Réunion avec le Représentant spécial adjoint du Secrétaire général pour la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO) et le Service de la lutte antimines
On trouvera ci-après le texte de la déclaration à la presse faite, aujourd’hui, par le Président du Conseil de sécurité pour le mois de juin, M. Sacha Sergio Llorentty Solíz (Bolivie):
Le 22 mai 2017, le Comité du Conseil de sécurité créé par la résolution 1533 (2004) concernant la République démocratique du Congo a rencontré le Représentant spécial adjoint du Secrétaire général pour les opérations et l’état de droit à la MONUSCO et le Service de la lutte antimines, en application de la résolution 2293 (2016).
Au cours de la réunion, le Représentant spécial adjoint a informé le Comité de la situation dans la région du Kasaï (République démocratique du Congo). Il a souligné que le conflit dans la région continuait de s’intensifier et avait fait plus de 1,27 million de déplacés et plus de 25 000 réfugiés, ce qui compromettait gravement la sécurité et la situation politique et humanitaire. Il a appelé l’attention du Comité sur la situation tragique des enfants recrutés et utilisés comme combattants par la milice Kamuina Nsapu qui opère dans la région, et souligné que les miliciens faisaient consommer des drogues et de l’alcool à ces enfants avant de les envoyer « en première ligne » des combats. Il a également mis l’accent sur l’augmentation nette du nombre d’attaques lancées contre des établissements scolaires et sur le fait que ceux-ci étaient utilisés à des fins militaires. Les actes de violence sexuelle, principalement perpétrés contre des filles, étaient aussi au nombre des violations et des atteintes commis contre des enfants. La MONUSCO avait renforcé sa présence civile et militaire dans la région et continué de mettre l’accent sur la protection des civils, la surveillance du respect des droits de l’homme, l’appui à la constitution des listes électorales et l’amélioration de l’accès à l’aide humanitaire. Toutefois, le Représentant spécial adjoint a souligné que l’accès humanitaire restait limité, notamment en raison de l’état de la sécurité, et que le financement de l’aide humanitaire était insuffisant.
Après l’exposé du Représentant spécial adjoint, le Service de la lutte antimines a fait une présentation sur les activités de gestion des armes et des munitions en République démocratique du Congo. Les représentants du Service ont indiqué que celui-ci avait contribué à stocker et à gérer en toute sécurité des armes en République démocratique du Congo et aidé à mettre en place des procédures de gestion très claires, notamment en réglant les problèmes d’infrastructures. Dans le même ordre d’idées, les représentants ont évoqué la nécessité pour les États Membres de fournir des ressources financières, et souligné que le Comité et le Conseil de sécurité devaient intensifier leur appui aux activités du Service de la lutte antimines dans le pays, en vue d’aligner les procédures de gestion et de stockage des armes sur les normes internationales.
Les membres du Comité ont remercié les intervenants pour leurs exposés. Ils se sont dits préoccupés par la violence persistante, la situation humanitaire et l’utilisation d’enfants dans la région du Kasaï, et déclaré leur intention de continuer à travailler avec le Service de la lutte antimines et à appuyer ses activités.