La Deuxième Commission débat du financement des activités opérationnelles de développement de l’ONU et des progrès accomplis par la coopération Sud-Sud
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Deuxième Commission
8e & 9e séances – matin & après-midi
LA DEUXIÈME COMMISSION DÉBAT DU FINANCEMENT DES ACTIVITÉS OPÉRATIONNELLES DE DÉVELOPPEMENT DE L’ONU
ET DES PROGRÈS ACCOMPLIS PAR LA COOPÉRATION SUD-SUD
En 2011, les contributions des États Membres aux activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies ont enregistré une baisse de 6,9% en termes réels par rapport à 2010, a signalé ce matin le Sous-Secrétaire général à la coordination des politiques et aux affaires interinstitutionnelles au Département des affaires économiques et sociales, M. Thomas Gass, en présentant le rapport* pertinent du Secrétaire général devant la Commission économique et financière (Deuxième Commission) qui a, également, débattu aujourd’hui de la question de la coopération Sud-Sud.
Sur les 22,8 milliards de dollars de contributions affectées aux activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies cette même année, environ 67% du montant de ces ressources ont servi à financer des activités de développement à long terme et 33% des activités liées à l’assistance humanitaire, a précisé M. Gass.
Au nom de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), le représentant de Saint-Kitts-et-Nevis a plaidé pour que les activités opérationnelles de développement des Nations Unies soient dotées de financements de qualité, en quantités adéquates, et de manière transparente et prévisible. Ces exigences ont conduit de nombreuses délégations, comme celle des Fidji qui parlait au nom du Groupe des 77 et de la Chine, à exprimer leurs préoccupations en ce qui concerne la baisse des contributions destinées au financement de ces activités.
Les inquiétudes exprimées par les délégations ont aussi concerné la persistance du déséquilibre entre « ressources de base » et « ressources volontaires ». Les intervenants ont en effet noté la diminution importante des ressources de base dans les contributions destinées au financement des activités opérationnelles, alors que celle des ressources volontaires augmente, ce qui va à l’encontre du caractère de neutralité et de transparence prescrit à ces contributions par les textes en vigueur. À cet égard, les délégations ont noté que les activités opérationnelles sont devenues trop dépendantes des contributions volontaires, ce qui fait que, de plus en plus, ce sont les donateurs qui fixent les objectifs à réaliser et non pas les pays récipiendaires de cette aide et des programmes qui l’accompagnent. Le représentant de la République démocratique populaire lao, parlant au nom des pays en développement sans littoral, a insisté à cet égard pour que les ressources volontaires s’alignent sur les priorités nationales des pays qui sont censés bénéficier des activités de développement.
Par la voix du Bénin, les PMA ont quant à eux fait part de leur étonnement face à la baisse du niveau des engagements qui leur étaient destinés. Alors que le système de l’ONU a dévolu 55% du montant de ses activités aux pays les moins avancés (PMA) en 2010, ce montant est tombé à 52% en 2011, tandis que l’aide publique au développement destinée aux PMA baissait elle aussi de 12%, a relevé le représentant du Bénin en demandant que des explications soient fournies à ce groupe composés des pays les plus pauvres et vulnérables.
Le représentant de l’Éthiopie, qui parlait au nom du Groupe des États d’Afrique, a quant à lui noté qu’une dépendance excessive envers des financements volontaires pose le risque d’une fragmentation des ressources, d’un manque d’implication du système de l’ONU et d’une hausse des coûts de transaction.
Des observations ont été faites concernant les méthodes de travail du Conseil économique et social (ECOSOC) et des agences de l’ONU. Le représentant de la Fédération de Russie s’est ainsi interrogé sur l’incidence du changement de date des réunions de l’ECOSOC consacrées aux activités opérationnelles, qui auront lieu désormais en février au lieu de juillet. Son homologue de la Suisse a émis des doutes sur la possibilité pour les États Membres de disposer de données actualisées en février, étant donné que ces données sont généralement disponibles au mois de juin.
Saisis également du rapport sur l’état de la coopération Sud-Sud, les intervenants se sont montrés dans l’ensemble favorables à cette forme de coopération. Les coopérations Sud-Sud et triangulaire permettent de renforcer les capacités des pays et ainsi d’accentuer l’appropriation nationale, a expliqué le représentant des Fidji, au nom du Groupe des 77 et de la Chine. Il a appelé les Nations Unies à jouer un rôle de facilitateur pour que ces formes de coopération soient les plus fructueuses possibles. Comme beaucoup d’intervenants, il a aussi souligné le caractère complémentaire de ces formes de coopération par rapport à la coopération Nord-Sud, insistant sur le fait qu’elles ne prétendent pas la remplacer.
Des exemples de coopération Sud-Sud ont été donnés par de nombreux pays dont notamment la Malaisie, qui a mentionné le programme malaisien de coopération technique, et la Thaïlande, qui dispose d’une Agence de coopération internationale et qui vient de lancer l’initiative Thai-Africa en vue de renforcer le partenariat de longue date qu’elle entretient avec le continent africain.
La prochaine réunion de la Deuxième Commission aura lieu mercredi, le 16 octobre, à 10 heures. Elle examinera le point de son ordre du jour relatif au « Suivi et à la mise en œuvre des textes issus de la Conférence internationale de 2002 sur le financement du développement et de la Conférence d’examen de 2008 ».
Activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies (A/68/97–E/2013/87)
Coopération Sud-Sud (A/68/212)
Présentation du Rapport du Secrétaire général sur l’analyse du financement des activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies
M. THOMAS GASS, Sous-Secrétaire général à la coordination des politiques et aux affaires interorganisations au Département des affaires économiques et sociales, a présenté le Rapport du Secrétaire général sur l’analyse du financement des activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies pour 2011 en signalant une diminution en termes réels du montant total des contributions en cette même année. Ainsi, le montant total des contributions aux activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies s’est élevé en 2011 à environ 22,8 milliards de dollars, soit à peu près le même montant qu’en 2010 en valeur nominale et une baisse de 6,9% en termes réels. Le montant total des contributions représentait environ 15% du montant total de l’aide publique au développement (APD), hors allègement de la dette, selon les données communiquées par le Comité d’aide au développement (CAD) de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE). Environ 67% des fonds en question ont servi à financer des activités de développement à long terme, et 33% des activités liées à l’assistance humanitaire. Cette répartition est similaire à celle de 2010.
M. Gass a observé les tendances positives en ce qui concerne le financement de ces activités sur le long terme. Entre 1996 et 2011, par exemple, le montant total des contributions au système de développement des Nations Unies a plus que doublé, en termes réels. Dans l’ensemble, au cours de cette période de 15 ans, les contributions aux activités opérationnelles de développement des Nations Unies ont augmenté à un rythme plus rapide que l’APD totale, selon les données communiquées par le CAD de l’OCDE. Le rythme s’est cependant ralenti sur le court terme, a prévenu M. Gass. Depuis 2006, en effet, le financement total destiné aux activités opérationnelles de développement des Nations Unies progresse pour la première fois légèrement moins vite que l’APD.
M. Gass a aussi fait part de l’élargissement de la base de financement des activités opérationnelles des Nations Unies. Il a indiqué, par exemple, que la part des contributions des organisations non gouvernementales, des partenariats public-privé et d’autres institutions multilatérales (y compris des fonds mondiaux) dans les activités de développement est passée de 9% en 1995 à 21% en 2011. Le système des Nations Unies apparaît en outre comme le principal partenaire multilatéral des pays du CAD de l’OCDE, a indiqué le Sous-Secrétaire général. Il a également noté une augmentation des contributions des pays en développement aux activités opérationnelles de développement, qui se sont élevées à 562 millions de dollars en 2011, et ont augmenté d’environ 16% en valeur nominale depuis 2006. Environ la moitié de ces financements ont été opérés sous la forme de ressources de base.
Le rapport fournit en outre une classification des ressources de base entre trois catégories de contribution. En ce qui concerne les ressources qui ne sont pas des ressources de base, M. Gass a relevé une augmentation rapide ces dernières années. Le rapport fournit aussi une analyse sur la question critique de la prévisibilité des ressources, quelles soient de base ou non. Il explique que les Nations Unies sont toujours confrontées à ce problème. Nous sommes résolus à améliorer la qualité analytique des rapports sur les fonds destinés à financer les activités opérationnelles des Nations Unies, a indiqué M. Gass.
Présentation du Rapport du Secrétaire général sur la coopération Sud-Sud
M. YIPING ZHOU, Directeur du Groupe spécial pour la coopération Sud-Sud au Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), a présenté le Rapport du Secrétaire général sur la coopération Sud-Sud. Il a relevé que la coopération Sud-Sud a énormément évolué, et que le Groupe des 77 et la Chine demeure la force principale qui présente les positions communes des pays du grand Sud. Il a indiqué que le groupe formé par le Brésil, la Fédération de Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud (BRICS) a décidé de créer la Banque de développement des BRICS et le Conseil d’affaires des BRICS, afin de trouver des solutions aux questions financières, d’infrastructures, d’énergie et de technologies de l’information et des communications (TIC) qui se posent aux pays du Sud. M. Zhou a également noté que de nombreux pays du grand Sud sont devenus des donateurs d’aide au développement, et que les pays en développement sont responsables du tiers des investissements mondiaux et devraient, selon la Banque mondiale, contrôler la moitié de l’épargne mondiale d’ici à 2030.
M. Yiping Zhou a ensuite présenté quelques données, comme celle qui indique que, de 2001 à 2011, les échanges commerciaux entre l’Afrique et les BRICS, en excluant l’Afrique du Sud, sont passés de 22,9 milliards à 267,9 milliards de dollars. Dans la même période, a-t-il relevé, le volume des échanges commerciaux entre la Chine et l’Afrique est passé de 10,8 milliards à 166,2 milliards de dollars, tandis que les échanges commerciaux entre l’Inde et l’Afrique ont évolué pour passer de 5,3 milliards à 63,1 milliards de dollars. Il a enfin déclaré qu’au-delà de ce renforcement de la coopération Sud-Sud, de nombreux efforts restent à faire pour améliorer la vie de milliards de personnes qui manquent d’électricité, d’eau potable, de sanitaires et d’autres services essentiels.
Rapport du Secrétaire général
Le Secrétaire général précise que le Rapport A/68/212couvre l’année 2012 et le premier semestre de 2013. Il relève que, mue par les performances économiques sans précédent des pays du Sud, l’extension rapide de la connectivité électronique et les échanges dynamiques intra-sud, la coopération Sud-Sud a poursuivi son développement. Il ajoute que maintenir la dynamique d’un Sud en plein essor et axer la coopération Sud-Sud sur la tâche urgente de la lutte contre la pauvreté exigent de mettre en place un soutien multilatéral plus institutionnalisé et plus cohérent, qui veille en particulier à améliorer la capacité de production des pays les moins avancés (PMA).
En 2012, note M. Ban, les pays en développement représentaient près de la moitié du produit intérieur brut mondial; à l’horizon 2020, la part de la production mondiale de seulement trois d’entre eux (Brésil, Chine et Inde) devrait peser plus lourd que la part totale de l’Allemagne, du Canada, des États-Unis, de la France, de l’Italie et du Royaume-Uni de Grande-Bretagne et d’Irlande du Nord. Et à l’horizon 2025, le grand Sud devrait compter 600 millions de ménages gagnant plus de 20 000 dollars par an et totaliser une consommation annuelle de 30 000 milliards de dollars. De même, toutes les régions du Sud ont connu une croissance durant la plus grave récession jamais subie par le Nord depuis la Grande dépression.
Dans ce rapport, le Secrétaire général souligne que les gouvernements des pays en développement ont exprimé leur intention d’assumer de nouvelles responsabilités pour garantir la viabilité économique, sociale, environnementale et politique de la prospérité et de la croissance mondiales. Ils ont, à l’occasion de forums régionaux et mondiaux, bien indiqué que seule cette large ambition pouvait servir de cadre à l’essor viable du Sud. C’est au niveau régional et interrégional que la coopération Sud-Sud continue de se manifester le plus vigoureusement, note le Secrétaire général, tout en précisant qu’on n’a pas encore su donner tout leur potentiel à la coopération Sud-Sud et à son incidence sur les PMA.
En rebaptisant le Groupe spécial pour la coopération Sud-Sud « Bureau des Nations Unies pour la coopération Sud-Sud », les États Membres ont affirmé le rôle de coordonnateur à l’échelle du système de ce Bureau, relève M. Ban Ki-moon dans le rapport. Afin de poursuivre l’amélioration de la gouvernance de la coopération Sud-Sud multilatérale, le Groupe des 77 a proposé que le Comité de haut niveau pour la coopération Sud-Sud soit rebaptisé « Commission pour la coopération Sud-Sud », indique le Secrétaire général.
Dans ce rapport, le Secrétaire général propose de renforcer la cohérence et la coordination de l’aide du système des Nations Unies à la coopération Sud-Sud en augmentant les ressources, notamment humaines, pour améliorer l’efficacité du Bureau des Nations Unies pour la coopération Sud-Sud dans la fourniture de services de secrétariat au Comité de haut niveau pour la coopération Sud-Sud, ainsi que dans la concertation avec les autres organisations et institutions du système des Nations Unies, ceci, en vue de stimuler la mise en œuvre du cadre de directives opérationnelles régissant l’aide du système des Nations Unies à la coopération Sud-Sud et à la coopération triangulaire.
Débat général
M. PETER THOMSON (Fidji), parlant au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a déclaré que les États membres de ce groupe appréciaient la pertinence du Rapport sur les activités opérationnelles des Nations Unies. Face aux grands défis auxquels sont confrontés les pays en développement, il a exprimé la préoccupation du Groupe des 77 et la Chine qui s’inquiète de la baisse des contributions destinées à financer ces activités, baisse qui a été de 6,9% en termes réels par rapport au niveau de 2011. Il a aussi noté la diminution importante de la part des ressources de base dans ces contributions. Le représentant a encouragé les pays donateurs à suivre les recommandations faites par le Conseil économique et social (ECOSOC) dans ce domaine et celles du rapport de l’Examen quadriennal des activités opérationnelles des Nations Unies. Il a jugé qu’il est important de mener régulièrement une évaluation des activités de développement de l’ONU et les questions relatives à leur financement. Il a demandé que soient définies les thématiques les plus importantes pour les travaux menés dans ce domaine.
Le Groupe des 77 et la Chine soulignent que l’élimination de la pauvreté demeure la grande priorité des pays en développement, a rappelé le représentant. Il a insisté sur l’amélioration des activités contribuant à la réalisation de cet objectif et a plaidé en faveur de leur financement. Il faut aussi améliorer la coopération en matière de développement et les travaux entrepris en faveur de la parité, a-t-il ajouté. Il a demandé que le système de reddition de rapports soit géré au mieux lors des changements opérés dans le fonctionnement de l’ECOSOC.
Le représentant a ensuite demandé aux Nations Unies de renforcer les efforts qu’elles déploient afin de pouvoir intégrer de manière horizontale la coopération Sud-Sud dans les activités de développement. Les coopérations Sud-Sud et triangulaire sont des méthodes efficaces de renforcement du développement, car elles tirent profit des expériences des pays qui ont réussi à sortir de la pauvreté, a-t-il estimé. Il a appelé les Nations Unies à jouer un rôle de facilitateur pour que ces formes de coopération portent ses fruits. Il a aussi souligné le caractère complémentaire de ces formes de coopération par rapport à la coopération Nord-Sud, qu’elles ne prétendent néanmoins pas totalement remplacer.
M. DELANO FRANK BART (Saint-Kitts-et-Nevis), qui s’exprimait au nom de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), a regretté que les fonds en faveur de la coopération Sud-Sud ne soient pas toujours disponibles au niveau nécessaire et au moment opportun. Il a également souligné que la réduction de la pauvreté et la promotion de la croissance durable devraient être les objectifs prioritaires des activités opérationnelles de développement des Nations Unies. Il a souligné que ces activités doivent être mises en œuvre dans l’intérêt des pays bénéficiaires, et selon leur besoin et leur demande. Il a ensuite plaidé pour que les activités opérationnelles de développement des Nations Unies soient pourvues de financements de qualité, en quantités adéquates, et de manière transparente et prévisible. À ce propos, le représentant a dénoncé le déséquilibre existant entre les ressources volontaires et les ressources de base affectées aux activités opérationnelles de développement. Il s’est étonné que les ressources non prévisibles représentent environ 16 milliards de dollars, alors que les ressources de base ne sont que de 6 milliards de dollars. « Cet état de fait signifie que les activités opérationnelles de développement tiennent en réalité beaucoup plus compte des besoins et des objectifs des donateurs que de ceux des pays qui sont censés en être bénéficiaires », a-t-il déploré.
Le représentant a par ailleurs regretté que, malgré la reprise économique, certains pays donateurs ne soient pas revenus au niveau de contribution à l’aide publique au développement (APD) qui était le leur avant le début de la crise économique et financière mondiale qui a éclaté en 2008. Il a en outre invité les Nations Unies à prendre des mesures de renforcement de la coopération Sud-Sud et de la coopération triangulaire, précisant au passage que la coopération Sud-Sud est un complément, et non pas un substitut à la coopération Nord-Sud.
M. TEKEDA ALEMU (Éthiopie) a pris la parole au nom du Groupe des États d’Afrique, et a estimé que la coopération internationale en faveur du développement était arrivée à un stade critique. Nous devons nous impliquer dans un processus visant à définir la nature réelle de cette coopération pour les années à venir, a-t-il souligné. Il a rappelé que la résolution 67/226 de l’Assemblée générale avait défini les principes de bases régissant les activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies, en précisant la manière dont ce système doit s’y impliquer, ainsi que les normes régissant la contribution des pays, des donateurs, et toutes les autres entités versant des contributions financières autres que les ressources de base à la mise en œuvre de ces activités. Nous sommes déterminés à libérer le monde de la pauvreté et de la faim, a indiqué M. Alemu en citant le Document final de Rio+20. L’Examen quadriennal est un exercice dont le principe et la forme sont en accord total avec le Document final de Rio+20, a-t-il ensuite souligné, notant qu’il est urgent d’accélérer la réalisation d’une croissance durable, inclusive et équitable.
L’élimination de la pauvreté est la responsabilité première des pays touchés par ce mal, a-t-il reconnu, tout en soulignant le rôle important que peuvent jouer les partenaires au développement pour y parvenir, notant à cet égard le rôle du système des Nations Unies. En ce qui concerne l’origine des ressources, il a mis en garde contre le risque que causerait une distorsion des priorités causée par le versement de contributions volontaires aux dépens des ressources de base. Un accent trop marqué sur les ressources volontaires, qui ont le défaut d’être trop orientées vers des objectifs choisis par les donateurs, risque d’entraîner une fragmentation des ressources, un manque d’implication du système des Nations Unies et une hausse des coûts de transaction, a averti M. Alemu. Il a ensuite salué les mesures prises dans le cadre du programme « Unis dans l’action ». Il a enfin souligné que les coopérations Sud-Sud et triangulaire permettaient de renforcer les capacités, notamment en matière de ressources humaines, et ainsi d’accentuer l’appropriation nationale.
M. LE HOAI TRUNG (Viet Nam) s’est exprimé au nom de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN), et a fait part de l’inquiétude que ressentent les États de l’ASEAN face au déclin des fonds alloués aux activités opérationnelles de développement et à l’APD au cours des deux années écoulées. Il a exhorté les donateurs à respecter leurs engagements en matière de financement des activités opérationnelles de développement des Nations Unies. Il a également souhaité que la différence entre les ressources de base et les contributions volontaires soient comblée, afin, a-t-il expliqué, que les activités opérationnelles de développement des Nations Unies gardent leur nature neutre, volontaire, universelle et multilatérale. Il a ensuite salué le fait que la contribution des pays en développement aux activités opérationnelles de développement ne cesse de croître depuis 2006.
Le représentant du Viet Nam a par ailleurs relevé, en accord avec les recommandations de l’Examen quadriennal complet des Nations Unies, que la contribution du système des Nations Unies au développement est importante dans les domaines tels que l’éradication de la pauvreté, le renforcement des capacités, la coopération Sud-Sud, la promotion de l’égalité des genres et l’autonomisation des femmes, et le soutien au développement durable. Il a également salué le fait que l’approche « Unis dans l’action » a permis aux activités opérationnelles de développement des Nations Unies de gagner en cohérence et en efficacité. M. Le a indiqué par la suite que la coopération Sud-Sud et la coopération triangulaire devraient être renforcées, mais que la coopération Sud-Sud ne se substituait pas à la coopération Nord-Sud. Il a invité les pays développés à augmenter leur assistance financière à la promotion du développement, ainsi que les transferts de technologies et de connaissances vers les pays en développement.
M. EMILIO GONZÀLEZ (Cuba), s’exprimant au nom de la Communauté des États d’Amérique latine et des Caraïbes (CELAC), a réaffirmé les principes et les caractéristiques fondamentales des activités opérationnelles de développement. Il a également réaffirmé que ces activités opérationnelles doivent se concentrer sur les mandats en matière de développement attribués à chaque entité du système de l’ONU, notamment afin de leur permettre de contribuer à l’éradication de la pauvreté. Les pays d’Amérique latine et des Caraïbes estiment que les agences, les fonds et les programmes de l’ONU doivent continuer de jouer un rôle pour répondre aux besoins et aux objectifs spécifiques de tous les pays en développement, y compris les pays à revenu intermédiaire, dit le représentant de Cuba. Enfin, les pays de la Communauté des États d’Amérique latine et des Caraïbes souhaitent que les pays en développement puissent faire entendre plus fortement leur voix dans le système de gouvernance des Nations Unies. Il est important de faire émerger des méthodes innovantes de gouvernance multilatérale pour que ces pays prennent une part active dans les structures intergouvernementales de prise de décisions de l’ONU, a conclu le représentant.
M. SALEUMXAY KOMMASITH (République démocratique populaire lao), parlant au nom des pays en développement sans littoral, a souligné le rôle important du système de développement des Nations Unies, qui soutient, par ses activités opérationnelles, le développement des pays les plus vulnérables. Il a appelé les pays développés à respecter leurs engagements dans ce domaine et à mobiliser suffisamment de ressources de base en faveur du développement. Il a souligné que les conditions d’octroi et d’emploi des ressources complémentaires, autres que les ressources de base, devraient être plus flexibles et s’aligner sur les priorités nationales des pays qui sont censées être bénéficiaires des activités de développement. Ces ressources doivent, en outre, conserver leur rôle complémentaire et ne pas être conçues comme venant remplacer les ressources de base, a-t-il ajouté.
Abordant la question de la coopération Sud-Sud et de la coopération triangulaire, M. Kommasith a salué leur importance croissante dans les efforts de développement. Il a apprécié que les partenariats mis en place dans ce cadre permettent de soutenir les efforts de développement, notamment grâce à l’échange de connaissances industrielles. Du fait de ces formes de coopération, les pays en développement sont devenus plus coopératifs et interdépendants de leurs voisins et pairs, a-t-il observé. Il a également remarqué que la question des transports était abordée aux niveaux national, régional et continental. Il a noté que les économies émergentes, comme le Brésil, l’Inde et l’Afrique du Sud, étaient devenues les principaux partenaires commerciaux des pays en développement. À cet égard, M. Kommasith a remercié le Kazakhstan et l’Inde pour les contributions financières versées à son pays en vue de l’aider à préparer l’organisation de la conférence d’examen du Programme d’action d’Almaty sur les pays en développement sans littoral. Il s’est également réjoui de l’initiative prise par le Bureau des Nations Unies pour la coopération Sud-Sud pour mettre en place un transfert de technologies Sud-Sud. Enfin, il a tenu à préciser que la coopération Sud-Sud devait seulement compléter, et non pas remplacer, la coopération Nord-Sud.
M. JEAN-FRANCIS ZINSOU (Bénin), qui s’exprimait au nom du Groupe des pays les moins avancés (PMA), a rappelé qu’en 2011, les PMA ont bénéficié de 52% des dépenses totales du système des Nations Unies en matière de soutien au développement, alors que cette proportion était de 55% en 2010. Il a regretté cette tendance à la baisse, d’autant plus que, dans le même temps, l’aide bilatérale en faveur des PMA a baissé de 12%. « Cette situation est inacceptable pour les PMA, et ils demandent que soient clarifiées les raisons qui ont motivé cette réduction des parts de ressources affectées aux activités opérationnelles de développement dont ils ont bénéficiés », a déclaré le représentant. Il a demandé que soient traduits dans les faits les termes de la résolution 2013/14 du Conseil économique et social (ECOSOC), qui invite le système des Nations Unies et les autres organisations multilatérales, y compris les institutions de Bretton Woods, à contribuer à l’application du Programme d’action d’Istanbul, en mettant en œuvre une assistance financière substantielle et un soutien technique de même nature en faveur des PMA.
Le représentant a ensuite exhorté les États Membres à consacrer au moins les deux tiers du total des activités opérationnelles des Nations Unies aux PMA. « Les ressources de base sont le socle des activités opérationnelles de développement des Nations Unies », a rappelé M. Zinsou. Il a ainsi exhorté les donateurs à établir un meilleur équilibre entre les ressources de base et les autres ressources. Il a, en outre, indiqué que les activités menées par les Nations Unies dans les pays doivent être cohérentes et se faire en adéquation avec les stratégies nationales de développement de ces pays, tout en étant conformes à leurs priorités nationales. « Les programmes doivent répondre aux besoins et non être basés sur l’offre », a-t-il souligné. Il a ajouté que l’aide au développement ne doit pas être liée à des conditionnalités politiques, demandant ensuite qu’un équilibre soit respecté entre, d’une part, la souveraineté dans l’élaboration des politiques économiques au plan national et, d’autre part, la discipline multilatérale et la gouvernance collective.
En ce qui concerne la coopération Sud-Sud, le représentant a déclaré qu’elle a un grand rôle à jouer dans le développement des PMA par sa contribution à la mise en œuvre du Plan d’action d’Istanbul. Il a relevé que le Sud est devenu un nouveau pôle de développement pour la communauté internationale dans son ensemble. Il a noté que le renforcement des investissements opérés par des pays du Sud peut grandement contribuer au développement industriel par l’apport de capitaux, de la technologie appropriée, et d’autres ressources. Le renforcement de la coopération Sud-Sud pour les PMA est aussi une entreprise gagnant-gagnant pour leurs partenaires que sont les pays émergents, a-t-il affirmé. Dans l’optique du renforcement de la coopération Sud-Sud et de la coopération triangulaire, le représentant a annoncé la tenue à Cotonou, au Bénin, en avril 2014, d’une conférence ministérielle sur le thème: « Les nouveaux partenariats pour le développement des capacités productives des PMA ».
M. IOANNIS VRAILAS, de l’Union européenne (UE), a d’abord exprimé la déception qu’éprouve sa délégation concernant le fait que l’ordre de passage des orateurs ait été modifié pour les séances de travail que tient aujourd’hui la Commission, sans que l’Union européenne en ait été prévenue à l’avance. Il a dit que l’UE était en désaccord avec l’interprétation du règlement intérieur selon lequel certains grands groupes de pays devraient s’exprimer avant ou après d’autres. « L’UE doit être incluse dans la liste des orateurs en tant que grand groupe », a-t-il estimé. Passant à la question examinée aujourd’hui, il s’est félicité du plan d’action adopté l’an dernier, lors de l’Examen quadriennal des activités opérationnelles des Nations Unies, en vue de réviser les modalités de financement du système de coordonnateur résident. À cet égard, il a encouragé les agences spécialisées à mettre en place des accords de partage des coûts. Il s’est également réjoui de l’adoption de procédures opérationnelles pour les pays voulant participer au programme Unis dans l’action. Il a demandé la mise en œuvre pleine et entière du programme ambitieux de l’Examen quadriennal par le système des Nations Unies.
M. Vrailas a ensuite noté que les flux financiers destinés à soutenir les activités opérationnelles de développement des Nations Unies avaient augmenté, soulignant « le rôle important des ressources complémentaires, autres que les ressources de base ». Les États Membres partagent une responsabilité collective dans les budgets des agences des Nations Unies, a-t-il dit. Le représentant a appelé à renforcer la cohérence entre les financements de base et les autres formes de financements. Il a déclaré que l’UE « accorde beaucoup d’importance aux activités opérationnelles des Nations Unies et à l’utilisation efficace des ressources qui leur sont affectées ».
M. RAJA REZA RAJA ZAIB SHAH (Malaisie) a indiqué que sa délégation souscrit à la proposition du Secrétaire général des Nations Unies de renforcer les institutions en charge des questions de la coopération Sud-Sud, et à la mise en place de nouvelles mesures pour le soutien à cette coopération. Il a indiqué que la coopération Sud-Sud ne doit pas être perçue comme se substituant à la coopération Nord-Sud. Il a ensuite reconnu que les pays du Sud ont la responsabilité première de la promotion et de la mise en place de la coopération économique et technique qui peuvent se faire entre eux, mais a toutefois invité la communauté internationale à appuyer ce genre d’initiative. M. Zaib Shah a ensuite salué le renforcement de la coopération triangulaire, et a fait part de la disponibilité de la Malaise à offrir son assistance technique à des parties tiers dans ce contexte. Il a rappelé que la Malaisie contribue à la coopération Sud-Sud en apportant son appui à des pays du Sud dans le cadre du renforcement des capacités et du développement du capital humain à travers le programme malaisien de coopération technique.
M. JIM MCLAY (Nouvelle Zélande) a salué le travail accompli par le Groupe des Nations Unies pour le développement, ainsi que la réponse engagée et globale des agences de l’ONU au Plan d’action de l’Examen quadriennal complet, lequel est soutenu par son pays. Ce soutien se justifie par le fait que ce Plan d’action accorde une priorité à un ensemble d’outils de gestion axé sur la surveillance et l’information, a indiqué M. McCLAY.
Par ailleurs, le Plan intègre les actions visant à simplifier et à harmoniser la programmation par le biais du Plan-cadre des Nations Unies pour l’aide au développement (PNUAD), plus léger et plus court, de même que la mise en place de mesures spécifiques à chaque pays en ce qui concerne la prévention des catastrophes et les mesures de transition, qu’il s’agisse de transition postconflit ou postcatastrophe, a-t-il renchéri. Il s’est félicité de l’extension de la seconde génération du programme « Unis dans l’action », qui devrait permettre que les réalisations et expériences acquises dans les pays bénéficiaires de ce programme profitent à ceux qui en sont demandeurs. Le représentant a également encouragé l’accent mis, dans l’Examen quadriennal complet, sur l’autonomisation de la femme et sur l’égalité des sexes, ainsi que sur les droits et la participation des personnes handicapées. « L’occasion est venue d’accroître les efforts collectifs en vue de rendre plus efficace et pertinente l’ONU, en offrant à des milliards de personnes un avenir plus digne, plus sain et plus sûr », a-t-il conclu.
M. EUGENY LAZAREV (Bélarus) a exprimé la préoccupation de son pays concernant la baisse des ressources de base destinées à financer les activités opérationnelles des Nations Unies. Il a souhaité que les engagements pris en matière d’aide au développement soient respectés par tous les pays de l’OCDE, rejetant les arguments visant à justifier la baisse des contributions par l’invocation de raisons liées aux crises actuelles. Il a souligné les besoins croissants qui se posent en termes de financement aux activités opérationnelles des Nations Unies. Il a, à cet égard, donné l’exemple du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) qui s’est proposé d’augmenter son niveau minimum d’engagement dans les pays en développement, mais ne peut le faire par manque de ressources. Pour répondre à ces besoins, il faut élargir la base des donateurs en attirant de nouveaux donateurs non conventionnels, a conseillé le représentant. Il a aussi plaidé en faveur de la réforme des méthodes de travail des agences de l’ONU, afin qu’elles réduisent leurs dépenses. Enfin, il a demandé que les pays à revenu moyen ne soient pas « punis » du fait des progrès qu’ils réalisent, et a proposé qu’une approche différente soit adoptée à l’égard de ces pays en termes financiers et d’investissements, afin qu’ils ne connaissent pas de recul à des moments critiques et parviennent à passer dans la catégorie des pays développés.
M. PIO WENNUBST (Suisse) a rappelé que l’Examen quadriennal complet des activités opérationnelles des Nations Unies, mené l’an dernier par l’ECOSOC, avait conduit à une résolution adopté de manière consensuelle, sur l’importance des activités opérationnelles de l’ONU et la manière de les mener. Il a salué le fait que des indicateurs clairs aient été élaborés afin de pouvoir évaluer la mise en œuvre des mesures arrêtées par l’Examen quadriennal complet. Il a cependant émis des réserves sur le fait qu’en dépit de toutes les mesures visant à rationnaliser davantage les activités opérationnelles de développement des Nations Unies, la structure globale de financement desdites activités ne semble pas avoir gagné en coordination et en efficacité. Il a déploré, dans ce contexte, la diminution des ressources de base, et il a invité les agences et fonds des Nations Unies à présenter des propositions pour la mise en œuvre du concept de masse critique en matière de financement avant la fin de l’année 2013. M. Wennubst a enfin déploré les récentes réformes liées aux méthodes de travail de l’ECOSOC, notamment la tenue de sa session consacrée aux activités opérationnelles de développement qui aura lieu en février au lieu de juillet comme cela se faisait auparavant. Il a émis des doutes sur la possibilité pour les États Membres de disposer de données actualisées en février, étant donné que celles-ci sont généralement disponibles au mois de juin, après que les fonds et programmes des Nations Unies aient présenté leurs rapports.
Mme MERETE DYRUD (Norvège) a déclaré, que parce que le système des Nations Unies pour le développement avait à sa portée une « occasion en or » d’améliorer sa pertinence et son efficacité, « nous ne pouvons nous permettre de voir la mise en œuvre de ses initiatives échouer ». Concernant l’initiative « Unis dans l’action », la représentante a indiqué que la Norvège a demandé qu’un suivi particulier des procédures opérationnelles permanentes soit mené dans chaque pays par les fonds, programmes et agences spécialisées du système de l’ONU. « Le Siège de l’ONU, quant à lui, doit au besoin faire des ajustements dans ses procédures internes », a préconisé Mme Dyrud. Considérant que le système des Nations Unies pour le développement joue un rôle déterminant pour la réussite des réformes, la Norvège demande que l’on veille à ce que « des fonds soient disponibles pour l’initiative Unis dans l’action, qui a été adoptée par un nombre croissant de pays », a indiqué la représentante. Par conséquent, a-t-elle conclu, « on a besoin de plus de contributions pour une mise en œuvre effective de l’initiative « Unis dans l’action ».
M.ABDULRAHIMEN AL-THANI (Qatar) a apprécié la sensibilisation croissante sur la question de la coopération Sud-Sud, notant le succès qu’elle connaît, grâce à la connectivité numérique et à l’augmentation des échanges Sud-Sud. Les nations en développement doivent saisir l’occasion, qui leur est offerte d’élargir, la coopération Sud-Sud, a-t-il estimé. Le Qatar a toujours été en faveur de l’élargissement de cette coopération, a-t-il dit, rappelant que son pays avait accueilli un sommet sur ce sujet en 2005. Au Kenya, en 2009, une conférence tenue par l’ONU sur la coopération Sud-Sud a permis de prendre des décisions importantes, a-t-il aussi rappelé. Il a renouvelé l’engagement du Qatar à soutenir cette forme de coopération, qui permet aux pays en développement d’occuper un plus grand espace sur la scène internationale.
M. SÉRGIO RODRIGUES DOS SANTOS (Brésil) a salué la tenue de l’Examen quadriennal complet des Nations Unies, mené l’an dernier dans un contexte international guidé par la mise en œuvre des recommandations de la Conférence Rio+20 et de l’élaboration du programme de développement pour l’après-2015. Il a appelé à la mise en œuvre des résolutions pertinentes de l’ECOSOC, y compris celle relative à la mise en place d’un mécanisme indépendant d’évaluation de l’efficacité des activités opérationnelles, et de l’efficience et des résultats obtenus à l’échelle du système sur ce plan. Il a ensuite déploré le fait que les ressources devant servir aux activités opérationnelles de développement des Nations Unies ne soient pas toujours disponibles, et que les ressources de base soient moins importantes que les autres ressources. Il a en outre souhaité que ces financements soient investis sur le terrain en fonction des besoins réels des pays, dans le respect de l’appropriation nationale et des priorités et programmes des pays bénéficiaires. M. Dos Santos a poursuivi son intervention en notant que la coopération Sud-Sud et la coopération triangulaire sont des segments importants des efforts collectifs visant l’éradication de la pauvreté et la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD). Il a précisé qu’elles ne sont pas un substitut à l’APD, et que la coopération Sud-Sud, en particulier, devrait être renforcée par les Nations Unies.
M. KRISHNASSWAMY (Inde), s’alignant sur la déclaration faite par la délégation de Fidji au nom du Groupe des 77 et de la Chine, a déclaré que l’éradication de la pauvreté restait la priorité pour les pays en développement et, qu’au niveau mondial elle demeurait le plus grand défi à relever. L’adoption de la résolution concernant l’Examen quadriennal complet a rendu cette priorité encore plus claire. « Pour la première fois, nous avons eu une section consacrée uniquement à l’éradication de la pauvreté », a relevé le représentant. En outre, les pays en développement ont leurs propres besoins qui s’insèrent dans des contextes particuliers, et auxquels le système de des Nations Unies doit trouver le moyen de répondre.
Le représentant a souligné que le financement du développement se fait sous une pression de plus en plus importante, due au ralentissement de l’économie mondiale. Il a noté que même si la coopération Sud-Sud est devenue le leitmotiv du moment, il reste beaucoup à faire en ce domaine. Le paradigme de la coopération Sud-Sud demande que les pays en développement aient les moyens politiques de leur propre développement, a-t-il souligné. Notre approche de la coopération a toujours été de partager notre expérience de façon solidaire avec les autres pays du Sud. Une de nos initiatives clef a été prise avec le Brésil et l’Afrique du sud, à savoir le Dispositif IBAS pour l’atténuation de la pauvreté et la lutte contre la faim, a déclaré le représentant. Nous espérons que cela pourra créer les ressources nécessaires à l’aide aux pays en développement afin de les assister dans la mise en en œuvre des projets pris en charge dans le cadre de la coopération Sud-Sud.
M. VICTOR ZAGREKOV (Fédération de Russie) a demandé des précisions sur l’incidence du changement de la date de tenue du segment des travaux de l’ECOSOC portant sur les rapports des programmes et des fonds des Nations Unies. Il a demandé que le concept de « masse critique » fasse l’objet d’un débat entre les États Membres. En Fédération de Russie, a-t-il indiqué, nous mettons en place un système d’aide au développement international. Il a ajouté que son pays soutenait les activités opérationnelles des Nations Unies visant à apporter une coopération financière et technique aux pays les plus vulnérables. Il a souhaité que les activités opérationnelles des Nations Unies soient adaptées aux besoins et priorités des pays récipiendaires. Il faut aussi synchroniser les cycles de planification des agences avec ceux des pays concernés, a-t-il dit. Le représentant a demandé que les rapports ne soient pas surchargés par l’inclusion de trop nombreux indicateurs. Il a aussi exigé une plus grande cohérence dans les activités opérationnelles des Nations Unies. Il a enfin demandé que les agences de l’ONU se répartissent les rôles de manière plus claire, en respectant les mandats qui leur sont respectivement conférés, afin de réduire les dépenses et les coûts de transactions.
M. LIZWI NKOMBELA (Afrique du Sud) a souligné que l’Examen quadriennal complet, mené l’année dernière, avait été d’une grande importance, car les recommandations qui y ont été adoptées devraient permettre de stimuler davantage la croissance des pays en développement. Il a, en outre, dénoncé le déséquilibre existant entre les ressources de base et les autres ressources allouées aux activités opérationnelles de développement des Nations Unies. Il a regretté qu’aucune modification ne soit intervenue sur les plans de la prévisibilité, de la fiabilité et de la stabilité des ressources de base. Le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) et ONU-Femmes, a-t-il relevé, sont censés présenter le plan d’élaboration d’un budget intégré en 2014, alors qu’ils n’ont pas actuellement de financement stable et sûr. M. Nkombela a appelé à la mise en œuvre du concept de « masse critique » de financement pour des ressources de base prévisibles.
Le représentant a par ailleurs salué le rôle du Corps commun d’inspection en tant qu’organe indépendant unique, externe, et chargé d’auditer le système des Nations Unies. Il a appelé à une évaluation globale des activités opérationnelles de développement des Nations Unies et il a, en outre, salué l’essor de la coopération Sud-Sud qu’il a présentée comme étant un complément, et non un substitut à la coopération Nord-Sud.
M. WANG MIN (Chine) a relevé que l’Examen quadriennal complet indique les directions à suivre par les Nations Unies dans le cadre de leurs activités opérationnelles de développement. Il a souligné que l’assistance aux pays en développement est importante pour appuyer leurs efforts en vue du développement durable. Il a ensuite noté que l’éradication de la pauvreté est le plus grand défi qui se pose à la communauté internationale, et il a invité le système des Nations Unies à maintenir cet objectif au centre des ses activités. Le représentant a, par ailleurs, déploré le déséquilibre qui existe entre les ressources de base et les ressources volontaires allouées à la cause des activités opérationnelles de développement des Nations Unies. Il a lancé un appel aux donateurs pour qu’ils améliorent la quantité et la prévisibilité des ressources de base. Il a également souhaité que les programmes de développement soient conçus et mis en œuvre en tenant compte des priorités des pays destinataires.
Le représentant a, par ailleurs, indiqué que la coopération Sud-Sud est un outil très important pour les pays en développement qui pourraient, a-t-il noté, utiliser leurs avantages comparatifs pour stimuler leur développement. Il a précisé que la coopération Sud-Sud ne devrait pas conduire à l’affaiblissement de la coopération Nord-Sud. Il a indiqué que la Chine a fourni une assistance à 120 pays du Sud dans la mesure de ses possibilités, et il a fait part de la disponibilité de la Chine à s’associer avec d’autres pays dans le cadre du renforcement de la coopération Sud-Sud.
M. FELIPE GARCIA LANDA (Mexique) a déclaré que « les activités opérationnelles des Nations Unies sont un soutien déterminant aux efforts nationaux de développement et d’éradication de la pauvreté. Il est par conséquent naturel et louable que la plupart de ces efforts soient concentrés sur les pays qui en ont le plus besoin ». Mais le nombre et la complexité des défis liés au développement demandent que le soutien de la communauté internationale garde son caractère universel, a nuancé le représentant du Mexique. « Tous les fonds, programmes et agences spécialisées des Nations Unies doivent donc être maintenus dans tous les pays en développement, y compris dans les pays à revenu intermédiaire », a-t-il insisté. Le représentant du Mexique a aussi mis l’accent sur l’importance accrue de la coopération Sud-Sud et ses avantages. « Il a été démontré qu’il s’agit d’un outil important pour promouvoir le développement par des échanges de connaissances, d’expériences et de bonnes pratiques entre les nations faisant face à des défis similaires », a expliqué le représentant du Mexique pour qui cependant, malgré son importance, la coopération Sud-Sud n’a pas vocation à se substituer à la traditionnelle coopération Nord-Sud. Elle vient plutôt la compléter, a-t-il souligné.
M. PETER SILBERBERG (Allemagne) a apprécié la rapidité avec laquelle les Nations Unies avaient mis en œuvre les réformes concernant l’aide au développement. Il a noté les procédures opérationnelles permanentes adoptées et les résultats positifs atteints par certains pays grâce à ces mesures. Il a demandé que soient mises en œuvre ces procédures, aussi bien au Siège des Nations Unies que sur le terrain. Il a souhaité que les instructions formulées de manière spécifique aux agences de l’ONU pour améliorer leur fonctionnement soient bien appliquées. Les agences onusiennes doivent aussi indiquer comment leurs représentants peuvent contribuer aux travaux des équipes de pays, a-t-il recommandé. Le représentant a également proposé de revoir les postes à pourvoir et d’améliorer la performance des agents de ces équipes. Enfin, il a dit attendre avec intérêt davantage d’informations sur le système de partage des coûts entre les agences.
Mme ESTHER PAN SLOANE (États-Unis) a relevé que l’Examen quadriennal complet mené par les Nations Unies a conduit à faire des réformes pour améliorer le rendement du système de l’ONU. Elle a souligné que les programmes des différents fonds et agences de l’ONU semblent être mis en œuvre dans un esprit de synergie, et elle a estimé que cette nouvelle approche devrait aider les Nations Unies à travailler avec plus d’efficacité dans les pays, notamment en permettant d’économiser les ressources disponibles. La représentante a souhaité, dans le cadre des plans stratégiques des différents fonds et agences, voir une plus grande prise en compte de l’approche genre, pour le bien-être des filles et femmes à travers le monde, a-t-elle noté. Elle a ensuite invité les Nations Unies à mettre l’accent sur la collecte de données fiables aux niveaux national et international, afin que les bonnes décisions soient prises au Siège. Elle a également appelé à la rationalisation des activités opérationnelles de développement, afin de rassurer les donateurs et les bénéficiaires desdites activités sur la bonne utilisation des financements.
M. PETER VERSEGI (Australie), qui s’exprimait au nom du Canada et del’Australie, a souligné que la capacité des agences des Nations Unies à démontrer la rationalisation de la mise en œuvre de leurs programmes est importante pour les donateurs, comme l’Australie, dans la perspective de la justification des soutiens qu’ils apportent à l’ONU. Il a indiqué que l’un des défis majeurs à relever est le besoin pour les Nations Unies d’améliorer les résultats obtenus dans le cadre des activités menées aux plans national, régional et mondial, et d’en assurer la cohérence et la coordination. Il a ensuite souligné que, sans améliorations majeures dans la mise en œuvre et l’évaluation des activités opérationnelles de développement des Nations Unies, et sans rapports cohérents sur ces activités, les financements destinés à ces activités seraient limités. Il a, par contre, salué des mesures engagées par l’ONU, telles que le renforcement du rôle des coordonnateurs résidents et la mise en place de l’initiative « Unis dans l’action ». Il a ensuite salué la volonté qui a été exprimée de prendre davantage en compte les besoins des handicapés dans la mise en œuvre des programmes des Nations Unies. Néanmoins, a-t-il dit, l’Australie regrette le déficit de données nationales relatives à cette composante de la population humaine. M. Versegi a enfin appelé toutes les agences et fonds des Nations Unies à mettre en œuvre les recommandations de l’Examen quadriennal complet.
M. ABDELMALEK ACHERGUI (Maroc) a estimé que l’Examen quadriennal complet était un cadre important d’évaluation pour les activités opérationnelles des Nations Unies, soulignant la nécessité pour les agences de l’ONU de s’y conformer. Il a noté l’accomplissement de progrès notables en la matière, ainsi que des lacunes qui persistent en matière de renforcement des capacités nationales. Cela oblige à accorder plus d’attention à cette question, afin d’atteindre les résultats escomptés, a-t-il dit. Il a invité la Commission à doter les coordonateurs résidents de l’ONU de moyens suffisants pour accomplir leurs missions le plus efficacement possible. Le Maroc salue la détermination du système des Nations Unies à mettre en œuvre les termes de la résolution 67/226 de l’Assemblée générale, qui a défini les principes de bases régissant les activités opérationnelles des Nations Unies au cours des quatre prochaines années. Le représentant s’est toutefois montré préoccupé de la diminution en termes réels des ressources de base destinées à ces activités opérationnelles. Il a, par ailleurs, noté les bons résultats atteints grâce au programme « Unis dans l’action ». Le représentant a aussi soutenu les efforts visant une meilleure coordination et cohérence dans les efforts menés par les Nations Unies en faveur du développement. Pays à revenu moyen, le Maroc salue par ailleurs les efforts du Bureau des Nations Unies pour la coopération Sud-Sud, a-t-il dit en concluant son intervention.
M. PORNSITH PIBULNAKARINTR (Thaïlande) a déclaré que son pays s’associait aux déclarations du Groupe des 77 et la Chine et de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ASEAN). Il a ensuite noté qu’à l’approche de l’échéance de 2015, censée marquer la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), il devient urgent que la communauté internationale mobilise les efforts et les financements nécessaires pour atteindre ce but. Cela doit être fait même dans le contexte du programme de développement pour l’après-2015, a estimé le représentant. La Thaïlande est profondément préoccupée par la réduction de l’aide au développement qui, a-t-il déclaré, entrave les efforts des pays en développement, y compris ceux déployés dans les sociétés en conflit ou en situation postconflit, et dans les pays les moins avancés (PMA), les pays en développement sans littoral et les petits États insulaires en développement (PEID).
M. Pibulnakarintr a insisté sur le fait que les activités opérationnelles devaient répondre aux besoins des pays en matière de développement en prenant en compte les politiques nationales et les priorités des États qui en sont les récipiendaires. « Seuls des programmes de développement adaptés aux besoins spécifiques de chaque pays pourraient engendrer des résultats significatifs sur le terrain », a estimé M. Pibulnakarintr. Il a donc exhorté le Bureau de l’ONU pour la coopération Sud-Sud à prendre les devants en vue de promouvoir une meilleure coordination des programmes de coopération entre les agences du système des Nations Unies. Pour sa part, la Thaïlande s’est engagée en vue d’intensifier sa participation à la coopération Sud-Sud et triangulaire. Cette promesse s’est matérialisée par la mise en place de l’Agence de coopération internationale de la Thaïlande, qui étend sa coopération technique aux pays en développement et plus particulièrement à ses pays voisins et à l’Afrique. La Thaïlande vient de lancer l’initiative Thai-Africa en vue de renforcer le partenariat qu’elle entretient de longue date avec le continent africain, a annoncé le représentant.
Mme ALBERTINA MACDONALD (Mozambique) s’est félicitée des analyses du Secrétaire général contenues dans ses rapports sur le financement des activités opérationnelles pour le développement du système des Nations Unies pour l’année 2011, ainsi que sur le statut de la coopération Sud-Sud. Ces rapports, a-t-elle dit, font ressortir, entre autres, le rôle incontestable que joue l’ONU au niveau des pays et celui joué par les partenariats entre pays en développement.
La Directrice en charge des organisations internationales et de la division des conférences du Ministère des affaires étrangères du Mozambique a insisté auprès des États Membres sur la nécessité d’un engagement renforcé qui aura pour effet l’accroissement des contributions versées aux agences, fonds et programmes de l’ONU, car de ces efforts dépendront l’efficacité de l’action de l’ONU au niveau des pays. Elle a aussi salué les premiers résultats de l’initiative Unis dans l’action au Mozambique, lesquels ont été rendus possibles par l’excellente collaboration entre le Gouvernement et le système des Nations Unies. « Depuis le lancement de cette initiative au Mozambique en 2007, notre intérêt s’est porté sur ce programme établi pour faciliter le financement du Plan-cadre des Nations Unies pour l’assistance au développement de manière intégrée et efficace avec l’aide des partenaires », a expliqué Mme Macdonald. Cette démarche a permis d’enregistrer des résultats significatifs dans les domaines de la gouvernance, de la protection sociale, de la lutte contre le VIH/sida, de la sécurité alimentaire et de la nutrition, ainsi que dans la réduction des risques de catastrophes, a-t-elle relevé. La coopération Sud-Sud en tant que complément de la coopération Nord-Nord, a également contribué à accroître la productivité dans le domaine de l’agriculture et à renforcer les capacités nationales des États en développement en matière de gestion des risques de catastrophes, a-t-elle indiqué.
Mme FIONA EILEEN RITCHIE (Royaume-Uni) a estimé que l’Examen quadriennal des activités opérationnelles des Nations Unies avait fixé des objectifs clairs pour ces activités. Beaucoup a été fait sur cette base, mais on peut encore renforcer les résultats obtenus dans le cadre de l’initiative « Unis dans l’action », a-t-elle déclaré.
M.YUH CHANG HOON(République de Corée) a estimé que l’Examen quadriennal complet mené l’année dernière lors de la session de fond de l’ECOSOC était un jalon important dans l’efficacité des activités de développement de l’ONU, notamment en cette période charnière marquée par la transition entre la fin prochaine de la période de réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), et la mise en place du futur programme de développement pour l’après-2015. Le représentant a ensuite appelé au renforcement, au sein des Nations Unies, de la culture de l’obtention de résultats, notamment à travers l’exigence de rapports, par pays, sur les activités mises en place au niveau national. Il a également suggéré que les coordonateurs résidents puissent avoir plus de responsabilités et de ressources, en conformité avec les termes de l’approche « Unis dans l’action ». Le représentant a par ailleurs invité l’ONU à mettre plus d’accent et de ressources sur les thématiques communes et transversales, comme celles de l’égalité des genres ou du renforcement de la coopération Sud-Sud. Il a aussi prôné l’augmentation du nombre de bailleurs de fonds et l’amélioration de l’efficience dans la mise en œuvre des activités opérationnelles de développement.
Mme YIN PO MYAT (Myanmar) a plaidé en faveur d’un financement durable et prévisible pour les activités opérationnelles de développement des Nations Unies et appelé, à cet effet, les pays donateurs à augmenter leurs contributions volontaires pour soutenir ces activités. L’initiative « Unis dans l’action » peut présenter beaucoup d’avantages, a-t-elle poursuivi, indiquant qu’elle peut notamment permettre d’éviter les chevauchements et favoriser l’appropriation des programmes par les pays destinataires. Le Myanmar soutient la coopération Sud-Sud et triangulaire, a-t-elle indiqué. La représentante s’est félicitée de la signature d’un accord pour la reprise d’un programme de pays, avec le soutien du PNUD, au Myanmar pour la période 2013-2015. Elle a aussi souligné le rôle important que doit jouer la communauté des donateurs pour soutenir les domaines de priorité stratégique nationale. À cet égard, elle a exprimé sa gratitude au Fonds des Nations Unies pour les activités en matière de population (FNUAP) pour son soutien financier et technique en vue du recensement qui sera organisé en 2014 au Myanmar.
M. TAGHI FERAMI (République islamique d’Iran) a souligné l’importance du principe d’appropriation nationale aux niveaux macro et micro des activités opérationnelles de développement. Il a souhaité que les organes et agences des Nations Unies alignent leurs activités sur les recommandations faites par l’Examen quadriennal complet des Nations Unies. Il a également noté que le déséquilibre entre les ressources de base et les ressources de nature différente doit être corrigé, afin que les ressources adéquates soient affectées, de manière prévisible, aux programmes menés dans les pays en fonction de leurs besoins et priorités. Le représentant a également appelé à la mise en place d’un système de suivi des activités de développement qui soit cohérent et unique au sein des Nations Unies. Ce système de suivi doit respecter le principe d’appropriation nationale, et permettre d’évaluer les améliorations et l’impact des activités opérationnelles menées dans les pays en développement. Le représentant de l’Iran a ensuite souscrit à la proposition faite par le Secrétaire général dans son rapport. Selon cette proposition, il faut soutenir et renforcer la coopération Sud-Sud et la coopération triangulaire. La délégation iranienne a cependant regretté que le rapport n’ait pas développé plus largement la place qu’occupent les activités des Nations Unies dans la coopération Sud-Sud, et elle a souhaité que l’ONU fasse des suggestions concrètes pour l’amélioration de cette coopération.
M. VINCENT HERLIHY (Irlande) a rappelé le rôle clef joué par les Nations Unies dans le soutien aux États pour les aider à atteindre leurs objectifs de développement, en particulier en ce qui concerne l’accélération de la réalisation des OMD et la définition du nouveau programme de développement pour l’après-2015. Il a salué l’adoption, par le Conseil économique et social (ECOSOC), de la résolution sur l’Examen quadriennal complet, estimant que l’année écoulée avait été marquée par des progrès impressionnants dans sa mise en œuvre. Il a toutefois souligné les préoccupations de l’Irlande concernant l’initiative Unis dans l’action, et a réclamé qu’elle soit totalement mise en œuvre et rendue opérationnelle. « Nous travaillerons étroitement avec les entités qui donnent la priorité à la cohérence de l’ONU, non pas seulement sur le terrain, mais aussi en ce qui concerne le plan administratif», a-t-il insisté, rappelant que l’un des éléments central de la dernière résolution sur l’Examen quadriennal complet par l’ECOSOC prévoyait une amélioration majeure des phases de suivi et d’évaluation de programmes. « Nous attendons encore que plus de progrès soient faits l’année prochaine; des indicateurs clairs et transparents sont nécessaires pour disposer d’un cadre de travail efficace », a-t-il conclu.
Mme MARĺA JOSÉ DEL ÀGUILA CASTILLO (Guatemala) a estimé que les activités opérationnelles de développement du système des Nations Unies devaient se fonder sur les besoins des pays en développement qui en sont les récipiendaires potentiels. Elle a noté le déséquilibre croissant entre les ressources de base et les ressources volontaires affectées à ces activités. Il faudrait aussi progresser dans les discussions sur le concept de « masse critique » de ressources, a-t-elle ajouté. Elle a recommandé aux conseils d’administration des agences et fonds de l’ONU d’adopter des plans de travail souples et alignés sur les priorités des pays. Il faut en outre garantir une présence physique des agences sur le terrain, y compris dans les pays à revenu moyen, a-t-elle préconisé. Enfin, la représentante a exigé un fonctionnement plus efficace du système des Nations Unies pour le développement. Elle a aussi insisté pour que les activités opérationnelles des Nations Unies soient inclues dans le programme de développement pour l’après 2015.
Mme ADRIANNA PACHECO (Bolivie) a déclaré que « le monde vit une crise sans précédent causée par un modèle économique injuste ». Elle a estimé que la coopération Sud-Sud offre une possibilité de co-développement entre les pays du Sud, mais qu’elle ne peut prendre la place de la coopération Nord-Sud. Elle a ensuite indiqué que la coopération Sud-Sud est basée sur la mise en œuvre de projets fondés sur des intérêts mutuels et qu’elle a un caractère désintéressé. La force du Sud, c’est sa solidarité, a-t-elle estimé. La représentante a ensuite suggéré l’adoption de mesures en vue de consolider la coopération Sud-Sud et a, à cet égard, évoqué la constitution d’alliances, qui seraient différentes des « traités de libre échange » proposés par les pays aux États du Sud, mais qui, en fait sont des « traités de la mort ». Elle a cependant recommandé l’adoption d’approches et de vrais partenariats entre peuples du Nord et ceux du Sud, afin de mettre fin aux tendances impérialistes. Elle a aussi souligné qu’il est important de favoriser le renforcement de l’intégration régionale et sous-régionale, comme le montrent les initiatives lancées dans ce domaine en Amérique latine et dans les Caraïbes.
Elle a lancé un appel en faveur de politiques respectant les priorités nationales dans la mise en œuvre des activités opérationnelles de développement, et elle a regretté le déséquilibre existant entre les ressources de base destinées aux activités opérationnelles de développement de l’ONU, qui sont en baisse, et les contributions volontaires, qui elles sont en hausse mais vont contre le principe de transparence et de neutralité qui doit régir les activités de l’ONU. La représentante a ensuite exprimé le soutien de la Bolivie au principe de la « masse critique » à appliquer au cadre du financement des activités opérationnelles de développement des Nations Unies.
M. MOURAD BENMEHIDI (Algérie) a indiqué que la tenue, l’année dernière, de l’Examen quadriennal complet était opportune, car elle est intervenue alors que la communauté internationale redoublait d’efforts pour réaliser les OMD. Il a souligné que chaque pays avait la responsabilité première de son propre développement, et que les efforts nationaux devraient être accompagnés par des programmes internationaux qui tiennent compte des conditions et priorités de chaque pays. Il a ensuite indiqué que la solidité des activités opérationnelles de développement des Nations Unies repose sur la légitimité de l’ONU, notamment au niveau national, en tant qu’institution garante de la mise en œuvre de programmes neutres, objectifs et dignes de confiance, autant pour les pays bénéficiaires que pour les donateurs. M. Benmehidi a ajouté que le suivi et l’évaluation de l’Examen quadriennal complet sont importants pour s’assurer que les programmes de développement bénéficient effectivement aux pays qui en ont le plus besoin. Le représentant a, par ailleurs, déploré le fait que les financements des activités de développement des Nations Unies aient baissé, et qu’il persiste un déséquilibre entre les ressources de base et les autres ressources. Il a, dans ce contexte, appelé les donateurs à accorder la priorité aux ressources de base. Il a, en outre, déclaré que la coopération Sud-Sud s’affirme comme un complément à la coopération Nord-Sud, et qu’elle n’en est pas un substitut. Il a invité les Nations Unies à prendre des mesures concrètes pour renforcer la coopération Sud-Sud et la coopération triangulaire.
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