Soixante-treizième session,
35e séance – matin
AG/AB/4321

La Cinquième Commission informée d’une enveloppe de 6,637 milliards de dollars pour les opérations de maintien de la paix en 2019-2020

La Cinquième Commission chargée des questions administratives et budgétaires a été informée ce matin que pour l’exercice allant du 1er juillet 2019 au 30 juin 2020, le montant total pour les 15 opérations de maintien de la paix s’élève à 6,637 milliards de dollars, y compris le Centre de services régional d’Entebbe, la Base de soutien logistique des Nations Unies et le Compte d’appui aux opérations. 

Après avoir analysé cette proposition budgétaire, le Comité consultatif pour les questions administratives (CCQAB) note qu’il s’agit d’une diminution nette de 382,2 millions de dollars par rapport à 2018-2019, due, selon le Secrétaire général, à la liquidation des opérations en Côte d’Ivoire (ONUCI) et au Libéria (MINUL) mais aussi au fait que les missions au Darfour et en Haïti n’ont été prorogées que pour une période de six mois.  Le CCQAB précise tout de même que le niveau global des ressources demandées diminue chaque année depuis l’exercice 2014-15.

« Couper pour couper n’est pas une entreprise acceptable », ont prévenu le Groupe des 77 et la Chine qui ont promis d’examiner soigneusement les domaines les plus affectés par ces réductions.  Les opérations de maintien de la paix, a embrayé l’Éthiopie, doivent exécuter des mandats de plus en plus larges et faire toujours plus avec de moins en moins de ressources.  Il faut veiller à ce que les économies ne compromettent pas la bonne exécution des tâches, a ajouté la Fédération de Russie.

La Force intérimaire de sécurité des Nations Unies pour Abyei (FISNUA) travaille depuis deux ans, a dénoncé l’Éthiopie, sous de « lourdes » contraintes budgétaires et en conséquence, les arrangements spécifiques pour les soldates de la paix, les logements et la logistique sont bien en-deçà des normes.  Appuyant le budget de 267,9 millions de dollars, demandé par le Secrétaire général, l’Éthiopie s’est quand même demandé si le personnel sur le terrain a été suffisamment consulté.  Pourquoi le CCQAB recommande une réduction de 3 millions de dollars? s’est-elle interrogée.  Le manque de ressources ne sera résolu que quand tous les États Membres paieront leurs quotes-parts intégralement, à temps et sans conditions, ont martelé le Groupe des 77 et la Chine.

Plaidant de son côté pour la Mission des Nations Unies pour l’appui à la justice en Haïti (MINUJUSTH), l’Uruguay a estimé qu’il faut « éviter les zones de non-droit » et pour ce faire, allouer un budget « prévisible et efficace » permettant à la Mission de consolider l’état de droit et la paix.  Le Secrétaire général demande une enveloppe 51,8 millions de dollars pour la période allant du 1er juillet au 31 décembre 2019, représentant une diminution de 8,8 millions par rapport à la moitié du crédit ouvert pour l’exercice 2018-19.

Pour leur part, les États-Unis ont appuyé la recommandation du CCQAB selon laquelle les budgets des opérations de maintien de la paix devraient être établis pour qu’il soit possible de moduler les ressources des composantes « Appui des missions », notamment en cas de réduction des effectifs ou de reconfiguration.

La Cinquième Commission tiendra sa prochaine séance publique lundi 13 mai, à partir de 10 heures.

ASPECTS ADMINISTRATIFS ET BUDGÉTAIRES DU FINANCEMENT DES OPÉRATIONS DE MAINTIEN DE LA PAIX DES NATIONS UNIES

Rapport du Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires sur les observations et recommandations sur les questions concernant les opérations de maintien de la paix en général (A/73/755)

Dans ce rapport, le Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires formule des observations sur des questions générales et traite des questions soulevées dans les rapports du Secrétaire général (A/73/776) et (A/73/750) ainsi que dans celui du Comité des commissaires aux comptes [voir A/73/5 (Vol. II)].

Le Comité consultatif réaffirme que si l’Assemblée générale a « pris note » du rapport d’ensemble du Secrétaire général, cela ne signifie pas pour autant qu’elle a donné son aval à toutes les initiatives qui y sont mentionnées et pour lesquelles aucune mesure concrète n’est proposée.  Il se réserve le droit d’examiner en temps utile le bien-fondé des demandes concernant les ressources qui seraient nécessaires.  Notant que le montant estimatif des ressources demandées au titre des opérations de maintien de la paix pour l’exercice allant du 1er juillet 2019 au 30 juin 2020, y compris pour le Centre de services régional d’Entebbe, la Base de soutien logistique des Nations Unies et le compte d’appui aux opérations de maintien de la paix, s’élève actuellement à 6,637 milliards de dollars, soit une diminution nette de 382,2 millions de dollars (5,4%) par rapport au montant des crédits ouverts pour l’exercice 2018/19, le Comité constate que le niveau global des ressources demandées diminue chaque année depuis l’exercice 2014/15.  Après un pic en 2014/15, le nombre d’agents en tenue a reculé pendant cinq exercices consécutifs, tandis que celui des effectifs civils diminue d’année en année depuis l’exercice 2012/13.

La diminution des ressources tient essentiellement à la liquidation de l’ONUCI en 2017 puis de la MINUL en 2018, et au fait que les prévisions de dépenses de la MINUAD et de la MINUJUSTH pour l’exercice 2019/20 sont établies pour six mois seulement.  Le Comité consultatif estime que des efforts supplémentaires devraient être faits pour établir une base de comparaison dans les prochains rapports d’ensemble et, ainsi, faciliter l’analyse des ressources nécessaires et repérer les tendances sur différents exercices budgétaires.

Il estime aussi que des efforts supplémentaires doivent être mis en œuvre pour améliorer l’exactitude et la cohérence des taux de vacance de postes retenus aux fins de l’établissement des budgets des missions et pour faire en sorte que les taux approuvés soient fondés sur un ensemble d’hypothèses réaliste.  Il entend continuer de surveiller ce paramètre lors de ses prochains examens des projets de budget des opérations de maintien de la paix.

Le Comité consultatif insiste encore une fois sur le fait que les initiatives prises pour améliorer l’efficience à l’échelle mondiale et au niveau régional, comme l’application de la stratégie globale d’appui aux missions, la création du Centre de services régional et la mise en service d’Umoja, devraient désormais avoir une incidence positive sur le ratio de soutien aux missions de maintien de la paix.  De même, compte tenu de la réduction notable des effectifs en tenue et des civils déployés dans les opérations de maintien de la paix depuis l’exercice 2014/15, le Comité consultatif avoue qu’il s’attendait à une réduction progressive du ratio de soutien témoignant d’une meilleure prestation de services.

Le Comité consultatif note avec préoccupation que le ratio appui aux missions et le ratio compte d’appui ne cessent d’augmenter depuis l’exercice 2014/15 et déplore que le rapport d’ensemble du Secrétaire général ne contienne aucune analyse satisfaisante de ce phénomène.  Il est d’avis que les projets de budget devraient être établis de façon qu’il soit possible de moduler les ressources des composantes Appui des missions en fonction de l’évolution des autres composantes, en particulier en cas de réduction des effectifs ou de reconfiguration.  Il note que de multiples activités de restructuration de la composante Appui ont été menées ces dernières années dans les opérations de maintien de la paix et estime que les changements à répétition touchant les structures des missions, les lieux d’affectation et les fonctions rattachées à un poste ou à un emploi d’une année à l’autre, qui ne découlent pas clairement de modifications des mandats ni de nouveaux besoins opérationnels, nuisent à la clarté et à la continuité de la chaîne de responsabilité hiérarchique et de contrôle et ont une incidence sur l’efficacité du personnel.

En outre, la fréquence des mouvements de personnel (occupant des postes ou des emplois de temporaire) a des répercussions sur la transparence des demandes de ressources y relatives et l’attribution des coûts à des activités données de la mission, ce qui rend la comparaison entre les exercices difficile.

Le Comité estime qu’après la restructuration des composantes Appui en cours, une période de stabilisation et une évaluation de l’efficacité des nouvelles structures seront nécessaires et demande que des informations à ce sujet figurent dans le prochain rapport d’ensemble.  Dans le même ordre d’idées, le Comité consultatif note que l’adaptation des structures d’appui a donné lieu à des propositions de modification des noms d’unités administratives.  Par exemple, dans le projet de budget du Centre de services régional d’Entebbe pour l’exercice 2019/20, il est proposé que le Service régional de l’informatique et des communications soit rebaptisé Service régional des technologies et que le Service des technologies géospatiales, de l’informatique et des télécommunications soit renommé Service central des technologies.  Il doute du bien-fondé de ces changements d’appellation et considère qu’il convient de veiller à la cohérence des noms de structures opérationnelles comparables et de superviser l’activité de dénomination.

Quant à la gestion de la chaîne d’approvisionnement, de nouvelles améliorations sont actuellement mises en place, notamment des programmes de formation ciblés, l’élaboration d’un cadre de gestion de la performance et l’amélioration des fonctionnalités de recherche et d’enregistrement des fournisseurs.  Mais le Comité consultatif constate que le Secrétaire général n’a donné aucun détail concernant les coûts et avantages prévus de cette initiative.  Les informations, estime-t-il, manquent de clarté et de précision en ce qui concerne l’incidence directe de cette initiative sur l’efficacité et l’efficience de l’appui logistique fourni aux missions

Le Comité consultatif note l’importance des ressources nécessaires au titre des systèmes de drones dans les missions de maintien de la paix.  Compte tenu de la diversité croissante des capacités, des coûts et de l’utilisation des systèmes, le Comité recommande que l’Assemblée générale prie le Secrétaire général d’exposer plus en détail les enseignements tirés du déploiement des systèmes au cours des exercices passés et présents, les raisons et la justification du recours aux systèmes de drones, notamment l’optimisation du nombre et du type de systèmes à acquérir, ainsi que les mesures visant à améliorer les taux d’utilisation et à assurer le recouvrement des coûts dans les cas où les moyens sont peu utilisées ou disponibles.

Déclarations

Au nom du Groupe des 77 et la Chine, Mme NADA TARBUSH, État de Palestine, s’est avouée curieuse de savoir comment la réforme de la gestion affecte, un an après son adoption, les opérations de maintien de la paix.  Elle s’est en effet inquiétée de la diminution constante des ressources dont une baisse de 5,4% pour l’exercice à venir.  Comment la réforme peut-elle être mise en œuvre sans un financement adéquat?  Nous examinerons, a assuré l’observatrice, les recommandations du Comité des commissaires aux comptes qui n’ont pas été appliquées.  Nous verrons aussi si nous avons toutes les informations utiles pour prendre des décisions dans l’intérêt des opérations de maintien de la paix.  Notre Groupe, a poursuivi l’observatrice, étudiera minutieusement la performance budgétaire et opérationnelle des opérations, avec à l’esprit la réduction constante des coûts.  La robustesse des budgets est « fondamentale » pour une bonne exécution des mandats, a-t-elle martelé. 

« Couper pour couper n’est pas une entreprise acceptable », s’est-elle impatientée, en promettant d’examiner soigneusement les domaines les plus affectés par ces réductions.  Nous appelons, a-t-elle affirmé, à une application « responsable » de la discipline financière mais aussi au respect des mandats.  Il n’appartient pas au Secrétariat de décider quel mandat doit être mis en œuvre.  Les mandats, a une nouvelle fois martelé l’observatrice, relève de la prérogative exclusive des États Membres.  De quelle manière la réforme de la gestion améliore la supervision et la performance budgétaires?  C’est la question qu’il faut se poser, a estimé Mme Tarbush qui a en a profité pour rappeler que le manque de ressources ne peut être résolu que si tous les États Membres paient leurs quotes-parts intégralement, à temps et sans conditions.

Elle a appelé le Secrétariat à poursuivre ses efforts pour accroître l’efficacité des activités menées au titre de programmes, avant de rejeter d’emblée les critères artificiels pour leur gouvernance comme la prétendue distinction entre les soi-disant « types » d’activités.

Sur la question de l’exploitation et des abus sexuels, l’observatrice de l’État de Palestine a demandé que la politique de tolérance zéro s’applique uniformément à tous, personnel en uniforme et civil, forces sous mandat des Nations Unies et partenaires au développement.  Elle s’est dite impatiente de voir les progrès accomplis dans l’adoption d’une approche plus unifiée.  Elle a par ailleurs salué le Secrétaire général pour la politique de protection des lanceurs d’alerte et, avant de conclure, a souligné qu’une résolution sur les questions transversales sert à fournir des directives générales dans les domaines administratif et budgétaire.  Il ne s’agit en aucun cas d’un moyen d’imposer des coupes budgétaires « arbitraires » aux opérations de maintien de la paix.

M. JAN DE PRETER, de l’Union européenne, s’est dit prêt à envisager les mesures nécessaires pour améliorer la sécurité des soldats de la paix et du personnel de l’ONU déployé dans les opérations de maintien de la paix.  Il a en outre salué les progrès réalisés dans la réduction de l’empreinte environnementale des missions, notamment dans le cadre de la mise en œuvre de la stratégie environnementale sur six ans du Secrétariat, ainsi que les efforts pour développer des systèmes de gestion de l’environnement et des outils visant à améliorer la performance environnementale des missions.

Le représentant a par ailleurs voulu que l’on tienne compte de la problématique genre dans toutes les dimensions du maintien de la paix, y compris dès la phase de planification.  Le Secrétariat doit donc se doter de l’expertise nécessaire dans le cadre de la réforme du pilier « paix et sécurité », a-t-il estimé, appuyant le déploiement de conseillers pour les questions de genre et de conseillers pour la protection de l’enfance. 

Le représentant a par ailleurs appelé à renforcer la coopération entre le personnel civil et militaire, notamment entre les équipes de pays des Nations Unies et celle des opérations de maintien de la paix.  Les activités programmatiques peuvent jouer un rôle à cet égard, a-t-il estimé, tout en appelant à éviter les chevauchements entre ces dernières et les actions entreprises par les équipes de pays.  Nous attendons des activités programmatiques le même niveau de transparence, de responsabilité et d’efficacité, a-t-il précisé, y compris un lien direct avec le mandat de la mission.

Tout en regrettant que l’Assemblée générale n’ait pu, ces deux dernières années, adopter une résolution exhaustive sur les questions transversales, le représentant européen a conseillé que l’on prenne appui sur la réforme du pilier « paix et sécurité » pour parvenir cette année à un consensus.

Au nom du Liechtenstein, M. FELIX SIEGFRIED WANNER (Suisse) s’est dit consterné par le nombre élevé des allégations sur les cas d’exploitation et d’abus sexuels dans les missions et par la récurrence persistante des formes les plus flagrantes.  Nous nous félicitons de l’engagement pris par le Secrétaire général de lutter contre ce fléau et des mesures qu’il a mises en œuvre à cet égard, a ajouté le représentant.  Saluant la création d’un outil commun permettant de détecter les candidats ayant déjà donné lieu à des plaintes d’exploitation et d’abus sexuels, il a estimé qu’il reste encore beaucoup à faire.  La prévention, la responsabilisation et les enquêtes, de même que le soutien aux victimes, doivent être des priorités.  Le représentant a préconisé une plus grande décentralisation du pouvoir décisionnel et la simplification des politiques et des processus dans le cadre du nouveau modèle de gestion.  Développer la délégation de pouvoirs doit permettre aux missions de répondre rapidement et efficacement aux nouvelles demandes, a-t-il estimé.  Il a insisté sur le rôle important du Bureau des services de contrôle interne (BSCI) pour l’efficacité et l’efficience des opérations de maintien de la paix.  

Ce sera notre première discussion sur les questions transversales depuis le lancement de l’initiative Action pour le maintien de la paix et l’adoption des principaux éléments des réformes de la gestion et du pilier « paix et sécurité » entamées par le Secrétaire général, a rappelé M. BRIAN CONROY (États-Unis).  Le représentant a salué le fait que le nouveau rapport d’ensemble du Secrétaire général sur le financement des opérations de maintien de la paix des Nations Unies soit centré sur ces initiatives.  « J’espère en apprendre davantage sur la manière dont elles ont amélioré l’exécution des mandats, renforcé le partenariat entre tous les acteurs du maintien de la paix et amélioré la planification stratégique et la prestation des services », a-t-il déclaré.

M. Conroy a fortement appuyé les efforts du Secrétaire général visant à promouvoir le programme femmes, paix et sécurité, notamment l’augmentation du nombre de femmes en uniforme dans les opérations de maintien de la paix; à mesurer et encourager la performance des opérations et celle de leurs composantes en uniforme; et à prendre des mesures proactives pour renforcer la sécurité des soldats de la paix, conformément au Rapport Dos Santos Cruz.

Par ailleurs, le représentant a appelé la Cinquième Commission à faire avancer les réformes pour améliorer l’efficacité des opérations de maintien de la paix.  À cet égard, il a pris note de l’étude sur les moyens aériens commanditée par le Secrétaire général et de l’amélioration de la gestion de la chaîne d’approvisionnement, du parc automobile et des rations de combat.  M. Conroy a enfin dit appuyer la recommandation du Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires (CCQAB), selon laquelle les budgets des opérations de maintien de la paix devraient être établis pour qu’il soit possible de moduler les ressources des composantes « Appui des missions », notamment en cas de réduction des effectifs ou de reconfiguration.

M. DMITRY S. CHUMAKOV (Fédération de Russie) a regretté, à son tour, le fait que l’Assemblée générale n’ait pas pu adopter, ces deux dernières années, une résolution sur les questions transversales.  Il a appelé la Cinquième Commission à rechercher le consensus et à inverser la tendance.  Le représentant a par ailleurs noté que, durant l’exercice précédent, le taux d’utilisation des ressources du Bureau d’appui des Nations Unies en Somalie (BANUS), de la Base de soutien logistique des Nations Unies à Brindisi et du Centre de services régional d’Entebbe était de 99%.  « C’est un conte de fée!  C’est merveilleux! », a-t-il salué.

Il a ensuite constaté que le montant total des crédits demandés pour le financement des opérations de maintien de la paix s’élève à 6,6 milliards de dollars, soit une réduction par rapport au montant de l’exercice précédent, qui lui-même était déjà une réduction par rapport à la demande initiale du Secrétaire général.  Le représentant a mis en garde contre le risque que des économies supplémentaires ne limitent la pleine exécution des mandats.  Économie doit aller de pair avec efficacité accrue du Secrétariat, a-t-il martelé.  Il a conseillé de perfectionner davantage la planification, de renforcer la discipline budgétaire et de promouvoir la responsabilité et la transparence.  S’agissant de la dotation en matériel des opérations de maintien de la paix, il a dit craindre des demandes d’achat de « matériels très couteux dont l’efficacité sur le terrain laisse souvent à désirer ».

Rapport du Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires sur la Base de soutien logistique des Nations Unies à Brindisi (Italie): exécution du budget de l’exercice allant du 1er juillet 2017 au 30 juin 2018 et projet de budget pour l’exercice allant du 1er juillet 2019 au 30 juin 2020 (A/73/755/Add.9)

Pour l’exercice allant du 1er juillet 2019 au 30 juin 2020, le Secrétaire général demande un montant de 65 237 200 dollars en chiffres bruts (montant net 58 986 000 dollars), ce qui représente une diminution de 17 211 700 dollars (20,9%) en chiffres bruts, par rapport au crédit de 82 448 900 dollars ouvert pour l’exercice 2018/19.  Cette évolution s’explique par les réductions des dépenses de maintenance et d’appui liés à Umoja (15 795 900 dollars) et du personnel civil (3 531 500 dollars, soit 8,1%).  Ces diminutions seraient en partie compensées par une augmentation des dépenses opérationnelles (2 115 700 dollars, soit 9,3%).

Le Comité consultatif estime que la justification fournie à l’appui de la demande de création d’un poste supplémentaire à la Cellule chargée de la sécurité et de la santé au travail n’est pas suffisante et recommande donc de ne pas créer l’emploi de temporaire de spécialiste de la sécurité au travail (P-3).  Il considère aussi que le Secrétaire général n’a présenté aucun nouvel argument à l’appui de sa proposition et recommande donc de ne pas approuver la réaffectation du poste P-4 de spécialiste de la gestion des marchés et le reclassement ultérieur de ce poste à la classe P-5 en tant que poste de logisticien hors classe dont le titulaire exercerait les fonctions de chef de section.

Le Comité consultatif doute par ailleurs de la nécessité de reclasser le poste à la classe P-3 et recommande de ne pas approuver la proposition du Secrétaire général.

Il recommande ensuite plusieurs réductions s’agissant des consultants et services de conseil, des voyages, des transports terrestres, de l’informatique et des communications, et des fournitures, services et matériel divers. En conclusion, il recommande que le solde inutilisé de dollars pour l’exercice allant du 803 800 du 1er juillet 2017 au 30 juin 2018, ainsi que les autres recettes et ajustements totalisant 1 317 000 dollars pour l’exercice clos le 30 juin 2018, soient portés au crédit des États Membres.

Pour l’exercice allant du 1er juillet 2019 au 30 juin 2020, il recommande que les crédits demandés soient réduits de 1 155 800 dollars et ramenés de 65 237 200 dollars à 64 081 400 dollars.  Le Comité consultatif recommande également de répartir le montant susmentionné entre les budgets des opérations de maintien de la paix en activité en vue d’assurer le financement de la Base pendant l’exercice allant du 1er juillet 2019 au 30 juin 2020.  Il recommande aussi que le Secrétaire général présente un rapport distinct et détaillé sur le concept d’opérations révisé relatif aux stocks stratégiques pour déploiement rapide, fondé sur une analyse approfondie et détaillée de tous les aspects de la gestion de ces stocks, notamment les incidences financières et le renforcement de l’efficacité et de l’efficience, ainsi que les questions relatives à l’emplacement des stocks.

Déclaration

Au nom du Groupe des 77 et de la Chine, Mme TARBUSH, État de Palestine, a annoncé qu’elle demandera des clarifications sur le rôle de la Division des achats au Siège et à la Base de soutien logistique s’agissant du processus de passation des marchés et des options d’approvisionnement.  Nous ne comprenons pas non plus pourquoi, a-t-elle poursuivi, l’étude et la décision sur la recommandation du BSCI d’envisager d’autres lieux de stockage plus proches du théâtre des opérations n’ont pas été accélérées alors que la question des achats est l’une des réformes les plus urgentes, compte tenu de son poids dans les budgets.  Nous demanderons aussi à mieux comprendre le concept de délégation de pouvoirs dans la question des achats, a ajouté l’observatrice qui a salué les gains d’efficacité obtenus grâce à l’application du dispositif de modulation des ressources, tout en s’étonnant de ne voir aucun changement substantiel dans l’allocation du personnel.

FINANCEMENT DES OPÉRATIONS DE MAINTIEN DE LA PAIX

Rapport du Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires sur la Force intérimaire de sécurité des Nations Unies pour Abyei (FISNUA): exécution du budget de l’exercice allant du 1er juillet 2017 au 30 juin 2018 et projet de budget pour l’exercice allant du 1er juillet 2019 au 30 juin 2020 (A/73/755/Add.11)

Les prévisions de dépenses de la FISNUA pour l’exercice 2019/20 se montent à 267 918 400 dollars, ce qui représente une augmentation de 4 060 300 dollars (1,5%) par rapport au crédit ouvert pour l’exercice 2018/19.  Cette variation s’explique par l’effet combiné de l’augmentation proposée des dépenses opérationnelles et des dépenses au titre du personnel civil (19 592 600 dollars, soit 26,3% et 1 113 100 dollars, soit 3,1%, respectivement) et de la diminution proposée des dépenses au titre des militaires et du personnel de police (16 645 400 dollars, soit 10,8%).

Mais le Comité consultatif est d’avis que, compte tenu de l’effectif du personnel civil du bureau de secteur régional de Gok Machar, la création d’un poste de fonctionnaire d’administration (P-3) à cet endroit n’est pas justifiée.  Il estime par ailleurs que le montant proposé pour les infrastructures n’est pas pleinement justifié et dit la même chose pour les communications et l’informatique.  Il doute aussi de la nécessité de faire appel à quatre consultants pour mener à bien les projets d’appui et d’acquérir 35 véhicules légers.  Il recommande en outre de réduire de 15%, soit 2 938 900 dollars, le montant des ressources supplémentaires demandées au titre des dépenses opérationnelles.

En conclusion, le Comité consultatif recommande que le montant de 675 200 dollars représentant le solde inutilisé de l’exercice allant du 1er juillet 2017 au 30 juin 2018, ainsi que le montant de 4 222 300 dollars correspondant aux autres recettes et ajustements de l’exercice clos le 30 juin 2018 soient portés au crédit des États Membres.

Pour l’exercice allant du 1er juillet 2019 au 30 juin 2020, les crédits demandés doivent être réduits de 3 041 400 dollars et ramenés de 267 918 400 dollars à 264 877 000 dollars.

Déclaration

Représentant un des plus grands pays contributeurs de contingents, M. ESHETE TILAHUN (Éthiopie) a jugé malheureux que les opérations de maintien de la paix doivent exécuter des mandats de plus en plus larges et faire toujours plus avec de moins en moins de ressources.  Les mandats et les ressources doivent être équilibrés, a martelé le représentant.  Nous tenons naturellement à la rentabilité et à l’efficacité des opérations mais, a-t-il nuancé, il est tout simplement « inacceptable » que les Casques bleus soient exposés à des situations dangereuses, au péril de leur vie.  La FISNUA travaille depuis deux ans sous de lourdes contraintes budgétaires et en conséquence, les arrangements spécifiques pour les soldates de la paix, les logements et la logistique sont bien en-deçà des normes.  S’il a appuyé le budget demandé par le Secrétaire général, le représentant s’est tout de même demandé si le personnel sur le terrain a été suffisamment consulté.  À cet égard, il a voulu comprendre pourquoi le CCQAB recommande une réduction 3 millions de dollars.

M. Tilahun a aussi regretté qu’au 31 décembre 2018, le montant dû aux pays contributeurs de matériel dépassait toujours les 11 millions de dollars alors que 12 demandes d’indemnités de décès et d’invalidité étaient toujours en attente, au 31 janvier 2019.  Il faut, a-t-il dit, éliminer les risques qui peuvent compromettre des gains durement acquis et en conséquence, débloquer des ressources pour les installations, les infrastructures et les projets à impact rapide.  Le représentant a aussi commenté la proposition budgétaire pour le Bureau d’appui des Nations Unies en Somalie (BANUS).  Il a jugé tout à fait « inappropriées » les coupes budgétaires recommandées parce que, a-t-il estimé, le Secrétaire général a essayé de refléter la gravité des problèmes logistiques et d’approvisionnement en Somalie.  L’équilibre budgétaire des missions doit être amélioré et les dettes, réglées dans un laps de temps raisonnable, a conclu le représentant.

Rapport du Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires sur la Mission des Nations Unies pour l’appui à la justice en Haïti (MINUJUSTH): exécution du budget de la période allant du 16 octobre 2017 au 30 juin 2018 et modalités de financement pour la période allant du 1er juillet au 31 décembre 2019 (A/73/755/Add.6)

Les ressources demandées par le Secrétaire général au titre de la MINUJUSTH pour la période allant du 1er juillet au 31 décembre 2019, pour un montant total de 51 850 100 dollars, représentent une diminution de 8 877 850 dollars, ou 14,6%, par rapport à la moitié du crédit de 121 455 900 dollars ouvert pour l’exercice 2018/19 (60 727 950 dollars).  Cette variation s’explique par l’augmentation proposée des dépenses au titre des militaires et du personnel de police (6 114 500 dollars, soit 27,8%), du personnel civil (531 300 dollars, soit 2,6%) et des dépenses opérationnelles (2 232 050 dollars, soit 12,3%) par rapport à la moitié du crédit ouvert pour 2018/19.

Le Comité consultatif recommande que le solde inutilisé de 300 000 dollars pour la période allant du 16 octobre 2017 au 30 juin 2018, ainsi que les autres recettes de l’exercice clos le 30 juin 2018, d’un montant de 50 300 dollars, soient portés au crédit des États Membres.  Pour la période allant du 1er juillet au 31 décembre 2019, il recommande que l’Assemblée générale autorise le Secrétaire général à engager des dépenses d’un montant maximum de 50 950 100 dollars pour la période allant du 1er juillet au 31 décembre 2019.

Déclaration

Au nom de l’Argentine, du Brésil, du Chili, du Costa Rica, de l’Équateur, du Guatemala, du Mexique, du Paraguay et de l’Uruguay, Mme GRANA CORONEL (Uruguay) a rappelé l’attachement de ces pays à la seule mission de maintien de la paix en Amérique latine et dans les Caraïbes, à savoir la MINUJUSTH.  L’appui des Nations Unies et des États Membres est fondamental, a prévenu la représentante, qui a dit souscrire à la vision du Secrétaire général en faveur d’une « transition responsable » de la présence de l’Organisation dans le pays, fondée sur les « réalisations passées » et l’engagement de la communauté internationale dans son ensemble.  Dans ce contexte, elle a appuyé la demande de crédits formulée par le Secrétaire général, y compris les ressources nécessaires pour appuyer les élections législatives et municipales et la fermeture de la Mission.

La représentante a voulu non seulement que l’on maintienne mais surtout que l’on renforce le lien entre sécurité et développement.  Elle a jugé important de poursuivre les activités programmatiques et les projets à impact rapide jusqu’à la fermeture de la Mission, s’agissant notamment de la réduction de la violence communautaire et de la protection des droits de l’homme.  La représentante a enfin estimé qu’il faut « éviter les zones de non-droit », ce qui suppose concrètement d’allouer un budget « prévisible et efficace » permettant à la MINUJUSTH de consolider l’état de droit et la paix.

Rapport du Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires sur la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali (MINUSMA): exécution du budget de l’exercice allant du 1er juillet 2017 au 30 juin 2018 et projet de budget pour l’exercice allant du 1er juillet 2019 au 30 juin 2020 (A/73/755/Add.7)

Les prévisions de dépenses de la MINUSMA pour l’exercice allant du 1er juillet 2019 au 30 juin 2020 se montent à 1 149 778 800 dollars, ce qui représente une augmentation de 75 059 900 dollars (7%) par rapport au crédit alloué pour 2018/19.  Cette augmentation s’explique par l’effet conjugué de l’augmentation des dépenses prévues au titre des militaires et du personnel de police (44 708 900 dollars, soit 9,9%), du personnel civil (16 959 700 dollars, soit 10,1%) et des dépenses opérationnelles (13 391 300 dollars, soit 2,9%).

De l’avis du Comité, les ressources existantes dans les domaines de la planification, de la coordination et de l’intégration devraient être suffisantes pour absorber la charge de travail supplémentaire, qui se rapporte principalement au nouveau cadre stratégique et au système complet d’évaluation de la performance.  En conséquence, le Comité recommande que la création du poste de spécialiste de la planification stratégique (P-4) proposée ne soit pas approuvée.  Le Comité consultatif considère aussi que la création du nouveau poste de spécialiste de l’informatique décisionnelle (P-3) permettrait de répondre aux besoins supplémentaires en matière de gestion des avoirs, d’intelligence décisionnelle et de chaîne logistique, mais que le poste d’assistant à l’informatique décisionnelle proposé ne se justifie pas à ce stade.

Tout en saluant les efforts déployés pour protéger le personnel et les biens des Nations Unies, le Comité consultatif considère que l’augmentation prévue de 14 142 400 dollars au titre des communications et de l’informatique, qui fait suite à une augmentation de 33 721 100 dollars entre l’exercice précédent et l’exercice en cours (les crédits alloués à ce titre étant passés de 45 997 300 dollars en 2017/18 à 79 718 400 dollars en 2018/19), ne se justifie pas pleinement. En conséquence, le Comité recommande que le montant demandé au titre des communications et de l’informatique soit réduit de 2 000 000 de dollars.

Le Comité recommande par ailleurs que le montant demandé au titre des installations et infrastructures soit réduit de 1 500 000 dollars.  Il se dit conscient du mauvais état des routes au Mali, mais considère tout de même que l’augmentation prévue n’est pas pleinement justifiée.  Il recommande donc que le montant demandé au titre des pièces de rechange soit réduit de 5% (soit une diminution de 43 200 dollars).  Compte tenu du faible taux d’utilisation des crédits alloués au titre des voyages à des fins de formation à ce stade de l’exercice 2018/19, le Comité recommande que le montant demandé au titre des voyages à des fins de formation soit réduit de 5% (soit une diminution de 62 300 dollars).

Le Comité consultatif recommande à l’Assemblée générale d’ouvrir un crédit supplémentaire de 38 418 800 dollars au compte spécial pour l’exercice allant du 1er juillet 2017 au 30 juin 2018, représentant le montant des ressources supplémentaires ayant fait l’objet d’une autorisation d’engagement de dépenses qui a été utilisé et non mis en recouvrement au titre de l’exercice clos le 30 juin 2018; de tenir compte du montant de 1 048 000 000 dollars déjà mis en recouvrement auprès des États Membres conformément à sa résolution 71/305 et d’utiliser les recettes provenant d’autres sources d’un montant total de 15 129 100 dollars pour l’exercice clos le 30 juin 2018, à savoir le produit des placements (8 017 400 dollars), les produits divers ou accessoires (17 700 dollars) et l’annulation d’engagements d’exercices antérieurs (7 094 000 dollars).

L’Assemblée devrait aussi mettre en recouvrement le montant supplémentaire de 23 289 700 dollars, représentant la différence entre l’augmentation des crédits ouverts (38 418 800 dollars) et les recettes provenant d’autres sources (15 129 100 dollars) pour l’exercice clos le 30 juin 2018.

Rapport du Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires sur le Bureau d’appui des Nations Unies en Somalie (BANUS): exécution du budget de l’exercice allant du 1er juillet 2017 au 30 juin 2018 et projet de budget pour l’exercice allant du 1er juillet 2019 au 30 juin 2020 (A/73/755/Add.8)

Le projet de budget du BANUS pour l’exercice allant du 1er juillet 2019 au 30 juin 2020 s’élève à 569 506 600 dollars, en hausse de 11 354 300 dollars (2%) par rapport au crédit ouvert pour 2018/19.  Cette différence s’explique par l’effet conjugué de l’accroissement des crédits demandés au titre du personnel civil (8 669 000 dollars, soit 11,5%) et des dépenses opérationnelles (4 290 200 dollars, soit 1,4%), compensé en partie par une réduction des crédits prévus au titre des militaires et du personnel de police (1 604 900 dollars, soit 1%).

Compte tenu des capacités existantes et proposées du Bureau, le Comité recommande de ne pas approuver la création proposée des postes de fonctionnaire d’administration (P-3) au Bureau du Sous-Secrétaire général et de fonctionnaire des finances et du budget (P-4) à la Section du budget et des finances.

Le Comité consultatif recommande que le solde inutilisé de 10 501 500 dollars pour l’exercice allant du 1er juillet 2017 au 30 juin 2018, ainsi que les autres recettes et ajustements totalisant 6 026 400 dollars pour l’exercice clos le 30 juin 2018, soient portés au crédit des États Membres.  Il recommande aussi que les crédits demandés pour l’exercice allant du 1er juillet 2019 au 30 juin 2020 soient réduits de 248 500 dollars et ramenés de 569 506 600 dollars à 569 258 100 dollars.

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