En cours au Siège de l'ONU

Soixante et onzième session,
6e séance – matin
 AG/AB/4208

Cinquième Commission: Après 14 années de travaux et 2,3 milliards de dollars d’investissement, la réhabilitation du Siège de l’ONU prend fin en avril 2017

La Cinquième Commission chargée des questions administratives et budgétaires s’est penchée, ce matin, sur la phase finale de la réhabilitation du Siège de l’ONU à New York dont le dernier coup de marteau sera donné en avril 2017, après 14 années de travaux et 2,3 milliards de dollars d’investissement.

Lancée en 2002, la réhabilitation de l’ONU, dit « plan-cadre d’équipement », concerne le Complexe qui s’étale sur la 1re Avenue de Manhattan, de la 42e à la 48e Rue.  À ce jour, la maison de verre, le bâtiment des conférences et la salle de l’Assemblée générale ont été rénovés, y compris les sous-sols.  M. Andrew Nye, du Bureau des services centraux d’appui, qui a pris le relais du Bureau chargé du plan-cadre d’équipement, fermé en juillet 2015, a expliqué aujourd’hui que l’aménagement paysager sera terminé au plus tard le 31 décembre 2016 et les travaux de sécurité aux entrées de la 42e et de la 48e Rue, au plus tard le 1er avril 2017. 

D’un budget initial de 1 milliard 876 millions de dollars, la réhabilitation aura coûté finalement 2 milliards 150 millions, soit un dépassement de 8%.  Toutefois, le Secrétaire général doit encore présenter des propositions pour la réhabilitation des bâtiments de la Bibliothèque Dag Hammarskjöld et de l’annexe sud qui avaient été supprimées du cahier des charges en 2015.   

La représentante de la Thaïlande n’a pas caché son impatience.  Au nom du Groupe des 77 et de la Chine, elle s’est aussi étonnée que l’on ait confié à des entreprises extérieures l’entretien des nouveaux systèmes et s’est surtout dite préoccupée par le fait que l’accès de la 42e Rue soit considéré comme une zone à risques.  Elle a insisté sur l’importance qu’il y a à assurer aux délégations un accès sécurisé au Complexe de l’ONU.  La représentante n’a pas manqué de relever le dépassement budgétaire de 8%, soit 159 millions de dollars et a demandé des précisions sur les économies réalisables sur les contrats en cours.

Les risques de dépassement existent toujours, a prévenu M. Salhina Mkumba du Comité des commissaires aux comptes (CCC).  Il a attiré l’attention sur le retard enregistré dans la clôture des quatre contrats en cours avec la société de gestion des travaux ainsi que sur le coût des consultants.  Il a pris pour exemple le fait qu’en mars 2016, un contrat de gestion conclu avec un cabinet de conseil avait été modifié 36 fois, la date d’achèvement du projet, repoussée de décembre 2011 à décembre 2016 et le montant du total à ne pas dépasser, passé de 15,9 à 59 millions de dollars. 

M. Mkumba a aussi souligné que l’ONU pourrait se voir obligée de verser des dédommagements au maître d’œuvre qui, par un avis d’arbitrage, exige d’être indemnisé au cas où il aurait à honorer des créances de sous-traitants.  Le représentant du CCC a également estimé que le plan révisé de l’achèvement des principaux travaux de construction n’étant pas réaliste, il faudra réinscrire dans le cahier des charges certains éléments de contrôle de la gestion du projet.

Le CCC ayant fait en tout 42 recommandations, le Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires (CCQAB) se dit, dans son rapport, préoccupé par le faible taux d’application de ces recommandations au cours des trois derniers exercices biennaux.  Il conseille au Secrétaire général d’agir en étroite collaboration avec le CCC pour que les recommandations en souffrance soient appliquées à la satisfaction de ce dernier.  Aujourd’hui le Président du CCQAB, M. Carlos Ruiz Massieu, a demandé au Secrétariat un calendrier détaillé de la fin des travaux et des informations sur les gains énergétiques, les arrangements mis en place pour la gestion du complexe, la clôture des contrats et les économies réalisées ainsi que sur la suite qui sera donnée à l’avis d’arbitrage soumis par le maître d’œuvre. 

Par ailleurs, la Cinquième Commission a adopté sans vote un projet de résolution sur les activités du Bureau des services de contrôle interne (BSCI) et celles du Comité consultatif indépendant pour les questions d’audit*.  Si elle suit sa Commission, l’Assemblée générale devrait engager les organes de contrôle interne et externe de l’ONU à coopérer davantage entre eux, notamment à tenir des séances communes de planification des travaux, sans préjudice de l’indépendance de chacun.

L’Assemblée prierait aussi le Secrétaire général de continuer de veiller à ce que les recommandations du BSCI qui ont été acceptées, y compris celles sur l’élimination de certaines dépenses, le recouvrement de sommes indûment versées, les gains d’efficacité et autres améliorations, soient intégralement appliquées dans les meilleurs délais et de présenter des justifications détaillées dans les cas où les recommandations du Bureau ne sont pas acceptées.  L’Assemblée soulignerait également que le BSCI doit accorder une attention accrue aux enquêtes portant sur des cas de fraude et considèrerait qu’il doit aider l’Organisation à évaluer et analyser tous les risques de fraude et à prendre des mesures pour les atténuer.

La prochaine réunion de la Cinquième Commission se tiendra jeudi 20 octobre à partir de 10 heures.

*A/C.5/71/L.4

BUDGET-PROGRAMME DE L’EXERCICE BIENNAL 2016-2017

Rapport du Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires sur le quatorzième rapport annuel sur l’état d’avancement de l’exécution du plan-cadre d’équipement (A/71/541)

Pour l’établissement de ce rapport, le Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires (CCQAB) a examiné le quatorzième rapport annuel du Secrétaire général sur l’état d’avancement de l’exécution du plan-cadre d’équipement (A/71/309) dont l’achèvement est prévu au plus tard le 1er avril 2017.  Le CCQAB était également saisi du rapport du Comité des commissaires aux comptes sur le plan-cadre d’équipement pour l’année terminée le 31 décembre 2015 [A/71/5 (Vol. V)] et du rapport correspondant du Secrétaire général sur la suite donnée aux recommandations formulées par le Comité (A/71/331).

Les principaux thèmes abordés dans le quatorzième rapport périodique du Secrétaire général sont la stratégie et l’état d’avancement du projet; les bâtiments de la Bibliothèque Dag Hammarskjöld et de l’annexe sud; la responsabilité et le contrôle; les avantages du plan-cadre d’équipement; la situation financière du plan-cadre d’équipement; les dépenses connexes et le centre informatique auxiliaire; le montant total des dépenses engagées et les ressources nécessaires.

Le Comité des commissaires aux comptes met, quant à lui, l’accent sur la situation financière; le calendrier et le cahier des charges; la gestion du complexe; et la manière de tirer le meilleur parti des avantages que présente le complexe rénové.  Il a formulé cinq nouvelles recommandations qui ont toutes été acceptées par le Secrétariat.  Mais le CCQAB se dit préoccupé par le faible taux d’application des recommandations formulées au cours des trois derniers exercices biennaux.  Il recommande à l’Assemblée générale de prier le Secrétaire général d’agir en étroite collaboration avec le Comité des commissaires aux comptes afin que les recommandations en souffrance soient appliquées à la satisfaction de ce dernier.

Le rapport du Secrétaire général indique aussi que le Bureau chargé du plan-cadre d’équipement ayant fermé en juillet 2015, les activités restantes ont été prises en charge par le Bureau des services centraux d’appui, y compris des activités postérieures à la rénovation, des travaux de mise en service, des travaux visant à apporter les derniers ajustements et des tâches administratives d’appui à la clôture du projet. 

Le plan-cadre est donc entré dans sa phase finale après presque 14 ans.  Le Comité consultatif rappelle que le montant total approuvé au titre du plan-cadre d’équipement s’établit à 2 150,4 millions de dollars.  Si l’on y ajoute les dépenses connexes -139,7 millions de dollars- et les dépenses afférentes au centre informatique auxiliaire -19,2 millions de dollars-, le coût total du projet s’élève à 2 309,3 millions de dollars.  Les activités restantes sont notamment l’aménagement paysager de la pelouse nord suite à la démolition du bâtiment temporaire; les travaux de sécurité aux entrées des 42e et 48e Rues; et la clôture administrative et financière des quatre contrats à prix maximum garanti passés avec la société gérant les travaux et concernant le bâtiment des conférences, les sous-sols, les systèmes de gestion du bâtiment et les accords de coordination.

Au nom du Groupe des 77 et de la Chine, Mme SIRITHON WAIRATPANIJ (Thaïlande) a rappelé que les membres de son Groupe étaient de fervents partisans de la modernisation et de l’entretien des infrastructures de l’ONU pour améliorer les conditions de travail et de sécurité.  La représentante s’est réjouie que les travaux arrivent bientôt à leur terme.

Mais, s’agissant de la Bibliothèque Dag Hammarskjöld et de l’annexe sud dont la rénovation a été suspendue pour des raisons de sécurité, elle s’est dite « pas pleinement satisfaite » de la solution temporaire mise en place pour le déménagement des services anciennement basés dans ce bâtiment.  Elle a constaté « avec inquiétude » que l’Assemblée générale n’avait toujours pas reçu de proposition concrète sur le plan de rénovation depuis qu’il a été retiré du plan-cadre en 2015, et rappelé que dans sa résolution 69/274 A, l’Assemblée générale avait prié le Secrétaire général de lui soumettre un projet de rénovation, désormais distinct du plan-cadre.

La représentante du G77 a également fait part de ses préoccupations s’agissant de l’accès par la 42e Rue, considéré comme une zone à risque, en particulier l’accès par les garages.  Elle a insisté sur l’importance qu’il y a à assurer aux délégations un accès au Complexe de l’ONU « sans obstacle majeur ».

Le Groupe des 77, s’est-elle ensuite étonnée, ne comprend pas pourquoi le Secrétariat n’a pas le personnel nécessaire à la gestion et à l’entretien des nouveaux systèmes installés lors de la rénovation.  La représentante a dit attendre avec impatience le rapport commandité par le Secrétariat auprès d’une entreprise d’audit indépendante pour évaluer la meilleure option d’entretien, en termes de coûts à l’interne ou par le recours à une entreprise privée.

La représentante a noté que le coût final anticipé du plan de rénovation, initialement estimé à 1,876 milliard, avait atteint les 2,309 milliards de dollars mais a rappelé que le Comité des commissaires aux comptes (CCC) avait la tâche de rapporter les éventuelles économies réalisées lors de la clôture des contrats.

Concernant le projet de construction des installations sportives, la représentante a prévenu que le Groupe des 77 et la Chine veilleraient au respect des recommandations du CCQAB visant une intégration architecturale optimale et la préservation de « la beauté esthétique » du Complexe et des jardins, et ce, dans le respect de la politique, des règles et des pratiques en vigueur aux Nations Unies.

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