En cours au Siège de l'ONU

Soixante-dixième session, Première partie de la reprise de session,
33e séance – matin
AG/AB/4195

La Cinquième Commission ouvre sa session sur le financement des opérations de maintien de la paix dans la crainte de dépasser les délais impartis

C’est dans la crainte de dépasser les délais impartis que la Cinquième Commission chargée des questions administratives et budgétaires a repris sa session pour examiner, jusqu’au 27 mai, le financement des opérations de maintien de la paix dont l’enveloppe proposée tourne aux alentours des 8 milliards de dollars pour l’exercice allant du 1er juillet 2016 au 30 juin 2017*.

La Commission doit examiner cette proposition budgétaire mais aussi la question « très importante » du financement de la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030 et du Programme d’action d’Addis-Abeba sur le financement du développement, a rappelé la représentante du Groupe des 77 et de la Chine.  Les deux Programmes assignent des tâches spécifiques aux Départements de l’ONU dont le financement relève du budget ordinaire.  Toute tentative de retarder l’examen de cette question ne fera qu’entamer la crédibilité de l’Organisation et sa capacité de fournir ses services conformément aux mandats que lui ont confiés nos propres dirigeants il y a déjà 8 et 10 mois, a tranché la représentante du Groupe des 77 et de la Chine.  « Ce serait inacceptable. »

Oui mais la pratique établie, a estimé le représentant de l’Union européenne, pointe plutôt vers un report à la prochaine session.  Mais, a-t-il concédé, si le bureau de la Commission en décide autrement, toutes les mesures d’accompagnement doivent être prises pour avoir de bonnes discussions, y compris un nombre suffisant de réunions avec les six services d’interprétation.  Le représentant a réitéré sa préoccupation face aux délais impartis pour cette reprise de session et pour parer à toute éventualité, il a demandé des réunions parallèles dès maintenant, exprimant la disposition de l’Union européenne à participer à des consultations informelles « au-delà des heures normales ». 

Si la Commission se voit contrainte de poursuivre ses travaux jusqu’au mois de juin, il faudra les services de conférence appropriés et l’appui essentiel de son secrétariat, a-t-il insisté.  Jusqu’en juin?  Le représentant du Groupe des États d’Afrique a découragé toute réflexion « qui pousserait la Commission dans la mauvaise direction », assurant que son Groupe est prêt à tout faire pour que les travaux se terminent à la fin de ce mois-ci et prévenant déjà contre les négociations menées « à huis clos dans les petites salles ».  Que les points importants censés être discutés au cours de cette session ne soient pas sacrifiés faute de temps, a commenté la représentante des États-Unis.

À propos de points importants, le représentant de la Communauté des États d’Amérique latine et des Caraïbes (CELAC) a regretté que la Commission n’ait pas été en mesure de finaliser la réforme du financement des missions politiques spéciales alors que le Groupe indépendant de haut niveau chargé d’étudier les opérations de paix a recommandé l’« adoption immédiate » des réformes proposées. 

Plusieurs délégations ont plaidé pour que la session ne se transforme pas en un simple exercice de coupes budgétaires.  Celle de l’Ouganda a jugé « illogique » que des opérations de maintien de la paix menées par l’Union africaine (UA) et approuvées par le Conseil de sécurité, conformément à la Charte des Nations Unies, ne soient pas autant appuyées que les autres.  Il a rappelé qu’un soldat de la Mission d’observation militaire de l’Union africaine en Somalie (AMISOM) coûte 882 dollars par mois contre 1 332 dollars pour un Casque bleu.  Au vu de l’intensité des opérations, de l’environnement et du climat difficiles, on pourrait penser que le soldat déployé en Somalie serait mieux traité.  Non, a dénoncé le représentant.

La prochaine réunion de la Cinquième Commission, qui aura lieu mercredi 4 mai à 10 heures, portera sur l’amélioration de la situation financière de l’ONU.

*(A/C.5/70/L.33)

Organisation des travaux (A/C.5/70/L.33)

Déclarations

Au nom du Groupe des 77 et de la Chine, Mme SIRITHON WAIRATPANIJ (Thaïlande) a déclaré qu’au cours de ces quatre prochaines semaines, la Cinquième Commission examinera le financement des opérations de maintien de la paix et la proposition budgétaire de plus de huit milliards de dollars.  Parallèlement, elle devrait aussi examiner la question « très importante » de la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030 et du Programme d’action d’Addis-Abeba sur le financement du développement.  La représentante a insisté pour que les rapports du Secrétaire général paraissent à temps.  Toute tentative de retarder l’examen de cette question ne fera qu’entamer la crédibilité de l’Organisation et sa capacité à fournir ses services conformément aux mandats que lui ont confiés nos propres dirigeants il y a déjà 8 et 10 mois. « Ce serait inacceptable », a prévenu la représentante.

S’agissant des opérations de maintien de la paix, elle a demandé que la Commission veille à ce que la formulation, la présentation et l’approbation des budgets sur la base des mandats et de la situation réelle sur le terrain et pas dans le cadre d’un exercice arbitraire et généralisé de coupes budgétaires.  La Commission doit aussi explorer des options pour parvenir à une solution juste à la question des contributions non acquittées, des sommes dues et autres aux opérations clôturées.  Elle doit aussi évaluer les succès et les échecs de la Stratégie globale d’appui aux missions du Secrétaire général au terme de cette période de mise en œuvre de cinq ans et examiner systématiquement la question de l’exploitation et des abus sexuels pour les prévenir.

Au nom du Groupe des États d’Afrique, M. JUSTIN KISOKA (République-Unie de Tanzanie) a souligné qu’au cours de cette reprise de session, la Commission va examiner pas moins de 90 rapports dont il a regretté la parution tardive.  Il a ajouté que les retards que rencontre le CCQAB pour produire les rapports de la présente session pourraient avoir un impact négatif sur son travail.  Il a déclaré que son Groupe examinera soigneusement les propositions pour les opérations de maintien de paix, fermées et actives.  Il accordera la même attention aux propositions « attendues depuis longtemps » sur le Programme de développement durable à l’horizon 2030, le Programme d’action d’Addis-Abeba sur le financement du développement et les estimations révisées du Département des affaires politiques sur l’amélioration de ses capacités de médiation.  Mon Groupe, a promis le représentant, est prêt à tout faire que les travaux se terminent à la fin de ce mois et à éviter ainsi de compromettre les travaux du Comité du programme et de la coordination (CPC).  Le Groupe décourage donc toute réflexion qui pousserait la Commission dans la mauvaise direction, tout comme il décourage aussi les négociations menées « à huis clos dans les petites salles ».

Au nom de la Communauté des États d’Amérique latine et des Caraïbes (CELAC), M. OLIVIO FERMIN (République dominicaine) a insisté sur l’importance du financement de la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH) ainsi que sur les estimations révisées pour la mise en œuvre du Programme d’action d’Addis-Abeba et du Programme de développement durable à l’horizon 2030.  Il a, une nouvelle fois, regretté que la Commission n’ait pas été en mesure de finaliser la réforme nécessaire au financement des missions politiques spéciales alors que le Groupe indépendant de haut niveau chargé d’étudier les opérations de paix a recommandé l’« adoption immédiate » des réformes proposées.  Nous réitérons que les arrangements administratifs et budgétaires de ces missions sont inadéquats et ont un effet négatif sur le budget ordinaire de l’ONU, la responsabilité, la gouvernance et la transparence, a répété le représentant.  Il a aussi rappelé que l’Assemblée générale a, dans sa résolution 65/293, demandé au Secrétaire général de présenter des propositions concrètes pour répondre à la question des sommes dues aux États Membres au titre des opérations de maintien de la paix dont le mandat a expiré. 

M. JAN DE PRETER, Union européenne, a, en tant que plus grand contributeur aux opérations de maintien de la paix, pris note de la proposition budgétaire de 8,3 milliards de dollars pour 2016-2017.  Si cette proposition n’a pas augmenté, à ce stade, notre objectif, a dit le représentant, doit tout de même être de continuer à promouvoir une stricte discipline budgétaire et de veiller à ce que les ressources soient véritablement nécessaires et utilisées de manière efficace et transparente.  Dans ce cadre, l’Union européenne va accorder une attention particulière à l’impact des réformes telles qu’UMOJA et la Stratégie globale d’appui aux missions.

Avec d’autres, le représentant a déploré la publication tardive des rapports, en violation de la résolution 70/247 de l’Assemblée générale qui « prie le Secrétaire général de soumettre ses rapports au Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires (CCQAB) au plus tard deux semaines avant la date prévue pour l’examen de chaque question afin que le Comité puisse à son tour donner son avis à l’Assemblée deux semaines avant la présentation officielle d’une question… ».  Or, a relevé le représentant, six mois après l’adoption de cette résolution, nous constatons une fois encore notre incapacité à respecter nos propres résolutions.  Cette question, a-t-il estimé, mérite une réponse structurelle et globale, basée sur une évaluation générale du calendrier des réunions et de la présentation de la documentation à la Cinquième Commission et au CCQAB.

Quant à l’examen de la question sur le financement de la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030, le représentant a estimé que « la pratique établie » pointe vers la prochaine session.  Mais, a-t-il concédé, si le bureau en décide autrement, toutes les mesures d’accompagnement doivent être prises pour avoir de bonnes discussions, y compris un nombre suffisant de réunions et ce, dans les six services d’interprétation.  Comme nous l’avons dit dans notre lettre du 20 avril 2016, a révélé le représentant, nous sommes préoccupés par les délais impartis à cette reprise de session compte tenu de la charge de travail et du fait que ces sept dernières années, nous n’avons pas été capables d’achever les travaux dans les temps.  Le représentant a espéré que les délégations n’épargneront aucun effort pour trouver une solution « structurelle durable » pour les prochaines sessions. 

Pour parer à toute éventualité, il a demandé des réunions parallèles dès le début de cette reprise de session, exprimant la disposition de l’Union européenne à participer à des consultations informelles au-delà des heures normales si c’est nécessaire.  Si la Commission se voit contrainte de poursuivre ses travaux jusqu’au mois de juin, il faudra alors les services de conférence appropriés et l’appui essentiel de son secrétariat.  Le représentant a estimé que l’organisation l’une après l’autre de la reprise de session de la Cinquième Commission et de la session du Comité du programme et de la coordination (CPC) n’est plus viable et compromet le fonctionnement de la Cinquième Commission.  Il a donc demandé ici aussi que le Comité des conférences trouve des solutions « structurelles, concrètes et viables ». 

M. GUO SUEJUN (Chine) a réaffirmé la volonté de son pays, « second plus grand contributeur au budget des opérations de maintien de la paix et grand contributeur de troupes, de continuer à renforcer ce soutien.  Il a annoncé que son pays se joindra au Système de préparation des moyens de maintien de la paix et mettra en attente une unité de police constituée permanente et fournira 8 000 soldats.  Au cours des cinq prochaines années, s’est félicité le représentant, la Chine formera 2 000 Casque bleus d’autres pays et mettra en œuvre 10 projets d’assistance au déminage.  Elle fournira aussi à l’Union africaine 100 millions de dollars d’aide militaire et déploiera sa première brigade d’hélicoptères dans le cadre des opérations de maintien de la paix en Afrique.

Le représentant s’est montré partisan d’une approche « pratique, scientifique et prudente » des budgets des opérations de maintien de la paix.  Il s’est déclaré défavorable aux « réductions arbitraires ».  « Lorsque des fonds sont nécessaires, aucune centime ne devrait être coupé », a-t-il argué.  Il a tout de même une utilisation plus efficace des ressources, insistant sur le fait que les Nations Unies doivent faire bon usage de l’argent du contribuable.  « Lorsque les fonds ne sont pas nécessaires, aucune centime ne devrait être approuvé », a-t-il dit ici, appelant le Secrétariat de l’ONU à mettre pleinement en œuvre les recommandations du Comité des commissaires aux comptes.  Le représentant a aussi plaidé pour que les pays contributeurs de troupes et de police soient dûment remboursés et que leurs candidats soient considérés en premier dans les recrutements pour le maintien de la paix.  À son tour, le représentant s’est dit gravement préoccupé par le report des discussions sur le budget de la mise en œuvre du Programme de développement durable à l’horizon 2030.  Il n’a pas manqué de dénoncer les retards dans la parution des documents, avant de souhaiter que la Commission puisse, comme à sa première reprise de session, finir ses travaux dans le délai imparti. 

Mme ABA AYEBI-ARTHUR (Ghana) s’est inquiétée du peu de temps prévu pour chaque point à l’ordre du jour.  Elle a, à son tour mis en garde contre les discussions « à huis clos et dans les petites salles », prônant transparence et inclusion.  Grand contributeur de troupes, le Ghana, a-t-elle dit, estime que dans un environnement marqué par la rareté des ressources, il faut explorer les voies et moyens d’améliorer l’efficience, l’efficacité et la redevabilité des opérations de maintien de la paix, tout en les outillant pour mener à bien leur mandat.

M. MOTOHIDE YOSHIKAWA (Japon) a déclaré que le budget des opérations de maintien de la paix est la priorité numéro un de cette reprise de session.  Il est regrettable que l’exploitation et les abus sexuels figurent à l’ordre du jour du Comité, a-t-il dit, rappelant la résolution 2272 (2016) du Conseil de sécurité et disant attendre avec impatience de plus amples explications et mises à jour de la part du Secrétariat sur cette question.  En ce qui concerne les prévisions révisées du budget ordinaire pour la période 2016-2017, le représentant a indiqué que des informations détaillées devraient être fournies au préalable.  Pour que les bonnes décisions soient prises, toutes les propositions doivent être documentées, avec suffisamment de temps pour l’examen de chaque question, a-t-il dit.

M. RICHARD NDUHUURA (Ouganda) a, alors que les opérations de maintien de la paix menées par l’Union africaine (UA) sont, conformément à la Charte, approuvées par le Conseil de sécurité, jugé « illogique » qu’elles ne soient pas autant appuyées que les autres.  Pour illustrer ses propos, il a rappelé qu’un soldat de la Mission d’observation militaire de l’Union africaine en Somalie (AMISOM) coûte 882 dollars par mois contre 1 332 dollars pour un Casque bleu.  Au vu de l’intensité des opérations, de l’environnement et du climat difficiles, on aurait pu penser que le soldat déployé en Somalie serait mieux traité que tout autre Casque bleu.  Le représentant a donc estimé que l’ONU devrait envisager de contribuer au Fonds d’affectation spéciale créé pour combler les déficits.

Il a par ailleurs salué le rapport sur le tout premier budget du Centre de services régional d’Entebbe et s’est dit convaincu que l’indépendance managériale et opérationnelle du Centre contribuera énormément à la rationalisation et l’amélioration de sa gestion.

M. OLIVIO FERMÍN (Angola) a déclaré que la crédibilité de l’Organisation dépendait en partie de sa capacité à s’acquitter de ses mandats.  Alors que les ressources se font de plus en plus rares, des moyens efficaces d’accroître les financements doivent être recherchés, a indiqué le représentant, pour qui il est crucial de veiller à ce que les opérations de maintien de la paix et les missions politiques spéciales soient dotées de fonds suffisants.  Notant l’évolution significative des conflits au cours des dernières années, il a estimé que la Commission doit examiner les moyens de donner aux Casques bleus les meilleurs outils possibles pour relever les défis auxquels ils font face sur le terrain.  Il a souhaité que les négociations et délibérations au cours de cette reprise de session soient menées de manière ouverte, inclusive et transparente.

Mme ISOBEL COLEMAN (États-Unis) a jugé impératif d’adapter les budgets des missions de maintien de la paix aux exigences réelles du terrain.  Elle a encouragé le Secrétariat à poursuivre la mise en œuvre d’UMOJA au sein des missions et demandé des précisions sur les soldes non utilisées des opérations au cours de la période 2014-2015.  Toute réforme de l’architecture des opérations de maintien de la paix doit conduire au respect des normes les plus élevées de performance et de conduite, a tranché la représentante qui a souhaité que les points importants censés être discutés au cours de la session ne soient pas sacrifiés faute de temps.

M. SERGEY V. KHALIZOV (Fédération de Russie) a estimé que les rapports du Bureau des services de contrôle interne (BSCI) et du Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires (CCQAB) démontrent qu’il est possible d’optimiser les dépenses, sans pour autant nuire à la mise en œuvre des mandats.  Le représentant s’est dit notamment préoccupé par l’utilisation, dans certaines missions, de drones, notant que, d’après le rapport du Comité des Commissaires aux comptes, le recours à cette technologie coûteuse ne serait pas très concluant.  « Nous avons également l’intention de soulever la question de la sécurité des équipages sous contrats auprès de l’Organisation », a-t-il annoncé.  Il a aussi souhaité qu’en dépit des brefs délais impartis à l’examen des questions transversales, les décisions prises contribuent à renforcer l’efficacité de l’ONU sur le terrain.

M. JAVIER ENRIQUE SANCHEZ AZCUY (Cuba) a demandé les implications financières d’une session qui devrait se prolonger au-delà du mois de mai.  Faudra-t-il recruter du personnel temporaire pour le secrétariat de la Commission, pour l’interprétation et pour la traduction? a précisé le représentant en souhaitant des réponses « claires ».

Aspects administratifs et budgétaires du financement des opérations de maintien de la paix des Nations Unies

Rapport du Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires sur la Base de soutien logistique des Nations Unies à Brindisi (Italie) (A/70/742/Add.9) dont l’exécution du budget de l’exercice allant du 1er juillet 2014 au 30 juin 2015 (A/70/609) et le projet de budget pour l’exercice allant du 1er juillet 2016 au 30 juin 2017 (A/70/779)

Par sa résolution 68/284, l’Assemblée générale avait ouvert un crédit d’un montant brut de 70 millions 338 600 dollars pour l’exercice allant du 1er juillet 2014 au 30 juin 2015.  La totalité de ce montant a été mise en recouvrement et le montant brut des dépenses de l’exercice s’est élevé à 66 millions 483 500 dollars, laissant un solde inutilisé d’un montant brut de 3 millions 855 100 dollars, soit 5,5% du montant du crédit ouvert.  Le Comité consultatif pour les questions administratives et budgétaires (CCQAB) recommande de porter au crédit des États Membres le solde inutilisé ainsi que le montant des autres recettes et ajustements, soit 750 400 dollars, selon des modalités qui seront arrêtées par l’Assemblée générale.

Quant au projet de budget pour l’exercice allant du 1er juillet 2016 au 30 juin 2017, il s’élève à 85 millions 539 300 dollars en chiffres bruts, soit une augmentation de 27,4% par rapport au cycle précédent.  Ce budget couvre le déploiement de 124 membres du personnel recruté sur le plan international, de 295 membres du personnel recruté sur le plan national et de 24 agents recrutés pour occuper des emplois de temporaire.

Le CCQAB fait des recommandations qui aboutiraient à réduire de 2 millions 681 800 dollars l’enveloppe proposée.  Il recommande ainsi de ne pas approuver la proposition du Secrétaire général de transformer 11 emplois de temporaire en postes dans la Section des systèmes d’information géospatiale mais d’approuver la suppression de quatre postes de l’unité hébergée de la Force de police permanente.

Convaincu que la mise en service d’Umoja devrait permettre des améliorations dans l’exécution des tâches administratives, il recommande de supprimer le poste d’assistant à la sécurité au Bureau des services de sécurité, les autres objets de dépense connexes devant être ajustés en conséquence.  Le CCQAB recommande aussi de ne pas approuver les transferts de postes proposés pour le Service des technologies géospatiales et estime que les deux emplois de temporaire du Groupe des organes centraux de contrôle pour le personnel des missions ne devraient pas être maintenus.

Le CCQAB recommande également une réduction de 10% de l’enveloppe globale des voyages et le rejet de la proposition sur la reconstitution des stocks.  Enfin, le CCQAB désapprouve le montant de 254 700 dollars demandé pour l’achat de 10 véhicules

Déclarations

Au nom du Groupe des 77 et de la Chine, Mme SIRITHON WAIRATPANIJ (Thaïlande) a exprimé sa préoccupation quant aux défis qui se posent pour le Service des technologies géospatiales, de l’informatique et des télécommunications sur les plans organisationnel, managérial et opérationnel, et quant aux implications financières et de ressources humaines qui en découlent.  Elle a également fait part de son inquiétude devant la question de la « localisation des postes » qui devraient être présentés dans l’organigramme de la Base de soutien logistique, organigramme qui devrait établir une claire distinction entre Brindisi et Valence.  Le Groupe, a poursuivi Mme Wairatpanij, est également désireux de prendre connaissance du rapport du Secrétaire général sur l’efficacité du Centre stratégique des opérations aériennes, compte tenu de l’investissement consenti.  S’agissant de la question des stocks pour le déploiement stratégique, elle a demandé des clarifications sur la perte de cinq millions de dollars en équipement et stocks obsolètes.  Le Bureau des services de contrôle interne (BSCI) devrait rédiger un rapport sur la question, a-t-elle estimé.

Rapport du CCQAB sur le point au 30 juin 2015 de la situation financière des opérations de maintien de la paix dont le mandat est terminé (A/70/829)

Pour l’examen de cette question, le CCQAB a examiné le rapport du Secrétaire général (A/70/552) qui fait le point sur la situation de trésorerie de 26 opérations de maintien de la paix, y compris la Mission des Nations Unies au Soudan (MINUS).  Le Secrétaire général indique que 21 des 26 missions présentaient au 31 janvier 2016 un excédent de trésorerie.  Dans ses recommandations, le CCQAB prie le Secrétaire général de rembourser aux États Membres un montant de 14 millions 587 000 dollars, le solde restant étant de 57 millions de dollars.  Quant aux cinq autres missions, elles présentaient, au 31 janvier 2016, un déficit de 86 millions 924 000 dollars. 

Déclaration

Ce déficit a préoccupé Mme SIRITHON WAIRATPANIJ (Thaïlande), qui s’exprimait une nouvelle fois, au nom du Groupe des 77 et de la Chine.  Le Groupe tient à rappeler qu’en vertu de la Charte, les États ont l’obligation juridique de payer intégralement, sans conditions et au moment voulu le montant total de leurs contributions, a-t-elle souligné.  Il est également nécessaire selon la représentante de trouver une solution viable à la question des retards dans le remboursement des pays contributeurs de troupes et de police aux opérations dont le mandat a expiré, « indépendamment du problème de déficit rencontré par ces missions ».  D’après le Groupe des 77 et la Chine, le règlement « intégral » de ces sommes est « la solution la plus faisable ».

Financement des opérations de maintien de la paix des Nations Unies

Rapport du CCQAB (A/70/742/Add.12) sur la Mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation en République centrafricaine (MINUSCA) dont l’exécution du budget pour l’exercice allant du 1er juillet 2014 au 30 juin 2015 (A/70/604) et le projet de budget pour l’exercice allant du 1er juillet 2016 au 30 juin 2017 (A/70/712)

L’Assemblée générale a décidé d’ouvrir un crédit d’un montant brut de 628 millions 724 400 dollars pour le fonctionnement de la Mission, y compris le montant brut de 253 millions 424 400 dollars qu’elle avait déjà approuvé dans sa résolution 68/299 pour la période du 1er juillet au 31 décembre 2014.  Ce montant total a été mis en recouvrement auprès des États Membres.  Les dépenses se sont élevées à un montant total brut de 613 millions 156 400 dollars pour l’exercice allant du 1er juillet 2014 au 30 juin 2015, soit un taux d’exécution du budget de 97,5%.  La sous-utilisation des crédits, qui représente un montant brut de 15 568 000 dollars, soit 2,5%.

Quant à l’exercice 2016-2017, le montant brut demandé est de 931 millions 071 700 dollars, soit une augmentation de 117 004 900 dollars (14,4%) par rapport au crédit précédent.  Le CCQAB fait des recommandations qui permettraient de réduire de 1 million 792 900 dollars l’enveloppe proposée.  Il rejette la création d’un poste de fonctionnaire chargé de la formation (VNU) à Bouar.  Il recommande en outre que le montant de 15 millions de dollars demandé au titre des transports aériens pour l’acquisition du système de drones soit réduit de 10%.  Il recommande aussi de réduire de 5% le montant des ressources proposées au titre des voyages.

Rapport du CCQAB (A/70/742/Add.4) sur la Mission des Nations Unies pour la stabilisation en Haïti (MINUSTAH) dont l’exécution du budget de l’exercice allant du 1er juillet 2014 au 30 juin 2015 (A/70/740) et le projet de budget pour l’exercice allant du 1er juillet 2016 au 30 juin 2017 (A/70/749)

L’Assemblée générale a ouvert un crédit d’un montant brut de 500 millions 080 500 dollars durant l’exercice allant du 1er juillet 2014 au 30 juin 2015.  Les dépenses se sont élevées au total à 473 millions 131 900 dollars, soit 26 millions 948 600 dollars de moins que celui du crédit ouvert par l’Assemblée, ce qui correspond à un taux d’exécution du budget de 94,6%.

Pour l’exercice allant du 1er juillet 2016 au 30 juin 2017, le projet de budget se monte à 346 millions 926 700 dollars en chiffres bruts, soit une diminution de 33 millions 429 000 dollars par rapport au crédit ouvert pour l’exercice 2015/16.  Le CCQAB recommande d’ouvrir un crédit de 346 926 700 dollars et de mettre en recouvrement un montant de 101 187 000 dollars pour la période allant du 1er juillet au 15 octobre 2016.  Il recommande aussi de mettre en recouvrement un montant de 245 millions 739 700 dollars pour la période allant du 16 octobre 2016 au 30 juin 2017, si le Conseil de sécurité décide de proroger le mandat de la Mission.

Rapport du CCQAB (A/70/742/Add.11) sur la Mission des Nations Unies au Libéria (MINUL) dont l’exécution du budget pour la période allant du 1er juillet 2014 au 30 juin 2015 (A/70/595) et le projet de budget pour la période allant du 1er juillet 2016 au 30 juin 2017 (A/70/719)

L’Assemblée a ouvert un crédit d’un montant brut de 427 millions 267 000 dollars pour la période allant du 1er juillet 2014 au 30 juin 2015.  Les dépenses se sont élevées à 410 millions 858 900 dollars, ce qui correspond à un taux d’exécution de 96,2%.

Pour la période allant du 1er juillet 2016 au 30 juin 2017, l’enveloppe demandée en chiffres bruts est de 205 millions 068 000 dollars, soit une réduction de 139 millions 591 400 dollars ou 40,5%.

Le CCQAB recommande l’ouverture de ce crédit, si le Conseil de sécurité proroge le mandate de la Mission au-delà du 30 septembre 2016.

Rapport du CCQAB (A/70/742/Add.1) sur la Force des Nations Unies chargée d’observer le désengagement (FNUOD) dont l’exécution du budget de l’exercice allant du 1er juillet 2014 au 30 juin 2015 (A/70/572) et le projet de budget pour l’exercice allant du 1er juillet 2016 au 30 juin 2017 (A/70/695)

L’Assemblée générale a ouvert un crédit d’un montant brut de 64 millions 110 900 dollars pendant l’exercice allant du 1er juillet 2014 au 30 juin 2015.  La totalité de ce montant a été mise en recouvrement et le montant brut total des dépenses s’est établi à 63 millions 196 700 dollars, soit 914 200 dollars de moins que le crédit ouvert par l’Assemblée, ce qui correspond à un taux d’exécution du budget de 98,6%.

Quant à l’exercice allant du 1er juillet 2016 au 30 juin 2017, le projet de budget est de 47 millions 723 400 dollars, ce qui représente une diminution de 3 982 800 dollars, soit 7,7%.  Le CCQAB fait une recommandation qui aboutirait à réduire de 9 300 dollars l’enveloppe proposée pour les deux voyages, en vue de la participation d’un seul fonctionnaire à chacune des deux manifestations.

Le CCQAB recommande donc d’ouvrir un crédit de 47 millions 714 100 dollars, si le Conseil de sécurité décide de proroger le mandat de la Mission au-delà du 30 juin 2016.

Rapport du CCQAB (A/70/742/Add.8) sur la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL) dont l’exécution du budget de l’exercice allant du 1er juillet 2014 au 30 juin 2015 (A/70/571) et le projet de budget pour l’exercice allant du 1er juillet 2016 au 30 juin 2017 (A/70/699)

L’Assemblée générale a ouvert un crédit d’un montant brut de 509 millions 554 400 dollars pendant l’exercice allant du 1er juillet 2014 au 30 juin 2015.  Ce montant a été mis en recouvrement et le montant brut des dépenses totales s’élève à 493 200 000 dollars, soit 16 millions 354 400 dollars de moins que celui du crédit ouvert par l’Assemblée, ce qui correspond à un taux d’exécution du budget de 96,8%.

Quant à la période allant du 1er juillet 2016 au 30 juin 2017, l’enveloppe proposée est d’un montant brut de 499 millions 440 200 dollars, ce qui représente une diminution de 6 millions 906 200 dollars.  Le CCQAB fait des recommandations qui aboutiraient à réduire de 145 000 dollars l’enveloppe proposée.  Il recommande de rejeter les prévisions de dépenses pour les voyages à New York afin de présenter le budget de la FINUL.  Il recommande aussi une réduction générale de 45 000 dollars, soit 5%, des ressources au titre des voyages.  S’agissant des honoraires, fournitures et services liés à la formation, services de consultants y compris, il recommande de réduire le montant demandé à cette rubrique de 100 000 dollars pour le ramener à 338 200 dollars.

L’Assemblée devrait ouvrir un crédit de 499 millions 295 200 dollars, si le Conseil de sécurité décide de proroger le mandat de la FINUL au-delà du 31 août 2016.

Déclarations

Au nom du Groupe des États d’Afrique, M. JUSTIN KISOKA (Tanzanie) a insisté pour que les budgets des opérations soient adéquats, en particulier celles qui sont déployées sur le continent africain.  Il a décrié le fait que les opérations approuvées par le Conseil de sécurité et menées par les organisations régionales ou sous-régionales, comme la Mission d’observation militaire de l’Union africaine en Somalie (AMISOM), ne reçoivent pas le même traitement que les autres.  Il a attiré l’attention sur la « Déclaration de Djibouti », du Sommet des pays contributeurs de policiers à l’AMISOM qui a eu lieu le 28 février dernier.  Le Bureau d’appui des Nations Unies en Somalie (BANUS) doit soutenir pleinement l’AMISOM à tous les niveaux, notamment en ce qui concerne le remboursement des pays contributeurs de troupes et d’équipements, comme c’est le cas pour les autres opérations et conformément au Chapitre 8 de la Charte des Nations Unies.

Cette session, a mis en garde le représentant, ne doit pas être un exercice de coupes budgétaires mais bien un exercice d’allocation budgétaire pour la réalisation des mandats.  Le Groupe des États d’Afrique va accorder une attention particulière au soutien aux missions, à la mise en place d’UMOJA, à la Stratégie globale d’appui aux missions ou encore aux questions d’audit et autres découlant du rapport du Groupe indépendant de haut niveau chargé d’étudier les opérations de paix des Nations Unies.

M. AMMAR AWAD (République arabe syrienne) a estimé que le budget de la FNUOD doit être à la charge d’Israël qui est à l’origine du déploiement de cette Force du fait de son occupation du Golan syrien.  Il a déploré que les rapports du Secrétaire général soient « partiels et entachés d’erreurs » et passent sous silence l’appui d’Israël aux groupes terroristes dans le Golan syrien.  Le représentant s’est aussi dit surpris de voir que ces groupes sont appelés « acteurs hostiles » alors même que comme le Front el-Nosra, ils font partie de la liste du Conseil de sécurité sur les organisations terroristes.  Le représentant a cité d’autres éléments des rapports qui ne collent pas à la réalité du terrain, demandant des corrections.  Il a enfin déploré la baisse du budget de la FNUOD, rappelant que ce budget ne cesse de se rétrécir au fil des ans et estimant que la suppression proposée de postes est une « injustice ».

M. MIGUEL CAMILO RUIZ BLANCO (Colombie) a déclaré qu’alors que le mandat de la MINUSTAH vient d’être prorogé, la situation politique intérieure en Haïti demeure complexe.  Il a donc vivement souhaité que la Mission dispose d’une capacité suffisante pour appuyer le processus électoral à venir.  Il est également important que la Mission soit en mesure de relever les autres défis dont la stabilité politique et le renforcement de l’état de droit.  L’affectation des ressources suffisantes sera nécessaire pour garantir la pleine mise en œuvre du mandat de la MINUSTAH dans les conditions actuelles et pour ne pas dilapider les acquis engrangés jusqu’ici, a ajouté le représentant.

M. YOTAM GOREN (Israël) a souhaité que les soldats de la paix de l’ONU bénéficient des technologies novatrices pour renforcer leur protection et préserver l’environnement.  Réagissant aux propos de son homologue de la Syrie, il a rejeté la tentative de faire de la Commission une arène politique.  Le Front el-Nosra et Al-Qaida sont des groupes terroristes qui sont désormais aux portes d’Israël à cause de la guerre que mène le régime syrien contre son propre peuple, a taclé le représentant.

Droit de réponse

Reprenant la parole, le représentant de la Syrie a souligné qu’Israël est la puissance occupante du Golan syrien et que le Conseil de sécurité l’a reconnu depuis très longtemps.  Le représentant israélien fait des discours, a-t-il diagnostiqué, pour but de détourner l’attention de la communauté internationale du vrai problème qui n’est autre que l’occupation du Golan syrien. 

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