En cours au Siège de l'ONU

Soixante et onzième session,     
9e séance – matin
CPSD/614

Quatrième Commission: l’espace, moteur du développement économique et social durable

« L’espace est innovation par définition parce qu’il est à la limite du possible pour l’humanité», a déclaré ce matin le représentant du Nigéria devant la Quatrième Commission (chargée des questions politiques spéciales et de la décolonisation) qui a fini l’examen de la question des utilisations pacifiques de l’espace extra-atmosphérique.  

Aucun doute ne semble subsister quant au potentiel des applications spatiales en tant qu’outils incontournables de la réalisation du Programme de développement durable à l’horizon 2030.  Des inquiétudes restent cependant tangibles quant aux comportements responsables des acteurs spatiaux et à la possibilité pour tous les pays de profiter des bienfaits associés aux progrès des sciences et technologies spatiales.  Des pays comme le Cameroun, Le Salvador et le Bangladesh, qui sont victimes des catastrophes naturelles, ont appelé à tirer profit des avantages qu’offrent les techniques spatiales, en particulier dans le domaine du changement climatique et de la gestion des catastrophes, ainsi que de la réalisation des 17ºobjectifs de développement durable (ODD).

À ce sujet, la délégation japonaise s’est prononcée pour une coopération avec les acteurs émergents dans le domaine spatial, y compris le secteur privé, affirmant qu’il était dorénavant nécessaire d’instaurer un environnement  juridique spatial sécurisé afin d'assurer la viabilité sur le long terme des activités spatiales clefs.

Le représentant de l’Union européenne a axé une partie de son intervention sur les domaines de la coopération internationale dans le domaine spatial.  Il a énuméré les retombées positives du système satellitaire de l’Union européenne (Galileo) et de son outil d’observation de la Terre (Copernicus), dont les données sont gratuites pour tous les utilisateurs.  L’Organisation européenne pour l’exploitation de satellites météorologiques (EUMETSAT), a en outre élaboré des projets au cours des 15 dernières années pour faciliter l’accès opérationnel des pays africains aux données météo, a-t-il précisé.  La recherche, a-t-il indiqué, est une autre priorité européenne et le Programme Horizon 2020 axe ses travaux sur des questions comme le développement durable et les changements climatiques à travers la recherche et l’innovation spatiales.

La question du cadre juridique régissant les activités spatiales a de nouveau été soulevée par différentes délégations qui ont toutefois divergé sur la nature de ce cadre.  Certaines, comme l’Union européenne, penchent en faveur d’un cadre volontaire, alors que d’autres privilégient l’option juridiquement contraignante.

En fin de séance, les représentants de la République de Corée et de la République populaire démocratique de Corée ont exercé leur droit de réponse.

La Quatrième Commission commencera l’examen des questions relatives à l’information demain, vendredi 14 octobre, à 10 heures.

COOPÉRATION INTERNATIONALE TOUCHANT LES UTILISATIONS PACIFIQUES DE L’ESPACE (A/71/20 ET A/C.4/71/L.2)

Déclarations

M. DIDIER LENOIR, au nom de l’Union européenne, acteur spatial important, a affirmé que l’une des priorités de la politique spatiale européenne est la navigation et l’observation de la Terre à partir de Galileo et Copernicus, qui offrent des services gratuits contribuant à la réalisation des objectifs de développement durable.  Galileo est une initiative européenne pour un système satellitaire avancé qui fournit des données très fiables sous contrôle civil, tandis que Copernicus est un outil essentiel d’observation de la Terre qui a fait ses preuves dans la surveillance climatique, environnementale, la gestion des catastrophes et la sécurité, a précisé le représentant.  Pour M. Lenoir, Copernicus est le parfait exemple de la manière de mettre les utilisations pacifiques de l’espace au service du développement et des habitants de la planète.   

En ce qui concerne l’Organisation européenne pour l’exploitation de satellites météorologiques (EUMETSAT), il a précisé que des projets avaient été élaborés au cours des 15 dernières années pour faciliter l’accès opérationnel des pays africains aux données météo.  La recherche est une autre priorité européenne et le programme Horizon 2020 axe ses travaux sur des questions comme le développement durable et les changements climatiques à travers la recherche et l’innovation spatiales.  Il s’agit d’un aspect clef de la coopération internationale de l’UE, a précisé son représentant.  Il a également mis l’accent sur la viabilité de l’espace qui est une question clef pour les pays de l’UE.  À ce propos, a-t-il indiqué, l’UE est favorable au renforcement de la coopération internationale pour les utilisations pacifiques de l’espace et préconise des mesures de transparence et de confiance susceptibles de contribuer à la sécurité et la viabilité des activités spatiales.  L’Union européenne soutient en particulier le principe de la conclusion d’un accord non juridiquement contraignant, sous les auspices de l’ONU, visant à définir des normes de comportement responsable dans le domaine de l’espace.  En conclusion, M. Lenoir a annoncé l’intention de l’Union européenne d’adopter cette année une nouvelle stratégie de l’espace pour l’Europe. 

M. HUMBERTO RIVERO ROSARIO (Cuba) a réaffirmé que la militarisation de l’espace extra-atmosphérique constituerait l’une des plus graves menaces pour l’humanité.  Jugeant la législation actuelle insuffisante, le représentant a estimé que l’adoption de normes juridiques internationales interdisant tout type d’arme dans l’espace extra-atmosphérique, en particulier les armes nucléaires, est le seul moyen de freiner cette menace de militarisation.  De même, la définition et la délimitation de cet espace est une question urgente.  Il revient à la conférence du désarmement, seul forum multilatéral en matière de négociation sur ces questions, de jouer un rôle de premier plan pour élaborer un instrument international de prévention de la militarisation de l’espace extra-atmosphérique, a précisé M.ºRivero Rosario.

En ce qui concerne l’orbite géostationnaire, la délégation cubaine s’inquiète d’un risque de saturation et de sa commercialisation par certains pays ou entreprises privées.  Le représentant a condamné le réseau de satellites espions, créés par certains pays afin d’obtenir des informations au détriment d’autres pays, ce qui contribue également au problème des déchets spatiaux.  Il a finalement plaidé pour un accès équitable de tous les pays à l’espace extra-atmosphérique, quel que soit leur degré de développement économique et scientifique.

M. CALEB OTTO (Palaos) a souligné qu’en tant que petit État insulaire en développement, son pays n’a pas la capacité de contribuer à l’exploration de l’espace ou au développement des technologies spatiales.  Néanmoins, a-t-il poursuivi, les Palaos bénéficient des progrès techniques scientifiques réalisés par les autres et utilise les  technologies de l’espace dans plusieurs domaines tels que la communication, le transport, les prévisions météorologiques, le contrôle du climat et des ressources.  M. Otto s’est dit confiant que cette liste d’application se développera de manière exponentielle à l’avenir pour englober d’autres domaines.

Il a, par ailleurs, attiré l’attention sur le chevauchement entre les mandats des Première et Quatrième Commissions s’agissant de l’espace extra-atmosphérique, se félicitant, à cet égard, de la proposition pour la tenue en 2017 d’une session conjointe en vue de renforcer la coordination de la coopération entre les deux commissions. 

M. MAMOUDOU MANA (Cameroun) a appelé à tirer profit des avantages qu’offrent les techniques spatiales, en particulier dans le domaine du changement climatique et de la gestion des catastrophes, et de la réalisation des 17 objectifs de développement durable contenus dans le Programme de développement à l’horizon 2030.

Il a, cependant, regretté que ce « panorama prometteur » soit assombri par la tendance croissante à la militarisation de l’espace, certaines puissances y puisant la course aux armements, ainsi que la prolifération des débris spatiaux.  Ce caractère militaire et paramilitaire des activités spatiales constitue à l’évidence, une menace non seulement à la paix et à la sécurité internationales, mais également à la survie même de l’être humain.

Face à cette situation de plus en plus préoccupante, il est indispensable que la communauté internationale examine de manière approfondie non seulement la question de l’utilisation sûre et viable de l’espace, et qu’elle réfléchisse également sur la meilleure façon d’exploiter et d’utiliser de manière pacifique l’espace extra-atmosphérique comme patrimoine commun de l’humanité.

Pour M. OLEKSIY ILNYTSKYI (Ukraine), le Comité des utilisations pacifiques de l’espace extra-atmosphérique (COPUOS) reste l’unique plateforme de coopération internationale en matière d’exploration de l’espace.  Il joue un rôle essentiel dans la définition des normes internationales qui régissent les activités spatiales, a précisé le représentant, pour lequel la viabilité de l’espace passe forcément par une coopération internationale et un engagement actif de tous les pays.  Une telle coopération doit être conforme aux cinq traités internationaux existants et il faut tout faire pour éviter la militarisation de l’espace, a-t-il souligné.  La science et la technologie spatiales sont des outils indispensables pour la réalisation des objectifs de développement durable à l’horizon 2030, a-t-il ajouté, précisant que son pays, qui s’intéresse en particulier à UN-Spider pour faciliter la gestion des catastrophes naturelles, est favorable au renforcement de la coordination et de la coopération internationale dans ce domaine.  À ce titre, le représentant a salué les progrès réalisés par le Comité international du système global de navigation par satellite vers une plus grande responsabilisation et interopérabilité des systèmes régionaux et internationaux.

L’Ukraine coopère avec un certain nombre de pays dans ses activités spatiales, a poursuivi le représentant, évoquant notamment la coopération avec les États-Unis sur le Projet Antares, et  avec l’agence spatiale du Kazakhstan.  Un renforcement du régime juridique du droit de l’espace est une priorité pour l’Ukraine, qui appelle tous les pays à ratifier les cinq traités internationaux existants dans ce domaine, a conclu le représentant, qui s’est par ailleurs prononcé en faveur d’une codification du droit de l’espace et de l’élaboration d’une convention globale dans ce domaine.

M. KENNETH HODGKINS (États-Unis) a salué les avancées notables réalisées cette année dans le COPUOS et ses sous-comités, en particulier les progrès accomplis par le Sous-comité scientifique et technique et son Groupe de travail sur la viabilité à long-terme des activités spatiales.  Les États-Unis saluent la conclusion d’un accord sur une première série de douze lignes directrices sur la viabilité à long terme des activités spatiales.  Ces lignes directrices volontaires marquent une étape importante et soulignent le rôle du Comité en matière de coopération internationale, permettant ainsi à toutes les nations de tirer bénéfice de l’utilisation de l’espace sur le long-terme, a-t-il précisé.  Les États-Unis rappellent par ailleurs que le Sous-comité juridique du COPUOS continue d’œuvrer à l’élaboration de son plan de travail pluriannuel intitulé « Examen des mécanismes internationaux de coopération pour l’exploration et l’utilisation pacifique de l’espace extra-atmosphérique » et saluent les progrès considérables accomplis par le Groupe de travail.  De même, ma délégation se félicite des avancées réalisées par le COPUOS et ses sous-comités en matière de promotion de la coopération spatiale internationale, a conclu le représentant.

Pour M. RUBÉN IGNACIO ZAMORA RIVAS (El Salvador) l’usage de l’espace doit contribuer au développement durable, qui ne peut se réaliser qu’à condition que l’espace reste une zone de paix et de développement.  Par conséquent, il faut éviter à tout prix sa militarisation, a poursuivi le représentant, estimant que les pratiques d’exploration et d’exploitation de l’espace doivent être au service de toute l’humanité.  El Salvador réaffirme la nécessité d’un accès équitable de l’espace pour tous les pays, compte tenu des difficultés des pays en développement de pleinement tirer profit des sciences et technologies spatiales.  En tant que pays très vulnérable aux catastrophes naturelles, el Salvador souhaite pouvoir bénéficier davantage des dernières technologies spatiales; à ce titre, depuis un an, il est devenu membre du Comité des utilisations pacifiques de l’espace extra-atmosphérique, lui permettant de passer des accords de coopération internationale dans ce domaine, notamment concernant les applications utiles d’ONU-Spider comme mécanisme d’alerte précoce en cas de catastrophes naturelles.  En conclusion, le représentant a indiqué que son pays attendait beaucoup de la première réunion de haut niveau sur l’espace, en tant que moteur du développement socioéconomique, qui doit se tenir à Dubaï.

M. WILFRIED I. EMVULA (Namibie) a fait observer que la Namibie est l’un des pays les moins densément peuplés et que la technologie spatiale lui est d’un grand recours pour la préservation d’espèces rares et de vastes espaces protégés.  Le représentant a également rappelé quelques-uns des nombreux avantages de cette technologie pour l’humanité et pour la réalisation des objectifs de développement durable: planification agricole et surveillance des récoltes; gestion des ressources hydriques; adaptation aux changements climatiques; planification rurale et urbaine; gestion des catastrophes; et navigation et télécommunications.  L’utilisation pacifique de l’espace extra-atmosphérique peut aider beaucoup de pays d’Afrique à lutter contre le braconnage et protéger la biodiversité, a dit le représentant, qui s’est prononcé en faveur du renforcement des instruments légaux internationaux afin d’éviter une utilisation négative de l’espace extra-atmosphérique.

M. MASUD BIN MOMEN (Bangladesh) s’est prononcé pour la création d’un régime juridique international fort pour régir les activités spatiales, y compris l’exploration et les utilisations pacifiques de l’espace pour garantir un accès et partage équitables de ses avantages à toute l’humanité, en particulier dans le domaine du développement durable.  Le Bangladesh, pays particulièrement vulnérable aux catastrophes naturelles, investit dans la recherche spatiale et la télédétection, en particulier dans les domaines de la gestion des catastrophes, la protection de l’environnement, la gestion des ressources naturelles et la gestion des impacts des changements climatiques, a indiqué le représentant.  Récemment, a-t-il précisé, des mesures ont été prises pour le lancement d’un satellite de communication avant la fin de l’année 2017; partiellement financé par des ressources propres, ce projet est le fruit d’une coopération avec la France, la Fédération de Russie, les États-Unis et l’Union international des télécommunications (UIT), a-t-il indiqué.  S’agissant du renforcement des capacités spatiales nationales, le représentant a énuméré une série de mesures de coopération avec différents organismes régionaux et internationaux, comme l’APSCO et les centres régionaux pour l’éducation aux sciences et technologies spatiales.  Le Bangladesh souhaite en outre renforcer sa coopération avec le Bureau des affaires spatiales de l’ONU en vue de développer une politique spatiale nationale, a conclu le représentant, annonçant par ailleurs l’intention de son pays d’adhérer au COPUOS.

Mme YOON SEOUNGMEE (République de Corée) a appelé à l’établissement d’un cadre adapté et un usage pacifique et viable de l’espace extra-atmosphérique en vue de garantir un environnement spatial durable et sécurisé.

À cet égard, a-t-elle poursuivi, l’UNISPACE+50 offrira une opportunité unique de dresser le bilan de 50 années en matière de coopération et de développement spatiales et définir les contours de la gouvernance future dans un milieu de plus en plus complexe.  La République de Corée croit fermement que les lignes directrices pour la viabilité à long terme des activités spatiales élaborées par la COPUOS ont, d’ores et déjà, posé les jalons d’activités spatiales prospères dans l’avenir.

Tous les membres de la communauté internationale sont fidèlement engagés dans l’utilisation pacifique de l’espace extra-atmosphérique, a fait observer MmeºSeoungmee, regrettant que la République populaire démocratique de Corée (RPDC) continue de violer de manière flagrante les résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU qui interdisent explicitement toute activité de lancement de missiles balistiques.  Toute tentative par la RPDC de justifier ses activités prohibées doit être dénoncée comme des actions illégales et illégitimes, a-t-elle conclu.

Mme PAN KUN (Chine) a encouragé le Comité des utilisations pacifiques de l’espace extra-atmosphérique (COPUOS) à jouer un rôle plus actif pour renforcer les règles de droit dans l’espace extra-atmosphérique, promouvoir la coopération et sauvegarder son développement durable.  Elle a par ailleurs noté avec satisfaction deux grandes réalisations du COPUOS pour cette session: la définition de sept priorités pour le cinquantième anniversaire de la Conférences des Nations Unies sur l’exploration et l’utilisation pacifique de l’espace extra-atmosphérique, et l’adoption des projets d’articles des lignes directrices aux fins de la viabilité à long terme des activités spatiales.

Évoquant les derniers lancements de satellites de la Chine, la représentante a rappelé que son gouvernement avait toujours procédé à des échanges internationaux et signé des accords de coopération dans le domaine des activités spatiales.  Au niveau multilatéral, la Chine soutient des activités en faveur d’une utilisation pacifique de l’espace extra-atmosphérique, a-t-elle indiqué, précisant que cette année, à la demande de l’ONU et de l’Organisation de coopération spatiale en Asie et dans le Pacifique, son pays avait fourni des données satellite pour les séismes en Équateur, des éruptions volcaniques en Indonésie, des inondations au Pakistan, El Nino au Pérou et l’évaluation des dégâts d’une tempête tropicale au Bangladesh.

Enfin, la représentante a indiqué que la Chine est contre la militarisation de l’espace extra-atmosphérique et pour la négociation d’un traité international y empêchant la course aux armements et garantissant son utilisation pacifique.

M. PAK CHOL JIN (République populaire démocratique de Corée) a noté que de plus en plus de  pays en développement étaient positivement engagés dans les activités spatiales.  Pour sa part, mon pays  a mis son premier satellite en orbite terrestre en 1998, et depuis, ses activités spatiales ont un caractère pacifique, a assuré son représentant, comme en atteste le récent lancement, en février dernier, d’un nouveau satellite d’observation Kwangmyongsong4, équipé d’instruments de communication et de mesure ultramodernes. 

Le Gouvernement de la République populaire démocratique de Corée a adhéré à un certain nombre de traités et d’accords relatifs à l’espace extra-atmosphérique et son utilisation à des fins pacifiques, ainsi qu’à la Convention sur la responsabilité internationale pour les dommages causés par des objets spatiaux, en raison de la croissance rapide des activités spatiale, a précisé le représentant.

Il a, par ailleurs, accusé les États-Unis de vouloir empêcher le développement des  activités spatiales légales de son pays, notamment concernant le lancement du satellite qui serait non conforme à la « résolution de sanction » du Conseil de sécurité visant à empêcher la RPDC de recourir à des technologies balistiques.  Pour sa délégation, ces résolutions sont illégales et une fabrication illicite visant à bénéficier aux États-Unis, a affirmé le représentant, selon lequel aucune loi internationale ne stipule que le lancement d’un satellite utilisant des technologies balistiques représentait une menace à la paix et sécurité internationales; cela est d’autant plus étonnant, a-t-il ajouté, que ces accusations émanent des États-Unis qui ont lancé le plus grand nombre de satellites de toutes sortes, y compris militaires et de surveillance.  « Le lancement de satellites pacifiques et légaux par la République populaire démocratique de Corée est un exercice juste de sa souveraineté », a poursuivi le représentant, qui a annoncé la poursuite de son programme de lancement de satellites en orbite.

M. MUSTAPHA ABBANI (Algérie) a souligné que son pays a adopté en 2006 son programme spatial « Horizon 2020 » qui constitue un instrument de référence en matière de politique spatiale et un moyen d’appui au développement durable.  Un programme qui vise, selon lui, à développer les capacités industrielles de la nation, satisfaire les besoins nationaux dans divers domaines et maîtriser les connaissances et le savoir-faire dans ce domaine.

Il a ajouté que, dans le cadre de la mise en œuvre du programme spatial national, l’Algérie a connu une intensification des activités durant cette année, procédant, en septembre 2016, à la mise en orbite avec succès de trois satellites réalisés et testés par des ingénieurs algériens, dont les activités seront opérées depuis les stations nationales.  Par ailleurs, le représentant a ajouté que les activités de formation et de recherche dans les domaines des technologies spatiales et leurs applications continuent de bénéficier d’une attention particulière pour développer le potentiel humain de haut niveau capable de mettre en œuvre les projets inscrits dans le programme spatial national.

Au plan régional, son pays appuie toutes les initiatives visant à promouvoir la coopération interafricaine dans le domaine des technologies et des applications spatiales au service du développement durable en faveur de l’Afrique, a affirmé le représentant, indiquant par ailleurs que l’Algérie suivait avec intérêt les questions examinées au niveau du COPUOS et apportait sa contribution en vue de promouvoir les activités spatiales pacifiques au service du développement durable et du bien-être de l’humanité.

En conclusion, le représentant a également rappelé l’importance de définir et délimiter l’espace extra-atmosphérique, de garantir un accès équitable aux positions orbitales, de lutter contre le danger de la prolifération des débris spatiaux, tout en veillant à ne pas entraver le développement des capacités naissantes dans le domaine spatial des pays en développement, et de mettre en place un cadre réglementaire régissant la commercialisation des données satellitaires à haute résolution pour prévenir une utilisation malveillante qui porterait atteinte aux personnes et aux biens.

Pour M. ANTHONY BOSAH (Nigéria), l’espace est un moteur du développement socio-économique.  « En fait l’espace est innovation par définition parce qu’il est à la limite du possible pour l’humanité», a-t-il déclaré, avant de noter que les applications des sciences et  technologies spatiales ont permis de faire des progrès considérables en termes de gestion des catastrophes naturelles, de protection de l’environnement, des océans et de l’impact des changements climatiques, mais aussi de lutte contre la pauvreté.  Il a souligné à la fois l’importance de l’utilisation pacifique de l’espace et le rôle fondamental du COPUOS pour la promotion de la coopération internationale dans ce domaine, et pour garantir la transparence et les mesures de confiance entre États, nécessaires aux comportements responsables dans l’espace.

Le Nigéria soutient les activités de UN-Spider par le biais de son bureau régional, a indiqué le représentant, soulignant que son pays accueille le Centre régional africain de l’éducation aux sciences et technologies spatiales pour les pays anglophones africains.  Il a salué les activités de renforcement des capacités du Programme des Nations Unies pour les applications des techniques spatiales, ainsi que les mesures prises par les pays développés pour aider les nations en développement à améliorer leurs moyens en termes de technologies spatiales.

M. AHMAD ABDUL RAHMAN AL MAHMOUD (Émirats arabes unis) a souligné que l’espace extra-atmosphérique connaît une croissance continue de ses utilisations et applications qui sont devenues essentielles dans l’amélioration des aspects économiques et sociaux de la vie humaine et la réalisation des objectifs de développement durable.

Tous les États doivent poursuivre leurs activités dans l’espace extra-atmosphérique avec un esprit de responsabilité et de transparence, afin de renforcer les mesures de confiance et de sécurité, a-t-il estimé, appelant à un renforcement des dispositions du droit international sur l’espace afin de freiner la course à l’armement de l’espace extra-atmosphérique.

Les Émirats arabes unis qui ont adopté de nombreux traités et conventions sur la question se félicitent à la perspective de renforcer leurs partenariats et échanger les pratiques et expériences en vue de développer des outils innovants au service de l’humanité, a-t-il conclu. 

M. YOSHINORI  TAKEDA (Japon) a souligné que l’espace extra-atmosphérique offre un grand potentiel pour le développement économique scientifique et technologique de tous les États et peut aider à relever les défis mondiaux,  tels que les catastrophes naturelles et la dégradation de l’environnement.

Dans le même temps, a-t-il poursuivi, l’espace extra-atmosphérique confronte de nouveaux problèmes tels que la congestion des débris spatiaux.  À ce sujet, il s’est prononcé pour une coopération avec les acteurs émergents dans le domaine spatiale, y compris le secteur privé, affirmant qu’il était dorénavant nécessaire d’instaurer un environnement juridique spatiale sécurisé afin d'assurer la viabilité sur le long terme des activités spatiales clefs. 

Saluant la contribution substantielle de la COPUOS, il a appelé les États et ONG à mettre en œuvre de manière volontaire les directives du Comité, tout comme son pays.  Il a, en outre, mis en exergue les efforts déployés par le Japon pour renforcer la coopération régionale à travers des initiatives uniques telle que le Forum régional Asie-Pacifique des agences spatiales, soulignant la détermination de son gouvernement à poursuivre « nos discussions productives au sein de l’APRSAF dans la région Asie Pacifique, en tant que modèle pour la coopération régionale spatiale ».

Après avoir donné un bref aperçu sur les activités spatiales menées par son pays, le représentant du Japon a réaffirmé l’importance de la coopération internationale s’agissant de l’exploration spatiale, indiquant que son pays accueillera en 2017 la deuxième édition du Forum international sur l’exploration de l’espace (ISEF).

Il a, en conclusion, réitéré l’engagement de son pays en vue de la coopération internationale sur l’utilisation pacifique de l’espace extra-atmosphérique.

Droits de réponse

La représentante de la République de Corée a rappelé que la RPDC avait clairement indiqué qu’elle était prête à monter des ogives nucléaires sur ses fusées, ce qui explique, selon elle, que tout lancement de fusée ou de satellite engendre des doutes.  Elle a tenu à souligner que la Charte des Nations Unies doit être respectée par tous les États Membres, de même que les résolutions du Conseil de sécurité.  Conformément à la Convention sur l’immatriculation des objets lancés dans l’espace extra-atmosphérique, il s’agit d’une question de procédure et elle souhaiterait obtenir des précisions.

Le représentant de la République populaire démocratique de Corée a répondu en regrettant que la République de Corée ne cesse d’insinuer que les lancements de satellite de son pays sont en fait des lancements de fusée, une accusation qu’il a catégoriquement rejetée.  Il a rappelé que l’utilisation à des fins pacifiques de l’espace est un droit légitime de tout État et affirmé que critiquer le lancement du satellite par son pays équivaut à empiéter sur sa souveraineté. Il a demandé à la République de Corée « comment lancer un satellite sans utiliser une technologie de fusée, et l’invitant à lui fournir des informations si elle avait une alternative crédible », avant de l’accuser d’hostilité à l’égard de son pays.

Reprenant la parole, la représentante de la République de Corée a souligné que la RPDC avait bien dit qu’elle n’avait aucune intention de respecter ses obligations en vertu de la Charte des Nations Unies et a demandé à tous les États Membres d’éviter toute forme de coopération avec la RPDC dans le domaine des technologies balistiques.

Le représentant de la RPDC a répété la position de son pays, à savoir que le lancement d’un satellite à des fins pacifiques est un droit légitime de tout État.  La République de Corée devrait reconnaitre ce droit et devrait de son côté renforcer ses propres capacités spatiales, a-t-il conclu.

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