En cours au Siège de l'ONU

8377e séance – matin
CS/13548

Sur fond de réduction de la MINUAD, le processus de paix au Darfour « toujours au point mort », selon le Représentant spécial conjoint devant le Conseil de sécurité

Alors que l’Opération hybride Union africaine-Nations Unies au Darfour (MINUAD) est en cours de reconfiguration dans la perspective d’un retrait, le processus de paix dans cette région du Soudan est « toujours au point mort », malgré une situation sécuritaire relativement calme au cours des trois derniers mois, a indiqué, ce matin devant le Conseil de sécurité, le Représentant spécial conjoint et Chef de la Mission, M. Jeremiah N. Mamabolo.

Venu présenter le dernier rapport en date du Secrétaire général sur les activités de la MINUAD, qui retrace et analyse par ailleurs l’évolution du conflit, de la situation politique et de l’environnement opérationnel au Darfour au cours de la période allant du 11 juin au 3 octobre 2018, le haut fonctionnaire a fait état de violences dans la zone du Jebel Marra, où le conflit armé entre les forces gouvernementales et les forces rebelles se poursuit. 

En outre, si le nombre d’affrontements intercommunautaires a décliné, des heurts se produisent entre éleveurs et agriculteurs, principalement formés de personnes déplacées et de personnes de retour qui se disputent terres et ressources, a nuancé M. Mamabolo.  À noter que, « pour la première fois », s’est félicité M. Mamabolo, l’Armée de libération du Soudan-faction Abdul Wahid (ALS-AW) a déclaré un cessez-le-feu unilatéral de trois mois, du 20 septembre au 18 décembre 2018, afin de permettre un accès humanitaire sans entraves aux zones du Jebel Marra où se sont produits des glissements de terrain.

Cependant, le 20 et le 21 septembre, les Forces armées soudanaises s’en sont prises aux positions de l’ALS-AW à Saboon el Fag, Gur Lumbung, Kuilla et Amra, des localités du Sud-Darfour, faisant trois morts dans les rangs du groupe armé.  Le refus d’Abdul Wahid de participer au processus paix et de mettre en œuvre les résolutions du Conseil de sécurité est un « affront » à la communauté internationale, a tranché le représentant du Soudan, en affirmant qu’il n’est pas possible de laisser « cet individu » continuer de contrôler 5% du territoire soudanais. 

Secondé par le Pérou et la Guinée équatoriale, le Représentant spécial conjoint a d’ailleurs exhorté le Conseil de sécurité à envisager des « sanctions » vigoureuses à l’encontre du dirigeant de l’ALS-AW, en raison de « sa préférence pour la belligérance et la lutte armée à la cessation des hostilités et au processus politique ».  « Les crimes atroces que son frère et lui commettent ne peuvent pas rester impunis », a estimé le délégué soudanais.

« Il est temps de changer de paradigme au Soudan », a plaidé son homologue de l’Éthiopie, en affirmant que si l’ALS-AW persiste dans ses activités illégales et ses exactions contre les populations civiles, le Conseil de sécurité devra la considérer comme une organisation criminelle transnationale, ainsi que les autres mouvements non signataires.  « On ne peut pas laisser ce monsieur remettre en cause le processus de paix », a-t-il déclaré en faisant référence à Abdul Wahid, avant de dire qu’il attendait les propositions du groupe d’experts sur le Soudan à ce sujet.

Selon le délégué éthiopien, il est également temps de lever l’embargo sur les armes imposé au Soudan, qui a besoin de disposer de moyens, y compris militaires, de sécuriser ses frontières et de rétablir la paix au Darfour et dans les zones limitrophes.  La plupart des membres du Conseil à s’être exprimés aujourd’hui ont convenu, à la suite du représentant soudanais, que le passage du maintien de la paix à la consolidation de la paix, et de la consolidation de la paix au développement justifie la réduction progressive de la MINUAD, qui doit aller de pair avec un renforcement du partenariat avec les bailleurs de fonds.

C’est la raison pour laquelle le délégué soudanais s’est réjoui de la tenue prochaine d’une conférence de donateurs pour financer la transition et le développement au Soudan et au Darfour, en encourageant toutefois ceux-ci à honorer les promesses de contributions qui seront faites à cette occasion, sous peine de ne pas pouvoir « combler les lacunes » au Darfour.  Pour son collègue du Koweït, l’aide de la communauté internationale au Soudan sera nécessaire à la mise en œuvre des 15% de dispositions encore en suspens du Document de Doha pour la paix au Darfour.

« L’application intégrale du Document de Doha pour la paix au Darfour demeure essentielle, notamment en ce qui concerne l’indemnisation et le retour des déplacés et des réfugiés, et la question des terres et autres ressources naturelles », constate en effet le Secrétaire général dans son rapport.  Le manque d’avancées à cet égard a préoccupé la Côte d’Ivoire, qui s’est également faite l’écho du Représentant spécial conjoint face à la détérioration de la situation humanitaire au Darfour, en partie en raison de pluies diluviennes.

Si le nombre de violations des droits de l’homme au cours de la période à l’examen est en net déclin par rapport au trimestre précédent, il n’en reste pas moins nécessaire de convaincre le Gouvernement soudanais de la nécessité d’ouvrir un bureau du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme dans le pays, a souligné le Représentant spécial conjoint.  Le délégué soudanais a fait valoir que son gouvernement avait créé des tribunaux locaux, et que 184 cas de violations de droits de l’homme avaient déjà été instruits entre le 1er janvier et le 1er septembre.

RAPPORTS DU SECRÉTAIRE GÉNÉRAL SUR LE SOUDAN ET LE SOUDAN DU SUD (S/2018/912)

Déclarations

M. JEREMIAH NYAMANE MAMABOLO, Représentant spécial conjoint et Chef de l’Opération hybride Union africaine-Nations Unies au Darfour (MINUAD), a rappelé qu’avec l’adoption de la résolution 2429 (2018), la Mission avait débuté sa reconfiguration et son retrait, avec pour première étape la réinstallation du siège de la Mission de El Fasher à Zalingei, et aussi le Bureau du Représentant spécial conjoint à Khartoum. 

De conserve avec l’équipe de pays des Nations Unies, la Mission est en train de finaliser les fonctions de liaison avec les États, ce qui facilitera la coopération pour toute la durée de la transition de la Mission, a expliqué le haut fonctionnaire.  La MINUAD, a-t-il dit, est en voie de réduire sa composante militaire de 3 265 personnels en tenue d’ici à décembre 2018 et de 1 420 autres d’ici au 30 juin 2019, cependant que la composante de police conservera 2 500 personnels. 

Simultanément à la réduction de la composante militaire, la suppression de 1 184 postes de personnels civils d’ici au 30 juin 2019 est en train d’être finalisée, a poursuivi M. Mamabolo.  Enfin, la fermeture de cinq sites a été proposée en octobre 2018, trois en novembre, deux en décembre et le siège de trois districts (Nyala, El Daein et El Geneina) sera fermé le 30 juin 2019.  « Nous continuons de surveiller l’impact sur la sécurité et la protection des civils dans les zones dont la MINUAD s’est retirée, sans qu’il ait eu un impact visible », a-t-il assuré.  En outre, le Représentant spécial conjoint a indiqué que l’ONU est engagée dans un dialogue avec le Gouvernement soudanais sur le modèle de transition proposé.

Le Chef de la MINUAD s’est dit satisfait de la situation sur le plan sécuritaire au Darfour, qui est restée relativement calme et pacifique au cours des trois mois écoulés, à l’exception de poches de la zone du Jebel Marra, où le conflit armé entre le Gouvernement et les forces rebelles se poursuit.  En outre, le nombre d’affrontements intercommunautaires a décliné, malgré une hausse des conflits entre éleveurs et agriculteurs, principalement formés de personnes déplacées et de personnes de retour qui se disputent terres et ressources, a nuancé M. Mamabolo. 

Pour la première fois, l’Armée de libération du Soudan-faction Abdul Wahid (ALS-AW) a déclaré un cessez-le-feu unilatéral de trois mois, du 20 septembre au 18 décembre 2018, afin de permettre un accès humanitaire sans entraves aux zones du Jebel Marra où se sont produits des glissements de terrain.  Mais le 20 et le 21 septembre, les Forces armées soudanaises s’en sont prises aux positions de l’ALS-AW à Saboon el Fag, Gur Lumbung, Kuilla et Amra, des localités du Sud-Darfour, faisant trois morts dans les rangs du groupe armé.  Et entre le 12 et le 14 octobre, des heurts ont éclaté entre deux factions rivales de l’ALS-AW sur le fait de devenir ou non signataire de l’Accord de paix avec le Gouvernement, a encore relevé le Représentant spécial conjoint.  Il existe en outre des préoccupations croissantes parmi les personnes déplacées, qui font état d’attaques systématiques, d’assauts, de destructions, de harcèlement, d’occupation des terres et de vols de bétail, a-t-il dit.

Dans ce contexte, les partenaires humanitaires continuent de prêter assistance aux populations en détresse dans les cinq États du Darfour, en dépit de ressources limitées, de difficultés d’accès dans le sud et le centre du Darfour, et de pluies diluviennes ayant rendu les routes impraticables.  M. Mamabolo s’est ensuite félicité de la baisse du nombre de violations des droits de l’homme, avec 134 nouveaux cas ayant fait 304 victimes, comparé aux 169 cas ayant fait 508 victimes pendant la période allant du 16 février au 10 juin 2018.  Le haut fonctionnaire a affirmé qu’il continue de discuter avec le Gouvernement soudanais de la nécessité d’ouvrir un bureau du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme dans le pays. 

Enfin, il a fait état de la lenteur de la mise en œuvre du Document de Doha pour la paix au Darfour, qui est compliquée par des contraintes de ressources et de capacités.  En sa qualité de Médiateur conjoint, il a continué de s’engager dans des discussions avec le Gouvernement du Soudan et les mouvements non signataires, l’Armée de libération du Soudan-faction Minni Minawi, le Mouvement pour la justice et l’égalité-faction Gibril Ibrahim, avec le Groupe de mise en œuvre de haut niveau de l’Union africaine, pour les aider à surmonter leurs divergences, de manière à pouvoir s’accorder sur la signature d’une cessation des hostilités et une reprise des négociations politiques. 

En conclusion, il a exhorté le Conseil de sécurité à envisager une « action et des mesures vigoureuses » à l’encontre du dirigeant de l’Armée de libération du Soudan, en raison de « sa préférence pour la belligérance et la lutte armée à la cessation des hostilités et au processus politique ». 

M. SELASSIE (Éthiopie) a dit se réjouir de l’amélioration de la situation au Darfour, réalisée notamment par les efforts du Gouvernement et la collecte d’armes dans la région du Jebel Marra, qui a considérablement réduit la violence au Darfour.  Il a également dit se réjouir du projet de reconfiguration de la MINUAD, devant conduire à son départ du Soudan.  Cela permettrait de passe d’un processus de maintien de la paix, à celui de consolidation de la paix. 

Pour ces raisons, la délégation est donc d’avis que l’on ne peut plus considérer la situation au Darfour comme relevant d’un conflit armé, mais comme un problème de développement.  Pour ces raisons aussi, elle pense que le Soudan a besoin d’une aide de la communauté internationale.  Mais cela n’est pas encore le cas, a déploré le représentant, avant de se réjouir de l’annonce d’une conférence des donateurs sur le Soudan.  Cette aide est essentielle, au risque de voir le conflit reprendre, a-t-il prévenu.

Le délégué a également déclaré qu’il est « temps de changer de paradigme au Soudan », dans le contexte où certains groupes armés continuent de refuser de participer au processus de paix, notamment en poursuivant leurs activités illégales et leurs exactions contre les populations civiles.  S’ils persistent dans cette voie le Conseil de sécurité devra les considérer comme des organisations criminelles transnationales, a dit le représentant, faisant directement allusion à l’Armée de libération du Soudan-faction Abdul Wahid.  « On ne peut pas laisser ce monsieur miner le processus de paix », a-t-il déclaré, disant attendre les propositions du groupe d’experts sur le Soudan sur ce sujet.

Abordant la question du régime de sanctions, le délégué a estimé que l’embargo sur les armes imposé au Soudan devait être levé, tant il ne se justifie plus.  Le Soudan a besoin de disposer de moyens, y compris militaires, pour protéger ses frontières et restaurer la paix au Darfour et dans les zones voisines, a-t-il conclu. 

 

M. BADER ABDULLAH N.  M. ALMUNAYEKH (Koweït) a lui aussi exprimé sa satisfaction de voir la situation s’améliorer au Darfour.  Il faut continuer d’encourager le Soudan, notamment en donnant à son gouvernement les moyens d’étendre son autorité sur l’ensemble du territoire et de protéger sa population civile, a-t-il plaidé.

Il a également estimé que la sortie de crise ne peut être que politique.  Et les solutions sont contenues dans le Document de Doha.  À ce jour, 85% des dispositions de ce document sont déjà mis en œuvre, selon la commission de suivi crée à cet effet, a-t-il dit.  Pour cette raison, la délégation est d’avis que, s’agissant des indicateurs auxquels fait allusion le rapport, ceux élaborés pour le Darfour, ne sauraient s’appliquer en dehors de cette région et à tout le Soudan. 

Elle est, en revanche, en faveur d’une aide renforcée de la communauté internationale au Soudan, pour que les 15% des dispositions du Document de Doha restant à mettre en œuvre le soient, notamment pour aider le pays à réaliser la sortie de crise politique, la sécurité et la paix dans son territoire et aux alentours, a conclu le représentant.

M. ANATOLIO NDONG MBA (Guinée équatoriale) s’est félicité de l’amélioration relative de la sécurité au Darfour au cours de la période à l’examen, se disant toutefois préoccupé de la situation humanitaire dans la même région.  Il a estimé que l’ONU, l’Union africaine et les bailleurs de fonds doivent continuer de prêter un appui renforcé au Gouvernement soudanais pour prévenir les différends fonciers à l’origine des violences résiduelles. 

Le représentant a également préconisé d’œuvrer en faveur de la mise en œuvre du Document de Doha, en vue de parvenir à un cessez-le-feu total.  Il a considéré que le Président du Groupe de haut niveau de l’Union africaine sur le Darfour, M. Thabo Mebki, vienne au Conseil de sécurité présenter un rapport. 

Le délégué a enfin appuyé la recommandation du Représentant spécial conjoint pour que des mesures soient prises à l’encontre des rebelles et des groupes armés qui refusent de signer le Document en Doha, notamment des sanctions.

M. DIDAR TEMENOV (Kazakhstan) a fait part de son inquiétude devant le peu de progrès dans le processus de paix.  Il a relevé que les affrontements au Jebel Marra ont un impact sur la situation humanitaire au Darfour, et il a invité le Conseil de sécurité à envisager de prendre des mesures afin d’augmenter la pression sur ceux qui refusent de cesser les hostilités et continuent de faire obstacle à une paix durable. 

Pour le Kazakhstan, il faut prendre toutes les mesures appropriées pour faire face aux causes profondes du conflit, y compris des mesures durables pour la situation des déplacés et les services de base dans des sites éloignés. 

En ce qui concerne la reconfiguration de la MINUAD, le délégué a salué les détails fournis par le rapport du Secrétaire général sur la fin de la mission, avertissant qu’une bonne mobilisation des ressources est cruciale, ainsi qu’une grande implication du système onusien dans le cadre de l’approche « Unis dans l’action ». 

M. GBOLIÉ DESIRÉ WULFRAN IPO (Côte d’Ivoire) a salué la stabilité relative au Darfour, même si la mise en œuvre du Document de Doha, clef de voûte du processus de paix, reste dans l’impasse.  La Côte d’Ivoire exhorte toutes les parties prenantes, y compris les mouvements non signataires, à persévérer dans le dialogue constructif afin de sceller définitivement la paix à laquelle les populations du Darfour aspirent tant depuis des années.  Le pays appelle également les autorités soudanaises à œuvrer à l’élaboration de normes consensuelles, garantissant la transparence et la crédibilité des élections prévues en 2020. 

En ce qui concerne la situation humanitaire et celle des droits de l’homme, la Côte d’Ivoire note avec préoccupation la persistance de l’insécurité alimentaire, aggravée par la crise économique et les aléas climatiques, ainsi que les violents affrontements ayant provoqué la destruction de maisons et l’exode massif des populations civiles. 

La Côte d’ivoire invite la communauté internationale à redoubler d’efforts pour apporter des réponses adéquates à la dégradation de la situation humanitaire et aux violations des droits de l’homme.  Pour ce faire, la délégation demande un accès total à toutes les régions du Darfour touchées par le conflit aux agences des Nations Unies.  La délégation encourage aussi le Gouvernement du Soudan à créer, en collaboration avec toutes les parties, les conditions pour un retour en toute sécurité et dans la dignité des déplacés et réfugiés, de même que leur réinstallation et réinsertion. 

M. GUSTAVO MEZA-CUADRA (Pérou) s’est lui aussi réjoui de l’amélioration de la situation au Darfour.  Il faut maintenant que cette amélioration s’étende à d’autres régions, notamment au Jebel Marra, où des combats entre le Gouvernement et l’Armée de libération du Soudan se poursuivent, sur fond de litiges fonciers, de contrôle de ressources minières et de déplacements de populations. 

La délégation déplore également que ce groupe, ainsi que d’autres persistent à refuser de rejoindre le processus politique de sortie de crise, proposé par le Document de Doha pour la paix au Darfour.  Il est donc essentiel que le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine adopte des mesures contre les groupes qui n’adhèrent au dit processus et dans les délais imposés, a dit le représentant, ajoutant que le Conseil de sécurité doit lui aussi se saisir de la question. 

Alors que la MINUAD est engagée dans une stratégie de retrait, Mme VERÓNICA CORDOVA SORIA (Bolivie) a estimé qu’il est devenu nécessaire de consolider la capacité du Gouvernement du Soudan à étendre l’état de droit sur l’ensemble du territoire.  La déléguée a rappelé que le Communiqué du Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine sur la MINUAD en date du 12 juin 2018 encourage les mouvements armés à renouveler leur engagement envers le processus politique sur la base du Document de Doha pour la paix au Darfour (DDPD), à participer de manière constructive au dialogue avec le Gouvernement soudanais, et à s’engager dans la recherche pacifique d’une solution durable dans la région du Darfour.

M. OMER DAHAB FADL MOHAMED (Soudan) a redit que depuis l’adoption de la résolution 2429 (2018), la situation s’est en effet améliorée au Darfour, comme le souligne le rapport.  Grâce aux mesures mises en place par le Gouvernement, nombre de tribunaux locaux ont été mis en place et 184 cas de violations de droit de l’homme ont été instruits entre le 1er janvier et le 1er septembre.  Ces mesures avaient pour but de renforcer la sécurité, la justice et la paix, ainsi que le retour des personnes déplacées.  Durant cette période, 385 personnes déplacées ont pu rejoindre leurs villages d’origine, a chiffré le représentant, ajoutant espérer que le Conseil de sécurité prendra note de ces évolutions.

Le représentant a également déclaré que le Conseil de sécurité, dans ses résolutions avait adopté une approche mettant en avant la nécessité d’améliorer la situation sur le terrain.  Alors que des jalons en ce sens sont atteints, le Soudan souhaite que le Conseil de sécurité maintienne cette approche pour la période 2018-2020 et tienne compte des demandes exprimées par sa délégation, notamment que l’on passe du maintien de la paix, à la consolidation de la paix.  Pour cette raison, elle se réjouit de l’annonce d’une conférence de donateurs pour financer la transition et le développement au Soudan et au Darfour.  Cela dit, pour combler les lacunes au Darfour, il est essentiel que les promesses de contributions soient honorées, a dit le représentant.

Le représentant a ensuite déclaré que le fait qu’Abdul Wahid refuse de participer au processus paix et de mettre en œuvre les résolutions du Conseil de sécurité est un affront à la communauté internationale.  Les crimes atroces que son frère et lui commettent ne peuvent pas rester sans réponse, a dit le représentant, ajoutant que l’on ne peut pas laisser « cette personne » continuer de contrôler 5% du territoire soudanais. 

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