En cours au Siège de l'ONU

8137e séance – matin
CS/13121

Le Secrétaire général exhorte la République populaire démocratique de Corée à dialoguer pour éviter une escalade « aux conséquences catastrophiques »

Le Secrétaire général, M. António Guterres, a exhorté, ce matin, devant le Conseil de sécurité, la République populaire démocratique de Corée (RPDC) à reprendre le dialogue « sur la dénucléarisation de la péninsule coréenne » en vue d’éviter une escalade militaire qui serait « imprévisible par sa trajectoire et catastrophique par ses conséquences ». 

S’ils se sont rejeté la responsabilité de la situation actuelle, le Secrétaire d’État des États-Unis, M. Rex W. Tillerson, a affirmé que son pays ne voulait pas la guerre, tandis que le représentant de la RPDC, M. Ja Song Nam, a assuré que le sien était « amoureux de la paix ». 

Le Secrétaire général a rappelé, tout comme le Japon dans sa note de cadrage* qu’il avait distribuée à l’occasion de cette séance, qualifiée un peu plus tard de « diabolique » selon l’expression de M. Ja, que la RPDC avait effectué, en 2017, un sixième essai nucléaire et procédé à 17 tirs de missiles balistiques, dont plusieurs à portée intercontinentale.  M. Guterres a averti que les risques déjà préoccupants d’une escalade accidentelle susceptible de mener à un conflit étaient démultipliés par une « confiance exagérée et déplacée » et une rhétorique dangereuse. 

« Il est temps de rétablir et de renforcer immédiatement les canaux de communication, y compris intercoréens et intermilitaires », a affirmé M. Guterres.  Le Secrétaire général a estimé que l’unité du Conseil était un instrument essentiel pour réaliser l’objectif de la dénucléarisation et créer un espace pour des initiatives diplomatiques en vue d’y parvenir de manière pacifique.  « Le Secrétariat et moi-même sommes votre partenaire dans cet effort », a-t-il assuré, en proposant ses bons offices. 

Saluant la visite récente effectuée par le Secrétaire général adjoint aux affaires politiques, M. Jeffrey Feltman, la première depuis près de huit ans d’un haut responsable de l’ONU en RPDC, M. Guterres a en effet estimé que l’ONU pouvait ajouter une valeur stratégique par son impartialité et les canaux de communication qu’elle offre à toutes les parties.  L’ONU est l’enceinte clef au sein de laquelle les parties peuvent interagir en vue de réduire leurs divergences et promouvoir des mesures de restauration de la confiance, a-t-il insisté. 

« Comme nous l’avons déjà dit, toutes les options sont sur la table pour protéger les États-Unis, mais nous ne visons pas à mener une guerre contre la RPDC », a déclaré M. Tillerson, tout en espérant que la diplomatie prévale.  Le Secrétaire d’État américain a indiqué que l’abandon par la RPDC de ses actions dangereuses était un préalable à toute négociation.  « Mais tous nos canaux de communication demeurent ouverts », a-t-il assuré.  Appuyé par le Ministre des affaires étrangères du Japon, M. Taro Kono, et le Vice-Ministre des affaires étrangères de la République de Corée, M. Cho Hyun, le Chef de la diplomatie américaine a déclaré que jamais le monde ne reconnaîtrait une RPDC dotée de l’arme nucléaire. 

« La réunion d’aujourd’hui n’est rien d’autre qu’une tentative désespérée ourdie par les États-Unis, qui sont terrifiés par la puissance incroyable de notre République », lui a rétorqué M. Ja.  Le délégué a expliqué que les armes nucléaires de son pays étaient un « mécanisme d’autodéfense inévitable » face à la menace nucléaire et au chantage des États-Unis.  « Si quelqu’un doit être blâmé ici, c’est ce pays, qui est le seul à devoir rendre compte de ses actes », a tranché le délégué. 

M. Ja a accusé le Conseil d’ignorer les demandes répétées de la RPDC pour qu’il se saisisse de la question des manœuvres militaires conjointes « agressives et provocatrices » menées dans la péninsule coréenne et de « courber l’échine » devant Washington en adoptant 11 trains de sanctions contre la RPDC.  Mon pays, en tant que « puissance nucléaire responsable », remplira ses obligations de non-prolifération, a-t-il assuré. 

La Chine, dont l’engagement pour la paix dans la péninsule coréenne a été mis en doute par le délégué des États-Unis, a plaidé pour le « calme » et la « retenue ».  « Lorsque les parties prennent des positions trop tranchées, cela les éloigne de la recherche d’une solution pacifique », a-t-il affirmé.  Alors que M. Tillerson a réclamé des sanctions unilatérales contre la RPDC, il s’y est opposé, en jugeant qu’elles ne feraient que « saper » l’unité du Conseil. 

Le délégué chinois a également souligné que la proposition sino-russe d’une suspension des programmes nord-coréens et des manœuvres conjointes par les États-Unis et la République de Corée était une « feuille de route » pour une solution négociée.  Une position partagée par son homologue russe, qui a exhorté les États-Unis à revoir leur « politique de pression et d’intimidations », en mettant notamment fin aux manœuvres conjointes.  « Il existe d’autres aspects de la négociation que les sanctions du Conseil de sécurité. »

Ces sanctions, les plus sévères jamais adoptées contre un pays, ont été au cœur de l’intervention du Vice-Ministre des affaires étrangères de la République de Corée, qui a expliqué que celles-ci étaient destinées à ramener la RPDC à la table des négociations.  Les États Membres doivent redoubler d’efforts pour mettre pleinement en œuvre les sanctions, a-t-il assuré, en ajoutant que la RPDC profitait des lacunes constatées. 

De son côté, le Ministre japonais leur a demandé de prendre des mesures additionnelles pour mettre fin aux mouvements de personnes, de marchandises et de capitaux en direction de la RPDC et de rompre leurs relations diplomatiques avec ce régime.  Le Ministre a cité en exemple son pays, qui a tout récemment gelé les avoirs de 19 entités nord-coréennes. 

Le délégué de l’Italie a par ailleurs exhorté les organisations humanitaires à user des exceptions prévues dans les résolutions du Conseil pour accroître leurs efforts en RPDC, dont la situation humanitaire critique avait été examinée par le Conseil en début de semaine. 

Enfin, plusieurs orateurs, dont le Secrétaire général, ont souhaité la participation de la RPDC aux prochains Jeux olympiques d’hiver de Pyeongchang, en République de Corée, en espérant qu’ils promeuvent un esprit de paix et de tolérance. 

* S/2017/1038

NON-PROLIFÉRATION/RÉPUBLIQUE POPULAIRE DÉMOCRATIQUE DE CORÉE

Lettre datée du 1er décembre 2017, adressée au Secrétaire général par le Représentant permanent du Japon auprès de l’Organisation des Nations Unies (S/2017/1038)

Déclarations

« La situation dans la péninsule coréenne est aujourd’hui la question de paix et de sécurité la plus tendue et la plus dangereuse dans le monde », a affirmé M. ANTÓNIO GUTERRES, Secrétaire général de l’ONU.  « Je suis extrêmement préoccupé par le risque de confrontation militaire, y compris en raison d’une escalade non prévue ou d’une erreur de calcul. »

M. Guterres a rappelé la récente visite effectuée par le Sous-Secrétaire général aux affaires politiques en République populaire démocratique de Corée (RPDC), qui constitue le premier échange politique en profondeur entre l’ONU et les responsables à Pyongyang depuis près de huit ans. 

En 2017, la RPDC a conduit des activités en lien avec ses programmes nucléaire et de tirs balistiques à un rythme accéléré et alarmant, a-t-il dit, en rappelant le sixième essai nucléaire effectué par le pays le 3 septembre dernier, qui a causé un tremblement de terre d’une magnitude de 6.1 sur l’échelle de Richter.  « Cette année, la RPDC a procédé à plus de 20 tirs de missiles balistiques. »

Le Secrétaire général a déploré que l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) ne soit pas en mesure de se rendre en RPDC et de vérifier l’avancement de son programme nucléaire, l’Agence supervisant la situation par images satellitaires.  Sur le site du centre de recherche nucléaire de Yongbyon, l’AIEA a observé des activités correspondant à celles d’un réacteur de production de plutonium et de centrifugeuses d’enrichissement, a-t-il expliqué. 

« La RPDC demeure le seul pays qui continue de violer les normes contre les essais nucléaires », a souligné M. Guterres.  Il a dénoncé les actions de la RPDC qui témoignent d’un mépris flagrant pour la volonté et les résolutions du Conseil de sécurité et sapent le régime de non-prolifération.  Il a rappelé l’adoption de la résolution 2375 (2017) qui a mis en place les sanctions les plus sévères jamais imposées contre la RPDC. 

« Je réitère mon appel aux dirigeants de la RPDC à se conformer aux résolutions du Conseil de sécurité et à ménager un espace pour une reprise du dialogue sur la dénucléarisation et une paix durable dans la péninsule coréenne », a déclaré le Secrétaire général.  Il a averti que les risques déjà préoccupants d’une escalade accidentelle susceptible de mener à un conflit étaient démultipliés par une « confiance exagérée et déplacée », une rhétorique dangereuse et un manque de canaux de communication. 

« Il est temps de rétablir et de renforcer immédiatement les canaux de communication, y compris intercoréens et intermilitaires », a affirmé M. Guterres.  Il a en effet jugé ces mesures essentielles pour diminuer les risques d’erreurs de calcul et de malentendus et réduire les tensions.  « Toute action militaire aurait des conséquences dévastatrices et imprévisibles. »

Le Secrétaire général a estimé que l’unité du Conseil était un instrument essentiel pour réaliser l’objectif de la dénucléarisation et créer un espace pour des initiatives diplomatiques en vue d’y parvenir de manière pacifique.  « Le Secrétariat et moi-même sommes votre partenaire dans cet effort », a-t-il assuré, ajoutant que ses bons offices étaient disponibles. 

M. Guterres a en effet estimé que les Nations Unies pouvaient ajouter une valeur stratégique dans trois domaines clefs: en premier lieu, par son impartialité; en second lieu, par sa voix, ses normes et principes pour des solutions pacifiques; et troisièmement, l’ONU offre des canaux de communication à toutes les parties, a-t-il poursuivi.  « L’ONU est l’enceinte clef au sein de laquelle les six parties sont représentées et peuvent interagir en vue de réduire leurs divergences et promouvoir des mesures de restauration de la confiance. »  Il s’est engagé à protéger et à renforcer ces trois domaines, avant d’en appeler à l’unité du Conseil. 

Le Secrétaire général a salué les préoccupations exprimées par le Conseil devant la situation humanitaire et des droits de l’homme en RPDC et souligné l’importance de dissocier la situation sécuritaire et l’impératif humanitaire.  Plus de 70% de la population est en insécurité alimentaire, a-t-il dit, en rappelant que 30% seulement de l’appel humanitaire pour la RPDC en 2017 était financé.  « Le peuple de la RPDC a besoin de votre générosité. » 

M. Guterres a espéré que la RPDC prendra part aux Jeux olympiques d’hiver de Pyeongchang et que ces Jeux seront l’occasion de promouvoir la tolérance et la paix.  Appelant à nourrir cette espérance, le Secrétaire général a déclaré que l’engagement diplomatique était la seule voie possible vers une paix durable et la dénucléarisation.  « Nous devons faire tout ce que nous pouvons pour parvenir à cet objectif et éviter d’arriver à un niveau de danger qui serait imprévisible par sa trajectoire et catastrophique par ses conséquences », a-t-il conclu.

M. TARO KONO, Ministre des affaires étrangères du Japon, a déclaré que la « Corée du Nord » s’était lancée dans une escalade d’actes de provocation « inacceptables », en violation flagrante des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité.  Au cours des deux dernières années, ce pays a effectué trois essais nucléaires et 40 tirs de missiles balistiques, dont deux ont survolé le Japon.  D’un « type nouveau », le dernier en date, réalisé le 29 novembre, avait la portée d’un tir de missile balistique intercontinental, posant une menace pour tous les États Membres des Nations Unies et pour le régime de non-prolifération, a analysé M. Kono. 

Ce tir, effectué 75 jours après les provocations de la Corée du Nord en septembre, avait laissé accroire aux plus optimistes que 75 jours de silence de la part de ce régime pouvaient être interprétés comme un « signe positif », a poursuivi le Chef de la diplomatie nippone.  Celui de fin novembre prouve que Pyongyang n’a aucune intention de renoncer à son programme nucléaire ni à celui de missiles balistiques, et n’est pas davantage intéressé par la possibilité d’un retour à un dialogue véritable.  « La Corée du Nord argue que ces programmes sont destinés à garantir sa propre sécurité et la survie de son propre régime.  Au contraire, il s’agit d’un acte extrêmement dangereux qui va à contre-courant de l’ordre international et pourrait remettre en question la sûreté de chaque État Membre », a tranché le Ministre.

Pour son pays, la Corée du Nord a trahi la « bonne foi » des pays impliqués dans les pourparlers à six en poursuivant parallèlement le développement de ses programmes militaires illicites.  Il est donc de notre responsabilité, a-t-il estimé, « de ne pas répéter les erreurs du passé en ouvrant un dialogue à seule fin de dialoguer ».  Pour son gouvernement, une condition préalable à exiger de la Corée du Nord pour un dialogue véritable, c’est qu’elle s’engage à prendre des mesures concrètes de dénucléarisation.  Les sanctions vigoureuses imposées par le Conseil de sécurité sont un levier pour faire comprendre à la Corée du Nord qu’il n’y a pas d’autre solution qu’un changement de cap politique, a souligné M. Kono, en demandant aux États Membres de s’acquitter pleinement de leurs obligations de mise en œuvre. 

Le Japon, a-t-il ajouté, leur demande également de prendre des mesures additionnelles pour mettre fin aux mouvements de personnes et de marchandises, ainsi qu’aux flux financiers en direction de la Corée du Nord, et de rompre leurs relations diplomatiques avec ce régime.  Le Ministre a cité en exemple son pays, qui a tout récemment gelé les avoirs de 19 entités nord-coréennes. 

« Au moment même où nous nous exprimons devant ce Conseil, des armes nucléaires et des missiles balistiques sont en train d’être mis au point aux dépens du bien-être du peuple de la Corée du Nord », dont les droits font l’objet de violations massives, a affirmé le Chef de la diplomatie japonaise. 

Il a ensuite dénoncé le fait que, par le passé, des agents nord-coréens se sont introduits illégalement au Japon et y ont enlevé plusieurs citoyens japonais, dont une fillette de 13 ans.  Seul un des cinq captifs est rentré au Japon, a déploré M. Kono, en rappelant que « leurs familles ne peuvent attendre éternellement ».  Aussi a-t-il fait de leur libération un aspect de la solution globale visant à réaliser l’objectif des Nations Unies de maintenir la paix et la sécurité internationales, y compris pour la Corée du Nord elle-même.

M. REX W. TILLERSON, Secrétaire d’État des États-Unis, a indiqué que la menace posée par la République populaire démocratique de Corée (RPDC) était la plus grave aujourd’hui dans le monde.  Il a rappelé le tir balistique à portée intercontinentale effectué par la RPDC le 29 novembre dernier.  Ce pays met en péril la sécurité du monde entier, a-t-il affirmé, en dénonçant le mépris de la RPDC pour les États-Unis et ses alliés. 

M. Tillerson a rappelé le rôle de chef de file joué par ce Conseil dans la condamnation des programmes nucléaire et de tirs balistiques de la RPDC.  La communauté internationale reste ferme dans son refus d’une RPDC dotée de l’arme nucléaire, a-t-il dit, avant de dénoncer « les  hésitations » de certains pays à mettre en œuvre les sanctions mises en place par le Conseil.  Ce faisant, vous compromettez la sécurité du monde, a-t-il poursuivi.  « Il faut en faire davantage et mettre pleinement en œuvre les résolutions du Conseil. »

Le Secrétaire d’État américain a rappelé la campagne lancée au printemps dernier en vue d’augmenter la pression sur la RPDC afin que ce pays abandonne ses programmes.  Nous sommes déterminés à poursuivre cette campagne, a-t-il assuré.  Il a exhorté les pays alliés qui ont rejoint cette campagne à continuer de mettre la pression par la prise de mesures unilatérales, afin d’éliminer tous les fonds susceptibles de financer les programmes de la RPDC. 

Le Secrétaire d’État a en particulier demandé à la Fédération de Russie et à la Chine d’intensifier leur pression sur la RPDC.  Si des ressortissants de la RDPC sont autorisés à travailler en Russie, alors l’engagement de ce pays pour la paix est remis en cause, a-t-il tranché.  M. Tillerson a également remis en cause l’engagement de la Chine en vue de faire face à la menace grave posée par la RPDC. 

M. Tillerson a estimé que la RPDC serait en mesure de nourrir toute sa population pour autant qu’elle renonce à sa course aux armements.  La RPDC a un choix, soit se rallier au concert des nations, soit continuer de mépriser le bien être de sa population en continuant son programme nucléaire, a-t-il dit.  Selon lui, ce programme n’est pas, comme le dit le régime, la garantie de sa survie mais la cause de son isolement et de sa déconnection totale de l’économie mondiale. 

Comme nous l’avons déjà dit, toutes les options sont sur la table pour protéger les États-Unis mais nous ne visons pas à mener une guerre contre la RPDC, a-t-il déclaré, en espérant que la diplomatie prévale.  Il a indiqué que l’abandon par la RPDC de ses actions dangereuses était un préalable à toute négociation.  « Mais tous nos canaux de communication demeurent ouverts. »  Enfin, M. Tillerson a déclaré que les États-Unis ne permettront pas à Pyongyang de « prendre le monde en otage » et exhorté toutes les nations à rejoindre l’effort uni de son pays pour une dénucléarisation irréversible et vérifiable de la péninsule coréenne. 

Mme MARGOT WALLSTRÖM, Ministre des affaires étrangères de la Suède, a qualifié la situation dans la péninsule coréenne de « plus grande menace pour la paix et la sécurité à laquelle le monde ait à faire face aujourd’hui ».  Avec son programme d’armements nucléaires et de missiles balistiques, la République populaire démocratique de Corée (RPDC) a violé de manière répétée le droit international, notamment plusieurs résolutions du Conseil de sécurité, a-t-elle dénoncé, se félicitant que les 15 aient toujours unanimement condamné ces « provocations ».  Dans ce contexte, a souligné la Ministre, « il est essentiel que nous demeurions unis ». 

Mme Wallström a souhaité que cette réunion permette de progresser vers un dialogue entre les deux Corées.  À cette fin, elle a appelé la RPDC, tout d’abord, à cesser toute provocation; à s’engager ensuite sur la voie d’un dialogue crédible et significatif; à se conformer aux résolutions du Conseil et à remplir ses obligations internationales; à renoncer à ses programmes d’armes nucléaires et de missiles balistiques de manière complète, vérifiable et irréversible; et enfin à en revenir au Traité sur la non-prolifération (TNP) et aux garanties de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA). 

Évoquant le « rigoureux » régime de sanctions à l’encontre de la RPDC, lequel a encore été durci par la résolution 2375 (2017), la ministre a jugé urgent d’en assurer la mise en œuvre « universelle et complète ».  Pour cela, a-t-elle expliqué, il importe de prévoir des capacités additionnelles à tous les niveaux, y compris en termes de surveillance.  La Suède s’y consacre au travers de l’Union européenne, a-t-elle précisé. 

Par ailleurs, tout en réaffirmant que le bien-être de la population nord-coréenne est du ressort du Gouvernement de la RPDC, Mme Wallström a estimé qu’il était de la plus grande importance que soient maintenues les exemptions humanitaires prévues dans le cadre du régime de sanctions.  Il convient de tenir compte des informations faisant état d’une réduction de la capacité des organisations humanitaires internationales à fournir une assistance à cette population.  De plus, a-t-elle insisté, il faut augmenter le financement de l’aide humanitaire d’urgence à la RPDC. 

Avant de conclure, Mme Wallström a fait valoir que les sanctions, seules, ne résoudront pas la situation actuelle.  À ses yeux, il est urgent d’intensifier les « efforts diplomatiques » et d’encourager les possibilités de coopération régionale dans le domaine de la sécurité.  Soulignant la responsabilité du Conseil à cet égard, elle a jugé que « les conséquences d’un échec seraient désastreuses ». 

M. PAVLO KLIMKIN, Ministre des affaires étrangères de l’Ukraine, a déclaré que la poursuite du programme nucléaire nord-coréen continue de mettre à mal le régime international de non-prolifération nucléaire, en plus de prouver que « Pyongyang défit arrogamment » le droit international et les appels incessants visant la fin de ses activités illégales.  Heureusement, ses actions provocatrices sans précédent ont trouvé réponse dans le régime de sanctions le plus robuste de l’histoire, avec la résolution 2375 (2017) du Conseil de sécurité, adoptée à l’unanimité et qui a envoyé un message clair à la République populaire démocratique de Corée (RPDC). 

La résolution lui demande en particulier de se garder de mener d’autres tirs de missiles et de poursuivre ses tests nucléaires.  Mais à cette résolution, quelle a été la réaction: un autre tir de missile, a déploré le Ministre, regrettant encore qu’en dépit des efforts politiques et diplomatiques, la Corée du Nord se rapproche de disposer d’un arsenal nucléaire complet et fonctionnel. 

M. Klimkin a également déclaré que le tir d’un missile balistique intercontinental, le mois dernier, suggère que « Pyongyang » ne souhaite pas reprendre les négociations. 

L’Ukraine déplore par ailleurs qu’il soit de plus de plus difficile de trouver une unité au sein du Conseil, à cause de la politique de deux poids, deux mesures et le manque de volonté de certains membres de reconnaître que « le régime de Pyongyang » représente une menace réelle.  En ce qui la concerne, l’Ukraine est d’avis que la communauté internationale devrait se montrer ferme à défendre le droit international partout où il est menacé.  Cet objectif ne devrait pas être limité aux déclarations, mais aller jusqu’à montrer la nécessité de défendre les droits de l’homme, la paix et la sécurité, a-t-il dit.

Évoquant la situation dans son pays, le Ministre des affaires étrangères a déclaré que l’Ukraine a récemment célébré le vingt-troisième anniversaire de la signature du Mémorandum de Budapest, sur les assurances de sécurité, en lien avec l’accession de l’Ukraine au Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP).  En contrepartie du renoncement de l’Ukraine à ses arsenaux militaires, trois États nucléaires s’étaient engagés à respecter sa souveraineté et ses frontières.  Les signataires s’engageaient par ailleurs à se garder de toute utilisation ou menace d’utilisation de la force contre l’intégrité territoriale et l’indépendance politique de l’Ukraine.  Ils s’engageaient aussi à ce qu’aucune arme ne serait jamais utilisée contre elle, a-t-il expliqué. 

Mais, la Fédération de Russie, un des trois signataires du Mémorandum et récipiendaire des armes nucléaires qui étaient basées en Ukraine jusqu’en 1994, a insidieusement violé cet accord et ses obligations.  Quel type de message ce genre de comportement envoie aux États non nucléaires?  La réponse est claire: « les accords signés par la Russie ne valent rien.  Pas plus que l’encre qui a servi à les signer », a-t-il lui-même répondu. 

Dans ce contexte, il a déclaré que lorsque l’on parle de préserver et de renforcer le régime de non-prolifération, il faut avoir en tête que l’occupation continue du territoire ukrainien par un pays nucléaire, a résulté, de facto, en une extension géographique de l’aire de déploiement d’armes nucléaires, a-t-il conclu. 

M. MARK FIELD, Ministre d’État pour l’Asie et le Pacifique du Royaume-Uni, a rappelé que le Traité sur la non-prolifération (TNP) demeure la « pierre angulaire » de la paix et de la sécurité internationales, et que tous les États parties doivent s’acquitter de leurs obligations juridiques en vertu de cet instrument juridiquement contraignant.  Or, la Corée du Nord a, de manière répétée, violé les dispositions du TNP, poursuivant le développement d’un arsenal aux dépens de sa propre population, a accusé le Ministre. 

Le régime nord-coréen affirme qu’il se pose en acteur responsable, des propos que les tirs de plus de 20 missiles cette année contredisent.  « Nous avons tous la responsabilité de veiller à ce que les sanctions du Conseil de sécurité soient pleinement mises en œuvre et à renforcer notre pression sur Pyongyang, en coopérant avec les groupes d’experts compétents », a déclaré M. Field.  « Mais la raison pour laquelle nous imposons des sanctions, c’est pour faire comprendre à Kim Jong-un qu’il doit changer de cap en rejoignant la communauté des nations et en permettant à son peuple d’exercer ses droits fondamentaux. » 

« Pour veiller au bien-être de votre peuple et la sécurité du monde, vous devez changer de cap », a insisté le Ministre, en demandant au représentant de la RPDC de transmettre ce message aux autorités de son pays. 

M. AMR ABDELATTIF ABOULATTA (Égypte) a jugé nécessaire que la communauté internationale réagisse à toute menace pesant sur le régime de non-prolifération de manière décisive et en évitant une approche de deux poids, deux mesures.  Le Traité sur la non-prolifération est la pierre angulaire de ce régime, a-t-il rappelé.  M. Aboulatta a souligné l’acuité de la menace posée par la République populaire démocratique de Corée (RPDC) à la sécurité en Asie et a exhorté ce pays à éviter toute escalade. 

La RPDC doit rejoindre le TNP en tant qu’État non nucléaire, a-t-il dit.  Le délégué égyptien a appelé à la reprise des négociations pour sortir de ce cercle vicieux des violations par la RPDC des résolutions successives du Conseil.  Il a déploré par ailleurs l’adoption de sanctions accrues sans que de réelles perspectives pour un règlement politique n’aient été dégagées. 

M. Aboulatta a salué la récente visite de M. Feltman en RPDC et plaidé pour un dialogue continu avec la RPDC, qui est un impératif pour régler la crise. 

En conclusion, le représentant a invité à ne pas perdre espoir dans la capacité de la communauté internationale à résoudre pacifiquement la situation dans la péninsule coréenne. 

M. WU HAITAO (Chine) a rappelé l’opposition vigoureuse de Beijing au développement de programmes nucléaire et de missiles balistiques par la République populaire démocratique de Corée (RPDC), en violation des résolutions du Conseil de sécurité, tout en dénonçant la poursuite des manœuvres militaires conjointes dans la péninsule coréenne.  Selon lui, lorsque les parties prennent des positions trop tranchées, cela les éloigne de la recherche d’une solution pacifique et négociée, a-t-il estimé, en demandant le « calme » et la « retenue », ainsi que la fin de la rhétorique incendiaire. 

Le Conseil de sécurité, a rappelé le délégué, a adopté à l’unanimité plusieurs résolutions, que toutes les parties sont tenues de mettre intégralement en œuvre.  Pour sa délégation toutefois, des mesures de sanctions unilatérales ne feraient que « saper » l’unité du Conseil de sécurité.  Il n’est pas utile, a ajouté M. Wu, d’imposer à une seule des parties la responsabilité de résoudre la crise.  « Prendre en compte les préoccupations sécuritaires de toutes les parties » est indispensable, a insisté le représentant, pour qui les sanctions sont un levier de reprise des négociations. 

M. Wu a rappelé, en conclusion, la proposition conjointe formulée en juillet dernier par son pays et la Fédération de Russie, laquelle envisage la suspension des programmes nord-coréens incriminés et celle des manœuvres conjointes par les États-Unis et la République de Corée.  Il a estimé qu’il s’agit d’une « feuille de route » visant à promouvoir la recherche d’une solution pacifique à la crise et le retour à la stabilité dans la région.

M. FRANÇOIS DELATTRE (France) a exprimé sa profonde préoccupation face à la détérioration de la situation dans la péninsule coréenne, rappelant que, cette année seulement, le régime nord-coréen aura mené 20 tirs de missiles balistiques, dont trois de nature intercontinentale, et un essai nucléaire d’une ampleur inégalée. 

Selon lui, « la Corée du Nord constitue aujourd’hui une menace existentielle pour nos partenaires dans la région » auxquels il a assuré la solidarité totale de son pays face à cette situation inacceptable.  Pour la France, les risques ne sont pas seulement réels et avérés; ils sont très élevés et croissants.  Face à ces enjeux majeurs, elle propose de retenir trois priorités pour guider l’action du Conseil de sécurité.

Premièrement, il s’agit de faire preuve de lucidité face à l’extrême gravité de la situation, et là, il a insisté sur le fait que le régime nord-coréen n’avait jusqu’ici démontré aucune intention de reculer.  Par la poursuite au pas de charge de ses programmes nucléaire et balistique illicites, au détriment du bien-être de sa propre population, Pyongyang continue de bafouer ses obligations internationales et de défier ce Conseil, a constaté M. Delattre. 

La France appelle aussi à être particulièrement ferme face à cette situation très volatile.  Le représentant a justifié cette prise de position par la spirale dangereuse dans laquelle s’est engagé le régime nord-coréen qui menace les fondements mêmes du système de sécurité collective, rappelant que le Conseil avait la responsabilité de le préserver.  « Il est essentiel de réagir à cette mise à l’épreuve du régime de non-prolifération et d’éviter toute impunité, qui ouvrirait la voie à d’autres remises en cause », a-t-il estimé en ajoutant que ce qui était en jeu étaient les équilibres stratégiques en Asie et, au-delà, la stabilité stratégique qui fonde la paix et la stabilité. 

« L’inaction et la faiblesse ne peuvent pas être des options », a déclaré le représentant français, pour lequel il est indispensable de mettre en œuvre les sanctions existantes de manière stricte et intégrale, ajoutant que leur bonne application relève de la responsabilité des tous les États Membres, à commencer par ceux qui siègent au Conseil de sécurité.  M. Delattre a précisé toutefois que les sanctions n’étaient pas une fin en soi: elles visent le régime pour ce qu’il fait et non ce qu’il est.

La troisième priorité pour la France est celle de la diplomatie au service d’une solution politique.  « Ne fermons pas la porte au dialogue », mais il appartient au régime de Pyongyang de donner des signaux concrets d’une volonté de discuter, ce qui semble faire défaut aujourd’hui, a-t-il regretté.

M. TEKEDA ALEMU (Éthiopie) a souligné la nécessité vitale des efforts diplomatiques pour régler la situation dangereuse dans la péninsule coréenne.  Il n’y a pas d’autre solution que la voie diplomatique, a-t-il affirmé.  Le délégué a plaidé pour une réouverture des canaux de communication avec la République populaire démocratique de Corée (RPDC) afin d’éviter tout risque d’escalade. 

« Nous ne nous faisons aucune illusion sur un règlement rapide du défi posé par la RPDC mais il est crucial que toutes les parties prennent des mesures, même modestes, pour restaurer la confiance en vue d’une reprise du dialogue », a-t-il affirmé.  Saluant la récente visite effectuée par M. Feltman en RPDC, il a jugé que les bons offices du Secrétaire général pourraient être utiles pour parvenir à ladite reprise du dialogue. 

En attendant, la pleine application des résolutions du Conseil est cruciale, a-t-il affirmé, tout en appelant à réduire les conséquences humanitaires pour la population de la RPDC. 

En conclusion, M. Alemu a plaidé pour l’unité du Conseil, qui est plus cruciale que jamais pour régler la situation dans la péninsule coréenne. 

M. VASSILY A. NEBENZIA (Fédération de Russie) a rappelé que la situation dans la péninsule coréenne est plus que jamais préoccupante, alors que chacun y « montre ses muscles ».  Il a condamné toutes les activités « provocatrices », jugeant « inacceptables » les tirs de missiles de la République populaire démocratique de Corée (RPDC) « en l’absence de toute notification préalable ». 

Appelant les autorités nord-coréennes à cesser leurs activités illégales et à se rallier au Traité sur la non-prolifération (TNP), le représentant a cependant estimé que Pyongyang poursuivrait ses activités tant que ce régime considérera qu’une menace existentielle pèse sur elle, et « c’est ainsi qu’il voit les manœuvres militaires conjointes » de la République de Corée et les États-Unis dans la péninsule. 

M. Nebenzia a estimé qu’il existe d’autres aspects de la négociation que les sanctions du Conseil de sécurité, en raison de leur « composante politique » et de leur impact sur les conditions de vie de la population civile.  Le délégué russe a saisi cette occasion pour assurer que les conditions de vie des travailleurs nord-coréens en Fédération de Russie n’avaient rien de déplorable.

Sans aucun doute, a-t-il repris, le refus de la RPDC de respecter les résolutions du Conseil de sécurité est inacceptable, mais on ne saurait envisager de résoudre la crise dans la péninsule coréenne par une escalade militaire.  Selon M. Nebenzia, il est temps de revoir cette « politique de pression et d’intimidations » et de « normaliser » la situation militaire et politique, en commençant par renoncer au système antimissile balistique THAAD et à la fin des manœuvres conjointes. 

Les mesures prises par les États-Unis vont malheureusement dans le sens contraire, a regretté le représentant, qui a jugé contreproductives les mesures de sanctions unilatéralement imposées par Washington.  Il a rappelé l’existence de la feuille de route proposée par Beijing et Moscou, appelant les parties à saisir la trêve des Jeux Olympiques d’hiver, qui se déroulent à Pyeongchang, en République de Corée, pour reprendre le dialogue. 

Réagissant enfin aux propos du Ministre ukrainien, il lui a rappelé la nécessité de s’en tenir à la question à l’ordre du jour du Conseil.

M. KAIRAT UMAROV (Kazakhstan) s’est félicité de la « position unifiée » exprimée par le Conseil de sécurité sur la question nord-coréenne.  Cette position, a-t-il observé, repose tout d’abord sur le fait que « nous ne voulons pas d’un élargissement du club nucléaire et n’acceptons pas les aspirations d’un quelconque État à acquérir des armes nucléaires ».  À cet égard, a souligné le représentant, le Kazakhstan prône le désarmement et la non-prolifération, lesquels ne peuvent être atteints que par le biais d’un « compromis pragmatique » reposant sur la construction d’une coexistence pacifique. 

D’autre part, a-t-il poursuivi, les tirs de missiles et les essais nucléaires auxquels procède la RPDC sont considérés comme « les plus graves violations » des résolutions du Conseil de sécurité.  Or, a-t-il déploré, à ce jour, nous ne sommes toujours pas en mesure de faire entrer en vigueur le Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICE). 

Enfin, a-t-il encore déclaré, la RPDC devrait se conformer aux exigences de toutes les résolutions du Conseil, seule façon d’assouplir le régime de sanctions à son encontre.  Plaidant pour l’instauration d’un dialogue avec Pyongyang et une reprise des négociations, le représentant a souhaité qu’il soit tiré parti des récents contacts établis par le Secrétariat de l’ONU afin d’élargir cette « fenêtre d’opportunité » en faveur de la coopération et la diplomatie. 

M. ELBIO OSCAR ROSSELLI FRIERI (Uruguay) a exhorté la République populaire démocratique de Corée (RPDC) à abandonner complètement ses programmes nucléaires, d’une manière qui soit vérifiable et irréversible, ainsi que toute activité connexe comme l’usage de technologies de missiles balistiques.  Il a regretté que, en dépit des appels lancés par la communauté internationale pour établir un dialogue, il ne soit toujours pas possible d’ouvrir la porte à une négociation, qui est pourtant indispensable si l’on veut sortir de l’impasse. 

En ce qui concerne les sanctions, M. Rosselli Frieri a appelé tous les États Membres à les appliquer de manière effective, tout en évitant les effets adverses indésirables sur la population.  Il a réitéré qu’il n’existe pas de solution militaire au problème nord-coréen et que toute solution à la dénucléarisation de la péninsule ne peut être que pacifique.  Il a apprécié, à cet égard, la récente visite du Secrétaire général adjoint aux affaires politiques en RPDC, soulignant l’importance de maintenir ouvert ce canal de communication entre l’ONU et le Gouvernement nord-coréen.

M. FODÉ SECK (Sénégal) s’est demandé ce qu’il faudrait de plus pour amener ce pays à respecter ses obligations internationales d’une manière « claire, irréversible et vérifiable ».  Il a appelé à « une solution globale, pacifique et négociée »  à travers un dialogue « franc et loyal », et invité la République populaire démocratique de Corée (RPDC) à reprendre sa place d’antan qu’elle avait choisi de quitter, alors que se poursuivaient les négociations à six.  Parallèlement, il a appelé la RPDC au respect de ses obligations internationales tout en soulignant que « les mesures ciblées prises à juste raison dans la dernière résolution du Conseil doivent s’intégrer dans une stratégie globale et politique à même d’engager les parties à un dialogue franc pour la dénucléarisation de la péninsule coréenne, avec le soutien agissant de la communauté internationale ». 

Le représentant a insisté pour que les États Membres redoublent d’efforts et appliquent pleinement les obligations énoncées.  D’un autre côté, les organisations internationales, comme le monde des affaires, doivent également veiller à la bonne application des sanctions en vigueur, qui est loin d’être effective, ce qui laisse aux autorités nord-coréennes de larges brèches « qu’elles exploitent systématiquement pour se procurer les ressources nécessaires à la poursuite de leur programme illégal et dangereux ».  Le Sénégal a aussi appelé à œuvrer au renforcement de l’autorité du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) à travers son universalisation. 

M. SEBASTIANO CARDI (Italie) a demandé la réouverture des canaux de communication avec la République populaire démocratique de Corée (RPDC).  « Soyons clairs, la RPDC par ses actions dangereuses est responsable de la situation dans la péninsule coréenne », a-t-il affirmé.  Il a condamné les activités nucléaire et balistique de la RPDC et a exhorté ce pays à abandonner son programme d’armes chimiques.  Un conflit aurait des conséquences catastrophiques, a-t-il mis en garde. 

M. Cardi a indiqué que son pays avait interrompu le processus d’accréditation de l’ambassadeur de la RPDC à Rome.  Le régime de la RPDC doit comprendre que toute provocation de sa part ne pourra que conduire à son isolement international accru, a-t-il dit.  Le délégué a indiqué que de nombreux pays n’avaient pas toutes les capacités requises pour mettre intégralement en œuvre les sanctions du Conseil.  Des délais peuvent en outre être observés dans la transposition des sanctions du Conseil dans les législations nationales, a-t-il expliqué. 

Enfin, vivement préoccupé par la situation humanitaire, dont le régime  est responsable, il a exhorté les organisations humanitaires à utiliser les exceptions prévues par les résolutions pour accroître leurs efforts en RPDC. 

M. PEDRO LUIS INCHAUSTE JORDÁN (Bolivie) a exhorté toutes les parties impliquées à éviter une escalade des tensions et la rhétorique et à cesser la spirale de confrontation et de menaces de recours à la force.  Il a ensuite fait valoir que la situation dans la péninsule coréenne n’a pas d’issue militaire et que les sanctions, loin d’être une fin en soi, doivent servir à un rapprochement des parties pour qu’elles s’assoient autour de la table de négociations et renouent le dialogue en vue d’une solution pacifique, diplomatique et politique conduisant à la dénucléarisation de la péninsule. 

Il a rappelé qu’en l’espace d’une année, le Conseil a adopté trois résolutions comportant des sanctions chaque fois plus dures qui ne font qu’affecter la population civile avec d’éventuelles conséquences humanitaires.  Il a réitéré son soutien à l’initiative de double contention de la Chine, laquelle prévoit la cessation complète par la République populaire démocratique de Corée (RPDC) de son programme nucléaire et de missiles balistiques, ainsi que la suspension de tous les essais militaires unilatéraux et conjoints par la République de Corée et les États-Unis dans la région. 

Il a aussi apporté son appui à la proposition sino-russe et à sa feuille de route, qu’il a estimée être « la seule proposition concrète pour la résolution de cette situation ».  Il a enfin salué la visite, il y a quelques jours, en RPDC, du Secrétaire général adjoint aux affaires politiques, M. Jeffrey Feltman, dans le cadre de l’établissement de mécanismes de dialogue à même de faire prévaloir un dialogue sans conditions et l’instauration d’une confiance mutuelle.   

Le Ministre des affaires étrangères de l’Ukraine a repris la parole pour répondre au délégué de la Fédération de Russie.  La République populaire démocratique de Corée (RPDC) agit en violation du droit international, tout comme le fait la Russie en Ukraine, mais à une échelle différente, a-t-il affirmé. 

Il a fait un parallèle entre les manœuvres militaires de la Russie et du Bélarus et celles des États-Unis avec la République de Corée.  Si l’on suit la logique du délégué russe, alors son pays devrait s’engager dans des activités nucléaires pour répondre aux manœuvres russes au Bélarus, a-t-il ironisé. 

Réagissant aux propos du Ministre ukrainien, le représentant de la Fédération de Russie s’est dit « ravi » de constater qu’il y avait une participation importante à cette séance, donnant ainsi beaucoup d’écho à l’« irrespect » de l’Ukraine vis-à-vis du Conseil de sécurité.

M. CHO HYUN, Vice-Ministre des affaires étrangères de la République de Corée, a plaidé pour une « volonté unie » et « une action ferme » face à la République populaire démocratique de Corée (RPDC).  Ce pays mène une guerre sans merci contre la volonté de la communauté internationale, a-t-il affirmé.  « Notre réponse face à la volonté de la RPDC d’être reconnue comme un État doté de l’arme nucléaire doit être absolument négative », a poursuivi le Vice-Ministre.  Il a souligné la nécessité pour la communauté internationale de ne pas voir sa conduite dictée par les provocations de la RPDC.  La communauté internationale doit défendre ses valeurs tout en répondant fermement au comportement irresponsable de la RPDC, a-t-il déclaré. 

Il a souligné la nécessité, dans le même temps, de garder ouvertes les portes du dialogue et de la paix en vue de parvenir à l’objectif commun qui est la dénucléarisation pacifique de la RPDC.  Dans ce contexte, il a souhaité que les Jeux olympiques d’hiver de 2018 soient des jeux pour la paix, avant d’exhorter la RPDC à y participer. 

Rappelant que les sanctions contre la RPDC visaient à ramener ce pays à la table des négociations, non pas à mettre à bas son régime, le Vice-Ministre a souligné la nécessité de remédier aux lacunes dans leur mise en œuvre.  « Dans notre course contre la montre avec la RPDC, nous devons en faire plus », a-t-il dit.  Il a ajouté que la RPDC livrait également une guerre contre la volonté internationale en profitant activement des lacunes dans la mise en œuvre des sanctions. 

Il a indiqué que son pays coopérait avec ses partenaires pour mettre un terme aux tentatives de la RPDC d’échapper aux sanctions et identifier des voies alternatives pour la vente du charbon et autres produits interdits.  « Aucun d’entre nous ne doit devenir un maillon faible de la mise en œuvre des sanctions et aucun d’entre nous ne doit tolérer les groupes et individus qui appuient la RPDC dans son attitude de défiance vis-à-vis de ce Conseil », a-t-il dit, en plaidant pour un échange des bonnes pratiques dans ce domaine.

Il a mis en garde contre une répétition en 2018 des provocations de la RPDC observées en 2017.  Les membres de ce Conseil et la communauté internationale doivent redoubler d’efforts pour mettre pleinement en œuvre les sanctions et exercer la pression nécessaire pour que Pyongyang retourne à la table des négociations en vue d’une dénucléarisation véritable de la péninsule coréenne. 

Animé par « un sentiment d’urgence », le Vice-Ministre a souligné la nécessité que la RPDC comprenne qu’elle paiera un prix élevé pour ses provocations, qu’elle ne sera jamais acceptée en tant qu’État doté de l’arme nucléaire et que le dialogue pour la dénucléarisation est la seule voie possible. 

Enfin, il a réaffirmé l’engagement de son pays en vue de l’instauration d’une paix durable dans la péninsule coréenne. 

« Pour commencer, je condamne le Japon, dans les termes les plus vigoureux, pour avoir fait, à l’instigation des États-Unis, un usage diabolique de sa présidence du Conseil de sécurité pour convoquer une réunion ministérielle sur la question de la dénucléarisation » de son pays, a déclaré M. JA SONG NAM (République populaire démocratique de Corée).  Pour ce dernier, cette réunion n’est rien d’autre qu’une « tentative désespérée ourdie » par les États-Unis, « terrifiés par la puissance incroyable de notre République » qui a parachevé « sa force nucléaire » au cours du « grand évènement de novembre ».

Le représentant a estimé que si la question de la non-prolifération doit être discutée, les premiers à devoir être présentés devant la justice sont les États-Unis, « cheville ouvrière » de la « prolifération horizontale et verticale », qui dépensent des sommes « astronomiques » pour moderniser leur arsenal nucléaire et mettent tout en œuvre pour empêcher la dénucléarisation du Moyen-Orient.  M. Ja a également accusé le Japon, qui garderait sous le coude des stocks superflus de plutonium et saisit la moindre opportunité de développer des armes nucléaires. 

« Dès lors, notre possession d’armes nucléaires était un “mécanisme d’autodéfense inévitable” pour défendre notre souveraineté et nos droits à l’existence et au développement contre la menace nucléaire et le chantage des États-Unis. »  « Si quelqu’un doit être blâmé ici, c’est ce pays, qui est le seul à devoir rendre compte de ses actes », a tranché le délégué, en déplorant également que le Conseil de sécurité soit un « instrument » au service des intérêts américains.  Le Conseil de sécurité, tout en ignorant nos demandes répétées, 11 au total depuis 2014, de se saisir de la question des manœuvres militaires conjointes « agressives et provocatrices » dans la péninsule coréenne, « courbe l’échine » devant Washington en adoptant 11 trains de sanctions contre la RPDC, a martelé le représentant.

« Comme nous l’avons dit clairement », a rappelé M. Ja, la mise au point d’un arsenal stratégique par Pyongyang n’a d’autre objectif que de défendre notre souveraineté et notre intégrité territoriales contre le chantage politique et la menace nucléaire que font peser les États-Unis sur la RPDC. 

Grâce à sa diligence, la RPDC a mis en place un « système absolument parfait » pour prévenir tout transfert illégal d’armes, de technologies et de matériaux nucléaires.  Par conséquent, aucun incident de prolifération n’a été à déplorer jusqu’à présent, a assuré le délégué.  « Toutes les allégations portées par des forces hostiles relèvent donc d’un complot sans le moindre fondement destiné à diffamer la dignité de la RPDC », a-t-il lancé. 

Selon M. Ja, la RPDC, « en tant que plus puissant État nucléaire et militaire au monde » continuera de faire des « avancées victorieuses ».  Même si son pays n’est pas partie au TNP, le représentant a ajouté qu’en tant que « puissance nucléaire responsable » et État « amoureux de la paix », il remplirait ses obligations de non-prolifération.

Le Secrétaire d’État des États-Unis a repris la parole pour dénoncer l’illégalité du programme nucléaire de la République populaire démocratique de Corée (RPDC).  « Nous n’accepterons jamais une RPDC dotée de l’arme nucléaire », a-t-il dit.  Il n’y a qu’un seul pays qui procède à des tirs balistiques, il n’y a qu’un seul pays qui est sanctionné, il n’y a qu’un seul pays responsable des tensions, a-t-il martelé.  « Seul ce pays peut réduire les tensions. »

Le Ministre des affaires étrangères du Japon a déclaré que son pays s’est toujours efforcé de mettre en œuvre une société pacifique et démocratique.  « Nous avons condamné aujourd’hui les agissements de la République populaire démocratique de Corée (RPDC), appelant les États Membres à s’acquitter de leurs obligations internationales en vertu des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité. » 

Après notre présidence de ce mois-ci, le Japon quittera le Conseil de sécurité.  « Toutefois, nous continuerons de coopérer étroitement avec cet organe, ainsi qu’avec les États Membres qui n’y siègent pas, pour que cette question figure de manière appropriée à l’ordre du jour du Conseil », a-t-il assuré.

Le Vice-Ministre des affaires étrangères de la République de Corée a repris la parole pour dire que son pays n’acceptera jamais que la République populaire démocratique de Corée (RPDC) soit dotée de l’arme nucléaire.  Ce pays doit s’engager dans la voie du dialogue, a-t-il conclu. 

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