Réunion des parlementaires,
matin et après-midi
AG/PAL/1318

Le Comité des droits des Palestiniens organise une réunion internationale de parlementaires à l’appui du processus de paix israélo-palestinien

Le rôle crucial des parlementaires pour le respect du droit international souligné par une quinzaine d’intervenants

Lors de la réunion internationale de parlementaires à l’appui du processus de paix israélo-palestinien organisée ce matin par le Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien sur le thème « Le rôle des parlementaires dans la garantie du respect du droit international », le Sous-Secrétaire général aux affaires politiques, M. Jens Toyberg-Frandzen, au nom du Secrétaire général, d’autres responsables de l’Organisation des Nations Unies, les Secrétaires généraux de l’Union interparlementaire (UIP), de l’Union interparlementaire arabe (UIAP) et de l’Union parlementaire de l’Organisation de la coopération islamique (OCI), ainsi que des parlementaires d’un certain nombre d’États ont rappelé le rôle que jouent leurs organisations respectives dans l’avancement du processus de paix israélo-palestinien.

Cette réunion s’inscrit dans le cadre de l’Année internationale de la solidarité avec le peuple palestinien.

L’initiative de ce matin coïncide avec les efforts déployés par des groupes de parlementaires britanniques, suédois, espagnols et français qui ont voté, ou sont sur le point de voter, en faveur de la reconnaissance diplomatique de l’État de Palestine, comme l’a fait remarquer le Président du Comité, M. Fodé Seck.

Le soutien de l’Union interparlementaire est primordial, selon lui, pour faire avancer la cause palestinienne sur la scène internationale et au niveau parlementaire.

Au nom du Secrétaire général des Nations Unies, M. Ban Ki-moon, M. Jens Toyberg-Frandzen, Sous-Secrétaire général aux affaires politiques par intérim, a estimé que les relations entre l’ONU et les parlementaires étaient d’une importance cruciale, ce dont témoigne l’adoption de la résolution de l’Assemblée générale au début de cette année qui appelle à l’intensification de la collaboration dans un certain nombre de domaines, tels que la paix et la sécurité.

S’agissant de la question de Palestine, les parlementaires ont, de l’avis du Secrétaire général, la responsabilité particulière de veiller à ce que leurs gouvernements s’emploient activement à promouvoir et appuyer une solution pacifique et juste au conflit, et s’acquittent des obligations qui leur incombent en vertu du droit international, y compris le droit international humanitaire et les droits de l’homme.

Le Sous-Secrétaire général a par ailleurs déploré, au nom de M. Ban Ki-moon, la montée des tensions à Jérusalem-Est et la situation précaire des habitants de Gaza à la suite du conflit violent de cet été.

« La solution des deux États n’a que trop tardé.  Une paix juste et durable au Moyen-Orient, sur la base des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité, des accords antérieurs, des principes de Madrid, de la feuille de route du Quatuor et de l’Initiative de paix arabe, est encore possible si les parties, avec le soutien de la communauté internationale, font montre de la volonté politique de mettre en œuvre, ensemble, ces propositions constructives », a-t-il conclu, au nom du Secrétaire général.

Pour sa part, M. FODÉ SECK, Président du Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien, a affirmé que pour parvenir à la fin de l’occupation israélienne et à la création d’un État palestinien indépendant, sur la base des frontières de 1967, avec Jérusalem-Est pour capitale, « il nous faut à présent mobiliser la volonté politique nécessaire dans le monde ».  C’est là, a-t-il ajouté, que les parlementaires peuvent jouer un rôle clef et inciter leurs gouvernements respectifs à adopter une démarche plus active.

Les négociations de paix israélo-palestiniennes traînent depuis près de 20 ans, sans qu’aucune des questions clefs n’ait été réglée, a-t-il observé.  D’après le Comité, « il est temps d’avoir une coupure épistémologique ».  La récente initiative au Conseil de sécurité est de proposer une date d’expiration pour l’occupation israélienne et de décider « si la phase finale mérite notre soutien indéfectible », a conclu M. Seck.

M. Riyad Mansour, Observateur permanent de l’État de Palestine auprès des Nations Unies, a salué les expressions de solidarité des parlementaires du monde au peuple palestinien, ce qui reflète, selon lui, les sentiments des peuples de leurs pays qui appuient l’indépendance de l’État de Palestine. 

Il a salué les initiatives parlementaires qui ont emboîté le pas à la reconnaissance par le Parlement suédois de l’État de Palestine, citant les cas du Royaume-Uni, de l’Irlande, de l’Espagne, précisant que le leadership palestinien était dans l’attente de ce qui va se passer en France.  Il s’est félicité de cette nouvelle dynamique en vue de relancer le processus de paix permettant de faciliter la recherche d’une solution au conflit. 

Il a estimé que seule la solution envisageable au règlement du conflit israélo-palestinien était celle proposée par le Président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, qui demande au Conseil de sécurité d’adopter une résolution qui fixerait un calendrier pour mettre fin à l’occupation israélienne et définirait la base du processus politique, y compris des nouvelles méthodes de négociation.  

M. Martin Chungong Ayafor, Secrétaire général de l’Union interparlementaire, a indiqué que le rôle de son organisme n’était pas de choisir un camp; « il en va de notre crédibilité », a-t-il dit, mais plutôt de jeter des ponts entre les parties.  Il a exprimé l’espoir « que nos enfants ou petits-enfants concrétiseront le rêve d’une solution à deux États qui cohabitent en paix ». 

M. Noureddine Bouchkouj, Secrétaire général de l’Union interparlementaire arabe, a relayé le sentiment des parlementaires des 22 pays qui font partie de cette Union, affirmant que celle-ci réaffirmait son soutien inconditionnel au peuple palestinien dans le cadre de sa juste quête d’indépendance et de réalisation de ses droits inaliénables. 

Il a également souligné l’importance de l’unité nationale palestinienne pour accomplir des progrès et réaliser l’indépendance de l’État de Palestine et lancé un appel à la communauté internationale pour apporter son soutien au peuple palestinien jusqu’à la réalisation de ses aspirations, à savoir la création de son État indépendant.

M. Syed Nayyer Hussain Bokhari, Président du Sénat du Pakistan et Président de l’Assemblée parlementaire asiatique, a indiqué que l’Assemblée parlementaire asiatique jugeait impératif l’établissement d’une atmosphère propice au dialogue en vue de parvenir à un règlement pacifique de la question israélo-palestinienne.  À son avis, un tel dialogue devrait être fondé sur les paramètres internationaux acceptés et contenir un calendrier et des objectifs précis. 

En tant que Président du Sénat du Pakistan, M. Bokhari a rappelé que son pays avait toujours soutenu le droit inaliénable des Palestiniens à l’autodétermination et la fin de l’occupation étrangère, exprimant l’espoir que la Palestine deviendrait prochainement un État Membre à part entière de l’ONU

Intervenant dans le cadre de la séance plénière de ce matin consacrée à la position des Nations Unies sur la responsabilité des États du point de vue des règles du droit international humanitaire et du droit international des droits de l’homme applicables au conflit israélo-palestinien, M. Jens Toyberg-Frandzen, Sous-Secrétaire général aux affaires politiques par intérim, a mis l’accent sur l’escalade récente des tensions à Jérusalem, rappelant que le Premier Ministre Netanyahu s’était engagé à respecter le statu quo des lieux saints, et que les parties s’étaient engagées pour réduire ces tensions dans cette ville.

Il a par ailleurs insisté sur l’urgence de la reconstruction de Gaza, saluant les signes positifs qui indiquent que le mécanisme temporaire de reconstruction fonctionne.

La communauté internationale est prête à appuyer les efforts de paix et un certain nombre de pays ont pris des mesures pour reconnaître une « Palestine indépendante », a-t-il affirmé, soulignant que la solution de deux États était la seule viable.

M. Richard Wright, Directeur du Bureau de représentation de l’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA), à New York, a rappelé que l’UNRWA n’avait pas de rôle politique dans les négociations israélo-palestiniennes.  L’UNRWA sert une communauté de 5,1 millions de personnes au Moyen-Orient, a-t-il indiqué, précisant que la population initiale de réfugiés ayant fui en 1948-1949 a été multipliée par 7.  Onze membres de l’UNRWA ont été tués pendant le conflit de cet été à Gaza, a-t-il déploré, soulignant que L’UNRWA avait publiquement condamné les violations du droit international par les Forces de défense israéliennes et rappelé l’inviolabilité des locaux des Nations Unies.

M. Ramesh Rajasingham, Chef du Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) dans le Territoire palestinien occupé, qui est intervenu par vidéoconférence de Jérusalem-Est, a souligné l’urgence humanitaire à laquelle l’OCHA est confronté sur le terrain.  Il a qualifié la situation à Gaza comme l’une des plus graves crises récentes avec plus de 20 000 foyers et 20 hôpitaux détruits, des dommages importants du réseau de distribution d’eau et plus de 100 000 personnes toujours déplacées et sans abris. 

Il a préconisé un certain nombre de mesures immédiates pour améliorer la situation, telles que le gel des démolitions de structures et maisons palestiniennes en attendant un système de planification urbaine en Cisjordanie et Jérusalem-Est, la cessation des activités de colonies de peuplement israéliennes et la permission accordée aux Palestiniens de contrôler leurs terres agricoles, l’allocation de terres publiques aux communautés palestiniennes en Cisjordanie, la levée du blocus maritime, routier et aérien de Gaza et le démantèlement du mur de séparation.

M. Palitha T.B. Kohona (Sri Lanka), Président du Comité spécial chargé d’enquêter sur les pratiques israéliennes affectant les droits de l’homme du peuple palestinien et des autres Arabes des territoires occupés, a exprimé l’espoir que la cessation des hostilités permettrait l’établissement d’une paix permanente dans l’intérêt de la région et du monde.  

Il a souligné que les civils étaient les principales victimes du conflit, affirmant qu’Israël doit respecter le droit humanitaire, en particulier la Convention de La Haye et les Conventions de Genève, a-t-il déclaré, regrettant également que l’avis consultatif de la Cour internationale de Justice (CIJ) relatif à la construction du mur de séparation n’ait pas été pris en compte.  Il a également attiré l’attention sur les ressources naturelles, telles que l’eau, le gaz et le pétrole, exploitées illégalement par Israël dans le Golan syrien.

Lors du débat de la séance plénière qui s’en est suivi, la représentante du Parlement de l’Indonésie, a affirmé que le Parlement de son pays continuerait à appuyer les Palestiniens et œuvrerait au sein de l’Union interparlementaire et de l’Organisation de la coopération islamique (OCI) pour aboutir à la paix israélo-palestinienne.

La Parlementaire française a rappelé que, la semaine prochaine, le Parlement français discutera d’une résolution sur la reconnaissance de l’État palestinien.  Cela s’inscrit dans les efforts de paix de la France en inversant le processus enclenché depuis les Accords d’Oslo, a-t-elle indiqué.  Elle a dit espérer que cette démarche permettrait de relancer le processus de paix en vue de la création d’un État palestinien sur la base des frontières de 1967, la reconnaissance réciproque des deux États et la renonciation à la violence.

La représentante du Parlement de Jordanie a constaté qu’après 47 ans et la plus grande occupation continue de l’histoire, « les Palestiniens sont toujours enfermés dans une grande prison appelée Gaza ».

Le représentant du Parlement du Maroc a reproché à Israël de fouler au pied les résolutions internationales et a condamné l’attaque contre Gaza et les actes de provocation israéliens, y compris dans des lieux saints comme la mosquée Al-Aqsa, à Jérusalem.  

Le représentant du Parlement de l’Afrique du Sud a appuyé les efforts internationaux pour obtenir une solution à deux États.  

Une autre représentante du Parlement de Jordanie a évoqué la situation tragique des enfants en Palestine « qui se réveillent pour voir des meurtres et des membres éparpillés ».  Elle a qualifié de barbares les crimes commis par Israël au cours des trois dernières attaques contre Gaza.

La Parlementaire du Mexique, Présidente du Groupe d’amitié Mexique-Palestine, a estimé que les actes dont étaient victimes les populations palestiniennes étaient une « barbarie » et s’assimilaient à un génocide.

Le Parlementaire du Brésil a rappelé la position historique de son pays qui est favorable à une cohabitation pacifique entre Israéliens et Palestiniens, exprimant son soutien à l’initiative qui vise à fixer un calendrier pour la fin de l’occupation israélienne.

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