En cours au Siège de l'ONU

AG/EF/3374

Les délégations de la Deuxième Commission demandent que la gouvernance de l’Internet se fasse sur des normes consensuelles et multilatérales

22/10/2013
Assemblée généraleAG/EF/3374
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Deuxième Commission                                        

16e & 17e séances – matin & après-midi


LES DÉLÉGATIONS DE LA DEUXIÈME COMMISSION DEMANDENT QUE LA GOUVERNANCE DE L’INTERNET SE FASSE

SUR DES NORMES CONSENSUELLES ET MULTILATÉRALES


La Commission et l’ECOSOC ont aussi débattu des dangers que font peser

les inégalités sur la croissance et les perspectives des économies nationales et mondiale


La majorité des délégations qui se sont exprimées ce matin à la Commission économique et financière (Deuxième Commission) ont appelé à instaurer une gouvernance d’Internet de type multilatéral au niveau mondial, face aux dérives qui ont été observées ces dernières temps tant de la part d’États que de la part d’entreprises du secteur privé, dérives qui augurent d’un avenir qui pourrait être pire si des normes consensuelles ne sont pas établies et appliquées par toutes les parties.  Les délégations de la Deuxième Commission ont participé, dans l’après-midi, à une séance conjointe de la Commission et du Conseil économique et social (ECOSOC) organisée sur le thème « Inégalités, croissance et perspectives de l’économie mondial ».


Dans le cadre de l’examen, par la Commission, de la question des « technologies de l’information et des communications au service du développement », plusieurs propositions concrètes ont été formulées ce matin pour établir des règles de gouvernance et de fonctionnement d’Internet au niveau international.  Dans la perspective de l’examen décennal de la mise en œuvre des recommandations issues du Sommet mondial sur la société de l’information (SMSI), qui sera mené en 2015, le représentant de la Chine a suggéré « que soient formulées des normes internationales démocratiques, transparentes et équitables, respectueuses de la souveraineté des États et garantissant la protection des droits de tous les citoyens »  Il a expliqué que l’ONU avait en effet intérêt à s’attaquer « au problème posé par les pays qui abusent de leur suprématie technologique pour espionner d’autres pays, leur voler des informations et violer les droits des gens ».


Le débat de ce matin a d’ailleurs été l’occasion pour certaines délégations de rappeler aux États l’obligation qu’ils ont de respecter les droits de l’homme et les libertés civiles dans le domaine des télécommunications.  Le représentant du Brésil a observé que la lutte contre le terrorisme ne pouvait justifier l’interception indiscriminée des données personnelles de citoyens, de gouvernements et d’entreprises.  Réagissant à ces propos, son homologue des États-Unis a assuré que son pays allait réviser ses pratiques et tout mettre en œuvre pour respecter ses engagements « de façon à rendre sûr le cyberespace ».


Une agence des Nations Unies pourrait, en outre, être créée pour coordonner un processus intergouvernemental visant à établir des politiques destinées à régir l’usage de l’Internet et rendre comptables tous les organismes s’occupant de la gestion de cet outil, a proposé la représentante de l’Afrique du Sud.  Elle a justifié cette proposition en dénonçant le comportement prédateur de grandes compagnies qui tentent de s’accaparer l’héritage culturel des populations des pays en développement en mettant aux enchères des noms de domaines portant l’appellation des peuples des nations du Sud.


Tout au long de la discussion, les délégations ont reconnu le caractère indispensable des technologies de l’information et des communications (TIC) pour le développement de tous les pays, notamment parce qu’elles stimulent la productivité, la croissance et la création d’emplois.  S’inquiétant de l’approfondissement et de la persistance de la fracture numérique Nord/Sud, de nombreux intervenants ont appelé la communauté internationale à faire preuve de coopération dans ce domaine, en soutenant les efforts déployés par les pays en développement en vue d’améliorer leurs connexions à l’Internet et au haut débit.


En effet, comme l’indique le rapport pertinent du Secrétaire général, si l’accessibilité et l’utilisation de ces technologies ont continué d’augmenter en 2012, des préoccupations concernent la nouvelle fracture numérique créée entre les pays qui ont des capacités élevées en matière de haut débit et d’utilisation de l’Internet et les autres, notamment les pays les moins avancés (PMA), où les investissements dans ce domaine sont moins développés.  En présentant ce rapport, M. Mussie Delelegn, du Bureau de New York de la Conférence des Nations Unies sur le commerce et le développement (CNUCED), a expliqué ce que les institutions des Nations Unies et les autres parties prenantes avaient entrepris pour évaluer les progrès réalisés dans la mise en œuvre des textes issus du Sommet mondial sur la société de l’information.


La Séance conjointe de la Deuxième Commission et de l’ECOSOC organisée dans l’après-midi, a examiné les causes des inégalités et leurs conséquences sur la croissance.  La Sous-Secrétaire générale chargée du développement économique, Mme  Shamshad Akhtar, a appelé la communauté internationale et les États à réduire le niveau actuel des inégalités sociales et de revenus qui ont vu le jour dans les différents pays, en mettant en œuvre des changements structurels.  Elle a noté que les inégalités de revenus constituaient un frein à la croissance économique, un point de vue confirmé par un expert-panéliste, M. Peter Pauly, Professeur à l’Université de Toronto.


La prochaine réunion de la Deuxième Commission aura lieu demain, mercredi 23 octobre, à 10 heures.  Les délégations examineront et débattront du point de l’ordre jour intitulé: « Mondialisation et interdépendance ».


LES TECHNOLOGIES DE L’INFORMATION ET DES COMMUNICATIONS AU SERVICE DU DÉVELOPPEMENT


Rapport du Secrétaire général intitulé « Progrès accomplis dans la mise en œuvre et le suivi des résultats du Sommet mondial sur la société de l’information aux niveaux régional et international » (A/68/65–E/2013/11)


Dans ce rapport, le Secrétaire général constate que les institutions des Nations Unies et les autres parties prenantes ont entrepris l’évaluation des progrès réalisés dans la mise en œuvre des textes issus du Sommet mondial sur la société de l’information (SMSI), dans la perspective de l’examen qui sera mené dans le cadre du SMSI+10, qui se tiendra en avril 2014 à Charm el-Cheikh en Égypte..


Le Partenariat sur les statistiques relatives aux technologies de l’information et des communications (TIC) au service du développement met au point une base de données documentaires complète, afin de mesurer les progrès réalisés pour atteindre les indicateurs fixés dans le Plan d’action de Genève tenu en 2003.  Beaucoup a été fait depuis la tenue du SMSI, et certains objectifs préconisés à l’issue du Sommet ont été dépassés.  Mais des obstacles importants restent à surmonter, notamment pour faire en sorte que la société de l’information soit ouverte à tous.


Les TIC, vecteurs clefs du développement économique et de l’investissement, ont des effets positifs sur l’emploi et la protection sociale, note le Secrétaire général.  De nombreuses innovations, qui n’avaient pas été anticipées lors du SMSI, se sont produites, notamment le développement de l’Internet mobile, des réseaux sociaux et de l’informatique en nuage.  Ces innovations, de même que la présence grandissante des TIC dans la société, ont eu des répercussions profondes sur les prestations de services publics, sur les relations entre les entreprises et les consommateurs et sur la participation des citoyens à la vie publique et privée, relève M. Ban Ki-moon. 


L’examen des initiatives actuelles révèle que le développement du secteur local des TIC dans les pays en développement peut renforcer et mieux orienter les effets positifs des TIC pour le développement.  Cependant, il n’est pas facile de reproduire les expériences menées avec succès dans certains pays, comme en Inde.  La contribution des TIC doit être stimulée grâce aux mesures prises par un ensemble d’acteurs, notamment les gouvernements, le secteur privé et les partenaires du développement, note M. Ban dans ce rapport.  Le Secrétaire général recommande de coordonner davantage les mesures prises par des organisations internationales et des partenaires du développement.


Le dixième anniversaire de la tenue du SMSI marquera le début d’une nouvelle période où les TIC et leurs marchés continueront à se développer rapidement, ce qui aura des incidences profondes sur les économies, les sociétés et les cultures.  L’Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture (UNESCO) a élaboré le concept de « sociétés du savoir » inclusives pour les situer dans une perspective plus large qui concerne tous les aspects du développement humain, rappelle le Secrétaire général dans ce rapport.  Le potentiel qu’ont les TIC, en ce qui concerne leur contribution à la réalisation des trois objectifs du développement durable que sont la prospérité économique, l’équité sociale sans exclusive et la protection de l’environnement, est de plus en plus reconnu, constate M. Ban.  L’examen qui aura lieu dans le cadre du SMSI+10 devrait donc apporter une contribution de poids à la réflexion que mènera l’Assemblée générale sur le programme de développement des Nations Unies pour l’après-2015.


Débat général


Intervenant au nom de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), M. EDEN CHARLES (Trinité-et-Tobago) a mis l’accent sur les efforts accomplis par les pays des Caraïbes pour intégrer les activités menés en matière de TIC et celles liées au développement afin de réaliser les OMD.  Il a, à cet égard, cité la mise en place d’une stratégie régionale de développement numérique qui vient appuyer le programme CARICOM ICT4.  Notant que l’utilisation croissante des TIC s’accompagne aussi de menaces potentielles liées à la cybercriminalité, le représentant de Trinité-et-Tobago et porte-parole de la CARICOM a parlé de plusieurs initiatives dont bénéficie cette sous-région.  Il a ainsi cité le projet conjoint entre l’UIT/CE, destiné à promouvoir la compétitivité des pays des Caraïbes par l’harmonisation de leurs politiques en matière de TIC, ainsi que celle de leurs législations et procédures de régulation.  M. Charles a également évoqué l’initiative HIPCAR, visant l’élaboration d’une législation de lutte contre la cybercriminalité.  Il a ensuite cité l’initiative cybercriminalité du Commonwealth, destinée au renforcement des capacités nationales en matière de lutte contre cette forme de criminalité et le programme UIT/IMPACT d’assistance à la mise en place dans les Caraïbes d’une équipe chargée de répondre à l’insécurité numérique.  Le représentant a par ailleurs estimé que le potentiel de développement qu’offrent les TIC doit être pleinement pris en compte dans la définition des objectifs assignés aux pays en matière de TIC pour l’après-2015, afin de mieux aider les pays en développement dans la définition de stratégies nationales et régionales qui leur permettraient de mieux saisir toutes les opportunités offertes par ce secteur.       


M. PETER THOMSON (Fidji), s’exprimant au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a relevé qu’en dépit des progrès accomplis en termes d’accès aux technologies de l’information et des communications (TIC), l’écart se creuse dans ce domaine entre les pays en développement et les pays développés.  Il a aussi exprimé l’inquiétude que ressentent les pays du Groupe des 77 et la Chine face aux conséquences des crises économique et financière qui ont empêché les pays en développement d’investir dans les TIC.  M. Thomson a indiqué que le Groupe des 77 et la Chine accordent beaucoup d’importance aux textes issus du Sommet mondial sur la société de l’information (SMSI) de Tunis.  Les pays en développement doivent s’assurer de la stabilité et de la continuité de l’Internet, conformément aux textes adoptés à Tunis, a-t-il insisté.  Il a souligné que l’économie numérique est une source d’innovation et de productivité dans tous les pays, et a noté l’importance de l’utilisation des TIC en ce qu’elles peuvent contribuer à l’avancement des objectifs de développement durable.  Le cap des 10 années de mise en œuvre des textes issus du SMSI devrait ouvrir un nouveau chapitre pour les TIC si l’on tire profit des enseignements de la dernière décennie, a-t-il estimé.  Enfin, M. Thomson a lancé un appel aux programmes, fonds et organes des Nations Unies afin qu’ils fournissent aux États Membres un appui suffisant pour la mise en œuvre des textes adoptés sur les TIC.


M. TEKEDA ALEMU (Éthiopie), qui s’exprimait au nom du Groupe des États d’Afrique, a salué les progrès accomplis en matière de technologies de l’information et des communications (TIC), mais a déploré le fait que le fossé numérique ne cesse de grandir entre les pays ayant un Internet à haut débit et ceux, notamment les pays en développement, où les infrastructures en la matière font défaut.  Il a relevé que, malgré le fait que l’usage des téléphones mobiles et le niveau de pénétration d’Internet restent assez bas en Afrique, il est tout de même évident que la connectivité entre populations du continent n’a jamais été aussi grande.  Il a ensuite indiqué que les TIC ont contribué à stimuler des domaines tels que l’agriculture, l’adaptation aux changements climatiques, l’éducation, les services financiers, les services gouvernementaux et de santé.  Il a ajouté que la construction d’une industrie des TIC compétitive pourrait stimuler l’innovation, la création d’emplois et les potentialités d’exportations du continent africain.


Le représentant a, par ailleurs, relevé que l’Afrique est prête à mettre en œuvre les recommandations du Sommet mondial sur la société de l’information (SMSI), en créant un environnement favorable au développement des TIC, notamment à travers l’Initiative africaine pour la société de l’information.  Quarante cinq pays africains ont déjà établi des politiques nationales de TIC, a-t-il noté, précisant que le renforcement de la connectivité intrarégionale devrait contribuer de manière significative à la promotion du commerce, des investissements, du tourisme et du développement dans la région.  Il a appelé à un renforcement de la coopération régionale et internationale, ainsi qu’à l’établissement de partenariats public-privé, afin de développer le secteur des TIC en Afrique, à la fois dans le cadre du développement des infrastructures et dans celui de l’amélioration de services.  Il a, en outre, souhaité que la question des TIC puisse occuper une place majeure dans le programme de développement pour l’après-2015.


Intervenant au nom de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN), Mme NORAZLIANAH IBRAHIM (Brunéi Darussalam) s’est inquiétée de l’élargissement du fossé numérique entre les pays en développement et les pays développés.  Selon les statistiques publiées par l’UIT en février 2013, 31% de la population des pays en développement auront accès à Internet à la fin 2013, contre 77% dans les pays développés, a relevé Mme Ibrahim.  Elle a par ailleurs noté que la crise financière mondiale a privé les pays en développement de moyens de combler ce fossé numérique et de saisir toutes les opportunités offertes par les TIC en matière de développement.  Elle a jugé important que les États Membres travaillent main dans la main avec le secteur privé pour garantir la disponibilité et la sécurité des réseaux d’information.  Mettant l’accent sur les efforts que fait l’ASEAN pour intégrer ses différents peuples, cultures et économies d’ici à  2015, Mme Ibrahim a salué l’importance du « Plan-cadre 2015 » de l’ASEAN en matière de TIC.  Elle a dit que ce plan s’articule autour de six piliers, à savoir la transformation de l’économie; l’autonomisation des personnes; l’innovation; le développement des infrastructures; le développement du capital humain et la diminution du fossé numérique.  Mme Ibrahim a dit que cette coopération entre les pays de l’ASEAN permet aujourd’hui à 78% de la population des pays composant l’Association d’accéder à Internet, alors que l’industrie des TIC emploie 11,7 millions de personnes et génère un total de 32 milliards de dollars annuels de revenus.  Mme Ibrahim a souligné l’importance des TIC en matière de facilitation du commerce entre les États membres de l’ASEAN et de stimulation de la croissance. 


M. JOHN BUSUTTIL, de l’Union européenne (UE), a déclaré que l’Union européenne estime qu’il est important de lier les recommandations qui sortiront du Sommet mondial sur la société de l’information au programme de développement de l’après-2015.  Le représentant a également émis l’espoir que le processus d’examen de la mise en œuvre des résolutions issues du SMSI assurera une bonne répartition des responsabilités entre les différentes agences de l’ONU.  M. Busuttil a ensuite appelé l’Assemblée générale à tenir la réunion d’examen finale de la mise en œuvre des termes du SMSI au début de l’année 2015 dans le but d’approuver les recommandations agréées au cours du processus d’examen mené par les agences, ainsi que lors des travaux de la Commission de la science et de la technique au service du développement.


Le représentant a également indiqué que l’Union européenne appuyait le travail du Forum sur la gouvernance d’Internet et a estimé que celui-ci avait profité des recommandations formulées par le Groupe de travail du SMSI pour améliorer son fonctionnement.  La délégation de l’UE soutient donc le renouvellement, en 2015, du mandat du Forum pour cinq années supplémentaires, sans qu’il y soit apporté de changements substantiels, a-t-il fait savoir.


M. APPOLINAIRE DINGHA (République du Congo) a regretté qu’en dépit d’avancées substantielles dans l’accessibilité et dans l’utilisation des technologies de l’information et des communications (TIC) à travers le monde, une énorme fracture numérique subsiste encore entre les pays.  Il a parlé de quelques aspects de la politique suivie par son pays en matière d’appropriation et de mise en valeur des TIC dans ses programmes de développement.  Il a indiqué que le Gouvernement congolais mettait un accent particulier sur ce secteur et y encourageait les investissements directs étrangers (IED).  En vue d’améliorer la fourniture des services de télécommunications, plusieurs textes de lois ont été élaborés, et une politique nationale de la communication pour la période 2009-2015 dénommée « Cyber Stratégie » a été conçue.  Le représentant a mentionné les mesures prises dans ce cadre, comme la Connexion à fibre optique de l’Atlantique (WACS) et la construction du point d’atterrage de la fibre optique à Matombé (Pointe Noire).  Il a aussi signalé que cinq sociétés de téléphonie mobile opèrent dans son pays, contribuant ainsi à la création d’emplois et apportant une valeur ajoutée à la diversification de l’économie nationale qui est largement tributaire de l’activité pétrolière.  M. Dingha a cependant relevé la nécessité pour les partenaires au développement de soutenir les efforts du Congo, afin notamment d’augmenter le nombre de personnes connectées et d’élargir la couverture nationale en matière de TIC.


M. GIORA BECHER (Israël) a relevé que les technologies de l’information et des communications (TIC) touchent tous les secteurs de l’économie, notamment les industries, l’agriculture, l’administration et la bureaucratie gouvernementale.  Il a ainsi souligné que favoriser l’accès aux TIC en faveur des pays les moins avancés (PMA) et des pays à revenu intermédiaire leur permettrait de participer avec succès à l’économie mondiale.  Le représentant a ensuite plaidé afin que toutes les femmes, hommes et enfants soient lettrés en matière de TIC, et que toutes les nations soient intégrées dans l’économie de la connaissance.  Il a en outre indiqué que des innovations technologiques menées en Israël sont utilisées dans le monde entier, et il ajouté qu’Israël est l’un des pays ayant le plus d’entreprises cotées au Nasdaq, l’indice des entreprises technologiques à la bourse de New York.  M. Becher a souhaité que l’examen décennal de la mise en œuvre des recommandations du Sommet de la société de l’information (SMSI) puisse établir les voies et moyens permettant de véritablement réduire la fracture numérique.


M. ABDUL MOMEN (Bangladesh) a souligné le retard pris par les pays les moins avancés (PMA) en termes d’accès aux technologies de l’information et des communications (TIC).  Il a rappelé que le Programme d’action d’Istanbul avait fixé un délai pour que cet accès soit amélioré de manière significative.  Dans les pays développés le développement des TIC est concentré dans les mains du secteur privé, a-t-il noté, relevant dès lors les difficultés qui se posent aux pays en développement, qui ne peuvent adopter la même démarche.  Il est donc nécessaire de soutenir ces pays dans les efforts qu’ils déploient en vue d’améliorer leurs accès à l’Internet et au haut débit, a dit M. Momen.


Le Gouvernement du Bangladesh a beaucoup avancé dans le cadre de sa « Vision 2021 », dans laquelle il est prévu que le Bangladesh sorte de la liste des PMA pour passer dans la catégorie de pays à revenu moyen dans les huit ans à venir grâce à l’outil essentiel qu’est l’instrument numérique, a dit le représentant.  Indiquant que la majorité des personnes actives dans son pays travaillent dans le secteur agricole, le représentant a expliqué qu’elles reçoivent les informations concernant les marchés sur leurs téléphones portables.  Il a avancé le chiffre de 100 millions de Bangladais qui seraient abonnés aux services de téléphonie mobile au Bangladesh.  En 2013, le pays a été reconnu par l’Union internationale des télécommunications (UIT) comme l’un des plus dynamiques en matière de TIC, a-t-il noté.  Au Bangladesh, les connexions au réseau figurent parmi les moins onéreuses au monde, a-t-il précisé, mentionnant aussi les progrès accomplis en matière de haut débit.  M. Momen a conclu son intervention en appelant la communauté internationale à faire preuve de coopération dans ce domaine, afin de permettre aux pays de pouvoir atteindre plus facilement et plus rapidement les objectifs fixés en matière de TIC.


M. VADIM PISAREVICH (Bélarus) a relevé que le Bélarus a mis en œuvre plusieurs programmes nationaux qui permettent de fournir de nombreux services à sa population au niveau régional.  Il a indiqué que le Bélarus est parmi les pays les mieux classés sur l’indice des TIC établi par l’Union internationale des télécommunications (UIT).  Il a regretté qu’une fracture numérique persiste entre les pays développés et ceux en développement.  Le représentant a ensuite souhaité que la communauté internationale prenne des mesures contre la cybercriminalité, et qu’elle renforce les partenariats en matière de TIC conclus avec les pays les moins avancés.  Il a plaidé pour que les TIC fassent partie du programme de développement pour l’après-2015.


Mme OLIVIA COOK (Chili) a souligné que les technologies de l’information et des communications (TIC) constituent un outil fondamental pour stimuler le développement et l’inclusion numérique des pays dans les échanges mondiaux, ainsi que celle de leur population.  C’est pourquoi le Chili met en œuvre des politiques relatives aux infrastructures et à l’accès à ces technologies par le biais de son Programme numérique 2013-2020, a-t-elle dit.  La représentante a dit que le Chili partageait la préoccupation, qu’ont d’autres États, face à la situation de nombreux pays en développement qui restent à la traîne dans ce domaine, et notamment face à l’expansion rapide des services à haut débit dans les autres parties du monde.  Elle a dès lors invité la communauté internationale à concentrer ses efforts en vue de combler le fossé numérique entre les pays.  Cela implique d’améliorer la qualité de l’accès et du contenu, a-t-elle précisé, ce que le Chili s’attache à faire.  Enfin, elle a indiqué que son pays suivait de près les décisions prises aux niveaux régional et international à la suite du Sommet mondial sur la société de l’information (SMSI).  Nous avons développé une stratégie régionale en Amérique latine et dans les Caraïbes, a-t-elle ajouté.


M. ASHAWAMI KUMAR (Inde) a indiqué que les TIC peuvent contribuer au renforcement des capacités des pays et leur permettre de faire un grand pas vers le développement, notamment en ce qui concerne les pays les moins avancés.  Il a invité la communauté internationale à mobiliser le potentiel de l’Internet et de la téléphonie mobile, afin d’en tirer tous les bénéfices en matière de développement.  Il a souligné que l’Inde est, après les États-Unis et la Chine, le troisième pays au monde en matière de nombre d’utilisateurs d’Internet.  Il a expliqué que, fort de cette situation, le Gouvernement indien a mis en place des politiques qui lui permettent d’avoir une administration électronique (e-governance), avec par exemple la fourniture en ligne de pièces d’identité et autres documents administratifs.  Il a rappelé que le Sommet mondial sur la société de l’information (SMSI) avait mis l’accent sur la gouvernance de l’Internet.  Il a précisé que cette gouvernance devrait être inclusive, garantissant une participation démocratique de tous les pays et reposer sur la transparence et l’ouverture.  Le cyberespace ne peut être géré comme une propriété privée, a-t-il déploré, ajoutant que la gouvernance de l’Internet devrait permettre d’établir des mesures de respect de la vie privée des utilisateurs.


M. FELIPE GARCIA LANDA (Mexique) a souligné le caractère indispensable des technologies de l’information et des communications (TIC) pour le développement de tous les pays.  Les TIC stimulent la productivité, la croissance et la création d’emplois dans le secteur formel, a-t-il indiqué.  Sur le plan social, l’Internet facilite et améliore la fourniture de services publics comme la santé et l’éducation, tandis que sur le plan politique, Internet améliore la transparence et la reddition de comptes, a-t-il noté.  Le représentant a souligné l’importance cruciale que revêt l’Internet à haut débit et a préconisé que le fossé numérique qui se creuse entre pays développés et pays en développement soit comblé.  Le Mexique a récemment intégré à sa Constitution l’accès à Internet comme droit fondamental, a-t-il noté.  Le Mexique a aussi procédé à des réformes visant à stimuler le développement durable et à améliorer l’accès aux TIC, a dit le représentant.  Il a parlé de la Stratégie nationale numérique du Mexique, qui vise notamment la modernisation de l’administration publique et du système de santé.  Le Mexique s’est engagé activement dans les processus intergouvernementaux en faveur de la gouvernance de l’Internet, qui promeut des solutions visant à ce qu’un équilibre soit trouvé entre l’accès à ce réseau et le respect de la vie privée.  Le Mexique a offert d’accueillir le Forum de 2014 pour la gouvernance de l’Internet, a annoncé le représentant. 


M. CHARLES MSOSA (Malawi) a indiqué que le Gouvernement du Malawi a fait des technologies de l’information et des communications (TIC) un des principaux piliers de son plan de redressement économique. Il a expliqué que les avancées réalisées dans le domaine des TIC, couplées à la libéralisation de l’industrie nationale des télécommunications, avaient permis de changer la manière dont se font les échanges commerciaux du Malawi.  L’usage d’Internet est ainsi passé de 0,07% de la population en 2005 à 17% en 2011, tandis que l’emploi de téléphones fixe ou mobile a augmenté, passant de 2,63% à 27% pendant cette même période.  En outre, a enchainé le représentant, les agriculteurs utilisent leur téléphone mobile pour avoir accès à la bourse des produits de base agricoles.  M. Msosa a également indiqué que le Malawi, en collaboration avec ses partenaires de développement, avait établi 36 centres téléphoniques dans les zones rurales de son territoire, afin de permettre aux populations d’avoir accès à l’Internet, au téléphone, au fax, ainsi qu’à une bibliothèque et à des photocopieuses pour un tarif réduit.


Le représentant a poursuivi son intervention en précisant qu’en 2012, le pays comptait un peu plus de deux milles kilomètres de fibres optiques, dont la majorité a été posées dans les régions urbaines du Malawi.  Le Gouvernement est également en train de mettre en œuvre un programme régional d’infrastructures de communications dans le but d’améliorer la qualité et la disponibilité du haut débit dans l’ensemble du pays.  Ce projet prévoit également de fournir une connexion Internet aux institutions publiques du pays, ce qui a d’ores et déjà été fait avec succès pour les écoles secondaires.


M. BAGUDU HIRSE (Nigéria) a souligné que les TIC ont un fort potentiel de catalyseur de l’éradication de la pauvreté et de la promotion du développement socioéconomique.  Il a salué les avancées accomplies en matière de TIC en Afrique, notamment en ce qui concerne les infrastructures de haut débit de l’Internet et l’amélioration de la connectivité.  Il a cependant regretté que la fracture numérique provoque en Afrique des retards en matière de développement économique, étant donné que de nombreuses opportunités économiques sont fonction de la qualité des communications dont dispose un pays.  M. Hirse a ensuite plaidé pour la réduction des coûts des TIC, y compris ceux de l’Internet à haut débit.  Il a également relevé que les innovations qui se produisent dans le secteur des TIC ont des implications sur le fonctionnement des gouvernements, ainsi que sur le comportement des consommateurs et du monde des affaires.  De ce fait, la question des TIC devrait faire partie du programme de développement pour l’après-2015.


M. PORNSITH PIBULNAKARINTR (Thaïlande) a cité la mise en place par le Gouvernement thaïlandais d’un programme intitulé « Smart network, Smart Government and Smart business » qui a pour but de combler le fossé numérique en Thaïlande.  Il a dit que ce programme vise à étendre les réseaux et infrastructures de télécommunication, augmenter l’accès au réseau d’information du Gouvernement et diminuer le coût d’accès aux TIC.  Notant que la Thaïlande se trouve dans une région touchée par les catastrophes naturelles, le représentant a indiqué que le deuxième Plan-cadre national sur les TIC (2009-2013) a étendu l’utilisation des TIC à la gestion des catastrophes et à la mise en place de systèmes d’alerte.  Il a particulièrement salué la contribution du Bureau des affaires spatiales des Nations Unies et de son Programme pour l’exploitation de l’information d’origine spatiale aux fins de la gestion des catastrophes et des interventions d’urgence (UN-spider).  Il a également souligné les efforts que fait la Thaïlande dans l’utilisation des TIC pour améliorer l’accès à l’éducation des écoliers vivant dans des zones enclavées.  Il a précisé que la Thaïlande, en collaboration avec l’UIT, accueillera en novembre 2013 le sommet « ConnectAsia-Pacific ».


M. JASSIM ABDULRAHAM AL-THANI (Qatar) a noté des tendances positives dans l’accès aux technologies de l’information et des communications (TIC), et a aussi indiqué que le Qatar était conscient que la fracture numérique se creuse entre pays en développement et pays développés.  Il a demandé qu’il soit tenu compte de cette situation lors de l’évaluation des progrès atteints dans la poursuite des objectifs fixés par le Sommet mondial sur la société de l’information (SMSI).  Tous les gouvernements doivent avoir un rôle dans la gestion de l’Internet, afin d’en garantir la stabilité, a-t-il estimé.  Il a remarqué que les TIC permettent des améliorations dans de nombreux domaines, notamment celui de la promotion de l’emploi au profit de tous les citoyens.  Rappelant le principe de la responsabilité commune mais différenciée, il a appelé la communauté internationale à intégrer des objectifs en termes d’accès aux TIC dans l’élaboration du programme de développement pour l’après-2015.


Mme NOSISI POTELWA (Afrique du Sud) a déclaré que l’Internet était dominé et contrôlé par des intérêts puissants.  Elle a rappelé que le SMSI de 2005 avait établi un programme sur la société de l’information, avec des précisions sur le rôle et la place des gouvernements dans le cadre de la gouvernance de l’Internet.  Elle a indiqué qu’Internet doit être considéré comme un bien mondial et être géré de manière équitable et transparente, en accord avec les principes du Sommet mondial sur la société de l’information de Genève et Tunis (SMSI).  Il est important de protéger l’Internet de la domination de tout groupe d’intérêt public ou privé, a-t-elle souligné.  Elle a ensuite exprimé l’inquiétude de l’Afrique du Sud face au comportement de grandes compagnies qui vont jusqu’à tenter de s’accaparer l’héritage culturel des populations des pays en développement en mettant aux enchères des noms de domaines portant l’appellation des peuples des nations du Sud.  Elle a, dans ce contexte, proposé la création ou la désignation d’une agence des Nations Unies qui aura pour tâche de coordonner un processus intergouvernemental visant à établir des politiques qui devraient régir l’Internet, et rendre comptables tous les organismes existant s’occupant de la gestion de l’Internet.


M. GUILHERME DE AGUIAR PATRIOTA (Brésil) a souligné que le système des Nations Unies était appelé à mettre en œuvre les mandats découlant du Sommet mondial sur la société de l’information (SMSI).  Les mesures concernant le suivi des décisions prises à Tunis et à Genève ne sont cependant pas suffisantes, a-t-il estimé.  Il a plaidé en faveur d’une société de l’information plus ouverte, diverse et responsable, grâce à des processus de prise de décisions plus démocratiques au plan international.  En ce qui concerne le Brésil, le représentant a vanté les mérites du modèle qui y a été mis en place, et dans lequel sont impliquées toutes les parties prenantes en matière de gouvernance de l’Internet.  Il a mentionné la création, en 2003, du Comité de direction de l’Internet, qui compte des représentants du Gouvernement, du secteur privé, de la société civile et du monde universitaire.  Sur 21 membres, 9 seulement sont désignés par le Gouvernement, a-t-il fait remarquer.


Le représentant a ensuite salué les résultats des travaux du Groupe de travail sur la coopération renforcée de la Commission de la science et de la technique au service du développement des Nations Unies.  Il a  souhaité que ses recommandations, qui seront soumises au Conseil économique et social (ECOSOC) promeuvent les droits de l’homme les plus fondamentaux, notamment le droit à la vie privée.  Les récentes révélations concernant un réseau mondial de surveillance électronique ont démontré que de graves violations des droits de l’homme et des libertés civiles étaient pratiquées sous couvert de lutte antiterroriste, a-t-il dénoncé.  Ce n’est pas seulement immoral mais c’est aussi illégal, a-t-il souligné.  Les États doivent s’assurer que les mesures qu’ils prennent en matière de lutte contre le terrorisme sont conformes aux obligations qui sont les leurs au titre du droit international, a-t-il rappelé, estimant que la lutte contre le terrorisme ne pouvait justifier l’interception indiscriminée des données personnelles de citoyens, de gouvernements et d’entreprises.  Il a enfin exhorté le système des Nations Unies à réguler la conduite des États et à éviter que le cyberespace soit utilisé d’une façon qui sape la coopération internationale. 


M. ANTON MOROZOV (Fédération de Russie) a souhaité que la gouvernance de l’Internet soit améliorée.  Il a estimé que les TIC sont un secteur de première importance  pour le développement.  Il a ainsi expliqué que la Fédération de Russie a mis en place des politiques cohérentes visant à stimuler le développement des TIC dans le pays.  Il a parlé du développement d’infrastructures relatives aux TIC et de la prise de mesures qui ont contribué à améliorer le classement de la Fédération de Russie dans l’indice du développement des TIC établi par l’Union internationale des télécommunications (UIT) chaque année.  La Fédération de Russie est ainsi passée de la soixante-huitième place en 2007 à la trente-deuxième place aujourd’hui, a indiqué le représentant.  Il a également révélé que le développement de l’Internet en Fédération de Russie est trois fois plus rapide que celui du produit intérieur brut (PIB) du pays.


Mme LIDIJA BUBANJA (Serbie) a rappelé qu’avec la coopération de l’Union internationale des télécommunications (UIT) et l’assistance du Bureau de développement des télécommunications, la Serbie accueillera, au mois de novembre, la réunion préparatoire, au niveau régional, de la Conférence mondiale de développement des télécommunications qui doit se tenir au Caire, en février 2014.  Au niveau européen, la représentante a dit attendre de la Commission économique pour l’Europe (CEE) qu’elle aide les pays à exploiter au mieux les nouvelles technologies pour apporter des améliorations aux réseaux de transport et de fret.  La représentante de la Serbie a aussi parlé des préoccupations concernant la protection de la vie privée et de la sécurité en ligne.  S’il tous les pays doivent travailler ensemble pour assurer la sécurité, ils doivent aussi, a-t-elle préconisé, prendre dûment compte de l’impératif de protection de la vie privée et des principes éthiques, au risque de compromettre le potentiel des nouvelles technologies pour le développement.


M. XIE XIAOWU (République populaire de Chine) a déclaré que 591 millions de Chinois étaient des utilisateurs d’Internet au 30 juin 2013, et que 464 millions le sont par le biais de téléphones portables.  Il a indiqué que le Conseil d’État de la Chine a promulgué en 2013 des opinions sur les moyens de promouvoir la consommation d’information et de stimuler la demande nationale, ainsi que sur la stratégie nationale dans le domaine du réseau à large bande.  M. Xie a ajouté que la demande et la consommation d’informations allaient croître de 20% par an en Chine d’ici l’année 2015 et alors que le taux de pénétration du réseau Internet à large bande fixe dans les foyers chinois atteindrait 70% de ces foyers et que celui du réseau à large bande mobile augmenterait pour atteindre 85%.  Il a ajouté que les TIC demeurent un pilier fondamental de l’industrie en Chine.  


Dans la perspective de l’examen prévu lors du SMSI+10, que l’Assemblée générale effectuera en 2015, le représentant a appelé l’ONU à débattre de la question relative aux pays qui abusent de leur suprématie technologique pour espionner d’autres États, leur voler des informations et violer les droits de leurs citoyens.  Dans ce cadre, M. Xie a proposé que des objectifs soient formulés pour la promotion, l’imposition de normes et l’utilisation des TIC au cours de la période débutant après l’année 2015, ceci, de manière scientifique.  Il a appelé à travailler à la formulation de normes internationales rejetant toute hégémonie en matière de TIC.  Il est impératif de parvenir à des normes internationales multilatérales, démocratiques et transparentes qui soient équitables, efficientes, et respectueuses de la souveraineté de tous les États et de la protection des droits fondamentaux de tous les citoyens, a préconisé le représentant de la Chine.


Mme TERRI ROBL (États-Unis) a lancé un appel en faveur de l’ouverture des pays et de leurs sociétés et a demandé que l’on résiste à la tentation d’ériger des barrières entre pays et peuples.  Il faut dès lors permettre aux populations et aux utilisateurs potentiels d’accéder aux technologies de l’information et des communications (TIC), a-t-elle dit.  Soulignant le rôle que chacun doit jouer dans ce domaine, elle a demandé « que l’on veille à ce que toutes les parties prenantes fassent entendre leurs voix ».  La représentante a dit que les États-Unis sont engagés en faveur d’un modèle de gouvernance d’Internet centré sur les êtres humains et ouvert.  La conférence qui aura lieu à Bali sur la gouvernance de l’Internet est très importante, a-t-elle estimé, car elle permettra de discuter de ces questions de manière ouverte.  La représentante a estimé qu’il faut « renouveler le mandat de la gouvernance de l’Internet tout en améliorant son efficacité ».


En ce qui concerne le Sommet mondial sur la société de l’information (SMSI), elle a demandé que ce processus soit poursuivi.  Elle a aussi souligné l’importance des progrès réalisés dans ce domaine en vue de sa prise en compte dans le programme de développement pour l’après-2015.  La Commission sur la science et la technologie doit appuyer ce processus, a-t-elle suggéré, avant de préciser que les États-Unis, qui président la Commission, vont accueillir à Washington sa prochaine session.  Concernant les accusations proférées contre son pays, elle a dit que les États-Unis prenaient au sérieux les préoccupations de la communauté internationale.  Nous allons réviser nos pratiques et tout mettre en œuvre pour respecter nos engagements, de façon à rendre sûr le cyberespace, a-t-elle assuré.


M. GONE FEH MOUSSA (Côte d’Ivoire) a indiqué que l’avènement des TIC est en train de modifier progressivement les modèles de promotion et de construction du développement.  Il a relevé que le secteur des TIC, dominé par la téléphonie mobile, reste l’un des secteurs les plus performants de l’économie ivoirienne avec un taux de croissance de 13,2% en moyenne par an, et une contribution à hauteur de 5% au PIB du pays.  Il a noté que le Gouvernement ivoirien envisage de favoriser l’accessibilité des populations aux équipements liés aux TIC, dans le cadre du projet « Un Ivoirien, un ordinateur ».  Il a soutenu que l’objectif ultime étant, pour le Gouvernement, de mettre en place les fondations qui permettront au pays de bâtir une nouvelle économie, basée sur le numérique.  Il a en outre souligné que la Côte d’Ivoire place beaucoup d’espoir en la réunion de haut niveau du Sommet Mondial sur la société de l’information qui aura lieu en avril 2014 à Charm el-Cheikh en Égypte, et qui devrait apporter des propositions concrètes et constructives au programme de développement pour l’après-2015.


M. GARY FOWLIE, de l’Union internationale des télécommunications (UIT), a parlé du processus préparatoire devant mener à l’examen décennal des textes issus du Sommet mondial sur la société de l’information (SMSI+10), et a préconisé que cet examen soit mené à bien par l’Assemblée générale en 2015.  Il a relevé que de nombreuses parties prenantes ont proposé que le lien soit fait entre les résultats du Sommet et le programme de développement pour l’après-2015.  Il a souhaité que tous les habitants du monde aient leur mot à dire dans le cadre de ce processus, y compris les 70% de la population mondiale qui n’ont pas accès à l’Internet et qui vivent dans les pays en développement.  Il a, en outre, rappelé que chaque fois qu’un réseau à haut débit pénètre dans un pays, le PIB s’en trouve amélioré.  Il a indiqué que 139 pays ont déjà élaboré un plan concernant le développement du haut débit, même si, a-t-il regretté, les mesures visant à faciliter l’accès des ménages ne sont pas toujours détaillées.  Il a aussi prôné la promotion de la parité des genres en matière d’accès à l’Internet, regrettant que la plupart des utilisateurs soient des hommes.  Il a enfin évoqué le Sommet mondial sur la jeunesse « BYND 2015 », qui s’est tenu au Costa Rica le mois dernier.  Ce sommet a réuni 600 jeunes venus du monde entier, et 8 000 autres qui ont participé aux travaux en ligne.  Les délégués, a-t-il relevé, ont reconnu que la disponibilité du haut débit est cruciale pour les jeunes et pour le développement des TIC dans le monde.


M. MILORAD ŠCEPANOVIC (Monténégro) a souligné qu’en 2011, son pays a été classé au quarante-quatrième rang des pays les plus compétitifs en matière de TIC, et au trente-troisième rang de ceux qui ont les meilleures capacités humaines.  Le Gouvernement monténégrin a donc adopté une stratégie pour la période 2012-2016, en vue de transformer son pays en une société numérique.  Aussi d’ici à 2016, le Gouvernement devrait avoir 200 services internet ouverts au public, sans compter des écoles et universités parfaitement équipées, s’est félicité M. Šćepanović.  Avec son potentiel, en particulier sa jeune population, et la synergie qu’il encourage entre tous les acteurs clefs, le Monténégro a toutes les raisons de croire qu’il se démarquera encore plus dans l’utilisation des services électroniques. 


Mme MONA ABDULLA MOHAMMED(Bahreïn) a dit que Bahreïn s’inquiétait de la persistance de la fracture numérique entre les pays développés et ceux en développement.  Elle a rappelé que dans les pays arabes, l’usage des téléphones portables est en plein essor.  Elle a noté que la stratégie du développement du royaume de Bahreïn met l’accent sur les TIC.  Elle a rappelé qu’à la fin de l’année 1960 la première station de satellite placée dans le Moyen-Orient avait été installée au Bahreïn.  La représentante a indiqué que le Gouvernement du Bahreïn a mis en place, avec succès, une gouvernance électronique de son administration et que le pays est également doté d’un organe national de cybergouvernance qui assure la gestion des questions liées à la gouvernance électronique.


Mme MAYNA TEO (Singapour) a indiqué que le neuvième Forum ministériel des TIC tenu en juin 2013 a été organisé par Singapour et par le Forum économique mondial, sur le thème « Façonner l’avenir grâce aux TIC ».  Singapour profite d’un effet de levier en utilisant les TIC en faveur du développement, a-t-elle indiqué.  Elle a précisé que son pays était le deuxième, après la Finlande, dans le classement du Rapport mondial 2012-2013 sur la technologie de l’information, publié par le Forum économique mondial.  Singapour a mis en œuvre des politiques visant à réduire le fossé numérique, notamment par le biais de cours gratuits à l’accès aux TIC.  Les familles qui n’ont pas assez de moyens peuvent cependant acquérir des ordinateurs à haut débit grâce au soutien du Gouvernement, a-t-elle ajouté.  Mme Teo a souligné que l’expérience de Singapour montrait l’importance qu’ont les TIC pour soutenir les efforts de développement.  Elle a enfin demandé que soit prévu l’examen, par l’Assemblée générale, des résultats du SMSI avant la fin de 2015.


M. FAKHRI ALIYEV (Azerbaïdjan) a attiré l’attention de la Commission sur le projet lié à la super autoroute de l’information transeurasienne dont l’importance vient, une nouvelle fois, d’être reconnue par l’Assemblée générale qui a pris note de la proposition de créer une Alliance eurasienne de la connectivité visant à renforcer les synergies entre les gouvernements, le secteur privé, la société civile, le milieu universitaire et les instituions internationales de développement pour améliorer les voies de transit et de télécommunications, au niveau régional.  En tant que coordinateur de la mise en route du projet, l’Azerbaïdjan n’a pas manqué, au niveau national, de déclarer 2013, l’Année des TIC, a souligné M. Aliyev.  Le premier satellite de télécommunication du pays, « Azerspace-1 » a ainsi été mis en orbite, le 7 février 2013.  Les centres de contrôle du satellite, qui devrait servir les besoins de gouvernements et d’entreprises sur tous les continents, ont été construits à Bakou et à Nakhchivan. 


L’Azerbaïdjan, a noté le représentant, figure désormais parmi les 10 premiers pays de l’index de développement des TIC.  Pour les 10 prochaines années, le Gouvernement azerbaïdjanais entend investir 3,5 milliards de dollars dans des projets de développement des TIC et attend beaucoup du secteur privé qui bénéficiera d’ailleurs d’un environnement amélioré grâce aux instruments fiscaux et monétaires mis en place.  Après avoir accueilli, l’année dernière, la septième réunion du Forum sur la gouvernance d’Internet, l’Azerbaïdjan organisera cette année, pour la dix-neuvième fois consécutive, l’exposition internationale et la Conférence des TIC, « BakuTel 2013 ».  Dans ce cadre, sera organisée, les 2 et 3 décembre, la conférence internationale intitulée « Coopération en matière de sécurité cybernétique: Défis et visions ».  


SÉANCE CONJOINTE DE LA DEUXIÈME COMMISSION ET DU CONSEIL ÉCONOMIQUE ET SOCIAL SUR LE THÈME « INÉGALITÉS, CROISSANCE ET PERSPECTIVES DE L’ÉCONOMIE MONDIALE »


Observations liminaires:


Mme SHAMSHAD AKTHAR, Sous-Secrétaire générale chargée du développement économique, a déclaré que le Fonds monétaire international (FMI) a relevé que la croissance mondiale serait de 3,1%, cette année, tandis que pour l’année 2014, ce chiffre serait de 3,6%.  Elle a averti que ces chiffres sont assez fluctuants, et a indiqué que le rôle que joue la Chine sera primordial dans ce contexte, car le pays va passer d’une croissance moyenne de 9,6% pour la période 2008-2011 à une croissance moyenne de 7,6% entre 2012 et 2014.  Elle a suggéré que la communauté internationale mette en place un ensemble de réformes structurelles, afin de transformer ce qui apparait comme un redressement cyclique de l’économie des pays développés en tendance de longue durée, tout en stimulant la demande nationale des marchés émergents.  Mme Akthar a ensuite rappelé que la crise économique de 2008 a eu des conséquences désastreuses, qui ont pour effet le besoin d’assurer, maintenant, la création de 600 millions d’emplois pour assurer la relance de l’économie mondiale, ainsi que la nécessité de prendre des mesures pour pouvoir sortir 1,2 milliard de personnes de la pauvreté.  Elle a également appelé la communauté internationale et les États à diminuer le niveau des inégalités dans les différents pays, notant que les inégalités de revenus constituent un frein à la croissance économique.  La Sous-Secrétaire générale a indiqué que des changements structurels pourraient réduire ces inégalités au niveau des pays.  Cependant, a-t-elle ajouté, étant donné que les inégalités intranationales représentent la moitié des inégalités mondiales, il serait aussi légitime et pertinent de réduire celles qui se sont créées à l’échelle internationale et supranationale.


Exposé sur le thème « Inégalités et croissance »


« Les économies ont-elles un compromis à faire entre une production efficace et une distribution équitable des revenus et des richesses? », s’est interrogé M. PETER PAULY, Professeur et Vice-Doyen de l’École de gestion Rotman de l’Université de Toronto.  Il a parlé de la courbe de Kuznets, qui montre un rapport inversé entre le développement et les inégalités.  L’expert a ensuite expliqué que le coefficient de Gini (mesure statistique des inégalités à partir d’une fréquence de distribution) varie selon les pays en fonction de la structure des économies et des politiques publiques.  L’évolution de ce coefficient d’un pays à un autre montre une augmentation des inégalités qui n’est pas seulement causée par les écarts de revenus entre le pourcentage le plus aisé d’une population et celui de sa tranche la plus pauvre.  En même temps, a reconnu M. Pauly, les inégalités sont essentielles au fonctionnement des économies de marché, notamment pour y stimuler l’esprit d’entreprise.  La question qui se pose est de savoir à quel niveau ces inégalités sont acceptables, a-t-il indiqué.  L’expert a également souligné que les progrès techniques contribuaient à améliorer les compétences de la main d’œuvre d’un pays.  M. Pauly a finalement observé que plus la répartition des richesses entre les différentes tranches d’une population était équitable plus la croissance y était durable.  Tout laisse, d’autre part, entendre que l’inégalité des revenus a de mauvaises répercussions sur les cycles commerciaux, a-t-il précisé.  Il a aussi expliqué que des efforts insuffisants pour réduire les inégalités pouvaient être contreproductifs.


Échange de vues


Le représentant du Venezuela a regretté que les spéculations financières soient confondues avec l’économie, alors que tous les mécanismes boursiers en vogue n’ont rien à voir avec l’économie réelle, et donc avec la vie des peuples des pays en développement.  Il a indiqué que l’économie néolibérale, qui a vu le jour après la Deuxième Guerre mondiale, a mis un terme au pacte social qui prônait une redistribution des richesses et une solidarité de fait entre les différentes couches d’une population, réduisant ainsi les inégalités sociales.  Le Professeur Pauly, de l’École de gestion Rotman de l’Université de Toronto, a reconnu que les inégalités sociales vont grandissant et que la rupture sociale a connu ses développements les plus visibles et marquants dans les pays de culture anglo-saxonne.  Il a reconnu également que les économies de ces derniers ont évolué vers un modèle d’accumulation individuelle des richesses, favorisant ainsi l’augmentation des inégalités, et hypothéquant le développement, sur le long terme, des pays concernés.


Exposé sur le thème « Perspectives de l’économie mondiale du projet LINK »:


M. PINGFAN HONG, Directeur par intérim de la Division de l’analyse des politiques de développement du Département des affaires économiques et sociales (DAES), a présenté le Projet LINK, un consortium international chargé de mener une étude des analyses politiques, dont sont membres 80 experts venant de 60 pays et institutions internationales.  L’expert a relevé que l’état actuel de l’économie mondiale était à un niveau inférieur à toutes les estimations, même les plus prudentes, qui en ont été faites, avec un PIB mondial connaissant une croissance de seulement 2,1% en 2013, un chiffre inférieur à celui de 2012.  Il a prédit que l’écart de croissance entre les pays en développement et les pays développés allait se rétrécir au cours des deux années à venir.  Au Japon, la croissance a été stimulée par les politiques expansionnistes appliquées per le nouveau Gouvernement, a indiqué l’expert.  En ce qui concerne les pays africains, leur PIB devrait augmenter rapidement et passer à une croissance moyenne de 4,9% en 2014, tandis que celle du PIB de la Chine devrait atteindre 7,5% de moyenne au cours des années à venir.  En Asie du Sud, la croissance est à son plus faible niveau depuis 20 ans, a noté M. Pingfan Hong.

Passant au cas de l’Inde, il a indiqué que la croissance devrait y atteindre le cap des 5% au cours des deux prochaines années.  Si la situation des pays du Golfe Arabo-persique continue à être stable, celle d’autres pays de la région du Moyen-Orient est affectée par les tensions et l’instabilité politique, a relevé l’expert.  En Amérique latine et dans les Caraïbes, la croissance s’est ralentie ces dernières années, mais elle devrait s’accélérer dans des pays comme le Mexique.  En ce qui concerne la Fédération de Russie, le taux de croissance y a reculé, mais une légère amélioration est à prévoir, a prédit M. Pingfan Hong.  Le taux de chômage reste élevé dans de nombreux pays européens, a-t-il indiqué en citant notamment l’Espagne et la Grèce, où il atteint 27%.  Il a signalé une situation de l’emploi mitigée dans les pays en développement.  Le commerce international comme moteur de la croissance est moins dynamique qu’il ne l’était avant, a-t-il aussi signalé, avant de rappeler l’impasse dans laquelle se trouve le Cycle de négociations commerciales de Doha.  M. Pingfan Hong a ensuite averti du risque de répercussions que pourrait faire courir les chocs créés sur les marchés financiers à l’économie réelle des pays.  Enfin, il a plaidé en faveur d’une coordination des politiques, afin d’atténuer les effets indésirables qu’ont les mesures d’assouplissement monétaires et pour gérer au mieux les inégalités mondiales.


M. MOAZAM MAHMOOD, Directeur du Département de l’analyse économique et des marchés du travail de l’Organisation internationale du Travail (OIT), a estimé que même si des signes de redressement de l’économie mondiale sont visibles, il ne faudrait pas faire preuve d’un enthousiasme béat, car cette embellie est loin d’être définitive et durable, notamment en ce qui concerne la reprise des capacités de création d’emplois.  Il a relevé que 32,2 millions d’emplois ont été perdus à travers le monde entre 2007 et 2013, dont près de la moitié, soit 15,8 millions, dans les pays développés.  Il a estimé que pour relancer le secteur de l’emploi, il faudrait que la croissance mondiale soit en moyenne d’au moins 5,2%.  Or nous en sommes bien loin.  Le retour à la croissance que le monde vit en ce moment, a-t-il expliqué, est la conséquence d’un rééquilibrage macroéconomique qui se manifeste globalement par la réduction du nombre d’emplois et par une chute des salaires.  Il a déploré cet état de fait et a précisé qu’une croissance solide et durable passerait par la reprise de la consommation des ménages, l’augmentation des prêts bancaires afin de faciliter la création des richesses et la relance des exportations.


M. DAVE TURNER, Chef de la Division de l’analyse macroéconomique du Département de l’économie de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), a été frappé par la similitude des chiffres relatifs à la croissance économique de chaque pays.  En ce qui concerne les États-Unis, il s’est dit soulagé qu’une décision ait été prise concernant le relèvement du plafond de la dette, tout en avouant que les membres de l’OCDE étaient déçus que le problème n’ait pas été résolu de manière définitive.  Il a invité la communauté internationale à trouver une solution permanente au problème de la dette, et ce pour tous les pays.  Dans le but d’améliorer la croissance économique, M. Turner a évoqué les possibilités offertes par la conduite de réformes structurelles et a demandé que de nouvelles mesures soient adoptées en ce sens, surtout au Japon.  En ce qui concerne l’Union européenne, il a relevé la diminution prévisible des taux d’intérêt dans la zone euro.  Il a plaidé en faveur d’une union bancaire crédible entre les institutions de cet espace monétaire.  S’agissant des BRICS (Brésil, Fédération de Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud), il semble qu’il y ait d’énormes possibilités de réforme du secteur de l’éducation, du secteur public et de l’économie de marché dans ces pays et entre les économies de ce groupe, ce qui pourrait fortement encourager la croissance, a-t-il dit.


Échanges de vues


Le deuxième échange interactif de la séance de travail conjointe tenue par la Deuxième Commission et l’ECOSOC a permis au représentant du Venezuela de préciser que la crise économique mondiale est due aux pratiques hasardeuses et spéculatives des banques.  Les banques sont au cœur du problème auquel le monde fait face, a-t-il noté, expliquant que les banques ont outrepassé leur rôle traditionnel consistant à protéger les épargnes et à stimuler les investissements pour se lancer dans l’accumulation de capitaux destinés à la conduite d’activités purement spéculatives et non réglementées.  Il a également déploré le fait que certains milieux influents continuent d’imposer au reste du monde des politiques qui créent la récession, et a critiqué les politiques basées sur une « consommation insoutenable », qui font que des sociétés humaines consomment plus qu’elles ne produisent, mettant ainsi à mal la Terre nourricière et détruisant l’environnement.


La représentante de l’Allemagne a pour sa part demandé pourquoi les données fournies par M. Pingfan Hong, de la Division de l’analyse des politiques de développement du DAES, n’incluaient pas les pays en développement. 


Le Directeur de la Division de l’analyse des politiques de développement du Département des affaires économiques et sociales lui a précisé que les études dont il a présenté les résultats ont été menées dans 160 pays, notamment ceux dans lesquels il a été possible, pour une raison ou une autre, d’obtenir des données et statistiques fiables.  Concernent les préoccupations exprimées par le représentant du Venezuela, M. Pingfan Hong a reconnu que les banques commerciales ont, au fur et à mesure que le temps passait, adopté des politiques et des mesures qui n’étaient destinées qu’à satisfaire une recherche effrénée du profit.  Cette situation a conduit à des prises de risques démesurés et a causé l’instabilité du secteur financier, a-t-il noté en faisant référence à la crise des « subprimes » qui s’est déclenchée dans le secteur des prêts immobiliers américains.  Il a ensuite préconisé une réforme en profondeur du secteur bancaire afin de réguler les activités spéculatives des institutions financières. 


Le Professeur Pauli a pour sa part relevé qu’il y avait une corrélation forte entre les problèmes cycliques qui se posent à l’économie et les dysfonctionnements économiques observés sur le long terme.  Il a relevé que ces dernières décennies, dans certains pays industrialisés, des cadres réglementaires ont été mis en place pour favoriser des activités qui n’avaient pas de véritable raison d’être ni d’importance réelle pour l’économie globale.  Il a reconnu aussi qu’il existe aujourd’hui un problème d’ordre structurel, et qu’il fallait mettre en place des mesures qui privilégient la création de vraies richesses, et non pas de richesses financières basées sur des manœuvres purement spéculatives n’ayant pas de rapport avec l’économie réelle.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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