En cours au Siège de l'ONU

Soixante-treizième session,
1e & 2e séances – matin & après-midi
AG/J/3566

Sixième Commission: les délégations appellent à lever les obstacles à l’adoption d’une convention générale sur le terrorisme international

Les délégations de la Sixième Commission, chargée des affaires juridiques, ont appelé aujourd’hui, à l’ouverture des travaux de la soixante-treizième session de l’Assemblée générale, à surmonter les désaccords qui subsistent afin de parvenir à un consensus sur une convention générale sur le terrorisme international.

« Notre Commission joue un rôle fondamental dans la capacité de notre Organisation à promouvoir la paix, le développement et le respect des droits de l’homme dans le monde », a déclaré à l’ouverture de la séance le Président de la Commission, M. Michel Xavier Biang, du Gabon, qui a souhaité l’émergence de consensus sur « les questions qui nourrissent de grandes attentes pour les peuples du monde ».

La Commission a donc entamé, avec une quarantaine d’intervenants, son débat sur le premier point inscrit à son programme de travail, à savoir les mesures visant à éliminer le terrorisme international.  Elle était saisie d’un rapport* du Secrétaire général à ce sujet qui contient des informations communiquées par une série d’États Membres.  Il existe actuellement 52 instruments relatifs au terrorisme international, soit 19 instruments universels et 33 instruments régionaux. 

De nombreuses délégations ont souligné les progrès réalisés au cours de la dernière année dans la lutte contre le terrorisme, notamment en Iraq et en Syrie, où Daech et Al-Qaida ont vu leurs forces considérablement affaiblies.  La création du Bureau de lutte contre le terrorisme, ont considéré les membres de la Commission, a également permis d’intensifier la coopération internationale en la matière, en plus de renforcer les capacités de l’ONU et des États Membres.

De même, l’adoption par consensus de la sixième révision de la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies a été saluée par nombre de délégations, qui ont également souligné l’importance de s’attaquer aux modes de financement des groupes terroristes et d’adapter leurs stratégies face à une menace en évolution constante.

Malgré cette embellie, plusieurs orateurs ont souligné la menace persistante que constituent les combattants étrangers, tout en appelant, comme les pays du Groupe CANZ (Canada, Australie, Nouvelle-Zélande), la Turquie et les États-Unis, à renforcer la sécurité frontalière et à accroître le partage d’informations.

Afin de profiter de cet élan et d’assurer le respect du droit international, des droits de l’homme et de l’état de droit dans la lutte antiterroriste, une majorité de délégations ont plaidé pour l’adoption d’une convention générale sur le terrorisme international.  Alors que les membres de la Commission ont condamné à l’unanimité le terrorisme sous toutes ses formes et manifestations, certains États, représentés notamment par l’Iran, au nom du Mouvement des pays non alignés, ou par l’Arabie saoudite, au nom de l’Organisation de la coopération islamique (OCI), ont insisté sur la distinction entre terrorisme et lutte « légitime » des peuples contre l’occupation étrangère et coloniale.

En l’absence d’une définition juridique précise du terrorisme et de son impact potentiel sur les droits de l’homme, la Communauté des États d’Amérique latine et des Caraïbes (CELAC) a appelé à surmonter le « fossé juridique injustifiable » afin de permettre l’adoption de la convention.  Pour l’Inde, l’absence d’une telle convention constitue l’une des lacunes les plus graves de « l’arsenal » juridique international.  Pour sa part, Israël a appuyé l’idée d’une convention sur le terrorisme qui ne reconnaîtrait aucune exception, arguant qu’aucune cause ne peut justifier le terrorisme.  « Le terrorisme est le terrorisme », a conclu sa représentante.

De son côté, le Nicaragua a appelé les États Membres à faire preuve de « flexibilité » afin de surmonter l’impasse actuelle, estimant, comme le Brésil, que l’absence d’une définition universelle du terrorisme nuit à nos efforts pour l’éliminer.

Pour mettre fin à cette impasse, plusieurs délégations ont proposé la tenue d’une conférence internationale de haut niveau chargée de régler les questions en suspens et de permettre d’atteindre un consensus sur la définition du terrorisme et l’adoption d’une convention.

Faisant écho au Groupe des pays nordiques, la Suisse s’est félicitée d’avoir contribué à la diffusion du document « Orientations aux États sur des réponses au phénomène des combattants terroristes étrangers conformes aux droits de l’homme », un travail confié au Bureau du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme par le Groupe de travail de l’Équipe spéciale de lutte contre le terrorisme. 

Par ailleurs, la Sixième Commission a approuvé ce matin son programme de travail qui prévoit l’examen, d’ici au 13 novembre, des 27 points inscrits à l’ordre du jour de la présente session**.

Outre le Président Biang, le Bureau de la Sixième Commission est constitué cette année des Vice-Présidents Mme Maria Angela Ponce (Philippines), Mme Barbara Kremžar (Slovénie) et M. Patrick Luna (Brésil), ainsi que la Rapporteuse, Mme Nadia Alexandra Kalb (Autriche).

La Commission a également décidé de créer trois groupes de travail consacrés aux thèmes suivants: la responsabilité pénale des fonctionnaires et des experts en mission des Nations Unies; la portée et l’application de la compétence universelle; le processus relatif au projet de convention générale sur le terrorisme international et la question de la convocation d’une conférence de haut niveau sous les auspices de l’ONU.  Ces trois groupes de travail seront présidés respectivement par M. Thabo Molefe (Afrique du Sud), Mme Shara Duncan Villalobos (Costa Rica) et M. Rohan Perera (Sri Lanka).

La Commission poursuivra son débat sur les mesures visant à éliminer le terrorisme international demain, jeudi 4 octobre, à 11 h 30.

*A/73/125

**A/C.6/73/1

 

MESURES VISANT À ÉLIMINER LE TERRORISME INTERNATIONAL

Déclarations

M. ALI NASIMFAR (République islamique d’Iran), au nom du Mouvement des pays non alignés, a condamné le terrorisme sous toutes ses formes et manifestations.  Les actes terroristes constituent une violation flagrante du droit international, y compris le droit humanitaire et les droits de l’homme, dont le droit à la vie, a-t-il dit.  Néanmoins, le terrorisme ne devrait pas être assimilé à la lutte légitime des peuples contre l’occupation étrangère et coloniale, a poursuivi M. Nasimfar.  Il a déclaré que la « brutalisation des peuples placés sous occupation étrangère doit continuer à être dénoncée comme la forme la plus grave de terrorisme ».  Il a réaffirmé son appui à la résolution 51/2010 de l’Assemblée générale du 9 décembre 1991.  De plus, le terrorisme ne devrait pas être associé à une religion ou un groupe ethnique, a-t-il dit.

Le représentant a exhorté tous les États à remplir leurs obligations en engageant des poursuites ou en extradant les auteurs d’actes terroristes; en s’abstenant d’organiser, de financer, d’appuyer ou de participer à des actes terroristes sur le territoire d’autres États ou bien encore en empêchant que leur territoire ne devienne un sanctuaire pour les terroristes.  Il a rejeté toute action ou emploi de la force, ou menace d’emploi, par un État contre un État du Mouvement sous prétexte de lutter contre le terrorisme ou de poursuivre des buts politiques, en les plaçant directement ou indirectement dans la catégorie « d’États parrains du terrorisme ».  Il a par ailleurs catégoriquement rejeté toute préparation unilatérale de listes accusant les États de censément appuyer le terrorisme, « ce qui constitue une forme de terrorisme psychologique et politique contre les États ».

M. Nasimfar a exprimé de vives préoccupations concernant la menace posée par les combattants terroristes étrangers et exhorté les États Membres à y remédier en s’acquittant de leurs obligations internationales.  Il a en outre déploré l’interprétation que font des religions les groupes terroristes, ainsi que cet extrémisme violent qui conduit au terrorisme et vise à « introduire la haine dans les cœurs et les esprits des jeunes ».  Le délégué a condamné les prises d’otages, assorties de demande de rançon et/ou de revendications politiques, de la part des groupes terroristes.  Il a souligné l’importance de la tenue d’un sommet international sous les auspices de l’ONU en vue de formuler une réponse internationale organisée face à toutes les formes et manifestations du terrorisme, y compris en identifiant ses causes profondes.  Enfin, M. Nasimfar a apporté l’appui du Mouvement au Bureau de lutte contre le terrorisme en espérant qu’il puisse mieux coordonner les activités de l’ONU dans ce domaine.

M. RUBÉN ARMANDO ESCALANTE HASBÚN (El Salvador), a réaffirmé, au nom de la Communauté des États d’Amérique latine et des Caraïbes(CELAC), sa condamnation « totale » de tous les actes terroristes, qui sont des actes criminels et injustifiables, ainsi que son engagement à combattre le terrorisme sous toutes ses formes et manifestations, conformément à la Charte des Nations Unies et au droit international.  Plus que jamais, le terrorisme représente une « menace sérieuse » aux États qui affaiblit ses structures sociales, la stabilité de régions entières et la sécurité mondiale, a prévenu le représentant, pour qui il est « impératif » de renforcer la coopération internationale afin de contenir l’expansion du terrorisme.  Estimant vitale la prévention du terrorisme, le représentant a souligné l’importance de s’attaquer à ses causes profondes, telles que les conflits non résolus, la discrimination, l’affaiblissement de l’état de droit et l’exclusion.

La Communauté des États d’Amérique latine et des Caraïbes demeure « profondément préoccupée » par la poursuite du recrutement de nouveaux membres par les groupes terroristes et appelle à lutter sans relâche contre l’exclusion.  S’appuyant sur la Stratégie antiterroriste mondiale de l’Organisation des Nations Unies, il a déclaré que toute action entreprise en dehors du droit international est « illégale, injustifiable et inacceptable ».  À cet égard, le respect des droits de l’homme, de l’état de droit et la tenue de procès équitables sont essentiels, a-t-il relevé.  Il a rejeté les « listes noires » d’États qui soutiennent le terrorisme, estimant qu’elles contreviennent au droit international.  

Après avoir rappelé que l’Amérique latine a été victime d’actes terroristes, il a appelé les États à s’acquitter de leurs obligations en vertu du droit international et à coopérer afin de traduire en justice les responsables.  Il a renouvelé sa confiance dans le travail de l’ombudsman chargé d’assurer la mise en œuvre du régime de sanctions contre Al-Qaida et Daech, tout en soulignant que les sanctions ne représentent pas « une fin en soi » et doivent viser à une résolution pacifique et politique des conflits.  Par ailleurs, la protection des victimes du terrorisme doit être renforcée, a dit le représentant, invitant les délégations à renouveler leurs efforts afin de lutter contre le financement du terrorisme et le crime organisé transnational. 

Enfin, M. Escalante Hasbún s’est inquiété de l’absence de définition juridique précise du terrorisme et de son impact potentiel sur les droits de l’homme, appelant à « surmonter le fossé juridique injustifiable » et à l’adoption d’une convention générale sur le terrorisme international.

M. AMADOU JAITEH (Gambie), s’exprimant au nom du Groupe des États d’Afrique, a condamné le terrorisme sous toutes ses formes et manifestations, ajoutant que le terrorisme ne devrait pas être associé à une religion, une civilisation ou un groupe ethnique.  Les actes de terrorisme sont une violation flagrante du droit humanitaire et des droits de l’homme.  Il a apporté son appui au Bureau de lutte contre le terrorisme nouvellement créé, avant d’appeler à l’élaboration d’une convention globale de lutte contre le terrorisme.  Une telle convention ne doit pas conduire à refuser qu’un peuple exerce son droit à l’auto-détermination, a-t-il dit.  M. Jaiteh a appelé à la tenue d’un sommet international sous les auspices de l’ONU en vue de formuler une réponse internationale organisée face à toutes les formes et manifestations du terrorisme.

Le délégué a déploré l’augmentation des prises d’otages, en vue de demandes de rançon et de revendications politiques, et exhorté les États Membres à coopérer en vue de remédier à ces questions de demandes de rançon.  Les États doivent également agir afin que le statut de réfugié ne fasse pas l’objet d’abus de la part d’éléments terroristes.  Par ailleurs, avant d’accorder l’asile, les États doivent faire en sorte de déterminer que le demandeur d’asile n’a pas facilité ou participé à des actes terroristes. 

Enfin, M. Jaiteh a rappelé que les États de l’Afrique, s’ils sont pleinement engagés en faveur de la lutte contre le terrorisme, demeurent entravés par des ressources et capacités inadéquates.  La communauté internationale devrait leur apporter l’assistance requise, a-t-il conclu.

M. MOHAMMED SHAKER (Arabie saoudite) a réitéré, au nom de l’Organisation de la coopération islamique (OCI), que le terrorisme constitue une menace au droit international et est contraire tant au droit international qu’aux pratiques de l’Islam.  Pour lui, les actes terroristes mettent en péril la sécurité internationale et la stabilité des États et de régions entières.  Il a insisté sur la distinction entre le terrorisme et l’Islam, mettant en garde contre toute discrimination contre cette religion.  Le représentant a appelé au renfoncement de la coopération internationale dans la lutte contre le terrorisme, soulignant l’importance de combattre les groupes terroristes où qu’ils se trouvent et de traduire les responsables en justice.  Il est indispensable, a poursuivi le représentant, de renforcer la coordination et la coopération internationales afin de combattre le terrorisme sous toutes ses formes, a-t-il dit.

Insistant sur la distinction entre le terrorisme et la lutte légitime des peuples occupés et du droit des peuples à l’autodétermination, M. Shaker a rappelé que la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies doit être mise en œuvre de façon harmonieuse.  Par ailleurs, il a souligné l’importance pour les États de ne pas verser de rançons aux groupes terroristes et d’augmenter les capacités des États dans la lutte contre le terrorisme.  Il a réitéré son engagement à travailler à l’adoption du projet de convention générale sur le terrorisme international et à adopter une définition juridique du terrorisme.  Insistant à nouveau sur la distinction entre le terrorisme et le droit des peuples sous domination étrangère et coloniale à lutter pour leur libération, il a appelé à l’organisation d’une conférence internationale à cette fin.

M. SOVANN KE (Cambodge), au nom de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN), a fait part de la vive inquiétude des pays membres de l’ASEAN quant à la menace permanente d’attaques terroristes dans le monde entier.  De telles pratiques sont injustifiables et les motivations qui les sous-tendent sont aussi inexcusables qu’indéfendables, a-t-il affirmé.  Aussi l’ASEAN condamne fermement le terrorisme sous toutes ses formes et manifestations et soutient les mesures visant à éliminer l’essence même du terrorisme international.  En ce sens, une approche globale est indispensable, guidée par les Nations Unies, a estimé le représentant, ajoutant que l’ASEAN soutient la Stratégie antiterroriste mondiale de l’ONU.

Guidée par les quatre piliers de cette Stratégie, l’ASEAN s’efforce d’en assurer la mise en œuvre aux niveaux national, régional et international.  Dans ce contexte, la communauté internationale doit se garder d’une approche unique et tenir compte des spécificités culturelles, historiques et religieuses des pays, a assuré M. Ke.  Il a en outre plaidé pour un partage d’informations et d’assistance technique entre les États Membres, à toutes les étapes de la mise en place de cette Stratégie.  À ce propos, il a indiqué que l’Australie et l’ASEAN ont signé en mars 2018 un mémorandum d’accord sur la coopération contre le terrorisme international, qui comprend un renforcement de l’assistance en termes de preuves électroniques, de renseignement financier et de lutte contre la radicalisation en ligne.

L’ASEAN a toujours plaidé pour des stratégies globales dans la lutte contre le terrorisme, de même que pour des mesures coordonnées permettant d’éviter les doublons et les approches en silo, a poursuivi le délégué, saluant le rôle du Bureau des Nations Unies de lutte contre le terrorisme.  L’ASEAN apprécie également les mesures prises par la Direction exécutive du Comité contre le terrorisme (DECT), par l’Equipe spéciale de lutte contre le terrorisme et par le Centre des Nations Unies pour la lutte contre le terrorisme, et souligne l’importance du renforcement des capacités des Etats Membres en matière de lutte antiterroriste.  Par ailleurs, les principes d’indépendance, de souveraineté et de non-ingérence dans les affaires intérieures des Etats doivent être respectés, a fait valoir M. Ke, ajoutant que le terrorisme ne peut et ne doit pas être associé à une race, une religion, une nationalité ou une origine ethnique.

Mme ELEONORE VAN RIJSSEN, de l’Union européenne, a indiqué que les groupes terroristes, au sein des pays de l’Union européenne, ciblent aux fins de recrutement et de radicalisation les jeunes qui ne trouvent pas leur place dans la société aussi bien que ceux qui ne sont pas du tout marginalisés.  Cela pose la question du modèle d’intégration que nous voulons, qui puisse répondre aux besoins des individus d’une manière plus systémique, a-t-elle dit.  La déléguée a exprimé de vives préoccupations concernant la menace posée par les combattants terroristes étrangers, en insistant sur la résilience d’Al-Qaida et de Daech.  « Les pertes de territoire de Daech en Iraq et en Syrie ne doivent pas nous induire en erreur. »

Mme van Rijssen a passé en revue les éléments de la réponse antiterroriste de l’Union européenne, notamment des échanges d’informations améliorés et une action visant à empêcher que qu’Internet ne soit détourné à des fins terroristes.  « L’assistance aux victimes du terrorisme et leurs familles fait partie intégrante de nos efforts. »  À l’extérieur de ses frontières, l’Union œuvre avec des pays en Afrique et au Moyen-Orient en vue notamment d’identifier des domaines communs de coopération et de contribuer au renforcement des capacités de ces pays.

La déléguée a pleinement appuyé le rôle de l’ONU dans la prévention de l’extrémisme violent, ainsi que le travail accompli par le Bureau de lutte contre le terrorisme.  Elle a prôné une approche sociétale globale contre le terrorisme et l’extrémisme violent, les gouvernements, la société civile et le secteur privé ayant un rôle propre à jouer.  Enfin, elle a rappelé l’engagement de l’Union européenne en faveur d’un projet de convention globale sur la lutte contre le terrorisme.

Mme KATE FRANCES NEILSON (Nouvelle-Zélande), au nom du Canada, de l’Australie et de la Nouvelle-Zélande (CANZ), a noté que de réels progrès avaient été faits dans la lutte contre Daech, mais qu’à mesure que l’organisation perdait du terrain au Moyen-Orient, de nouvelles menaces émergeaient dans le reste du monde avec la planification et le financement d’attaques terroristes; avec, dans certains cas, l’exploitation d’états faibles et du mécontentement populaire à l’échelle locale, particulièrement en Asie du Sud-Est.

Ces délégations demeurent déterminées à combattre le terrorisme international, a expliqué Mme Neilson.  Elles soutiennent l’ONU et la coopération internationale dans cet effort, via le Bureau de lutte contre le terrorisme ainsi que le plan du Secrétaire général pour lutter contre l'extrémisme violent.  Sur les bases de la résolution 2396 (2017) sur le retour des combattants terroristes dans leur pays d’origine, les délégations, avec le Royaume-Uni et les États-Unis, se sont engagées à renforcer la sécurité aux frontières, à tracer les combattants terroristes et leurs réseaux, et à partager des informations sur leur retour.

Les trois pays se félicitent de l’adoption par consensus de la résolution relative au sixième examen de la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies.  Satisfaits des modifications apportées au texte, suite au phénomène du retour des combattants terroristes, ils sont cependant déçus qu’il n’y figure pas d’éléments de langage plus forts dans le domaine des droits de la femme et des enfants, et sur leur importance dans la lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent.  Ils regrettent aussi le manque de reconnaissance quant au potentiel de la société civile, qui peut se révéler une force démultiplicatrice pour soutenir les efforts des gouvernements pour protéger les droits de l’homme et les libertés fondamentales dans la lutte contre le terrorisme.  « Les acteurs non gouvernementaux jouent un rôle clef dans l’édification de communautés résilientes capables de résister à l’extrémisme violent », a-t-elle souligné Mme Neilson. 

La déléguée néozélandaise a enfin insisté que les efforts dans la lutte contre le terrorisme devaient être entrepris dans le cadre de la Charte des Nations Unies, du droit international, de la Déclaration universelle des droits de l’homme et du droit international des réfugiés, et réclamé que les lois sur le contre-terrorisme n’empiètent pas sur l’assistance humanitaire dans les zones de conflits armés.

S’exprimant au nom du Groupe des pays nordiques, M. TORE HATTREM (Norvège) a souligné la contribution du Groupe à la coalition mondiale contre Daech en Syrie et en Iraq, notant toutefois que les causes profondes qui ont permis son émergence continuent d’exister.  Pour empêcher sa résurgence, il est crucial de mettre en place des systèmes politiques inclusifs, a estimé le représentant, avant d’ajouter que le terrorisme et l’extrémisme violent constituent une menace mondiale.  Toutefois, la lutte contre le terrorisme ne doit pas se faire au détriment du droit international et de l’état de droit, mais bien dans le respect des valeurs de tolérance et de pluralisme.  Selon lui, la révision de la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies a démontré l’importance de respecter le droit international et le droit international humanitaire, en collaboration avec la société civile et les communautés locales.  À cette fin, les jeunes constituent notre meilleure ressource, a estimé M. Hattrem, et ont un rôle important à jouer dans la prévention de la radicalisation.  De même, les femmes ont un rôle vital à jouer dans la mise en œuvre de politiques destinées à prévenir le terrorisme.

Alors que le terrorisme ne peut être vaincu exclusivement par des moyens militaires et sécuritaires, M. Hattrem a souligné l’importance de s’attaquer à ses causes profondes.  Pour ce faire, la Stratégie antiterroriste mondiale représente notre meilleur instrument, a poursuivi le représentant, dans le respect de l’état de droit.  À cet égard, les Nations Unies doivent assurer la coordination des activités liées à la prévention du terrorisme ainsi que le développement et l’éducation.  Le Groupe des pays nordiques fait partie du Groupe des amis de la prévention de l’extrémisme violent et appuie l’action du Bureau de lutte contre le terrorisme de l’ONU, a-t-il noté.  Comme l’a rappelé le Conseil de sécurité, la lutte contre le terrorisme doit se faire dans le respect du droit international et des droits de l’homme afin d’éviter de favoriser la radicalisation.  L’adoption d’une définition internationale du terrorisme contribuerait à la capacité de la communauté internationale de combattre le terrorisme tout en assurant le respect du droit international, a-t-il conclu.

M. JASSIM SUOUD AL-JUFAIRI (Qatar) a rappelé l’importance de la coopération internationale face au terrorisme et s’est félicité des récents revers essuyés par les groupes terroristes.  Nous devons accroître nos efforts pour que la dignité humaine l’emporte, a-t-il dit, en appelant à la résolution des causes profondes du terrorisme.  Il a souligné, à cet égard, l’importance de mettre fin aux occupations étrangères et au terrorisme d’État.  Les violations du droit international et des droits de l’homme constituent un terreau fertile pour les groupes terroristes, a-t-il déclaré.  Il a rejeté toute action ou emploi de la force par un État contre un État sous prétexte de lutter contre le terrorisme.  « Le terrorisme ne devrait pas être associé à une religion ou un groupe ethnique. »

Le délégué a souhaité l’élaboration d’une convention globale contre le terrorisme, laquelle devra faire une distinction entre lutte légitime contre le terrorisme et lutte des peuples contre l’occupation étrangère. Enfin, il a indiqué que son pays a apporté une contribution de 150 000 dollars au Bureau de lutte contre le terrorisme.  Le Qatar reste en pointe de la lutte contre le terrorisme et contre le financement du terrorisme, a-t-il assuré.

M. SINA ALAVI (Liechtenstein) a fermement condamné tous les actes terroristes, quels qu’en soient la motivation, le lieu et l’auteur, et a réaffirmé l’engagement du Liechtenstein à contribuer autant que faire se peut à la lutte internationale contre le terrorisme, y compris par le biais de la coopération avec les organes pertinents des Nations Unies.  Il s’est dit convaincu que l’Assemblée générale doit continuer à jouer un rôle moteur, avec le Conseil de sécurité et le Conseil des droits de l’homme.  Le Liechtenstein a ratifié tous les traités sur la lutte antiterroriste et prend toutes les mesures nécessaires pour prévenir tout abus potentiel de sa place financière à des fins terroristes. 

M. Alavi a valorisé le travail du Bureau du Médiateur du Comité des sanctions contre l’EIIL (Daech) et Al-Qaida.  Le plein respect des droits de l’homme dans la lutte antiterroriste, y compris les droits à un procès équitable, est non seulement une obligation en vertu du droit international mais aussi un élément essentiel de la lutte effective contre le terrorisme, a-t-il fait observer.  À cet égard, il a regretté que cette préoccupation n’intervienne souvent qu’après coup.  D’après lui, la prévention de l’extrémisme violent peut être renforcée et l’un de ses objectifs est de lutter contre les conditions qui favorisent la propagation du terrorisme.  Il a, à ce propos, rappelé que les jeunes sont souvent les plus vulnérables à la radicalisation.

Rappelant que son pays a longtemps souffert du terrorisme, M. ANGEL HORNA (Pérou) a réitéré son rejet énergique du terrorisme sous toutes ses formes et manifestations.  Le Pérou a fait de la lutte antiterroriste une de ses priorités au Conseil de sécurité, et appelé à une réponse équilibrée pour combattre ce fléau.  Il a estimé que Daech continue de se transformer en organisation mondiale, notant que le retour de ses combattants dans leur pays d’origine représente une nouvelle menace, qu’ils soient incarcérés ou non.  Il s’est dit préoccupé par le financement du terrorisme et par l’impunité qui règne dans les zones de conflits.

L’impossibilité de parvenir à UN consensus sur une convention antiterroriste mondiale sape l’autorité morale des Nations Unies, a jugé le représentant.  Selon lui, un tel instrument permettrait une meilleure harmonisation des législations nationales et internationales, en plus de favoriser le principe de responsabilité et la lutte contre l’impunité.

M. FRANCISCO ALBERTO GONZALEZ (Colombie) a condamné le terrorisme sous toutes ses formes et manifestations, ajoutant que le terrorisme ne doit pas être associé à une religion ou un groupe ethnique.  « La lutte antiterroriste doit pleinement respecter le droit international, sous peine d’être infructueuse. »  Il a appelé à résoudre la menace posée par les combattants terroristes étrangers et à empêcher que les terroristes accèdent à des armes de destruction massive.  Enfin, le délégué colombien a invité les États Membres à approfondir leur réflexion sur le lien entre activités terroristes et activités criminelles afin d’améliorer la riposte internationale.

Mme MALEEHA LODHI (Pakistan) a déclaré que le terrorisme affecte la stabilité des États.  Pour le Pakistan, la principale menace représente le terrorisme fomenté à l’extérieur de nos frontières, a-t-elle relevé, précisant que le Pakistan a orienté sa stratégie de lutte contre le terrorisme sur le contrôle de ses frontières.  Toutefois, le terrorisme ne peut pas être éradiqué que par des moyens sécuritaires et militaires, mais doit plutôt faire appel à toutes les ressources de l’État. 

Pour sa part, le Pakistan est prêt à faire part de sa vaste expérience dans le domaine de la lutte contre le terrorisme à tous les États Membres.  La représentante a estimé que le Bureau de lutte contre le terrorisme a déjà porté ses fruits et permis de renforcer les capacités des Nations Unies et des États.  Cependant, le processus de renforcement des capacités de l’ONU continue de dépendre de la contribution des bailleurs de fonds, a-t-elle déploré, tout en rappelant l’importance de s’attaquer aux causes profondes du terrorisme.  Nous ne parviendrons pas à contrer les discours faisant la promotion du terrorisme sans nous doter d’instruments tels que la Stratégie antiterroriste mondiale.  Enfin, elle a dénoncé « ceux qui manipulent les débats sur la définition du terrorisme sans établir de distinction avec le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes ».

M. OMER DAHAB FADL MOHAMED (Soudan) a souhaité que la Commission suive la règle du consensus dans ses délibérations.  Il a condamné le terrorisme sous toutes ses formes et manifestations et demandé l’application des résolutions onusiennes pertinentes.  Le Soudan a été l’un des premiers pays à attirer l’attention de la communauté internationale sur ce fléau, a-t-il dit, ajoutant que le Soudan a ratifié tous les instruments internationaux dans ce domaine.  Le délégué a appelé à une mise en œuvre équilibrée de la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies, cette mise en œuvre incombant au premier lieu aux États.

M. Mohamed a souligné ensuite l’importance de remédier aux causes profondes du terrorisme, de renforcer l’état de droit et de faire en sorte que tous les acteurs d’une société se retrouvent autour d’une « culture commune » de lutte contre le terrorisme, comme cela est le cas au Soudan.  Enfin, il a plaidé pour une « définition claire de l’extrémisme violent » et pour une distinction entre lutte contre cet extrémisme et lutte contre le terrorisme.  La coopération internationale est la meilleure parade face au terrorisme, a-t-il conclu.

M. AMMAR AL ARSAN (République arabe syrienne) s’est demandé si nous parlions des mesures prises par les États contre le risque que représente le retour des terroristes à l’intérieur de leurs frontières si les États avaient répondu aux appels de la Syrie qui leur demandait de mettre en place des systèmes d’alerte précoce et d’échange d’informations.  Il a rappelé les désaccords de nombreuses délégations sur cette question lors de la révision de la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies.  D’après lui, il est impossible d’établir des frontières « étanches » entre le terrorisme religieux et l’extrémisme violent. 

Après avoir loué les efforts du Kazakhstan en vue de mettre en place un code de conduite pour un monde délivré du fléau du terrorisme, M. Al Arsan a dénoncé le refus de certaines délégations de s’entendre sur un mécanisme international pour surveiller le discours d’incitation, de recrutement et de financement du terrorisme.  Il a appelé à l’application de critères de transparence dans les méthodes de travail du Centre international pour la lutte contre le terrorisme. 

Le représentant s’est insurgé contre la destruction des infrastructures, des installations universitaires, de la perte des revenus du pétrole et de l’embargo imposé par certains États.  En tant qu’État fondateur des Nations Unies, la Syrie est prête à se joindre aux efforts internationaux de lutte contre le terrorisme, mais insiste sur le respect de son indépendance et des principes de non-ingérence.  Enfin, il a dénoncé les gouvernements qui continuent de bombarder son pays et d’occuper illégalement son territoire. 

M. ALI NASEER MOHAMED (Maldives)a condamné le terrorisme sous toutes ses formes et d’où qu’il vienne, en particulier quand il est commis au nom de l’islam.  « L’islam est une religion de miséricorde, qui dit que tuer un homme revient à tuer toute l’humanité, et sauver une vie revient à sauver le monde entier. »  Les Maldives soutiennent une approche coopérative et coordonnée de la communauté internationale pour la lutte contre le terrorisme.

Plusieurs lois en ce sens ont été votées dans le pays en 2015 pour lutter contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme.  Elles permettent aux autorités de cibler avec précision les combattants terroristes et ceux qui leur procurent un soutien matériel et financier.  De même, un centre national du contre-terrorisme, établi en 2016, synchronise les agences nationales en une plateforme commune.  En 2017, une stratégie nationale a été adoptée, et les Maldives ont créé une loi inculpant de crime tout Maldivien participant à ou soutenant des activités terroristes et les contrôles ont été renforcés aux aéroports.

Partisan d’une approche globale, malgré sa petite taille l’archipel des Maldives a pris des mesures significatives pour la lutte contre le terrorisme et continuera dans le futur.  Le représentant a remercié l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) et sa branche du contre-terrorisme pour son soutien dans cette lutte.

M. BURHAN GAFOOR (Singapour) a rappelé que sa région avait connu des attaques récentes et qu’elle était parfois un terreau fertile pour les idéologies terroristes.  Il a soulevé le problème des combattants terroristes étrangers qui retournent dans leur pays d’origine, et celui de l’utilisation croissante de la technologie et d’Internet par les terroristes, avant d’inviter tous les pays à coordonner une stratégie aux niveaux national et international.  Sur le plan national, Singapour a une stratégie intégrale antiterroriste et s’emploie à mettre à jour ses techniques de sécurité.  La société civile s’est également impliquée davantage dans cette lutte, a-t-il indiqué, au sein du mouvement SGSecure lancé en 2016. S’ajoute à cela un solide cadre juridique qui est mis à jour régulièrement.

Au niveau international, Singapour est partie à 14 accords universels relatifs à la lutte contre le terrorisme, a poursuivi le délégué qui a aussi mentionné la signature, la semaine dernière, du Code de conduite sur cette question, sur l’initiative du Kazakhstan.  Il a ajouté que son pays participe activement à la coalition multinationale contre le terrorisme par le biais de son engagement dans l’« Operation Inherent Resolve ».  La lutte antiterroriste est également une des priorités de la présidence de Singapour de l’ASEAN cette année.  Dans quelques heures, a signalé M. Gafoor, Singapour accueillera le Symposium antiterroriste de l’Asie du Sud-Est de 2018.  Notant que les progrès sont lents sur le projet de convention sur le terrorisme international, il s’est félicité de l’initiative du coordinateur de stimuler les discussions sur le projet d’article 3(18) relatif aux relations entre le projet de texte et d’autres régimes juridiques.

Pour M. PATRICK LUNA (Brésil), la question des mesures visant à éliminer le terrorisme international souffre d’une « crise d’identité ».  Au terme d’amples consultations, la révision de la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies a permis une mise à jour équilibrée de cet instrument, a-t-il rappelé, invitant les délégations de la Sixième Commission à se pencher sur la façon d’éviter les doublons tout en améliorant l’efficacité.  « Cette Commission s’intéresse aux questions juridiques », a souligné M. Luna, et devrait donc concentrer son attention sur les questions juridiques liées au terrorisme en suspens.  L’absence d’une définition universelle du terrorisme nuit à nos efforts pour l’éliminer, a continué le représentant, appelant à surmonter l’impasse actuelle.  Considérant que seule une « volonté politique forte » permettra de progresser sur cette question, il a appelé à l’organisation d’une conférence de haut niveau sur la lutte antiterroriste sous l’égide des Nations Unies afin de générer l’élan nécessaire. 

Il faut comprendre le lien qui unit le terrorisme, l’extrémisme violent et le radicalisme afin d’adopter des mesures appropriées.  « Alors que nous sommes unis dans la lutte contre le terrorisme, l’utilisation de certaines mesures discutables nous a plutôt divisés », a noté le représentant.  Il a appelé au strict respect du droit international et des droits de l’homme afin d’éviter de trahir les valeurs que nous tentons de faire respecter.  Il a défendu en terminant les limites à l’usage de la force pour cause de légitime défense contre les groupes armés non étatiques imposées par les conventions internationales.

Mme ALINA ARGUELLO (Nicaragua) s’est dit profondément préoccupé par la multiplication des conflits sous le prétexte de la « guerre contre le terrorisme », qui mène à des victimes innocentes, à des flux importants de réfugiés et à des violations « massives » des droits de l’homme.  Tous les pays qui « aiment la paix » se doivent de combattre le terrorisme avec des actions concrètes, sans fournir d’appui financier aux terroristes ni appeler « opposition modérée armée » les groupes qui cherchent à renverser les gouvernements.

Mme Arguello a appelé les États Membres à faire preuve de flexibilité dans les débats sur l’adoption d’une convention sur le terrorisme.  Après avoir souligné la participation de son pays à la sixième révision de la Stratégie antiterroriste mondiale, elle s’est engagée à mettre en œuvre ses quatre piliers et a réitéré sa coopération avec le Bureau de lutte contre le terrorisme. 

Mme ANNETTE ONANGA (Gabon) a déclaré que le terrorisme est une négation de la civilisation et que les éléments terroristes bafouent la vie humaine.  Elle a condamné tous les actes terroristes, en ajoutant que le terrorisme ne doit pas être associé à une religion, une civilisation ou un groupe ethnique.  Elle a appuyé la Stratégie antiterroriste mondiale, ajoutant que le dernier examen en date de ladite Stratégie a permis d’étoffer les efforts antiterroristes, en tenant compte des causes profondes de ce phénomène.

Il faut tout mettre en œuvre pour surmonter les divergences et finaliser une convention générale sur le terrorisme, a déclaré la déléguée.  « Aucune nation n’est à l’abri de ce fléau. »  Elle a lancé un appel pour le renforcement des capacités des pays en développement et pour un échange accru de renseignements entre organismes de l’État et secteur privé.  La lutte contre le terrorisme, « odieux phénomène », est une responsabilité collective, a-t-elle conclu.

M. SOLOMON KORBIEH (Ghana) appelé à une coopération internationale renforcée dans la lutte contre le terrorisme, et à la mise en œuvre complète des résolutions 2178 (2014) et 2396 (2017), y compris le partage d’informations et l’adoption de bonnes pratiques pour combattre la radicalisation, le recrutement, le traçage des déplacements, ainsi que la surveillance du retour des combattants terroristes et leur réinsertion dans la société.

Constatant qu’il est impossible de combattre le terrorisme sans chercher l’argent qui le finance, et que le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme ont des conséquences désastreuses sur les pays à l’économie fragile, le Ghana s’est engagé dans le combat via la création d’un arsenal législatif, avec l’objectif d’aligner les lois du pays sur les normes internationales.

Cet arsenal donne aux institutions de contrôle des circuits financiers les moyens d’agir et le pouvoir d’exiger des informations bancaires en cas de soupçons, a précisé le représentant du Ghana, « premier pays de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) à opérer une analyse des risques sur le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme ».

M. YEDLA UMASANKAR (Inde) a rappelé le rôle constructif de son pays face au terrorisme, l’Inde ayant été frappée par ce fléau.  Il a fustigé en revanche le fait que certains pays soient devenus des sanctuaires pour des groupes terroristes, permettant à ces derniers de promouvoir leurs buts politiques.  À cette aune, le délégué a défendu une véritable coopération entre États, combinée aux efforts onusiens.

Il a appelé de ses vœux l’élaboration d’une convention globale sur la lutte contre le terrorisme, jugeant que « l’absence d’un tel texte constitue l’une des plus graves lacunes de l’arsenal juridique international ».  Il a indiqué que le dernier projet de convention à avoir émergé des discussions est équilibré et a souhaité à ce titre son adoption.  Enfin, le représentant de l’Inde a appuyé le Bureau de lutte contre le terrorisme, en précisant que son pays compte apporter à son budget une contribution de 500 000 dollars.

Réaffirmant son rejet du terrorisme sous toutes ses formes et manifestations, Mme ANA SILVIA RODRIGUEZ ABASCAL (Cuba) a estimé que ce problème doit être traité de façon holistique, incluant l’affrontement direct et la prévention.  Pour elle, il incombe en premier lieu aux États Membres de mettre en œuvre la Stratégie antiterroriste mondiale.  Elle a condamné la pratique « nocive » de certains États qui fournissent un appui à des groupes terroristes avec l’objectif de favoriser un changement de régime ou qui dressent, à des fins politiques, des listes noires, en contravention de la Charte des Nations Unies et du droit international. 

La représentante a fustigé les États qui commettent des actes d’agression contre des peuples souverains sous le couvert de la lutte antiterroriste.  Elle a exprimé son soutien à l’adoption d’une convention générale sur le terrorisme à même de combler le fossé qui subsiste dans la définition du terrorisme et à la convocation d’une conférence sur cette question, sous l’égide de l’ONU.  Cuba, a conclu la représentante, n’a jamais participé à l’organisation ou au financement d’un acte terroriste.

Face à la persistance de la menace terroriste, Mme NATHALIE SCHNEIDER RITTENER (Suisse) a estimé que la réponse des États doit être multiforme et flexible.  La Suisse renforce son arsenal législatif pour combattre les terroristes en adoptant son premier plan d’action national, sans négliger pour autant le volet préventif contre l’extrémisme violent.  Le respect du droit international reste intangible, a déclaré la représentante, car il constitue l’unique moyen pour lutter efficacement contre le terrorisme, selon elle.

La Suisse est heureuse d’avoir contribué à la diffusion du document « Orientations aux États sur des réponses au phénomène des combattants terroristes étrangers conformes aux droits de l’homme », un travail confié au Bureau du Haut-Commissaire aux droits de l’homme par le groupe de travail de l’Équipe spéciale de lutte contre le terrorisme (CTITF) sur la promotion et la protection des droits de l’homme et de l’état de droit dans la lutte contre le terrorisme.  « Un tel document pourrait servir d’exemple », a ajouté la représentante.

De même, la Suisse soutient un projet de l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) sur la lutte contre le terrorisme et le droit international.  Préoccupée par l’impact des mesures adoptées dans la lutte contre le terrorisme sur l’assistance humanitaire et médicale, Mme Schneider Rittener a estimé qu'il est de la responsabilité de la communauté internationale d’assurer que les mesures internationales et nationales ne fassent pas obstacle aux efforts déployés en faveur des victimes de conflits armés.  Elle continue donc à soutenir l’établissement d’une convention globale sur le terrorisme international, à condition qu’elle garantisse explicitement et efficacement le respect du droit international humanitaire.

Parallèlement à son engagement au sein de l’ONU, la Suisse copréside le groupe de travail sur la justice pénale et l’état de droit avec le Nigéria au sein du Forum mondial de lutte contre le terrorisme (GCTF). 

Pour M. PABLO ARROCHA (Mexique), les discussions sur l’élimination du terrorisme international ne peuvent être théoriques, car la menace terroriste n’est pas abstraite.  La capacité d’adaptation des groupes terroristes constitue l’un des principaux défis auxquels nous faisons face, notamment par l’utilisation des nouvelles technologies qui facilitent la diffusion de leurs messages haineux.  Pour vaincre le terrorisme, nous devons nous attaquer à ses causes profondes, y compris l’exclusion sociale.  Selon lui, l’approche préventive représente un élément essentiel de la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies.

Le Mexique collabore pleinement avec le Bureau de lutte contre le terrorisme et se félicite des pratiques adoptées à la conférence de haut niveau des agences nationales de lutte contre le terrorisme.  Toutefois, l’adoption de la convention générale sur le terrorisme international demeure en suspens, a regretté le représentant.  Il est nécessaire d’assurer l’harmonisation du cadre juridique national avec le respect des droits de l'homme et la lutte contre le terrorisme, a-t-il noté, ajoutant que l’aide humanitaire ne peut jamais être « l’otage » de la lutte contre le terrorisme. 

Mme KAREN TAN (Brunéi Darussalam) a condamné le terrorisme sous toutes ses formes et manifestations et estimé qu’il ne devrait être associé à aucune religion, nationalité, civilisation ou groupe ethnique.  Elle a fait savoir que le décret antiterroriste de 2011 du Brunéi Darussalam donne effet à ses obligations internationales et prévoit la confiscation des biens appartenant aux terroristes ou à leur organisation.  Le pays applique également les réglementations internationales de lutte contre le financement du terrorisme.

Au vu de l’évolution des tactiques terroristes et de la nécessité pour les pays d’adapter leurs stratégies et leur législation pour y faire face, la représentante a estimé que la coopération gagne encore en pertinence pour neutraliser effectivement la menace que le terrorisme pose à la paix et à la sécurité.  Il est de l’intérêt de tous de partager les bonnes pratiques, a-t-elle ajouté, et Brunéi Darussalam travaille en étroite collaboration avec les autres États Membres de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN).  Outre les mesures prises par les États, les citoyens ont également un rôle important à jouer en la matière, a fait observer Mme Tan, rappelant que les chefs religieux et de communauté sont souvent impliqués auprès des jeunes afin de s’assurer que l’enseignement de la religion ne souffrent pas de manipulation.

M. SUKHBOLD SUKHEE (Mongolie) a indiqué que le cyberterrorisme est un nouveau défi à relever, le cyberespace étant la « nouvelle ligne de front ».  Il a plaidé pour une coopération internationale efficace et s’est rallié au code de conduite en la matière avancé par le Kazakhstan.  Le délégué a détaillé le plan d’action de son pays face au terrorisme international et mentionné la tenue prochaine en Mongolie d’un atelier sur le renforcement des capacités face au terrorisme.  Enfin, il a appuyé la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies et estimé que l’ONU est le cadre idoine de coordination des efforts internationaux dans le domaine de la lutte contre le terrorisme.

Mme PIRANAJ THONGNOPNUA YVARD (Thaïlande) a condamné fermement le terrorisme comme menace à la paix et à la sécurité, comme « barrage à la réalisation du développement durable ».  La Thaïlande a adopté une Stratégie antiterroriste nationale 2017-2021, qui se concentre sur la prévention, la réponse et le relèvement après des attentats terroristes.  Au niveau régional, le pays est toujours engagé dans la mise en œuvre de la Convention anti-terroriste de l’ASEAN, a ajouté Mme Yvard qui s’est dite convaincue de l’importance d’un cadre juridique international solide pour soutenir les efforts de coopération internationale.  Elle a indiqué que son pays est partie à neuf instruments juridiques internationaux relatifs à la lutte antiterroriste et est en voie de devenir partie aux 10 autres instruments.

Pour que la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies soit traduite en pratique, la représentante a plaidé pour que le projet de convention générale sur le terrorisme international soit achevé dans un délai raisonnable.  La Thaïlande se félicite de la Conférence de haut niveau des agences antiterroristes tenue cette année, ainsi que du lancement du Code de conduite à l’initiative du Kazakhstan la semaine dernière.  Le pays accueille plusieurs ateliers nationaux et régionaux sur ces questions, a-t-elle ajouté.  Concluant son intervention, Mme Yvard a appelé à tout faire pour couper les vivres des groupes terroristes, éviter la propagation d’idéologies haineuses, gérer l’extrémisme violent et réduire la pauvreté.

Mme NAUREEN FINK (Royaume-Uni) a déclaré qu’alors que la menace antiterroriste évolue, nos mesures de lutte antiterroriste doivent être souples.  Elle s’est félicitée de l’accord conclu avec l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI) et les Pays-Bas sur le renforcement de la sécurité aéronautique.  Il faut porter la lutte antiterroriste sur Internet et retirer les contenus sensibles, a-t-elle considéré. 

La représentante a donné son appui à la Stratégie antiterroriste mondiale révisée et à une coopération resserrée avec le Comité antiterroriste afin de lutter contre le terrorisme et l’extrémisme violent, dans le respect des droits de l’homme.  Elle a invité les États Membres à contribuer au renforcement des capacités techniques.

Mme DARJA BAVDAŽ KURET (Slovénie) a estimé que la seule manière de parvenir à des résultats durables est de s’attaquer aux causes profondes du terrorisme, qui sont différentes d’un pays et d’un continent à l’autre.  Par conséquent, les réponses doivent s’adapter aux circonstances et doivent aussi renforcer la résilience des individus et des communautés face à la radicalisation et à l’extrémisme.  S’agissant des jeunes, le groupe le plus susceptible de se laisser happer par les recruteurs, il est essentiel de leur donner ce qu’ils cherchent le plus: un sentiment d’appartenance.  Mme Bavdaž Kuret a aussi souligné l’influence positive des femmes dans le processus de dé-radicalisation et de réinsertion, en particulier pour les combattants terroristes de retour de l’étranger.

La Slovénie se concentre sur la coopération régionale, en particulier sur les Balkans occidentaux, et sur les tentatives de Daech d’implanter de nouvelles zones de recrutement et bases logistiques.  Plusieurs projets ont été lancés en ce sens, afin d’améliorer l’échange précoce de renseignements au niveau régional, de mettre en place des normes internationales d’enquête et de poursuites et pour assurer l’échange sécurisé et légal de données personnelles.  Evoquant l’importance de la reddition de comptes pour les crimes odieux commis par Daech, Mme Bavdaž Kuret a indiqué que la Slovénie soutient le travail du mécanisme international, impartial et indépendant sur les crimes internationaux commis en République arabe syrienne.

M. RISHY BUKOREE (Maurice) a condamné le terrorisme sous toutes ses formes et manifestations.  Mon pays n’épargne aucun effort dans la lutte antiterroriste, a-t-il dit, en mentionnant les mesures préventives prises à ce titre.  En 2009, une unité antiterroriste a ainsi été créée, directement rattachée au bureau du Premier Ministre, et dont le personnel est passé de quatre à 29 employés aujourd’hui.  Il a précisé que cette unité est notamment chargée de recueillir des éléments d’information et de sensibiliser le grand public sur cette question de la lutte antiterroriste.  Des mesures draconiennes ont été aussi adoptées pour que Maurice ne devienne pas une plaque tournante du blanchiment d’argent à des fins terroristes.  Enfin, le délégué a indiqué que son pays veille à respecter les droits de l’homme dans ses efforts antiterroristes.

M. JUAN AVILA CEBALLOS (République dominicaine) a condamné le terrorisme sous toutes ses formes.  Mon pays, a-t-il dit, a ratifié la plupart des instruments sur le terrorisme et créé des liens de coopération avec des pays ayant une longue expérience dans le domaine de la lutte antiterroriste.  Il a, en outre, mentionné une récente loi qui fixe les peines applicables aux auteurs et complices des actes terroristes.  Il a plaidé pour le renforcement des capacités de l’État et souligné la nécessité que les mesures antiterroristes soient conformes à l’état de droit.  Enfin, le délégué a souhaité l’adoption d’une convention globale sur le terrorisme.

M. MODEST JONATHAN MERO (République Unie de Tanzanie) a déclaré que la lutte contre le terrorisme représente une responsabilité mondiale qui affecte tous les pays.  Il est vital de ne pas fournir de sanctuaire aux groupes terroristes qui exploitent les dynamiques nationales.  Il a constaté avec satisfaction que la coordination des initiatives antiterroristes constitue une priorité des Nations Unies, tout en invitant à en faire plus.  Pour sa part, la Tanzanie est déterminée à mettre en œuvre les quatre piliers de la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies.  Le représentant a décrit les efforts de prévention déployés par son pays afin de déceler les nouvelles menaces au sein des communautés locales.  Il a réaffirmé, en terminant, son opposition au terrorisme sous toutes ses formes et manifestations.

M. THABO MICHAEL MOLEFE (Afrique du Sud) a condamné le terrorisme sous toutes ses formes et manifestations.  Il a souhaité l’adoption d’une convention globale sur le terrorisme en espérant que l’esprit de compromis finisse par prévaloir.  Le terrorisme ne devrait pas être assimilé à la lutte légitime des peuples contre l’occupation étrangère et coloniale, a poursuivi le délégué.  Il a demandé le respect de l’état de droit dans la lutte antiterroriste et souligné l’importance de remédier aux causes profondes du terrorisme.  Les mesures antiterroristes ne doivent pas aboutir à une marginalisation accrue de certains groupes, a-t-il ajouté.  Enfin, le délégué a plaidé pour le renforcement des capacités des pays en développement.

Mme İPEK ZEYTINOĞLU ÖZKAN (Turquie) a déclaré que le terrorisme constitue une menace grave à la paix et à la sécurité internationales et affecte la stabilité des États.  La Turquie continue de lutter contre de nombreuses organisations terroristes, notamment FETO (mouvement Gülen), Daech, le Parti de l'Union démocratique (PYD) et le Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK).  Pour elle, il est vital de mettre un frein aux déplacements des combattants terroristes étrangers et à leurs modes de financement.  La sécurisation de la frontière avec la Syrie demeure une priorité de la Turquie, a dit la représentante, rappelant que 6 800 combattants étrangers ont été interceptés. 

Appelant à une coopération internationale renforcée en matière de lutte contre le terrorisme, la représentante a estimé que toutes les organisations terroristes doivent être combattues avec la même détermination, s’insurgeant contre toute « approche sélective ».  Elle a souligné l’importance de s’attaquer aux liens entre le terrorisme et le crime transnational organisé, qui représente une source de financement essentielle pour les groupes terroristes, y compris le PKK.  Les Nations Unies constituent le cadre principal pour assurer une réponse collective cohérente.  Elle a noté en terminant la participation de son pays à la Stratégie antiterroriste mondiale et salué la création du Bureau de lutte contre le terrorisme avec la mise en place de nouveaux partenariats. 

M. YOUSSEF HITTI (Liban) a déclaré que le terrorisme est une menace qui continue de peser sur nos vies et nos sociétés, comme son pays en a fait l’expérience.  Le Liban continue de s’acquitter de ses obligations découlant des conventions internationales et de la Stratégie antiterroriste mondiale des Nations Unies.  Il a rappelé que les forces libanaises ont démantelé des cellules de Daech et les mécanismes d’appui financiers des groupes terroristes.

Selon lui, le terrorisme n’appartient à aucune religion ni groupe ethnique spécifique.  Il faut « assécher le terreau idéologique du terrorisme », a plaidé le représentant, tout en respectant les droits fondamentaux, y compris en combattant l’exclusion sociale et économique. 

Le terrorisme et l’extrémisme violent continuent de représenter une menace existentielle pour son pays, a indiqué Mme OLENA SYROTA (Ukraine).  « Cela fait presque une décennie que la Russie a lancé une guerre hybride à grande échelle contre mon pays au mépris du droit international », a-t-elle déclaré.  La Russie ne s’est pas acquittée de son obligation de ne pas soutenir de groupes terroristes et a appuyé des attaques terroristes à Donetsk et dans d’autres villes ukrainiennes.

Loin d’éliminer la fourniture d’armes à des terroristes, la Russie a transféré des armes lourdes dans l’Est de l’Ukraine, a-t-elle déploré.  « C’est le système de tir de missile russe Buk qui est responsable du crash du vol MH17, tuant 289 vies innocentes. »  La déléguée a par ailleurs accusé la Russie de faciliter l’acheminement d’individus russes et étrangers en vue de s’enrôler dans les groupes terroristes en Ukraine et de disséminer une propagande trompeuse qui fait partie intégrante de l’agression contre l’Ukraine.  Plus généralement, elle a souhaité l’adoption d’une convention globale sur le terrorisme.

Mme SARAH GOLDIE WEISS MA’UDI (Israël) a indiqué que les groupes terroristes qui visent son pays recourent souvent, comme tactique, à des boucliers humains.  Lorsque des boucliers humains sont blessés ou tués, la communauté internationale doit s’attaquer aux actions et méthodes de ces groupes terroristes en leur faisant endosser la responsabilité plutôt que de montrer du doigt les États qui essayent de remédier à cette tactique méprisable, a-t-elle déclaré.  Dans la lutte contre le terrorisme, Israël respecte l’état de droit et la valeur de la vie, a-t-elle poursuivi.  « Cela est vrai alors que nous faisons face à un ennemi qui méprise de tels engagements et les considère même comme une faiblesse susceptible d’être manipulée pour des gains stratégiques ou en termes de relations publiques. »

Mme Weiss a mentionné les efforts d’Israël contre le financement du terrorisme, ajoutant que son pays est désireux de renforcer sa coopération avec d’autres États dans ce domaine.  La déléguée a rappelé que le financement du terrorisme peut emprunter plusieurs formes, « des fonds destinés au départ à des œuvres caritatives pouvant être transférés à une organisation détournant ces fonds en faveur d’activités terroristes. »  

Enfin, elle a appuyé une convention globale sur le terrorisme qui prônerait une approche de tolérance zéro envers toutes formes de terrorisme et rappellerait la règle ne souffrant aucune exception, selon laquelle aucune cause ne peut justifier le terrorisme.  « Ne mélangeons pas droit et politique comme nous ne le faisons souvent sur cette question du terrorisme et ne permettons pas une application sélective des principes juridiques, en tolérant qu’un acte clairement terroriste soit présenté comme une action noble sur la base d’accointances politiques plutôt que sur celle du droit », a-t-elle tranché.  « Le terrorisme est le terrorisme. »

Mme EMILY R. PIERCE (États-Unis) a réitéré sa condamnation du terrorisme et son engagement à le combattre, notamment au sein de la coalition mondiale contre Daech.  Elle a reconnu le rôle vital joué par les Nations Unies dans la mobilisation de la communauté internationale, le renforcement des capacités et l’assistance technique aux États Membres afin de favoriser la mise en œuvre de la Stratégie antiterroriste mondiale et du Plan d’action pour la prévention de l’extrémisme violent.  Selon elle, les quatre piliers de la Stratégie antiterroriste mondiale révisée demeurent tout aussi pertinents que lors de leur adoption il y a 12 ans.  Elle s’est félicitée de l’adoption de la résolution du Conseil de sécurité sur les mesures relatives au retour et à la localisation des terroristes étrangers et les groupes terroristes transnationaux.  La résolution 2396 (2017) est venue compléter la précédente en renforçant la sécurité aux frontières, le partage d’informations, et la coopération internationale afin d’assurer les poursuites judiciaires contre les responsables et leur réhabilitation.  Elle a également souligné les obligations découlant du « Passenger name record » et des listes de surveillance. 

Mme Pierce a exprimé son plein appui aux efforts déployés par les Nations Unies pour combattre le terrorisme, notamment au sein du Forum mondial de lutte contre le terrorisme et dans le cadre de la Stratégie antiterroriste mondiale.  Elle a salué la création du Bureau de lutte contre le terrorisme, appelant à une plus grande collaboration des États.  Toutefois, la lutte contre le terrorisme ne doit pas se faire au détriment des droits de l’homme et de l’état de droit, a-t-elle prévenu, tout en appelant à assurer une plus grande résilience idéologique au terrorisme, avec la participation de tous les secteurs de la société.  S’agissant de la convention sur le terrorisme international, la représentante s’est dite disposée à écouter les déclarations des délégations tout en soulignant l’importance d’envoyer un message clair en matière de terrorisme.

M. KIM IN CHOL (République populaire démocratique de Corée) a indiqué que l’un des facteurs majeurs du terrorisme réside dans les attaques armées contre les « pays désobéissants » et la perpétuation de crimes odieux par « un membre permanent du Conseil de sécurité sous des prétextes fallacieux de liberté, de démocratie et de lutte antiterroriste ».  « Les attaques militaires et actes terroristes politiquement motivés ont conduit l’Afghanistan, l’Iraq et la Libye à sombrer dans un cercle vicieux terroriste qui a servi de terreau fertile pour Daech », a-t-il poursuivi, en appelant le monde à ne pas nier cette réalité.

Le délégué a rejeté tout acte visant à renverser le régime d’un État sous un prétexte antiterroriste, avant de marquer sa solidarité avec la Syrie et de condamner la récente tentative d’assassinat par drone du Président vénézuélien.  Enfin, il a fustigé les tentatives « désespérées » des États-Unis de ternir l’image internationale de son pays en l’accusant de parrainer le terrorisme.  À l’avenir, mon pays continuera d’assumer ses responsabilités en vue d’éradiquer le terrorisme et d’assurer une paix durable dans la péninsule coréenne, a assuré le délégué.

 

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.