Deuxième Commission: l’élimination de la pauvreté, avec la personne humaine en son centre, doit être au coeur du futur programme de développement durable
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Deuxième Commission
4e & 5e séances – matin & après-midi
DEUXIÈME COMMISSION: L’ÉLIMINATION DE LA PAUVRETÉ, AVEC LA PERSONNE HUMAINE EN SON CENTRE,
DOIT ÊTRE AU CŒUR DU FUTUR PROGRAMME DE DÉVELOPPEMENT DURABLE
Poursuivant son débat général, entamé hier, la Commission économique et financière (Deuxième Commission) a entendu aujourd’hui près de cinquante délégations plaider en faveur de la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) et de la promotion du développement durable après l’échéance de 2015, à travers un nouveau programme mondial de développement en cours d’élaboration. La perspective de la définition des lignes directrice de ce cadre, le programme de développement pour l’après-2015, a incité les participants au débat général de la Commission à lancer un appel au respect des priorités et des particularités de chaque pays et à renouveler leur soutien au partenariat mondial pour le développement.
La lutte contre la pauvreté, et en particulier l’élimination de l’extrême pauvreté, doit être placée au centre du prochain programme de développement, ont demandé à l’unisson les États Membres. Cela implique que des progrès soient accomplis en termes d’inclusion sociale, a dit la représentante de l’Argentine, qui a insisté pour que le bien-être de la personne humaine soit au centre des préoccupations. Partageant l’avis de la délégation de la Thaïlande, elle a placé la sécurité alimentaire au rang des priorités. Elle a souhaité, à cet égard, que la prochaine réunion ministérielle de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), qui se tiendra à Bali, en Indonésie, au mois de décembre 2013, conduise à l’adoption d’un accord sur le commerce des produits agricoles.
Pour le représentant de l’Afrique du Sud, les efforts de développement à déployer après l’année 2015 doivent être concentrés, dans chaque pays, sur la réalisation d’une couverture médicale universelle, sur l’accès à l’eau et aux infrastructures sanitaires, ainsi que sur l’amélioration et l’universalisation de l’éducation. La représentante des États-Unis a reconnu le caractère crucial que revêt un meilleur accès à l’éducation pour les femmes et les enfants, tout en mettant l’accent sur la nécessité d’assurer l’accès à l’emploi aux personnes handicapées.
Il n’y aura pas de développement durable si nous ne traitons pas les causes et les effets des changements climatiques, a insisté pour sa part le représentant de Samoa, petit pays insulaire qui accueillera en septembre 2014 la troisième Conférence internationale sur le développement durable des petits États insulaires en développement (PEID). Il a espéré notamment que cette Conférence permettrait de lancer des partenariats concrets en faveur de ces pays qui souffrent de vulnérabilités qui leur sont spécifiques.
Les partenariats destinés à soutenir les efforts de développement, dont l’importance n’est plus à démontrer, ont été l’un des thèmes des interventions de la journée. De nombreuses délégations ont en effet suggéré de mettre en œuvre un nouveau cadre de partenariat mondial qui associe les gouvernements et le secteur privé. Au-delà des bonnes intentions, le représentant de l’Égypte a souhaité que les pays développés respectent les engagements pris en matière de partenariat, notamment en ce qui concerne les transferts de technologies.
Son homologue de la République de Corée a vanté les mérites du Partenariat de Busan pour une coopération efficace au service du développement. La représentante du Mexique a préconisé le développement d’un partenariat entre la communauté scientifique et les décideurs. Elle a espéré que l’Année internationale de la lumière et des technologies basées sur la lumière, qui sera célébrée en 2015, permettrait d’aller dans ce sens.
Les partenaires au développement des pays d’Afrique, continent qui regorge de nombreuses ressources naturelles, devraient les aider à promouvoir la création d’emplois décents et à accélérer le transfert des savoirs et des technologies, a suggéré, pour sa part, le représentant de l’Afrique du Sud.
Le développement serait également facilité si les produits des pays du Sud bénéficiaient d’un meilleur accès aux marchés internationaux, a ajouté le représentant de l’Égypte. À ce propos, beaucoup d’intervenants ont espéré que la neuvième Conférence ministérielle de l’OMC permettra de trouver une issue à l’impasse dans laquelle se trouve le Cycle de négociations commerciales de Doha, bloqué notamment sur la question des subventions agricoles versées par les pays riches à leurs agriculteurs.
Des vues négatives ont par ailleurs été exprimées sur le fonctionnement du système financier et commercial mondial. Les critiques de ces systèmes dont la République populaire démocratique de Corée et de nombreux pays en développement ont souligné qu’aucun État ne pourrait se développer durablement tant qu’on n’aura pas remédié au caractère inéquitable de ce système. Des appels ont été lancés, à cet égard, pour que la réforme des institutions de Bretton Woods, demandée depuis plusieurs années par la majorité des États Membres, ait lieu de façon à y permettre une vraie participation des pays en développement et émergents.
Les délégations d’États en développement, dont Haïti, ont demandé aux pays développés de ne pas justifier la baisse du niveau de leur aide publique au développement (APD) en se servant de la crise économique mondiale et de l’existence de la coopération Sud-Sud comme prétexte. Le représentant du Japon a indiqué que son pays prévoit de consacrer 500 millions de dollars à la résolution des problèmes de santé publique en Afrique.
Le débat général de la Deuxième Commission se poursuivra demain, vendredi, le 11 octobre, à 10 heures.
Suite du débat général
Mme PAIK JI-AH (République de Corée) a salué l’engagement en faveur du développement durable manifesté lors de la première réunion du Forum politique de haut niveau créé sur cette question, ainsi que les travaux du Groupe de travail ouvert sur les objectifs de développement durable. Elle a dit que sa délégation appréciait l’adoption de la résolution de l’Assemblée générale visant à accroître l’efficacité de toutes les parties prenantes pour l’élaboration du futur programme de développement pour l’après-2015. La représentante s’est faite l’écho de l’accent mis par le Secrétaire général sur l’importance d’un partenariat mondial renouvelé en faveur du développement, soulignant à cet égard la nécessité de mettre en place des partenariats multipartites. Cela devrait permettre une coopération plus large et un partage d’expérience utile, a-t-elle expliqué. Elle a estimé que le Partenariat de Busan pour une coopération efficace au service du développement pouvait servir de mécanisme de responsabilisation mutuelle. En 2012, la République de Corée a élevé le niveau de son aide publique au développement (APD) et a l’intention d’accroître sa coopération avec les organes de l’ONU chargés du développement, notamment le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), a ajouté la représentante.
M. MOOTAZ AHMADEIN KHALIL (Égypte) a appelé la communauté internationale à s’engager en faveur de la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), et a demandé particulièrement que les pays développés puissent respecter les engagements pris en matière de partenariat, ceci afin d’apporter un soutien aux pays en développement qui en ont besoin. M. Khalil a relevé que des améliorations seraient possibles si les produits des pays en développement pouvaient bénéficier d’un meilleur accès aux marchés internationaux, et si les pays du Sud étaient bénéficiaires des transferts de technologies dont ils ont cruellement besoin. Il a précisé que ces deux mesures étaient plus importantes que l’aide financière au développement. Personne ne doit être laissé pour compte, a-t-il estimé, ajoutant ensuite que la lutte contre la pauvreté doit être placée au centre du prochain programme de développement. Le représentant a par ailleurs décrié le fait que certains pays développés semblent justifier la baisse du niveau de leur aide publique au développement (APD) en utilisant le prétexte selon lequel l’environnement mondial a changé. Il a, pour sa part, noté que même si l’environnement a changé, les problèmes demeurent. Il a dit que l’Égypte espère que la neuvième Conférence ministérielle de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), qui aura lieu à Bali en Indonésie, permettra de trouver une issue à l’impasse dans laquelle se trouve le Cycle de négociations commerciales de Doha.
M. RABEE JAWHARA (République arabe syrienne) a relevé les idées nouvelles en matière du développement qui ont été lancées à la Conférence des Nations Unies sur le développement durable (Rio+20). Il s’est félicité de la création du Forum politique de haut niveau, espérant qu’il ferait preuve de la volonté politique nécessaire à la réalisation des objectifs de développement internationalement agréés. Il a souligné les efforts de développement menés par les peuples vivant sous occupation étrangère, regrettant qu’alors que l’on approche de la date butoir de 2015 l’occupation étrangère se poursuive au mépris des droits des peuples occupés. Le représentant a ainsi mentionné l’occupation continue du Golan syrien et des territoires palestiniens occupés. Il a dénoncé la politique systématique d’agression menée par le colonisateur et l’usurpation à son seul profit des ressources naturelles qui appartiennent aux populations occupées. Tout ceci est contraire aux droits de l’homme et aux principes de l’ONU, a-t-il observé. Il a déploré en particulier les projets d’utilisation de l’énergie éolienne que les autorités de l’occupation veulent mener dans le Golan syrien occupé avec le soutien de sociétés américaines. De manière générale, le représentant a dénoncé les politiques qui imposent des mesures unilatérales économiques et financières à des peuples et à des États Membres, et qui ont pour but d’exercer une pression sur les pays en développement.
M. VLADIMIR SERGEEV (Fédération de Russie) a invité la communauté internationale à résorber les déséquilibres en matière de développement en mettant en place un système économique robuste et équitable qui crée des emplois et permette de résoudre les problèmes sociaux. Ces questions étaient au cœur des préoccupations du G-20 lors du dernier Sommet de Saint-Pétersbourg, a-t-il assuré. Lors de ce Sommet, a-t-il indiqué, les participants ont réaffirmé leurs engagements en faveur des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) et confirmé la pertinence de la coopération en faveur du développement. M. Sergeev a déclaré que les objectifs que se donne le G-20 allaient renforcer les objectifs de l’ONU dans le domaine du développement.
Pour régler la crise actuelle et réaliser le développement durable, il a suggéré en particulier d’utiliser « l’outil puissant de l’intégration régionale », chose que la Fédération de Russie s’efforce de faire en Asie centrale en promouvant, par exemple, l’établissement d’une union douanière avec deux autres pays. Le représentant a assuré que cette union douanière et l’espace économique commun d’Asie centrale qui l’accompagne étaient conformes aux règles internationales et notamment aux principes établis par l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Il a fait part des bons résultats enregistrés en termes de croissance économique et de baisse du chômage grâce à ces mécanismes. Le cadre d’une union économique eurasienne sera, dès 2015, ouvert à tous les pays de la région qui veulent en faire partie, a-t-il ajouté.
M. KATSUHIKO TAKAHASHI (Japon) a rappelé que le Japon a prévu de consacrer 500 millions de dollars à la résolution des problèmes de santé publique en Afrique. Il a rappelé également que le Premier Ministre japonais, M. Shinzo Abe, avait annoncé, au cours du récent débat général de l’Assemblée général, qu’il entendait mobiliser des fonds pour relancer les activités du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme. Concernant le programme de développement pour l’après-2015, le représentant a estimé que la sécurité humaine devait en être l’une des thématiques phares. Il a ensuite indiqué qu’il était primordial que la croissance économique et la création d’emplois soient au centre de ce futur programme, de même que la problématique de la couverture santé universelle. En outre, il a plaidé en faveur de la prise en compte d’une stratégie de réduction des conséquences des catastrophes naturelles dans ce futur programme de développement mondial. Le représentant a rappelé que le Japon est un pays qui a connu de nombreuses catastrophes naturelles, et a averti qu’une seule catastrophe pourrait annihiler tous les efforts de développement engagés par un pays pendant de longues années. Il a par ailleurs exhorté la communauté internationale à mettre en œuvre un nouveau cadre de partenariat mondial qui regroupe les gouvernements et le secteur privé.
M. E. AHAMED (Inde) a déclaré que les résultats mitigés obtenus dans la mise en œuvre des OMD étaient le résultat de l’incapacité de la communauté internationale à appuyer les pays les plus vulnérables dans cette entreprise. « Au moment où nous donnons un dernier coup d’accélérateur à la mise en œuvre des OMD pour respecter la date butoir de 2015 et où nous tentons d’élaborer un ambitieux cadre de développement pour l’après-2015 », a dit le représentant de l’Inde, « nous sommes particulièrement inquiets de constater que le niveau des ressources de l’aide internationale a connu une baisse notable pour la deuxième année consécutive ». M. Ahamed a jugé impératif que le programme de développement pour l’après-2015 s’appuie sur un niveau d’aide et sur des flux d’investissements plus substantiels, ainsi que sur un régime commercial multilatéral plus ouvert et un cadre de transfert de technologies renforcé. Le représentant de l’Inde a exhorté la Deuxième Commission à répondre aux besoins spécifiques des groupes de pays les plus vulnérables, dont les pays les moins avancés (PMA), les pays sans littoral et les petits États insulaires en développement (PEID). Il a dit que dans l’esprit de la solidarité Sud-Sud, l’Inde avait versé des contributions financières pour assurer le succès des deux conférences chargées d’examiner en 2014 la mise en œuvre du Programme d’action pour le développement durable des petits États insulaires en développement et celle des Programmes d’action d’Istanbul, en faveur des PMA; et d’Almaty, en faveur des pays en développement sans littoral.
M. NURANNIYAZALIEV(Kirghizistan) a relevé que son pays a choisi sa voie en ce qui concerne la promotion du développement durable en établissant un document de stratégie de développement durable pour la période 2013-2017. Il a déclaré que les questions prioritaires de cette stratégie sont, entre autres, l’éradication de la pauvreté, et la promotion de l’éducation, de la santé, de la bonne gouvernance et de la paix et de la stabilité. Il a invité la communauté internationale à accorder une attention particulière aux pays qui connaissent des problèmes particuliers, comme le Kirghizistan qui est un pays sans littoral. Il a ensuite exprimé l’inquiétude de sa délégation face à la fonte des glaciers qui s’accélère du fait des changements climatiques et du réchauffement de la planète. Le représentant a exhorté la communauté internationale à considérer avec attention la question et le danger que posent les huit millions de mètres cube de déchets radioactifs entreposés sur le territoire de son pays, et qui pourraient, en cas de catastrophe naturelle, mettre en danger la vie de millions de personnes en Asie centrale.
M. DILYOR KHAKIMOV (Ouzbékistan) s’est réjoui du bon taux de croissance que connait l’économie de son pays, taux qui a dépassé 8% au cours des six dernières années. L’Ouzbékistan a des réserves importantes en hydrocarbures, a-t-il indiqué, tout en assurant que son gouvernement encourageait la prise d’initiatives en matière d’efficacité énergétique et d’énergie renouvelable. Ainsi, un institut sur les énergies renouvelables et alternatives a été créé, a dit le représentant. En outre, a-t-il ajouté, grâce à la Banque asiatique de développement et au Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), des projets de construction de centrales d’énergie solaire et éolienne ont démarré. Face à la pénurie croissante en ressources naturelles que l’on observe à travers le monde, il a insisté sur l’importance de tenir compte de cet élément dans le futur programme de développement. La région d’Asie centrale subit les effets de la catastrophe écologique de la mer d’Aral, a-t-il rappelé, avant de signaler également l’existence de problèmes démographiques dont les conséquences se font sentir sur le monde entier. L’Ouzbékistan a adopté un Programme d’action pour la durabilité environnementale et a alloué plus de 2 milliards de dollars à ce projet, a annoncé le représentant, en évoquant également le problème posé par la raréfaction des ressources d’eau potables, qui a entraîné l’élaboration de projets hydrauliques dans la région d’Asie centrale.
Mme YANERIT MORGAN (Mexique) a dit que son pays organisera une réunion pour promouvoir son « Initiative mondiale pour l’inclusion », qui a pour but de garantir la participation des plus vulnérables à la mise en œuvre des objectifs de développement pour l’après-2015. Mme Morgan a dit que cette réunion impliquera les gouvernements, la société civile et les fonds et programmes de l’ONU. Au-delà du revenu par tête d’habitant ou du PNB et autres moyennes statistiques, la représentante du Mexique a jugé indispensable de recourir à des outils permettant de mieux discerner toute les spécificités et réalités de la pauvreté. Elle a précisé que le Mexique faisait partie des pays promouvant la déclaration faisant de 2015 l’Année internationale de la lumière et des technologies basées sur la lumière. Mme Morgan a dit que l’objectif de cette année était de promouvoir des partenariats entre la communauté scientifique et les décideurs. La représentante du Mexique a salué la décision prise par le Secrétaire général d’organiser un sommet mondial sur les changements climatiques en 2014. Elle a dit que le Mexique appuyait les initiatives du Bureau de la Stratégie internationale des Nations Unies pour la prévention des catastrophes visant à faciliter la mise en œuvre au niveau national du Cadre d’action de Hyogo pour la période 2005-2015.
Mme ASTRIDE NAZAIRE (Haïti) a espéré que le principe de la responsabilité commune mais différenciée, qui a guidé l’élaboration des OMD, aiderait la communauté internationale à trouver des stratégies concrètes visant à répartir plus équitablement les fruits de la croissance dans l’avenir. Elle a dit qu’Haïti attendait beaucoup des avancées que le Groupe des petits États insulaires en développement (PEID) pourra réaliser, en vue du plein succès de la Conférence internationale sur le développement durable des PEID, qui se tiendra à Samoa l’an prochain. Mme Nazaire a salué par ailleurs l’inclusion du thème « culture et développement » dans l’ordre du jour de la Deuxième Commission, ainsi que celle de la question du « développement durable des montagnes » qui sont des sujets chers à Haïti, qui est un pays aux deux-tiers recouverts de montagnes. Expliquant ensuite l’importance du financement du développement pour son pays, Mme Nazaire a soutenu l’idée avancée par le Groupe des 77 et la Chine de convoquer une conférence internationale de suivi sur cette question. Elle a aussi indiqué qu’Haïti soutenait le projet de création d’une commission sur le développement qui aurait pour but d’aider la communauté internationale et les pays à combler l’écart existant entre la conception des politiques, d’une part, et de l’autre la mise en œuvre des engagements pris. La représentante a demandé que certaines parties ne prennent pas prétexte de la crise économique et financière, ou de l’existence de la coopération Sud-Sud, pour s’affranchir des engagements et objectifs relatifs à l’aide publique au développement.
M. DOCTOR MASHABANE (Afrique du Sud) a souhaité que le débat sur le prochain programme de développement pour l’après-2015 n’occulte pas le fait que les OMD sont encore d’actualité jusqu’à la fin de 2015. Il a suggéré que le futur programme prenne en compte les disparités et les diversités des différentes régions du monde, ainsi que la notion de responsabilité commune mais différenciée applicable à tous les États Membres. M. Mashabane a ensuite relevé que la lutte contre la pauvreté et la promotion des efforts de développement sont minés par la crise alimentaire et la volatilité des prix des produits de base. Il a souhaité que le futur programme prenne en compte des questions telles que l’éradication de la pauvreté, la couverture médicale universelle, l’accès à l’eau et aux infrastructures sanitaires, et l’éducation. Il a par ailleurs rappelé que l’Afrique regorge de nombreuses ressources naturelles, et que ses partenaires au développement devraient l’aider à promouvoir la création d’emplois et à accélérer le transfert des savoirs et des technologies vers le continent. Il a également noté que le rapport du Groupe intergouvernemental d’experts sur le financement du développement durable était attendu pour faciliter l’élaboration d’une stratégie de mobilisation des fonds pour la mise en œuvre du futur programme de développement pour l’après-2015. Le représentant a en outre évoqué la nécessité de trouver des solutions aux questions de gouvernance, afin notamment de mettre fin à l’évasion fiscale, qui saigne l’Afrique. Il a réitéré le besoin de reformer les institutions financières internationales, afin qu’elles soient plus représentatives et plus promptes à écouter les besoins des pays en développement.
M. TLEUZHAN S. SEKSENBAY (Kazakhstan) a souhaité que des efforts soient mis en œuvre pour réaliser les OMD avant la date butoir de 2015, et qu’une attention particulière soit accordée aux pays qui en ont le plus besoin comme les petits États insulaires en développement (PEID) et les pays les moins avancés (PMA). Il a ensuite dit que son pays soutenait les travaux du Groupe de travail ouvert sur les objectifs de développement durable du Conseil économique et social (ECOSOC), afin que le nouveau programme de développement tienne compte du paradigme du développement durable. Il a également indiqué que le Kazakhstan a proposé la création d’un organisme dénommé « G-Global » qui est « une plateforme virtuelle transparente visant à offrir une voix à chaque pays pour échanger des idées et des propositions pour la gestion des crises ».
Mme TERRI ROBL (États-Unis) a demandé que la lutte contre la pauvreté extrême soit à la base des discussions sur le futur programme de développement pour l’après-2015. Les États-Unis continueront à soutenir des initiatives en faveur du développement, a-t-elle dit, en citant notamment celle concernant la santé. Elle a souligné l’importance des facteurs indispensables au développement durable, comme la bonne gouvernance, la transparence, l’état de droit et le rôle accru des femmes et des jeunes. Si les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) nous ont permis d’accomplir des progrès, il reste cependant des carences à combler, a-t-elle noté en invitant les délégations et leurs pays à tirer les leçons des efforts menés. Elle a notamment plaidé en faveur d’un meilleur accès à l’éducation pour les femmes et les enfants, tout en demandant aussi que soit amélioré l’accès à l’emploi pour les personnes handicapées. La représentante a conseillé de tirer profit des nouvelles technologies et d’impliquer davantage le secteur privé dans les efforts de développement. Elle a enfin assuré que les États-Unis s’engageaient à travailler activement à tous ces processus, de manière à contribuer au programme de développement pour l’après 2015.
M. GIORA BECHER (Israël) a commencé son intervention en répondant aux « basses accusations » du représentant de la Syrie. Sans chercher à y répondre, il a assuré que la situation des citoyens syriens habitant sur les hauteurs du Golan était préférable à celle des Syriens se trouvant à l’intérieur de la Syrie qui subissent des bombardements de leur propre gouvernement. Il a ensuite déclaré qu’en intégrant les nouvelles complexités du monde actuel, qui présentent à la fois des défis et des opportunités, le programme de développement pour l’après-2015 sera une grande occasion de mobiliser le monde autour d’un cadre de travail qui aura la potentialité de catalyser des actions réelles et efficaces sur les priorités du développement. Israël estime que la transition vers le développement durable ne signifie pas l’engagement de mettre fin à l’éradication de la pauvreté soit réduit, a ajouté le représentant. L’éradication de la pauvreté doit rester notre objectif primordial, a-t-il rappelé.
M. Becher a aussi indiqué qu’en matière de coopération internationale, Israël a démontré son engagement à travers son agence internationale pour la coopération en développement (MASHAV) dont les actions se focalisent sur l’éducation, l’agriculture et l’autonomisation des femmes et des jeunes. En novembre 2013, Israël accueillera la vingt-huitièmeConférence des femmes dirigeantes du monde, qui sera une occasion d’assurer que l’égalité des genres soit un objectif central à atteindre et que l’autonomisation des femmes soit inscrite dans le programme de développement pour l’après-2015.
Mme MARÍA CRISTINA PERCEVAL (Argentine) a proposé que le nouveau programme de développement pour l’après-2015 puisse inclure l’éradication de la pauvreté et l’inclusion sociale dans ses priorités, et placer la personne au centre des préoccupations de la communauté internationale. Elle a relevé que l’Argentine a développé son propre modèle économique, qui a permis au pays de connaître plus d’efficacité dans la mise en œuvre de ses politiques et programmes. Elle a indiqué que les réformes structurelles que proposent les organismes financiers internationaux et d’autres acteurs comme solutions pour faire face à la crise, notamment des coupes budgétaires, la réduction des mesures de réglementation financière, n’ont ni base théorique reconnue ni résultat pratique convaincant. Elle a noté que ces politiques conduisent à une baisse de la consommation des ménages et à la contraction des économies. Elle a donc exhorté les États Membres à procéder à une profonde réforme des instituions financières internationales, notamment les institutions de Bretton Woods, et à mettre fin aux activités des fonds spéculatifs et fonds vautours qui étranglent les économies des pays en crise. Elle a dit que l’Argentine tenait à rappeler qu’un milliard de personnes ont faim à travers le monde, qu’elle estime que la sécurité alimentaire est une priorité, et que la prochaine Réunion ministérielle de l’OMC de décembre prochain pourrait conduire à l’adoption d’un accord sur le commerce des produits agricoles. Nous réitérons l’appel lancé pour la tenue d’un débat mondial sur les causes structurelles et sur la complexité de la pauvreté, a plaidé la représentante.
Mme VANGANSUREN ULZIIBAYAR (Mongolie) a dit que l’économie de son pays restait fragile malgré une croissance à deux chiffres pour la troisième année consécutive. Indiquant que c’est une économie dépendant fortement de l’importation de pétrole, la représentante de la Mongolie a dit qu’il est nécessaire pour son pays de prendre des décisions stratégiques en vue d’investir les revenus tirés de l’exploitation minière dans d’autres industries afin de diminuer la dépendance de la Mongolie envers les activités d’exploitation minière. Mme Ulziibayar a expliqué qu’un cadre de politique nationale pour la promotion de l’économie verte a été déposé devant le Parlement pour approbation. Elle a précisé que ce cadre comprend des propositions d’adaptation de la législation nationale aux ambitions de l’économie verte; la construction d’infrastructures, et la promotion du secteur de l’énergie. Dans le souci d’explorer les voies et opportunités économiques qui peuvent s’offrir à elle, la Mongolie a organisé les 14 et 15 septembre derniers son « Dialogue stratégique du Forum économique mondial sur l’avenir de la Mongolie », a indiqué la représentante. Soulignant la vulnérabilité particulière des pays enclavés à la volatilité des prix des matières premières, aux changements climatiques, et aux chocs externes, elle a salué les recommandations contenues dans le rapport A/68/157 du Secrétaire général, qui concernent l’appui financier et technique à apporter aux pays les moins avancés et sans littoral.
M. AUNG KYAW ZAN (Myanmar) a déclaré qu’un grand nombre de pays en développement, notamment les pays les moins avancés (PMA), sont toujours aux prises avec la pauvreté, la faim, les disparités économiques et sociales et la dégradation de l’environnement. De plus, « les effets du changement climatique sont visibles, et les catastrophes naturelles deviennent plus fréquentes et intenses. L’écart entre riches et pauvres s’élargit, et les inégalités aux niveaux national et international constituent une menace pour la stabilité politique et économique », a-t-il averti. Les peuples du monde entier veulent des gouvernements plus réactifs, une meilleure gouvernance et l’amélioration de leur vie socioéconomique, a-t-il poursuivi. « Nos défis futurs deviennent donc plus que jamais interrégionaux et intergénérationnels, exigeant l’amélioration des efforts collectifs au sein de la famille des Nations Unies, a ajouté le représentant. Ceci est d’autant plus vrai que le changement climatique constitue un des problèmes majeurs mondiaux requérant une action urgente de la communauté internationale.
À cet égard, la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques devrait être un forum international et intergouvernemental servant la recherche d’une réponse mondiale au changement climatique, a dit M. Zan. Le représentant du Myanmar a ainsi souligné la nécessité pour la communauté internationale de renforcer les ressources financières mises au service du développement, ainsi que la coopération technologique pour la réduction et l’adaptation des efforts des pays en développement touchés par les changements climatiques. Rappelant que la Conférence des Parties à la Convention-cadre sur les changements climatiques (COP 19) aura lieu en novembre 2013 à Varsovie, en Pologne, il a espéré qu’elle apportera des résultats tangibles, notamment l’opérationnalisation du Fonds vert pour le climat au début de 2014, et l’élargissement de son financement pour que l’on puisse atteindre l’objectif de verser, au Fonds, 100 milliards de dollars par an d’ici à 2020. En ce qui concerne le Myanmar, le représentant a dit que le Gouvernement a entrepris des réformes politiques vers la démocratie. Le Gouvernement a aussi encouragé les investissements étrangers et s’est efforcé d’améliorer l’environnement y afférent. Le Myanmar vise une croissance économique de 7,7% pour les cinq prochaines années, a indiqué le représentant.
M. GEIR O. PEDERSEN (Norvège) a, dans sa déclaration, mis l’accent sur la santé, l’énergie et la parité entre les sexes avant de lancer un appel à la réforme du système de développement des Nations Unies. Il a jugé indispensable de poursuivre la réalisation des OMD nº 4 et 5 après 2015 en notant que les vies de millions de mères et d’enfants sont toujours menacées. Il a dit que l’initiative « Toutes les femmes, tous les enfants » méritait tout le soutien des États Membres. Il a déclaré que le concept d’énergie durable pour tous doit être intégré au programme de développement pour l’après 2015. Il s’est félicité que le système des Nations Unies pour le soutien du développement ait pris une action rapide en ce qui concerne l’accord sur les priorités stratégiques 2013-2016 et le Plan d’action sur le suivi de l’Examen quadriennal complet. Le représentant de la Norvège a salué l’accord intervenu sur le partage des coûts du système de Coordonnateur résident. Saluant l’étroite collaboration qui existe maintenant entre le Département des affaires économiques et financières (DESA) et le Groupe des Nations Unies pour le développement (GNUD), M. Pedersen a jugé qu’il était désormais possible de parvenir à des changements positifs dans le processus de l’Examen quadriennal complet.
M. NORACHIT SINHASENI (Thaïlande) a souhaité que le futur Programme de développement pour l’après-2015 puisse intégrer les trois piliers du développement durable que sont les aspects économique, social et environnemental. Il a relevé qu’une croissance économique durable et inclusive, basée sur la création d’emplois, serait susceptible de conduire à l’éradication de la pauvreté. Il a ensuite souhaité que la neuvième Réunion ministérielle de l’OMC, qui va avoir lieu à Bali, en Indonésie, en décembre prochain, puisse permettre de trouver une solution pour la conclusion du Cycle de négociations commerciales de Doha. M. Sinhaseni a déclaré que cette réunion sera l’occasion pour la Thaïlande d’annoncer sa participation au système d’accès aux marchés en franchise de droits et hors quota. Il a ensuite relevé que la sécurité alimentaire devait être abordée de manière globale dans le prochain programme de développement mondial, et que la production et la consommation alimentaires devraient se faire de façon plus durable. Le représentant a aussi lancé un appel à la mise en place de stratégies de réduction des vulnérabilités aux changements climatiques, notamment en faveur des pays en développement. M. Sinhaseni a enfin plaidé pour la réduction du fossé numérique existant entre pays développés et pays en développement, et pour le renforcement de la coopération Sud-Sud et de la coopération triangulaire qui sont, a-t-il noté, complémentaires de la coopération Nord-Sud.
M. AHMAD BIN MOHAMED AL-THANI (Qatar) a estimé que le Consensus de Monterrey sur le financement du développement constituait le point de référence pour la communauté internationale en ce qui concerne la mobilisation des ressources locales et l’engagement des pays donateurs en faveur du développement. La Déclaration de Doha a souligné la nécessité de consolider l’aide au développement, a-t-il rappelé. Il a plaidé en faveur de la libéralisation du commerce, de manière à établir un système commercial multilatéral juste, transparent et équitable, conformément aux conclusions de la quatrième Conférence ministérielle de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) qui a abouti au lancement du Cycle de négociations de Doha, qui sont des négociations qu’il faut achever rapidement, a-t-il souhaité. Le Qatar fait tout pour mettre en application les résultats de la Conférence Rio+20, a poursuivi le représentant. Il a plaidé en faveur du respect du principe de la responsabilité commune mais différenciée et a souligné l’importance des activités opérationnelles de développement dans la coopération avec les pays du Sud. Les pays développés doivent honorer leurs engagements en matière d’élimination de la pauvreté, a-t-il dit, en conseillant de promouvoir les investissements dans l’agriculture et de poursuivre les efforts en matière d’autonomisation des femmes. Le représentant a enfin dénoncé les agissements répréhensibles et la politique de discrimination pratiquée par Israël dans le Golan syrien occupé.
M AHMED SAREER (Maldives) a indiqué qu’ayant plus de 80% de la superficie de leur territoire situés un mètre en dessous du niveau des eaux de l’océan Indien, la République des Maldives estime que la question des changements climatiques est cruciale pour sa sécurité et son existence en tant que pays. Il a noté que 80% du produit intérieur brut (PIB) des Maldives dépendent des récifs de coraux et de la mer, et que les Maldives allouent 27% de leur budget national au renforcement de la résilience des populations contre les changements climatiques, car la dégradation des récifs coralliens et l’acidification des océans ont un impact désastreux sur l’économie du pays. M. Sareer a ensuite appelé la communauté internationale à mettre des ressources d’un niveau adéquat au service de l’adaptation des pays aux changements climatiques, notamment dans le monde en développement. Il a demandé une mise en œuvre rapide du Fonds vert pour le climat, tel que cela a été agréé à Copenhague, au Danemark, en décembre 2009. Il avait été à cet égard convenu que la communauté internationale verserait une allocation annuelle de 100 milliards de dollars au Fonds, destinée aux mesures d’adaptation aux changements climatiques.
M. Sareer a plaidé en faveur de la reconnaissance, par la communauté internationale, de la spécificité des vulnérabilités des petits États insulaires en développement (PEID), qui devraient, a-t-il souligné, faire partie d’une catégorie spécifique reconnue par les Nations Unies et par les principales instances et organisations internationales en matière de développement. Le représentant s’est félicité de la réalisation, par les Maldives, de cinq des huit OMD, et a plaidé pour que plus de fonds soient alloués aux pays en développement pour leur permettre de renforcer leurs efforts de réalisation des OMD au cours des deux années qui restent avant la date butoir de 2015.
« Les OMD n’étaient que le début d’un long voyage », a fait remarquer M. TUVAKO MANONGI (République-Unie de Tanzanie) qui a demandé d’accélérer les efforts en vue de réaliser le développement durable. Il a exhorté les pays développés à respecter leurs promesses en matière d’APD. Il faut également veiller à prendre en compte les divers besoins et points de vue dans le processus qui conduira au programme de développement pour l’après-2015, en tenant compte des résultats de Rio+20, a préconisé M. Manongi. Le représentant a mis l’accent sur l’importance de la mobilisation de ressources en faveur du développement, notamment les investissements internationaux. Au niveau des ressources nationales, il a suggéré de renforcer les capacités nationales qui permettraient aux pays en développement de lutter contre l’évasion et la fraude fiscale, plaidant pour un système fiscal transparent. Il a dit que la Tanzanie plaçait beaucoup d’espoir dans les mécanismes mis en place pour le suivi de Rio+20, ainsi que dans les résultats de la réunion de l’OMC qui se tiendra à Bali. M. Manongi a aussi mis l’accent sur la lutte contre les effets des changements climatiques, plaidant en faveur de ressources financières prévisibles, du Fonds vert pour le climat, et du transfert de technologies vers les pays en développement.
M. JIM MCLAY (Nouvelle-Zélande) a salué la décision qui a été prise de tenir la troisième Conférence internationale sur les petits États insulaires en développement (PEID), aux Samoa, dans le Pacifique, au début du mois de septembre 2014. Il a dit que son pays attachait une grande importance aux décisions à prendre lors du processus préparatoire de cette Conférence. Il a indiqué que la Nouvelle-Zélande jugeait prioritaires les décisions à prendre sur la conférence de 2015, destinée à l’examen du Cadre d’action de Hyogo pour 2005-2015, dont le but est de renforcer la résilience des pays face aux catastrophes. M. McLay s’est félicité de la proposition du Japon de tenir cette conférence dès le mois de mars 2015, de façon à ce que les conclusions et les recommandations de cette rencontre puissent enrichir la définition des objectifs de développement pour l’après-2015. Le représentant a espéré que la neuvième Conférence ministérielle de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), qui se tiendra à Bali, en Indonésie, au mois de décembre 2013, permettra aux États Membres de faire progresser le processus de Doha et aux pays les plus désavantagés de mieux pouvoir bénéficier des opportunités offertes par le commerce international. Le représentant de la Nouvelle-Zélande a aussi souligné les initiatives lancées par son pays à travers « l’Alliance mondiale pour la recherche en matière de gaz à effet de serre produit par l’agriculture ». Il a précisé que la Nouvelle-Zélande faisait partie des pays promouvant la déclaration faisant de 2015 l’Année internationale de la lumière et des technologies basées sur la lumière.
M. SACHA LLORENTTY SOLĺZ (Bolivie) a plaidé pour des changements importants et profonds dans l’architecture financière internationale et son mode de gouvernance. Ces changements doivent intégrer une participation plus active des pays en développement aux processus de prise de décisions. Cela permettra, a-t-il dit, que le système soit réellement tourné vers le développement, l’éradication de la pauvreté ou encore le respect des différents points de vue et de la souveraineté des États. Le représentant a également plaidé en faveur d’une coopération Sud-Sud, qui, a-t-il ajouté, est l’expression d’une solidarité entre les peuples des pays du Sud. Seulement cette coopération ne sera que complémentaire à celle du Nord, a-t-il nuancé, appelant par ailleurs les pays développés à tenir les engagements pris au titre de l’aide publique au développement.
M. KHALY ADAMA NDOUR (Sénégal) s’est félicité de la création d’un groupe de travail intergouvernemental chargé de définir les objectifs de développement durable; de la mise en place de l’instance politique de haut niveau pour surveiller l’application des engagements souscrits dans ce domaine; de la mise en place du Cadre-décennal sur les modes de production et de consommation durables, et de la création d’un groupe d’experts pour le financement durable. Il a appelé à veiller à l’application des accords sur les changements climatiques, notamment en ce qui concerne le Fonds vert pour le climat, le transfert de technologies écologiquement rationnelles et les mécanismes de lutte contre la déforestation (Redd+). Nous devrons aussi coopérer davantage en vue d’arriver à la conclusion d’un nouvel accord mondial qui succéderait au Protocole de Kyoto, a ajouté M. Ndour. Il a appelé la communauté internationale à réaliser les objectifs contenus dans le Plan stratégique 2011-2020 sur la diversité biologique, le plan-cadre stratégique décennal couvrant la période 2008-2018 sur la désertification et a préconisé qu’il en soit de même concernant le Cadre d’action d’Hyogo 2005-2015 sur la résilience face aux catastrophes. Le Sénégal milite fortement en faveur de l’institution d’un fonds international essentiellement consacré au financement de la gestion et de la préservation des forêts et réaffirme son engagement en faveur d’un instrument juridiquement contraignant sur tous les types de forêts, a souligné M. Ndour.
Mme PATRICA BAJAŇA (Nicaragua) s’est félicitée de la tenue de la première session du groupe d’experts intergouvernemental sur le développement durable, ainsi que du lancement du Forum politique de haut niveau également chargé de cette question. Elle a demandé que ce forum soit gouverné par les principes de transparence et de consensus. Nous devons préserver le principe de responsabilité commune mais différenciée, a-t-elle aussi exigé, appelant les pays développés à honorer leurs engagements en termes d’APD. Mme Bajaña a estimé que l’élimination de la pauvreté obligeait à changer le modèle social et économique hérité du passé, qui est basé sur l’exploitation d’une majorité par une minorité. La représentante a donné l’exemple de la région de l’Amérique latine et des Caraïbes où la vie est fondée sur la solidarité et la fraternité. En ce qui concerne les changements climatiques, elle a lancé un appel aux pays développés afin qu’ils assument leur responsabilité historique, notamment en fournissant un soutien financier et technologique aux pays en développement.
Mme DIANA ALI AL-HADID (Jordanie) a espéré que le Cycle de négociations commerciales de Doha pourra sortir de l’impasse actuelle et connaître des progrès à l’issue de la neuvième Conférence ministérielle de l’OMC, prévue à Bali en décembre 2013. Elle a ajouté que la Jordanie reconnaissait que les changements climatiques constituaient une menace sérieuse pour l’humanité. Elle a précisé que son pays s’apprêtait à devenir partie du nouvel accord juridique mondial sur les changements climatiques qui doit être arrêté en 2015 sous l’égide de la plateforme de Durban, et prendre effet en 2020. Mme Al-Hadid a dit que la dix-neuvième session de la Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (COP 19), la neuvième session de la Conférence des Parties agissant comme réunion des Parties au Protocole de Kyoto, prévue en Pologne en novembre 2013, et la vingtième Conférence des Parties à la Convention sur la diversité biologique (COP 20) qui aura lieu au Pérou en 2014, constituent des étapes importantes pour le succès de la Conférence de Paris sur les changements climatiques, prévue en 2015.
M. KIM UM CHOL (République populaire démocratique de Corée) a déclaré que toutes les restrictions économiques, financières et commerciales imposées par les États-Unis et d’autres États contre un pays particulier doivent être dénoncées et rejetées. Il a appelé les États Membres à reformer la structure économique internationale actuelle, qu’il a qualifiée d’inéquitable et injuste. Il a dit qu’aucun pays ne pourra parvenir à un développement durable tant que subsisteront des systèmes commerciaux et financiers iniques et déséquilibrés. Il a souhaité que le Forum de haut niveau sur le développement durable se concentre sur la réalisation des conclusions de Rio+20 tout en renforçant les rôles et fonctions des organes de développement de l’ONU, comme le Conseil économique et social (ECOSOC).
M. WANG MIN(Chine) a indiqué que la crise économique mondiale continuait d’avoir des répercussions sur les économies de tous les pays, et que la reprise mondiale ne semble pas encore d’actualité. Il a ensuite invité la communauté internationale à œuvrer pour l’amélioration de la gouvernance mondiale, afin de créer un environnement propice à la croissance. La réforme du système financier international a été aussi suggérée par le représentant. Il a souhaité que les économies émergentes et les pays en développement puissent mieux se faire entendre. Il a, par ailleurs, demandé à ce que le programme de développement pour l’après-2015 puisse s’inscrire dans le cadre et principes de la coopération internationale, tout en mettant l’éradication de la pauvreté au centre de ses préoccupations, ainsi que le progrès social et la protection de l’environnement. Il a poursuivi son intervention en rappelant le principe de responsabilité commune mais différenciée qui devrait guider les rapports entre nations.
Le représentant de la Chine a dit que les pays industrialisés et riches doivent continuer à fournir l’APD comme ils s’y étaient engagés, et que les pays en développement doivent pour leur part, veiller au renforcement de la coopération Sud-Sud, qui doit compléter la coopération Nord-Sud. Il a ensuite plaidé afin que les OMD soient réalisés d’ici la date butoir de 2015, et il a déclaré que le futur programme de développement pour l’après-2015, qui doit être mondial, doit aussi tenir compte des priorités de chaque pays, tout en respectant les trois piliers du développement durable que sont ses composantes économique, sociale et environnementale.
M. TARIK IZIRAREN(Maroc), a relevé que malgré des progrès importants, la réalisation des OMD s’est faite de manières différentes dans les diverses régions du monde. Il a regretté que de nombreux pays africains accusent un grand retard dans la réalisation des OMD, notamment en matière de santé. Il a aussi déploré la diminution de l’aide publique au développement (APD) pour la deuxième année consécutive. Il a rappelé que l’APD était la principale source de financement du développement, et que sa diminution a un impact négatif sur la croissance des pays en développement. Par ailleurs, le représentant a souhaité que le nouveau programme de développement pour l’après-2015 tienne compte des trois piliers du développement durable que sont ses aspects économique, social et environnemental. Il a préconisé que ce nouveau programme tienne compte des particularités et priorités de chaque pays. Il a enfin plaidé pour le renforcement de la coopération Sud-Sud, lequel, a-t-il précisé, devrait compléter et non pas remplacer la coopération Nord-Sud.
M. LE HOAI TRUNG (Viet Nam) a notamment déclaré que son pays, « bien engagé sur la voie de la réalisation de la plupart des OMD d’ici à 2015 », comprend la nécessité de tirer les populations de la pauvreté et de faire en sorte que celles-ci contribuent pleinement au développement socioéconomique. Il a salué à cet égard les différentes initiatives de M. Ban Ki-moon, dont le « Défi faim zéro » et « L’éducation avant tout », qui ont été lancées pour galvaniser la mise en œuvre des OMD dans les temps impartis. S’agissant des prochains objectifs de développement durable de portée mondiale, M. Le a appelé les États Membres à créer ensemble un environnement financier, commercial et économique propice à une croissance équitable et réellement inclusive.
M. WASTHSALA AMARASINGHE (Sri Lanka) a déclaré que les progrès socioéconomiques du Sri Lanka sont le résultat de politiques centrées sur l’amélioration du bien-être des gens. Il a dit que le Gouvernement du Sri Lanka était soucieux de distribuer les bénéfices de la croissance à tous les segments de la population. Il a déclaré que l’indicateur de développement humain du Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) démontrait les progrès accomplis par le Sri Lanka, pays où le taux de pauvreté absolue est passé de 15% à 6,5% en cinq ans. Il a indiqué que la reconnaissance précoce par le Sri Lanka du rôle des femmes dans la vie publique s’est traduite par l’élection d’une femme Premier Ministre. Il a ajouté que le Sri Lanka était classé seizième en 2010 sur l’indice mondial de la parité des sexes. M. Amarasinghe a indiqué que le Sri Lanka atteindra facilement, d’ici à 2015, l’objectif de l’enseignement primaire universel.
Le représentant a, par ailleurs, dit qu’il faut reconnaître les besoins particuliers des pays à revenu intermédiaire, sans oublier aussi les vulnérabilités particulières dont souffrent les PMA. Mettant l’accent sur l’importance d’investir dans l’éducation et les ressources humaines, il a indiqué que le Sri Lanka accueillera en novembre 2013, le Forum de la jeunesse du Commonwealth, et en mai 2014 la Conférence mondiale de la jeunesse. Il a, en outre, fait part du souci qu’a le Sri Lanka de promouvoir l’accès aux technologies de l’information et des communications (TIC) comme un moyen d’accélérer le développement dans un grand nombre de secteurs.
M. DAVID DONOGHUE (Irlande) a reconnu que des lacunes encore importantes existaient dans la mise en œuvre des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD). Il a indiqué que son pays avait promis de doubler ses contributions d’aide au développement en matière d’alimentation d’ici à 2020. Il faut mettre l’accent sur l’agriculture, a-t-il dit, expliquant que toute évolution dans ce secteur était influencée par les changements climatiques et la question du genre. Il a mentionné à cet égard les vues échangées lors de la Conférence internationale organisée par l’Irlande en avril 2013 sur la faim, la nutrition et le changement climatique. M. Donoghue a estimé qu’il sera impossible d’éliminer la pauvreté sans garantir le respect des droits des femmes et des filles. Il a plaidé en faveur de leur autonomisation et du respect de la parité. Parlant des ressources, M. Donoghue a ensuite donné en exemple son pays, qui a pu tenir ses engagements en matière d’aide au développement malgré ses propres difficultés budgétaires.
M. AIIOAIGA FETURI ELISAIA (Samoa) a souhaité que le Forum politique de haut niveau renforce le rôle qu’assumait auparavant la Commission du développement durable, notamment pour la mise en œuvre des programmes et recommandations relatifs aux petits États insulaires en développement (PEID). Samoa, qui accueillera en septembre 2014 la troisième Conférence internationale sur le développement durable des PEID, espère que cette conférence offrira un cadre stratégique pour traiter de la résilience de ces pays, en faisant preuve de créativité et en prenant des engagements fermes pour les soutenir. M. Elisaia a espéré notamment que cette conférence permettrait de lancer des partenariats concrets en faveur de ces pays.
Le représentant a demandé à la communauté internationale de soutenir les efforts déployés par Samoa pour préparer cet évènement, notamment en contribuant au Fonds d’affectation spéciale pour les pays les moins avancés, les pays en développement sans littoral et les petits États insulaires en développement. Après avoir averti des dangers que pose le changement climatique à des pays comme le sien, il a rappelé que les solutions étaient pourtant connues et qu’il fallait y parvenir en mettant de côté les intérêts nationaux de certains pays. Il n’y aura pas de développement durable sans traiter les causes et les effets des changements climatiques, a-t-il insisté.
M. A.K. ABDUL MOMEN (Bangladesh) a indiqué que son pays avait d’ores et déjà élaboré sa stratégie nationale concernant le programme de développement pour l’après-2015 en définissant 11 objectifs et 58 cibles spécifiques à atteindre. Il a ensuite affirmé que le Bangladesh était l’un des seuls pays en développement à avoir accompli des progrès substantiels dans la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement, avant de plaider pour un effort collectif accru afin que les pays en développement atteignent autant d’Objectifs que possible avant la date butoir de 2015.
Il a ensuite détaillé les défis particuliers que doivent relever les pays les moins avancés (PMA), rappelant que près de 73% de la population de ces pays vivent sous le seuil de pauvreté. « Les PMA continuent de se heurter à des barrières tarifaires qui entravent l’accès de leurs produits aux marchés mondiaux », a-t-il indiqué, avant d’appeler les pays développés à honorer leurs engagements envers les PMA en matière de commerce international. Il s’est également dit alarmé par la rareté des pays développés qui consacrent 0,7 % de leur PIB à l’aide au développement, comme ils s’y sont pourtant engagés. Enfin, M. Momen a plaidé en faveur d’une réduction des coûts afférents au transfert de fonds par les travailleurs migrants, avant d’exhorter les pays développés et les pays qui connaissent un fort taux de croissance à contribuer à l’atténuation des conséquences des changements climatiques, dont le Bangladesh pâtit particulièrement.
Mme JANE J. CHIGIYAL (Micronésie) a dit que son pays plaçait beaucoup d’espoir en la troisième Conférence internationale sur les petits États insulaires en développement (PEID) qui doit avoir lieu en septembre prochain à Samoa. Elle a aussi salué l’initiative du Secrétaire général des Nations Unies d’organiser un Sommet de haut niveau sur les changements climatiques l’année prochaine. Elle a relevé que les changements climatiques constituent la plus grande menace contre le peuple de Micronésie. Mme Chigiyal a souhaité que le futur traité sur les changements climatiques, qui devrait être adopté en 2015, puisse imposer des engagements légalement contraignants aux États Membres. Elle a, en outre, salué le récent accord conclu entre les États-Unis et la Chine sur la baisse de leurs productions et émissions de gaz toxiques et polluants de la famille des hydrofluorocarbures. Elle a relevé que la Micronésie a lancé une initiative visant la promotion des énergies propres. La représentante a enfin souligné que l’APD était incontournable pour le financement du développement des pays en développement, et qu’il en est de même de sa composante qu’est l’assistance technique.
Dans le contexte mondial de préparation du programme de développement pour l’après-2015, M. THOMAS GUERBER (Suisse), a invité la communauté internationale à « ne pas se perdre dans les méandres procéduraux et d’éviter la fragmentation et la duplication ». Il a rappelé qu’il faudra un seul programme pour l’éradication de la pauvreté et la promotion du développement durable après 2015. Il a souligné que le programme de développement pour l’après-2015 devra être encore plus ambitieux que ne l’ont été les OMD. Le défi sera de trouver les modalités pour que ce nouveau cadre s’applique à tous les pays, tout en prenant en compte les différentes capacités et réalités nationales et régionales, a-t-il prévenu.
Le représentant a ensuite indiqué que le Forum de haut niveau sur le développement durable doit constituer l’enceinte internationale où s’instaurent au plus haut niveau le suivi et l’examen du nouveau programme de développement pour l’après-2015. Il a précisé qu’un mécanisme d’examen robuste sera décisif pour le succès du nouveau programme. Il a également rappelé que les Nations Unies devront être efficaces pour pouvoir mener à bien les objectifs communs. Il a, à cet effet, relevé que l’Examen quadriennal complet devrait constituer une base solide pour progresser, et a souhaité que le système opérationnel onusien puisse s’engager pleinement dans la mise en œuvre des réformes nécessaires, tant au Siège qu’au niveau du terrain.
Mme DONA TURK (Liban) a indiqué que son pays, qui est riche en ressources naturelles, a renouvelé l’engagement pris à Copenhague en 2009 pour augmenter la part d’énergie renouvelable dans sa consommation et arriver à la porter à 12% d’ici à 2020, sur la base du principe de l’efficacité énergétique. Elle a estimé qu’une croissance économique forte et durable dépendra de la gestion efficace des ressources naturelles, de l’autonomisation des acteurs du changement comme les femmes, les jeunes et les petits exploitants agricoles. Elle a aussi appelé à promouvoir le transfert de technologies vers les pays en développement. En ce qui concerne la région du Moyen-Orient, elle a regretté que la violence et les conflits y fassent reculer le développement, notamment pour le peuple palestinien. L’escalade du conflit syrien a des conséquences humanitaires et économiques sur le Liban, a-t-elle aussi signalé. Le rapport de la Banque mondiale indique à cet égard que le conflit syrien pourrait entrainer une réduction de 2,9 points de la croissance chaque année, plonger 170 000 Libanais dans la pauvreté et provoquer le doublement du taux de chômage.
M. OCTAVIO ERRAZURĺZ (Chili) a plaidé en faveur d’un système commercial international transparent, rejetant tout protectionnisme en la matière. Il a souhaité que le programme de développement pour l’après-2015 préserve le Consensus de Monterrey sur le financement du développement. La définition de ce programme doit se faire par le biais d’un processus intergouvernemental, a-t-il dit. Il a aussi dénoncé les effets dévastateurs des changements climatiques sur les pays en développement et en particulier les petits États insulaires en développement (PEID), et a dit que le Chili soutient pleinement la troisième Conférence internationale sur le développement durable de ces pays qui se tiendra à Samoa en septembre 2014. Le Chili, pays à revenu intermédiaire, doit continuer à augmenter sa capacité productive grâce notamment aux technologies, a-t-il ensuite indiqué. Il a soutenu la coopération triangulaire et la coopération Sud-Sud.
M. AHMAD NASEEM WARRAICH (Pakistan) a exhorté les plus grandes nations commerciales à faire preuve de leadership pour permettre à l’ensemble des nations du monde de conclure le Cycle des négociations commerciales de Doha, initialement orienté vers le développement. Il a jugé qu’il est urgent de travailler à poser les fondations d’un mécanisme chargé de la restructuration de la dette souveraine des États. L’allègement de la dette des pays qui n’ont pas été admis à bénéficier des initiatives de réduction de celle-ci devrait aussi être discuté de manière prioritaire, a-t-il dit. Nous ne devons pas perdre de vue que les changements climatiques sont un des plus importants défis du développement, a ajouté M. Warraich. Il a jugé insuffisants les engagements pris par les pays les plus pollueurs en la matière en appelant ces derniers à redoubler d’efforts pour limiter davantage leurs émissions atmosphériques de gaz à effet de serre. Au niveau national, il a dit que le Gouvernement du Pakistan avait pour objectif d’augmenter ses revenus fiscaux et de limiter les dépenses non liées aux objectifs de développement.
M. JULIO ESCANOLA (Venezuela) a dénoncé la culture de la recherche du gain facile, sans aucun investissement dans les moyens de production, l’emploi, la lutte contre la pauvreté ou la désertification. Il en est de même pour la spéculation tout azimuts qui s’est emparée de toutes les sphères de l’économie mondiale, y compris le secteur de l’énergie et celui lié à la satisfaction des besoins de base des populations. La contrepartie de ces phénomènes est la relance d’une forme de recolonisation pure et simple des pays du Sud et le déclenchement de guerres larvées pour prendre le contrôle de leurs richesses naturelles au prix de la destruction de leur environnement, a-t-il ajouté. Pour le Venezuela, le financement du développement ne peut être porté par des processus qui, en réalité, cherchent seulement à maximiser les gains et profits des « grandes capitales du monde », tout en violant la souveraineté des pays en développement, a souligné M. Escanola. Les institutions de Bretton Woods sont devenues les instruments que l’on manipule à cette fin, a dénoncé le représentant.
Pour contrecarrer ces phénomènes, le Venezuela demande à ce que des mesures de suivi soient mises en place concernant les recommandations de la Conférence sur la crise financière et économique et ses conséquences sur le développement, tenue en juin 2009, a dit le représentant. Il a également demandé la mise en place de mesures de régulation visant à ce que les banques reviennent à leurs fonctions traditionnelles, qui est celle d’intermédiaire pour le financement de l’économie réelle. Le représentant a également exigé une réforme des institutions de Bretton Woods, de façon à y intégrer la participation effective des pays en développement. De même, des institutions régionales ayant des capacités de création de liquidités doivent être créées, a-t-il demandé.
M. HALIT ÇEVIK (Turquie) a estimé que le Forum politique de haut niveau sur le développement durable et le Conseil économique et social (ECOSOC) devront travailler en synergie pour parvenir à un consensus sur le nouveau programme de développement pour l’après-2015. Il a indiqué que le processus d’établissement du nouveau programme de développement prendra fin en 2015, au moment où la Turquie assurera la présidence du G-20, ce qui lui permettra de jouer un rôle de premier plan dans ce cadre. M. Çevik a évoqué la crise économique mondiale, laquelle continue de freiner la croissance mondiale, et il a noté que les pays les moins avancés (PMA), les pays sans littoral et les PEID sont particulièrement frappés par la crise. Il a invité la communauté internationale à accorder une attention particulière à ces catégories de pays.
Le représentant a également appelé à la mise en œuvre du Programme d’action en faveur des pays les moins avancés pour la décennie 2011-2020, appelé Programme d'action d'Istanbul. Il a en outre souligné que le renforcement de la coopération en matière de sciences, de technologie et d’innovation serait grandement bénéfique pour les pays en développement. Il a ainsi affirmé que la Turquie attache une grande importance à la mise en place d’une banque de technologies, sous les auspices des Nations Unies, afin de combler les besoins technologiques des PMA, et que la Turquie est prête à l’abriter.
M. RUBEN ARMANDO ESCALANTE HASBUN (El Salvador) a dit qu’El Salvador accorde beaucoup d’importance à la solidarité et à la coopération internationale en tant qu’outils favorisant la croissance économique. Il a jugé important de mettre en place un marché commun pour le commerce et le transfert de technologies, qui vont permettre à tous les pays de faire face à la crise économique actuelle. M. Hasbun a également invité la communauté internationale à lancer des initiatives dans les domaines prioritaires de l’éducation, de la santé, de l’énergie et des infrastructures. Expliquant que le développement devait être centré sur les personnes, il a souhaité que soit incluse dans le programme de développement pour l’après-2015 la question de la culture, perçue comme élément de promotion de l’identité. Parallèlement aux travaux en cours visant à définir ce programme, il a soutenu la promotion de processus de réforme des structures de gouvernance économique et financière mondiale, en vue de faire participer les pays en développement au fonctionnement et aux processus de prises de décisions des institutions de Bretton Woods. Il a aussi mentionné les efforts que fait son pays pour respecter les droits de l’homme et notamment ceux des migrants. Le représentant a également plaidé en faveur de la coopération Sud-Sud comme complément, et non substitut, de la coopération Nord-Sud.
M. BORG TSIEN THAM (Singapour) a souhaité que le futur programme de développement pour l’après-2015 s’inspire des OMD, tout en ayant à sa base les trois piliers du développement durable que sont les dimensions économique, social et environnemental du développement. Il a cité l’exemple de Singapour qui est une petite ville-État de 700 kilomètres carrés de superficie, et qui a mis en place une politique qui allie la lutte contre la pauvreté et la promotion du développement durable. Il a dit espérer que la neuvième Conférence ministérielle de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), prévue en décembre prochain à Bali, en Indonésie, jouera un rôle essentiel dans la relance de la croissance mondiale.
M. AL-MASHKOOR (Iraq) a invité les États Membres à tirer les leçons des crises mondiales et des expériences menées dans la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD). Dans le domaine du changement climatique, il a espéré que le Groupe de travail spécial créé après la Conférence de Durban aboutirait à des résultats, notamment sur l’atténuation et l’adaptation des pays aux effets et aux conséquences du réchauffement de la planète, en se basant sur un cadre juridique contraignant. Il ne faudra pas changer les principes de la Convention-cadre des Nations Unies sur le changement climatique, notamment le principe de responsabilité commune mais différenciée, a-t-il ajouté. Le Fonds mondial sur l’environnement doit améliorer ses mécanismes financiers, a-t-il aussi suggéré. Le représentant iraquien a par ailleurs estimé que les pays développés devaient jouer un rôle de premier plan pour réduire le fossé technologique qui les sépare des pays en développement. Notant aussi la relation étroite qui existe entre commerce et développement, il a souhaité que le système commercial multilatéral repose sur des normes prévisibles et stables.
Droit de réponse
Le représentant de la Syrie a fait usage de son droit de réponse en réagissant aux propos de la délégation d’Israël. Il a rappelé qu’Israël était la puissante occupante de territoires illégalement acquis au Moyen-Orient, dont le Golan syrien occupé, et qu’Israël a apporte un soutien à des groupes menant de violentes activités dans son pays. Il a rappelé que la population syrienne du Golan syrien occupé avait un droit de souveraineté sur les ressources naturelles de sa terre occupée, tel que reconnu par des résolutions pertinentes des Nations Unies. Cet état de fait dure depuis 1967, a-t-il rappelé.
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