Soixante et onzième session,
13e & 14e séances – matin & après-midi
AG/EF/3455

L’éradication de la pauvreté sous toutes ses dimensions est une condition essentielle pour le développement durable, estiment les délégations de la Deuxième Commission

L’éradication de la pauvreté sous toutes ses formes et dimensions, y compris l’extrême pauvreté, demeure le plus grand défi mondial et une condition essentielle pour le développement durable, ont estimé les délégations de la Deuxième Commission, chargée des questions économiques et financières, dont celle de la Thaïlande qui s’exprimait au nom du Groupe des 77 et la Chine (G77).

En cette Journée internationale pour l’élimination de la pauvreté, qui a pour thème cette année « De l’humiliation et l’exclusion à la participation: Éliminer la pauvreté sous toutes ses formes », la cinquantaine de délégués qui ont pris la parole ont également rappelé que l’objectif du Programme de développement durable à l’horizon 2030 est de « ne laisser personne de côté », ce qui sous-entend qu’il faudrait tenir compte de toutes les dimensions du phénomène de pauvreté.

Le rapport* du Secrétaire général sur la mise en œuvre de la « Deuxième Décennie des Nations Unies pour l’élimination de la pauvreté (2008-2017) », qui a été présenté par Mme Wenyan Yang, de la Division des politiques sociales et du développement du Département des affaires économiques et sociales (DAES), indique que la pauvreté a diminué dans toutes les régions du monde, mais à des rythmes différents.  L’Afrique subsaharienne reste la seule région du monde où le phénomène se renforce plutôt.  Ainsi, 415,8 millions personnes vivaient avec moins de 1,25 dollar par jour en 2011, contre 403,4 millions en 2008.

Selon l’indice de pauvreté multidimensionnelle, souligne encore le rapport, 1,6 milliard de personnes vivaient dans la pauvreté multidimensionnelle en 2015, dont 54% vivant en Asie du Sud et 31% en Afrique subsaharienne.  L’indice de pauvreté multidimensionnelle, institué en 2010 par le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), complète « les mesures monétaires de la pauvreté en tenant compte des différentes formes de dénuement qui se cumulent en matière de santé, d’éducation et de niveau de vie. »  

De nombreux orateurs se sont félicités des progrès enregistrés en matière de réduction de la pauvreté dans le cadre de la mise en œuvre des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).  Le nouveau programme de développement international consacre le premier de ses objectifs de développement à ce phénomène dont l’élimination a fait également l’objet d’une décennie des Nations Unies (2008-2017), la deuxième après celle de 1997-2006.  La représentante de la Thaïlande a même préconisé l’institution d’une troisième décennie qui débuterait en 2018 et dont l’objectif est de capitaliser sur les réalisations des deux premières.

Dans cette perspective, elle a souhaité que les besoins des pays en situation particulière soient pris en compte, afin de ne laisser personne de côté, notamment les pays africains, les pays les moins avancés (PMA), les pays en développement sans littoral, les petits États insulaires en développement (PEID), les pays en situation de conflit ou sortant de conflit, ainsi que les pays à revenu intermédiaire et les pays vivant sous occupation étrangère. 

De nombreuses délégations ont également insisté sur l’importance de laisser les pays en développement établir leur propre stratégie de développement en fonction de leurs priorités et besoins nationaux.  Le soutien du système des Nations Unies et d’autres partenaires internationaux, notamment l’aide publique au développement (APD), appuierait  ainsi les efforts nationaux, tels que prescrits dans le Plan d’action d’Addis-Abeba sur le financement du développement.

Le rôle central des Nations Unies et leurs actions seront définies dans le prochain examen quadriennal complet des activités opérationnelles du système de développement des Nations Unies (QCPR) qui sera adopté par la Commission au cours de la présente session.  Le délégué du Brésil a précisé que ce QCPR devrait créer un environnement international qui contribuerait à éradiquer pleinement la pauvreté.  La réalisation de cet objectif passe également par un réexamen des critères de classification des pays à revenu intermédiaire et la détermination de l’incidence de la pauvreté, ont plaidé certains intervenants.  

      Pour les pays les moins avancés, a expliqué le représentant du Bangladesh, l’éradication de la pauvreté exige qu’il faille s’attaquer aux défis structurels des économies nationales, notamment en insistant sur les infrastructures, le secteur agricole, l’énergie, le transfert des technologies, le commerce, et le renforcement des capacités nationales.  Ces mesures doivent prendre en compte le rôle des femmes et des jeunes, a-t-il rappelé.

      La représentante de la Thaïlande, au nom du Groupe des 77 et la Chine, s’est dite préoccupée par le fait que des pays développés continuent de se retirer de l’Organisation des Nations Unies pour le développement industriel (ONUDI).  Elle a ainsi appelé ces derniers, ou ceux qui auraient l’intention de le faire, à maintenir le statu de membre de cette institution, qui joue un rôle clef pour l’industrialisation des pays en développement.

D’autres délégations ont également souligné l’importance de promouvoir le tourisme durable, un secteur porteur qui favorise la création d’emplois et, partant, la lutte contre la pauvreté.

La Deuxième Commission se réunira à nouveau demain, mardi 18 octobre, à 10 heures, pour examiner la question de la mondialisation et l’interdépendance. 

*     A/71/181

ÉLIMINATION DE LA PAUVRETÉ ET AUTRES QUESTIONS LIÉES AU DÉVELOPPEMENT (A/71/173)

a) Mise en œuvre de la deuxième Décennie des Nations Unies pour l’élimination de la pauvreté (2008-2017) (A/71/181)

b) Coopération pour le développement industriel (A/71/264)

Débat général

Mme PILANYA NIYOMTHAI (Thaïlande), s’exprimant au nom du Groupe des 77 et la Chine (G77), a indiqué que l’éradication de la pauvreté sous toutes ses formes et dimensions, y compris l’extrême pauvreté, demeurait le plus grand défi mondial et une condition essentielle pour le développement durable.  Elle a relevé que la deuxième Décennie des Nations Unies pour l’élimination de la pauvreté (2008-2017) avait permis d’attirer l’attention de la communauté internationale sur le problème de la pauvreté, et de permettre également aux diverses agences du système des Nations Unies de tenir davantage compte de cette question.  Elle a noté que cela n’avait visiblement pas suffi pour réaliser l’ambition des dirigeants du monde et c’est pourquoi, elle a appelé à la proclamation d’une troisième décennie au cours de la période 2018-2028.  Elle a expliqué que cela permettrait de combler le vide existant entre les politiques et les capacités des pays pour atteindre le but ultime d’éradication de la pauvreté.

La représentante a souhaité que les besoins des pays en situation particulière soient pris en compte, afin de ne laisser personne de côté, notamment les pays africains, les pays les moins avancés (PMA), les pays en développement sans littoral, les petits États insulaires en développement (PEID), les pays en situation de conflit ou sortant de conflit, ainsi que les pays à revenu intermédiaire et les pays vivant sous occupation étrangère.  De l’avis de sa délégation, il serait souhaitable de laisser les pays en développement établir leur propre stratégie de développement en fonction de leurs priorités et besoins nationaux.  Le soutien du système des Nations Unies et d’autres partenaires internationaux, ainsi que des engagements financières sont importants afin d’aider à catalyser les changements structurels des politiques socioéconomiques centrées sur les gens.  Elle a appelé à fonder les efforts sur l’expérience de la mise en œuvre de la deuxième décennie, en estimant également que le système des Nations Unies, en consultation avec les institutions financières internationales, pourrait développer des mesures transparentes d’évaluation du progrès en matière de développement durable.  Ces mesures devraient aller au-delà de l’indicateur du revenu moyen par habitant, a-t-elle estimé. 

Les pays développés, a insisté la représentante, doivent respecter les engagements pris en matière d’aide publique au développement (APD) en faveur de la réalisation du Programme de développement durable à l’horizon 2030.  Elle a aussi plaidé pour davantage de ressources financières en faveur du développement, la promotion de la mise au point, du transfert et de la diffusion de technologies respectueuses de l’environnement en faveur des pays en développement, à des conditions favorables, y compris privilégiées et préférentielles, arrêtées d’un commun accord.  Elle a préconisé en outre des mesures pour le renforcement des capacités, des politiques commerciales susceptibles de favoriser le développement, et la participation des pays en développement dans les structures de gouvernance des institutions économiques mondiales.

Mme Niyomthai a ensuite déclaré que le développement industriel inclusif et durable joue un rôle essentiel, de même qu’une stratégie économique globale de transformation structurelle, dans l’optique de l’éradication de la pauvreté et la promotion d’une croissance durable.  Elle a souligné le rôle de l’Organisation des Nations Unies pour le développement industriel (ONUDI) dans la perspective du renforcement des capacités productives des pays en développement.  L’ONUDI doit organiser des dialogues mondiaux dans le but de promouvoir des partenariats multipartites afin de renforcer un développement industriel inclusif en vue de réaliser le Programme de développement durable à l’horizon 2030.  La déléguée s’est dite préoccupée par le fait que des pays développés continuent de se retirer de l’ONUDI.  Elle a ainsi appelé ces derniers, ou ceux qui auraient l’intention de le faire, à en garder leur qualité de membre.

S’exprimant au nom de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), Mme LOIS M. YOUNG (Belize) a déclaré que la région dont elle est issue était confrontée à un défi distinct parmi les pays en développement, dans la mesure où la pauvreté y côtoie une « croissance économique à la lenteur persistante » et « l’érosion des gains réalisés en matière de développement humain ».  La pauvreté y prend, tour à tour, le visage d’une jeune femme, d’une personne âgée ou d’une personne atteinte de handicap, a-t-elle expliqué, en attirant également l’attention sur le sort des petits exploitants agricoles, des travailleurs non qualifiés et des populations autochtones.  La CARICOM s’est dotée d’un plan stratégique 2015-2019 afin de renforcer sa résilience économique, sociale, environnementale et technologique, ainsi que d’une stratégie de développement de l’éducation et des ressources humaines. 

Après avoir rappelé que les petits États insulaires en développement souffrent de manière disproportionnée des changements climatiques, la représentante s’est félicitée de l’adoption du Programme de développement durable à l’horizon 2030, dont la mise en œuvre pose cependant un triple défi.  Cela nécessitera, tout d’abord, l’alignement des plans nationaux sur ce nouvel ordre du jour multilatéral.  Il faudrait également que des financements adéquats soient disponibles.  La représentante a ensuite estimé que toutes les parties prenantes devraient respecter la nouvelle approche afin de s’assurer de la conformité scrupuleuse avec les objectifs de développement durable de toutes les actions entreprises.  Pour les États membres de la CARICOM, les quatre domaines prioritaires sont la coopération fiscale, l’inclusion financière, la viabilité de la dette et la formulation de politiques de lutte contre les changements climatiques dotés d’un financement adéquat, en espérant que le système des Nations Unies continuera à assister les pays de la région.

M. FRANCISCO A. CORTORREAL (République dominicaine), au nom de la Communauté des États d’Amérique latine et des Caraïbes (CELAC), a souligné le grand défi que représentait l’éradication de la pauvreté dans le monde et l’objectif de la CELAC d’éliminer l’extrême pauvreté, la faim et les inégalités dans la région.  Selon les prévisions du dernier rapport du Panorama social de l’Amérique latine pour 2015 de la Commission économique pour l’Amérique latine et les Caraïbes (CEPALC), environ 175 millions de personnes vivent dans la pauvreté dans la région et 75 millions dans l’extrême pauvreté.

Si la région a réalisé de bonnes performances dans la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement et que plusieurs pays membres ont été classés comme pays à revenu intermédiaire, de grandes disparités demeurent et sont préjudiciables au développement durable, a regretté le représentant.  Ces inégalités persistantes s’expliquent notamment par les écarts technologiques, a expliqué M. Cortorreal.  Il a ainsi défendu le transfert de technologie aux pays en développement dans des conditions favorables, en particulier des technologies respectueuses de l’environnement.

Le représentant a fait observer que la souveraineté de chaque État doit être respectée dans le choix des politiques pour l’éradication de la pauvreté et le développement durable, de même que dans la gestion des ressources naturelles.  Les efforts nationaux doivent néanmoins être soutenus par un environnement économique international propice, y compris des systèmes commerciaux, monétaires et financiers cohérents et une gouvernance économique mondiale améliorée.  Se disant favorable à une approche holistique, le délégué a exhorté le système des Nations Unies à formuler des mesures transparentes pour mesurer les progrès vers le développement durable, qui aillent plus loin que le revenu par habitant.

Les États membres de la CELAC estiment que le développement durable ne peut être atteint sans l’inclusion des groupes vulnérables comme les autochtones, les personnes d’ascendance africaine, les femmes, les personnes âgées, les personnes handicapées, les migrants, les enfants et les adolescents.  L’égalité, l’inclusion sociale et financière de même que l’accès juste au crédit sont essentiels pour garantir l’accès à la justice en général, la participation citoyenne, le bien-être et une vie digne pour tous, a lancé M. Cortorreal.  Pour être efficace, la mise en œuvre du Programme 2030 doit être centrée sur les personnes et les droits de l’homme.  Elle doit également promouvoir les changements structurels globaux nécessaires pour éradiquer la pauvreté sous toutes ses formes et pour réduire les inégalités sous toutes leurs formes, a-t-il ajouté avant de conclure.

M. MASUD BIN MOMEN (Bangladesh), s’exprimant au nom des pays les moins avancés (PMA), a rappelé que dans les PMA, l’extrême pauvreté a diminué de 48,9% en 2008 à 44,8% en 2011, alors que ce taux était de 65,9% en 1990.  Il a relevé que les conflits, l’impact des changements climatiques, les catastrophes naturelles et des épidémies et autres chocs et crises exacerbent la situation de la pauvreté dans les PMA.  Pour y remédier, il a préconisé de s’attaquer aux défis structurels des PMA afin de leur permettre de sortir de cette catégorie.  À cet effet, il a préconisé de renforcer le secteur agricole, de se focaliser sur des secteurs de l’industrie à fort potentiel, d’investir davantage dans les infrastructures, l’énergie, les technologies de l’information et de la communication (TIC) et le renforcement des capacités qui devrait cibler en priorité les femmes et les jeunes.

Le représentant a ensuite indiqué qu’en dépit du fait que le développement des PMA leur incombe au premier chef, il n’en demeure pas moins qu’ils ont besoin d’une aide internationale renforcée et coordonnée.  À ce propos, le commerce, l’APD et les investissements étrangers directs apparaissent comme des outils efficaces pour le développement et la réduction de la pauvreté.  L’admission des marchandises des PMA aux marchés des pays développés en franchise de droits et le respect des engagements en matière d’APD seraient d’un apport important.  Il faudrait également assurer le transfert des technologies en faveur des PMA afin qu’ils se mettent au même niveau que le reste du monde.  Il a salué l’engagement de la communauté internationale à faire fonctionner la banque des technologies des PMA.  Il a en outre rappelé que le Programme d’action d’Istanbul avait identifié les domaines prioritaires en vue d’éradiquer la pauvreté.  Il a aussi souligné que les changements climatiques et les catastrophes naturelles augmentent la vulnérabilité des PMA, et il a noté que les migrations ont démontré leur capacité à aider à réduire la pauvreté dans les PMA.  Le représentant a enfin souhaité que le partenariat entre l’ONUDI et les PMA soit basé sur le principe de l’appropriation nationale.

M. RY TUY (Cambodge), au nom de l’Association des Nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN), a souligné l’engagement de l’ASEAN pour une mise en œuvre réussie des objectifs de développement durable, au premier rang desquels figure l’éradication de la pauvreté.  Au cours du huitième Sommet ASEAN-ONU, qui s’est tenu le 7 septembre 2016 à Ventiane (République démocratique populaire lao), un Plan d’action 2016-2020 a été adopté, avec deux objectifs: la réalisation du Programme de développement durable à l’horizon 2030 et la Vision 2025 de l’ASEAN.

Pour éradiquer la pauvreté dans la région, l’ASEAN a adopté des approches intégrées et multisectorielles tenant compte des écarts de développement, du développement rural, de l’autonomisation communautaire et de l’engagement des partenaires en faveur du développement, a expliqué le représentant.  L’éradication de la pauvreté et le développement rural, a-t-il rappelé, sont étroitement liés et l’ASEAN est en train de mettre en place son Plan-cadre d’action sur le développement rural et l’éradication de la pauvreté (2016-2020), axé sur le renforcement de la collaboration intersectorielle afin de faciliter la convergence des initiatives aux niveaux local, national et régional.

L’ASEAN considère que l’autonomisation des communautés est un autre élément essentiel dans la lutte contre la pauvreté.  M. Tuy a indiqué que les États membres ont adopté des stratégies pour les individus, les familles et les communautés, permettant un meilleur accès au crédit, la promotion des compétences dans l’entrepreneuriat, l’autonomisation des femmes, la promotion de l’agriculture locale, notamment.  Dans ces programmes, l’implication des agences gouvernementales, des ONG et du secteur privé est importante pour s’assurer de leur pertinence et de leur durabilité.

L’éradication de la pauvreté est le plus grand défi mondial et une condition essentielle au développement durable, a souligné le délégué.  C’est pourquoi, le partenariat entre les pays, et en particulier le soutien des pays développés, est également important pour créer un environnement propice aux pays en développement, notamment aux pays les moins avancés (PMA), les pays en développement sans littoral, les petits États insulaires en développement (PEID) et les pays à revenu intermédiaire.  Le représentant a ainsi prié les pays développés de respecter leur engagement d’aide publique au développement (APD), avant de souligner qu’il était nécessaire de renforcer la coopération Sud-Sud et triangulaire en complément à la coopération Nord-Sud.

Mme IRENE SUSAN B. NATIVIDAD (Philippines) a rappelé que l’éradication de la pauvreté restait d’abord et avant tout une question de priorités politiques dans les processus nationaux de prise de décisions.  Ceci se vérifie dans le cas de son pays, a-t-elle déclaré, en assurant que l’éradication de la pauvreté figurait au cœur du programme économique en 10 points du Président Rodrigo Duterte, qui ambitionne de faire passer le taux de pauvreté de 26% à 17% au cours des six prochaines années afin que les Philippines occupent un rang élevé parmi les pays à revenu intermédiaire d’ici à 2022. 

Ces pays recensent 73% des pauvres dans le monde, a fait remarquer la représentante.  Elle a ensuite assuré du soutien de sa délégation au réexamen des critères de classification des pays à revenu intermédiaire et de la détermination de l’incidence de la pauvreté en privilégiant une approche multidimensionnelle.  Comme le relève le Secrétaire général dans son rapport, 1,6 milliard de personnes vivent, en 2015, dans la pauvreté sous ses formes les plus diverses et c’est la raison pour laquelle le Gouvernement philippin est en train de mettre au point un « indice multidimensionnel de la pauvreté » dans le pays, a-t-elle indiqué.  En outre, le plan économique et social adopté par le Gouvernement pour les 25 prochaines années repose sur une approche du développement durable qui prend en compte le facteur humain, a assuré Mme Natividad.

M. ASHISH SINHA (Inde) a fait observer que de grands progrès avaient été faits pour sortir les personnes de la pauvreté mais que son éradication demeurait le plus grand défi pour l’humanité.  En outre, les conséquences de la pauvreté ne sont plus limitées à certaines parties du globe mais elles ont un impact sur les conflits et les larges mouvements de population.  Une authentique volonté politique et une coopération internationale sont donc nécessaires pour y faire face, a précisé le représentant.  L’Inde, qui compte un sixième de la population mondiale, a progressé en utilisant des solutions novatrices basées sur les technologies de l’information et des communications, a-t-il assuré.

La gouvernance électronique reposant sur la carte Aadhar a ainsi permis d’améliorer les programmes sociaux pour les pauvres et ceux qui vivent dans des zones reculées, a expliqué M. Sinha.  Le Gouvernement indien a également mis l’accent sur les compétences professionnelles et sur la productivité agricole.  Quant au débat sur le financement du développement et les accords de Bretton Woods, il s’inscrit dans la lutte pour un système mondial plus juste, qui puisse soutenir la croissance au bénéfice du plus grand nombre.  La Deuxième Commission peut utiliser son pouvoir pour fixer un nouveau cap grâce à l’examen quadriennal complet des activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies, a estimé le représentant.

Mme PHAM THI KIM ANH (Viet Nam) a déclaré que son pays était fier d’avoir réussi à réduire de moitié la pauvreté dans le pays.  Comme le montrent les expériences nationales, des mesures efficaces doivent englober la création d’emplois décents ainsi qu’une protection sociale élémentaire, une transformation structurelle et le développement social, a-t-elle dit.  De telles mesures renforcent la consommation et l’épargne, ce qui stimule l’investissement et la croissance.  L’élimination de la pauvreté est impossible sans développement social, a-t-elle insisté, en évoquant des services publics élémentaires tels que l’éducation et les soins de santé.  La représentante a ensuite appelé à promouvoir un environnement économique international favorable et les pays donateurs à respecter leurs engagements en faveur de l’aide publique au développement.

M. AHMED SAREER (Maldives) a indiqué que les Maldives avaient connu un véritable succès dans la mise en œuvre des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), ce qui a permis de réaliser un développement humain important dans le pays.  Le Gouvernement des Maldives a investi en faveur de la formation des jeunes, a-t-il indiqué, en précisant que ces derniers, notamment ceux de moins de 25 ans, représentaient 48% de la population.  Dans l’optique de lutter contre la pauvreté en milieu jeune, les autorités ont introduit des salaires pour les athlètes et offrent des bourses sportives aux jeunes.

Le représentant a indiqué qu’une augmentation du revenu moyen par habitant aux Maldives avait été enregistrée grâce au tourisme et à la pêche, deux secteurs économiques qui sont extrêmement volatiles, a-t-il cependant rappelé.  De plus, les changements climatiques viennent apporter leur lot d’incertitudes et de risques auxquels le pays fait face dans l’optique de la lutte contre la pauvreté. 

De ce fait, le pays entend investir davantage dans le capital humain et diversifier son économie.  Il a assuré que le revenu moyen par habitant n’est pas un indicateur fiable de la vraie réalité de développement du pays, appelant ainsi à prendre un ensemble de mesures globales afin de mieux déterminer le niveau réel de développement des pays. 

Mme FADUA ORTEZ (Honduras) a déclaré que la personne devrait être au centre du développement.  Le Honduras a lancé des initiatives de lutte contre la pauvreté, notamment la plateforme du « Mieux vivre » qui a guidé les actions sociales du Gouvernement, ainsi que la création d’emplois décents en faveur des plus démunis.  La représentante a plaidé pour la lutte contre les inégalités, en estimant, par exemple, que tous les pays en développement devraient bénéficier du transfert des technologies et des ressources financières dévolues à l’éradication de la pauvreté.  Elle a appelé les pays développés à respecter leurs engagements en matière d’APD.

Se félicitant que l’éradication de la pauvreté soit le premier des objectifs de développement durable, Mme EKATERINA M. NOSKOVA (Fédération de Russie) a fait remarquer qu’il faudrait adopter une approche holistique pour la mesurer, ce qui ne peut pas se limiter au seul critère de niveau de revenu.  Les pays à revenu intermédiaire montrent d’ailleurs l’inefficacité de cette mesure de la pauvreté, a-t-elle souligné, avant d’ajouter que l’appui du système de développement de l’ONU devrait être différencié.  La Fédération de Russie est convaincue que le développement industriel pourrait contribuer à éliminer la pauvreté et c’est ce levier qu’elle utilise dans plusieurs régions.  Elle a émis l’espoir que l’ONUDI continuera à apporter son soutien et à développer les technologies.  La Fédération de Russie met en œuvre des projets avec l’ONUDI visant à renforcer la compétitivité de certains secteurs en Arménie, au Kirghizistan, au Bélarus et à Cuba, a-t-elle indiqué avant de conclure.

Pour éradiquer la pauvreté, M. PURNOMO AHMAD CHANDRA (Indonésie) a proposé de mobiliser toutes les ressources financières dont peuvent bénéficier les pays en développement et de promouvoir la coopération aux niveaux local, régional, sous-régional et interrégional, y compris en facilitant l’échange de pratiques optimales, d’expériences et d’expertises techniques.  En outre, a suggéré le délégué, l’accent doit être mis sur le développement de fondations solides capables d’encaisser des crises économiques, les risques sanitaires et les catastrophes naturelles.  Il faudrait également adopter des approches uniques qui prennent en compte les besoins spécifiques des pays.  Comme l’Indonésie est  engagée dans la troisième phase de la mise en œuvre de son Plan de développement national de long terme 2005-2025, la priorité sera donnée à la protection sociale en s’associant les services des banques pour la redistributions des fonds nécessaires, a souligné le représentant.  Son gouvernement envisage également, à travers un programme, d’autonomiser les communautés et d’augmenter les microcrédits. 

M. JAVAD MOMENI (République islamique d’Iran) a souligné que son pays s’était engagé à réduire la pauvreté.  Il vise à promouvoir la croissance inclusive et se concentre sur l’élimination des obstacles auxquels sont confrontées les populations.  Au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, environ 10% de la population vit dans l’extrême pauvreté, a-t-il regretté, demandant que plus de détails sur ces régions soient fournis à la Deuxième Commission dans un prochain rapport. Un développement industriel durable et inclusif joue un rôle essentiel dans l’éradication de la pauvreté, a estimé le représentant, plaidant pour que l’ONUDI poursuive son mandat.

M. ISSA KONFOUROU (Mali) a expliqué que le Cadre stratégique pour la relance économique et le développement durable (CREED), mis en place par le Gouvernement du Mali, pour la période 2016-2018, entendait promouvoir un développement inclusif et durable en faveur de la réduction de la pauvreté et des inégalités dans un Mali uni et apaisé.  En outre, l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali consacre une place de choix au volet développement de tout le Mali, avec un accent particulier sur les régions du Nord du pays, a-t-il indiqué.  Le représentant a déclaré que l’éradication de la pauvreté passait nécessairement par la promotion de l’égalité entre les sexes.  La loi sur les quotas, adoptée en décembre 2015, accorde 30% des postes nominatifs et électifs aux femmes.  Les autorités nationales sont également engagées dans la lutte contre la violence faite à l’égard des femmes, y compris la pratique de la mutilation génitale féminine et le mariage précoce des filles.

Mme MADINA KARABAEVA (Kirghizistan) a indiqué que les efforts du Gouvernement national dans l’éradication de la pauvreté avait conduit à son classement parmi les pays les moins avancés.  Elle a précisé que le territoire national était, pour plus de 70%, constitué de montagnes et que le pays était en outre enclavé, deux caractéristiques géographiques qui limitent l’accès à ces régions et, de ce fait, les efforts de développement.  Les autorités offrent une aide financière aux plus démunis et le secteur social est véritablement au centre des préoccupations du Gouvernement, a assuré la représentante.  Mme Karabaeva a souligné que le développement durable n’était pas possible sans l’égalité entre les sexes, et c’est pourquoi le Gouvernement a défini une politique nationale d’autonomisation des femmes et des filles

Mme CHIKA CHOW (Singapour) a estimé que l’éducation et les opportunités d’apprentissage étaient déterminantes pour lutter contre l’éradication de la pauvreté et favoriser la mobilité sociale.  C’est la raison pour laquelle son pays, petit État insulaire en développement sans ressources naturelles, s’est concentré sur le capital humain, ressource unique et de qualité, a-t-elle assuré.  La déléguée a ainsi expliqué que chaque enfant singapourien, âgé de 6 à 15 ans, avait accès à une éducation de qualité indépendamment de son milieu social, de son genre, de son ethnicité et de sa religion, réalisant ainsi l’universalisation de l’éducation dans les cycles primaire et secondaire.  L’accès à la propriété est également un élément clef de la lutte contre la pauvreté pour Singapour, où plus de 9 habitants sur 10 possèdent leur propre logement. 

La déléguée a rappelé que la santé était une richesse.  C’est pourquoi, son gouvernement s’emploie à fournir une couverture médicale de qualité à tous ses concitoyens.  Ces progrès, a-t-elle fait observer, son pays n’aurait pas pu les accomplir sans l’assistance de la communauté internationale et, en particulier, les Nations Unies.  Conscient de cette dette, Singapour a formé plus 100 000  responsables gouvernementaux en provenance de 170 pays dans le cadre de son programme de coopération.

M. JORGE SKINNER-KLEE ARENALES (Guatemala) a regretté que les pays de l’Amérique latine et des Caraïbes, en particulier ceux à revenu intermédiaire, continuaient à souffrir d’écarts structurels tels que la faible productivité, la discrimination et les retards dans la qualité des services d’éducation et de santé, les inégalités entre les sexes et entre les territoires, ainsi que les conséquences dévastatrices des changements climatiques.  Les pays qui exportent les produits de base ne bénéficient jamais de prix justes, a-t-il regretté, en soulignant que les profits étaient réalisés par les pays importateurs, contribuant ainsi à perpétuer la pauvreté des pays en développement.  Le Guatemala a adopté un plan national de développement, dont l’objectif final est l’élimination de la pauvreté.  Cette feuille de route devrait créer les conditions nécessaires aux activités économiques productives, créer des emplois dignes et des revenus de nature à subvenir aux besoins des familles.  Elle a espéré que la Deuxième Commission travaillera de manière coordonnée avec la Troisième Commission afin de donner des résultats concrets, notamment pour s’attaquer aux causes du sous-développement.

Mme NADHIRAH ZANUDIN (Malaisie) a fait observer que ce débat tombait à point nommé en cette Journée internationale pour l’élimination de la pauvreté.  La représentante a rappelé que l’incidence de l’extrême pauvreté en Malaisie était de 49,3% en 1970 et presque nulle en 2015.  La pauvreté n’est donc pas éliminée, a-t-elle dit, en précisant que la Malaisie avait présenté un indice de pauvreté multidimensionnelle qui inclut d’autres facteurs tels que l’éducation, la santé et la qualité de vie.  Dans son objectif de parvenir à une meilleure inclusivité, le Gouvernement de la Malaisie axe ses efforts sur une hausse des revenus et la qualité de vie des plus défavorisés par une meilleure productivité et un renforcement des compétences comme de l’accès aux technologies.  Au niveau international, la Malaisie plaide pour un partenariat entre pays afin de créer un environnement permettant aux pays en développement, en particulier les PMA, les pays en développement sans littoral, les PEID et les pays à revenu intermédiaire, d’éradiquer la pauvreté.

Mme CHRISTINE KALAMWINA (Zambie) a plaidé pour une approche mondiale holistique en vue d’éradiquer la pauvreté.  Elle a souligné que depuis 2003, la Zambie avait mis en place un programme de transfert de fonds en faveur des plus démunis.  Ce programme touche désormais plus de 146 000 ménages.  Le Gouvernement zambien a également établi un filet de sécurité sociale afin d’assurer que les plus nécessiteux puissent subvenir à leurs besoins de base.

La représentante a indiqué que la stratégie d’industrialisation de la Zambie ciblait les secteurs tels que l’agriculture, la construction et le tourisme qui ont tous une valeur ajoutée considérable.  Le Gouvernement zambien a ainsi créé des zones économiques spéciales, six au total, afin qu’elles servent de centres d’excellence en matière d’industrialisation.

M. NIRMAL RAJ KAFLE (Népal) a souligné que l’éradication de la pauvreté exige des politiques inclusives qui prennent en compte l’autonomisation des femmes.  Le Népal a mis en place des programmes qui ont permis de réduire la pauvreté extrême de 42% en 1995 à 21,6% en 2015.  Le pays espère que ce taux atteindra même 17% en 2018, et que le pays va sortir de la catégorie des PMA d’ici à 2022.  Malheureusement, les tremblements de terre dévastateurs de l’an dernier ont rendu ces ambitions difficiles à atteindre, a-t-il indiqué. 

Le pays axe ses efforts sur le secteur agricole qui est la base de l’économie nationale.  Les efforts nationaux doivent être complétés par des engagements à l’échelle internationale, notamment en reconnaissant que les PMA et des pays en développement sans littoral ont des besoins particuliers qui méritent le soutien de la communauté internationale.  Il a ainsi appelé à soutenir le Népal qui fait non seulement partie de ces deux catégories, mais qui sort également d’un conflit et se relève de catastrophes naturelles.    

Mme HERNANDEZ (Mexique) a déclaré que la pauvreté était un phénomène multidimensionnel, qui se traduit par un manque de revenus, un retard dans le domaine de l’éducation, un faible accès aux soins de santé, la malnutrition, et un accès à un logement décent extrêmement limité.  La représentante a fait observer que la lutte contre la pauvreté devrait déboucher sur des politiques publiques permettant de créer des emplois décents s’accompagnant de prestations sociales. Aucun État ne peut relever le défi de la pauvreté à lui seul, a-t-elle tenu à rappeler.  Il est nécessaire de reconnaître, a-t-elle insisté, que les pays à revenu intermédiaire concentrent une grand partie de la population mondiale vivant dans la pauvreté.  C’est pourquoi, a-t-elle estimé, la coopération industrielle pour le développement est un outil pour réduire la pauvreté.  De même, a-t-elle ajouté, garantir le droit de chacun à un niveau de vie adéquat est une question éthique.

M. CARLOS SERGIO SOBRAL DUARTE (Brésil) a rappelé que le caractère multidimensionnel de la pauvreté se reflétait dans le Programme de développement durable à l’horizon 2030.  Il a souligné que des progrès très importants avaient été engrangés dans l’élimination de la pauvreté au cours de la dernière décennie, et que la priorité devrait maintenant être portée sur les nécessaires changements structurels.  En ce sens, l’examen quadriennal complet des activités opérationnelles du système de développement des Nations Unies devrait créer un environnement international propice qui pourrait permettre l’éradication totale de la pauvreté.

L’expérience du Brésil au cours de la dernière décennie prouve que l’expansion économique et les forces du marché ne peuvent, à elles seules, garantir de solutions à long terme pour l’éradication de la pauvreté, a fait remarquer le représentant.  Il faudrait renforcer les réseaux de protection sociale, qui ont eu une influence très positive au Brésil, et adopter une approche équilibrée qui prenne en compte les droits humains, en veillant à ce que personne ne soit laissé de côté.

M. FIDÈLE BAMA (Burkina Faso) a rappelé que son pays avait réalisé l’objectif du Millénaire pour le développement (OMD) visant à réduire de moitié l’extrême pauvreté entre 2000 et 2015.  Le Gouvernement du Burkina Faso a adopté, en juillet dernier, un Plan national de développement économique et social (PNDES) qui met l’accent sur la réforme des institutions, la modernisation de l’administration, le développement du capital humain et la dynamisation des secteurs porteurs de l’économie.  Ce plan, qui tient compte des prescriptions de l’Agenda 2063 de l’Union africaine, entend favoriser la création de 50 000 emplois par an d’ici à 2020 et réduire l’indice de pauvreté à 35% en 2020 contre 40,1% en 2014.

M. ALASSANE CONTE (Guinée) a indiqué qu’avec le Programme de développement durable à l’horizon 2030, « les populations du monde vivant dans la misère et la précarité sont quelque part soulagées à l’idée qu’un délai de 15 ans a été formellement retenu pour parvenir à mettre fin à l’extrême pauvreté ».  Toutefois, il ne s’agit que d’un soulagement en attendant que des financements appropriés soient mobilisés pour la mise en œuvre effective du programme de développement, a-t-il fait remarquer. 

À cet égard, il a indiqué que les sources de financement identifiées dans le Programme d’action d’Addis-Abeba devraient permettre une large mobilisation de moyens correspondant aux attentes des engagements pris.  Pour sa part, le Gouvernement de Guinée a établi un plan quinquennal de développement économique et social pour la période allant de 2016 à 2020.  Ce plan, a-t-il expliqué, servira de cadre de référence pour les interventions des partenaires pour la période considérée. 

M. WILFRIED I. EMVULA (Namibie) a indiqué qu’en septembre dernier, son gouvernement avait intégré les objectifs de développement durable à ses politiques et programmes pour les 15 prochaines années.  En tant que membre actif de l’Union africaine, son pays participe à l’élaboration d’« Agenda 2063: l’Afrique que nous voulons » et a fait des objectifs 1 et 2, relatifs respectivement à l’éradication de la pauvreté et à celle de la faim, des priorités nationales.  À cette fin, le Gouvernement namibien a établi un ministère spécifique placé directement sous la tutelle du Président de la République et ouvert une banque alimentaire.  M. Emvula a déclaré attendre avec impatience la prochaine session du Forum politique de haut niveau sur le développement durable, organisée sous les auspices du Conseil économique et social (ECOSOC) du 10 au 19 juillet 2017 sur le thème de l’éradication de la pauvreté et de la promotion de la prospérité dans un monde en mutation.  Dans un contexte d’incertitude économique mondial, le représentant de la Namibie a souligné la nécessité de promouvoir le commerce international et de reconnaître l’intégration régionale comme vecteur de mondialisation.

M. CAO ZHI YONG (Chine) a souligné que la pauvreté continuait de représenter un problème grave à l’échelle mondiale et que la communauté internationale devrait améliorer l’environnement des pays en développement et faire de l’élimination totale de la pauvreté une priorité absolue.  Il faudrait donc s’attaquer aux racines de la pauvreté, a souligné le représentant, en plaidant pour des systèmes de protection sociale efficaces, et une aide des pays développés aux pays en développement.  Il a précisé que la population rurale pauvre de la Chine était passée de 166 millions à 55 millions entre 2010 et 2015.  Soulignant que la coopération internationale pour le développement industriel était importante, le délégué s’est félicité du concept de développement inclusif proposé par l’ONUDI.  Le Sommet du G20 en septembre dernier a permis de lancer une initiative pour soutenir l’industrialisation dans les pays d’Afrique et les pays les moins avancés, a-t-il ajouté.

M. RY TUY (Cambodge) a fait remarquer que le Cambodge avait atteint les cibles des Objectifs du Millénaire pour le développement avant la date de 2015 et qu’il avait été cité comme exemple par les Nations Unies.  De la catégorie des pays les moins avancés, il est parvenu à se hisser au rang de pays à revenu intermédiaire bas et vise à faire partie de la catégorie de pays à revenu intermédiaire élevé d’ici à 2030.  Le représentant a estimé que la réalisation des 17 Objectifs de développement durable était pertinente, dans la mesure où ils visent à renforcer les acquis de ces dernières années.  À cette fin, le Cambodge veut diversifier ses exportations pour limiter sa dépendance de certains secteurs comme l’industrie vestimentaire, l’agriculture et le tourisme.  Il a ainsi lancé des projets pour lutter contre la pauvreté et en faveur du développement agricole, a indiqué le délégué, en précisant que son gouvernement avait commencé à distribuer des terres arables aux paysans sans terre, à accroître l’irrigation et l’accès au crédit.

Son Plan national de développement 2014-2018 englobe en outre des mesures réalistes en faveur de l’éducation et de la santé.  Les succès réalisés par le Cambodge dépendent de ce qui a pu être accompli en matière économique et sociale, a souligné le représentant, en citant par exemple la lutte contre l’inflation, la protection de l’environnement, le renforcement des infrastructures, les réformes dans la justice et l’administration.  Il a estimé que le succès n’était garanti que si les pays développés respectent leurs engagements au titre de l’aide publique au développement.

Mme NANZEGUELA KONE-FOFANA (Côte d’Ivoire) a indiqué que les objectifs de développement durable avaient été intégrés dans les deux principaux programmes de développement de la Côte d’Ivoire, à savoir le Plan national de développement (PND) (2016-2020) et « Perspective Côte d’Ivoire 2040 ».  Elle a déclaré que la reprise de la croissance économique, qui était de 9,4% en moyenne sur la période 2012-2015, laisse espérer de meilleures perspectives en vue de la réalisation des objectifs de développement durable.  La reprise économique, combinée aux efforts consentis par le Gouvernement pour améliorer les conditions de vie des populations, a eu pour conséquence de réduire de manière significative la pauvreté, même si son impact reste encore élevé dans le pays.  Ainsi, le Gouvernement entend poursuivre ses efforts dans les secteurs sociaux de base afin de pouvoir accompagner l’accélération de la croissance économique à la réduction de la pauvreté et des inégalités. 

Mme Kone-Fofana a assuré que son pays souscrivait à la vision de l’Union africaine, à travers son Agenda 2063 établissant les priorités de l’Afrique en matière de développement, dont l’industrialisation représente un outil essentiel dans l’optique de la mise en œuvre des objectifs de développement durable.  Avant de conclure, elle a souligné que les financements demeuraient le moyen primordial de la réalisation des programmes de développement durable.

M. PTANGME PEKETI (Togo) a rappelé qu’avec l’adoption du Programme de développement durable à l’horizon 2030, la communauté internationale s’était engagée à éliminer la pauvreté et la faim, sous toutes leurs formes et leurs dimensions et à faire en sorte que tous les êtres humains puissent réaliser leur potentiel dans les conditions de dignité et d’égalité dans un environnement sain.  Sa délégation salue ainsi le rapport du Secrétaire général qui appelle la communauté internationale à s’engager plus activement à la mise en place des mécanismes nouveaux visant à l’éradication de la pauvreté, en particulier pour les femmes et les enfants.

Au Togo, les femmes représentent 51% de la population totale et 53,7% des actifs.  Elles comptent aussi pour 54% du secteur informel.  La moitié de la population du pays est par ailleurs considérée comme jeune, a précisé le représentant.  Tenant compte de ces données, le Gouvernement togolais a mis en place depuis un certain nombre d’années des mesures et actions importantes sur les plans économique, social mais aussi juridiques.  Ces mesures ciblent essentiellement les femmes et les jeunes, soit les franges les plus fragiles de la société, souvent exclus du système financier classique.  Parmi ces mesures, il y a la mise en œuvre de la Déclaration et du Programme d’action de Beijing, l’institutionnalisation du Forum national de la femme togolaise, ou encore l’adoption de lois sur la famille et des stratégies de financement pour l’accès des femmes et des jeunes au microcrédit, et la mise sur pied du Fonds national de la finance inclusive.  D’autres mesures ont également été prises dans le domaine de la santé, y compris mentale.  Au titre de ces mesures, a indiqué le représentant, un nouveau plan national de développement sanitaire pour la période 2016-2022 a été adopté, de même qu’un rapport d’analyse sur la situation de la santé mentale.

Tant que persisteront dans les pays en développement la faible productivité agricole, les taux de chômage élevés, les inégalités et l’exclusion sociale, les crises économiques et les effets des changements climatiques, il sera difficile de parvenir aux objectifs du Programme de développement durable à l’horizon 2030 en matière de pauvreté et d’élimination de la faim, a prévenu le représentant. 

M. MAYTHONG THAMMAVONGSA (République démocratique populaire lao) a déclaré que son pays pouvait s’enorgueillir d’importantes réalisations sur le plan économique et social, notamment un taux de croissance d’environ 7,9% par an au cours des dernières années.  Le Gouvernement, a-t-il précisé, a décidé de donner une priorité au développement rural et à l’éradication de la pauvreté grâce au soutien de partenaires extérieurs de développement, avec pour objectif de s’émanciper de la catégorie des pays les moins avancés (PMA).  Le représentant a ensuite déclaré que les objectifs de développement durable avaient été pleinement intégrés par son pays dans le huitième « plan de développement socioéconomique quinquennal 2016-2020 ».  Des ressources considérables ont été mobilisées pour assurer sa mise en œuvre, a assuré le délégué, en plaidant cependant pour une assistance renforcée des bailleurs de fonds, des institutions du système des Nations Unies ou autres organisations internationales.

M. YACUBA (Niger) a déclaré que le Niger n’échappait pas à la réalité décrite dans les rapports du Programme des Nations Unies pour le développement sur les indices de développement humain, en précisant que ceux des pays de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UMOA) figuraient parmi les plus faibles du monde.  Ceci tient souvent à des causes structurelles et à des facteurs conjoncturels tels que les catastrophes naturelles, les attaques de criquets, qui expliquent par exemple la crise alimentaire de 2005.  Les autres causes peuvent être d’ordre social ou économique, a-t-il poursuivi, en citant la mauvaise santé globale de la population, les faibles revenus des paysans et des salariés agricoles.

Cependant, des progrès ont été faits, notamment en matière d’accès à l’éducation, a-t-il fait remarquer, en mentionnant la scolarisation des garçons et filles a progressé de 64,3% en 2001 à 76% aujourd’hui.  L’alphabétisation a également connu un bond entre 1990 et 2009, passant de 20% à 40%. Le taux de mortalité infantile a également régressé: il était de 151 en 1990 et est passé à seulement 88 pour 1 000 en 2011, a expliqué le représentant.  Des progrès satisfaisants ont été réalisés en matière d’accès à l’eau potable et à l’électricité, même si les chiffres restent faibles, a-t-il ajouté.

Le Niger a aussi enregistré des progrès en matière de gouvernance.  Il a ainsi créé la Haute Autorité de lutte contre la corruption et les infractions assimilée, directement rattachée à la présidence de la République, de même que d’un bureau information, réclamation et lutte contre la corruption et le trafic d’influence, géré par le Ministère de la justice, a indiqué le représentant. Tous ces efforts conjugués avec d’autres ont permis au pays de se hisser de la 134e place sur 183 en 2011 à la 123e en 2012 et 106e sur 177 en 2013 dans l’Indice de perception de la corruption, a-t-il précisé. 

M. MAHLATSI MMINELE (Afrique du Sud) a indiqué que son pays avait toujours œuvré pour créer des opportunités économiques afin de permettre aux familles défavorisées la possibilité de bénéficier de meilleures conditions de vie.  Pour lutter contre la vulnérabilité associée au handicap, à la vieillesse et à la maladie, le Gouvernement sud-africain a également prévu des « filets de sécurité » destinés aux segments les plus fragiles de la société, principalement sous la forme de bourses et d’aides sociales, a souligné le représentant.  L’Afrique du Sud, soucieuse d’améliorer l’inclusion sociale, envisage par ailleurs de se doter de programmes jetant des passerelles entre la création d’opportunités professionnelles pour les pauvres et la protection et la réhabilitation des écosystèmes, ainsi que la promotion de l’écotourisme.  Si les gouvernements sont au cœur de la mise en œuvre de projets de développement, a noté le délégué, le secteur privé, les syndicats et la société civile n’en ont pas moins une part importante à assumer.

M. RUBÉN IGNACIO ZAMORA RIVAS (El Salvador) a salué les progrès réalisés avec les Objectifs du Millénaire pour le développement en matière de réduction de la pauvreté, en estimant qu’il faudrait aller bien plus loin.  Il a fait observer que des obstacles structurels subsistaient, tout en soulignant qu’il faudrait lutter contre les inégalités pour vaincre la pauvreté.  Il ne s’agit pas seulement des inégalités sociales mais aussi ses inégalités entre pays, a rappelé M. Zamora Rivas.  

Le Programme d’action sur le financement du développement d’Addis-Abeba appelle à mettre l’accent sur les besoins particuliers des pays à revenu intermédiaire et il a souligné l’importance de disposer de moyens de mise en œuvre adéquats, a précisé le représentant.  Il est important pour les Nations Unies de définir les prochaines priorités pour la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030 et pour assister les pays qui en font la demande.  El Salvador est confronté à de nombreux défis, a indiqué M. Zamora Rivas, en faisant remarquer que l’éradication de la pauvreté ne peut être réalisée qu’avec l’inclusion, le respect et l’équité.

M. CARLOS ARTURO MORALES LÓPEZ (Colombie) s’est dit préoccupé par les inégalités persistantes qui existent au sein et entre les pays dans la lutte contre la pauvreté.  Il a souligné qu’il était nécessaire de mobiliser des ressources, financières et non financières, pour éradiquer la pauvreté multidimensionnelle.  Ainsi, le transfert de technologies vers les pays en développement est un outil indispensable pour réduire les écarts.  Depuis 2012, la Colombie a adopté l’indicateur de pauvreté multidimensionnelle pour mesurer le niveau de pauvreté, en complément de ce qui détermine la pauvreté monétaire.  Cela a permis à la Colombie de reformuler certaines politiques publiques et de faire sortir 4 millions de personnes de la pauvreté multidimensionnelle entre 2010 et 2015, a assuré le représentant.

Le développement industriel des pays en développement, source de croissance économique et de diversification, sera essentiel pour éradiquer la pauvreté sous toutes ses formes, a estimé le délégué de la Colombie.  Dans ce cadre, il est nécessaire de renforcer la coopération internationale pour créer les capacités et un environnement favorable aux micro, petites et moyennes entreprises dans les chaînes de valeur mondiales.

M. LEULSEGEDE TADESSE ABEBE (Éthiopie) a expliqué que, dans son pays, la mise en œuvre de toutes les politiques et stratégies économiques et sociales avait pour finalité la lutte contre la pauvreté sous toutes ses formes.  La volonté politique du Gouvernement éthiopien et l’approche holistique qu’il a privilégiée, la hausse de la productivité agricole, les programmes de protection sociale, les investissements publics dans des projets d’infrastructures sont quelques-uns des facteurs à l’origine d’une croissance économique éthiopienne « inclusive et génératrice d’emplois », a assuré le représentant. 

En dépit de ces avancées, a-t-il reconnu, des segments de la population vivent toujours dans la pauvreté la plus absolue et le taux de chômage reste élevé, en particulier chez les jeunes.  C’est pourquoi, le gouvernement a envisagé des changements structurels dans le cadre de son second plan de croissance et de transformation.  L’un des piliers de ce plan, a précisé M. Abebe, reste la création d’emplois décents au sein d’une industrie revitalisée, avec pour objectif de faire de l’Éthiopie le leader africain du secteur de la manufacture légère d’ici à 2025, notamment en ce qui concerne le cuir et le textile.

M. SONAM TOBGYE (Bhoutan) a indiqué que le cadre national de développement du Bhoutan était basé sur le concept de « bonheur national brut » qui tient compte de données sociales et sur l’épanouissement individuel afin de compléter les aspects purement économiques permettant de mesurer le niveau de développement.  Le taux national de pauvreté du Bhoutan a considérablement baissé entre 2008 et 2014, passant de 45% à 23%.  Le Gouvernement entend promouvoir la connectivité, construire les infrastructures et renforcer les capacités de ses citoyens, a assuré le délégué.

Le tourisme est un secteur majeur du développement au Bhoutan, a indiqué le représentant, en précisant qu’il s’agissait de la deuxième source de revenus après le secteur de l’hydroélectricité.  Il a permis de réduire la pauvreté en créant, notamment, des emplois.  Le pays est engagé dans l’écotourisme, mettant ainsi en pratique des mesures touristiques qui respectent à la fois la culture locale et l’environnement.  Le  développement économique durable, a-t-il estimé, peut permettre d’éradiquer la pauvreté.  Il a précisé que l’aide des partenaires internationaux serait également importante dans le cadre de l’éradication de la pauvreté et du développement durable.

M. SAMUEL SOARES (Timor-Leste) a déclaré que les objectifs de développement durable avaient été intégrés dans le Plan national de développement du Timor-Leste, qui s’est fixé pour ambition de le hisser au rang des pays à revenu intermédiaire de classe supérieure.  Il a émis le vœu que le prochain examen quadriennal complet des activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies (QCPR) permettrait de poser les jalons d’une approche inclusive pour accompagner les PMA vers leur reclassement à l’horizon 2020.  Il a appelé les pays développés à respecter leur engagement de consacrer au moins 0,7% de leur produit intérieur brut (PIB) à l’APD, dont 0,15% à 0,20% de cet engagement en faveur des PMA.

M. Soares a ensuite expliqué que la solidarité intergénérationnelle avait contribué à renforcer le processus de construction de la jeune nation du Timor-Leste, facilitant ainsi le passage du pays de la période du conflit armé vers celle du développement.  L’un des principes chers au Groupe G7+ des États fragiles, a-t-il précisé, est l’appropriation nationale des programmes de développement.

M. SONGELAEL SHILLA (République-Unie de Tanzanie) a réaffirmé l’engagement de son pays en faveur d’une approche multisectorielle de l’éradication de la pauvreté, comme le reflète sa stratégie nationale en la matière, qui intègre les objectifs et cibles du Programme de développement durable à l’horizon 2030.  En dépit des avancées réalisées, a-t-il constaté, la Tanzanie continue de faire face à des défis qui ralentissent la mise en œuvre des programmes en cours, en particulier la pire sécheresse que le pays n’ait jamais connue depuis des décennies.  Tout en plaidant pour une mobilisation accrue des ressources, la Tanzanie considère qu’il faudrait mettre l’accent sur l’objectif 17, relatif aux partenariats et sur les conclusions du Plan d’action d’Addis-Abeba, en particulier la création d’une banque de technologies pour les pays les moins avancés (PMA) et la réaffirmation des engagements pris au titre de l’aide publique au développement.  

M. TARIK IZIRAREN (Maroc) s’est félicité des progrès réalisés dans la réduction de la pauvreté même si beaucoup reste encore à faire.  Au Maroc, la lutte contre la pauvreté se reflète dans une vision globale et intégrée, ainsi que dans le budget national renforcé pour les secteurs sociaux.  L’initiative nationale de développement humain a renforcé les actions en faveur des plus démunis, notamment en milieu rural, ce qui a valu au Maroc la reconnaissance de la Banque mondiale.  Le Maroc s’est par exemple engagé dans des programmes d’amélioration des infrastructures rurales et il est déterminé à poursuivre la lutte contre la pauvreté.  Il a fait de la coopération Sud-Sud et triangulaire une de ses priorités, mettant ainsi son expérience en termes d’irrigation et de fertilité des sols, par exemple, au service d’autres pays d’Afrique.  Le représentant a estimé que la communauté internationale avait une responsabilité morale pour que chacun mange à sa faim.

M. ADEOYE BANKOLE (Nigéria) s’est félicité des progrès accomplis pour réduire de moitié la pauvreté.  L’éradication de la pauvreté, a-t-il dit, devrait concentrer toute l’attention de la communauté internationale pour atteindre cet objectif numéro 1 de développement durable.  La mise en œuvre de cet objectif est clairement indiquée dans le Programme d’action d’Addis-Abeba sur le financement du développement, qui appelle à des partenariats mondiaux et à une action concertée pour adopter une approche holistique.  À cet égard, a-t-il suggéré, il faudrait accorder une attention particulière à la situation de l’Afrique subsaharienne, où une grande part de la population reste confrontée à l’extrême pauvreté, en particulier dans les pays les moins avancés.  Le délégué a également plaidé pour l’adoption d’indicateurs multidimensionnels en vue de  mesurer le niveau de pauvreté à partir d’éléments transversaux comme la santé publique, la nutrition, l’éducation et le niveau du revenu national.

Le Nigéria est également favorable à des investissements soutenus dans le développement industriel durable, a assuré son représentant.  Il a ainsi lancé en 2015 un programme d’inclusion sociale visant à sortir la population de la pauvreté et à lui donner l’opportunité de subvenir à ses besoins, a-t-il précisé.  Au début de cette année, il a également adopté un programme appelé « Entreprise familiale demandant beaucoup de main-d’œuvre » pour augmenter la production alimentaire et créer des emplois.

M. RAFAEL DARÍO RAMÍREZ CARREÑO (Venezuela) a accusé le capitalisme dominant d’être la cause de la persistance de la pauvreté à travers le monde.  Les milliers de réfugiés qui bravent la mort en traversant la mer Méditerranée sur des embarcations de fortune illustrent de manière tragique le désespoir de ces personnes, s’est-il indigné.  Il a appelé à l’avènement d’un système économique qui tient compte des capacités de tous et des besoins de chacun.  « Nous ne pouvons pas laisser quelques acteurs décider de l’avenir et du développement du monde », a-t-il fustigé.

Il a expliqué ensuite qu’après avoir recouvré les pleins pouvoirs sur les ressources nationales du Venezuela, les autorités ont travaillé à assurer la redistribution des richesses nationales, dans le but de parvenir à un taux de pauvreté zéro, conformément aux principes de la révolution bolivarienne. 

Mgr TOMASZ GRYSA, Observateur du Saint-Siège, a déclaré qu’en dépit de progrès marquants en matière de lutte contre la pauvreté depuis 2008, la récente étude de la Banque mondiale montre que plus d’un individu sur 10 vit encore en dessous du seuil de pauvreté,  soit avec moins de 2 dollars par jour. Cela signifie qu’il faut tirer des leçons du passé pour entreprendre les efforts nécessaires visant à éradiquer la pauvreté, a-t-il dit.

La réduction globale de la pauvreté a été acceptée comme faisant partie de la question intégrale du développement humain et non plus seulement, comme un critère de développement économique.  Investir dans la santé, l’éducation, la paix, sa consolidation ou encore le renforcement des communautés a été considéré comme nécessaire au capital social et humain, a précisé l’observateur du Saint-Siège.  La seconde leçon a été de comprendre l’importance de s’attaquer aux questions de l’inégalité et de sa relation à la pauvreté.  L’expérience a ainsi montré que les politiques qui visent à promouvoir l’égalité entre les sexes ou l’égal accès à l’éducation et à la santé universelle sont les mêmes politiques qui renforcent le développement économique.

L’observateur du Saint-Siège a ensuite fait remarquer qu’il ne peut y avoir de progrès intégral de la personne humaine sans le développement simultané de l’humanité dans les valeurs de solidarité, de participation sociale.  C’est pourquoi, a-t-il dit, l’exclusion des femmes est inévitablement un obstacle à l’éradication de la pauvreté.  Tant que les femmes et les filles sont victimes de la violence, de discriminations, non seulement leur dignité inhérente est violée, mais également leurs familles et communautés sont privées de développement.

La protection sociale contribue au développement humain et au progrès social, a enfin soutenu l’observateur du Saint-Siège.  Les récentes mesures de protection sociale appliquées dans les pays en développement montrent qu’elle participe au développement et à la prospérité économique.  Dans de nombreux cas, elle a même permis une augmentation significative de la productivité, y compris en créant de nouveaux entrepreneurs.  Rappelant que l’année 2017 marquera la seconde Décennie des Nations Unies pour l’éradication de la pauvreté, il a proposé de continuer à réfléchir sur ces questions afin d’améliorer l’approche adoptée en la matière.

M. RAÚL VIDAL Y SEPÚLVEDA, (Ordre souverain militaire hospitalier de Saint-Jean de Jérusalem, de Rhodes et de Malte), a souligné les efforts déployés par l’Ordre de Malte pour éradiquer la pauvreté et mettre fin au fossé créé par les inégalités entre et au sein des pays.  Pour y parvenir, le représentant a estimé que l’amélioration de l’accès à l’eau et à l’éducation ou la sécurité alimentaire devraient constituer des priorités dans la mise en œuvre des objectifs de développement durable. 

M. Vidal y Sepúlveda a ainsi indiqué que l’Ordre de Malte s’était efforcé d’améliorer les méthodes agricoles en Colombie, pour venir en aide aux 7 millions de personnes déplacées dans le pays, ainsi qu’en Bolivie.  L’Ordre de Malte, a-t-il ajouté, a également lancé des programmes d’accès à l’eau potable au profit de plus de 1,5 million de personnes en Haïti, qui a été victime de la pire sécheresse dans la région depuis 35 ans et du récent passage de l’ouragan Matthew.  Enfin, M. Vidal y Sepúlveda a mentionné les initiatives lancées par l’Ordre de Malte pour contribuer aux efforts en matière d’éducation en Amérique latine, mais aussi en Asie, notamment aux Philippines et au Timor-Leste.

M. VINICIUS CARVALHO PINHEIRO, (Organisation internationale du Travail (OIT), a mis en avant quatre initiatives importantes qui peuvent les aider à éliminer la pauvreté par le travail décent, notamment la création de systèmes de protection sociale qui sont nécessaires pour veiller à ce que personne ne soit laissé de côté.   C’est la raison pour laquelle l’OIT et la Banque mondiale ont lancé le partenariat mondial pour une protection sociale universelle dont l’objectif est d’appuyer les pays à élaborer et mettre en œuvre des systèmes de protection sociale universels et durables. 

En outre, l’OIT concentre ses efforts pour assurer que les gouvernements, les employeurs et les organisations des travailleurs aient les outils pour assurer un avenir durable et inclusif.  L’initiative « The End to Poverty Centenary » a été spécifiquement élaborée pour servir de base aux travaux de l’OIT dans la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030.  Le travail est un lien fondamental entre les peuples, leurs communautés, les sociétés et l’économie, a rappelé M. Carvalho Pinheiro.  En investissant en faveur d’un travail décent, a-t-il estimé, les pays peuvent accélérer l’élimination de la pauvreté et promouvoir une croissance plus efficiente et inclusive qui peut contribuer à un développement durable et équitable.

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