En cours au Siège de l'ONU

CD/3505

La cinquième Réunion biennale d’examen du Programme d’action de l’ONU sur les armes légères s’ouvre par des appels au renforcement des capacités de gestion des stocks d’armes

Cinquième Réunion biennale des États

sur le commerce illicite des armes légères

1re et 2e séances

Matin et après-midi

 

LA CINQUIÈME RÉUNION BIENNALE D’EXAMEN DU PROGRAMME D’ACTION DE L’ONU SUR LES ARMES LÉGÈRES

S’OUVRE PAR DES APPELS AU RENFORCEMENT DES CAPACITÉS DE GESTION DES STOCKS D’ARMES

 

Les États-Unis s’opposent à l’inclusion des munitions dans le Programme d’action

visant à prévenir, combattre et éliminer le commerce illicite des armes légères

 

« Malgré les progrès accomplis dans la lutte contre le “pernicieux” commerce illicite des armes légères, les États Membres restent confrontés à des défis de taille », a estimé, ce matin, Mme Virginia Gamba, qui a pris la parole au nom de la Haut-Représentante pour les affaires de désarmement, Mme Angela Kane, à l’ouverture de la cinquième Réunion biennale des États pour l’examen de la mise en œuvre du Programme d’action en vue de prévenir, combattre et éliminer le commerce illicite des armes légères sous tous ses aspects.

 

Cette première journée de l’examen biennal 2014 du Programme d’action adopté en 2001 a été l’occasion d’entendre de nombreuses délégations mettre l’accent sur la nécessaire amélioration de la sécurisation et de la protection physique des stocks d’armes.  Toutes ont souligné l’importance de la coopération aux fins du renforcement des capacités et de la formation et du transfert de technologies et de matériels.

 

Par ailleurs, si les délégués du Venezuela, de Trinité-et-Tobago, de la France, de la Suisse et de la Jamaïque, ce dernier s’exprimant au nom de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), ont dit qu’il est important de mentionner les munitions dans le document final de la Réunion, celui des États-Unis s’est opposé à toute inclusion des munitions dans la lutte contre le trafic illicite des armes en estimant que « renégocier la portée du Programme d’action ne le rendra pas plus efficace ».

 

« Parce que la gestion déficiente des stocks d’armements est une cause de la prolifération illicite des armes légères », la représentante de l’Union européenne et celle du Mexique ont souligné la nécessité de mieux encadrer cette gestion.  À l’instar de plusieurs délégations, la délégation mexicaine a aussi appelé au renforcement des contrôles aux frontières qui doivent avoir lieu dans le cadre d’une approche basée sur la responsabilité partagée.

 

En écho à de nombreux appels au renforcement des capacités, l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE), par la voix de la délégation de la République de Moldova, a indiqué que l’OSCE, forte de 57 pays participants qui vont de Vancouver à Vladivostok, a répondu à 47 demandes d’assistance émanant de 17 pays désireux de lutter contre la prolifération des armes légères.  Si la représentante du Royaume-Uni a dit que son pays aidera la Libye à gérer ses stocks d’armes dans les trois prochaines années, celui des États-Unis a quant à lui indiqué que son pays a consacré 2,3 milliards de dollars à des programmes de gestion et d’évaluation des stocks d’armes dans plus de 70 pays.  Du côté des récipiendaires de l’aide, la représentante du Mali a remercié l’Allemagne pour avoir aidé son pays à adopter et mettre en œuvre le Programme d’action.

 

Une trentaine de délégations ont présenté les efforts de mise en œuvre du Programme d’action actuellement menés dans leurs pays, au cours d’un débat qui a mis l’accent sur la gestion des stocks d’armes, qualifiée par certains comme étant le thème clef de la mise en œuvre complète et effective du Programme d’action. 

 

Notant que les armes légères, qui ne sont pas chères, et sont faciles à transporter et à dissimuler favorisaient la violence, le terrorisme et la guerre, le représentant du Pakistan a estimé que seule une approche mondiale permettra de répondre au fléau de leur dissémination illicite qui alimente aussi le trafic de stupéfiant.  Sur le même ton, la délégation de la Chine a invité les États à améliorer leurs cadres nationaux de contrôle et de coopération internationaux afin de partager les meilleures pratiques en matière de gestion des stocks et de transfert de technologies. 

 

Le représentant du Qatar, s’exprimant au nom du Groupe arabe, a souhaité que le document final de la Réunion n’impose pas un lourd fardeau aux pays en développement et tienne compte de leurs moyens limités.  

 

D’autres représentants ont aussi exigé que les producteurs et les exportateurs d’armes prennent les mesures nécessaires pour lutter contre le commerce illégal.  Le représentant de la Fédération de Russie a demandé à cet égard l’interdiction des transferts d’armes à des acteurs non étatiques.   

 

Dans une déclaration liminaire, M. Zahir Tanin, Représentant permanent de l’Afghanistan auprès des Nations Unies, élu aujourd’hui Président de la Réunion, a déclaré que le Programme d’action et l’Instrument international de traçage restent la pierre angulaire des efforts internationaux pour s’attaquer au problème complexe du commerce illicite des armes légères et de petit calibre, qui continuent de faire des ravages dans de nombreuses régions du monde et retardent les efforts visant à y promouvoir le développement économique et social des pays et des populations.

 

Cette Réunion biennale des États pour l’examen de la mise en œuvre du Programme d’action en vue de prévenir, combattre et éliminer le commerce illicite des armes légères sous tous ses aspects fournit une occasion de faire le bilan des efforts accomplis, et d’identifier des mesures innovantes visant à améliorer une approche collective dans la lutte contre le commerce illicite et la prolifération incontrôlée de ces armes, a ajouté le représentant de l’Afghanistan.

 

« Cent soixante-deux pays ont présenté au moins un rapport national de mise en œuvre depuis 2003, et 60 ont présenté un rapport en 2014 », a dit M. Daniel Prins, du Département des affaires de désarmement, avant de s’inquiéter de l’insuffisance de ressources pour pouvoir répondre aux demandes d’assistance.  Il a précisé que les rapports nationaux peuvent être consultés par le public sur le site Internet du Département des affaires de désarmement. 

 

Au cours de cette séance, les représentants d’Israël, du Canada et des États-Unis ont regretté que la délégation palestinienne ait été mentionnée à cette Réunion en tant qu’« État ».  

 

En adoptant à l’unanimité le « Programme d’action en vue de prévenir, combattre et éliminer le commerce illicite des armes légères sous tous ses aspects », en 2001, les États Membres de l’ONU se sont engagés à collecter et à détruire les armes illégales; à adopter et à approuver une législation nationale qui pénaliserait le commerce illicite des armes légères; à règlementer les activités des courtiers; à mettre en place des contrôles rigoureux à l’importation et à l’exportation; à prendre des mesures contre ceux qui enfreignent ces lois, et, à cette fin, à mieux coordonner les efforts internationaux.  L’adoption du Programme d’action a été suivie en 2005 par celle de l’« Instrument international visant à permettre aux États de procéder à l’identification et au traçage rapides et fiables des armes légères et de petit calibre ».

 

La Réunion biennale d’examen poursuivra ses travaux demain, mardi, le 17 juin, à 10 heures.

 

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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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