Le Comité des droits des Palestiniens appelle à redoubler d’efforts pour résoudre la question palestinienne, « rêve » du Secrétaire général de l’ONU
Le Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien a adopté, cet après-midi, son projet de rapport* qui doit être soumis à l’Assemblée générale, dans lequel il appelle la communauté internationale à redoubler d’efforts pour régler sans tarder la question palestinienne et réaliser la solution des deux États.
« Il s’agit là de l’un des deux rêves exprimés par le Secrétaire général, M. António Guterres, lors de la visite qu’il a effectuée fin août dans le Territoire occupé palestinien », a commenté l’Observateur permanent de l’État de Palestine, M. Riyad Mansour, qui a accompagné le Chef de l’ONU.
Couvrant la période du 5 octobre 2016 au 5 septembre 2017, ce rapport, prévu par la résolution 71/20 de l’Assemblée générale du 30 novembre 2016, fait le point sur la situation sur le terrain et contient les recommandations du Comité pour appuyer le peuple palestinien dans la réalisation de ses droits inaliénables. Présenté par le Rapporteur du Comité, M. Carmelo Inguanez (Malte), le rapport a été adopté chapitre par chapitre.
M. Mansour a détaillé la visite du Secrétaire général en Cisjordanie et dans la bande de Gaza. « À Ramallah, M. Guterres a déposé une gerbe de fleurs sur le tombeau de Yasser Arafat et a pu visiter la pièce modeste, en sous-sol, qu’il occupait les deux dernières années de sa vie, entouré par les chars israéliens », a dit M. Mansour, visiblement ému.
M. Mansour a ensuite évoqué le déplacement du Secrétaire général à Gaza, où la situation, a-t-il dit, est tragique, marquée « par une pauvreté omniprésente ». Lors d’une conférence de presse, le Secrétaire général a indiqué qu’il avait « un deuxième rêve », celui de revenir dans une bande de Gaza qui ferait partie intégrante de la Palestine, a affirmé l’Observateur permanent.
Par ailleurs M. Guterres a enjoint les Palestiniens à mettre fin à leurs divisons, comme le demande également dans son rapport le Comité. Ce dernier exhorte par ailleurs le Secrétaire général à remettre « par écrit » le rapport sur la mise en œuvre de la résolution 2334 (2016), et non pas oralement comme il l’a fait jusqu’à présent.
Dans cette résolution historique, votée en décembre dernier, le Conseil de sécurité a réaffirmé l’illégalité des colonies de peuplement israéliennes et demandé « l’adoption immédiate de mesures énergiques afin de corriger les tendances négatives sur le terrain, qui mettent en péril la solution des deux États ». Le Secrétaire général doit faire rapport devant le Conseil tous les trois mois.
Ce point a été évoqué par M. Mansour, qui a indiqué que M. Guterres avait eu, à Ramallah, une « discussion franche » avec des intellectuels palestiniens à ce sujet.
De son côté, le représentant du Venezuela a insisté pour que ce rapport soit remis par écrit. « Le rapport du Secrétaire général doit dire si Israël respecte oui ou non ses obligations en vertu de la résolution 2334 (2016) », a-t-il déclaré.
Le représentant du Venezuela a par ailleurs déploré que de nombreux sièges de délégations pour cette séance soient restés vides, faisant écho aux propos du délégué du Nigéria qui a souhaité que les discussions sur la question palestinienne soient plus « substantielles ».
Les délégués de Cuba, du Nicaragua et de la Namibie ont, eux, affiché leur pessimisme devant « l’impasse » dans laquelle est plongé le processus de paix au Moyen-Orient.
M. Mansour a répondu qu’il comprenait la « frustration » des délégations, avant de leur demander d’imaginer la frustration du peuple palestinien. « La lutte continue », a-t-il néanmoins affirmé en langue espagnole, en soulignant le rôle précieux joué à cet égard par ce Comité dans la réalisation des droits inaliénables des Palestiniens.
De son côté, et dans le droit fil du rapport précité, le délégué de l’Afrique du Sud a indiqué que les Palestiniens « méritaient » de revenir sur leur terre.
Le Comité rappelle également que l’année prochaine marquera le cinquantième anniversaire de la « Nakba », c’est-à-dire « l’expulsion des réfugiés palestiniens de leur foyer » en 1948.
Enfin, le Comité demande que l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA) soit doté d’un financement suffisant.
Le Président du Comité, M. Mahmoud Saikal, de l’Afghanistan, a conclu la séance en rappelant la tenue de certains événements, dont une conférence pour marquer le centenaire de la Déclaration de Balfour et ses retombées pour le peuple palestinien, le 2 novembre.
Le 29 novembre, à l’occasion de la Journée internationale de solidarité avec le peuple palestinien, l’Assemblée générale examinera la question de Palestine. L’inauguration d’une exposition ayant pour thème « Le peuple palestinien: racines éternelles, horizons infinis » est prévue le même jour.