Les enjeux migratoires et sécuritaires en Méditerranée et les questions africaines domineront la présidence italienne du Conseil de sécurité en novembre
Les enjeux migratoires et sécuritaires en Méditerranée et les questions africaines seront au menu des travaux du Conseil de sécurité pour le mois de novembre, « un mois assez chargé », a annoncé devant la presse, cet après-midi, le Représentant permanent de l’Italie, M. Sebastiano Cardi, dont le pays préside, ce mois-ci, l’organe chargé du maintien de la paix et de la sécurité internationales.
Les défis sécuritaires en Méditerranée seront ainsi l’objet de la séance du 17 novembre, qui devrait être présidée par le Ministre des affaires étrangères de l’Italie, a déclaré M. Cardi. Le délégué a également indiqué que cette question sera au cœur du débat public, « le seul du mois », organisé, le 21 novembre, sur la traite des personnes en situation de conflit.
« Ces deux réunions doivent être considérées comme un tout permettant de faire le lien entre la situation au Sahel et celle en Méditerranée », a-t-il expliqué, en espérant la présence du Secrétaire général, M. António Guterres, lors de ce débat. Les groupes terroristes et criminels utilisent en effet la traite des êtres humains pour financer leurs activités, a souligné le représentant italien.
M. Cardi a tenu à rappeler la priorité de son pays « pour une bonne gestion des flux migratoires en Méditerranée », ainsi que son « attention croissante » pour la région du Sahel, comme en atteste l’ouverture d’une ambassade à Niamey, au Niger, il y a trois mois.
La situation des réfugiés au plan international sera, quant à elle, abordée demain, avec la prise de parole, devant le Conseil, du Haut-Commissaire des Nations Unies pour les réfugiés, M. Filippo Grandi. « Ce sera la première fois depuis huit ans qu’un Haut-Commissaire s’exprimera devant le Conseil, le dernier étant M. Guterres », a affirmé M. Cardi.
Le représentant italien a indiqué que la séance du 16 novembre, consacrée à la situation en Libye, « cruciale pour mon pays », sera l’occasion de discuter de manière incidente des flux migratoires transitant par la Libye et de la nécessité de garantir les droits de l’homme des migrants.
La nécessité d’un processus de paix négocié sera l’axe majeur de cette réunion mais rien n’empêchera les États Membres de discuter de la question des migrants, a-t-il dit. « La Libye est une pièce essentielle de la stabilité en Méditerranée. » M. Cardi a ajouté que cette séance devrait se tenir en présence du Représentant spécial du Secrétaire général pour la Libye, M. Ghassan Salamé, dont il a loué le travail.
Le Conseil entendra par ailleurs la Procureure de la Cour pénale internationale (CPI), Mme Fatou Bensouda, sur la situation en Libye, le 8 novembre. Lors de sa dernière intervention devant le Conseil, en mai dernier, Mme Bensouda avait indiqué que la Libye était devenue un véritable « marché » pour la traite des êtres humains.
« Il y aura beaucoup d’Afrique ce mois-ci », a continué M. Cardi, en mentionnant la séance d’adoption du 7 novembre sur la piraterie au large des côtes somaliennes et la réunion, organisée la veille, sur la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA).
M. Cardi a d’ailleurs mentionné le récent déplacement du Secrétaire général en République centrafricaine, avant d’indiquer que le Conseil n’envisageait pas de mission ce mois-ci, après celle effectuée, en octobre dernier, dans trois pays du Sahel. Le Conseil examinera la situation au Burundi, le 20 novembre, et celle au Soudan du Sud, le 28 novembre.
La situation en Syrie sera un autre temps fort de la présidence, avec la tenue de trois réunions dans le mois, la première étant prévue le 7 novembre sur le Mécanisme d’enquête conjoint de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques et de l’Organisation des Nations Unies (OIAC-ONU). Les membres du Conseil se pencheront, à cette occasion, sur le récent rapport du Mécanisme, ainsi que sur le renouvellement de son mandat, que M. Cardi, s’exprimant en sa capacité nationale, a appelé de ses vœux.
Les deux autres réunions se tiendront les 27 et 29 novembre, respectivement, sur le processus politique et sur la situation humanitaire en Syrie. Interrogé sur une récente initiative de la Fédération de Russie visant à convoquer les parties syriennes pour des discussions à Sotchi, M. Cardi a souligné l’utilité de tous les efforts visant à ramener la paix en Syrie.
Autres dossiers relatifs au Moyen-Orient, le Conseil tiendra sa séance mensuelle sur la question palestinienne le 20 novembre, et débattra de la Mission d’assistance des Nations Unies pour l’Iraq (MANUI) le 22. Les réunions du 6 et du 30 consacrées, respectivement, aux commissaires de police au sein des opérations de maintien de la paix et à la destruction et au trafic de biens culturels par des groupes terroristes en situation de conflit devraient se conclure par l’adoption de textes, a-t-il précisé.
Interrogé sur la situation au Myanmar, le délégué italien a indiqué que celle-ci figurait « tout en haut de l’ordre du jour du Conseil ». M. Cardi a jugé l’unité du Conseil « d’une importance suprême » pour arriver à une décision consensuelle sur ce dossier. « Nous verrons si nous y arriverons », a-t-il conclu. Au début de la conférence de presse, M. Cardi a indiqué qu’il avait présenté ses condoléances aux délégations américaine, argentine et belge après l’attaque ayant frappé, la veille, la ville de New York.