Décolonisation: le Séminaire régional pour le Pacifique se déroulera du 9 au 11 mai à la Grenade
Le Comité spécial de la décolonisation a décidé, cet après-midi, que le Séminaire régional pour le Pacifique se déroulera, cette année, du 9 au 11 mai, à la Grenade. Plusieurs délégations ont profité de la séance pour exprimer leur satisfaction après la récente mission de visite du Comité en Nouvelle-Calédonie.
Le Séminaire régional pour le Pacifique aura pour thème: « Mise en œuvre de la troisième Décennie internationale de l’élimination du colonialisme: problèmes sociaux, économiques et environnementaux liés à la réalisation des objectifs de développement durable dans les territoires non autonomes ».
La représentante de la Grenade, pays hôte, a formulé l’espoir que ce séminaire tiendra des discussions concrètes sur la situation dans les 17 territoires non autonomes toujours inscrits à l’ordre du jour du Comité spécial. « Il nous tarde de voir l’avènement du jour où tous les peuples jouiront du droit à l’autodétermination », a-t-elle lancé, avant de noter que c’est la deuxième fois que la Grenade accueille le Séminaire. Et après un travail acharné, a-t-elle ajouté avec une touche d’humour, vous aurez tous l’occasion de découvrir pourquoi la Grenade est surnommée l’« île aux épices ».
L’objet du Séminaire, dont les directives et le règlement intérieur ont également été approuvés aujourd’hui, est de recueillir les points de vue des représentants des territoires non autonomes, des experts, de la société civile, des États Membres et autres parties prenantes, pour aider le Comité spécial à définir les politiques et les modalités pratiques susceptibles d’être retenues dans le processus de décolonisation.
Les débats permettront au Comité spécial d’analyser et d’évaluer la situation des territoires non autonomes ainsi que les moyens par lesquels le système des Nations Unies et l’ensemble de la communauté internationale pourraient améliorer les programmes d’assistance aux territoires.
Le Séminaire sera dirigé par le Président du Comité spécial, secondé par son conseiller, des membres du Bureau et quatre autres membres représentant les Groupes des États d’Afrique, des États d’Asie et du Pacifique, États d’Europe orientale et des États d’Amérique latine et des Caraïbes.
Les invitations seront envoyées dès demain et l’urgence de les envoyer aux représentants des territoires non autonomes, dont les frais de déplacement sont assumés par l’ONU, a été soulignée à plusieurs reprises. Le représentant du Nicaragua a rappelé que leur présence est essentielle aux travaux du Comité spécial. Son homologue de l’Équateur est également intervenu pour s’assurer que les territoires non autonomes jouiront d’un même niveau de représentation que les puissances administrantes.
Celle de l’Équateur a salué le fait que le Séminaire se concentre sur les voies et moyens de réaliser les objectifs de développement durable dans les territoires non autonomes. Il n’y a pas de meilleure façon de les réaliser que dans une atmosphère de liberté et d’autodétermination, a-t-elle lancé! Il est en effet important de voir comment mettre le développement durable au service de la consolidation de la souveraineté des territoires non autonomes », a renchéri la représentante du Venezuela, pour qui les peuples non autonomes ont « plus que jamais » besoin de l’aide de l’ONU pour pouvoir jouir de leurs droits.
Les délégués de l’Inde et de l’Indonésie ont aussi salué le thème du Séminaire et souhaiter plein succès à la Grenade. Leur homologue du Chili a rappelé l’importance de disposer des documents de travail dans les six langues officielles de l’ONU afin de faire vivre « l’esprit du multilinguisme ».
« Ce séminaire vient à point nommé, compte tenu des efforts pour combattre la pauvreté », a commenté à son tour le représentant de la Papouasie-Nouvelle-Guinée, qui a exigé des puissances administrantes qu’elles rendent des comptes sur la mise en œuvre de la Décennie. Alors que les vestiges du colonialisme continuent de jeter une ombre sur l’avenir de peuples des territoires non autonomes, de nouvelles solutions s’imposent, a-t-il estimé.
Le délégué a par ailleurs regretté que la région du Pacifique soit dans l’impossibilité d’accueillir le Séminaire, une déception partagée par le représentant des Fidji, qui a rappelé que son pays vient d’être frappé par plusieurs cyclones et qu’une visite du Comité en ce moment ne serait pas opportune. Au final une visite dans l’« île aux épices » sera beaucoup plus agréable qu’une rencontre avec un cyclone, s’est-il résigné.
La France a reçu les hommages de plusieurs membres du Comité spécial pour la récente visite qu’ils ont pu effectuer en Nouvelle-Calédonie, au mois de mars. La France est la première Puissance administrante à avoir autorisé une mission du Comité spécial dans un de ses territoires, a rappelé le représentant de la Papouasie-Nouvelle-Guinée.
L’objectif était de collecter des informations de première main sur la mise en œuvre de l’Accord de Nouméa et de soutenir la Nouvelle-Calédonie dans le contexte des préparatifs du référendum de 2018.
Le délégué de Cuba a parlé d’une mission « très intense » au cours de laquelle la délégation qu’il présidait a pris part à 35 réunions en cinq jours. Il s’est félicité de l’atmosphère de « grande confiance » qui a régné. Sur place, a-t-il confié, nous avons pu constater que les préoccupations de la mission de 2014 s’étaient dissipées. Nous avons cette fois-ci été chaleureusement salués, certains acteurs ayant même exprimé le souhait de voir l’ONU présente le 4 novembre, a-t-il affirmé.
Le représentant cubain a également avoué qu’il avait été décidé de ne divulguer aucune information à la presse sur le déroulement de la mission, « vu la nature délicate de la question ». Il a en revanche précisé que le rapport de la mission sera prêt au début du mois de juin.
La prochaine réunion du Comité spécial sera annoncée dans le Journal des Nations Unies.