Trente-huitième session,
2e et 3e séances – matin et après-midi
PI/2163

Comité de l’information: multiplication des appels pour le respect du multilinguisme dans le travail de communication et d’information de l’ONU

Le Costa Rica, la Colombie, El Salvador ou encore le Paraguay ont réitéré aujourd’hui devant le Comité de l’information, l’appel lancé hier par le Mexique, au nom du Groupe des Amis de la langue espagnole, pour que le Département de l’information de l’ONU (DPI) traite équitablement dans ses contenus les six langues officielles des Nations Unies.  La Fédération de Russie, la Chine, le Liban et l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF) ont également réaffirmé leur attachement au multilinguisme à l’ONU.

Hier devant le Comité de l’information, qui entamait sa session annuelle avec la traditionnelle intervention de la Secrétaire générale adjointe à la communication et à l’information, la représentante du Mexique, au nom du Groupe des Amis de la langue espagnole, annonçait que les chiffres de l’année 2015 « nous confortent dans l’idée de préserver la parité linguistique ».  Le trafic sur les pages du site Internet a augmenté par rapport à 2014 et « l’espagnol ne fait pas exception ».  Sur 60 millions de sessions, 32 millions étaient en anglais et 15 en espagnol.  Les six langues officielles de l’ONU sont l’anglais, l’arabe, le chinois, l’espagnol, le français et le russe.

Aujourd’hui le représentant du Costa Rica a insisté pour que les contenus du site Internet de l’ONU soient « simultanément » disponibles dans toutes ces langues officielles, y compris les communiqués de presse.  Son homologue de l’Algérie a d’ailleurs regretté que la qualité de ces communiqués varie « selon la langue dans laquelle ils sont publiés », soit l’anglais et le français.  Or, l’espagnol est la seconde langue la plus utilisée par les visiteurs du site de l’ONU, a insisté la représentante de la Colombie, réclamant des statistiques ventilées par langue et demandant au DPI d’utiliser les ressources existantes de manière novatrice pour respecter le multilinguisme.  Ce « phénomène » a dit comprendre son homologue du Paraguay, n’est pas imputable à l’insuffisance des ressources.  Il s’agit d’autre chose, a-t-il suspecté.

Le représentant de la Chine s’est aussi étonné que le statut du chinois, langue la plus parlée au monde, ne semble pas être pris en compte dans les productions du DPI.  Les efforts déployés par le Département de l’information pour rendre l’ONU plus « accessible » ne seront couronnés de succès que s’ils sont associés à une utilisation systématique des six langues officielles, en particulier l’arabe, a prévenu, à son tour, la représentante du Liban.  À New York, a avoué la représentante de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIT), c’est « un travail quotidien de veille qui est mené afin de prévenir ou de dénoncer des manquements importants au respect du multilinguisme ».  L’année 2016, a-t-elle rappelé, marquera le dixième anniversaire du « Vade-mecum sur l’usage de la langue française dans les organisations internationales », un texte adopté par les 80 pays membres de l’OIF qui est un outil au service des diplomates et qui se réfère à leurs droits et devoirs linguistiques. 

De nombreuses délégations, dont celle de la Fédération de Russie, ont déploré que l’Assemblée générale n’ait pas approuvé la demande du DPI pour des postes supplémentaires afin de renforcer le multilinguisme.  L'Assemblée avait plutot demandé au Département de réfléchir à une stratégie permettant de produire les communiqués dans les six langues officielles, dans la limite des ressources existantes et en s’appuyant sur des solutions innovantes.  La représentante des États-Unis a réaffirmé l’attachement de son pays à l’innovation et à la discipline budgétaire pour un DPI efficace dont la mission est trop importante pour échouer.

Reconnaissant cette mission importante, son homologue du Népal a insisté pour que le Département de l’information recherche les moyens de toucher les publics qui ne parlent aucune des langues officielles de l’ONU.  Ces six langues ne sont parlées que par 40% de la population mondiale, a rappelé le représentant du Brésil, soulignant qu’en 2014, les Nations Unies ont produit des contenus dans 23 langues, parmi lesquelles le portugais et le bengali étaient les plus parlées au monde.  Il a en effet insisté sur le fait que le portugais compte environ 250 millions de locuteurs, ce qui en fait la langue la plus parlée dans l’hémisphère Sud.  Le bengali, a précisé le représentant du Bangladesh, en compte 300 millions. 

La prochaine réunion du Comité de l’information aura lieu demain, 28 avril, à 10 heures, avec une dernière intervention de la Secrétaire générale adjointe à la communication et à l’information, Mme Cristina Gallach.

Déclarations

M. JUAN CARLOS MENDOZA GARCIA (Costa Rica) a déclaré que les TIC peuvent devenir un outil didactique formidable qui pourrait aider les jeunes à s’impliquer davantage dans les initiatives de développement durable et de promotion de la paix.  Il a demandé des précisions sur les mesures que le DPI compte prendre pour faciliter l’accès des personnes handicapées au site Internet de l’ONU.  Il a aussi demandé des éclaircissements sur le renforcement de l’aspect commercial du site pour vendre les productions de l’ONU sous la forme électronique.

Le représentant a ensuite souligné l’importance pour l’ONU de faire entendre sa voix dans le plus grand nombre de langues possibles, en insistant sur la distribution équitable des ressources pour garantir un traitement équitable de toutes les langues officielles des Nations Unies, et ce dans toutes les activités du Département.  Il a donc regretté que les communiqués de presse du DPI ne respectent pas encore ce principe d’égalité, alors même que la Radio des Nations Unies émet en de très nombreuses langues.  Il a insisté pour que le site Internet de l’ONU soit « simultanément » disponible dans toutes les langues officielles, de même que les communiqués de presse, en demandant aussi que le Journal des Nations Unies soit publié en espagnol toute l’année durant et pas seulement pendant la semaine de haut niveau en septembre.  Ces mesures sont urgentes pour permettre à des millions d’hispanophones dans le monde de suivre en détail les travaux des Nations Unies, a-t-il dit.

M. MASUD BIN MOMEN (Bangladesh) s’est attardé sur la journée que le DPI vient de consacrer à la Journée mondiale de sensibilisation à l’autisme, rappelant que son pays met en œuvre depuis 2010 le « Bangladesh Model » pour sensibiliser l’opinion publique à la situation des personnes handicapées, en particulier les autistes, et pour promouvoir leurs droits.  Le représentant a rappelé qu’à l’occasion de la Journée mondiale, le DPI a invité la Présidente du Comité consultatif bengali sur l’autisme et membre du Conseil consultatif de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) sur la santé mentale.  Il a donc remercié le DPI d’avoir offert à son pays l’occasion de présenter le « Bangladesh Model ».  Il s’est ensuite félicité des rapports dont est saisi le Comité, en conseillant au DPI de solliciter régulièrement les commentaires de ses auditeurs dans le monde pour renforcer l’efficacité de sa communication.  Passant, dans ce cadre, à la fracture numérique, le représentant a rappelé les appels du Plan d’action de Genève et de l’Agenda de Tunis sur la société de l’information, ainsi que ceux du Programme d’action d’Istanbul sur les pays les moins avancés (PMA) et du Programme de développement durable à l’horizon 2030 qui prônent un accès « abordable » des PMA aux nouvelles technologies de l’information et des communications (TIC).

En la matière, s’est enorgueilli le représentant, le Bangladesh tutoie les taux des pays développés, avec les 37% d’habitants qui utilisent l’Internet grâce à la politique « Digital Bangladesh ».  Il s’est aussi enorgueilli des efforts en faveur de la liberté de la presse, comme en attestent les 428 journaux qui paraissent tous les jours, sans compter les 32 nouvelles licences accordées à des chaines de télévision privées et à 24 radios FM et 32 radios communautaires.  Le pays a adopté une loi sur un fonds de sécurité sociale pour les journalistes et une autre sur « le droit à l’information ».  Le représentant a conclu en rappelant que le bengali est parlé par 300 millions de personnes dans le monde et en promettant au DPI la collaboration de son pays à la commémoration de la Journée internationale de la langue maternelle.  Le Bangladesh, a-t-il dit, souhaite collaborer avec des partenaires intéressés pour mener des recherches sur l’évolution et le statut des langues maternelles et créer des archives complètes sur les langues vivantes et en voie d’extinction.  Il a salué le programme hebdomadaire de la Radio des Nations Unies en bengali et conseillé au DPI de produire davantage d’émissions dans cette langue en format digital, y compris un journal quotidien.

M. CARLOS ARTURO MORALES LÓPEZ (Colombie) a dit que les grands évènements internationaux de l’an dernier ont montré la nécessité pour le DPI de recourir de plus en plus à de nouvelles plateformes pour diffuser l’information, notamment celles accessibles sur des terminaux mobiles.  Il ne faut pas pour autant négliger les médias traditionnels qui demeurent pour beaucoup, le premier moyen d’information, notamment dans les pays en développement.  Le représentant a déploré la persistance d’une certaine disparité entre les six langues officielles de l’ONU, appelant notamment à plus de contenus en espagnol, la seconde langue la plus utilisée par les visiteurs du site Internet de l’Organisation, a-t-il rappelé.  Il a demandé que les futurs rapports du Secrétariat contiennent davantage de statistiques sur l’utilisation des six langues et regretté que l’Assemblée générale n’ait pas approuvé la demande du DPI pour des postes supplémentaires afin de renforcer le multilinguisme.  Il a invité le DPI à utiliser les ressources existantes de manière novatrice pour appliquer le multilinguisme.  Il a terminé en saluant le travail des Centres d’information des Nations Unies, se félicitant notamment du dynamisme de celui de Bogota.

M. RUBÉN IGNACIO ZAMORA RIVAS (El Salvador) a reconnu les efforts déployés au cours de la période à l’examen par le DPI pour élaborer des stratégies de communication et diffuser des messages importants des Nations Unies.  Il est fondamental, a-t-il souligné, de diffuser les messages de manière simple et claire dans le cadre du multilinguisme, afin d’atteindre rapidement une société de plus en plus mondialisée mais toujours divisée par la multiplicité des langues.  Étant donné l’évolution constante du contexte international, il a reconnu l’importance des communications électroniques tout en rappelant le rôle primordial des méthodes traditionnelles de communication, en particulier pour les pays en développement.  Les technologies de l’information et des communications, a-t-il ajouté, doivent être utilisées dans le respect de la souveraineté des États et de manière conforme aux dispositions de la Charte des Nations Unies. 

Le représentant s’est ensuite déclaré préoccupé par le manque de respect du principe de multilinguisme et de parité linguistique, et en particulier par l’insuffisance de moyens affectés à la production de contenus en espagnol, qui est la deuxième langue la plus populaire auprès des usagers du site de l’ONU.  Ainsi, les communiqués de presse quotidiens devraient être produits dans toutes les langues officielles, a-t-il plaidé en demandant au DPI d’élaborer une stratégie à cet effet.  La délégation a dès lors regretté que les demandes de ressources budgétaires présentées par le Département de l’information pour l’exercice biennal 2016-2017 n’aient pas été acceptées.  De même, s’il a apprécié les nombreuses activités menées par les Centres d’information de l’ONU au titre du multilinguisme, il a noté avec préoccupation que le rapport du Secrétaire général ne mentionne pas clairement les affectations de personnel et de ressources financières à ces centres, en particulier dans les pays en développement.

M. OMER DAHAB FADL MOHAMED (Soudan) a rappelé que les résolutions pertinentes du Comité de l’information avaient souligné l’importance pour les États de se garder de diffuser des informations inexactes sur d’autres pays, sachant qu’une telle situation pourrait conduire à des tensions et parfois à des conflits.  Le représentant a salué le travail des Centres d’information des Nations Unies et souhaité que les programmes du DPI sur la question de Palestine se poursuivent jusqu’à l’indépendance complète du pays.    

Soulignant la primauté du multilinguisme M. MARCELO SCAPPINI (Paraguay) a rappelé l’importance pour le DPI de diffuser ses contenus dans autant de langues qu’il est possible, et notamment dans les langues parlées par les peuples autochtones, tout en diversifiant les moyens et supports de communication.  Il s’est inquiété de l’inégalité entre les langues officielles de l’ONU en ce qui concerne la publication des communiqués de presse quotidiens.  Ce « phénomène » n’est pas, selon lui, imputable à des ressources insuffisantes, mais à d’autres facteurs.  Il a rappelé que l’Assemblée générale avait demandé au Département de réfléchir à une stratégie permettant de produire les communiqués dans les six langues officielles, dans la limite des ressources existantes et en s’appuyant sur des solutions innovantes.

Le représentant n’en a pas moins souligné les efforts consentis par le DPI en matière de multilinguisme, notamment dans la couverture de sessions de l’Assemblée générale et du Conseil de sécurité dans les six langues officielles et dans celle de l’orateur, par le biais des retransmissions vidéo.  S’associant à la déclaration faite par la délégation du Mexique, au nom du Groupe des amis de l’espagnol, le Paraguay a affirmé que la parité linguistique et le multilinguisme sont des priorités nationales pour son pays, qui a fait de l’espagnol et du guarani deux langues officielles.  Il a aussi salué les efforts menés par le DPI pour donner accès aux personnes handicapées au site Internet des Nations Unies.

M. HAJIME KISHIMORI (Japon) a estimé que l’objectif premier du DPI qui est de sensibiliser l’opinion publique au travail et aux activités de l’ONU nécessite l’amélioration de l’efficacité et de la transparence, la rationalisation des ressources actuelles et le déploiement d’activités sans coût supplémentaire.  Cette année marque le soixantième anniversaire de l’adhésion du Japon aux Nations Unies, a dit le représentant, en exprimant l’intention de son pays de renforcer sa collaboration avec le DPI pour marquer cette étape historique.  Il a salué en particulier la coopération du Centre d’information de Tokyo qui a organisé des manifestations dont un concours de photos sur le thème des objectifs de développement durable. 

Le représentant a également rappelé que le DPI, le Gouvernement du Japon et le Centre d’information de Tokyo ont collaboré à un projet de numérisation et de partage d’un large éventail de vidéos historiques tirées des archives de l’ONU.  L’année dernière, a aussi rappelé le représentant, la Journée mondiale de la paix a été célébrée pour la première fois depuis 2008 dans le Jardin japonais rénové du Siège de l’ONU à New York.  L’appui du DPI a été « crucial », a souligné le représentant, en parlant aussi de la Cérémonie du thé organisée au Mémorial de la paix pour le soixante-dixième anniversaire de l’ONU.  Il a enfin remercié le DPI qui organise tous les mois de septembre la cérémonie de la Cloche de la paix dans le Jardin japonais.

M. JOHN DEGORY (États-Unis) a déclaré que l’engagement des États en faveur des principes de la Charte des Nations Unies, de la réalisation des objectifs mondiaux et de la réduction des émissions de gaz à effet de serre exigera un solide dialogue.  Nous devons, a dit le représentant, nous inspirer et nous mobiliser les uns les autres et, en la matière, le travail de l’ONU, en particulier du Département de l’information, sera crucial pour mener au succès.  La liberté d’expression, garantie par l’article 19 de la Déclaration universelle des droits de l’homme, ainsi que l’accès à l’information, seront « déterminants » pour nous tenir comptables de nos actes, a-t-il ajouté.

Les défis exigeront non seulement les efforts des États Membres mais aussi la participation effective de la société civile.  Ici aussi, il faut saluer le travail de partenariat de longue date du DPI, a dit le représentant, appelant les membres de ce Comité à continuer d’appuyer le Département pour qu’il trouve les moyens d’élargir la participation de la société civile au travail de l’ONU.  Insistant sur l’importance de la « viabilité », le représentant a promis que les États-Unis continueront à œuvrer pour un DPI efficace qui peut accomplir sa mission dans les limites des ressources allouées.  Le travail du DPI pour nouer des partenariats avec un large éventail d’acteurs, amplifiant ainsi la portée des activités de communication de l’ONU sans incidence budgétaire, montre que « l’effectivité et l’efficacité peuvent aller de pair ».  Les États-Unis continueront de soutenir l’innovation et la discipline budgétaire pour un DPI efficace dont la mission est trop importante pour échouer.

M. SIPHO SEAKAMELA (Afrique du Sud) a souligné que ce jour marque le vingt-deuxième anniversaire de l’accession de son pays à la liberté.  Cette année, a-t-il aussi souligné, marque le soixante-dixième anniversaire de l’inscription des politiques raciales sud-africaines à l’ordre du jour de l’Assemblée générale et le cinquantième anniversaire de la résolution 2202A (XXI) sur la campagne internationale contre l’apartheid.  L’ONU, a-t-il souligné, a réussi à mobiliser l’opinion publique pour isoler l’Afrique du Sud, dont la suspension de son état de Membre des Nations Unies et le premier boycott sportif et culturel promu.  Aujourd’hui, s’est réjoui le représentant, une Afrique du Sud libre travaille avec le DPI pour promouvoir la Journée internationale Nelson Mandela et elle a vu l’année dernière, la première attribution du premier Prix Nelson Mandela.

Le représentant a salué le rôle important que les services d’information de l’ONU jouent pour mettre en évidence la situation des peuples opprimés et occupés, en mobilisant le soutien mondial à leur libération.  Il a souligné que la question de la Palestine mérite l’attention du Comité et salué le travail du DPI pour former des journalistes palestiniens et appuyer la Palestine par la commémoration de la Journée internationale de solidarité.  Il a demandé au DPI d’élargir le champ de ses activités, en incluant la diffusion d’informations sur la situation au Sahara occidental « sous occupation, la dernière colonie sur le continent africain.  Il serait important de parler de la situation du peuple sahraoui qui aspire aux mêmes libertés dont nous jouissons aujourd’hui, a clamé le représentant sud-africain.

En tant que pays en développement, l’Afrique du Sud attache une grande importance aux Centres d’information des Nations Unies, a-t-il conclu, en demandant de ne pas oublier le fossé numérique qui fait que dans les pays en développement, les médias traditionnels restent la principale source d’informations.  Combler ce fossé est de la plus grande importance pour avancer vers le monde meilleur que nous recherchons tous, a conclu le représentant.

La diffusion et la médiatisation des activités de l’ONU, a dit M. YASSER HALFAOUI (Maroc), est probablement plus importante aujourd’hui car à l’ère de la mondialisation où l’information connaît un développement sans précédent, le besoin en informations fiables, neutres et objectives est un impératif.  La promotion de la paix, de la solidarité internationale, de la tolérance, des changements climatiques et du développement durable doit demeurer au cœur des activités du DPI, a-t-il insisté.  Le représentant a aussi insisté sur les programmes relatifs à la lutte contre l’extrémisme violent et l’intolérance, au dialogue entre les civilisations et au devoir de mémoire qui demeurent nécessaires, particulièrement en ces temps troubles où l’instrumentalisation des religions nous impose une vigilance et une mobilisation à la hauteur de la gravité de la situation.  Il a réitéré l’engagement continu de son pays auprès du DPI. 

Après avoir salué le programme spécial d’information du DPI sur la question de Palestine et appelé au renforcement de ces activités, le représentant a particulièrement salué la campagne médiatique sur la vingt-unième Conférence des États parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (COP 21) et la signature de l’Accord de Paris sur le climat, le 22 avril dernier.  Les efforts de médiatisation concernant la question cruciale des changements climatiques devront dès à présent se focaliser sur les préparatifs de la COP 22 qui se tiendra à Marrakech du 7 au 18 novembre 2016, a souligné le représentant. 

Il s’est également félicité de l’action du DPI en matière de sensibilisation aux efforts internationaux visant à atténuer la crise des migrants et estimé que d’autres activités gagneraient à être médiatisées dont la question de la paix où la dimension « consolidation de la paix » devrait être davantage soulignée, et la lutte contre les abus et l’exploitation sexuelle.  En l’occurrence, il a appelé le DPI à s’assurer que l’information relative à cette question soit la plus transparence possible, en diffusant aussi bien les avis d’allégations que les résultats des enquêtes ainsi que les mesures prises par les États Membres à cet égard.  Le représentant a parlé à son tour de la fracture numérique et appelé le DPI à équilibrer et à adapter ses programmes en prenant en considération le fait que les outils traditionnels de communication demeurent le canal privilégié dans bon nombre de pays en développement.  Il a souligné le rôle joué par le Centre d’information de l’ONU à Rabat et a déclaré que la particularité marocaine renforce l’attachement du pays au traitement équitable des six langues officielles des Nations Unies dans la diffusion de l’information.

M. WANG GANG (Chine) a appelé le DPI à continuer de moderniser ses équipements, saluant notamment le dynamisme du site Internet de l’ONU et des comptes que l’Organisation a ouverts dans les médias sociaux.  Le représentant a tout de même précisé que les médias traditionnels ne doivent pas pour autant être négligés.  Il a à son tour rappelé l’importance du multilinguisme au sein de l’ONU, déplorant la disparité qui existe entre l’anglais et les cinq autres langues officielles de l’Organisation.  De ces six langues, le chinois, qui est la langue la plus parlée au monde, n’a pas pourtant ce statut dans les productions du DPI.  Le représentant a appelé le Département à diffuser plus de contenus vidéo en chinois et espéré que dans les limites des ressources disponibles, ce dernier pourra assurer la diffusion des informations dans les six langues officielles de l’ONU.  Il a invité le Coordonnateur des Nations Unies pour le multilinguisme à jouer pleinement son rôle afin de promouvoir l’équité entre les six langues.

M. ALEX GIACOMELLI DA SILVA (Brésil) a encouragé le DPI à continuer de diffuser les idées et les activités des Nations Unies dans autant de langues que possible et en tenant compte de la diversité linguistique des pays et de leur différent niveau de développement technologique.  Le DPI doit continuer à conjuguer moyens traditionnels et modernes de communication, et à prôner le multilinguisme.  Le représentant a réaffirmé son engagement en faveur du multilinguisme et du principe de parité entre les six langues officielles des Nations Unies.  Toutefois, a-t-il fait observer, ces six langues ne sont parlées que par 40% de la population mondiale.  Il a rappelé qu’en 2014, les Nations Unies ont produit des contenus dans 23 langues, parmi lesquelles le portugais et le bengali étaient les plus parlées au monde.  Il a encouragé le DPI a ajouté d’autres langues, sans oublier d’insister sur le fait que le portugais compte environ 250 millions de locuteurs dans le monde, ce qui en fait la langue la plus parlée dans l’hémisphère sud.

Le Brésil est un fervent partisan du travail de la Radio des Nations Unies en portugais qui diffuse dans plus de 16 pays, y compris auprès de l’importante diaspora portugaise.  Ce contenu, a insisté le représentant, est aussi diffusé à la télévision, sur Internet et dans les médias sociaux dans ce qui est une véritable approche multimédia de l’information.  Le représentant a aussi salué le rôle du Centre d’information des Nations Unies à Rio qui est le Centre le plus ancien d’Amérique latine et qui est devenu la source d’informations la plus importante sur les Nations Unies en portugais, touchant des pays dans d’autres continents.  Le portail Web de l’ONU, géré par le Centre, a reçu en 2015, plus de cinq millions de visites et a déjà, en 2016, atteint un rythme de croisière de 400 000 visites par jour.  Quant au site Internet du Centre de Rio lui-même, il a été consulté plus de 2,5 millions de fois en 2015, ce qui représente un tiers des visites de l’ensemble des 63 Centres dans le monde, a encore noté le représentant.  La page Facebook du Centre a reçu plus de 530 000 « J’aime » et en moyenne 31 millions de clics par mois en 2016, tandis que son compte Twitter affiche plus de 215 000 abonnés.  La page Facebook en portugais des Nations Unies est la seconde au monde. 

« Refléter la diversité est de la plus haute importance dans notre approche de l’information et il n’y a pas d’hommage plus grand à notre humanité partagée que de démontrer le respect pour la diversité, non seulement au travers du multilinguisme, mais aussi en veillant à la diversité du contenu et à ne pas privilégier un style ou un segment de la population lorsque nous diffusons notre message », a déclaré le représentant qui a conclu en saluant la participation accrue de la société civile au travail de l’Organisation et les campagnes de communication de DPI, notamment sur les objectifs de développement durable, les changements climatiques et le soixante-dixième anniversaire des Nations Unies.

M. PETR V. ILIICHEV (Fédération de Russie) a voulu que le travail de communication du DPI s’inscrive sur le long terme.  Il a en effet estimé que le rapport du Secrétaire général donne l’impression « qu’il y a des manques en matière d’analyse et de prévision ».  Où sont les approches novatrices? s’est-il demandé.  Le représentant a approuvé le « focus » de l’ONU sur les réseaux sociaux, notamment russophones, mais a mis en garde contre la tentation de négliger les médias traditionnels.  Il a aussi demandé que les restrictions budgétaires n’aient pas d’incidence sur la capacité du Centre d’information des Nations Unies à Moscou de s’acquitter de son mandat.  Il a insisté sur le strict respect de la parité entre les langues et regretté que les postes supplémentaires demandés par le Département pour le multilinguisme n’aient pas été approuvés par l’Assemblée générale.  Le représentant a souhaité que d’autres mesures soient adoptées, avant de rappeler la nécessité de protéger les journalistes et de garantir les conditions de sécurité dans lesquelles ils travaillent. 

M. MOHAMED H. S. ELMODIR (Libye) a rendu hommage aux efforts du DPI pour faire connaitre le travail de l’ONU à travers le monde et plaidé pour la réduction de la fracture numérique, soulignant, à son tour, la pertinence des médias traditionnels, en particulier dans les pays en développement.  Les Centres d’information des Nations Unies doivent avoir tous les moyens nécessaires pour faire leur travail, a-t-il poursuivi, exhortant à une plus grande coopération pour assurer le multilinguisme et la parité des langues, y compris dans les communiqués de presse.  Il a aussi salué le travail que le DPI fait en faveur des Palestiniens et a plaidé pour l’égalité de traitement de la langue arabe au sein de l’ONU.

Mme CRISTINA MARIA CERQUEIRA PUCARINHO (Portugal) a, à son tour, souligné que le portugais est une langue parlée par environ 250 millions de personnes sur 4 continents et la plus parlée dans l’hémisphère Sud.  Elle a rappelé la décision de créer, à Luanda, un Centre régional d’Information des Nations Unies pour les pays africains de langue officielle portugaise et a dit attendre avec impatience sa concrétisation.  Elle a salué les efforts de la Radio des Nations Unies pour développer davantage de synergies, comme en témoigne les accords passés avec 20 stations lusophones.

M. MASOOD ANWAR (Pakistan) a appelé le Département de l’information à développer une stratégie de long terme pour sensibiliser le public au Programme de développement durable à l’horizon 2030 et à l’Accord de Paris sur le climat.  Il a insisté sur la neutralité dans le traitement de l’information, y compris par le Bureau du Porte-parole du Secrétaire général.  Il a salué le travail des Centres d’information des Nations Unies, appelant à leur renforcement et à l’élargissement de leur portée au-delà des grandes villes.  Le Département, a poursuivi le représentant, doit faire encore plus pour faire connaître la contribution de l’ONU à la paix et à la sécurité dans le monde grâce aux opérations de maintien de la paix et ne pas laisser les comportements de quelques-uns dominer les « unes ».  Le représentant a aussi appelé à l’unité dans la lutte contre « le monstre à deux têtes » qu’est le terrorisme et l’extrémisme.  Contrer la propagande de ces idéologies tordues est impératif et le DPI peut jouer un important rôle pour faire baisser les tensions et promouvoir l’harmonie entre les religions, a-t-il argué. 

Il a donc demandé au DPI de mettre sur pied des programmes et des campagnes sur les médias sociaux, aux niveaux régional et international, y compris en impliquant les journalistes, la société civile et le monde universitaire.  Il a rappelé que la Mission permanente du Pakistan auprès des Nations Unies a organisé une manifestation contre la xénophobie par la coopération entre les religions, au cours de la Semaine mondiale sur l’harmonie interconfessionnelle.  Elle a aussi organisé un concert de musique soufie pour propager le message de la paix.

Mme CAROLINE ZIADÉ (Liban) a affirmé que les efforts déployés par le Département pour rendre l’ONU plus « accessible » ne seront couronnés de succès que s’ils sont associés à une utilisation des six langues officielles, en particulier l’arabe, dans le cadre du multilinguisme et des « services à la clientèle ».  La représentante a une nouvelle fois plaidé pour l’utilisation combinée des médias traditionnels et numériques et appelé à l’intensification des partenariats avec les réseaux régionaux et nationaux pour élargir l’audience.  Le Liban, a-t-elle rappelé, est l’hôte d’un Centre régional d’information des Nations Unies dont le bon fonctionnement, a-t-elle insisté, dépend de ressources humaines et financières adéquates.  La représentante a salué en conclusion le travail du DPI dans le cadre du Programme spécial d’information sur la Palestine et a dit attendre avec intérêt la participation de jeunes journalistes libanais au Programme de stages de journalisme Reham Al-Farra. 

En 2015, a déclaré M. CHUNG BYUNG-HA (République de Corée), nous avons adopté le Programme de développement durable à l’horizon 2030, le Programme d’action d’Addis-Abeba sur le financement du développement et l’Accord de Paris sur le climat.  Ces accords qui représentent une vision ambitieuse exigent que l’on explore de nouvelles voies de communication pour impliquer un plus grand nombre d’acteurs que ce soit de la société civile ou du grand public.  Le représentant a dit placer beaucoup d’espoirs dans la soixante-sixième Conférence des DPI/ONG qui aura lieu du 30 mai au 1er juin prochain à Gyeongju, dans son pays.  Cette Conférence qui a pour thème « l’Éducation à la citoyenneté mondiale: réaliser les objectifs de développement durable » contribuera à impliquer les ONG dans la mise en œuvre de ces objectifs.

Après avoir salué les activités du DPI dans la promotion des actions des Nations Unies, Mme ASSIA JAZAÏRY (Algérie) s’est dite préoccupée par la possibilité de politiser l’information publique et de faire un usage « inapproprié » des technologies de l’information et des communications pour s’ingérer dans les affaires intérieures d’États souverains.  La représentante a plaidé pour le renforcement du réseau des Centres d’information des Nations Unies et souligné, à son tour, que les médias traditionnels demeurent le premier vecteur de communication dans le monde en développement.  Appelant à la mise en œuvre de la résolution 69/324 sur le multilinguisme, Mme Jazaïry a insisté sur la parité entre toutes les langues officielles des Nations Unies, en particulier de l’arabe, et pour leur traitement équitable dans toutes les activités du DPI.  Il faut donc assurer le personnel qu’il faut pour toutes les langues, a-t-elle insisté, en saluant les efforts visant à intégrer le multilinguisme dans toutes les activités d’information et de communication. 

C’est, a-t-elle insisté, essentiel pour la transparence, la redevabilité, l’appropriation et la viabilité du travail de communication du Département.  La représentante a toutefois regretté d’observer que « la qualité des communiqués de presse varie, selon la langue dans laquelle ils sont publiés ».  Elle a conclu en demandant au Département de continuer à fournir l’appui nécessaire à la diffusion d’informations sur le dialogue entre les civilisations et la culture de la paix, et de faire ainsi la promotion d’un monde contre la violence et l’extrémisme violent.

M. JO JONG CHOL (République populaire démocratique de Corée) a accusé certains pays de chercher à créer le désordre social et le chaos voire un changement de régime en propageant leurs propres valeurs dans les pays en développement, grâce aux TIC les plus récentes.  Il a cité le cas des États-Unis qui mènent une « guerre psychologique » avec leur « machine de propagande, Radio Free Asia », contre des États indépendants qui ne sont pas en bons termes avec eux pour affaiblir et détruire leurs systèmes internes.  Aussi longtemps que ce type de phénomènes « hostiles et anormaux » continuera d’exister dans la sphère de l’information publique internationale, la justice et l’égalité dans les relations internationales ne seront pas réalisables, compromettant ainsi la paix et la sécurité, l’unité entre nations et le développement durable.

Le représentant a donc appelé à l’avènement d’un nouvel ordre international de l’information et de la communication propre à diffuser des informations justes, impartiales et objectives sur la base des principes d’égalité souveraine entre États, de non-ingérence et de justice.  Appelant au rejet de toute politisation ou distorsion de l’information, le représentant a estimé qu’il faut aussi mettre fin à l’arbitraire de certains pays qui essayent de faire taire les voix légitimes des pays en développement, en imposant leur vues et leurs exigences au nom de la « liberté d’accès à l’information » et des « phénomènes anormaux » baptisés « liberté d’expression ».  Le renforcement des capacités des pays en développement dans le domaine de l’information est crucial, a ajouté le représentant, appelant à se battre contre les obstacles érigés par les pays développés pour barrer l’accès aux TIC.  Le représentant a au contraire prôné la coopération internationale pour réduire la fracture numérique.  

M. CHIBAULA DAVID SILWANBA (Zambie) a « imploré » le Département d’intensifier sa diffusion d’informations pour éduquer les gens au développement durable et aux changements climatiques, les incitant ainsi à travailler avec leur gouvernement et les autres parties prenantes à la réalisation des objectifs et cibles fixés.  Il a encouragé un partenariat plus étroit entre le DPI et les médias zambiens, afin d’aider ces derniers à accéder aux contenus des Nations Unies, en particulier sur le développement durable, les changements climatiques, la paix et à la sécurité.  Il a aussi appelé les Centres d’informations à renforcer leurs activités, en particulier auprès des écoles, et dans les langues locales pour permettre au citoyen ordinaire de discuter des questions d’intérêt national et international.  Le représentant n’a pas manqué de souligner et d’illustrer l’attachement de son pays à la liberté de la presse.

Mme SABITA NAKARMI (Népal) a appelé le DPI à continuer de sensibiliser le public sur les grandes décisions et accords des Nations Unies, y compris au sujet du développement durable, de la décolonisation, du dialogue des civilisations, des initiatives contre l’extrémisme violent, le maintien de la paix, la sécurité, le désarmement, l’éradication de la pauvreté, les changements climatiques, l’égalité des genres, les maladies non transmissibles telles qu’Ebola, le VIH/sida, le virus Zika et les droits de l’homme, entre autres.  Elle a également encouragé le DPI à rechercher les moyens de toucher les publics qui ne parlent aucune des langues officielles de l’ONU.  Elle a salué la diffusion de programmes en langues locales, souhaitant à ce propos que des programmes portant sur le maintien de la paix soient diffusés en népalais.  Mme Nakarmi a en outre relevé l’importance d’utiliser les méthodes traditionnelles de diffusion de l’information tout comme celles faisant appel aux TIC.  Mais elle a mis en garde contre les abus visibles dans l’usage des TIC, citant par exemple la cybercriminalité, et soulignant, en la matière, le rôle important et la responsabilité de DPI.  Le DPI, a-t-elle conclu, devrait poursuivre, renforcer et accroître le nombre des participants à son programme annuel de formation des journalistes des pays en développement.

M. FIDEL COLOMA GRIMBERG (Chili) a estimé que le Comité de l’information avait une mission importante, communiquer les principes et valeurs fondamentales de la Charte des Nations Unies auprès des peuples du monde entier.  Accordant de l’importance à ce que le message des Nations Unies soit entendu par le plus grand nombre de personnes dans le monde, il a salué en particulier le travail réalisé par la Bibliothèque Dag Hammarskjöld et la Bibliothèque de l’Office des Nations Unies à Genève pour numériser les documents les plus importants des organes principaux de l’Organisation.  Ainsi, près de cinq millions de pages ont été archivées jusqu’à présent, dont tous les documents essentiels de l’Assemblée générale et du Conseil de sécurité.

Saluant également le travail réalisé par le DPI en coopération avec la société civile, le représentant a rappelé la contribution que les ONG peuvent apporter à la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030.  Sa délégation estime en outre que le COI joue un rôle fondamental dans la promotion des droits de l’homme, en donnant davantage de visibilité aux activités menées par l’Organisation en ce sens et en poursuivant un travail pédagogique sur la nécessité de préserver la liberté de la presse.  Cette liberté et la liberté d’expression sont des outils fondamentaux pour préserver la démocratie et l’état de droit, a-t-il expliqué.

M. ABDOULAYE BARRO (Sénégal) a jugé qu’il n’est pas « envisageable ni acceptable » de programmer le dépérissement dans le système communicationnel onusien de la radio, médium très efficace d’intermédiation politique, économique, sociale et culturelle.  La radio doit garder sa place à l’ONU, à côté de la télévision et des possibilités offertes par le Web, a insisté le représentant.  L’ONU a aussi l’obligation de renforcer le multilinguisme et la parité entre les six langues officielles, « un défi qui appelle notre vigilance permanente » au moment où la communauté internationale est engagée dans le processus de définition de l’agenda du développement durable.  Il a encouragé le DPI à redoubler d’efforts sur la question de Palestine, une importante question qui préoccupe au premier chef le Sénégal.  Il a aussi estimé que le réseau des Centres d’information gagnerait à être renforcé et que toute action de rationalisation devrait être opérée au cas par cas et menée dans le cadre d’une étroite collaboration avec les pays hôtes.  Il a enfin jugé « fondamental » que l’ONU, les partenaires au développement et les États concernés adoptent des mesures à même de combler l’écart numérique entre les pays riches et les pays en développement. 

Mme SAHAR SALEM, État de Palestine, s’est félicitée des activités du DPI sur la Palestine, et regretté que pour la deuxième année consécutive, des jeunes journalistes de Gaza aient été exclus du Programme de formation de DPI en raison du blocus imposé par Israël.  La représentante a accusé les forces israéliennes d’occupation, y compris les colons extrémistes, de commettre, « systématiquement et délibérément », « et en toute impunité », des actes de violence et de provocation contre les journalistes palestiniens et étrangers dans le territoire palestinien occupé.  Après avoir cité des exemples, la représentante a appelé le Comité et les organisations internationales concernées par la liberté de la presse à réclamer la fin des violations du droit international par Israël.  Tout en réitérant son appréciation du travail fourni par le Programme du DPI, Mme Salem a souligné l’importance de donner suite aux autres activités demandées par l’Assemblée générale, notamment « l’organisation et la promotion de nouvelles missions d’établissement des faits pour les journalistes du territoire palestinien occupé, y compris à Jérusalem-Est occupée, en Israël, en particulier pour mieux sensibiliser l’opinion publique à ces réalités ».  Elle a appelé au respect des résolutions de l’Assemblée générale sur la sécurité des journalistes et de la résolution 2222 du Conseil de sécurité. 

Mme PATRICIA HERDT, Organisation internationale de la Francophonie (OIF), a réaffirmé « avec force » l’importance de la mobilisation du Secrétariat et des États Membres en faveur du plein respect du multilinguisme, « qui sera la clef » de la mise en œuvre effective des engagements souscrits en 2015.  La représentante a rappelé le lancement, le 2 mars 2016, de la nouvelle saison de l’émission « XXIe siècle » sur TV5 Monde, produite par la Télévision des Nations Unies, diffusée par 80 chaînes de télévision dans le monde et proposée en français, en anglais, en chinois et en turc.  Elle a aussi rappelé la projection du documentaire « Demain » sur les enjeux environnementaux que la Francophonie et le Festival « Focus on French Cinema » ont présenté le 31 mars dernier, en collaboration avec DPI et en partenariat avec les Missions permanentes de la France et du Maroc.  La Francophonie, a-t-elle ajouté, est heureuse de soutenir la Décennie internationale des personnes d’ascendance africaine, soucieuse de s’associer à tout effort de promotion des valeurs de diversité, de paix et de solidarité. 

Elle a lancé le 10 mars dernier, une vaste campagne de mobilisation de la jeunesse, sur Internet et les réseaux sociaux, sur le thème « libres ensemble ».  En une semaine, ils ont été plus de 2 millions à s’y intéresser.  2016 marquera le dixième anniversaire du « Vade-mecum sur l’usage de la langue française dans les organisations internationales », un texte adopté par les 80 pays membres de l’OIF qui est un outil au service des diplomates et qui se réfère à leurs droits et devoirs linguistiques.  À New York, a en effet souligné la représentante, c’est « un travail quotidien de veille qui est mené afin de prévenir ou de dénoncer des manquements importants au respect du multilinguisme ».

M. VASQUEZ (Mexique) a rappelé que l’espagnol est la deuxième langue dans laquelle le Centre d’actualités est le plus consulté après l’anglais.  Il a ensuite plaidé pour la mise à disposition de données ventilées.  Tout en reconnaissant le rôle dévolu aux réseaux sociaux, le représentant a souligné celui que continue de jouer les médias traditionnels.  Il a ensuite regretté que les campagnes des Nations Unies ne soient pas toujours menées dans le respect du multilinguisme, affirmant que les contenus dans certaines langues étaient souvent simplifiés par rapport à d’autres.  Il a ensuite espéré que la qualité des services fournis par les Centres d’information dans le monde entier se maintiendrait, affirmant que seule la diffusion d’informations impartiales permettrait d’assurer la compréhension de la mission de l’Organisation.  Le Département devra à l’avenir communiquer sur les objectifs de développement durable dans le cadre d’une stratégie qui devra tenir compte de tous les publics, y compris les enfants, a recommandé le représentant, avant d’encourager le DPI à renforcer ses liens avec le secteur privé et la société civile.

À l’intention des organes d’information. Document non officiel.