Point de presse quotidien du Bureau du Porte-parole du Secrétaire général de l’ONU: 20 février 2018
(La version française du Point de presse quotidien n’est pas un document officiel des Nations Unies)
Ci-dessous les principaux points évoqués par M. Stéphane Dujarric, Porte-parole de M. António Guterres, Secrétaire général de l’ONU:
Moyen-Orient
Le Conseil de sécurité a tenu aujourd’hui une réunion sur la situation au Moyen-Orient au cours de laquelle le Secrétaire général a réitéré son engagement personnel et celui des Nations Unies à aider les parties dans leurs efforts pour parvenir à une solution des deux États.
Il a néanmoins prévenu que nous faisons face aujourd’hui à une triste réalité. Après des décennies d’appui, le consensus mondial autour d’une solution des deux États pourrait être en train de s’éroder. Les obstacles sur le terrain peuvent créer une réalité à un État irréversible.
Le Secrétaire général a ajouté que l’heure du dialogue, de la réconciliation et de la raison a sonné. En ce moment où toutes les mesures comptent, il a appelé à une action concertée et efficace de la part de toutes les parties. Cela est plus important que jamais, a-t-il insisté.
Le Coordonnateur spécial des Nations Unies pour le processus de paix au Moyen-Orient, M. Nickolay Mladenov, a dit que jour après jour, les ennemis de la paix gagnent en confiance. Ils voient chaque échec des forces de la modération comme une victoire des forces de la radicalisation.
Il a prévenu que la fenêtre d’opportunités se referme et que si nous ne la gardons pas ouverte, le conflit israélo-palestinien se perdra dans le tourbillon de la radicalisation religieuse présente dans la région.
Le Président de l’Autorité palestinienne, M. Mahmoud Abbas, et le Représentant permanent d’Israël, M. Danny Danon, ont également fait des déclarations, tout comme les membres du Conseil de sécurité.
Syrie
À Genève aujourd’hui, l’Envoyé spécial pour la Syrie, M. Staffan de Mistura, a confié aux journalistes qu’il faut éviter une escalade encore plus grave des combats dans la Ghouta orientale. Il a prévenu: « Nous sommes face à une tragédie qui s’aggrave ». Il a appelé tous ceux qui ont de l’influence sur le Gouvernement syrien et les militants qui se battent dans cette zone à user de leur influence pour éviter une autre escalade.
Le Coordonnateur humanitaire pour la crise en Syrie, M. Panos Moumtzis, a dit dans une déclaration publiée hier que la dernière escalade de la violence a aggravé la situation humanitaire déjà précaire des 393 000 personnes qui vivent dans la Ghouta orientale et qui représentent 94% de tous les Syriens vivant des zones assiégées aujourd’hui.
Il a ajouté que l’accès général à la Ghouta orientale demeure tristement insuffisant. Aucun convoi n’a été organisé en décembre et en janvier à cause de l’accès limité.
Si des autorisations pour des convois humanitaires sont demandées systématiquement tous les mois, seul un convoi a été autorisé dans la ville de Nashabiyeh le 14 février dernier, acheminant de la nourriture, des médicaments et des produits nutritionnels pour 7 200 personnes. Évidemment, c’est très peu par rapport aux besoins des gens.
Iraq
De nouveaux déplacements de la population s’observent à partir de Mossoul, presque huit mois que la ville a été reprise à Daech. Un million de personnes ont fui pendant la campagne militaire pour la reprise de Mossoul qui s’est terminée en juillet 2017. Près de la moitié de ces personnes sont revenues chez elles.
Depuis le début de l’année, le nombre de civils fuyant Mossoul a connu un nouveau pic, environ 100 à 150 personnes arrivant par jour dans les camps et aux abords des camps de la région kurde de l’Iraq. Selon les chiffres du Gouvernement régional du Kurdistan, quelque 2 900 personnes en provenance de Mossoul sont arrivées dans les camps de la région kurde. Ces déplacés viennent principalement de la partie ouest de la ville.
Les agences humanitaires surveillent la situation et fournissent une assistance aux déplacés et aux familles vulnérables.
Burundi
Le Plan de réponses humanitaire 2018 pour le Burundi a été lancé hier à Bujumbura avec le but de collecter la somme de 142 millions de dollars.
Le Plan vise les 2,4 millions de personnes qui ont besoin d’aide dans le pays, soit plus du double du nombre visé l’année dernière. Selon les estimations, plus d’un quart de la population burundaise est dans une insécurité alimentaire aigüe.
République démocratique du Congo (RDC)
Le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) a averti aujourd’hui que la catastrophe humanitaire aux proportions énormes est sur le point de toucher la partie sud-est de la République démocratique du Congo (RDC), maintenant que la province du Tanganyika fait un pas de plus dans une violence qui augmente déplacements et abus des droits de l’homme.
Plusieurs zones de la province ont été témoins d’atrocités et de déplacements massifs, à cause des conflits intercommunautaires anciens et des affrontements violents entre l’armée congolaise et les milices.
La violence s’est répandue dans tout le Tanganyika qui, avec une taille représentant trois fois la Suisse et une population de quelque trois millions de personnes, compte désormais plus 630 000 déplacés.
Le HCR travaille avec ses partenaires pour redresser cette situation calamiteuse mais appelle à une assistance accrue pour aider la population à faire face à la situation. L’année dernière, le HCR a reçu moins d’un dollar par personne de la part de ses donateurs pour ses programmes en faveur des déplacés en RDC.
Ouganda
Le HCR a annoncé aujourd’hui de nouvelles mesures pour appuyer le programme du Gouvernement ougandais en faveur des réfugiés, y compris par un grand exercice de vérification biométrique des données.
Le HCR a déjà déployé du personnel et des équipes de ses partenaires, pour lancer l’exercice. En tout, plus de 400 salariés vont enregistrer les réfugiés.
L’exercice de vérification des données devrait prendre fin en septembre de cette année, y compris l’introduction du contrôle biométrique des sites de distribution de nourriture. Le système, qui a été testé, est déjà utilisé dans 48 pays dans le monde.
Par ailleurs, le bureau de l’Inspecteur général du HCR poursuit rigoureusement son propre contrôle, dont ses enquêtes sur les graves allégations faites en 2017 concernant le trafic de carburant, les cas d’exploitation et d’abus sexuels, l’utilisation illégale des camions-citernes et les fraudes dans les procédures d’achat et la distribution de nourriture.
Rougeole
L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) signale une hausse de 400% des cas de rougeole en Europe en 2017, par rapport à 2016.
Cette hausse concerne la Roumanie, l’Italie et l’Ukraine qui ont connu beaucoup de problèmes, ces dernières années, dont une baisse générale de la couverture vaccinale, en particulier dans certains groupes marginalisés, des ruptures de stock de vaccins ou des dysfonctionnements dans les systèmes de surveillance de la maladie.
Les ministres de la santé de 11 pays se rencontrent aujourd’hui au Monténégro pour discuter de la réalisation d’ici à 2020 des objectifs fixés dans le Plan d’action européen sur les vaccins qui couvre aussi la rougeole et la rubéole.