

Pour M. ZIANDDIN AMIN (Afghanistan), le Programme 2030 est le seul espoir universel de monde prospère, inclusif et égalitaire, où personne ne serait laissé de côté.  L’Afghanistan travaille avec le secteur privé, la société civile, les universitaires, ses partenaires de développement et autres parties prenantes dans la mise en œuvre des objectifs de développement durable.  Il suit une approche intégrée dans des domaines tels que l’agriculture, les infrastructures, les ressources naturelles, le capital humain, le secteur privé et l’autonomisation des femmes.  Le représentant a fait observer que, malgré les progrès réalisés, l’accès à l’énergie demeure un défi pour les pays en situation particulière alors qu’il s’agit d’un objectif important puisqu’il est lié à nombre d’autres objectifs, comme l’élimination de la pauvreté, la sécurité alimentaire, l’eau propre, la santé, l’éducation.  Enfin, pour l’Afghanistan, le lien entre paix et sécurité et développement constitue une priorité dans les travaux de la Deuxième Commission.

M. TEMEM AL-MANSOORI (Qatar) a souligné les besoins spécifiques des pays en développement et plus particulièrement des PMA et donc la nécessité de les prendre en compte. La Vision 2030 du Qatar contient les objectifs de développement durable pour lesquels le pays a déjà investi 500 millions de dollars, a indiqué le délégué.  Pour le Qatar, l’éducation pour tous est le meilleur moyen d’encourager une culture de la paix et de la tolérance; c’est un objectif essentiel pour le développement.  Le représentant a souligné que le Qatar sera toujours prêt à collaborer avec la communauté internationale pour réaliser les objectifs communs.

Mme ROUA SHURBAJI (République arabe syrienne) a assuré qu’en dépit des circonstances particulières de la Syrie en raison de la guerre, le pays se réjouit de travailler avec le système international de développement car il souhaite s’écarter des secours humanitaires pour engager une véritable relance de l’économie du pays.  La Syrie, a-t-elle dit, a déjà renforcé les institutions pour accueillir les réfugiés qui reviendront au pays et assurer le développement économique et social.  « Nous devons satisfaire les besoins humanitaires à l’abri de toute politisation », a insisté la représentante, déplorant les restrictions qui entravent le processus de reconstruction.  Mme Shurbaji a également mis en exergue le rapport du Secrétaire général sur la marée noire sur les côtes libanaises pour rappeler qu’Israël doit rendre compte du non-respect des résolutions et du droit international.

M. IFEANYI NUAKUDU (Nigéria) est inquiet de constater que quelques-uns des objectifs et cibles du Programme 2030, en particulier ceux relatifs aux inégalités, aux défis environnementaux, à l’élimination de la pauvreté, à l’éducation et à la faim, ne sont pas sur la bonne voie.  Pour relever ces défis, une approche collective est nécessaire, a-t-il dit: c’est dans cette optique que le Nigéria a adopté une approche qui intègre toute la société et implique tout le Gouvernement dans un cadre cohérent et holistique.  Il a également lancé un modèle intégré d’objectifs de développement qui doit aider à bien réfléchir, à effectuer des analyses en connaissance de cause, à forger des partenariats appropriés et à mesurer avec précision les progrès dans la réalisation des objectifs de développement durable.  Pour assurer le contrôle législatif, les deux chambres du Parlement ont créé la Commission des Objectifs des développement durable.

Les jeunes, a poursuivi le délégué, sont devenus des fervents défenseurs des objectifs de développement durable qui participent activement au processus de mise en œuvre.  Le Gouvernement utilise le programme national d’investissement social pour redistribuer des ressources en faveur des plus pauvres et des plus vulnérables.  Il existe également un programme pour les entreprises qui facilite l’accès aux services financiers pour les commerçants, les femmes entrepreneures et les coopératives.  Le représentant a annoncé d’autres mesures prises par son gouvernement, comme l’intégration des objectives de développement durable dans le plan de croissance et de relèvement économique. 

Selon Mme FADUA ORTEZ (Honduras), nous devons accélérer les progrès en matière de développement durable.  La communauté internationale doit s’engager en mettant en place une stratégie de financement du développement durable et en utilisant des fonds additionnels pour que personne ne soit laissé pour compte, a-t-elle plaidé.  Partisane d’une coopération Sud-Sud qui ne peut toutefois pas se substituer à la coopération Nord-Sud, elle a prévenu que les sols, les océans et la biodiversité étaient menacés, faisant des changements climatiques un des défis les plus complexes du XXIe siècle, aggravé par les disparités régionales.  En proie aux sécheresses, aux épidémies de charançons, et touché par le passage du cyclone El Nino, le Honduras a été durement frappé par les catastrophes naturelles.  De plus, l’augmentation des températures à venir va profondément impacter les habitants du Honduras ainsi que le PIB du pays, entravant la réalisation des objectifs de développement durable, a craint la représentante.  « Pour le Honduras, c’est une question de survie », a-t-elle plaidé.

M. AHMED SALMAN ZAKI (Maldives) a invité la communauté internationale à travailler de concert afin de réaliser les engagements pris dans le cadre de l’Accord de Paris sur les changements climatiques.  Si la tendance actuelle n’est pas inversée, a-t-il dit, la réalisation des objectifs de développement durable pourrait être compromise, ce qui affecterait de manière disproportionnée les plus vulnérables.  Le délégué a expliqué que les Maldives avaient adopté des politiques spécifiques adaptées à son économie bleue, en agissant de manière prioritaire pour réduire la dépendance aux sources d’énergie fossiles, et en investissant dans la gestion des déchets, dans le secteur de l’eau et dans les services d’assainissements.  Le pays œuvre également pour que les jeunes acquièrent les capacités nécessaires leur permettant de contribuer à la croissance économique.  Autre domaine d’amélioration, la gouvernance qui est plus innovante.  Il a enfin plaidé afin que la communauté internationale apporte un plus grand soutien financier et technique au renforcement des capacités statistiques des PEID.

M. ESTHER SIYANDA (Zambie) a déclaré que son gouvernement avait mis en place un programme d’électrification rurale afin de faciliter l’accès des communautés à l’électricité.  Le pays vient d’inaugurer sa première usine de production d’énergie solaire près de Lusaka, laquelle va permettre d’approvisionner au moins 30 000 foyers, a-t-il dit.  Il a évoqué la promotion de l’éducation en Zambie, avec, par exemple, un programme de cantine scolaire gratuite qui a permis de faire grimper le taux de fréquentation scolaire.  Le Gouvernement renforce également l’éducation au développement durable, notamment dans la lutte contre les effets néfastes des changements climatiques et dans le cadre de la réduction des risques de catastrophe.

Mme LILIANA OROPESA (Bolivie) a dit que 10 ans avant le délai fixé pour réaliser le Programme 2030, « on a le sentiment que les objectifs de développement durable ne sont pas réalisables car nous sommes prêts du point de non-retour, comme l’atteste le rapport du GIEC ».  Reconnaissant le travail réalisé dans les rapports commémorant la « Journée internationale de notre Terre nourricière », elle a dénoncé « le luxe, la consommation et les catastrophes naturelles » comme faisant partie de cette crise climatique, dirigée contre les pauvres et « dégradant les écosystèmes ».  La Bolivie propose un autre modèle: un modèle de développement en harmonie avec la nature, un processus exhaustif n’aboutissant pas nécessairement à la monétarisation des ressources naturelles.  Le Programme patriotique 2025 en Bolivie prévoit, à cet égard, l’éradication de la pauvreté extrême.

Mme NATTHINAN INTARAJUMPA (Thaïlande) a insisté pour que l’action climatique se focalise autant sur des mesures d’atténuation que sur des mesures d’adaptation, tout en renforçant la résilience.  Rappelant l’engagement de la Thaïlande à mettre en œuvre l’Accord de Paris, la déléguée a indiqué que son pays entendait réduire ses émissions de carbone de 20 à 25% d’ici à 2030.  En ce qui concerne la réduction des risques de catastrophe, la Thaïlande a estimé qu’il s’agit d’une responsabilité partagée, invitant par la même occasion les États à mettre en œuvre les principes du Cadre de Sendai.  Enfin, Mme Intarajumpa a affirmé que l’accès à des sources d’énergie abordables et durables pour tous est crucial pour la réalisation du Programme 2030 et des objectifs de l’Accord de Paris sur les changements climatiques.  Le pays entend promouvoir le développement d’un système d’énergie qui soit moderne et renouvelable, a affirmé le délégué.

Mme MIRGUL MOLDOISAEVA (Kirghizistan) a annoncé que son gouvernement avait prévu de se soumettre en 2020 à l’examen national volontaire pour faire le point de la mise en œuvre des objectifs de développement durable.  Elle a poursuivi en faisant remarquer que les changements climatiques affectent négativement la réalisation des objectifs de développement durable en créant des défis supplémentaires.  De plus, le Kirghizistan subit les conséquences de l’extraction de l’uranium telle que pratiquée au XXe siècle, en particulier les déchets radioactifs.  Répondant à une initiative du Kirghizistan pour faire face à ce problème, l’Assemblée générale a adopté la résolution sur le rôle de la communauté internationale dans la prévention de menace radioactive en Asie centrale, a-t-il rappelé.

La représentante a ajouté également que les pays montagneux comme le sien font face à des obstacles supplémentaires alors qu’ils ont des ressources déjà limitées, y compris financières, pour développer l’industrie, l’agriculture et les infrastructures de transport.  Les écosystèmes montagneux fragiles souffrent aussi des effets négatifs des changements climatiques et cela affecte le développement national.  L’Agenda 21 du Kirghizistan fait la promotion du développement durable des montagnes, a dit la représentante, en parlant de la coopération en ce sens de son pays avec les États Membres des Nations Unies et les institutions compétentes de l’ONU.  Le pays a également annoncé la consécration de la journée du 11 décembre comme « Journée mondiale de la montagne ».

Mme KHAMPHONE PHOMMALANGSY (République démocratique populaire lao) a observé que plus de 70% des indicateurs des objectifs de développement durable ont été incorporés aux plans de développement nationaux du Laos, et les autres le seront lors du prochain plan quinquennal en 2021.  Concernant les engins explosifs non exposés, le Laos a adopté ce qu’il appelle « l’objectif de développement durable no 18 » consacré à cette question et lancé des programmes de sensibilisation.  En outre, des coordonnateurs des objectifs de développement durable ont été désignés au sein des différents ministères laotiens.  « Nous continuons de travailler dans le cadre de tables rondes pour tirer des bilans, formuler des recommandations pratiques et utiliser intelligemment les ressources », a précisé Mme Phommalangsy, ajoutant qu’il demeurait des défis à relever pour le Laos, comme la garantie d’une mobilisation de fonds suffisants et l’utilisation des nouvelles technologies.

M. SOPHEA SOK (Cambodge) a affirmé que son pays avait une volonté politique forte de lutter contre les changements climatiques, d’autant plus que le Cambodge est vulnérable aux impacts des changements climatiques et des catastrophes naturelles telles que les inondations et les sécheresses.  Le pays y a répondu avec ses capacités et ses ressources limitées.  Le délégué a invité les pays développés à renforcer leur contribution financière à l’action climatique, ainsi que le partage des capacités techniques et technologiques pour y faire face.  Le représentant a souligné que l’on ne peut ignorer les changements climatiques, puisque l’on en est arrivé à un point où le coût de l’inaction excède celui d’agir.  Le délégué a argué que la crise climatique actuelle est une opportunité pour se tourner vers une économie plus verte et faible en carbone.  Une économie résiliente, équitable, durable et fondée sur la connaissance, a-t-il conclu.

Pour Mme MARIA T. PETROCELLI (Panama), l’éducation est l’un des moteurs les plus importants pour parvenir au développement durable et sortir de la pauvreté.  L’éducation est synonyme de paix sociale et sa qualité reste un défi pour de nombreux pays, en particulier ceux en développement.  En ce sens, Mme Petrocelli s’est dite favorable à des partenariats.  Elle a également mis en avant le tourisme, qui est appelé à jouer un rôle stratégique dans le développement des pays.  Les pays d’Amérique centrale et des Caraïbes ont malheureusement enregistré une baisse du tourisme en raison des événements météorologiques, a-t-elle signalé.  Mme Petrocelli a appelé à redoubler d’efforts pour lutter contre les changements climatiques, et ce, dans le cadre de l’Accord de Paris, faute de quoi un recul sera enregistré dans les indicateurs de développement.  Sur le plan régional, le Panama a proposé une loi-cadre consacrée aux changements climatiques et a mis un pôle logistique humanitaire à disposition des pays voisins en cas de catastrophe naturelle.

Mme ISABEL MONTEIRO (Cabo Verde) a déclaré que Cabo Verde, pays confronté à des défis uniques liés à la dégradation de l’environnement, souhaite que les mesures nécessaires soient prises afin de ne pas être laissé pour compte.  La résilience est fondamentale pour Cabo Verde, a expliqué Mme Monteiro, rappelant que le pays est vulnérable à la montée des eaux et aux cycles de sécheresse.  Or, allouer davantage de fonds à l’atténuation et à l’adaptation à ces risques se fait au détriment d’autres programmes économiques et sociaux, a-t-elle regretté.  Elle a expliqué que le pays travaille notamment à une gestion durable de la production agricole et au reboisement.  Cabo Verde, a-t-elle conclu, ne sera pas en mesure de lever seul les obstacles structurels au développement durable, et compte sur la coopération internationale pour l’aider, notamment en termes de transfert de technologie, de partage de connaissances et de renforcement des capacités.

Mme ANA NEMBA UAIENA (Mozambique) a présenté sommairement le plan national de réduction des risques de catastrophe du Mozambique, qui a été conçu en droite ligne du Cadre de Sendai et des objectifs de développement durable.  Le Mozambique est exposé aux catastrophes naturelles, comme l’ont laissé voir les dommages causés en mars et avril derniers par les cyclones Idai et Kenneth respectivement, et avant cela le cyclone Dineo en 2018, raison pour laquelle le Gouvernement a pris des mesures pour mieux se préparer à des évènements similaires.  Ainsi, des centres nationaux d’urgence sont disponibles aux niveaux national et provincial, et même dans les comtés, a précisé la représentante.  Les autorités ont également créé un bureau de coordination de la reconstruction post-cyclone.  Justement, en matière de reconstruction, le Mozambique fait toujours face à un déficit de 2 milliards de dollars pour boucler le budget qui y est consacré, a reconnu la représentante, avant d’inviter les partenaires bilatéraux et multilatéraux, ainsi que toutes les parties prenantes, à renforcer les moyens de soutien aux pays en développement.  Il faut, a-t-elle plaidé, que ces pays soient mieux outillés dans le cadre de la réduction des risques de catastrophe.

Pour M. XU ZHONGSHENG (Chine), le développement est l’objectif ultime de l’humanité et la communauté internationale doit redoubler d’efforts pour mettre en œuvre les objectifs de développement durable, améliorer les niveaux de vie et combler les écarts entre le Nord et le Sud.  Chaque pays doit intégrer le Programme 2030 dans sa stratégie de développement en déployant des efforts, notamment dans la santé et l’éducation, pour améliorer le bien-être de chacun, a continué le représentant.  L’ONU doit, de son côté, jouer un rôle accru, notamment en assurant une coordination globale.  La Chine accorde la plus haute importance au Programme 2030, a assuré M. XU, en indiquant que le pays comptait réaliser l’objectif d’élimination de la pauvreté d’ici à 2020.  La Chine a également fourni un soutien à de nombreux pays en développement dans le cadre de la coopération Sud-Sud et continuera d’élaborer des stratégies de développement.

M. POUDEL CHHETRI (Népal) a jugé essentiel d’incorporer les trois piliers du développement durable dans les travaux des Nations Unies.  L’expérience acquise depuis 2015 doit nous inciter à donner un nouvel élan à nos efforts, et à communiquer sur l’urgence à laquelle l’humanité fait face, a-t-il recommandé.  Alors qu’ils émettent eux-mêmes des niveaux d’émission négligeables, ce sont les PMA qui souffrent le plus des changements climatiques, a-t-il regretté.  Dans l’État montagneux du Népal, il s’est plaint de l’insécurité alimentaire qui augmente en raison des catastrophes naturelles, en signalant aussi que les neiges éternelles disparaissent à grande vitesse.  « On estime qu’un tiers des glaciers fondra d’ici à la fin de ce siècle, même si nous atteignons l’objectif d’1,5 degré Celsius », a rappelé le représentant.  Il a souligné, à cet égard, la nécessité de la mise en œuvre de l’Accord de Paris.  Enfin, le Népal a fait remarquer que, en tant que PMA, ses contraintes sont plus nombreuses, d’autant plus qu’il est enclavé.  Ses capacités doivent donc être renforcées de toute urgence, a-t-il plaidé.

M. MILICA PEJANOVIC-DJURISIC (Monténégro) a annoncé que le rapport de mise en œuvre de sa stratégie nationale sera disponible avant la fin de 2019.  Les derniers résultats des enquêtes en grappes à indicateurs multiples confirment que des progrès importants ont été faits ces cinq dernières années dans les Objectifs de développement durable no 1 à no 8, no 10 et no 16.  Le pays a notamment défini un modèle pour réduire la consommation intérieure de matériaux de 20% d’ici à 2020 et revenir ainsi à la moyenne des années 2005 à 2012.  Le Monténégro se concentre, particulièrement, sur les ressources en eau et en forêts, en prenant des mesures telles qu’un moratoire sur l’exploitation du sable et du gravier des bassins des rivières, la protection des forêts contre les utilisations non planifiées, l’exploitation forestière et les incendies illégaux ainsi que la restauration des forêts, a déclaré le représentant.  Il a aussi mentionné que la part de l’énergie renouvelable augmente rapidement et que le pays a fait des progrès dans la réduction de la pauvreté et le développement régional.  Le nouveau système établira une coopération permanente, efficiente et coordonnée entre l’administration, les collectivités locales, les universités, le monde des affaires et le système des Nations Unies.

Mme MALEEHA LODHI (Pakistan) a rappelé les sept priorités du Gouvernement: revitaliser l’économie, agrandir le secteur agricole, passer à l’énergie durable et abordable, conserver et utiliser de manière durable les ressources en eau, assurer une croissance verte, élargir le filet de sécurité sociale, et investir dans l’éducation universelle et les soins de santé.  La représentante a ajouté qu’un environnement international propice et un accès plus large aux ressources financières et à l’appui technologique restent essentiels pour réaliser ces priorités.  Face aux flux illicites des capitaux, la reddition de comptes et le recouvrement des avoirs volés sont des éléments cruciaux de la stratégie du nouveau Gouvernement.  Celui-ci s’est engagé à prendre toutes les mesures politiques, juridiques et institutionnelles possibles, à cet égard.  Quant à la réponse aux changements climatiques, elle doit se faire de façon collective et globale, a estimé la représentante, qui a rappelé la nécessité de respecter la promesse de fournir 100 milliards de dollars avant 2020 dans le cadre de l’Accord de Paris.

M. SIDDARTH MALIK (Inde) a d’abord énuméré les programmes gouvernementaux qui ont pris en compte le Programme 2030 avant de dire que pour résoudre les questions liées à l’eau, un nouveau Ministère de conservation et de gestion de l’eau a été créé dont le but est la fourniture d’eau potable à toutes les familles indiennes avant 2024.  Pour ce qui est de la protection de la faune et de la flore, le nombre de tigres a augmenté: il est passé de 2 226 à 2 967 en quatre ans, a dit le représentant.  En outre, l’Inde a promis de restaurer 13 millions d’hectares de terres dégradées et de terres déboisées avant 2020 et 8 millions d’hectares supplémentaires avant 2030.  Avant 2022, a annoncé le représentant, l’Inde produira 175 mégawatts d’énergie renouvelable et parviendra plus tard à la cible de 450 gigawatts. 

Sur le plan de la coopération multilatérale, le représentant a rappelé que, le mois dernier, la coalition pour des infrastructures résilientes aux catastrophes a été créée.  Il a expliqué qu’elle aidera les pays à actualiser leurs capacités et pratiques en ce qui concerne les infrastructures de développement.  L’Inde a également réservé 150 millions de dollars pour la prochaine décennie pour financer des projets de développement dans les PMA, les pays en développement sans littoral et les PEID.

M. VLADIMIR BUDHU (Trinité-et-Tobago) a souligné que son pays s’est engagé à ne laisser aucun Trinidadien sur le bord de la route.  Le plan de développement de Trinité-et-Tobago, qui est en adéquation avec les objectifs de développement durable, devrait permettre à la jeunesse de s’épanouir et de promouvoir sa créativité, a-t-il espéré.  Le représentant a fait observer que les PEID tels que le sien sont toujours confrontés à des chocs économiques et environnementaux exogènes.  Le pays se félicite de l’Examen à mi-parcours des Orientations de SAMOA qui a eu lieu le mois dernier.  Pour que les PEID ne soient pas laissés pour compte, la communauté internationale doit tenir ses engagements, a-t-il demandé, en appelant à utiliser des outils financiers spécifiques pour faire participer les PEID au système financier mondial, et en appelant au renforcement des capacités et au transfert de technologies. 

Mme ALIA ALI (Émirats arabes unis) a annoncé que son pays s’était engagé à tout mettre en œuvre pour réaliser le Programme 2030 qui est la priorité nationale.  La stratégie nationale s’inspire des objectifs de développement durable, notamment au niveau des indicateurs, a-t-il précisé.  Les Émirats arabes unis, qui ont proclamé la prochaine décennie « décennie du succès », considèrent qu’il est important d’unifier les efforts, notamment pour garantir l’accès aux énergies renouvelables.  Le manque d’accès à l’électricité entravera les efforts pour réaliser tous les objectifs de développement durable, a-t-il mis en garde.  C’est pourquoi le Gouvernement émirati travaille avec l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) et le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) pour créer trois centres dédiés à cette question, à Abu Dhabi, New York et Paris.  Des plateformes en ligne seront créées, et des conférences organisées par les Émirats arabes unis, a-t-il ajouté.

M. VITALII BILAN (Ukraine) a assuré que l’Ukraine est l’un des chefs de file de la région en termes d’adaptation des objectifs de développement durable au contexte national.  Le Gouvernement a récemment promulgué un décret en ce sens.  Le pays déploie des efforts afin de garantir une croissance économique durable, de lutter contre la pauvreté, de créer des emplois, de promouvoir l’innovation et des systèmes de santé efficaces, a ajouté le représentant.  « Nous ne pouvons pas rester indifférents face aux millions de personnes qui souffrent de la faim dans le monde », a lancé M. Bilan.  Il s’est dit convaincu qu’aucun pays ne peut garantir seul le développement durable sans une paix et une sécurité pérennes.  C’est pourquoi la situation des pays en période de conflit se trouve au cœur de la politique internationale de l’Ukraine, car le pays estime qu’il faut un dialogue multipartite constructif pour relever les défis mondiaux en termes de développement.

M. MEZANG AKAMBA (Cameroun) a indiqué que le Cameroun travaille d’arrache-pied pour répondre à la triple exigence du développement durable: économiquement efficace, socialement équitable et écologiquement supportable.  Le pays a adopté le Plan-cadre des Nations Unies pour l’aide au développement (PNUAD) 2018-2020 afin de répondre efficacement aux défis structurels, notamment: l’inclusion sociale des plus vulnérables, la consolidation des acquis en matière de développement social, en particulier dans les domaines de la santé, de l’éducation, de la résilience économique, sociale et environnementale.  L’un des défis spécifiques du Cameroun est de mettre en œuvre des stratégies ambitieuses de relèvement rapide après la crise, telles que la stratégie actuelle de relèvement et de consolidation de la paix et le plan de réponse humanitaire 2017-2020.

Le Cameroun s’est, en outre, engagé à augmenter sa production nationale d’énergie renouvelable à 25% d’ici à 2030 et à améliorer les conditions de vie des citoyens en fournissant une énergie fiable, abordable et durable.  Le Cameroun a mis en place l’opération « Sahel Vert », lequel a permis la restauration de près d’un million d’hectares.  Dans le même esprit, un accord de crédit avec l’Association internationale de développement (IDA) a été signé pour le financement du projet de développement hydroélectrique de la rivière Sanaga.  Le délégué a évoqué d’autres projets de développement, avant de souhaiter que le Fonds vert pour le climat, ainsi que tous les partenaires impliqués, puissent soutenir la mise en œuvre de ces projets importants en même temps que le Fonds bleu pour le bassin du Congo, afin de contribuer à la transition énergétique.

Pour M. FRED SARUFA (Papouasie-Nouvelle-Guinée), il est important de tirer des enseignements des objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) afin d’éviter les mêmes écueils dans la mise en œuvre des objectifs de développement durable.  Il convient également d’être réaliste concernant les spécificités régionales et de faire preuve de pragmatisme dans la mise en œuvre des objectifs de développement durable au niveau national, a plaidé le représentant.  Un Programme2030 intégré et localisé est important pour la Papouasie-Nouvelle-Guinée dans le cadre de son troisième plan de développement à moyen terme 2018-2022, qui prévoit notamment la revitalisation du secteur agricole et une nouvelle infrastructure pour les énergies renouvelables et non renouvelables.  Des progrès sont réalisés en matière d’éducation, de santé, d’égalité entre les sexes, d’autonomisation et de paix et sécurité, a fait savoir M. Sarufa, mais le Gouvernement sait que beaucoup reste à faire.

M. NEVILLE GERTZE (Namibie) s’est inquiété des effets négatifs des changements climatiques, déplorant les catastrophes qui frappent au quotidien.  Il a mis l’accent sur l’économie bleue qui est menacée, notamment en raison de la surpêche, de la pêche illégale ou de l’acidification des océans.  La Namibie est potentiellement l’un des pays les plus vulnérables au monde, accusant déjà sécheresse, inondations et désertification.  Elle continuera de diversifier ses systèmes alimentaires afin de devenir plus résiliente aux changements climatiques.  Le pays considère que les solutions basées sur la nature sont efficaces pour capter le carbone et assurer la résilience des populations.  Pleinement engagée à mettre en œuvre l’Accord de Paris, la Namibie encourage la communauté internationale à ne pas rejeter le principe de responsabilité commune mais différenciée, a conclu le représentant.

Mme GLORIA CORINA PETER TIWET (Malaisie) a pris note des progrès dans la réalisation des objectifs de développement durable.  Pour relever les défis, la Malaisie a demandé l’aide de toutes les parties prenantes, car le Gouvernement malaisien seul n’y parviendra pas, a dit sa représentante.  Elle a aussi appelé à améliorer le suivi des progrès de la mise en œuvre des objectifs de développement durable.  Tous les principes du développement durable ont été intégrés dans le onzième Plan d’action malaisien, notamment au sein du Département des statistiques, a-t-elle ajouté.  La Malaisie a adopté des mesures exhaustives afin que son développement économique ne se fasse pas au détriment de ses ressources naturelles.  La Malaisie prend ses engagements très au sérieux vis à vis de l’environnement, « même si on nous accuse régulièrement de faire passer notre développement économique avant la sauvegarde de nos forêts pour la production d’huile de palme », a dit la représentante.  Lors du sommet de Rio en 1992, la Malaisie s’était engagée à ce que plus de50% de sa masse terrestre soit couverte de forêts et cet objectif a été atteint, et même dépassé, a-t-elle fait valoir.

Selon M. AHMAD EL MAHS (Égypte), le constat est positif en Égypte grâce aux réformes économiques judicieuses qui ont été menées.  « Nous avons amélioré l’accès au secteur de la santé, de l’éducation, et augmenté les efforts dans la lutte contre les changements climatiques. »  Le pays veille à assurer une vie meilleure pour tous les citoyens, a dit le représentant, en notant que le développement ne pourra être assuré que s’il se fait de manière durable.  Active diplomatiquement, l’Égypte a travaillé avec le Royaume-Uni sur les questions de résilience, notamment dans le cadre de la COP24 tenue en Pologne, a fait remarquer le représentant.  Déclarant le droit à l’accès à l’eau comme « fondamental », il a appelé tous les peuples, notamment africains, à veiller à ce que les cours d’eau soient gérés pour le bien de tous et à coopérer au niveau régional.

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