Conseil de sécurité: la revitalisation de l’Accord de paix au Soudan du Sud, une « opportunité historique » pour briser le « cercle vicieux des violences »
La revitalisation de l’Accord de paix de 2015 sur le règlement du conflit au Soudan du Sud a, ce matin, suscité espoirs et prudence au Conseil de sécurité, où les appels à tirer parti de cette « opportunité historique » se sont multipliés. « Un temps de paix est arrivé au Soudan du Sud », s’est pour sa part réjoui le représentant du plus jeune État du monde lors d’une séance au cours de laquelle trois hauts fonctionnaires ont dressé le bilan d’une mission conjointe ONU-Union africaine (UA) à Djouba, du 7 au 9 octobre.
Pour le Soudan du Sud, la signature, le 12 septembre dernier sous l’égide de l’Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD), de cet accord revitalisé n’est qu’une étape, a estimé le Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix, M. Jean-Pierre Lacroix, en encourageant les dirigeant sud-soudanais à assurer la pleine mise en œuvre de l’Accord pendant la période de transition agréée.
Presque cinq ans après le déclenchement d’une guerre civile, le Soudan du Sud a fêté, le 31 octobre dernier, la Journée de célébration de la paix, à laquelle ont participé le Président Salva Kiir et le dirigeant de l’opposition Riek Machar. À cette occasion, le Chef de l’État a présenté au peuple sud-soudanais des excuses « pour les immenses souffrances causées par le conflit ». Au même titre que la libération des prisonniers politiques fin septembre, M. Lacroix y a vu un « geste de bonne volonté » propice au renforcement de la confiance et de la réconciliation.
Le 15 octobre, a poursuivi le haut fonctionnaire, l’Accord revitalisé a été ratifié, ouvrant la voie à un amendement constitutionnel incorporant ses termes dans la Constitution de la transition. Et au cours des dernières semaines, des mesures de confiance mutuelles ont été prises par les Forces de défense populaires du Soudan du Sud, nouveau nom des forces gouvernementales, et son adversaire, Mouvement/Armée populaire de libération du Soudan dans l’opposition (M/APLS dans l’opposition).
Néanmoins, a mis en garde le Secrétaire général adjoint, « il ne pourra y avoir de paix viable ou durable en l’absence d’un cessez-le-feu permanent et d’un désengagement des forces ». Si les affrontements militaires ont diminué en nombre et en intensité depuis la signature de l’Accord revitalisé, les antagonistes continuent de se livrer des combats, et le M/APLS est aux prises avec des factions dissidentes dans l’Équatoria-Central, notamment.
Garantes de l’Accord revitalisé, l’Union africaine et l’ONU sont bien « conscientes du scepticisme qui l’entoure », a concédé M. Smaїl Chergui, Commissaire à la paix et la sécurité de l’UA, depuis Addis-Abeba, où il s’adressait au Conseil de sécurité par visioconférence. Preuve en est que d’autres partenaires internationaux invités à s’en porter garants ont refusé de le faire, a-t-il souligné, en considérant qu’il relève cependant du devoir de ces deux organisations d’engager les parties à s’acquitter de leurs engagements.
Organisée au lendemain d’une session extraordinaire du Conseil des ministres de l’IGAD à Addis-Abeba, la séance d’aujourd’hui a été l’occasion pour l’Éthiopie –État membre de cette organisation sous-régionale– d’encourager la communauté internationale à ne pas passer à côté d’une « opportunité historique » pour briser le « cercle vicieux de violences » et de divisions dans lequel s’est enfoncé le Soudan du Sud depuis décembre 2013, « simplement parce que les tentatives passées ont échoué ».
Relayant une requête de l’IGAD, le représentant éthiopien a donc demandé au Conseil de sécurité de jouer un « rôle de premier plan », en apportant son soutien au déploiement complet de la Force de protection régionale – forte de 4 000 hommes placés sous le commandement de la Mission des Nations Unies au Soudan du Sud (MINUSS) –, et d’ajuster son mandat pour lui permettre d’être en meilleure position pour contribuer à la mise en œuvre de l’Accord revitalisé. Pour le Secrétaire général adjoint, cependant, la priorité de la MINUSS demeure la protection des civils.
« Alors que beaucoup d’entre nous avions perdu espoir », l’IGAD a « réussi l’impossible », s’est réjouie la Fédération de Russie, qui a vu dans cette « dynamique régionale » la parfaite illustration de la pratique consistant à trouver des « solutions africaines aux problèmes africains ». Il y a deux jours, le Conseil de sécurité avait, à l’unanimité, levé les sanctions imposées à l’Érythrée dans un contexte de rapprochement régional, marqué notamment par la signature de la Déclaration conjointe de paix et d’amitié entre ce pays et l’Éthiopie.
Le représentant sud-soudanais a assuré que le Président Kiir était déterminé à mettre en œuvre l’Accord « de bonne foi ». Et, contrairement à ce que « plusieurs » anticipaient, a-t-il fait observer, le Dialogue national a organisé des consultations aux quatre coins du pays, dans un environnement transparent et ouvert « qui aurait été impensable il y a quelques mois ».
De la Pologne à la Guinée équatoriale, en passant par la Suède et le Koweït, la plupart des membres du Conseil ont vu dans cette ouverture la configuration idéale pour mettre en œuvre la disposition de l’Accord revitalisé prévoyant un quota de 35% de sièges pour les femmes au sein de la branche exécutive, du Conseil des ministres et des institutions « prétransition ».
Associer les femmes au processus de paix et au processus de révision constitutionnelle: c’était là l’une des priorités soulignées aujourd’hui par le Secrétaire général adjoint, mais aussi la Directrice exécutive de l’Entité des Nations Unies pour l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes (ONU-Femmes), Mme Phumzile Mlambo-Ngcuka, qui a rappelé que les Sud-Soudanaises, victimes d’agressions sexuelles, sont « inquiètes pour l’avenir » et se sentent « prisonnières des futiles guerres des hommes ».
ONU-Femmes, qui a participé à la mission conjointe ONU-UA, a cependant noté que l’un des nouveaux organes politique, à savoir le Comité national de prétransition, ne compte que 10% de femmes; le Comité de l’amendement de la Constitution nationale, 13%; et d’autre structures n’en comptent aucune. Et pour l’instant, « aucun des organes n’a atteint le seuil de 35% », a-t-elle relevé, en plaidant pour redresser cette situation, « avant qu’il ne soit trop tard ».
RAPPORTS DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL SUR LE SOUDAN ET LE SOUDAN DU SUD
Déclarations
Présent au Soudan du Sud du 7 au 9 octobre dernier, M. JEAN-PIERRE LACROIX, Secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix, a souligné qu’en dépit de la signature, le 12 septembre, de l’Accord revitalisé sur le règlement du conflit au Soudan du Sud, le « scepticisme » quant à sa capacité à aboutir à une paix durable « cette fois-ci » demeure une préoccupation. Il a ensuite salué les efforts de médiation de l’Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD), soutenue par l’Union africaine et les partenaires internationaux, qui ont été décisifs pour obtenir cet accord revitalisé, lequel inclut une feuille de route pour un règlement politique du conflit. Mais sa signature n’est qu’une étape, dans la mesure où la période de transition exigera des dirigeants sud-soudanais d’assumer leurs responsabilités et ouvrira la voie à la pleine mise en œuvre de l’Accord, a souligné le haut fonctionnaire.
Selon lui, mettre en œuvre les dispositions relatives aux femmes est indispensable, en particulier la garantie qu’un quota de 35% de sièges leur sera réservé au sein de la branche exécutive, du Conseil des ministres et des institutions « prétransition », a-t-il ajouté. Cependant, la confiance des femmes à cet égard, et d’une manière plus générale, en ce qui concerne leur situation dans le pays est en berne, s’est alarmé le Secrétaire général adjoint. « Il est impératif que les femmes soient représentées au sein du Mécanisme de surveillance du cessez-le-feu et du suivi de l’application des dispositions transitoires de sécurité, du Comité d’examen de la défense stratégique et de la sécurité, et des mécanismes de justice transitionnelle et de réconciliation, comme stipulés dans l’accord », a insisté M. Lacroix.
Le 15 octobre, a poursuivi le haut fonctionnaire, la « Législation nationale transitionnelle » a ratifié l’accord revitalisé, ouvrant la voie à son intégration dans la Constitution de transition. Et le 31 octobre, la participation de M. Riek Machar et d’autres dirigeants de l’opposition aux célébrations de paix à Djouba, de même que les excuses présentées par le Président Kiir au peuple sud-soudanais « pour les immenses souffrances causées par le conflit » ont été bienvenues, de même que la remise en liberté de prisonniers politiques, dont deux personnalités de premier plan de l’opposition: ces gestes de bonne volonté sont propices au renforcement de la confiance et de la réconciliation, a estimé M. Lacroix. Lors de ces célébrations, MM. Kiir et Machar ont eu une entrevue, aboutissant à l’élaboration d’un amendement constitutionnel inscrivant l’accord dans la Constitution provisoire, s’est félicité M. Lacroix.
Des mesures de confiance ont également été prises par les Forces de défense populaires du Soudan du Sud et l’Armée populaire de libération du Soudan dans l’opposition au cours des dernières semaines, des gestes de bonne volonté qui sont les signes, faut-il l’espérer, de l’engagement le plus vigoureux jamais constaté en faveur du processus politique depuis 2015.
Néanmoins, a mis en garde le Secrétaire général adjoint, il ne pourra y avoir de paix viable ou durable en l’absence d’un cessez-le-feu permanent, d’un désengagement des forces et d’une inclusion des femmes, qui doivent devenir des acteurs clefs. En effet, les Forces de défense populaires du Soudan du Sud et l’Armée populaire de libération du Soudan se livrent encore à des affrontements, et l’Armée populaire de libération du Soudan est aux prises avec des factions dissidentes dans l’Équatoria-Central, par exemple.
S’agissant de l’évolution éventuelle du mandat de la Mission des Nations Unies au Soudan du Sud (MINUSS) et de la Force de protection régionale, le Conseil de sécurité devra garder à l’esprit la priorité que constitue la protection des civils, et la nécessité de préserver une seule force de maintien de la paix sous un commandement unifié. À cet égard, toute « addition » devra être conforme aux principes de maintien de la paix et aux normes auxquelles sont tenus tous les pays contributeurs de troupes, a ajouté le Secrétaire général adjoint.
M. SMAЇL CHERGUI, Commissaire à la paix et la sécurité de l’Union africaine, présentant le bilan de la mission conjointe de haut niveau Union africaine-ONU au Soudan du Sud, qui a eu lieu du 7 au 9 octobre dernier, a déclaré qu’elle avait été l’occasion de réaffirmer et de renforcer le partenariat visant à atteindre une « paix équitable » au Soudan du Sud.
M. Chergui a indiqué que les membres de cette mission, qui comprenait également des représentants d’ONU-Femmes, des membres du Réseau panafricain des sages et du Réseau de médiatrices africaines (FemWise), ont fait un compte rendu au Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine le 10 octobre dernier. Cet organe avait salué la signature par le Président Salva Kiir et d’autres parties, le 12 septembre dernier, de l’Accord revitalisé sur le règlement du conflit au Soudan du Sud. Il avait également reconnu que cet accord restait la seule option viable pour répondre aux problèmes politiques, sociaux, économiques et sécuritaires que rencontre le pays.
M. Chergui a aussi déclaré que, bien que signataires de cet accord en tant que garants, l’Union africaine et l’ONU sont « conscientes du scepticisme qui l’entoure », s’agissant en particulier de la capacité des parties à le respecter. Preuve de ce scepticisme, d’autres partenaires internationaux invités à le signer en tant que garants ont refusé de le faire. Mais l’Union africaine et l’ONU ont le devoir d’engager le Gouvernement et les parties à mettre en œuvre cet accord et à faire participer les femmes aux processus de paix. Les deux organisations sont disposées à mobiliser tous les appuis internationaux, si les Sud-Soudanais s’engagent à respecter leurs engagements, a-t-il assuré, indiquant par ailleurs, qu’il avait tenu les mêmes propos ce matin, devant le 66e conseil des ministres de l’Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD).
Lors de sa visite, la Mission conjointe avait indiqué au gouvernement l’impérieuse nécessité de créer un environnement propice au retour des groupes d’opposition pendant la période prétransition. À cet égard, la mission s’est félicitée de la ratification par le Parlement de cet Accord, le 15 octobre dernier, facilitant son incorporation dans la Constitution transitionnelle. Elle se réjouie également des festivités du 31 octobre à Djouba, qui ont célébré la signature de cet Accord, avec la présence de M. Riek Machar. Il reste cependant des préoccupations concernant les prisonniers politiques et les prisonniers de guerre. « Leur libération serait un signe de bonne volonté », a dit M. Chergui.
Le Commissaire a aussi indiqué que l’équipe spéciale de l’Union africaine sur la reconstruction et développement après un conflit avait visité le Soudan du Sud du 7 au 9 novembre dernier. Cette équipe est parvenue à la même analyse que la mission conjointe, à savoir qu’il faut appuyer les parties dans la mise en œuvre de l’Accord revitalisé. « Or, une paix durable ne pourra être atteinte sans un cessez-le-feu durable et un processus inclusif. »
Dans ce contexte, les derniers affrontements sont sources de préoccupation, a ajouté M. Chergui. D’autant, qu’à ce jour, le Front de salut national, dirigé par le Général Thomas Cirillo Swaka, n’a toujours pas signé cet Accord et continue même de le désapprouver. Tout doit être fait pour engager des discussions avec ce groupe afin qu’il rejoigne le processus de paix. Les pays qui ont de l’influence sur lui doivent s’y engager, a demandé le Commissaire, insistant de nouveau sur le fait que cet Accord offre une opportunité sans pareille pour une paix durable entre tous les Sud-Soudanais.
Mme PHUMZILE MLAMBO-NGCUKA, Directrice exécutive de l’entité des Nations Unies pour l’égalité des sexes et de l’autonomisation des femmes (ONU-Femmes), a félicité le Soudan du Sud pour la signature de l’Accord de paix et a salué les termes importants de l’Accord concernant les femmes, surtout la disposition stipulant la garantie de 35% de femmes au sein de la branche exécutive du gouvernement de transition revitalisé du Soudan du Sud.
La Directrice exécutive a rapporté que les femmes du Soudan saluaient aussi l’Accord de paix et demandaient une cessation immédiate des hostilités, et qu’elles avaient appelé les dirigeants de toutes les parties armées, milices, ou forces non organisées, à communiquer avec leurs partisans et à les informer de l’Accord, puisque les combats n’ont pas encore totalement cessé. Les femmes, a-t-elle poursuivi, sont « inquiètes pour l’avenir »; elles se sentent « prisonnières des futiles guerres des hommes", pendant lesquelles elles sont victimes d’agressions sexuelles et voient leurs familles tuées, leurs vies détruites. Les femmes demandent à l’ONU et à l’Union africaine (UA) de faire davantage pour les aider, et pour faire rendre des comptes aux dirigeants responsables de ces crises.
Convaincues que la mise en œuvre de la règle des 35% est fondamentale, à tous les niveaux et au sein de toutes les branches du gouvernement, les femmes veulent être incluses dans le processus de révision constitutionnelle pour que leurs besoins et leurs inquiétudes soient pris en compte dès à présent, a assuré Mme Mlambo-Ngcuka. Elles demandent à l’Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD) et à l’UA de contrôler le processus d’inclusion de manière constante, et que ce dernier démarre dès maintenant avec les structures de prétransition.
Mme Mlambo-Ngcuka a noté que l’un des nouveaux organes, le Comité national de prétransition, compte 10% de femmes seulement; le Comité de l’amendement de la constitution nationale, 13%; d’autre organes n’en comptent aucune. Pour l’instant, aucun des organes n’a atteint le seuil de 35%, a-t-elle souligné. Elle a appelé à veiller à ce que les femmes soient incluses dans le processus « avant qu’il ne soit trop tard ».
Les femmes veulent participer aux processus de sécurité pour protéger tous les Soudanais, notamment les femmes et les filles. La responsable d’ONU-Femmes a appelé à ce que les institutions sécuritaires soient remaniées de manière sexospécifique pour la protection des civils. L’inclusion des femmes est également essentielle dans le recrutement des forces de sécurité pour changer leur nature et lutter contre les comportements négatifs masculins, y compris dans l’organisation des cantonnements, et lutter contre les violences sexistes. « Les femmes de la diaspora et les femmes du Soudan du Sud veulent prendre leur destin entre leurs mains », a-t-elle souligné. Elles jugent crucial que soient jugés les auteurs de violences sexuelles.
Enfin, Mme Mlambo-Ngcuka a remercié la Mission des Nations Unies au Soudan du Sud (MINUSS) et le Département des opérations de maintien de la paix pour les efforts déployés afin de protéger les femmes dans des circonstances très difficiles.
M. JONATHAN COHEN (États-Unis) s’est félicité de la coopération entre l’ONU et l’Union africaine dans le cadre du processus de paix au Soudan du Sud, y compris s’agissant de l’inclusion plus large des femmes. « Il est temps que les voix des femmes soient entendues » et que leurs contributions soient prises en compte, a-t-il déclaré. Citant les progrès réalisés sur certains résultats attendus, il a déclaré qu’il existait néanmoins « des preuves évidentes sur le terrain qui vont à l’encontre de la noble rhétorique des dirigeants sud-soudanais ». Les atrocités commises contre des civils se poursuivent, s’est-il alarmé. À cet égard, tous les auteurs qui entravent le processus de paix devraient faire l’objet de sanctions, a préconisé M. Cohen.
Parallèlement, les journalistes sont menacés et les travailleurs humanitaires se heurtent à de sérieux obstacles, voire subissent des attaques, a-t-il encore relevé. L’un des éléments clefs de l’Accord revitalisé est l’instauration à Djouba d’un environnement propice à la paix. Le représentant a félicité les acteurs régionaux de leur engagement à respecter l’embargo empêchant la circulation des armes au Soudan du Sud, avant de souligner que tout effort visant à restructurer la MINUSS est une prérogative du Conseil de sécurité. Il a en conclusion déclaré que les membres du Conseil devraient continuer à donner la priorité aux efforts visant à mettre fin aux souffrances du peuple sud-soudanais et appelé les dirigeants de ce pays à associer à leur discours une action concrète en vue de l’instauration d’une paix durable.
La situation humanitaire et socioéconomique décrite durant la séance correspond à ce qu’elle a pu voir sur le terrain, a fait observer Mme JOANNA WRONECKA (Pologne). Le contexte politique a changé cependant, avec la signature de l’Accord de paix revitalisé, dont elle s’est félicitée, le qualifiant de « progrès majeur vers le processus de paix ». Saluant les efforts de l’Union africaine et de l’Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD), elle a noté toutefois que ce processus demeurait fragile, et elle s’est inquiétée du sort des populations civiles prises pour cible, des violations graves des droits fondamentaux, des violences sexuelles, et des difficultés d’acheminement de l’aide humanitaire.
Appelant à ce que toutes les parties respectent les accords, convaincue qu’aucun accord ne sera durable sans garantie d’inclusion, Mme Wronecka a appelé à ce que les femmes participent sans délai aux efforts de transition. « Le peuple du Soudan du Sud veut la paix plus que tout, et après des années de souffrance, il le mérite. » Grâce à l’Accord de paix revitalisé, les dirigeants du Soudan du Sud ont l’occasion unique de reconstruire le pays, a-t-elle conclu.
M. GBOLIÉ DESIRÉ WULFRAN IPO (Côte d’Ivoire) a salué les efforts des dirigeants de la région qui ont abouti à la signature de l’Accord revitalisé du 12 septembre et au retour du Premier Vice-Président à Djouba mais s’est dit « préoccupé » par les difficultés de mise en œuvre intégrale de l’Accord. Il a notamment déploré la présence d’une seule femme au sein du comité prétransitionnel, soit 10% contre les 35% prévus.
Le représentant a dénoncé la poursuite d’actes de vandalisme et d’attaques perpétrés par les groupes armés contre la population et appelé le Gouvernement sud-soudanais à œuvrer davantage à la cessation des hostilités et à la protection des civils, notamment en engageant les réformes du secteur de la sécurité. Il s’est dit préoccupé par la persistance des violences sexuelles envers les femmes et les enfants et par les attaques contre les travailleurs humanitaires, ainsi que les enlèvements et le recrutement d’enfants soldats. Il faut que les auteurs de ces actes rendent des comptes et répondent de leurs actes devant les juridictions internationales compétentes, a insisté M. Ipo. Il a également appelé les autorités sud-soudanaises à faire preuve de bonne foi et de « transparence » dans la gestion des revenus du pétrole.
Mme ANNE GUEGUEN (France) a insisté sur la situation « alarmante » des femmes au Soudan du Sud et exprimé sa préoccupation concernant la gravité des violences sexuelles, viols collectifs et mutilations génitales, employées comme armes de guerre et mises en lumière dans le rapport du Secrétaire général qui signale des « centaines de cas ». Elle a demandé que les responsables soient identifiés, jugés et sanctionnés, y compris dans les rangs de l’armée, et que la protection des femmes soit renforcée, ainsi que les mécanismes d’enquête. La représentante a appelé les autorités du Soudan du Sud à renforcer les unités de police spécialisées et souhaité que le Comité des sanctions de l’ONU fasse plein usage des sanctions contre les auteurs et les commanditaires de ces violences. La situation des enfants est tout aussi préoccupante, a-t-elle poursuivi, avec plus de 600 cas vérifiés de violences, et encore le nombre réel est « sans doute plus élevé ».
Concernant l’Accord de paix signé le 12 septembre, Mme Gueguen l’a jugé « encourageant » et souhaité qu’il puisse permettre d’avancer vers une paix juste et durable. « Nous ne voulons pas d’une paix de papier », a-t-elle insisté. Enfin, compte tenu de la situation humanitaire sur place avec 7 millions de personnes ayant besoin d’aide et près de la moitié de la population en situation de malnutrition sévère, la représentante a appelé à poursuivre la mobilisation et à « tout faire » pour protéger les personnels humanitaires.
Mme MAHLET HAILU GUADEY (Éthiopie) a estimé qu’associer pleinement les femmes à la mise en œuvre de l’Accord revitalisé mérite une attention particulière, avant de se dire encouragée par les engagements pris par les parties au conflit à ne plus se livrer à des violences sexuelles et sexistes. Se félicitant que cette séance du Conseil de sécurité se déroule au lendemain d’une session extraordinaire du Conseil des ministres de l’Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD) à Addis-Abeba, la représentante a considéré que la mise en œuvre de l’Accord demeure la seule option viable pour une paix durable au Soudan du Sud. Le déclin des affrontements à travers tout le pays et le début des travaux du Comité national prétransition pour élaborer une feuille de route constituent des signes encourageants, a estimé la délégation, qui a également cité en exemple la Journée de célébration de la paix, fêtée le 31 octobre dernier au Soudan du Sud en présence des dirigeants de la sous-région.
Dès lors, l’« opportunité historique » qui se présente à la communauté internationale de briser le « cercle vicieux de violences » dans lequel s’est enfoncé ce pays depuis cinq ans ne doit pas être manquée, « simplement parce que les tentatives passées ont échoué », a exhorté Mme Guadey. Le Conseil de sécurité à un rôle de premier plan à jouer à cet égard, a-t-elle affirmé, en soulignant que celui-ci doit apporter son soutien au déploiement complet de la Force de protection régionale et ajuster son mandat pour lui permettre d’être en meilleure position de contribuer à la mise en œuvre de l’Accord de paix. « L’IGAD espère que le Conseil répondra favorablement à cette requête », a insisté la représentante.
S’agissant du processus de transition, M. MANSOUR AYYAD SH. A. ALOTAIBI (Koweït) a jugé que l’Accord revitalisé tourne une nouvelle page dans l’histoire du pays, mais s’est montré toutefois préoccupé que « certains individus continuent de violer la paix » au Soudan du Sud, à l’opposé des désirs de la population. Principales victimes de la guerre et principaux vecteurs de paix, les femmes ne devraient plus souffrir, et leur rôle dans le processus de paix ne devrait pas être ignoré, a-t-il poursuivi. Selon lui, les femmes doivent participer de manière accrue au processus de paix, pour que règne la justice et que tous puissent en bénéficier.
Concernant le volet humanitaire, le représentant a évoqué les difficultés du quotidien et rappelé que cinq millions de réfugiés ne peuvent pas regagner leur pays, tandis que de nombreux enfants ne sont pas scolarisés. « Le succès du Soudan du Sud dépend pourtant de la résolution de ces problèmes », a-t-il prévenu.
Tout juste de retour du Soudan du Sud, M. OLOF SKOOG (Suède) a estimé que la mise en œuvre de l’Accord revitalisé est littéralement la « seule solution viable » pour rétablir la paix dans le pays. Il a donc estimé que la priorité consiste pour les parties à faire preuve de volonté politique. Saluant les mesures de confiance prises jusqu’à présent, le représentant ne s’en est pas moins dit préoccupé par les informations faisant état de la persistance d’affrontements, en dépit du déclin des opérations militaires observées sur l’ensemble du territoire sud-soudanais.
M. Skoog a insisté sur l’importance que revêt la cessation « complète et inconditionnelle » des hostilités, avant de plaider pour des mesures ciblées contre les auteurs de violations des dispositions de l’Accord, y compris ceux qui incitent à la violence et cherchent à faire dérailler le processus de paix. Dans le cadre de ce processus, une approche inclusive devra prévaloir, a préconisé le délégué, en tenant compte des attentes des jeunes, des femmes et de la société civile. C’est la raison pour laquelle il s’est félicité de la proposition d’inclure 35% de femmes dans le Gouvernement de transition, et a vivement encouragé à promouvoir l’établissement des responsabilités et les mécanismes de justice transitionnelle, y compris en créant le Tribunal mixte pour le Soudan du Sud. En outre, a ajouté le représentant, la protection des enfants devrait constituer une priorité, en faisant de leur démobilisation et de leur réintégration une part intégrante de la mise en œuvre de l’Accord.
M. JONATHAN GUY ALLEN (Royaume-Uni) a estimé que des progrès avaient certes été réalisés depuis l’Accord de paix, notamment la création de l’organe de transition et la libération de certains prisonniers. Il a confirmé que l’espoir devait prévaloir, mais que le calendrier n’était pas respecté pour le moment. Il s’est en effet dit frappé par les violences encore en cours dans le pays, et par les violations du cessez-le-feu. Il a aussi déploré que la MINUSS n’ait pas accès à certaines zones et que l’accès humanitaire sans entraves qui avait été promis n’ait pas été mis en place.
Dénonçant comme « illégaux » les frais et divers impôts pratiqués au Soudan du Sud, comme l’impôt sur les travailleurs humanitaires ou les frais pour le permis de construire, « qui empêchent d’allouer des millions de dollars pour fournir de l’eau et un abri à des milliers de personnes », le représentant a appelé à ce qu’ils soient levés tant que sévit la guerre. Préoccupé en outre par la crise alimentaire aigüe dans le pays, le représentant a appelé à faire davantage pour que l’Accord soit appliqué dans toute la société soudanaise, pour défendre les libertés fondamentales, et, notamment, libérer les prisonniers politiques. Se félicitant de l’accent mis sur la participation de femmes, M. Allen a insisté sur l’importance cruciale de l’augmentation de leur représentation. Appelant enfin à une lutte nécessaire contre l’impunité, il a reporté des « viols collectifs d’enfants » dans le pays, et réclamé la création du tribunal hybride afin que « les auteurs de ces crimes odieux rendent des comptes ».
Condamnant les violences sexuelles persistantes au Soudan du Sud, en particulier contre les femmes et les filles, Mme AMPARO MELE COLIFA (Guinée équatoriale) a prié les parties au conflit de respecter leurs engagements de punir la violence sexuelle et de protéger les victimes. La Guinée équatoriale déplore la violence sexuelle en temps de guerre et en temps de paix, ainsi que son utilisation comme arme de guerre, considérant qu’il s’agit d’une des pires atteintes à la dignité humaine. La représentante a estimé que la participation des femmes au processus de paix est indispensable et qu’il n’est pas possible de parvenir à la paix sans investir dans le développement durable des pays et dans l’égalité entre les sexes.
À cet égard, Mme Mele Colifa a réaffirmé le rôle clef de la mise en œuvre de la résolution 1325 (2000), de la résolution 1820 (2008) et d’autres résolutions connexes. Elle a recommandé que les organisations chargées de la coordination des missions de consolidation de la paix promeuvent les bonnes pratiques dans la formation des contingents, comme au sein des organismes des Nations Unies chargés du contreterrorisme, du crime organisé, de la réponse humanitaire et du développement durable, afin de veiller à la réintégration des victimes, en particulier les enfants nés de violences sexuelles et les femmes survivantes.
Mme LISE GREGOIRE VAN HAAREN (Pays-Bas) a relevé que les femmes du Soudan du Sud doivent être au centre de nos efforts, car ce sont ces femmes qui souffrent le plus du conflit brutal et généralisé en cours. « Ce sont ces femmes qui ont eu le courage de plaider en faveur de la paix bien avant que leurs dirigeants politiques ne daignent les écouter », a-t-elle noté. Les Pays-Bas saluent la signature de l’Accord de paix et remercient l’IGAD et l’Union africaine pour leur leadership à cet égard. La délégation se félicite également de sa ratification par le Parlement sud-soudanais, même si elle est préoccupée de rapports faisant état de combats à Wau, Yei et dans l’Unité. La pleine mise en œuvre de l’Accord de paix demande l’implication des femmes, a poursuivi Mme van Haaren, puisqu’elles offrent une perspective vitale d’analyse du conflit. Ce sont aussi elles qui font preuve de leadership en construisant des ponts entre diverses factions concurrentes. La délégation soutient donc le quota de 35% de femmes arrêtées dans le cadre de l’Accord de paix et invite toutes les parties à assurer son plein respect.
Il ne peut y avoir de paix durable tant que l’impunité persiste, a poursuivi Mme van Haaren. Le Conseil de sécurité, a-t-elle rappelé, peut sanctionner les auteurs de violences sexuelles en temps de conflit, même si les sanctions ne sauraient se substituer à l’application du principe de responsabilité. La déléguée a insisté également sur le fait que la MINUSS doit pouvoir avoir accès aux civils, notamment pour les protéger des violences physiques, y compris les violences sexuelles. Les Pays-Bas invitent donc le Gouvernement à accorder la liberté de circulation à la MINUSS et à octroyer un accès sans entrave aux personnels humanitaires.
M. DMITRY A. POLYANSKIY (Fédération de Russie) a estimé que la condition des femmes et la situation sécuritaire dans son ensemble au Soudan du Sud s’étaient améliorées au cours des derniers mois. Le représentant a apporté son soutien à la signature de l’Accord revitalisé le 12 septembre dernier, en affirmant que l’IGAD avait, grâce à ses efforts coordonnés, « réussi l’impossible » au Soudan du Sud. Les pays de la région, a-t-il poursuivi, ont relancé un processus de négociations « au point mort », en faisant converger les parties vers un « terrain d’entente », « alors que beaucoup d’entre nous avaient perdu espoir. »
Aussi, le représentant a-t-il demandé au Conseil de sécurité d’appuyer cette « dynamique régionale », qui illustre de manière probante la pratique consistant à trouver des « solutions africaines aux problèmes africains ». La délégation russe s’est ensuite déclarée prête à examiner des « propositions détaillées » s’agissant de la Force de protection régionale.
Pour Mme VERÓNICA CORDOVA SORIA (Bolivie), l’Accord de transition représente un pas fondamental vers le progrès et un grand espoir. Appelant à développer la confiance pour parvenir à l’édification d’une paix durable, elle s’est félicitée de l’accent mis sur la participation des femmes à la mise en œuvre de l’Accord, en vertu duquel 35% de femmes doivent être représentées au sein de la branche exécutive du Gouvernement de transition. Elle a souhaité que toutes les parties aillent encore plus loin pour parvenir à ce seuil. Selon la représentante, la parité doit aussi être encouragée dans les opérations sur le terrain, et dans les processus de prise de décisions. « Le moment est propice au Soudan du Sud pour la mise en œuvre de ces objectifs, y compris la mise en place d’une justice transitionnelle, avec la création du tribunal hybride », a-t-elle estimé.
Dans le domaine politique, le Soudan du Sud continue de se heurter à des difficultés. Mme Cordova Soria a appelé le Gouvernement et l’opposition à continuer à faire preuve de volonté politique. Outre le fait que la communauté internationale doit allouer des ressources nécessaires à la mise en œuvre de l’Accord, elle a demandé au Conseil de sécurité de travailler en symbiose avec l’IGAD, et en toute confiance, et prié les parties prenantes au Soudan du Sud de garantir un bon environnement opérationnel pour laisser la MINUSS faire son travail.
Pour M. GUSTAVO MEZA-CUADRA (Pérou), seul un engagement politique soutenu permettra la mise en œuvre effective de l’Accord revitalisé, avec l’appui de la communauté internationale et des organisations régionales. Des mesures « concrètes » telles que la cessation des hostilités et un accès sans entraves à l’aide humanitaire dans l’ensemble du pays doivent être prises afin de rétablir la confiance entre les parties. Il a souligné l’importance d’améliorer la situation sécuritaire selon les termes des accords transitoires conclus entre les parties, notamment la formation d’un gouvernement d’unité nationale, tout en respectant les échéanciers. De même, il importe que l’Union africaine, l’Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD) et les Nations Unies agissent de façon cohérente afin d’assurer le succès de la reconfiguration de la Force de protection régionale.
Les femmes sont les principales victimes du conflit au Soudan du Sud, a encore noté M. Meza-Cuadra, en insistant sur le rôle clef qu’elles seront appelées à jouer afin de soutenir le processus de paix, y compris la réforme du secteur de la sécurité. À cette fin, il a appelé au respect du quota de 35% de femmes dans les institutions transitoires, le Conseil des ministres et les autres instances politiques gouvernementales. Le représentant s’est félicité de la récente condamnation de 10 soldats pour des meurtres et des agressions sexuelles commis en 2016, estimant que les responsables de tels actes doivent être traduits en justice. Alors que près de 60% de la population souffre d’insécurité alimentaire aiguë, il a appelé à la mise en place de « mécanismes innovants » tels que la production d’aliments d’urgence.
M. DIDAR TEMENOV (Kazakhstan) s’est félicité de la première visite conjointe de l’ONU et de l’Union africaine au Soudan du Sud, qui illustre la collaboration croissante entre les deux organisations. Il a vu dans la signature de l’Accord revitalisé sur la résolution du conflit au Soudan du Sud, après cinq années de conflit, un exemple de « solutions africaines à des problèmes africains ». Selon lui, cet Accord « historique » servira de base à une paix durable, à la stabilité et à la fin des souffrances dans ce pays.
Toutefois, la situation sécuritaire et humanitaire demeure « inquiétante » alors que perdure l’hostilité entre le Gouvernement et l’opposition et que se font jour des violations du statut des forces, notamment en ce qui concerne la protection des civils. Le représentant a donc appelé les parties à faire montre d’une « véritable » volonté politique afin d’assurer la mise en œuvre de l’Accord, tandis que le Conseil de sécurité doit demeurer uni sur cette question. Enfin, il a souligné l’importance de renforcer les capacités des femmes et de faciliter leur accès à des fonctions politiques.
M. MA ZHAOXU (Chine) a constaté des progrès dans la mise en œuvre de l’Accord revitalisé, mais il a estimé que le chemin vers la paix et la stabilité était encore très long. La communauté internationale devrait reconnaître la complexité de la situation du Soudan du Sud, et allouer les ressources nécessaires pour son retour à la stabilité, mais les responsables des affaires intérieures du Soudan du Sud ont besoin de l’appui de la communauté internationale sans pour autant qu’elle se substitue à eux, a-t-il nuancé. La Chine appuie les efforts du Gouvernement du Soudan du Sud pour que les femmes, vecteurs de paix et de sécurité, soient davantage incluses dans le processus de transition et que leur soient accordées pleinement leurs droits.
Décrivant un pays dont le développement est très en retard, et où les conditions de vie sont préoccupantes, le représentant a appelé à ce que ces questions soient réglées de manière urgente, sans quoi le Soudan du Sud ne retrouvera pas la stabilité. La communauté internationale doit donc allouer les ressources suffisantes pour la reconstruction du pays, a-t-il insisté. Conseillant au Soudan du Sud de mettre l’accent sur l’agriculture, l’énergie, les infrastructures, l’éducation et la santé, M. Ma a encore appelé à accorder une attention toute particulière aux femmes, mais aussi aux jeunes. De son côté, la Chine a contribué à la construction d’un hôpital universitaire et d’un hôpital pour femmes à Djouba.
M. AKUEI BONA MALWAL (Soudan du Sud) a exprimé, au nom de son gouvernement, sa gratitude à l’Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD), à l’Union africaine et aux Nations Unies pour leur contribution à l’adoption de l’Accord revitalisé. « Un temps de paix est arrivé au Soudan du Sud », s’est réjoui le représentant, tout en rappelant l’engagement du Président à mettre en œuvre l’Accord « de bonne foi ». Il s’est dit confiant que l’Accord favorisera la réconciliation et permettra d’unir le peuple du Soudan du Sud.
Depuis la fête de la paix célébrée le 31 octobre dernier à Djouba, le Parlement a ratifié l’Accord revitalisé, les prisonniers politiques ont été libérés et le Comité national prétransitionnel s’est réuni, s’est félicité M. Malwal. En outre, des délégations de l’opposition ont rencontré le Président Kiir, ce qui démontre l’engagement des parties prenantes à assurer le succès de cet Accord. Contrairement à ce que plusieurs anticipaient, le dialogue national a tenu des discussions publiques aux quatre coins du pays, dans un environnement transparent et ouvert « qui aurait été impossible il y a quelques mois », s’est félicité le représentant. Il a enjoint, en terminant, le Conseil de sécurité et les autres partenaires internationaux et régionaux à faire de la paix une réalité au Soudan du Sud.