La Deuxième Commission achève le débat général de sa session, dont les échanges ont été centrés sur le futur programme de développement pour l’après-2015
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Deuxième Commission
6e & 7e séances – matin & après-midi
LA DEUXIÈME COMMISSION ACHÈVE LE DÉBAT GÉNÉRAL DE SA SESSION, DONT LES ÉCHANGES ONT ÉTÉ CENTRÉS SUR LE FUTUR PROGRAMME DE DÉVELOPPEMENT POUR L’APRÈS-2015
Des délégations insistent sur la nécessité de redoubler d’efforts
pour faciliter la réalisation des OMD, avant ou après la date butoir de 2015
La Commission économique et financière (Deuxième Commission) a achevé son débat général cet après-midi, après trois jours de travaux marqués par les appels de nombreuses délégations attirant l’attention de la communauté internationale sur la nécessité de déployer les derniers efforts nécessaires à la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) adoptés en l’an 2000, avant que le monde ne se tourne vers le futur programme de développement pour l’après-2015, qui remplacera les OMD. Ces derniers ont été jugés si indispensables par certains États que leurs représentants ont suggéré qu’ils soient, si nécessaire, en cas de non réalisation dans les temps impartis, réinscrits dans un agenda de l’après-2015 qui prendrait en compte les particularités et les besoins de chaque pays.
Dans ses remarques de clôture, le Vice-Président de la Deuxième Commission, M. Waruna Sri Dhanapala du Sri Lanka, a remercié toutes les délégations qui ont pris part à ce débat général qu’il a qualifié de « riche et révélateur de l’important rôle que joue la Deuxième Commission dans l’orientation du développement mondial et la mise en forme des politiques de coopération multilatérales ».
Après avoir noté que les OMD et le programme de développement pour l’après-2015 ont été au centre des débats, il a relevé d’autres thématiques qui ont retenu l’attention des délégations, notamment la mise en œuvre des résolutions de la Conférence Rio+20, le financement du développement, l’éradication de la pauvreté, les changements climatiques, ainsi que la morosité de la situation économique et financière internationale actuelle. Il a, d’autre part, pris note du fait que de nombreux donateurs ont reconnu qu’il est important que les engagements relatifs à la fourniture de l’aide publique au développement (APD) soient maintenus, malgré la crise économique et financière. À cet égard, la nécessité de diversifier les sources de financement du développement, avancée par de nombreux pays, a été reconnue. De nombreux appels ont été lancés au cours du débat en faveur d’une conclusion positive des pourparlers du Cycle de négociations commerciales de Doha et dans ce contexte, des délégations ont placé beaucoup d’espoir en la neuvième Réunion ministérielle de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) qui aura lieu en décembre prochain à Bali, en Indonésie, a relevé M. Sri Dhanapala.
Au cours du débat général, le représentant du Yémen a déploré que de nombreux partenaires internationaux n’aient pas honoré les engagements pris dans la Déclaration du Millénaire. Il leur a demandé de faire preuve de volonté pour aider les pays en situation particulière, dont les pays les moins avancés (PMA), à réaliser les OMD qui n’ont pas encore été atteints. La réalisation des OMD, a renchéri son homologue de Tonga, petit État insulaire en développement (PEID), dépendra du niveau de financement de l’aide publique au développement (APD) que verseront les pays développés. Il a rappelé que le Consensus de Monterrey, adopté en 2002 au Mexique, avait prescrit que les pays industrialisés consacrent 0,7% de leur produit intérieur brut (PIB) à l’APD, reprenant ainsi un engagement pris auparavant.
Le représentant du Cameroun a, quant à lui, mis en garde contre un abandon précoce des OMD en faveur du programme de développement pour l’après-2015. Il a proposé, en outre, qu’une mutation s’opère dans les économies africaines, afin qu’elles se départissent de leur dépendance aux industries extractives pour se tourner plutôt vers l’option de l’industrialisation et de la diversification économique.
La délégation de la Colombie a pour sa part estimé que les États Membres doivent se mettre d’accord sur un nombre limité d’objectifs dans le cadre du programme de développement pour l’après-2015, afin de pouvoir produire des changements concrets. Il a insisté sur le fait que tous les pays doivent assumer leurs responsabilités en fonction de leurs propres capacités, ceci dans le respect du principe internationalement agréé de « responsabilité commune mais différenciée ».
Abordant une question qui a fait la une de l’actualité internationale et touche le secteur de plus en plus important des technologies de l’information et des communications (TIC) et de l’économie numérique, le représentant du Brésil est revenu sur l’interception illégale des communications et données de citoyens, d’hommes d’affaires et de membres des gouvernements de nombreux pays, dont le Brésil a été l’une des victimes. Il a déclaré que ces actes d’espionnage injustifiés constituent une violation du droit international et un affront aux principes qui devraient guider les relations entre nations souveraines. Il a rappelé que la Présidente du Brésil, Mme Dilma Rousseff, avait invité les Nations Unies à jouer un rôle majeur pour empêcher que l’espace virtuel ne devienne une arme de guerre au service de quelques pays, à travers les activités d’espionnage, de sabotage et d’attaques contre les systèmes et les infrastructures que mènent leurs agences contre d’autres pays.
La prochaine réunion de la Deuxième Commission aura lieu lundi, le 14 octobre, à 10 heures.
Suite du débat général
M. KELEBONE A. MAOPE (Lesotho) a demandé à la communauté internationale de regarder au-delà des indicateurs économiques qui font état d’une évolution positive, pour voir qu’un nombre croissant de gens vivent dans la pauvreté. Il a souligné que la croissance économique doit se manifester par la création d’emplois décents et l’amélioration des conditions de vie des populations. Il a ajouté que le secteur agricole joue un rôle primordial pour l’essor des pays en développement, car il permet d’assurer la sécurité alimentaire, de lutter contre la pauvreté et de stimuler le développement rural. Il a, à cet effet, appelé à plus d’investissements dans le secteur agricole.
Le représentant a ensuite rappelé que le Lesotho, comme la plupart des pays en développement sans littoral, fait face à de nombreux défis tels que le coût des transports des marchandises, qui entraîne par ricochet un ralentissement des exportations du pays. Il a plaidé pour que les Nations Unies et la communauté internationale soutiennent davantage le développement des pays sans littoral, par exemple en concluant au plus vite le Cycle de négociations commerciales de Doha. Ce qui permettrait, entre autres d’offrir à leurs produits un accès aux marchés en franchise de droits et hors quota. M. Maope a enfin souligné que le développement est un vain mot tant que les financements nécessaires ne sont pas disponibles. Il a, à cet effet, relevé que l’aide publique au développement (APD) représente « l’huile qui graisse les roues du développement ».
M. CHARLES MSOSA (Malawi) a émis l’espoir que la Commission économique et financière fera progresser les questions inscrites à son ordre du jour dans l’intérêt à la fois des pays développés et en développement, avec un accent spécial sur les pays les moins avancés (PMA) dont le Malawi fait partie. S’agissant de son pays, le représentant a réitéré l’importance des technologies de l’information et des communications pour le développement et pour la promotion de la croissance. Le Malawi a besoin d’un secteur des communications bien développé, a-t-il indiqué tout en constatant combien il est triste que ce secteur soit à la traîne à cause du manque d’infrastructures et de l’absence ou de l’insuffisance des services d’appui comme l’électricité et les réseaux de télécommunication. En outre, depuis l’année dernière, le Gouvernement malawite s’est engagé à relever des défis concernant la restauration de l’état de droit, le respect des droits de l’homme, la dévaluation de la monnaie locale et la promotion de la discipline budgétaire, a dit M. Msosa. « Ces réformes ont permis de changer la donne antérieure, et le Malawi enregistre actuellement une forte reprise économique. La monnaie s’est stabilisée, l’inflation a diminué, et la production industrielle a augmenté de 30% entre 2012 et 2013 », s’est réjoui M. Msosa.
Il a révélé que la croissance économique pour l’année 2013 est estimée à 5% alors qu’elle était de 1,8% l’année dernière. Si le Malawi reste un pays pauvre, a-t-il déclaré, son indice de développement humain est de 0,418 ce qui le classe à la cent-soixante-dixième place sur 186 pays. À cet égard, le Malawi se joint aux autres pays pour réclamer la mise en œuvre intégrale du Programme d’action d’Istanbul en faveur des PMA, a dit M. Msosa. Il a espéré que les PMA bénéficieront d’un libre accès de leurs produits aux marchés mondiaux et du renforcement des capacités de l’offre. Le Malawi est aussi préoccupé par la suspension des négociations du Cycle de Doha et exhorte les grands pays commerciaux à faire preuve de flexibilité et de volonté politique pour négocier d’une manière qui respecte les intérêts des pays en développement. Le Malawi demande à cet égard la levée des subventions agricoles dans les pays développés ainsi que celle des barrières commerciales artificielles imposées sur les échanges des biens et services non agricoles.
M. RICHARD NDUHUURA (Ouganda) a jugé nécessaire d’édifier le programme de développement pour l’après-2015 sur la « bonne base » établie par les Objectifs du Millénaire pour le développement et d’achever « ce qui reste encore à réaliser». Il a estimé important d’accorder plus d’attention, au cours de cette session de la Commission, et pendant la mise en œuvre du Document final de Rio+20, aux moyens d’intégrer de manière plus équilibrée les piliers social, économique et environnemental du développement durable. Le représentant a également préconisé que le programme de développement pour l’après-2015 accorde davantage d’attention à une croissance et à un développement « durables et inclusifs ».
Le programme de développement pour l’après-2015, a enchainé M. Nduhuura, devra également mettre l’accent sur la création d’infrastructures essentielles, notamment dans les secteurs de l’énergie, des transports et des technologies de l’information et des communications. Le représentant a dit qu’il est important de créer un environnement attrayant pour le secteur privé, de renforcer les ressources humaines grâce à l’éducation, et de promouvoir l’industrialisation et la création de valeur ajoutée dans les pays en développement producteurs de ressources naturelles. Il faudra également, a-t-il ajouté, diversifier les économies en développant le secteur agricole et des services pour y stimuler la création d’emplois, et promouvoir des modes de production et de consommation durables. Le représentant de l’Ouganda a aussi évoqué l’importance de mobiliser des montants significatifs de ressources aux niveaux interne et externe, de créer des partenariats mondiaux pour le développement, et de renforcer l’intégration régionale.
M. PHOLOGO J. GAUMAKWE (Botswana) a salué la mise en place du Forum politique de haut niveau, et la tenue d’un évènement spécial sur les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) le mois dernier à l’ONU dans le cadre de l’élaboration du nouveau programme de développement pour l’après-2015. Il a ensuite souligné que des thématiques comme celles de l’éradication de la pauvreté et de la faim, de l’accès à l’eau et aux sanitaires, de la lutte contre les changements climatiques et la désertification, de l’accès aux soins de santé, et de la lutte contre des maladies comme le VIH/sida, la tuberculose et le paludisme, sont de première importance pour le futur programme de développement.
Le représentant a, en outre, souhaité que le futur programme puisse prendre en compte les besoins des 74% de l’humanité qui vivent dans les pays à revenu intermédiaire. Il a précisé que la coopération technique, le renforcement des capacités, ainsi que l’assistance financière sont importants pour le développement des pays sans littoral comme le Botswana. Il a appelé à la mise en œuvre du Programme d’Almaty en faveur des pays en développement sans littoral. Il a également déclaré que le Botswana connaissait une période de sécheresse sans précédent, avec pour conséquence un manque crucial d’eau du fait de la rareté des pluies. Il a, dans ce contexte, rappelé la promesse faite par les pays développés concernant l’assistance aux pays en développement dans le cadre de l’adaptation aux changements climatiques.
M. SALVADOR MUNOZ (Équateur) a regretté que le monde privilégie un modèle d’économie verte qui reste fondé sur un système inéquitable, exclusif et non durable. Il a dénoncé l’impunité dont bénéficient de nombreuses entreprises qui commettent des délits environnementaux. À cet égard, il a donné l’exemple de la compagnie Texaco-Chevron, qui a causé la plus grande catastrophe environnementale de l’histoire sans verser de dédommagements aux communautés amazoniennes touchées. Il a par ailleurs exigé que les accords sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre soient plus ambitieux, afin de parvenir à réguler la hausse de la température de la planète. Il faut que les pays développés honorent leurs engagements dans ce domaine, a-t-il demandé, faisant valoir que, de son côté, l’Équateur avait proposé le concept d’« émissions nettes évitées ». Il a souligné la nécessité de soutenir ceux qui font des efforts pour réduire le niveau de leurs émissions. Le représentant a ensuite plaidé en faveur de la réforme du système financier international, invitant à faire preuve d’audace au sein de la Deuxième Commission pour que des résolutions précises soient adoptées sur ce sujet. Il faut aussi sortir de l’impasse dans laquelle se trouve le Cycle de négociations commerciales de Doha et parvenir d’un autre coté à atteindre le niveau de l’APD tel que promis, a-t-il ajouté. Enfin, il a dit que son pays se proposait pour accueillir dans sa capitale, Quito, la Conférence Habitat III qui se tiendra en 2016.
Mme NINO SHEKRILADZE (Géorgie) a déclaré que son pays avait entrepris des efforts significatifs ces dernières années, en termes de réformes économiques, dans le but de créer un cadre attractif pour les entrepreneurs. Ces efforts ont donné des résultats positifs, notamment en termes de croissance, et ont reçu de bonnes appréciations de la part d’institutions financières internationales, a poursuivi la représentante. Mais en dépit de ces efforts et de la croissance enregistrée, la pauvreté n’a pas significativement diminué en Géorgie, a-t-elle cependant reconnu. C’est dans ce contexte que le Gouvernement a adopté de nouvelles mesures, en particulier dans le domaine du développement durable et de la protection environnementale. De nouvelles lois ont été adoptées ces dix derniers mois, dont un Plan d’action national sur la stratégie de la biodiversité, adopté en 2005, et qui couvre la période 2014-2020. Par ailleurs, plus de 70 projets financés par des donateurs ou des organisations internationales sont en cours de mise en œuvre sur le terrain. La Géorgie a également investi dans le développement des « énergies vertes », comme le solaire, l’éolien, la biomasse ou l’hydraulique. Ces sources d’énergie lui fourniront, dans un avenir proche, près de 100% de sa consommation électrique, a encore indiqué la représentante.
M. ALAIN WILFRIED BIYA (Cameroun) a souligné que la formulation du programme de développement pour l’après-2015 et des objectifs du développement durable sont deux processus intimement liés, et dont la finalité devrait être de libérer l’être humain du fardeau de la pauvreté. Il a souhaité ensuite que ces deux processus puissent prendre appui sur les acquis, défis et leçons tirés des OMD, et s’inscrire dans leur continuité. Le représentant a également plaidé afin que les objectifs de développement durable puissent faire partie du programme de développement pour l’après-2015, conformément aux termes du Document final de la Conférence Rio+20. Il a expliqué que cette approche permettrait d’éviter un éparpillement des capacités institutionnelles des pays en développement. Il a souligné que ce nouveau programme de développement devrait avoir des objectifs clairs et mesurables, et prenant en compte la diversité des priorités régionales et nationales.
M. Biya a, sur un tout autre ordre, prôné une mutation des économies africaines, afin qu’elles se départissent de leur dépendance aux industries extractives pour plutôt se tourner vers l’option de l’industrialisation et de la diversification économique. Le représentant du Cameroun a par ailleurs mis en garde contre un abandon précoce des OMD en faveur du programme de développement pour l’après-2015. Il est essentiel d’accélérer l’aide nécessaire à l’atteinte des OMD, a-t-il à cet égard proposé. Il a également suggéré que le sort des pays africains soit examiné avec une attention renouvelée pour les aider à alléger leur fardeau, et à améliorer leurs capacités de production tout en facilitant l’accès de leurs produits aux marchés mondiaux à des conditions favorables..
M. SAÚL WEISLEDER (Costa Rica) s’est dit en faveur de l’ouverture d’un franc dialogue pour la formulation des aspirations des pays en développement, en coopération avec les pays développés, en respectant le principe de la responsabilité commune mais différenciée. Il a jugé utile d’utiliser davantage la coopération Sud-Sud, et a demandé le renforcement du Bureau des Nations Unies chargé de cette question, tout en soulignant que cette forme de coopération ne devait pas remplacer la coopération Nord-Sud. Il a aussi plaidé en faveur de la coopération triangulaire, qui offre des possibilités de transfert des technologies et d’expériences. Dans la perspective du programme de développement pour l’après-2015, le représentant du Costa Rica a demandé à la Commission que soit suivi le principe de solidarité avec les pauvres des pays les moins avancés. Les pays développés doivent honorer les engagements qu’ils ont pris en matière de financement du développement, a-t-il ajouté. M. Weisleder a souhaité que les pays à revenu moyen soient intégrés dans les discussions sur le futur programme de développement. À cet égard, il a indiqué que le Costa Rica avait accueilli en juin dernier une conférence de haut niveau sur le rôle des réseaux dans la promotion de la prospérité dans ces pays.
M. TEVITA SUKA MANGISI (Tonga) a souligné que la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) dépendra du niveau de financement de l’aide publique au développement (APD) par les pays développés. Il a rappelé que le Consensus de Monterrey, adopté en 2002 au Mexique, avait prescrit que les pays industrialisés consacrent 0,7% de leur PIB à l’APD. Il a regretté que cette promesse n’ait pas été tenue, et il a invité les pays développés à bien vouloir respecter leur engagement, tout en les encourageant à aller même au-delà de l’objectif de 0,7% du PIB. Il a, en outre, reconnu l’importance pour la communauté internationale d’établir de nouvelles sources de financement du développement. Le représentant a, par ailleurs, évoqué les questions d’énergie et a salué la mise en place d’une base de données sur les questions d’énergies durables dans la zone du Pacifique. Il a aussi souligné que la question des océans, notamment leur pollution et l’acidification de leurs eaux, méritait une attention particulière de la part de la communauté internationale.
M. ZAHIR TANIN (Afghanistan) a souhaité que des efforts mondiaux soient faits pour accélérer la réalisation des OMD. Il faut accorder une grande importance au soutien aux pays en conflit, car ces pays ne pourront pas réaliser leurs objectifs de développement sans l’assistance de la communauté internationale, a déclaré le représentant. Il a ensuite appelé les pays développés à tenir leur promesse de consacrer 0,7% de leur produit intérieur brut (PIB) à l’APD. Il a, en outre, évoqué la question des changements climatiques et a dit espérer que le Fonds vert pour le climat sera opérationnel l’an prochain, afin que les pays en développement aient les moyens de financer les mesures d’adaptation à ces changements. L’Afghanistan a été pris dans un conflit national en même temps que les OMD étaient mis en route, a rappelé M. Tanin, tout en précisant que cette situation a conduit les autorités afghanes à adapter les OMD au contexte national. De ce fait, un neuvième objectif relatif à la sécurité a été ajouté aux huit OMD traditionnels, et la date butoir pour la réalisation des OMD en Afghanistan est fixée à 2020.
M. MIGUEL CAMILO RUIZ (Colombie) a souhaité que les États Membres se mettent d’accord sur un nombre limité d’objectifs dans le cadre du programme de développement pour l’après-2015, afin d’arriver à produire des changements concrets. Ce programme doit être conçu comme un ordre du jour unique, universel et inclusif, et qui prenne en compte les différentes réalités, capacités et niveaux de développement, a dit M. Ruiz. Tous les pays doivent assumer leurs responsabilités en fonction de leurs propres capacités, a-t-il ajouté. Le représentant a estimé que la réduction des inégalités et de la pauvreté doit être la pierre angulaire du programme de l’après-2015, ce qui implique des changements de modes de production et de consommation. Au niveau du financement du développement, il a souhaité qu’une conférence de suivi des engagements pris soit organisée avant 2015. Il a aussi plaidé pour que les pays développés tiennent leurs engagements en termes d’APD. M. Ruiz a souhaité voir renforcer la coopération technique internationale, notamment pour combler le fossé numérique entre pays développés et en développement. En ce qui concerne le système financier international, il a appelé à le réformer afin notamment d’y renforcer la participation des pays en développement. Il faut établir un système de gouvernance économique mondiale renforcé, qui mette en place un cadre plus transparent, a-t-il ajouté.
M. DANIELE D. BODINI (Saint-Marin) s’est réjoui que dans la réforme du Conseil économique et social (ECOSOC), le Forum politique de haut niveau se réunira désormais sous les auspices de l’Assemblée générale et de l’ECOSOC. Saint-Marin a suivi avec grand intérêt la Réunion de haut niveau sur le financement du développement, parce que le financement des programmes est un élément important pour réaliser le développement durable dans les décennies à venir, a expliqué le représentant pour qui un financement disponible est l’outil principal pour la réalisation des OMD ainsi que pour la mise en œuvre du programme de développement pour l’après-2015. « En outre, nous devons évaluer, sur des bases réalistes, les capacités de nos États, y compris les secteurs publics et privés, à trouver des sources de financement durables. Non seulement, nous devons financer une croissance juste et équilibrée, mais nous devons aussi résoudre les dégâts que la crise économique et financière a infligés aux économies de nos pays », a-t-il déclaré. « Quels que soient les objectifs que nous fixons pour le futur, ils devraient être réalisables », a exhorté M. Bodini. « Si nous plaçons la barre trop haut, nous pourrions créer des attentes irréalistes, en particulier pour les plus vulnérables et les moins fortunés de nos citoyens et pour les pays les moins nantis », a-t-il averti. Il a terminé son intervention en disant que des attentes non réalisées pourraient générer des tensions politiques et sociales aux niveaux national et international.
Mme RWAYDA IZZELDIN HAMID ELHASSAN (Soudan) a indiqué que son pays voulait que le développement humain soit réalisé en suivant les principes de l’équité et de l’inclusion, ainsi que celui du respect des ressources et de l’équilibre de la planète. Les pays en développement ont besoin de politiques claires en matière de développement, a-t-elle déclaré. Il faut aussi approfondir les partenariats entre pays développés et en développement dans le domaine de l’énergie, a-t-elle indiqué. Elle a souligné l’importance de la coopération Sud-Sud en faveur du développement. La représentante a par ailleurs appelé les pays développés à contribuer au financement du développement, afin de permettre aux pays en développement de réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) et les objectifs de l’après-2015.
M. GHOLAMHOSSEIN DEHGHANI (Iran) a déclaré que s’attaquer à la situation macroéconomique mondiale devrait être la priorité absolue de la communauté internationale. La création et le maintien d’un système économique et financier sain sont essentiels pour promouvoir un développement durable à tous les niveaux: national, régional et international. Des changements structurels et des réformes dans le système économique et financier international, qui soient conformes aux réalités de la nouvelle ère dans laquelle est entré le monde, sont ainsi nécessaires, a ajouté le représentant. Un environnement pacifique et sécurisé est essentiel pour le développement durable des pays du Moyen-Orient, a-t-il souligné, notant que les pressions économiques et financières opérées de manière unilatérale sur les pays en développement créent d’autres obstacles au développement. Dans l’élaboration du nouveau cadre de développement durable, il ne faut pas considérer les OMD comme un fait accompli ou une relique du passé, parce qu’ils constituent une bonne base sur laquelle tout programme de développement doit s’appuyer, a dit M. Dehgani en recommandant que soient pris en compte les circonstances et les niveaux de développement de chaque pays. Il a en outre déclaré que le cadre pour le développement durable devrait être accompagné d’une feuille de route prévoyant sa mise en œuvre, ainsi que les moyens de cette mise en œuvre pour pouvoir réaliser les objectifs visés.
M. WALUBITA IMAKANDO (Zambie) a prôné la réforme des institutions financières internationales, afin qu’elles puissent véritablement tenir compte des intérêts des pays en développement, et œuvrer à l’éradication de la pauvreté et à l’avènement d’une croissance économique véritablement inclusive. Il a reconnu que la durabilité de la dette est un pilier du développement, et a appelé à la restructuration de la dette des pays en développement. M. Imakando a reconnu ensuite que le commerce international joue un rôle majeur dans le développement, et il a regretté que le Cycle de négociations commerciales de Doha soit dans une impasse. Il a par ailleurs soutenu l’importance du Plan d’action d’Istanbul en faveur du développement des pays les moins avancés pour la période 2011-2020. Il a exhorté la communauté internationale à soutenir et renforcer la coopération Sud-Sud et la coopération triangulaire, et à veiller à trouver un équilibre adéquat entre les différents objectifs qui seront contenus dans le prochain programme de développement pour l’après-2015.
M. CHRIS BACK (Australie) a estimé que la définition du programme de développement pour l’après-2015 doit se fonder sur une économie mondiale « puissante et durable » ainsi que sur un système de commerce multilatéral ouvert. On ne saurait sous-estimer les avancées en matière de développement mondiale qui pourraient être débloquées grâce au commerce, a-t-il notamment expliqué. Le représentant a recommandé que la Conférence ministérielle de l’Organisation mondiale du commerce, qui doit se tenir au mois de décembre à Bali, débouche sur des résultats « crédibles » et mette notamment l’accent sur la levée des subventions agricoles versées par les pays riches à leurs agriculteurs et exportateurs. M. Back a également estimé que le programme de développement pour l’après-2015 devra mettre l’accent sur l’élimination de la pauvreté et permettre aux populations de vivre en bonne santé et d’avoir des vies productives. Il a aussi souligné l’importance du leadership des femmes et a ajouté que le développement doit profiter aux populations les plus vulnérables, notamment les personnes handicapées.
Le représentant a par ailleurs estimé qu’une attention particulière mérite d’être accordée à la région Asie-Pacifique et s’est félicité de la tenue prochaine de la troisième Conférence internationale sur les petits États insulaires en développement. Il a également appelé à la conclusion, d’ici à 2015, d’un nouvel accord international sur les changements climatiques et a exhorté la Deuxième Commission à renforcer l’élan politique en la matière.
M. BELAL ABDA (Yémen) a déploré que de nombreux partenaires internationaux n’aient pas honoré les engagements pris dans la Déclaration du Millénaire. Il a demandé de faire preuve d’une volonté suffisante pour réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) qui n’ont pas encore été atteints. Il faut appuyer les pays faisant face à des circonstances politiques spéciales, comme notamment ceux touchés par le « Printemps arabe », ainsi que les pays les moins avancés (PMA). Le Yémen espère que le programme de développement pour l’après-2015 tirera les leçons des succès et des échecs des OMD. Le représentant a souhaité que la communauté internationale se mette d’accord sur les objectifs de la première étape de l’après-2015, en prévoyant des ressources suffisantes pour que les pays en développement puissent les atteindre. Il s’est félicité, à cet égard, de la création d’un Forum politique de haut niveau sur le développement durable. En ce qui concerne le Yémen, il a parlé des changements qui y sont opérés pour lutter contre la corruption et a salué l’aide reçue à cet effet de la part des pays du Golfe.
M. MAJID ALDREES (Arabie saoudite) a estimé que la croissance économique et sociale devait être la priorité dans les efforts internationaux en faveur du développement. Il a indiqué que son pays avait fait tout son possible pour assurer la stabilité sur les marchés pétroliers mondiaux. Il a appelé à poursuivre les recherches sur l’énergie pour résoudre les problèmes d’environnement. L’Arabie saoudite participe aux efforts internationaux qui consistent à tenir compte de la dimension environnementale dans la production d’énergie, a indiqué le représentant. Il a par ailleurs encouragé les investissements dans le domaine de la sécurité alimentaire, ceci en vue de mettre un terme à la hausse des prix des denrées alimentaires. L’Arabie saoudite fait partie des plus grands donateurs d’aide à destination des pays en développement, a-t-il ajouté, précisant qu’elle avait offert 0,7% de son PIB au titre de l’APD. Il a aussi plaidé en faveur d’un nouveau partenariat économique mondial fondé sur la transparence et l’égalité, et qui veille à ce qu’on évite les politiques protectionnistes.
M. GUILHERME DE AGUIAR PATRIOTA (Brésil) a reconnu que le concept de développement durable, tel que défini par la Conférence Rio+20 est la base des débats de la communauté internationale pour des actions communes visant la croissance économique, l’inclusion sociale et la durabilité environnementale. Dans la perspective du programme de développement pour l’après-2015, il a plaidé pour la définition d’objectifs qui, bien qu’universels, tiendraient compte de la spécificité de chaque pays. Il a également rappelé que les donateurs doivent continuer de fournir l’APD, et que la coopération Sud-Sud, autant que la coopération triangulaire, ne sont pas des substituts à l’APD. Le représentant a rappelé que la Conférence Rio+20 avait recommandé que la communauté internationale puisse mettre en place une stratégie de financement du développement durable, et faciliter les transferts de technologies, notamment en ce qui concerne les technologies propres. Il a, en outre, proposé qu’une date soit arrêtée, avant la fin de cette année, pour la tenue d’une conférence sur le financement du développement au plus tard en 2015.
M. Patriota a poursuivi son intervention en relevant que la relance économique mondiale ne peut se faire sans tenir compte de la nécessité de réformer les institutions financières internationales, en les rendant plus réceptives aux besoins légitimes des pays en développement. Il a, dans ce contexte, regretté que la réforme du Fonds monétaire international ait été, chaque année, renvoyée depuis 2010. Le représentant a également noté que les mécanismes de gouvernance mondiale font défaut en ce qui concerne l’Internet. Il a rappelé les propos tenus par la Présidente du Brésil, Mme Dilma Rousseff, au cours de l’ouverture du débat général de l’Assemblée générale le mois dernier. Elle avait notamment désapprouvé l’interception illégale des communications et données de citoyens, d’hommes d’affaires et de membres des gouvernements de nombreux pays, dont le Brésil. Elle avait estimé que ces actes d’espionnage injustifiés constituaient une violation du droit international et un affront aux principes qui devraient guider les relations entre nations souveraines. Mme Rousseff, a-t-il rappelé, avait invité les Nations Unies à jouer un rôle majeur pour empêcher que l’espace virtuel ne devienne une arme de guerre au service de quelques pays à travers leurs activités d’espionnage, de sabotage et d’attaques contre les systèmes et les infrastructures d’autres pays.
M. AWAMBOR (Nigéria) s’est réjoui de constater que l’élimination de la pauvreté dans les pays en développement resterait un élément fondamental du programme de développement pour l’après-2015. Il a jugé important que les pays développés respectent leurs engagements en termes d’aide publique au développement (APD), soulignant que la crise économique ne devait pas servir d’excuse pour ne pas le faire. Il a aussi suggéré d’explorer des mécanismes de financement novateurs. En outre, a-t-il estimé, les pays en développement devraient revoir leur système de mobilisation de ressources nationales, notamment pour lutter contre l’utilisation illégale des fonds issus de l’exploitation des ressources naturelles. Le représentant a ensuite attiré l’attention sur les problèmes d’alimentation en eau qui se posent dans les pays du Sahel. Il a aussi appelé à prendre des engagements mondiaux pour le suivi du Document de Rio+20. Les Nations Unies doivent continuer à galvaniser la volonté politique et à coordonner la capacité de tous les acteurs pour que l’on parvienne au développement du Sahel, a-t-il ajouté. Il a espéré que la stratégie intégrée du Secrétaire général pour le Sahel serait couronnée de succès. La communauté internationale doit aussi renforcer ses efforts en ce qui concerne la réduction des niveaux d’émissions de gaz à effet de serre, a-t-il dit.
M. BOUBACAR BOUREIMA (Niger) s’est inquiété du déclin de l’APD et a exhorté la communauté internationale à faire preuve de plus de solidarité en débloquant les ressources nécessaires à la mise en œuvre du Plan d’action d’Istanbul pour les PMA et de celui d’Almaty pour les pays sans littoral. Il a appelé à utiliser des mécanismes de financement innovants, comme la taxe sur les transactions financières. Il convient également d’accélérer la mise en œuvre des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) tout en œuvrant judicieusement à l’élaboration du programme de développement pour l’après-2015, a-t-il préconisé. Ce programme devrait mettre l’accent sur l’élimination de la pauvreté et la durabilité du développement, a-t-il dit. Il devrait avoir la personne humaine au centre de ses intérêts et avoir des objectifs clairs et pertinents. Il devrait aussi tenir compte des besoins spécifiques des pays en situations particulières, comme les PMA et les petits États insulaires en développement (PEID). Enfin, M. Boureima a souligné l’importance de la mise en œuvre du principe de responsabilité commune mais différenciée.
M. GEORGE TALBOT (Guyana) a demandé aux délégations de préparer des politiques de développement durable qui, lorsqu’elles seront mises en pratique, permettront de relever les défis les plus urgents de notre époque. Il a indiqué apprécier à cet égard les efforts qu’a fait le Bureau de la Deuxième Commission pour revoir les méthodes de travail. Il a relevé les efforts en cours pour mettre en application les décisions prises à Rio+20, notamment ceux déployés par l’Assemblée générale qui prépare actuellement les grandes orientations du programme de développement pour l’après-2015. Il a souhaité que des mesures efficaces soient prises en matière de changement climatique et que le Cycle de négociations commerciales de Doha puisse être positivement conclu. Il a dit que le Guyana appréciait la proposition du Secrétaire général d’organiser une conférence sur le changement climatique l’an prochain. Les États ne doivent pas avoir à choisir entre la promotion du développement durable et la lutte contre le changement climatique, mais ils doivent pouvoir faire les deux, a-t-il estimé. M. Talbot a suggéré à la Deuxième Commission de s’intéresser aux pays faisant face à des circonstances particulièrement difficiles, notamment les petits États insulaires en développement (PEID).
M. COURTENAY RATTRAY (Jamaïque) a déclaré que « nous devons tirer pleinement parti de l’occasion qui se présente à nous pour examiner les questions macroéconomiques inscrites à l’ordre du jour de la Commission, qui affectent notre capacité à créer de l’emploi et une croissance durable. Il s’agit en particulier de la viabilité de la dette extérieure par rapport au développement, du système financier international et de sa place par rapport au développement, et du cadre du financement du développement ». La Jamaïque éprouve un optimisme prudent et espère que la neuvième Conférence ministérielle de l’OMC, qui aura lieu à Bali, en Indonésie en décembre, permettra de sortir de l’impasse le Cycle de négociations commerciales multilatérales de Doha, a continué le représentant. La question de la non-viabilité de l’endettement trop élevé de nombreux pays en développement, y compris les petites économies vulnérables et insulaires des Caraïbes exige un examen complet de cette thématique de la part de la Deuxième Commission, a insisté M. Rattray. Cependant, malgré cette préoccupation, « nous avons hâte de participer aux débats de la troisième Conférence internationale sur les petits États insulaires en développement (PEID) qui va avoir lieu à Samoa en 2014, a assuré M. Rattray. Il a ajouté qu’avec les autres PEID, la Jamaïque va s’engager dans la détermination de la meilleure façon de créer un environnement propice à la réalisation des engagements énoncés dans le Programme d’action de la Barbade et dans la Stratégie de Maurice. Il a aussi souligné que les changements climatiques constituent un problème pressant pour les PEID.
M. DURGA BHATTARAI (Népal) a demandé de placer la pauvreté au cœur du programme de développement pour l’après-2015. Il faut aussi mettre en œuvre le Programme d’action d’Istanbul pour les pays les moins avancés (PMA) et celui d’Almaty pour les pays sans littoral, a-t-il recommandé. Abordant la question de la migration internationale, il a encouragé à faire davantage de progrès dans la responsabilisation des pays d’origine, de transit et de destination. Le représentant a aussi noté les avantages du commerce dans le développement, tout en expliquant les problèmes systémiques existant dans le commerce mondial qui affectent des pays comme le sien et en demandant qu’on leur trouve des solutions. À cet égard, il a appelé de ses vœux la conclusion du Cycle de négociations commerciales de Doha. Passant à l’APD, il a salué les partenaires qui ont respecté leurs engagements tout en s’inquiétant de la chute des flux nets de cette aide. Il a aussi plaidé en faveur du transfert des technologies et de la coopération Sud-Sud. Quant aux changements climatiques, il a appelé à la mise en œuvre urgente des décisions prises à Cancún et à Doha en se fondant sur le principe de responsabilité commune mais différenciée. Enfin, il a souhaité que soient réformées les institutions de Bretton Woods afin de permettre aux pays en développement d’y avoir une voix.
M. JIDDOU JIDDOU. (Mauritanie) a exprimé l’attachement de son pays aux objectifs de développement durable, notamment en matière d’élimination définitive de la pauvreté, de santé et d’autonomisation de la femme. Il a suggéré d’aider le secteur privé à participer au développement dans les pays en développement et en particulier dans les pays les moins avancés (PMA). S’inquiétant du déclin de l’aide publique au développement (APD), il a demandé aux pays développés de maintenir le niveau de cette aide. La Mauritanie est un des pays les plus affectés par les changements climatiques, a-t-il poursuivi, invitant à prendre en compte cet élément dans les efforts de développement. Il a invité les États Membres à mettre en œuvre la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC). Il faut réduire les émissions de gaz à effet de serre qui nuisent à la couche d’ozone et transférer les technologies vertes aux pays en développement, a-t-il aussi demandé. Le représentant a rappelé les efforts déployés par son gouvernement, qui ont abouti à la création de la plus grande station d’énergie solaire au monde grâce à l’aide financière des Émirats arabes unis.
M. ANDREW KIHURANI (Kenya) a annoncé que depuis l’adoption des OMD en l’an 2000, les résultats de leur mise en œuvre sont mitigés. Les objectifs n’avaient pas été cadrés en ayant conscience des multiples dimensions de la pauvreté. Ils étaient orientés vers les symptômes et les besoins essentiels et non sur les racines de la pauvreté. En outre, les progrès réalisés ont rencontré de nombreux défis et du coup, il était devenu impossible de protéger les gains obtenus en matière d’OMD contre les menaces de retour en arrière causées par des facteurs internes et externes, a expliqué le représentant. Il a préconisé l’adoption d’une approche intégrée. Il a donné en exemple, entre autres, la nécessité de mener une lutte efficace contre les impacts des changements climatiques afin de s’attaquer aux problèmes de l’insécurité alimentaire et l’énergie. Pour s’attaquer aux défis du développement, il nous faut surmonter les lacunes constatées dans la mise en œuvre des OMD, ce qui doit être inclus dans le programme de développement pour l’après-2015, a-t-il estimé. À cet effet, il faut renforcer les capacités des pays en ressources humaines et en institutions pour leur permettre, en suite, de disposer de services publics efficaces. « Nous avons aussi besoin de technologies dans les secteurs de l’agriculture, de l’alimentation, de l’eau, de l’énergie et du développement d’une industrie verte », a-t-il indiqué. Le programme de développement pour l’après-2015 devra être suffisamment large pour y inclure des mesures de facilitation du développement, et il faudra mettre en son centre l’éradication de la pauvreté, l’équité et la durabilité au niveau mondial. Le représentant du Kenya a suggéré qu’il valait mieux éradiquer la pauvreté absolue au lieu de la pauvreté extrême, qui est définie par un revenu de 1,25 dollars par personne et par jour.
Mme ADMIRAJORGJI(Albanie) a indiqué que son pays accordait une grande importance à la réalisation des OMD au niveau national, afin d’apporter cette contribution à leur réalisation à l’échelle internationale. Elle a relevé que l’Albanie est l’un des pays ayant organisé des consultations nationales pour établir les grandes lignes du futur programme de développement pour l’après-2015. Elle a ensuite salué l’établissement du Forum politique de haut niveau, et le renforcement du rôle du Conseil économique et social de l’ONU (ECOSOC). Des actions qui devraient, a-t-elle noté, stimuler le processus de promotion d’un développement durable. La représentante a par ailleurs salué les réformes menées aux Nations Unies, notamment avec l’adoption du modèle de politique « Unis dans l’action » qui représente, a-t-elle expliqué, l’exercice de coordination le plus productif jamais mis en œuvre entre les États, les partenaires au développement et les Nations Unies. Elle a en outre salué l’approche opérationnelle de l’ONU qui accorde davantage d’intérêt et d’attention aux besoins et priorités des pays dans lesquels elle intervient.
M. MARCELO SCAPPINI RICCIARDI (Paraguay) a relevé les liens qui existent entre la pauvreté et de nombreux domaines, notamment le commerce international, l’harmonie avec la nature, la culture et le développement, la question du genre, ou encore la stratégie internationale de réduction des catastrophes naturelles. En ce qui concerne le Paraguay, il a parlé des difficultés particulières auxquelles il est confronté en tant que pays enclavé, comme par exemple les coûts et la durée excessifs des transports, ou encore les impôts élevés, qui ont des répercussions sur la participation du pays au commerce international et, dès lors, sur l’emploi et le niveau de pauvreté. M. Ricciardi a souligné les avantages que peut avoir une alliance entre le public et le privé pour faciliter la réalisation des objectifs de développement. Il a aussi jugé fondamental de mettre en place un cadre de coopération triangulaire et de coopération Sud-Sud. Le Paraguay essaie de déterminer avec précision le nombre de ses habitants qui vivent dans la pauvreté, afin de pouvoir mieux les aider, a-t-il indiqué. Le Gouvernement paraguayen essaie également d’améliorer la situation en matière d’emploi.
M. PAUL LOSOKO EFAMBE EMPOLE (République démocratique du Congo) a souhaité voir l’ECOSOC et les Nations Unies continuer leur mutation, afin que les trois piliers du développement durable soient pris en compte dans le futur programme de développement pour l’après-2015. Il a souhaité que ce nouveau programme soit ambitieux et qu’il tienne compte du principe de responsabilité partagée mais différenciée. Il a également plaidé pour que les femmes, les jeunes et la société civile aient un rôle de premier plan dans les processus d’élaboration et de mise en œuvre de ce programme. Le représentant a par la suite insisté sur le fait que les nouveaux engagements de la communauté internationale ne doivent pas faire oublier les promesses passées, notamment celles faites après la Conférence Rio+20, ainsi que celles afférentes à la mise en œuvre du Plan d’action d’Istanbul sur le développement des pays les moins avancés, à la libéralisation des marchés commerciaux, à la mise en place du Fonds vert pour le climat, ainsi qu’aux transferts des technologies vers les pays en développement.
M. Empole a reconnu que la responsabilité de l’amélioration des conditions de vie des populations incombe en premier lieu aux gouvernements, et il a souligné que pour le cas de la République démocratique du Congo, la question de la sécurité est essentielle. Il a rappelé que 6 millions de ses compatriotes ont perdu la vie au cours des deux dernières décennies du fait des conflits que connaît le pays, et il a invité la communauté internationale à intégrer les problématiques de paix et de sécurité dans le nouveau programme de développement en cours d’élaboration. Il ne peut y avoir de développement sans paix et sécurité, a-t-il souligné.
Mme FAHAD AL DOSERI (Bahreïn) a fait part des progrès importants accomplis par son pays en matière de développement durable. Elle a mentionné l’initiative economique « Vision 2030 », qui a pour objectif de parvenir à un développement « solide » et équitable. L’économie du pays occupe une position clef au plan régional, s’est-elle félicitée, expliquant le choix qu’a fait Bahreïn de s’écarter des revenus du pétrole, qui ne représentent que 20% de l’économie aujourd’hui, pour laisser la voie aux autres secteurs comme les services, les transports et la communication. Nous avons créé un environnement favorable aux investissements et aux échanges commerciaux, a-t-elle ajouté. Dans le domaine de l’éducation, le pays a enregistré une croissance de 2,5%, a-t-elle dit, grâce aux réformes entreprises, qui ont permis d’améliorer la formation des enseignants. Il en est de même dans le secteur de la santé, qui a été nettement amélioré grâce à des installations tant publiques que privées. Quant à l’environnement, la représentante a signalé la création d’un Conseil supérieur de l’environnement qui doit mettre en place des pratiques et des politiques efficaces pour protéger les êtres humains, la faune et la flore.
M. GAREN NAZARIAN (Arménie) a souligné l’importance de l’engagement de l’ONU en faveur du développement des pays à revenu intermédiaire. Il a dit compter sur les partenaires que sont les pays développés pour stimuler le développement, autonomiser les femmes et les jeunes, et améliorer les services de base. Il a expliqué qu’il fallait mener une action de manière unie pour parvenir au développement économique mondial. La liberté est une autre composante essentielle d’une société prospère, a-t-il ajouté. Enfin, il a assuré que son pays s’était engagé en faveur du renforcement des capacités institutionnelles des Nations Unies. Il a ainsi soutenu les réformes qui permettront à l’ONU de mieux relever les défis auxquels elle est confrontée.
M. CHITSAKA CHIPAZIWA (Zimbabwe) a souscrit aux déclarations faites par Fiji, au nom du Groupe des 77 et la Chine, et par l’Éthiopie, parlant pour le Groupe des États d’Afrique. Il a ensuite souligné que le thème des débats de cette session de la Commission, à savoir le programme de développement pour l’après-2015, arrive à point nommé. Il a noté qu’il reste moins de 900 jours avant le délai imparti pour la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement. De nombreux progrès restent à faire, notamment en ce qui concerne l’éradication de la pauvreté et de la faim, et l’accès à l’eau potable, a-t-il estimé. Il a noté avec préoccupation que l’accès aux soins de santé maternelle et l’éradication de la pauvreté étaient encore loin d’être atteints dans les pays en développement. Ceci est généralement attribué au manque de ressources et de capacités, a-t-il noté.
La baisse de l’aide publique au développement sur deux années consécutives est un sujet de préoccupation sérieux pour les pays en développement, a dit M. Chipaziwa. Le représentant a exhorté les partenaires au développement à honorer leurs engagements en la matière. La Conférence des Nations Unies pour le développement durable de 1992 (Rio+20) a été une étape majeure dans la reconnaissance des défis environnementaux. Depuis, la situation environnementale s’est dégradée et le nombre de personnes affectée par la dégradation du climat a augmenté, a regretté le représentant. Le réchauffement de la planète et la désertification, menacent toutes les nations, petites ou grandes. « Nous ne pouvons que souligner encore la nécessité de prendre en compte urgemment la question du changement climatique pour atteindre le développement durable », a-t-il dit. En conclusion, le représentant a appelé à une plus grande coopération entre les différents acteurs pour permettre à tous les pays d’atteindre les objectifs de développement économique, social et environnemental internationalement agréés.
Mme MARĺA JOSÉ DEL ÁGUILA CASTILLO (Guatemala) a souhaité que le travail du Conseil économique et social (ECOSOC) soit réparti sur toute l’année. Elle s’est réjouie de l’évènement spécial organisé le mois dernier sur les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) et de la déclaration qui a été adoptée à l’issue de ses débats. Elle a notamment souligné l’importance d’arriver à un changement de mode de consommation énergétique. Souhaitant que les travaux menés sur les défis mondiaux de l’après-2015 soient rationalisés, elle a noté que le travail de la Deuxième Commission risquait d’être affecté par les travaux du Groupe de travail sur le développement durable ou ceux de la Conférence sur les changements climatiques. Il faut mieux coordonner les travaux menés par ces différentes instances, a-t-elle demandé. En abordant la question du financement du développement, la représentante a exprimé les préoccupations de son pays concernant la baisse du niveau de l’APD. Elle a souhaité, à cet égard, que soit relancé le processus de Monterrey. Sur la question du changement climatique, elle a appelé de tous ses vœux la création effective du Fonds vert pour le climat.
Mme SHARON BRENNEN-HAYLOCK, de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), a rappelé que l’insécurité alimentaire et la malnutrition affectent divers endroits du monde et plus particulièrement les pays en développement, où vivent 97% des personnes sous-alimentées dans le monde. Elle a ensuite souligné le rôle des femmes dans la lutte contre ce fléau en disant qu’elles constituent 43% de la force de travail en milieu rural, voire même 70% dans certains pays. Souvent, elles travaillent plus longtemps que les hommes, en sus des travaux domestiques qu’elles accomplissent. Les femmes rurales sont aussi souvent de petits entrepreneurs dont les économies servent à améliorer le bien-être de leurs familles, a-t-elle indiqué. Elle a rappelé ensuite que la trente-huitième session de la Conférence de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) tenue au mois de juin, a adopté une résolution déclarant l’année 2015 « Année internationale des sols » et l’année 2016 « Année internationale des légumes secs ». Elle a enfin demandé que le programme de développement pour l’après-2015 soit une occasion d’éliminer la faim et la malnutrition dans le monde.
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