En cours au Siège de l'ONU

Soixante-douzième session,
10e séance – après-midi
AG/DSI/3578

Désarmement: les menaces de l’innovation technologique mobilisent l’attention de la Première Commission

La Première Commission (désarmement et sécurité internationale) a entamé, cet après-midi, son débat thématique sur les armes nucléaires, l’occasion pour les délégations de participer à un échange de vues avec la Haut-Représentante pour les affaires de désarmement au cours duquel Mme Izumi Nakamitsu a notamment mis l’accent sur la menace que peut représenter l’innovation technologique.

Quand on discute des technologies émergentes, on pense à celles qui vont révolutionner le transport, la santé et l’énergie, mais ces mêmes innovations peuvent être utilisées à des fins malveillantes », a-t-elle commenté.  Citant les cyberattaques, les cyberarmes ou encore les systèmes d’armes létales autonomes, elle a averti que ces innovations risquaient non seulement de faire évoluer la manière dont les guerres seront menées, mais aussi d’amorcer une nouvelle course aux armements « potentiellement déstabilisante ».

« Les échos des stratégies de défense s’appuyant sur des technologies autonomes commencent à se faire entendre », a notamment averti la Haut-Représentante qui a par ailleurs dit craindre voir des acteurs non étatiques, notamment des groupes terroristes, s’emparer de ces nouvelles technologies qui sont facilement à la portée de chacun. 

Au cours de cette réunion, le représentant de l’Australie, au nom de l’Initiative sur la non-prolifération et le désarmement, a par ailleurs plaidé pour le renforcement du TNP sur la base du Plan d’action de la Conférence d’examen du Traité de 2010.  « La situation géopolitique souligne d’ailleurs le besoin d’un tel renforcement et exige la prise de mesures en ce sens en vue de la tenue de la Conférence d’examen de 2020 », a-t-il estimé, constatant « le développement rapide des programmes nucléaires et balistiques illégaux de la RPDC qui menace à la fois l’architecture internationale du désarmement et de la non-prolifération et la survie d’une région entière du globe ». 

Après avoir exhorté la RPDC à mettre fin « sans délai » à ses essais nucléaires et ses tirs de missiles balistiques, il a appelé la communauté internationale à appliquer les sanctions visant ce pays pour le contraindre à changer de cap politique, et salué « l’efficacité » des activités de vérification de l’AIEA. 

Sur ce dernier point, M. Xolisa Mabhongo, représentant personnel du Directeur général et Directeur du Bureau de New York de l’Agence, a signalé qu’actuellement celle-ci s’attachait à vérifier « la bonne et pleine mise en œuvre du Plan d’action global commun relatif au nucléaire iranien ».  M. Mabhongo a tenu à rendre hommages aux centaines d’inspecteurs de l’Agence, qui visitent toute l’année des installations nucléaires à travers le monde pour s’assurer qu’aucune matière nucléaire potentiellement dangereuse n’est détournée à des fins militaires.  Il a également appelé les États Membres à continuer d’allouer les ressources nécessaires à la pleine exécution du mandat de l’Agence.

De son côté, l’Indonésie, au nom du Mouvement des pays non alignés, a constaté que les États dotés de l’arme nucléaire échouaient toujours à réduire l’importance du rôle des armes nucléaires dans leurs politiques de défense.  « Ces États ont modernisé leur arsenaux nucléaires et annoncé leur intention de développement de nouveaux vecteurs », a pointé du doigt le représentant indonésien pour qui il est temps de laisser la place à une approche « nouvelle et complète du désarmement nucléaire ». 

Au contraire des pays non alignés, l’Australie, au nom cette fois d’un groupe de pays, a privilégié une approche progressive, prenant en compte l’environnement sécuritaire international.  Selon le délégué australien, ce n’est qu’en traitant ensemble les dimensions humanitaires et sécuritaires des armes nucléaires que la communauté internationale pourra renforcer la sécurité collective et permettre la réalisation d’un monde sans armes nucléaires. 

À l’instar du Mouvement des pays non alignés, de nombreuses délégations ont d’ailleurs souligné la nécessité urgente de conclure un instrument universel, inconditionnel, non discriminatoire et juridiquement contraignant relatif aux garanties de sécurité négatives.

Un tel instrument serait négocié à la Conférence du désarmement, dont le Secrétaire général, M. Michael Moller, a regretté la « sous-exploitation ».  Commentant les impasses qui entravent depuis des décennies les travaux de la Conférence, seule enceinte multilatérale pouvant élaborer des instruments juridiquement contraignants, il a mis en garde contre la tenue de délibérations sur la maîtrise des armements en dehors du mécanisme onusien de désarmement.  « Cette approche fragmentée se fait au détriment d’une supervision efficace », a-t-il notamment averti. 

Il a en outre demandé aux délégations de ne peut pas occulter le fait que la technologie n’est pas neutre, et que si elle est à la base du développement humain, elle peut aussi servir des objectifs malveillants.  Il a estimé que « la famille des Nations Unies » doit donc discuter avec les industries et les scientifiques pour s’assurer que les avancées technologiques mènent au progrès social et à l’égalité des droits. 

La Première Commission participera demain, jeudi 12 octobre, à partir de 10 heures, à un débat conjoint avec la Quatrième Commission (questions de politique spéciales et décolonisation), consacré aux défis et à la durabilité des activités spatiales.  Elle poursuivra son débat thématique sur les armes nucléaires vendredi 13 octobre. 

QUESTIONS À L’ORDRE DU JOUR ET PRÉSENTATION ET EXAMEN DE TOUTES LES RÉSOLUTIONS ET DÉCISIONS PRÉSENTÉS AU TITRE DES POINTS DE L’ORDRE DU JOUR

Échange de vues avec la Haut-Représentante pour les affaires de désarmement et d’autres hauts fonctionnaires sur « La situation actuelle dans le domaine de la maîtrise des armements et du désarmement et le rôle des organisations internationales dont les mandats sont dans ce domaine »

Mme IZUMI NAKAMITSU, Haut-Représentante pour les affaires de désarmement, a expliqué que si l’innovation technologique continue de figurer au cœur de nos projets communs, elle demeure pourtant une menace de plus en plus présente.  « Quand on discute des technologies émergentes, on pense à celles qui vont révolutionner le transport, la santé et l’énergie », a-t-elle commencé, « mais ces mêmes innovations peuvent être utilisées à des fins malveillantes ».  Citant les cyberarmes ou encore les véhicules autonomes armés, elle a assuré que ces innovations risquaient de faire évoluer la manière dont les guerres seront menées.  Les infrastructures civiles qui s’appuient sur les technologies de l’information et des communications (TIC) peuvent notamment devenir vulnérable à des cyberattaques, a-t-elle prévenu.  Elle a aussi vu le risque, dans le domaine militaire, d’une nouvelle course aux armements potentiellement déstabilisante.  Selon elle, les échos des stratégies de défense s’appuyant sur des technologies autonomes commencent à se faire entendre.  Étant donné la disponibilité et la portabilité de ces nouvelles technologies, la Haut-Représentante a par ailleurs craint de voir des acteurs non étatiques, notamment des groupes terroristes, s’en emparer. 

La combinaison de tous ces facteurs pourrait avoir de graves conséquences en termes de sécurité, a poursuivi Mme Nakamitsu.  Elle a appelé la communauté internationale à continuer d’aider les peuples à faire face à ces défis, mais surtout à travailler plus vite.  Les considérations de réglementation dans cette enceinte doivent être à la hauteur de la rapidité de l’innovation technologique, a-t-elle notamment insisté, relevant que le rythme de l’innovation est plus rapide que l’évolution de la législation internationale.  Notant que les questions des armes classiques de longue portée et des effets de l’intelligence artificielle ont fait l’objet d’études, elle a insisté sur le besoin urgent de contrer les cyberattaques, précisant que selon les estimations, il y aura 30 milliards d’appareils connectés en 2020.  Regrettant que le Groupe d’experts gouvernementaux n’ait pas réussi à trouver de consensus pour un rapport final sur cette question, elle a rappelé que la communauté internationale disposait déjà de trois rapports substantiels pour lutter contre les cyberattaques et qu’ils ont jeté les bases d’un instrument non contraignant.  « Le plus important, c’est que tous les états respectent ce cadre », a-t-elle conclu.

Pour aller de l’avant, la Haut-Représentante a posé plusieurs questions à la Commission: avons-nous une compréhension assez claire des effets de ces armes?  De quelle ampleur de gouvernance avons-nous besoin pour éviter une déstabilisation?  Le système actuel est-il adéquat ou devons-nous développer un nouveau cadre?  Comment ces technologies peuvent être supervisée sans entraver l’innovation?  Allons-nous assez vite pour relever ces défis de manière stratégique et holistique? Estimant que ces questions et les innovations technologiques vont devenir de plus en plus cruciales et qu’elles impacteront les « questions historiques » des armes classiques et de destruction massive, elle a jugé crucial d’accélérer les efforts tout en faisant preuve d’ouverture et de transparence

M. MICHAEL MOLLER, Secrétaire général de la Conférence du désarmement, a rappelé que la Conférence du désarmement, située à Genève, était un centre majeur de discussions et un incubateur pour les idées nouvelles.  Cependant, a-t-il estimé, « la Conférence du désarmement est sous-exploitée ».  Il a constaté que les technologies ont toujours modelé le visage de la sécurité internationale et qu’elles évoluaient désormais plus vite que jamais.  « Nos outils de gouvernance ne sont pas adaptés aux défis d’aujourd’hui et de demain », a-t-il mis en garde, avant de décrire le paysage sécuritaire mondial comme un grand réseau interconnecté.  Jugeant que le côté obscur de l’innovation « est tout près de nous », il a déploré que personne n’ait su anticiper une telle évolution.  « Nous avons besoin de remettre à plat nos idées sur la question.  Nous avons besoin d’une nouvelle génération de penseurs et d’acteurs », a-t-il asséné.

Regrettant que les délibérations sur la maîtrise des armements se tiennent lors de discussions en dehors du cadre des Nations Unies, il a jugé que « cette approche fragmentée se fait au détriment d’une supervision efficace ».  À ses yeux, un bon modèle de gouvernance ne peut pas occulter le fait que la technologie n’est pas neutre, et que si elle est à la base du développement humain, elle peut aussi servir à des objectifs malveillants.  « La technologie n’est qu’un amplificateur des intentions, des aptitudes et de la partialité de la nature humaine », a–t-il analysé.  À ses yeux, la discorde et les tensions qui règnent ont miné le travail des institutions multilatérales, alors que, pendant ce temps-là, les progrès technologiques avancent plus vite que les discussions.  La famille des Nations Unies doit donc discuter avec les industries pour s’assurer que les avancées scientifiques conduisent vers le progrès social et l’égalité des droits.  À ce titre, la Conférence du désarmement a un « potentiel clairement inexploité », a déclaré le Secrétaire général.  Dans le passé, elle a prouvé qu’elle savait porter et faire naître des traités, a-t-il rappelé, notamment dans les domaines de la prévention des conflits et de la réduction des risques.  « J’ai bon espoir que cette Conférence puisse être revitalisée pour redevenir cet organe principal du désarmement dont le monde a si urgemment besoin », a-t-il affirmé. 

M. Moller s’est notamment demandé si le cadre actuel de la Conférence est le bon, suggérant que plutôt que de la « réparer pièce par pièce », on envisage une nouvelle approche.  S’il a salué le consensus, y voyant une solution que chacun appuie « même si ce n’est pas notre option favorite », il s’est demandé si le consensus était nécessaire pour toutes les décisions de la Conférence du désarmement.  A l’approche du quarantième anniversaire de cette instance, son Secrétaire général s’est finalement demandé si elle pouvait redevenir cet incubateur d’idées et de dialogues qui avait été imaginé en 1978.

Rappelant par ailleurs qu’il avait, par le passé, souligné l’importance d’un traité sur l’interdiction des matières fissiles, il a salué les premiers travaux encourageants menés par le Canada et espéré que des négociations pourront vite être lancées.  Il a aussi remercié la société civile pour son engagement sur ce sujet, félicitant à cet effet la Campagne internationale pour abolir les armes nucléaires (ICAN) pour son obtention du prix Nobel de la paix. 

M. XOLISA MABHONGO, Représentant personnel du Directeur général et Directeur du Bureau de New York de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), a indiqué que, comme il est souvent le cas dans le domaine des technologies en général, la technologie nucléaire en particulier peut être utilisée à mauvais escient, « pour faire du mal aux hommes ».  Il a ajouté que, depuis plus de 60 ans, l’Agence promouvait activement les applications pacifiques de l’énergie nucléaire tout en veillant à ce que les technologies concernées ne prolifèrent pas en vue d’être mises au service d’objectifs militaires.  Rappelant que le régime de sauvegardes de l’Agence était approuvé par 181 pays, il a souligné que, ces dernières années, ce régime avait été mis à rude épreuve par les difficultés rencontrées pour vérifier la nature des programmes nucléaires de l’Iraq et de l’Iran et pour convaincre la République populaire démocratique de Corée (RPDC) de renoncer à sa politique belliqueuse.  Actuellement, a-t-il précisé, nous nous attachons à vérifier la bonne et pleine mise en œuvre du Plan d’action global commun relatif au nucléaire iranien. 

L’intervenant a ensuite rendu hommage aux centaines d’inspecteurs de l’Agence qui visitent à longueur d’année des installations nucléaires à travers le monde pour s’assurer qu’aucune matière nucléaire potentiellement dangereuse ne peut être détournée à des fins militaires.  Il a également salué le travail d’analyse des matières nucléaires effectué par le laboratoire de l’Agence basé à Seilbersdorf.  À cet égard, il a souligné combien était vital, pour les techniciens de l’Agence, d’avoir accès aux dernières technologies de vérification, cela afin d’améliorer toujours davantage la détection et les enquêtes de criminalistique nucléaire.  L’augmentation du volume de stocks de combustible irradié rend nos activités d’inspection de plus en plus difficiles et lourdes, a-t-il notamment indiqué.  Il a ensuite appelé les États Membres à continuer d’allouer les ressources nécessaires à la pleine exécution du mandat de l’Agence. 

M. GARETH WILLIAMS, Chef du service de la chimie et de la sûreté de la Division de l’inspection de l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC), a noté que la chimie découvrait et mettait au point chaque jour de nouveaux composants et molécules susceptibles d’améliorer le bien-être des individus.  Il a notamment cité les progrès réalisés dans les domaines de la biologie synthétique, des anticorps conjugués et des microréacteurs, véritables usines chimiques miniaturisées capables de fabriquer des composants.  Il a ensuite souligné que ces avancées pour l’humanité ne devaient pas masquer le risque réel de prolifération d’armes chimiques, tout l’enjeu étant de parvenir à des solutions pratiques pour diminuer ce risque sans entraver les progrès de la science.  L’intervenant a indiqué que pour une organisation technique comme la sienne, les développements de la science étaient précieux, et, à ce titre, doivent être continûment encadrés par le respect de normes éthiques adéquates.  La promotion d’une culture de responsabilités visant à empêcher un mésusage des produits chimiques est contenue dans le Guide de bonnes pratiques de La Haye, a-t-il ainsi dit. 

M. Williams a ensuite jugé essentielle une collaboration étroite entre décideurs politiques et scientifiques pour que soient appréhendés au mieux les problèmes associés aux développements rapides de la science dans le domaine de la chimie.  Il a expliqué que les deux parties travaillaient quotidiennement par le biais notamment d’un conseil consultatif scientifique composé d’experts issus de 25 États parties à la Convention sur l’interdiction des armes chimiques.  L’idée est d’identifier rapidement les avancées scientifiques pouvant impacter la mise en œuvre de la Convention, a-t-il expliqué.  M. Williams a demandé aux délégations de se souvenir que les progrès actuels technologiques et de la science ne sauraient faire oublier les réalités du temps présent, à savoir l’emploi d’armes composées d’agents chimiques, la choline et le gaz moutarde.  Il a recommandé de ne pas se concentrer uniquement sur les potentiels double-usages des nouvelles technologies, mais aussi de se pencher sur l’emploi à des fins militaires et de destruction de population civiles d’agents chimiques peu élaborés. 

M. JOSE ROSEMBERG, représentant du Secrétaire exécutif du Comité préparatoire de l’Organisation du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (OTICE), M. Lassina Zerbo, a estimé qu’il fallait considérer l’émergence de développements technologiques comme une chance, l’enjeu étant de trouver les moyens d’orienter les connaissances et la recherche dans la bonne direction.  Il a expliqué que le régime de vérification du Comité préparatoire s’attachait à intégrer les derniers moyens technologiques pour optimiser ses activités de détection et d’analyse des données.  C’est dans cet esprit, a-t-il ajouté, que le Comité et l’Organisation ont renforcé leurs procédures de vérification au fil des années, en particulier dans les domaines cruciaux de l’alerte aux tsunamis et des changements climatiques. 

M. Rosemberg a ensuite parlé de l’essai nucléaire effectué par la République populaire démocratique de Corée (RPDC) le 3 septembre dernier.  Le système de surveillance international établi par le Traité, par le biais de quelque 36 stations sismiques, a détecté cet essai, et ce sont plus de 130 autres stations qui ont été mobilisées pour l’analyse des données ultrasons, sismiques, hydroacoustiques et radionucléides recueillies.  D’après ces données, le pouvoir de destruction de l’arme testée ce jour-là serait plus de 10 fois supérieur à celui de la bombe ayant détruit Hiroshima en quelques secondes, a-t-il déclaré.  Pour l’intervenant, il ne fait aucun doute que la conduite d’essais nucléaires attise la prolifération de manière tant horizontale que verticale.  Par conséquent, mettre un terme définitif à des essais de cette nature est d’une importance capitale, a-t-il dit.  Il a ainsi plaidé pour l’instauration d’un moratoire sur les essais nucléaires le temps que le TICE entre effectivement en vigueur.  Il a assuré qu’en l’état, le régime de vérification établi par le Traité, et qui fournit des informations et des analyses scientifiques de premier ordre, pourrait servir à encadrer l’abandon, par la RPDC, de son programme d’essais nucléaires.  De ce point de vue, le Traité peut jouer un rôle dans la désescalade des tensions dans la péninsule coréenne avant même d’entrer en vigueur, a-t-il considéré. 

M. LUIZ FILIPE DE MACEDO SOARES, Secrétaire général de l’Organisme pour l’interdiction des armes nucléaires en Amérique latine et aux Caraïbes (OPANAL), a estimé que le problème des évolutions technologiques est intimement lié au désarmement nucléaire.  Il a indiqué que les états membres de l’OPANAL s’inquiètent des innovations technologiques qui permettent d’améliorer les armes nucléaires et de créer de nouveaux types d’armes.  « Ils demandent donc aux États dotés d’arsenal atomique de cesser de développer et d’améliorer leurs armes ainsi que leurs infrastructures », a-t-il affirmé.  Il a rappelé que les États membres de l’OPANAL ont eu par deux fois l’occasion de s’exprimer de manière exhaustive sur le sujet du jour: la première, lors du cinquantième anniversaire du Traité de Tlatelolco, la seconde à l’occasion de la Journée internationale pour l’élimination totale des armes nucléaires.  À ses yeux, leurs déclarations prouvent que le point de vue des États membres de l’OPANAL sur l’état des lieux en matière d’armement et de contrôle des armes n’est pas positif.  Malgré tout, a-t-il assuré, ils n’ont pas perdu espoir et continueront à s’impliquer dans la réalisation de l’objectif que tous les États présents ici doivent partager: la fin des armes nucléaires. 

Débat thématique sur les armes nucléaires

Au nom du Mouvement des pays non alignés, M. MICHAEL TENE (Indonésie) a constaté que les États dotés de l’arme nucléaire n’ont pas fait de progrès dans l’élimination de leurs arsenaux et que la place de ces engins dans les politiques de sécurité n’a pas diminué.  Ces États ont modernisé leur arsenaux nucléaires, planifié des recherches sur de nouvelles têtes nucléaires ou ont annoncé leur intention de développer de nouveaux moyens de lancement des armes nucléaires, a-t-il dénoncé.

Pour le représentant, cette « approche par étape » des puissances nucléaires a failli à faire des progrès concrets et systématiques vers l’élimination totale des armes atomiques.  Aussi, a-t-il appelé à adopter une approche nouvelle en matière de désarmement nucléaire et a souhaité que la Conférence internationale de haut niveau des Nations Unies sur le désarmement nucléaire, prévue en 2018, offre l’occasion d’évaluer les progrès réalisés dans le désarmement nucléaire. 

Le Mouvement, a poursuivi le représentant, appelle aussi urgemment le début des négociations sur de nouvelles mesures de désarmement nucléaire pour parvenir à l’élimination totale de ces armes et exhorte aussi les États nucléaires à cesser immédiatement leurs plans de modernisation, de mise à niveau, de recyclage ou d’extension de vie de leurs armes et installations nucléaires.  Le délégué a aussi dit l’urgence d’adopter un instrument universel, inconditionnel, non discriminatoire et juridiquement contraignant relatif aux garanties de sécurité négatives.  L’élimination totale des armes nucléaires et l’assurance qu’elles ne seront plus produites est la seule et unique garantie contre les conséquences humanitaires catastrophiques de leur utilisation, a-t-il asséné. 

Le Mouvement des pays non alignés appelle en outre les États dotés d’armes nucléaires à réduire immédiatement le statut opérationnel de ces engins, y compris en procédant à un déciblage complet et à une levée de l’alerte afin d’éviter les risques d’utilisation accidentelle ou non intentionnelle de ces armes.  Il appelle aussi les puissances nucléaires à faire preuve de volonté politique pour que la Conférence des Parties chargée d’examiner le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires en 2020 adopte des recommandations concrètes vers la réalisation du désarmement nucléaire. 

Après avoir réaffirmé le droit souverain de chaque État de développer un cycle du combustible nucléaire national à des fins pacifiques sans discrimination, le représentant du Mouvement des pays non alignés a appelé au retrait immédiat de toute limitation et restriction sur les exportations de matériels, équipements et technologie nucléaires à des fins pacifiques.  À cet égard, il a souligné que la coopération et l’assistance technique fournie par l’AIEA pour satisfaire les besoins de ses États membres en matière de matériel, équipement et technologie à des fins pacifiques ne devraient être soumises à aucune condition incompatible avec son statut. 

S’exprimant au nom de la Coalition pour un nouvel ordre du jour (NAC), M. JUAN SANDOVAL MENDIOLEA (Mexique) a présenté le projet de résolution « Vers un monde exempt d’armes nucléaires: accélération de la mise en œuvre des engagements en matière de désarmement nucléaire ».  Il a indiqué que ce projet mettait l’accent sur un certain nombre de problèmes liés au désarmement, et qu’il n’avait pas beaucoup évolué depuis l’année dernière compte tenu du peu de progrès réalisés dans ce domaine. 

Il a souligné que le texte appelait une fois de plus les États dotés à prendre toutes les mesures nécessaires pour accélérer l’accomplissement de leurs engagements, en particulier la réduction et l’élimination de toutes leurs armes nucléaires, la réduction des systèmes de préparation opérationnelle de ces armes et la réduction de leur place dans leur doctrine militaire.

Le projet de résolution encourage aussi tous les États qui sont dans des alliances régionales à diminuer le rôle des armes nucléaires dans leurs doctrines de sécurité collective.  Le représentant a également souligné que la résolution appelait les États dotés à s’assurer de l’élimination de toutes les matières fissiles qui ne seraient plus nécessaires à leurs arsenaux.

À propos de l’instauration d’une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient, il a indiqué que le texte exhortait les parrains de la résolution de 1995 sur ce sujet à déployer tous leurs efforts pour que soit établie cette zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient. 

Le représentant a aussi précisé que le projet de résolution appelait l’Inde, Israël et le Pakistan à rejoindre le TNP.  Il exhorte aussi la République populaire démocratique de Corée à abandonner toutes ses armes nucléaires, ainsi que son programme nucléaire et à réintégrer, aussi vite que possible, le TNP.

Enfin, le texte proposé encourage les États parties au TNP à discuter des moyens d’améliorer la surveillance de la mise en œuvre des obligations de désarmement.  Il appelle aussi les États Membres à poursuivre leurs négociations dans un cadre multilatéral sans délai et de bonne foi.

S’exprimant au nom du Groupe de la levée de l’état d’alerte, Mme EVA WALDER (Suède) a rappelé que la réduction des systèmes opérationnels des armes nucléaires participait aux efforts de désarmement nucléaire.  Elle a appelé les États dotés à prendre des mesures concrètes concernant les systèmes d’armes nucléaires qui demeurent en alerte haute.  Elle a ensuite déploré que les 13 mesures pratiques concernant le désarmement nucléaire convenues en 2000 n’aient pas été achevées. 

Reconnaissant que certains États dotés ont diminué les niveaux d’alerte de leurs arsenaux nucléaires et que d’autres ne disposent plus de système opérationnel en alerte, la représentante a salué ces étapes « positives et encourageantes », mais réclamé encore plus d’efforts de leur part.

La représentante a ensuite passé en revue les raisons qui imposent de réduire ces niveaux d’alerte.  Elle a notamment indiqué qu’un haut niveau d’alerte multiplie les risques d’un déclenchement accidentel, d’une défaillance technique, d’une cyberattaque, d’une mauvaise interprétation de certaines données, ou encore d’une utilisation par des acteurs non autorisés, comme une unité militaire rebelle ou des terroristes.

Pour la représentante, la levée de l’état d’alerte est essentielle pour faire diminuer le rôle des armes nucléaires dans les doctrines et stratégies militaires.  Ce n’est pas seulement une mesure de désarmement mais aussi une contribution significative au régime de non-prolifération, a-t-elle souligné.  « Lever l’état d’alerte, c’est donc une mesure transitoire pour diminuer les risques et accroître la sécurité internationale et humaine », a-t-elle encore insisté, avant d’appeler les États dotés à communiquer plus régulièrement sur la mise en œuvre de cette levée de l’état d’alerte de leurs arsenaux.  « Les mesures de réduction des risques devraient être en haut des priorités de notre agenda », a-t-elle conclu. 

Mme NGUYEN PHUONG NGA (Viet Nam), au nom de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN), a regretté que malgré des décennies d’efforts, la menace d’attaques nucléaires reste persistante.  Elle a indiqué que l’ASEAN reste engagée pour que la région demeure une zone exempte d’armes nucléaires et autres armes de destruction massive.  Elle a souligné l’importance d’une mise en œuvre complète du Traité sur la zone exempte d’armes nucléaires en Asie du Sud-Est, telle que l’a reflétée la Déclaration de Kuala Lumpur sur « l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est en 2025 », précisant que les pays de l’ASEAN avaient étendu leur plan d’action pour une autre période de cinq ans.  L’ASEAN a par ailleurs l’intention de mettre sur la table une résolution bisannuelle sur le Traité sur la zone exempte d’armes nucléaires de l’Asie du Sud-Est devant la Commission. 

Tout en se félicitant de l’adoption du Traité sur l’interdiction des armes nucléaires, Mme Nguyen a rappelé que l’ASEAN considérait toujours le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires comme la pierre angulaire du régime de non-prolifération.  Elle a dit aussi attendre avec impatience de formaliser le partenariat entre le réseau des organes régulateurs sur l’énergie nucléaire de l’ASEAN et l’Agence internationale de l’énergie atomique.  Elle a enfin partagé ses préoccupations sur les développements récents dans la péninsule coréenne et a redit le soutien de l’ASEAN à une dénucléarisation de cette région, par des moyens pacifiques et par la reprise du dialogue. 

M. AMR ABDELLATIF ABOULATTA (Égypte), au nom du Groupe des États d’Afrique, a souligné que seule l’élimination complète des armes nucléaires garantit leur non utilisation.  Saluant l’adoption du Traité sur l’interdiction des armes nucléaires, il a expliqué que cet instrument représente des efforts inlassables pour sortir la question du désarmement de l’impasse.  Le Groupe des États d’Afrique a réitéré ses inquiétudes quant à la lenteur des progrès en matière d’élimination des arsenaux, alors, a souligné le représentant, qu’il s’agit d’un engagement clair pris par les pays signataires du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP).  A contrario, il a réaffirmé le rôle prépondérant joué par les zones exemptes d’armes nucléaires pour l’atteinte des objectifs du TNP.  Assurant que ces zones sont des jalons importants en matière de non-prolifération et contribuent à la paix mondiale et régionale, le représentant de l’Égypte a insisté sur l’engagement du Groupe à se conformer aux termes du traité de Pelindaba qui a établi une zone exempte d’armes nucléaires en Afrique.  Dans la même veine, il a regretté qu’une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient n’ait toujours pas vu le jour, malgré l’adoption de la résolution de 1995 sur le Moyen-Orient.  De même, il a déploré que la neuvième Conférence d’examen du TNP n’ait pu déboucher sur l’adoption d’un document final.  Soulignant le rôle central de l’AIEA pour garantir le droit inaliénable à l’accès au nucléaire civil et pacifique, il a estimé qu’elle était également importante pour transférer la technologie nucléaire à des fins pacifiques.  Le Groupe des États d’Afrique a en outre rappelé les conséquences humanitaires catastrophiques qu’aurait une détonation nucléaire et souligné l’importance du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICE) dans la lutte contre la prolifération de ces armes.

M. JOHN QUINN (Australie), au nom de l’Initiative sur la non-prolifération et le désarmement, a rappelé que l’objectif de l’Initiative était de contribuer au renforcement du Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) sur la base du Plan d’action de la Conférence des Parties chargée d’examiner le Traité en 2010.  Selon lui, la situation géopolitique souligne le besoin d’un tel renforcement et exige la prise de mesures en vue de la tenue de la Conférence d’examen de 2020.  Il a noté à cet égard le développement rapide des programmes nucléaires et balistiques illégaux de la République populaire démocratique de Corée (RPDC), qui menace à la fois l’architecture internationale du désarmement et de la non-prolifération et la survie d’une région entière du globe.  Après avoir exhorté la RPDC à mettre sans délai fin à ces activités illégales, il a appelé la communauté internationale à appliquer rigoureusement les sanctions visant ce pays pour le contraindre à changer diamétralement de politique. 

Le représentant a d’autre part salué l’efficacité des activités de vérification de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) en Iran et souligné que la réussite de l’accord sur le nucléaire iranien exigeait engagement, esprit de coopération et transparence de la part de toutes les parties prenantes.  Nous soutenons le Partenariat international pour la vérification du désarmement ainsi que le Groupe d’experts gouvernementaux sur la vérification du désarmement nucléaire établi par la résolution 71/67 de l’Assemblée générale, a-t-il encore signalé.  Il a souhaité l’inclusion au TNP de mesures relatives à la vérification du désarmement nucléaire. 

M. E. COURTENAY RATTRAY (Jamaïque), au nom de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), a appelé la communauté internationale à s’acquitter rigoureusement de ses obligations en matière de désarmement.  Tous les efforts doivent être faits pour réduire les risques de confrontation nucléaire, a-t-il dit, en évoquant la crise avec la République populaire démocratique de Corée (RPDC).  Le délégué a jugé « effrayant » le fait que les États dotés de l’arme nucléaire poursuivent leurs programmes de modernisation de leur arsenal, avant de plaider pour l’élimination totale des armes nucléaires.  Il a ensuite indiqué que la CARICOM appelle à la tenue d’une réunion de haut niveau sur le désarmement nucléaire afin de prendre des mesures effectives pour atteindre cet objectif.  Le représentant a par ailleurs rappelé l’implication de la CARICOM dans la négociation du premier traité juridiquement contraignant interdisant de telles armes, adopté en juillet dernier.  Le Guyana a ratifié ce traité et d’autres membres de la CARICOM devraient en faire de même dans un proche avenir, a-t-il dit.  Le délégué a ensuite fait part de sa frustration devant l’impasse dans laquelle la Conférence du désarmement est plongée, avant d’appeler le Groupe de travail à s’acquitter de son mandat.  Enfin, il a dit la fierté des pays de la CARICOM d’être parties au Traité de Tlatelolco, « traité pionnier » dans l’établissement d’une zone exempte d’armes nucléaires. 

Reprenant la parole, cette fois au nom d’un groupe de pays, M. QUINN (Australie) a réaffirmé l’engagement de ce groupe, constitué de 29 États Membres, en faveur d’une approche progressive vers l’atteinte d’un monde sans armes nucléaires.  L’un des éléments clefs d’une telle approche est que le désarmement, pour être efficace et durable, doit prendre en compte l’environnement sécuritaire international, a-t-il expliqué.  Il a jugé à cet égard que les programmes nucléaires et balistiques illégaux de la République populaire démocratique de Corée (RPDC) étaient un défi à la paix et à la sécurité internationales et à l’équilibre du régime établi par le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP).  Pour M. Quinn, ce n’est qu’en traitant ensemble les dimensions humanitaires et sécuritaires des armes nucléaires que la communauté internationale pourra prendre les mesures nécessaires renforçant la sécurité collective et permettant la réalisation d’un monde sans armes nucléaires.  Il a plaidé pour le renforcement des accords de sauvegardes et de vérification du TNP, et rappelé la responsabilité particulière qui incombe aux États dotés d’armes nucléaires en matière de réduction supplémentaire de leurs arsenaux.  Le seul moyen de parvenir à l’élimination des armes nucléaires est de mettre au point un mécanisme de désarmement nucléaire réellement efficace et vérifiable, a-t-il insisté. 

M. MARTÍN GARCIA MORITÁN (Argentine), au nom de l’Union des nations de l’Amérique du Sud (UNASUR), s’est félicité de l’adoption du Traité sur l’interdiction des armes nucléaires et a espéré qu’il pourra entrer en vigueur le plus vite possible.  S’inquiétant des conséquences humanitaires catastrophiques qu’aurait une détonation atomique, l’UNASUR réitère son appui au Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) et à ses trois piliers.  Il a cependant constaté que le pilier du désarmement continue d’être le plus faible de tous.  À ce propos, l’organisation a exprimé ses regrets face à l’impossibilité de créer une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient, une décision qui, aux yeux du représentant, permettrait pourtant d’améliorer la sécurité internationale.  Exhortant les États cités à l’annexe 2 du Traité d’interdiction complète des essais nucléaires (TICE) à le signer, il s’est réjoui de la ratification du TICE par le Myanmar et le Swaziland.  Après avoir rejeté tout essai nucléaire, notamment ceux menés récemment par la République populaire démocratique de Corée, l’UNASUR a souhaité que les pays dotés d’un arsenal atomique donnent des garanties de sécurité négatives juridiquement contraignantes.  Assurant que les pays de l’UNASUR continueront à soutenir les efforts de la Conférence du désarmement, le représentant a estimé que le Traité de Tlatelolco et la création de l’Organisme pour l’interdiction des armes nucléaires en Amérique latine et aux Caraïbes (OPANAL) constitue un cadre pour la création d’autres zones du même type.

M. MARWAN ALI NOMAN AL-DOBHANY (Yémen), au nom du Groupe arabe, s’est félicité de l’adoption du Traité sur l’interdiction des armes nucléaires.  Assurant que les pays arabes continueront d’appuyer les efforts en vue d’une élimination des armes nucléaires, le représentant a rappelé que ces pays avaient placé leurs installations sous le régime d’examen de l’AIEA.  Il a par ailleurs regretté que la communauté internationale ait échoué à éliminer les armes nucléaires, mais aussi que les états dotés aient renoncé à créer un calendrier reflétant le respect de leurs obligations en matière d’élimination.  À ce propos, le groupe arabe a réitéré que cette éradication est la seule garantie quant à la non utilisation de l’arme atomique et déploré que certains pays mettent l’accent sur la non-prolifération plutôt que sur le désarmement. 

Ces différents échecs nous placent devant nos responsabilités, a considéré le représentant avant d’affirmer que « le Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) est en danger ».  Le représentant a appuyé la mise en place d’une zone exempte d’armes nucléaires au Moyen-Orient et insisté pour qu’on prenne des mesures efficaces en la matière, s’inquiétant notamment de la menace croissante que fait peser le refus d’Israël d’adhérer au Traité sur la non-prolifération des armes nucléaires (TNP) et de placer ses installations sous le régime d’examen de l’AIEA.  L’échec de la création de cette zone est un revers et mine les progrès en matière de non-prolifération, a lâché le représentant du Yémen.

Droit de réponse

Le représentant de la République populaire démocratique de Corée a rejeté les propos de l’Australie, précisant que son pays développe une dissuasion nucléaire avec pour seul objectif d’assurer sa défense et la protection de sa souveraineté nationale. 

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