La Cinquième Commission examine le premier budget de la Mission politique spéciale en Colombie estimé à 64,1 millions de dollars pour 2017
Le budget de la nouvelle Mission des Nations Unies en Colombie, estimé à 64,1 millions de dollars pour 2017, était aujourd’hui au cœur des travaux de la Cinquième Commission chargée des questions administratives et budgétaires qui a aussi examiné l’enveloppe demandée pour le Bureau du Conseiller spécial pour la prévention des conflits, y compris au Burundi, qui fait partie des 31 autres missions politiques spéciales dont le coût total est de 577,7 millions de dollars pour 2017.
C’est par sa résolution 2261 (2016) que le Conseil de sécurité a créé la Mission des Nations Unies en Colombie, une mission politique composée d’observateurs internationaux non armés, amenée à être la composante internationale du Mécanisme tripartite de surveillance et vérification de l’Accord portant cessez-le-feu et cessation des hostilités bilatéraux et définitifs entre le Gouvernement colombien et les Forces armées révolutionnaires de Colombie-Armée populaire (FARC-EP), dont elle assurera également la coordination. Le Conseil a également chargé la Mission de surveiller et de vérifier le dépôt des armes.
La Cinquième Commission a donc pour la première fois examiné le budget de la nouvelle Mission qui, avec la somme de 64,1 millions de dollars, doit financer en 2017, le déploiement de 400 observateurs militaires, de 280 civils et des dépenses opérationnelles. Les délégations se sont unanimement félicitées de l’Accord de paix qui a été ratifié par le Parlement colombien le 30 novembre.
« Mon pays vit un moment historique », s’est réjouie la représentante de la Colombie après avoir remercié la communauté internationale et l’ONU, en particulier le Conseil de sécurité, pour leur appui sans faille au processus de paix. Elle a toutefois prévenu que les défis restent « colossaux » s’agissant de la réconciliation et de la mise en œuvre des mesures agréées pour parvenir à une paix durable. Elle a souligné l’importance du travail de suivi de la cessation des hostilités en vue d’un cessez-le-feu bilatéral et définitif. Abondant dans ce sens, la représentante de l’Union européenne a rappelé la création par Bruxelles, le 12 décembre dernier, d’un Fonds d’affectation spéciale de 600 millions d’euros pour appuyer les initiatives à court et moyen termes de consolidation de la paix.
La Commission a aussi examiné l’enveloppe demandée pour le Bureau du Conseiller spécial pour la prévention des conflits, y compris au Burundi, qui s’élève à 11,9 millions de dollars, soit 53% de plus qu’en 2016. Les représentants du Groupe des États d’Afrique et du Burundi ont fustigé l’évaluation excessive du Secrétaire général qui a qualifié de « précaire », la situation politique et sécuritaire au Burundi, une analyse, selon eux, en contradiction avec l’évolution positive constatée sur le terrain, laquelle devrait se traduire par la signature d’un accord politique en juin 2017.
Les incidences financières des 73 résolutions et décisions du Conseil des droits de l’homme, estimées à 49,1 millions de dollars, ont été l’occasion d’une joute oratoire entre les délégations d’Israël et de Palestine. Le représentant israélien a jugé « scandaleuse » et « sans précédent » une résolution qui prévoit d’établir la liste des entreprises israéliennes qui travaillent avec les colonies de peuplement. « Ces actes nous rappellent les moments sombres de notre histoire », a-t-il dénoncé, avant que son homologue palestinien n’invite les délégations à résister aux pressions d’Israël et à faire cesser les transactions avec ce type d’entreprises.
En début de séance, le Président de l’Assemblée générale, M. Peter Thomson, a indiqué que son Bureau mettrait tout en œuvre pour aider la Cinquième Commission à conclure ses travaux avant Noël. Il a rappelé l’importance de la Commission pour favoriser l’avènement d’un cadre administratif et budgétaire propice à la meilleure des transitions entre le Secrétaire général sortant, M Ban Ki-moon, et M. António Guterres qui doit prendre ses fonctions dans 17 jours.
DÉCLARATION DU PRÉSIDENT DE LA SOIXANTE ET ONZIÈME SESSION DE L’ASSEMBLÉE GÉNÉRALE
M. PETER THOMSON, Président de l’Assemblée générale, a souligné le rôle important de la Cinquième Commission pour faciliter la meilleure transition possible entre le Secrétaire général sortant et le nouveau qui prendra ses fonctions dans 17 jours. La Commission peut donner à l’ONU le cadre administratif approprié pour faciliter le travail de M. António Guterres. Ma priorité, a dit le Président, est de donner un élan au Programme de développement durable à l’horizon 2030, avec la collaboration de la Cinquième Commission. Reconnaissant que les travaux de cette dernière ne sont pas aidés par la parution tardive des documents, le Président a assuré que son Bureau est en contact avec les parties concernées pour pouvoir accélérer les travaux.
Il faut trouver des solutions à long terme, a insisté le Président, pour permettre à la Commission de terminer ses travaux dans les délais impartis. « Nous avons 10 jours avant Noël pour conclure des accords administratifs et budgétaires dans l’intérêt de tous » a-t-il conclu, avant d’assurer les membres de la Commission de son plein appui.
BUDGET-PROGRAMME POUR L’EXERCICE BIENNAL 2016-2017
Rapport du Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires sur les prévisions de dépenses relatives aux missions politiques spéciales, aux missions de bons offices et aux autres initiatives politiques autorisées par l’Assemblée générale ou le Conseil de sécurité (A/71/595)
Pour l’établissement de ce rapport, le Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires (CCQAB) a examiné celui du Secrétaire général (A/71/365) qui indique que le montant net des dépenses prévues pour le financement de 31 missions politiques spéciales en 2017 s’élève à 577 708 000 dollars. Le CCQAB souligne que le montant sera ajusté à la baisse pour tenir compte du fait que le projet de budget pour le Conseiller spécial du Secrétaire général sur le Myanmar ne sera pas examiné par l’Assemblée générale. Comme l’Assemblée générale avait approuvé un crédit de 1 124 400 000 dollars pour l’exercice biennal 2016-2017, le Secrétaire général lui demande d’ouvrir des crédits supplémentaires d’un montant de 29 369 400 dollars, compte tenu d’un dépassement de 186 500 dollars en 2016. Le Comité consultatif recommande à l’Assemblée générale d’approuver les ressources demandées.
Rapport du Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires sur les prévisions de dépenses relatives au Bureau de l’Envoyé spécial du Secrétaire général pour le Yémen et à celui du Conseiller spécial du Secrétaire général pour la prévention des conflits, y compris au Burundi (A/71/595/Add.6)
Pour l’établissement de ce rapport, le Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires (CCQAB) a examiné celui du Secrétaire général (A/71/365/Add.6) qui indique que, pour le Bureau de l’Envoyé spécial du Secrétaire général pour le Yémen, les ressources proposées pour 2017 s’élèvent à 15 487 300 dollars, ce qui représente une augmentation nette de 8 757 200 dollars par rapport au montant initial des crédits ouverts pour l’exercice 2016. D’importantes augmentations sont prévues au titre des dépenses afférentes au personnel recruté sur le plan international (4 608 200 dollars), aux installations et infrastructures (2 154 600 dollars) et aux transports terrestres (1 140 900 dollars).
S’agissant du Bureau du Conseiller spécial du Secrétaire général pour la prévention des conflits, y compris au Burundi, les ressources demandées se montent à 11 927 100 dollars, soit 4 163 400 dollars (53%) de plus que le montant initial des crédits ouverts pour 2016. Cette augmentation est due essentiellement à l’augmentation des effectifs (2 352 300 dollars) et aussi à l’augmentation des dépenses prévues au titre des voyages (384 900 dollars), des installations et infrastructures (366 500 dollars) et de l’informatique (346 700 dollars).
Le Comité consultatif recommande que l’Assemblée générale approuve pour les deux Bureaux la somme de 25 100 300 dollars, déduction faite des contributions du personnel; ouvre des crédits supplémentaires d’un montant de 26 071 600 dollars dans le budget-programme de l’exercice biennal 2016-2017, compte tenu du montant estimatif du dépassement de crédits en 2016, soit 971 300 dollars, et ouvre des crédits d’un montant de 1 834 800 dollars pour les contributions du personnel, qui seront compensés par l’inscription d’un montant équivalent au chapitre des recettes.
Rapport du Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires sur les prévisions de dépenses relatives à la Mission des Nations Unies en Colombie (A/71/595/Add.7)
Pour l’établissement de ce rapport, le Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires (CCQAB) a examiné celui du Secrétaire général (A/71/365/Add.7) qui rappelle que par sa résolution 2261 (2016), le Conseil de sécurité a créé une mission politique composée d’observateurs internationaux non armés, amenée à être la composante internationale du mécanisme tripartite de surveillance et vérification (le Mécanisme) de l’Accord portant cessez-le-feu et cessation des hostilités bilatéraux et définitifs entre le Gouvernement colombien et les Forces armées révolutionnaires de Colombie-Armée populaire (FARC-EP), dont elle assurera également la coordination. Le Conseil a également chargé la Mission de surveiller et de vérifier le dépôt des armes.
Le mandat de 12 mois établi pour la Mission a débuté à la suite de la signature, le 26 septembre 2016, de l’Accord de paix entre le Gouvernement colombien et les FARC-EP. À la suite des résultats du référendum tenu le 2 octobre 2016, lors duquel les électeurs ont rejeté l’Accord de paix, les parties ont signé, le 13 octobre 2016, un protocole en vue d’un cessez-le-feu et de la cessation des hostilités bilatéraux et définitifs. Dans une lettre datée du 31 octobre 2016 (S/2016/923), le Président du Conseil de sécurité a autorisé la Mission à débuter ses activités de surveillance et d’observation.
Le Gouvernement colombien et la Mission se partageront les coûts afférents à la mise en place et au fonctionnement du Mécanisme, sauf pour les dépenses de sécurité qui sont assumées par le Gouvernement, au prorata du nombre de membres du personnel sur les plans national et international. La Mission compterait pour environ 50% des besoins totaux en services et installations. Le Comité consultatif compte que le Secrétaire général fera figurer dans son prochain rapport des informations plus détaillées sur le coût global de la Mission, ainsi que sur les arrangements relatifs à la participation aux coûts correspondants.
En attendant, le montant des dépenses prévues pour 2017 s’élève à 64 167 300 dollars pour financer le déploiement de 400 observateurs militaires (11 138 700 dollars) et de 280 membres du personnel civil (22 028 300 dollars), ainsi que les dépenses opérationnelles (31 000 300 dollars). On sait déjà que la Mission aura besoin de 400 observateurs et de 50 observateurs supplémentaires lorsque débutera le dépôt des armes.
Le Comité consultatif diminue un peu le montant et recommande une somme de 63 591 900 dollars. Il s’agit donc d’ouvrir des crédits supplémentaires d’un montant de 77 962 100 dollars, en tenant compte du montant estimatif des engagements de dépenses autorisés de 2016 s’élevant à 14 370 200 dollars. Il s’agit aussi d’ouvrir un crédit d’un montant de 3 044 300 dollars qui sera compensé par l’inscription d’un montant équivalent au chapitre 1 des recettes provenant des contributions du personnel.
Rapport du Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires sur les incidences financières du nouveau Programme pour les villes (A/71/687)
Le Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires (CCQAB) a examiné l’état présenté par le Secrétaire général (A/C.5/71/15) concernant les incidences sur le budget-programme du projet de résolution contenu dans le document A/71/L.23 et relatif au Nouveau Programme pour les villes. Le texte prie le Secrétaire général de lui présenter, à sa soixante et onzième session, une évaluation indépendante et factuelle du Programme des Nations Unies pour les établissements humains (ONU-Habitat). Par ce texte, l’Assemblée déciderait aussi de tenir une réunion de haut niveau de deux jours pour débattre de la mise en œuvre effective du Nouveau Programme pour les villes et du rôle d’ONU-Habitat.
Le Secrétaire général indique que les demandes formulées entraîneraient en 2017 des dépenses supplémentaires d’un montant total de 770 500 dollars. Le Comité consultatif recommande des crédits supplémentaires d’un montant de 254 300 dollars, 390 800 dollars et 8 000 dollars devant être ouverts dans le budget-programme pour l’exercice biennal 2016-2017 et imputés sur le fonds de réserve.
Rapport du Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires sur les incidences financières de la résolution sur les océans et le droit de la mer (A/71/686)
Le CCQAB a examiné l’état des incidences du projet de résolution sur les océans et le droit de la mer (A/71/L.26) qui parle de l’appui que doit continuer de fournir la Division des affaires maritimes et du droit de la mer du Bureau des affaires juridiques au secrétariat du Mécanisme de notification et d’évaluation systématiques à l’échelle mondiale de l’état du milieu marin, y compris les aspects socioéconomiques et les institutions établies.
Pour la période 2017-2020, le Secrétaire général demande un montant de 4 392 200 dollars et pour 2017, le CCQAB recommande des crédits supplémentaires de 604 600 dollars dans le budget 2016-2017. Un montant de 9 900 dollars sera compensé par le même montant au titre des recettes provenant des contributions du personnel.
Rapport du Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires sur les prévisions révisées comme suite aux résolutions et décisions adoptées par le Conseil des droits de l’homme (A/71/688)
Le Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires a examiné une version préliminaire du rapport du Secrétaire général (A/71/623) qui indique que les 73 résolutions et décisions adoptées par le Conseil des droits de l’homme ont des incidences financières, contre 57 en 2015. Ces incidences sont de l’ordre de 49 385 000 dollars. Le Comité consultatif recommande à l’Assemblée générale d’approuver les propositions du Secrétaire général.
Rapport du Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires sur le Fonds de réserve (A/71/691)
Le Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires a examiné une version préliminaire du rapport du Secrétaire général (A/C.5/71/17). Il rappelle que, dans sa résolution 69/264 (par. 13), l’Assemblée générale a décidé que le montant du fonds de réserve pour l’exercice biennal 2016-2017 serait égal à 0,75% du montant de l’estimation préliminaire, soit 41 687 967 dollars, qui serviraient à couvrir les dépenses supplémentaires.
Le Secrétaire général indique que le montant total des dépenses à imputer éventuellement sur le fonds de réserve, à savoir 43 307 200 dollars, correspond aux ressources demandées dans ses propositions, soit 66 349 600 dollars, déduction faite des réductions recommandées par le Comité consultatif au sujet de ces dépenses dont le montant total est de 23 042 400 dollars. Ces dépenses ne tiennent pas compte des recommandations que le Comité pourra formuler au sujet des rapports du Secrétaire général concernant les prévisions révisées du Conseil des droits de l’homme; les incidences sur le budget-programme du Nouveau Programme pour les villes; et les incidences du projet de résolution sur les océans et le droit de la mer.
Le Secrétaire général indique par ailleurs que le solde disponible du fonds de réserve, soit 17 619 900 dollars, correspond au solde du fonds d’un montant de 24 007 100 dollars, déduction faite des imputations approuvées à la soixante et onzième session de l’Assemblée générale, soit 6 387 200 dollars.
En outre, les dépenses supplémentaires d’un montant de 43 307 200 dollars à imputer sur le fonds de réserve représentent un dépassement de 25 687 300 dollars. Le Secrétaire général indique qu’il ne sera pas possible de couvrir toutes les dépenses supplémentaires résultant de mandats nouveaux ou élargis compte tenu de l’importance des montants en jeu.
Le Comité consultatif note que le montant maximum approuvé pour le fonds de réserve a été dépassé à trois reprises depuis l’exercice biennal 1990-1991, conduisant l’Assemblée générale à ouvrir de nouveaux crédits.
Rapport du Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires sur le premier rapport sur l’exécution du budget-programme de l’exercice biennal 2016-2017 (A/71/680)
Le Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires a examiné le premier rapport du Secrétaire général sur l’exécution du budget-programme de l’exercice biennal 2016-2017 (A/71/576) qui indique les ajustements à apporter aux crédits ouverts pour tenir compte des variations des taux d’inflation et de change et des paramètres du calcul initial. Ces ajustements tiennent compte également des nouveaux mandats approuvés par l’Assemblée générale et le Conseil de sécurité depuis l’approbation du budget-programme, ainsi que des dépenses imprévues et extraordinaires n’ayant pas pu être remises à la deuxième année de l’exercice.
Aux chapitres des dépenses, le montant révisé des ressources nécessaires s’élève à 5 460,7 millions de dollars, ce qui représente une augmentation de 51,9 millions de dollars (soit 1,0%) par rapport au montant des crédits approuvés par l’Assemblée générale (5 408,7 millions de dollars).
Le montant révisé des recettes s’élève à 533,1 millions de dollars, ce qui représente une hausse de 1,2 million de dollars (soit 0,2%) par rapport au montant initial prévu (531,9 millions de dollars).
Le Comité consultatif recommande à l’Assemblée générale d’approuver les prévisions révisées, sous réserve des ajustements qu’il conviendra d’opérer comme suite à l’examen des questions dont elle est actuellement saisie, y compris l’état récapitulatif des prévisions révisées et des incidences sur le budget-programme.
Déclarations
Au nom du Groupe des 77 et de la Chine, Mme SIRITHON WAIRATPANIJ (Thaïlande) a dit que les ressources supplémentaires nécessaires qui découlent des résolutions et décisions que le Conseil des droits de l’homme sont estimées à 49 385 000 dollars. S’agissant de la demande de création de 11 nouveaux postes pour appuyer les activités du Conseil, elle a approuvé l’idée de doter le Conseil de moyens suffisants. « Les États-Membres doivent fournir les moyens de financer les activités qu’ils ont eux-mêmes demandées », a-t-elle insisté, ajoutant qu’aucun changement de la méthodologie budgétaire ne devrait être apporté sans l’approbation de l’Assemblée générale.
Au nom de la Communauté des États d’Amérique latine et des Caraïbes (CELAC), M. OLIVIO FERMÍN (République dominicaine), a félicité le peuple et le Gouvernement colombiens pour l’Accord de paix, « une paix qui fait partie des valeurs partagées par nos communautés et qui est un vœu commun de nos populations », a-t-il déclaré. Pour la CELAC, l’Accord de paix marque la fin du dernier conflit armé dans la région et le début d’une ère stable et durable, a-t-il poursuivi. Rappelant que la Mission des Nations Unies en Colombie était une priorité pour la CELAC, le représentant a précisé que ce soutien s’était matérialisé par le déploiement d’observateurs, en vertu du mandat autorisé par le Conseil de sécurité.
Le représentant a réitéré le soutien de la CELAC aux discussions sur les aspects administratifs et budgétaires, « en particulier ceux qui ont un impact direct sur notre région ». À cet égard, il a dit compter sur le soutien de la Cinquième Commission pour faire en sorte que la Mission reçoive les ressources adéquates et nécessaires à une mise en œuvre efficace de son mandat.
Au nom du Groupe des États d’Afrique, M. BACHAR BONG ABDALLAH (Tchad) a salué les progrès réalisés jusqu’à présent par l’Union africaine et la Communauté d’Afrique de l’Est (CAE) dans le cadre du Dialogue interburundais pour trouver des réponses durables aux défis politiques du Burundi. Il a félicité le Conseiller spécial pour son travail avec les différentes parties prenantes burundaises. Le représentant a rappelé que lors de sa dix-septième session extraordinaire, le 8 septembre 2016 à Dar-es-Salaam, le Sommet des chefs d’États de la CAE a notamment examiné le rapport d’étape sur le Dialogue interburundais, adopté les recommandations du Facilitateur sur la voie à suivre et souligné la nécessité d’un leadership régional. Il a pris note des ressources proposées par le Secrétaire général, qui s’élèvent à 11,9 millions de dollars, soit une augmentation de 53% par rapport à 2016 et noté que le Secrétaire général propose 20 postes supplémentaire par rapport au budget approuvé.
Rappelant que le Bureau du Conseiller spécial a un mandat de coordination et qu’il doit travailler avec la médiation de la CAE, il a promis d’examiner très soigneusement les ressources demandées. Il a en effet relevé que le rapport du Secrétaire général fait état d’une situation politique « précaire » au Burundi alors que les chefs d’État de la CAE et les bulletins de presse du Facilitateur dont le dernier date du 9 décembre dernier, parlent d’une « meilleure » situation. À ce jour, a insisté le représentant, des opinions convergentes pointent sur d’importantes améliorations de la situation sécuritaire.
Il a donc regretté que la proposition du Secrétaire général ne tienne pas compte de l’évolution positive de la situation ni des mises à jour de la CAE alors que la signature d’un accord politique devrait être finalisé d’ici à juin 2017. Cela aurait dû être pris en compte, a répété le représentant, disant attendre des ajustements en termes de personnel et une bonne prise en compte de la réalité sur le terrain pour que les « rares » ressources soient affectées efficacement. Il a, à ce titre, appuyé les propositions du Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires (CCQAB).
Rappelant que, dans sa résolution, l’Assemblée générale a noté que de nombreuses entités des Nations Unies participent aux efforts de prévention dans la région et qu’elle a encouragé le Secrétaire général à favoriser les synergies, le représentant a demandé davantage d’informations sur les mesures prises à ce jour. S’agissant des dépenses opérationnelles, il s’est inquiété de l’augmentation « continue et injustifiée » des dépenses liées aux voyages officiels, aux consultants et aux technologies de l’information et a voulu en savoir plus sur ces voyages, la composition des équipes et les rôles de chaque membre au sein de ces équipes.
Le représentant a appelé la communauté internationale à continuer à appuyer le leadership de la CAE et de mettre davantage l’accent sur l’affectation ressources aux programmes de développement. Il a également souligné la nécessité de mettre en œuvre le mandat du Conseiller spécial, dans le respect des principes d’impartialité et de professionnalisme. « Tout engagement dans le pays doit être réalisé avec le consentement du pays-hôte », a-t-il insisté.
Mme CARMEN CSERNELHÁZI, déléguée de l’Union européenne, s’est félicitée de la signature de l’Accord de paix en Colombie et a jugé essentiel de maintenir l’esprit ouvert et constructif qui a présidé à l’adoption de cet Accord, afin que toutes les forces politiques de la Colombie et toutes les parties de la société colombienne s’engagent activement dans ce « moment historique ». La Mission de l’ONU va jouer un rôle essentiel pour le « Mécanisme » et son succès dépendra aussi de sa capacité à assurer la coordination aux niveaux national, régional et international. L’Union européenne, a assuré la représentante, est déterminée à appuyer le processus de paix et à favoriser la mise en œuvre de mesures contribuant à une paix durable.
Illustrant le long engagement des institutions européennes en faveur de la paix en Colombie, la représentante a indiqué que les Ministres européens des affaires étrangères ont accueilli le Président Juan Manuel Santos, le 12 décembre dernier, à Bruxelles, à l’occasion du lancement du Fonds d’affectation spéciale pour la paix en Colombie. Ce Fonds sera doté d’une somme de 600 millions d’euros. « Parce qu’elle sait que le moment le plus difficile est celui où il faut consolider la paix, l’Union européenne veut appuyer le peuple colombien maintenant et l’aider à écrire une nouvelle page de son histoire », a conclu la représentante.
M. YARON WAX (Israël) a critiqué la résolution du Conseil des droits de l’homme relative aux colonies de peuplement israéliennes dans le territoire palestinien, la qualifiant de « scandaleuse » et de « sans précédent ». La résolution, dont les implications budgétaires seront discutées, vise une fois de plus à pointer du doigt l’État d’Israël, a-t-il dénoncé. Le Conseil, a poursuivi le délégué, a perdu sa légitimité depuis qu’il a fait le choix de concentrer ses ressources et son énergie contre un seul État Membre: Israël. Pour le représentant, le Conseil a atteint de « nouveaux sommets » quand il a adopté cette résolution lors de sa trente et unième session, laquelle appelle de facto au boycott d’Israël et à la création d’une base de données des entreprises et sociétés par le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme.
De tels actes nous rappellent « les moments sombres de notre histoire », s’est alarmé le représentant, estimant que l’établissement d’une base de données ne relève pas du mandat du Conseil des droits de l’homme. Cette démarche, a-t-il commenté, n’est rien de plus qu’une tentative du Conseil de poursuivre sa politique unilatérale contre Israël et cette fois-ci, en déployant des efforts pour imposer un boycott. Israël, a-t-il conclu, condamne cette tentative et s’oppose fermement à l’approbation de l’enveloppe budgétaire demandée car « nous ne pouvons approuver le financement d’une résolution discriminatoire ».
Mme ANÉSIE NDAYISHIMIYE (Burundi) a qualifié d’« absurde » le rapport du Secrétaire général qualifiant la situation politique et sécuritaire de son pays de « précaire ». La sécurité est « bonne sur tout le territoire national », a-t-elle affirmé, parlant de citoyens vaquant à leurs occupations dans la « quiétude » de jour comme de nuit. Elle a, à cet égard, convoqué les ambassadeurs basés à Bujumbura, « témoins oculaires de cette évolution positive ». Le Conseiller spécial du Secrétaire général l’a lui-même confirmé lors de son dernier voyage à Bujumbura, a encore affirmé la représentante qui a cité aussi les communiqués de l’ancien Président de Tanzanie et Facilitateur en chef du Dialogue interburundais, M. Benjamin Mkapa.
La représentante a avoué craindre que « cette tendance alarmiste » ne soit une façon à peine voilée de justifier la création « non opportune » de quelques postes aux Burundi aux frais du contribuable. Mon Gouvernement, a-t-elle prévenu, s’oppose à toute augmentation du nombre des postes sans consultation et consentement préalable, conformément au principe directeur du respect de la souveraineté prévu par la Charte des Nations Unies. Le Dialogue interburundais est sur la bonne voie, a-t-elle insisté, en invoquant la confiance du peuple burundais en la médiation ougandaise et en la facilitation de l’ancien Président tanzanien. La représentante a donc demandé des précisions sur ce que le rapport qualifie d’« acteurs clefs » qui n’ont pas participé aux dialogues, en espérant sincèrement qu’il ne s’agit pas des putschistes du 13 mai 2015, en cavale et toujours recherchés par la justice burundaise. Le rapport, s’est-elle aussi agacée, ne mentionne nulle part la nature du soutien qu’est censé apporter le Bureau du Conseiller spécial. Travaillons ensemble, a-t-elle encouragé, dans un esprit d’ouverture pour consolider la paix et la stabilité et le Gouvernement burundais entend naturellement poursuivre sa coopération constructive avec l’ONU et ses membres présents à Bujumbura.
M. LUIZ FELDMAN (Brésil) a saisi cette opportunité pour féliciter de nouveau le peuple colombien pour les importants progrès accomplis dans le cadre de l’Accord de paix. Il a une nouvelle fois salué l’adoption de la résolution 2261 (2016) qui, à la demande du Gouvernement colombien, a approuvé la création d’une mission politique spéciale. Il a fait part de l’engagement de son pays à préserver la paix et la stabilité régionale et exprimé son soutien incontestable aux efforts de la Colombie de mettre pleinement en œuvre l’Accord de paix, qui aura « un impact positif d’une portée historique » dans toute la région. La Mission, a-t-il prévenu, doit être dotée de toutes les ressources nécessaires pour une bonne mise en œuvre de son mandat.
Mme MARÍA EMMA MEJÍA VÉLEZ (Colombie) a remercié la communauté internationale et l’ONU pour leur appui sans faille au processus de paix. Elle a également remercié le Conseil de sécurité qui a adopté la résolution sur la Mission dans son pays. La représentante a salué les États membres de la CELAC pour le déploiement d’observateurs militaires non armés. « Mon pays, a-t-elle dit, vit un moment historique après la signature de l’Accord de paix », précisant que cela allait permettre de tourner la page et de « rêver à un avenir meilleur ». Les défis, a-t-elle prévenu, restent néanmoins « colossaux » s’agissant de la réconciliation nationale et de la mise en œuvre de toutes les mesures pour parvenir à la paix durable. À ce titre, la représentante a demandé à la communauté internationale de continuer à appuyer son pays et souligné l’importance du travail de suivi de la cessation des hostilités en vue d’un cessez-le-feu bilatéral et définitif. Elle a souligné la nécessité d’accorder des ressources suffisantes, humaines et financières, « indispensables pour que la Mission puisse jouer un rôle efficace ».
M RAFAEL HÉCTOR DALO (Argentine) s’est félicité de la signature de l’Accord de paix et souligné le caractère « essentiel » du cessez-le-feu. Dans ce contexte, la Mission des Nations Unies va jouer un rôle essentiel dans le « Mécanisme ». Le rôle de la Mission sera déterminant pour donner une réalité à la paix après 50 années de conflit, a tenu à rappeler le représentant. Dans ce contexte, il a appuyé le projet de budget de 64,167 millions de dollars pour 2017.
Mme LEYLA VASQUEZ ISLAME (Chili) a rappelé que son pays a toujours accompagné le dialogue en Colombie et qu’il importe d’œuvrer désormais à la consolidation du processus de paix. « La Mission en Colombie est une priorité pour nous », a-t-elle déclaré, soulignant l’importance du travail de suivi et de vérification des accords de cessez-le-feu, « essentiels » pour établir une paix durable. Elle a appelé au plein appui de l’ONU en la matière et souligné la responsabilité de cette dernière d’octroyer les ressources nécessaires de façon souple et efficace, afin que le mandat soit pleinement respecté. Elle a également salué les efforts considérables consentis par les pays de la CELAC via les observateurs et autres personnels.
M JUAN SANDOVAL MENDIOLEA (Mexique) s’est félicité, à son tour, de la signature de l’Accord de paix et a exhorté l’Assemblée générale et sa Cinquième Commission à faire face à leurs responsabilités de doter la Mission de l’ONU des moyens d’accomplir son mandat « ambitieux », en tant que composante internationale du Mécanisme tripartite.
Mme HELENA YÁNEZ LOZA (Équateur) a déclaré qu’en tant que pays voisin de la Colombie, l’Équateur se félicite de cet Accord de paix qui met fin au dernier conflit de la région et ouvre la voie à une paix durable. « Cette annonce de paix nous remplit de joie », a-t-elle lancé, invitant à ce que toutes les ressources nécessaires soient débloquées pour accompagner le processus. Les Équatoriens, a-t-elle poursuivi, sont convaincus que les frontières représentent des limites, mais qu’elles peuvent également créer des espaces d’union et de construction en commun. À ce titre, elle a dit espérer que la paix en Colombie viendra nourrir l’ensemble de la région. Elle a rappelé qu’en janvier 2016, l’Équateur a accueilli le siège de la CELAC et qu’à cette occasion, le pays s’est dit déterminé à accompagner la Colombie dans le processus de mise en œuvre de l’Accord de paix. De même, la Déclaration de Quito exprime l’espoir que le dialogue arrive à bon port, a dit la représentante qui a insisté sur « l’enthousiasme » et la disposition de son pays à participer à toutes les tâches nécessaires pour établir une paix durable.
Parlant plus particulièrement de l’exécution du budget, M. JAKE HARRISON SHERMAN (États-Unis) a déclaré qu’il est temps de trouver une solution à la question de l’actualisation des coûts.
Revenant au rapport du Conseil des droits de l’homme, M. ABDULLAH ABU SHAWESH, observateur de l’État de Palestine, a noté que « les protestations d’Israël montrent tout simplement qu’il se considère au-dessus des lois internationales ». La résolution en question qui est au contraire « une mise en œuvre sincère du droit international » se heurte une nouvelle fois à une attitude qu’il a qualifié « d’illégitime ». L’observateur a insisté sur l’importance qu’il y a à « assécher les sources de financement » des colonies de peuplement et a appuyé les travaux du Conseil des droits de l’homme qui ont permis d’établir la base de données des entreprises intervenant dans ce financement. Il a invité les délégations à résister aux pressions d’Israël et à faire cesser les transactions avec ces entreprises. Il ne s’agit pas ici, a assuré l’observateur, de boycotter Israël, à moins que le délégué israélien n’estime que les colonies font partie de son territoire.
Tout le monde est d’accord pour dire que les colonies de peuplement sont illégales, a rappelé l’observateur, en rejetant la prétention des colons « d’entrer dans le cercle des diplomates ». Un grand nombre de colons vit dans les Territoires occupés, ayant leurs propres rues, leurs propres moyens de transport et leur propre vie. « C’est un système d’apartheid qui ne dit pas son nom », a dénoncé l’observateur, rappelant que l’avis de la Cour internationale de Justice en 2004 a confirmé la nature « illégale » des colonies de peuplement.