Déclaration faite à la presse par le Conseil de sécurité sur les combats au Soudan du Sud
On trouvera ci-après le texte de la déclaration à la presse faite, aujourd’hui, par le Président du Conseil de sécurité pour le mois de pour le mois de février, M. Volodymyr Yelchenko (Ukraine):
Les membres du Conseil de sécurité ont fermement condamné la poursuite des combats dans l’ensemble du Soudan du Sud, en particulier les faits survenus dans les régions de l’Équatoria et du haut Nil, et appelé toutes les parties à cesser immédiatement les hostilités. Ils ont également condamné dans les termes les plus énergiques toutes les attaques dirigées contre des civils et se sont vivement inquiétés que soient signalés, une fois de plus, des meurtres de civils, des actes de violence sexuelle et sexiste, des destructions d’habitations, des violences ethniques et des pillages de bétail et de biens. Ils ont exhorté le Gouvernement provisoire d’union nationale à prendre des mesures pour veiller à ce que les auteurs de ces attaques soient amenés à rendre des comptes. Ils se sont dits profondément alarmés de constater que plus de 84 000 personnes ont fui le Soudan du Sud depuis le début du mois de janvier et que nombre d’autres continuent à être déplacées à l’intérieur du pays.
Les membres du Conseil ont souligné l’importance primordiale du processus politique, insisté sur le fait qu’il n’y a pas de solution militaire au conflit et rappelé à toutes les parties au Soudan du Sud que le respect du cessez-le-feu est essentiel au succès de tout véritable processus politique sans exclusive, notamment le dialogue national, et qu’un tel processus doit reposer sur le cadre établi par l’Accord sur le règlement du conflit en République du Soudan du Sud (ci-après « l’Accord ») et avoir pour objectif de parvenir à la réconciliation nationale et de renforcer la confiance entre les parties au Soudan du Sud. Ils ont de nouveau appelé toutes les parties prenantes à s’engager à mettre l’Accord pleinement en œuvre.
À cet égard, ils se sont félicités de la volonté collective de continuer à œuvrer à instaurer durablement la paix, la sécurité et la stabilité, exprimées par l’Union africaine, l’Autorité intergouvernementale pour le développement (IGAD) et l’Organisation des Nations Unies à la réunion consultative conjointe sur le Soudan du Sud qu’elles ont tenues à Addis-Abeba le 29 janvier 2017. Ils se sont engagés à travailler en étroite collaboration avec l’IGAD, le Haut-Représentant de l’Union africaine pour le Soudan du Sud, l’ancien Président Alpha Oumar Konare, le Président de la Commission mixte de suivi et d’évaluation, l’ancien Président Festus Mogae, et le Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies à l’appui du processus de paix.
Les membres du Conseil ont salué la ténacité avec laquelle la MINUSS s’efforce de s’acquitter de son mandat de protection des civils et se sont déclarés profondément préoccupés par les obstacles que continue de dresser le Gouvernement provisoire d’union nationale, qui nuisent à la capacité de la Mission de s’acquitter de son mandat de protection des civils et de créer des conditions propices à l’acheminement de l’aide humanitaire. Ils ont rappelé au Gouvernement provisoire d’union nationale qu’il s’est engagé, dans le communiqué conjoint du 4 septembre 2016, à autoriser la Mission à circuler librement, et ont vivement regretté que celui-ci continue d’agir de façon incompatible avec cet engagement et les obligations que lui impose l’Accord sur le statut des forces qu’il a conclu avec l’Organisation des Nations Unies.
Les membres du Conseil ont réaffirmé que les attaques dirigées contre des civils peuvent constituer des crimes de guerre et que ceux qui y participent sont passibles des sanctions prévues par la résolution 2206 (2015) lorsque sont commis des actes qui menacent la paix, la sécurité ou la stabilité au Soudan du Sud.