Quatrième Commission: les délégations défendent une utilisation inclusive, pacifique et bénéficiant à toute l’humanité de l’espace extra-atmosphérique
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Quatrième Commission
8e séance – matin
QUATRIÈME COMMISSION: LES DÉLÉGATIONS DÉFENDENT UNE UTILISATION INCLUSIVE, PACIFIQUE
ET BÉNÉFICIANT À TOUTE L’HUMANITÉ DE L’ESPACE EXTRA-ATMOSPHÉRIQUE
Elles adoptent un projet de résolution sur l’Université pour la paix
La Commission des questions politiques spéciales et de la décolonisation (Quatrième Commission) a débuté, ce matin, l’examen du point de son ordre du jour relatif aux utilisations pacifiques de l’espace extra-atmosphérique. Auparavant elle a également examiné le point relatif à l’Université pour la paix.
Dans le cadre du débat général sur la coopération pacifique touchant les utilisations pacifiques de l’espace extra-atmosphérique, de nombreuses délégations ont défendu le concept d’un développement inclusif des activités spatiales. Elles ont soutenu l’idée que les avantages offerts par l’exploration et l’exploitation des bénéfices tirés de l’exploitation pacifique de l’espace extra-atmosphérique doivent être mis au profit de toute l’humanité. La représentante du Brésil, parlant au nom des pays du bloc régional du MERCOSUR, a insisté sur le fait que l’utilisation de cet espace devait se faire de manière exclusivement pacifique et être mise au service du développement durable de l’humanité toute entière. De son côté, le représentant de l’Union européenne a indiqué que « l’espace est un moteur de croissance et de développement pour tous les peuples ».
S’agissant des moyens pour mettre les utilisations de l’espace extra-atmosphérique au service du développement durable de toute la planète, les délégations ont souligné le rôle du multilatéralisme et notamment de la coopération internationale et régionale. Ainsi le représentant d’Israël a noté que la coopération internationale était l’une des solutions aux problèmes de coûts et de maîtrise des technologies dans le domaine de la recherche et de l’exploration spatiales. Il a indiqué que l’Agence spatiale israélienne (ISA) poursuivait une mission pacifique dans l’espace atmosphérique en promouvant la coopération internationale sur une base collaborative.
L’une des difficultés relevées par certains intervenants a été celle relative aux moyens à mettre en œuvre pour que les activités spatiales soient entreprises de manière durable. Certaines délégations ont préconisé la mise en place de mesures de transparence et de confiance pour garantir une meilleure sureté et plus de sécurité et de viabilité dans les activités menées dans l’espace extra-atmosphérique qui doivent s’inscrire dans un cadre juridique ferme et contraignant. La majorité des délégations se sont opposées à toute tentative de militarisation de l’espace extra-atmosphérique.
L’Union européenne a proposé, en 2010, un projet de code de conduite international sur les activités spatiales, a indiqué son représentant. Ce code se base sur trois principes: la liberté pour tous d’utiliser l’espace extra-atmosphérique, la préservation de la sécurité de l’intégrité des objets spatiaux mis en orbite, ainsi que la préservation de la sécurité légitime et des besoins de défense légitimes des États. L’Union européenne a engagé un processus de consultations en vue de parvenir à un accord sur ce texte qui soit acceptable par tous les États intéressés.
Par ailleurs, la Quatrième Commission a entendu M. John Maresca, Recteur de l’Université pour la paix, avant de recommander à l’Assemblée générale, aux termes d’un projet de résolution adopté sans vote, d’encourager les États Membres, les organismes intergouvernementaux, les organisations non gouvernementales, les personnes intéressées et les philanthropes à contribuer aux programmes et au budget de base de cette institution créée il y a près de 30 ans, sous les auspices des Nations Unies. L’Université pour la paix, dont le campus est installé au Costa Rica, assure des programmes d’enseignement sur tous les continents, a rappelé M. Maresca qui a demandé au Secrétaire général d’élargir la possibilité de faire appel à l’Université dans le cadre de l’action qu’il mène pour régler les différends et consolider la paix en formant le personnel du système des Nations Unies , en particulier celui qui s’occupe du maintien et de la consolidation de la paix.
La Quatrième Commission se réunira demain, jeudi, le 18 octobre, à 10 heures pour poursuivre son débat général sur la coopération internationale touchant les utilisations pacifiques de l’espace.
UNIVERSITÉ POUR LA PAIX
Rapport du Secrétaire général sur l’Université pour la paix (A/67/272)
Ce rapport explique que l’Université pour la paix, principal établissement d’enseignement au monde consacré à la paix, poursuit son expansion en remplissant le mandat dont l’Assemblée générale l’a investie en 1980. Elle suit actuellement une stratégie visant à accroître le nombre de ses inscriptions, en mettant en place de nouveaux programmes en ligne plus souples et en faisant appel aux établissements apparentés à travers le monde. Ces cinq dernières années, elle a pu conserver un budget équilibré malgré les conséquences qu’a entraîné le ralentissement de l’économie mondiale sur les inscriptions d’étudiants et les subventions.
Parmi les principaux événements qui ont marqué la période 2010-2012, le Secrétaire général cite la donation d’un second campus à l’Université au Costa Rica, le lancement d’une nouvelle maîtrise de cours en espagnol, entièrement en ligne, ainsi que l’ouverture d’un programme de doctorat. L’Université pour la paix et le Centre de la Charte de la Terre, son partenaire sur le campus, ont accueilli une chaire UNESCO. Le Centre de la Charte de la Terre a en outre construit un nouveau bâtiment sur le campus, qui vient s’ajouter aux installations existantes. L’Université a ouvert un nouveau centre à La Haye, mis en place un programme conjoint avec l’Université de Californie à Berkeley, et accueilli les premiers étudiants inscrits au Centre pour l’Asie et le Pacifique, basé à Séoul. De nouvelles maîtrises ont été lancées en Management responsable et développement économique durable, en Administration et paix urbaines durables et en Paix durable par le sport, cette dernière étant délivrée à l’Université internationale de Monaco. L’Université pour la paix a lancé une formation sur le désarmement à Genève qui connaît un certain succès, ainsi qu’un nouveau programme sur la problématique hommes-femmes en coopération avec l’Université Cheikh Anta Diop, à Dakar. Dans le cadre des programmes de renforcement des capacités réputées menés par l’Université pour la paix en Afrique, au Moyen-Orient et en Asie du Sud, 26 universités de ces régions ont mis en place des programmes d’irénologie. Deux nouveaux pays, à savoir la République de Corée et la Principauté de Monaco, ont signé la Charte de l’Université, et d’autres envisagent de faire de même.
Néanmoins, l’Université pour la paix rencontre des difficultés pour financer ses programmes et faire reconnaître son statut. Rares sont les États Membres à avoir apporté leur soutien à l’institution, qui doit faire des économies et reporter certaines améliorations, pourtant nécessaires, pour rester dans les limites de son budget. La crise économique mondiale a eu d’importantes répercussions sur la capacité des étudiants à poursuivre leurs cursus, touchant également l’Université. Le Secrétaire général a également indiqué dans ce rapport que les États Membres pouvaient soutenir l’Université pour la paix en signant sa Charte, en lui apportant directement des contributions, en parrainant les programmes de renforcement des capacités qu’elle met en place, ou encore en délivrant des bourses à leurs ressortissants qui souhaitent s’inscrire à l’Université.
Déclaration liminaire
M. JOHN J. MARESCA, Recteur de l’Université pour la paix, a déclaré que l’éducation était l’une des forces les plus puissantes dans le monde aujourd’hui, et qu’elle devait être une force positive et contribuer à renforcer les valeurs communes de l’humanité comme la paix, le règlement pacifique des conflits, la tolérance et la compréhension mutuelle. Il s’agit d’un véritable défi à relever par l’Université pour la paix, mais qui contribuera à rapprocher les peuples à une planète réellement pacifique. Le travail de l’Université pour la paix est plus pertinent que jamais, a estimé M. Maresca, parce que le monde est de plus en plus interconnecté. Malgré les difficultés financières que connaît l’Université, elle a réussi à toucher de plus en plus de jeunes, chaque année, avec son message en faveur de la paix par le biais de nouveaux cours en ligne, de nouvelles universités affiliées, dont 26 sont en Afrique, ainsi que par la création de nouveaux centres de l’Université pour la paix comme ceux de la Haye et de la République de Corée. M. Maresca a affirmé que l’Université est devenue une institution académique dynamique et de pointe pour promouvoir la paix dans le monde. Il a saisi cette occasion pour rappeler aux États Membres la responsabilité qui leur incombe pour appuyer la mission et les travaux de l’Université par le biais de leurs contributions financières ou encore simplement par la signature de la Charte de l’Université pour la paix. Enfin, M. Maresca a annoncé son départ prochain de la direction de l’Université après y avoir passé cinq ans et a indiqué que le nouveau recteur devra prendre ses fonctions en février prochain.
Débat général
M. EDUARDO ULIBARRI (Costa Rica), dont le pays accueille depuis 30 ans l’Université pour la paix, a rappelé que cette institution internationale d’éducation supérieure avait pour objectif de promouvoir entre les personnes et les nations un esprit de tolérance, de compréhension mutuelle et de cohabitation pacifique et d’éliminer les menaces à la paix dans le monde. L’Université contribue à cela à travers ses recherches et ses enseignements. Le Costa Rica est honoré de pouvoir accueillir cette Université sur son sol, et continuera à soutenir son développement académique, a indiqué M. Ulibarri. Il a souligné que, malgré les difficultés financières des trois dernières années, l’Université avait réussi à renforcer son « empreinte académique », qu’il s’agisse de la mise en place d’un doctorat sur la paix et la sécurité dans le monde, ou de nouveaux programmes de maîtrise ainsi que de cours en ligne. Le représentant a demandé au Secrétaire général des Nations Unies d’accentuer ses efforts afin de renforcer la coopération du système des Nations Unies avec cette institution universitaire qui, a-t-il rappelé, ne reçoit pas de fonds du budget ordinaire des Nations Unies.
M. MARTIN VIDAL (Uruguay) a salué les progrès réalisés par l’Université au cours de ces trois dernières années, ainsi que l’appui qu’apporte le Costa Rica, pays hôte, aux travaux de l’Université. Il a indiqué que l’Université recevait des étudiants du monde entier et qu’il était positif que son siège se situe dans un pays en développement. L’Uruguay, a-t-il ajouté, soutient et continuera de soutenir cette institution. Mon pays fut l’un des premiers signataires de la charte en faveur de la création de l’Université pour la paix, en 1985 et nous saluons les récentes actions menées par le Secrétaire général pour revitaliser l’Université. Nous soutenons l’ensemble des activités et des actions menées par l’Université. Concluant son propos, il a rappelé la nécessité d’adopter la résolution présentée par le Costa Rica.
M. YOUSSOUFOU BAMBA (Côte d’Ivoire) a mis l’accent sur la quête de la paix, initiée par les Nations Unies, à travers la création de l’Université pour la paix et qui contribue à favoriser « la coopération entre les peuples tout en réduisant les obstacles et les menaces à la paix et au progrès dans le monde », et ce, conformément aux nobles aspirations proclamées dans la Charte des Nations Unies.
Rappelant la situation de crise qu’a traversée son pays, et qui a provoqué la suspension des cycles scolaires et la fermeture des universités, le représentant a appuyé sans réserve les convictions qui sous-tendent la mise en place de l’Université. Il a, par ailleurs, insisté sur la coopération qui existe depuis quelques années entre l’Université pour la paix et certains États africains. Enfin, il a noté qu’au moment où le Gouvernement ivoirien procédait à la réouverture des universités victimes des affres de la crise postélectorale, il était opportun d’envisager un rapprochement des programmes techniques avec ceux de l’Université de la paix dans l’optique de parvenir, à terme, à l’avènement d’une société ivoirienne imprégnée à nouveau des vertus de la paix et du « vivre ensemble ».
Projet de résolution relatif à l’Université pour la paix (A/C.4/67/L.6)
Aux termes de ce projet de résolution, présenté par le représentant du Costa Rica et adopté sans vote par les membres de la Quatrième Commission, l’Assemblée générale prendrait note avec satisfactiondu rapport du Secrétaire général faisant état des progrès remarquables accomplis par l’Université pour la paix en ce qui concerne la création de programmes novateurs sur des questions critiques touchant à la paix et à la sécurité. Elle prierait le Secrétaire général, compte tenu de l’œuvre importante de l’Université et du rôle qu’elle peut jouer en élaborant de nouveaux concepts et de nouvelles approches en matière de sécurité fondés sur l’éducation, la formation et la recherche pour apporter une réponse efficace aux nouvelles menaces à la paix, d’envisager de nouveaux moyens de renforcer la coopération entre le système des Nations Unies et l’Université. Elle le prierait en outre d’élargir la possibilité de faire appel à l’Université dans le cadre de l’action qu’il mène pour régler les différends et consolider la paix en formant le personnel, en particulier, celui qui s’occupe du maintien et de la consolidation de la paix, de manière à renforcer ses capacités dans ce domaine, ainsi que pour promouvoir la Déclaration et le Programme d’action en faveur d’une culture de paix. Par ce texte, l’Assemblée encouragerait les États Membres, les organismes intergouvernementaux, les organisations non gouvernementales, les personnes intéressées et les philanthropes à contribuer aux programmes et au budget de base de l’Université, afin qu’elle puisse poursuivre son précieux travail dans le monde entier.
COOPÉRATION INTERNATIONALE TOUCHANT LES UTILISATIONS PACIFIQUES DE L’ESPACE
Rapport du Comité des utilisations pacifiques de l’espace extra-atmosphérique (A/67/20)
Ce rapport dresse le bilan de sa cinquante-cinquième session, qui s’est tenue à Vienne, du 6 au 15 juin 2010. Il fait également la synthèse des travaux de ses organes subsidiaires, le Sous-Comité scientifique et technique et le Sous-Comité juridique.
Ce rapport met l’accent sur la nécessité de soutenir les efforts visant à faire progresser l’exploration spatiale et à apporter à la Terre les avantages qu’offrent les techniques spatiales, en particulier pour relever les défis existant dans les domaines du changement climatique et des catastrophes naturelles, ainsi que dans ceux de la sécurité alimentaire et de la santé de la population mondiale.
Par ailleurs, au cours de sa cinquante-cinquième session, le Comité a noté avec satisfaction que certains États appliquaient déjà des mesures de réduction des débris qui allaient dans le même sens que ses Lignes directives relatives à la réduction des débris spatiaux (IADC).
Déclaration liminaire
M. YASUSHI HORIKAWA, Président du Comité des utilisations pacifiques de l’espace extra-atmosphérique (COPUOS), a débuté son propos en rappelant que l’année 2011 avait été marquée par le cinquantième anniversaire du premier vol habité dans l’espace et de la création du Comité. À cet égard, il a souligné l’importance attachée par le COPUOS à l’exploration, la science, l’application des technologies et la diplomatie spatiales. La recherche et le développement dans la science et la technologie spatiales doivent permettre que leurs progrès bénéficient au développement humain sur la terre, à la protection et la préservation de l’espace terre, ainsi qu’à celui de l’environnement spatial. Afin de répondre à ces exigences, le Comité a consenti de nombreux efforts pour promouvoir et augmenter la sensibilisation et le renforcement des capacités dans l’utilisation des applications technologiques spatiales.
M. Horikawa a noté que le monde était aujourd’hui confronté à des défis très importants, notamment lorsqu’il s’agit de faire face aux changements climatiques. Les catastrophes naturelles continuent d’affecter plusieurs régions du globe et montrent à quel point il est important de renforcer les capacités du COPUOS pour en atténuer les effets désastreux, a-t-il indiqué. Il a saisi cette opportunité pour remercier les pays qui ont soutenu le Japon, son pays, après le terrible tsunami qui l’a frappé en 2011. À cet égard, il a insisté sur l’utilisation intégrée et coordonnée des technologies spatiales et de leurs applications qui jouent un rôle crucial dans la gestion des risques de catastrophe en fournissant des informations précises et rapides.
M. Horikawa a indiqué que, l’an passé, le COPUOS avait soumis sa contribution à la Conférence Rio+20 et avait fourni un ensemble de recommandations quant aux moyens de renforcer les données géospatiales. Le Document final de la Conférence, dans son paragraphe 274, reconnaît l’importance des données issues des technologies spatiales en faveur du développement durable. Depuis plus d’un demi-siècle, le COPUOS travaille et examine un certain nombre de questions complexes qui ont un réel impact sur le développement d’un certain nombre de pays, a indiqué M. Horikawa.
Les efforts déployés par les deux Sous-Comités du COPUOS, à savoir le Sous-Comité scientifique et technique et le Sous-Comité juridique, pour mettre en œuvre les directives relatives à la réduction des débris spatiaux sont louables. Des progrès ont été également réalisés dans la mise en œuvre du Programme des Nations Unies pour l’exploitation de l’information d’origine spatiale aux fins de la gestion des catastrophes et des interventions d’urgence (UN-SPIDER). Cette plateforme a pour but de faciliter l’utilisation des technologies d’origine spatiale pour la gestion des catastrophes et des interventions d’urgence. Enfin, M. Horikawa a mis l’accent sur le rôle important joué par les centres régionaux pour les sciences spatiales et l’éducation en matière de technologie spatiale.
Débat général
M. NORACHIT SINHASENI (Thaïlande), s’exprimant au nom des pays de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE), s’est déclaré convaincu que l’application des sciences et technologies spatiales peut significativement contribuer au développement durable. Dans ce contexte, l’ANASE encourage le Comité des utilisations pacifiques de l’espace extra-atmosphérique à intégrer les technologies spatiales dans la mise en œuvre des recommandations du Sommet mondial sur le développement durable et dans les recommandations de la troisième Conférence des Nations Unies sur l’exploration et les utilisations spécifiques de l’espace extra-atmosphérique. Le Comité devrait en outre continuer à discuter de technologies spatiales et des données dans le cadre de l’agenda du développement après-2015, a encore souligné le représentant.
Pour leur part, les pays membres de l’ANASE, aux côtés des Nations Unies et de leurs autres partenaires, prennent très au sérieux leur rôle dans le domaine de la promotion et de l’amélioration des applications des sciences et technologies spatiales. Beaucoup d’efforts ont par exemple été déployés pour l’organisation de conférences régionales, dont la dernière s’est tenue en décembre 2011, à Singapour, a indiqué M. Sinhaseni. Par ailleurs, en tant que régions très concernées par les catastrophes naturelles, le Sous-Comité de l’ANASE sur les technologies spatiales et leurs applications a lancé un satellite d’observation de la planète Terre dans le but de développer des systèmes de prévention et de gestion des catastrophes naturelles, a encore indiqué le représentant. M. Sinhaseni a également déclaré que l’ANASE est très préoccupée par la question des déchets spatiaux, estimés à plus de 10 millions, soulignant les risques de chute de ces engins sur des zones terrestres peuplées. C’est dans ce contexte que l’ANASE appuie le travail du Sous-Comité scientifique et technique, a conclu le représentant.
En sa capacité nationale, le représentant de la Thaïlande, a ensuite souligné qu’en tant que membre du Comité des utilisations pacifiques de l’espace extra-atmosphérique, la Thaïlande a organisé bon nombre de séminaires, rencontres et conférences pour promouvoir la connaissance de l’application des sciences et technologies spatiales. Dans le domaine de la communication, la Thaïlande a lancé des satellites qui diffusent notamment des programmes éducatifs dans plus de 3 000 écoles dans le pays. Enfin, la Thaïlande prend note de l’accord de coopération signé entre le Bureau des affaires spatiales de l’ONU et les bureaux régionaux du Programme des Nations Unies pour l’exploitation de l’information d’origine spatiale aux fins de la gestion des catastrophes et des interventions d’urgence (UN-SPIDER).
Mme MARIA TERESA MESQUITA PESSÔA (Brésil), qui s’exprimait au nom des États du MERCOSUR, a réaffirmé l’importance qu’accordent ces pays à la thématique de la coopération pacifique touchant les utilisations pacifiques de l’espace extra-atmosphérique. Elle a déclaré que ces utilisations devaient se faire au profit de toute l’humanité. Pour les pays du MERCOSUR, les activités spatiales devraient être un outil pour le maintien de la paix et de la sécurité internationales et doivent être mises au service du développement durable. Rappelant que, lors de la première Conférence de Rio (Sommet de la Terre), il y a 20 ans, les États avaient reconnu qu’au travers du développement durable il fallait promouvoir la dignité et le bien-être de tous les peuples sans porter atteinte aux ressources naturelles, pour le bénéfice des générations à venir, elle a noté que ce principe était toujours valable aujourd’hui. À ce titre, la représentante a salué l’événement parallèle qui a eu lieu au cours de la Conférence Rio+20, de 2012, et qui a été organisé par le Bureau des affaires spatiales des Nations Unies et portait sur l’espace et le développement durable. Compte tenu de l’importance accrue des données et des applications des données qui proviennent de l’espace atmosphérique pour le bien-être des peuples, la représentante a insisté sur le fait que cela ne pouvait se faire sans une gouvernance adéquate et démocratique de l’espace extra-atmosphérique. Ainsi, les pays du MERCOSUR sont en faveur de la construction progressive d’un ordre juridique applicable à l’espace qui tient compte des besoins spécifiques des pays en développement. Abordant la question de la menace posée par une course aux armements dans l’espace, la représentante a prôné la mise en place de mesures de confiance et le multilatéralisme pour la contrecarrer. Le bloc régional du MERCOSUR a un engagement ferme en faveur du multilatéralisme, a-t-elle rappelé, avant de souligner que l’utilisation de l’espace extra-atmosphérique ne devait se faire qu’à des fins exclusivement pacifiques et que les activités spatiales devaient être conformes à la Charte des Nations Unies. Pour veiller au respect de ces deux principes, la représentante a déclaré qu’il fallait un cadre normatif approprié.
Elle a mis en exergue les conclusions du COPUOS relatives à l’importance de la coopération internationale et régionale pour renforcer les activités spatiales à des fins pacifiques et préserver l’espace extra-atmosphérique. Le MERCOSUR salue la proposition de créer un nouveau siège de UN-SPIDER en Argentine et félicite le Venezuela pour le lancement du satellite Miranda en 2012.
M. CARL HALLERGARD, au nom de l’Union européenne (UE), a souligné la contribution importante du Comité des utilisations pacifiques de l’espace extra-atmosphérique (COPUOS), au cours des dernières décennies, qui a mis en place une base juridique solide pour toutes les activités spatiales sur la base de l’application du droit international et de la promotion de la coopération internationale pour les utilisations pacifiques de l’espace et la diffusion et l’échange d’informations satellitaires. Il a mis l’accent sur deux domaines de progrès dans lesquels le COPUOS est activement impliqué: à savoir le rapport final de son Groupe de travail sur les législations nationales relatives à l’exploration et l’utilisation pacifique de l’espace extra-atmosphérique, qui a été adopté lors de la dernière réunion de son Sous-Comité juridique. Ce rapport est, selon le représentant, une « analyse excellente » du statut actuel et des développements en termes de législations spatiales nationales relatives à l’espace, ainsi que des cadres règlementaires existants dans ce domaine. L’Union européenne est en faveur de l’idée de soumettre ce rapport à l’Assemblée générale pour examen au cours de sa soixante-septième session. L’autre domaine mentionné par le représentant de l’Union européenne est celui de la mise en place effective du Groupe de travail sur la viabilité à long terme des activités spatiales. Elle estime que les travaux de ce Groupe de travail seront d’une importance capitale pour les prochaines sessions. L’Union européenne attend également les discussions futures des premiers résultats présentés par les quatre groupes d’experts qui ont travaillé sur le développement durable des activités spatiales; les débris spatiaux et les opérations spatiales; les réglementations et la météorologie spatiale. L’Union européenne souhaiterait que l’organisation et les méthodes de travail du COPUOS soient améliorées et plus rationnelles et se dit prête à explorer des propositions concrètes en ce sens.
Le représentant a indiqué qu’au cours des 50 dernières années, l’Europe avait développé des capacités spatiales uniques et solides, si bien qu’elle occupe aujourd’hui une place importante parmi les nations qui utilisent l’espace. L’Agence spatiale européenne (ESA) se concentre sur la recherche et le développement de systèmes spatiaux alors que l’UE se consacre aux applications des activités spatiales et comment elles peuvent être mises au profit des citoyens européens. L’UE accorde également des ressources financières aux programmes spatiaux. À ce titre, le représentant a évoqué le lancement de deux nouveaux satellites en octobre dernier dans le cadre du programme européen Galileo. L’exploration spatiale est aujourd’hui une entreprise mondiale et politique, a noté le représentant, qui a assuré que l’UE menait ses actions dans ce domaine dans le cadre d’un programme mondial. Elle se félicite de la mise en place de la plateforme internationale de haut niveau pour permettre d’identifier les domaines de l’exploration spatiale qui sont ouverts à la coopération internationale.
« L’espace est un moteur de croissance et de développement pour tous les peuples », a remarqué le représentant. La difficulté consiste à veiller à ce que les activités spatiales soient entreprises de manière durable. Par conséquent, il faudrait mettre en place des mesures de transparence et de confiance pour garantir une meilleure sûreté, de la sécurité et de la viabilité aux activités menées dans l’espace extra-atmosphérique. À ce titre, il a notamment évoqué la problématique des débris spatiaux. À cet effet, l’Union européenne a soumis un projet de code de conduite, pour les nations spatiales, qui se base sur trois principes qui sont: la liberté pour tous d’utiliser l’espace extra-atmosphérique, la préservation de la sécurité et de l’intégrité des objets spatiaux mis en orbite et la préservation de la sécurité légitime et des besoins de défense légitimes des États. Depuis 2010, l’UE mène des consultations larges sur ce projet en vue de son adoption future, et se félicite du soutien dont il jouit de la part de grandes nations spatiales.
Mme YESSIKA COMESAÑA PERDOMO (Cuba) a estimé qu’il était important de s’unir et de redoubler d’efforts pour prévenir la course aux armements de l’espace extra-atmosphérique et que le régime juridique actuel applicable à l’espace était bien insuffisant. À cet égard, Mme Comesaña Perdomo a souhaité que la Conférence du désarmement joue un rôle et parvienne à un accord multilatéral pour prévenir une telle course aux armements dans l’espace. Le Comité des utilisations pacifiques de l’espace extra-atmosphérique (COPUOS) doit également prendre son rôle au sérieux concernant la diffusion et la promotion de l’utilisation pacifique de l’espace, ainsi que l’amélioration des principes éthiques et des instruments juridiques qui garantissent un usage pacifique et non discriminatoire de toutes les applications spatiales.
Malgré ses difficultés économiques, liées au cruel blocus économique, commercial et financier qui lui a été imposé, Cuba a continué à développer la recherche spatiale, notamment l’utilisation de cette technologie en lien avec la météorologie, a expliqué Mme Comesaña Perdomo. L’utilisation d’images satellitaires à forte résolution a permis d’améliorer les méthodes de prévision des conditions météorologiques et la prévention des ouragans et autres phénomènes météorologiques, a-t-elle ajouté. Mme Comesaña Perdomo a souligné la nécessité d’accroître la coopération régionale et internationale, en particulier, à travers l’échange d’expérience et de technologie dans les domaines très importants surtout pour les pays en développement. Enfin, elle a salué la contribution du COPUOS à la Conférence sur le développement durable de Rio+20 et a espéré que ces contributions seront prises en considération.
M. GABRIEL ORELLANA (Guatemala) a constaté le travail déployé par le Comité des utilisations pacifiques de l’espace extra-atmosphérique (COPUOS), et ses sous-comités, dans les initiatives visant à promouvoir l’exploration spatiale et la recherche, ainsi que l’utilisation des avantages des technologies ainsi mises au point dans l’espace terrestre. Ce comité, a-t-il poursuivi, joue un rôle important en faveur de la promotion de la paix et de la sécurité mondiales et doit continuer d’appuyer de manière pacifique toutes les mesures prises relatives à l’espace. Il a plaidé en faveur d’une meilleure coopération régionale dans le domaine des activités spatiales. Il a estimé que l’actuel régime juridique devait être consolidé afin d’éviter une course à l’armement dans l’espace extra-atmosphérique et une militarisation de l’espace.
La question relative aux débris spatiaux est également un sujet de préoccupation pour le Guatemala, a indiqué le représentant, en souhaitant une réduction drastique de ces débris. L’espace, a-t-il rappelé, est une « ressource naturelle limitée ». Les traités des Nations Unies doivent être respectés et appliqués par chaque État, afin de prévenir et de réduire les litiges possibles en matière d’activités spatiales. Enfin, M. Orellana a également souligné la difficulté, pour de nombreux pays en développement, d’obtenir des données spatiales. Il convient à cet égard d’augmenter les échanges de données et d’informations sur des questions primordiales relatives aux technologies spatiales, a-t-il préconisé.
M. AARON RAM (Israël) a déclaré que la coopération internationale est une des solutions aux problèmes de coûts et de maîtrise de la technologie dans le domaine de la recherche et de l’exploration spatiales. « Joindre nos efforts est le meilleur moyen de réaliser des avancées significatives et de faire des percées technologiques, cela étant surtout vrai dans le contexte de crise économique actuelle », a-t-il ajouté. Le représentant a ensuite indiqué que l’Agence spatiale israélienne (ISA) poursuit une mission pacifique dans l’espace atmosphérique en promouvant notamment la coopération internationale sur une base collaborative, parce qu’elle permet notamment un échange des pratiques et des savoirs. Dans ce cadre, cette Agence a signé des partenariats avec d’autres agences similaires dans le monde et cherche encore à en signer d’autres.
À ce titre, Israël et la France coopèrent déjà sur le projet « Venus » pour la surveillance de la faune et de l’environnement par satellite. L’ISA est en outre un partenaire de l’Agence spatiale américaine (NASA), en particulier dans le cadre de la mission Columbia lancée en 2003. D’autres partenariats existent aussi avec l’Agence spatiale italienne et l’Agence spatiale européenne (ESA), a encore indiqué M. Ram. Par ailleurs, le secteur privé joue également un rôle significatif dans l’industrie spatiale en Israël, notamment avec le réseau de satellites Gilat, ou encore les satellites Amos. Depuis 1988, Israël a lancé 15 satellites, dont 11 sont encore en orbite, a conclu le représentant.
Mme NAGAHARA (Japon) a déclaré que le tremblement de terre et le tsunami qui ont frappé l’est du Japon ont rappelé au pays l’importance des technologies spatiales en matière de prévention et de gestion des catastrophes naturelles. Le Japon est donc d’avis qu’une coopération internationale efficace est la clef pour le développement et le maintien d’activités spatiales utiles, a poursuivi la représentante. La délégation japonaise reconnaît le Comité des utilisations pacifiques de l’espace extra-atmosphérique comme étant la seule plateforme à utiliser pour mettre en œuvre et accroître cette coopération internationale. En échangeant leurs vues et informations en son sein, les États peuvent garantir la transparence et promouvoir une confiance mutuelle tout en trouvant des positions communes sur différentes questions, a poursuivi la représentante, soulignant par ailleurs la contribution dudit Comité aux travaux de la Conférence Rio+20.
Dans le but d’améliorer la compréhension de la question de la durabilité à long terme des activités spatiales, le Japon se prépare à organiser à Kuala Lumpur, en Malaisie, un atelier sur la protection de l’environnement spatial en décembre prochain, a indiqué la représentante. Poursuivant son intervention, la représentante a encore indiqué que le Japon a mis en place un office de la politique spatiale nationale, dont le but est de coordonner les activités des ministères pertinents. De plus, le Japon a réalisé le mois dernier sa troisième mission de livraison vers la station spatiale internationale (ISS) grâce au cargo spatial japonais « Kounotori-3 » et s’apprête l’an prochain, à prendre le commandement de l’ISS, a-t-elle conclu.
M. VICTOR MANUEL GENINA (Mexique) a mis l’accent sur le travail du Comité des utilisations pacifiques de l’espace extra-atmosphérique (COPUOS) afin de favoriser la coopération internationale au profit de l’utilisation de cet espace. Il a estimé que l’espace extra-atmosphérique devait rester ouvert et accessible à tous afin que tous les États puissent l’utiliser, et ce, à des fins pacifiques, et « seulement pacifiques ». M. Genina a par ailleurs mis l’accent sur l’utilisation de l’espace en faveur du développement, notamment dans les domaines de la santé, des télécommunications, de l’environnement, de l’agriculture et de la sécurité alimentaire. Il convient de réduire le fossé numérique au travers d’une meilleure coopération régionale, a estimé M. Genina.
Le Mexique, a-t-il poursuivi, encourage la coopération internationale pour les utilisations pacifiques de l’espace extra-atmosphérique, ainsi que l’amélioration du système juridique pour réglementer les aspects de ces utilisations. Il a saisi cette occasion pour lancer un appel aux États Membres pour que ces derniers respectent leurs engagements d’adhérer aux traités des Nations Unies relatifs à l’espace et de répondre aux engagements pris dans le domaine de l’espace. Le Mexique est favorable à la prévention d’une course aux armements dans le domaine extra-atmosphérique et à une meilleure coopération internationale, a conclu M. Genina.
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