En cours au Siège de l'ONU

AG/EF/3336

La Commission économique et financière entame son débat général

08/10/2012
Assemblée généraleAG/EF/3336
Département de l’information • Service des informations et des accréditations • New York

Deuxième Commission                                        

2e & 3e séances – matin & après-midi                        


LA COMMISSION ÉCONOMIQUE ET FINANCIÈRE ENTAME SON DÉBAT GÉNÉRAL


Les travaux de la Commission économique et financière (Deuxième Commission) ont démarré, ce matin, après un exposé de M. James Robinson, Professeur à l’université d’Harvard, qui a démontré la nécessité de faire en sorte que chaque société mette en place une gouvernance qui lui permette d’utiliser et de laisser s’exprimer les talents et l’ambition de tous ses membres.  « Les sociétés qui échouent sont celles qui ne savent pas utiliser ces talents », a-t-il expliqué.


C’est à partir de ce postulat, expliqué par le professeur Robinson à grands renforts d’exemples historiques ou récents, que les délégations présentes ont échangé leurs vues avant d’entamer le débat général de la session.  Il en est ressorti que les économies inclusives sont mieux à même d’utiliser les compétences et de garantir une croissance économique.  Le professeur James Robinson a également souligné la nécessité de mettre en place des institutions politiques inclusives pour aboutir à un développement durable.


À l’ouverture des travaux de la Deuxième Commission, le Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales, M. Wu Hongbo, a expliqué que cet organe continue à jouer « un rôle central pour guider et promouvoir des réponses politiques cohérentes aux problèmes économiques et financiers qui affectent le monde ».  Selon les dernières prévisions du Département des affaires économiques et sociales, la croissance du PIB au niveau mondial sera de 2,5% en 2012.  Cette faible performance est une vulnérabilité qui signifie une faible croissance du marché de l’emploi, une fragilité du secteur financier, une dette publique intenable, des inégalités sociales et des écosystèmes en péril, a souligné M. Wu. 


Le Secrétaire général adjoint a rappelé que trois processus sont en cours pour refaçonner la manière dont travaillent les Nations Unies: le suivi de la Conférence des Nations Unies sur le développement durable (Rio+20), la mise en œuvre des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), et les efforts destinés à renforcer la gouvernance économique mondiale.  Il a rappelé que la Deuxième Commission avait pris des décisions historiques ayant permis de prévenir des crises et inspiré des politiques de développement durable.


« Nous avons un vaste programme de travail dans le contexte d’un système mondial économique et financier précaire », a observé à son tour M. George Talbot, du Guyana, Président de la Deuxième Commission au cours de cette soixante-septième session de l’Assemblée générale.  Il a annoncé que la Commission allait lancer les préparatifs devant mener à la tenue de la troisième Conférence internationale sur les petits États insulaires en développement, comme cela a été décidé à Rio.  M. Talbot a encouragé les délégations à participer, au niveau ministériel, au débat qui sera organisé lors de la réunion commune prévue entre la Deuxième Commission et le Conseil économique et social (ECOSOC), et dont le thème portera sur l’agriculture et la sécurité alimentaire, le 1er novembre prochain.


La Commission devrait aussi montrer la voie au processus intergouvernemental de définition des « objectifs de développement durable » prévus à la Conférence Rio+20, a prévenu le Président.  Au cours du débat, beaucoup d’intervenants, dont la délégation de l’Indonésie, qui s’exprimait au nom de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE), ont insisté pour que le programme de développement après 2015 soit basé sur la mise en œuvre des OMD et constitue un seul bloc avec eux.  L’une des six manifestations spéciales* organisées par la Commission portera d’ailleurs sur les « objectifs du développement durable ».


Le débat général a été l’occasion pour les représentants d’États Membres d’exprimer leurs principales préoccupations et celles qui ont trait à leurs situations particulières.  « La crise ne doit en aucun cas servir de prétexte aux pays développés pour ne pas respecter les engagements qu’ils ont pris envers les pays en développement », a ainsi déclaré d’emblée le représentant de l’Algérie, s’exprimant au nom du Groupe des 77 et de la Chine, suivi en cela par de nombreux intervenants.  Le représentant de l’Égypte, au nom du Groupe des États arabes, a regretté par exemple que la promesse de consacrer 0,7% du PIB à l’aide publique au développement (APD) ne soit pas tenue par beaucoup de pays développés.  Dans le même sens, le représentant du Cameroun, au nom du Groupe des États d’Afrique, a déploré la tendance à ne pas respecter complètement les engagements pris par le passé en faveur de l’Afrique ainsi que les tentatives de renégocier les engagements pris.


L’un des principaux défis qui se pose à la promotion du développement durable des petits États insulaires en développement (PEID) est le changement climatique et la disparition progressive des récifs coralliens, a rappelé la délégation de Nauru, au nom de ce groupe de pays.  Les coûts économiques potentiels dus aux changements climatiques dans les petits États insulaires des Caraïbes ont été évalués à 14% de leur PIB par an en moyenne d’ici à 2025, a averti la représentante des Bahamas, parlant au nom de la Communauté des Caraïbes (CARICOM).


Dans le cas des pays en développement sans littoral, ce sont les infrastructures de transport qui sont inadaptées, a indiqué pour sa part le représentant de la République démocratique populaire lao au nom de ce groupe de pays.  Il a proposé d’organiser une conférence d’examen décennale pour établir le cadre d’action stratégique de la prochaine décennie qui permette notamment aux pays enclavés de réduire leurs coûts commerciaux.  Pour les pays les moins avancés, représentés par la délégation du Bénin, c’est l’accès à la technologie, ainsi que la mise en œuvre prioritaire des engagements pris en matière d’accès aux marchés de leurs produits en franchise de droits et hors quota, qui importent le plus.  Ce groupe de pays s’est aussi plaint de l’insuffisance de l’allègement de la dette.


Le débat général de la Deuxième Commission se poursuivra demain, mardi 9 octobre, à partir de 10 heures.


* Des informations sur les manifestations spéciales de la Deuxième Commission sont disponibles à l’adresse suivante: http://www.un.org/fr/ga/second/index.shtml


Il est possible de suivre les séances de la Deuxième Commission par vidéo sur le site de la télévision des Nations Unies (http://webtv.un.org/)


Déclarations d’ouverture du débat général


M. GEORGE TALBOT, Président de la Deuxième Commission, a indiqué que son pays, le Guyana, était honoré d’assurer la présidence de cette Commission au cours de cette session.  Nous avons un vaste programme de travail dans le contexte d’un système mondial économique et financier précaire, a-t-il observé, citant les défis à affronter, comme notamment les perspectives de croissance limitées et les crises de l’emploi, de la dette et de la sécurité alimentaire qui affectent le monde.  La Deuxième Commission doit jouer un rôle de chef de file dans la définition d’une approche cohérente et coordonnée visant à briser un cycle de croissance faible et de chômage en hausse, a-t-il dit.  Il a invité les délégations à repenser les politiques économiques jusqu’ici en vigueur afin de renforcer leur impact sur l’allègement de la pauvreté et la création d’emplois.  En matière de croissance économique durable, M. Talbot a appelé à mobiliser des ressources financières afin de soutenir les efforts de tous les pays et en particulier ceux des pays en développement.


Pour atteindre les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), M. Talbot a souligné la nécessité d’accélérer les mesures destinées à leur réalisation, notamment pour les pays en situations particulières.  À cet égard, il a indiqué que la Deuxième Commission allait lancer les préparatifs devant mener à la tenue de la troisième Conférence internationale sur les petits États insulaires en développement (PEID), comme cela a été décidé à Rio.  L’aide publique au développement (APD) demeure un outil essentiel pour de nombreux pays, et nous en parlerons lors des examens quadriennaux, a-t-il ajouté.  Il a aussi plaidé en faveur de la conclusion rapide du Cycle de négociations commerciales de Doha, axé sur le développement, soulignant que le caractère inachevé de ce Cycle de l’OMC constitue un obstacle à la croissance.  La Deuxième Commission devrait aussi montrer la voie au processus intergouvernemental visant à élaborer une définition des objectifs de développement durable, comme cela a été prévu par la Conférence des Nations Unies sur le développement durable (Rio+20), a rappelé le Président de la Commission économique et financière.  Enfin, M. Talbot a encouragé les délégations à participer, au niveau ministériel, au débat qui sera organisé lors de la réunion commune prévue entre la Deuxième Commission et le Conseil économique et social (ECOSOC), et dont le thème portera sur l’agriculture et la sécurité alimentaire, le 1er novembre prochain.


M. WU HONGBO, Secrétaire général adjoint aux affaires économiques et sociales, a souligné que dans un monde qui fait face à des risques et des incertitudes croissants, la Deuxième Commission continue à jouer un rôle central pour guider et promouvoir des réponses politiques cohérentes aux problèmes économiques et financiers qui affectent le monde.  Il a aussi indiqué que, selon les dernières prévisions du Département des affaires économiques et sociales (DAES), la croissance du PIB au niveau mondial sera de 2,5% en 2012, et à peine plus en 2013.  C’est une vulnérabilité qui signifie une faible croissance du marché de l’emploi, une fragilité du secteur financier, une dette publique intenable, des inégalités sociales et des écosystèmes en péril.  Remettre le monde sur la voie de la croissance ne sera pas une tâche facile et obtenir un développement plus durable constitue une haute priorité, a souligné M. Wu.


Le Secrétaire général adjoint a rappelé que trois processus sont en cours pour refaçonner la manière dont travaillent les Nations Unies: le suivi de la Conférence Rio+20, la mise en œuvre des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), et les efforts destinés à renforcer la gouvernance économique mondiale.


M. Wu a également attiré l’attention des délégations sur le renforcement de la gouvernance économique mondiale.  La coopération devra être renforcée, à la fois dans le système des Nations Unies et avec tous nos partenaires pour le développement, a-t-il préconisé.  En conclusion, il a rappelé que la Deuxième Commission a pris des décisions historiques qui ont permis de prévenir des crises et ont inspiré des politiques de développement durable.  Elle doit, avant tout, mettre l’accent sur un leadership et un engagement permanents: les choix faits aujourd’hui détermineront l’agenda du développement pour une génération, a-t-il conclu.


M. JAMES ROBINSON, Professeur d’études de gouvernement, titulaire de la chaire David Florence à l’Université Harvard, a résumé la thèse développée dans son livre « Why Nations Fail » (Pourquoi les nations échouent), fruit de ses recherches universitaires dans le domaine de l’économie comparée et de la politique.  Toute société doit être organisée de telle sorte que les talents et l’ambition de tous ses membres puissent être encouragés, a-t-il posé comme principe de base.  Les sociétés qui échouent sont celles qui ne savent pas utiliser ces talents, a-t-il expliqué.  « D’où viennent les inégalités entre les pays? » a-t-il lancé, notant que la prospérité précoloniale des pays d’Amérique du Sud était beaucoup plus avancée que celle de l’Amérique du Nord.  Le professeur Robinson a expliqué que les institutions et structures sociales créées par les Espagnols étaient basées sur la pratique du travail forcé dans les domaines agricole et minier.  Les talents et compétences de la population locale ont ainsi été perdus.


De l’avis de M. Robinson, les économies inclusives sont capables d’utiliser au mieux les compétences.  Il a donné l’exemple des États-Unis où une invention peut être protégée par le droit de la propriété intellectuelle.  Certains pays d’Amérique latine sont devenus pauvres, car ils se sont basés seulement sur l’économie minière.  Il a aussi parlé d’une loi de l’apartheid qui n’autorisait que les blancs à pratiquer certains métiers en Afrique du Sud, laissant les populations noires dans la pauvreté.  Au-delà des institutions économiques, il faut prévoir des institutions politiques inclusives, a poursuivi le professeur.  Il faut ainsi une distribution très large du pouvoir politique, c'est-à-dire un pluralisme politique et social, ainsi qu’un État centralisé.  Prenant l’exemple de la Colombie, il a souligné les problèmes qui découlent du manque d’autorité de l’État centralisé.  « Je ne suis pas là pour donner des conseils », a conclu le professeur Robinson, expliquant qu’il entendait seulement souligner les différents types de structures de société qui font obstacle au développement. 


Débat interactif


Dans l’échange interactif qui a suivi cette intervention, plusieurs questions ont été posées, allant de l’importance de l’État centralisé à la nécessité d’un État inclusif, en passant par l’aide au développement et les relations internationales.


Le débat a été lancé par le représentant du Maroc qui a parlé du printemps arabe.  Dans le cas de l’Afrique du Sud, le professeur Robinson a expliqué que c’est le conflit au sein de la société sud-africaine, auquel s’est ajoutée la pression extérieure exercée par les Nations Unies, qui a provoqué un changement institutionnel.  Le printemps arabe est une tentative menée par des membres des sociétés concernées, qui souhaitaient passer à une société plus ouverte, a-t-il observé.  Il a expliqué que c’est la nature des forces en conflit qui détermine les chances de faire aboutir les changements institutionnels.  Au Royaume-Uni, la révolution industrielle est le résultat de conflits politiques, a-t-il souligné.  Mais tous les conflits sont différents, a-t-il ajouté, estimant que les types de forces en jeu dans le printemps arabe ne sont pas les mêmes que celles ayant provoqué la chute des régimes en Europe de l’Est.


Pour répondre au représentant de la République-Unie de Tanzanie, M. Robinson a expliqué que les institutions politiques inclusives permettent de promouvoir le développement.  Il a reconnu que si certains États non inclusifs, comme la République de Corée dans les années 1950, ont pu arriver à une croissance économique, cette croissance n’a pu perdurer que grâce à l’ouverture du pays qui s’est par la suite opérée.  Il a fallu du temps pour arriver à une économie inclusive en République de Corée, a reconnu la délégation de ce pays.


Donnant d’autres exemples en ce sens, le représentant du Ghana a expliqué que si le système politique n’était pas ouvert auparavant en Afrique du Sud et en Namibie, ces pays s’étaient par la suite rattrapés sur le plan économique.  Ce rattrapage a eu lieu parce que le système autrefois en place s’est ouvert, a-t-il estimé. 


Dans le cas du Botswana, qui peut s’enorgueillir de son processus démocratique depuis son indépendance, M. ROBINSON a expliqué qu’une société démocratique y prévalait déjà avant la colonisation britannique.  La dictature au Ghana a été, en revanche, une catastrophe pour l’économie du pays, a-t-il souligné.  Si la croissance a parfois été possible sous certains régimes autoritaires, a estimé M. Robinson, ceci n’est généralement pas la règle.


Le représentant de la République démocratique du Congo (RDC), remarquant qu’on rejette sur l’État centralisé de l’ex-Président Mobutu la faute du manque de développement du pays, a demandé à quel niveau doit s’exercer la centralisation dans un État fédéré.  Le problème se pose quand l’État n’est pas suffisamment puissant pour offrir à la population les services essentiels, a expliqué M. ROBINSON.  Dans un cas comme celui de la RDC, il faut se concentrer sur les infrastructures et les services de base, a-t-il recommandé.  Répondant aussi à une demande de précisions de la part de la délégation du Royaume-Uni sur la nécessité d’un État centralisé, le professeur Robinson a expliqué l’importance qu’il y a pour un pays de disposer d’un État efficace, notamment en ce qui concerne la collecte des taxes et des impôts.  Après la période du colonialisme, on a pu penser qu’il fallait aux territoires autrefois dominés des États centraux forts, a observé pour sa part la représentante de la Grenade.


De son côté, le représentant de la République de Corée a relevé l’accent mis par le professeur Robinson sur le rôle de l’État en matière de développement.  L’aide au développement joue aussi un rôle crucial dans ce processus, a-t-il ajouté, tout en demandant comment on pouvait rendre cette aide plus efficace.


Le professeur Robinson, interrogé aussi sur ce thème par le représentant de la Côte d’Ivoire, a estimé que les relations internationales sont très importantes, soulignant que l’aide économique internationale est une forme de réponse au déclin économique qu’ont connu certaines parties du monde.  Pendant la guerre froide, l’aide a été utilisée de façon politisée, a-t-il cependant rappelé.  Mais, a-t-il estimé, ce n’est pas l’aide à elle seule qui va parvenir à changer le fonctionnement d’une société.


« Que pensez-vous des résultats des politiques adoptées dans le cadre du Consensus de Washington, qui recommandait l’élimination des subventions aux sociétés nationales, à la consommation et aux services publics et la privatisation des entreprises stratégiques et des ressources telles que l’eau? », a ensuite demandé le représentant de la Bolivie.  Il a fallu qu’il y ait une révolution au début des années 50 pour détruire les structures de travail forcé qui avaient persisté en Bolivie, a commenté le professeur Robinson.


Pour sa part, le représentant de l’Algérie a estimé que le thème de cette « discussion surprise » sur « l’autonomisation des peuples » aurait dû être annoncé auparavant.  Reconnaissant les mérites d’un système centralisé, il a invité les délégations à examiner en priorité les capacités des pays en développement.  Il les a aussi invitées à promouvoir l’état de droit, non pas seulement au niveau national, mais aussi au niveau mondial.


Parmi les autres questions posées au cours de l’échange, le représentant du Sénégal a demandé des précisions sur les recettes économiques qui permettraient à un État de se relever.  « Quels sont les éléments clefs qui distinguent un pouvoir central fort », a demandé de son côté le représentant de la Suisse, qui a qualifié son pays de « très décentralisé ».  La représentante de l’Organisation mondiale du tourisme (OMT) a, quant à elle, interpellé le professeur sur les difficultés que rencontrent les diplômés aux États-Unis pour trouver un emploi.


Questions de procédure


Avant de lancer le débat général, le Président de la Deuxième Commission a donné la parole au représentant de l’Indonésie qui, parlant au nom des 10 États membres de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE), a demandé que la délégation de l’Union européenne s’exprime après tous les représentants de groupes d’États Membres, conformément aux résolutions pertinentes de l’Assemblée générale.  Le Chef de la délégation de l’Union européenne auprès des Nations Unies a indiqué que sa délégation ne partageait pas cet avis, souhaitant pouvoir parler en temps voulu des questions de fond dont s’occupe la Deuxième Commission.  L’Union européenne et ses pays membres ont beaucoup à apporter à ces discussions, a-t-il dit.


À l’issue d’une brève suspension de séance, la liste des orateurs a été modifiée, avec l’accord de la délégation de l’Union européenne.  Il ne s’agit pas d’un précédent, a expliqué le Président de la Deuxième Commission, mais d’une marque de souplesse.


Débat général


M. MOURAD BENMEHIDI (Algérie), dont la délégation assure la présidence du Groupe des 77 et de la Chine, a rappelé que plusieurs problèmes de natures identiques continuent d’affecter les efforts déployés par la majorité des pays en développement sur la voie du développement: la pauvreté extrême, l’insécurité et la crise alimentaire mondiale, les niveaux élevés de chômage, le poids de la dette extérieure, l’insuffisance de l’aide financière, les conséquences très négatives de la crise économique et financière mondiale, et d’autres facteurs.  Il a insisté sur l’urgence d’apporter une réponse à la crise économique mondiale, qui n’est pas terminée, et a déclaré que celle-ci ne doit en aucun cas servir de prétexte aux pays développés pour ne pas honorer leurs obligations ou ne pas respecter les engagements qu’ils ont pris envers les pays en développement.


Le Groupe des 77 et de la Chine est convaincu que les Nations Unies représentent la seule institution à l’échelle mondiale à même d’œuvrer en faveur d’une gouvernance économique globale avec pour objectif la promotion d’un développement économique durable et socialement équilibré.  Le Groupe des 77 et de la Chine a pris note des changements qui ont récemment eu lieu dans les institutions de Bretton Woods et appelle à un processus de réforme plus ambitieux concernant la participation, le processus de vote, et la contribution à la prise de décisions des pays en développement au sein de ces institutions.


Le Groupe estime par ailleurs, a indiqué M. Benmehidi, que toute discussion sur le développement après 2015 devrait commencer par une analyse de la mise en œuvre des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) et prendre en compte les particularités du nouveau contexte de développement depuis l’accord sur les OMD, notamment les transferts de technologie, la démographie, l’urbanisation et les migrations.  Le Groupe rappelle que la coopération Sud-Sud doit compléter et non pas être perçue comme se substituant à la coopération Nord-Sud.  Il se félicite de la décision 17/1 du Comité de haut niveau sur la coopération Sud-Sud et appelle à son renforcement en ressources humaines, financières et techniques, a précisé le représentant.


Le Groupe des 77 et de la Chine plaide pour une approche intégrée et plus systémique du développement durable et espère que cette approche sera placée en tête de l’agenda de la Deuxième Commission, a dit le représentant.  Le Groupe des 77 et de la Chine appelle l’Assemblée générale à lancer le processus de suivi de la Conférence des Nations Unies sur le développement durable en assurant une représentation équilibrée des pays en développement au processus.  M. Benmehidi a d’autre part rappelé que ce sont les pays en développement qui souffrent le plus des impacts des changements climatiques.


Par ailleurs, a-t-il ajouté, le Groupe des 77 et de la Chine continuera à plaider pour la levée des obstacles qui empêchent les peuples vivant sous occupation étrangère de parvenir à un développement durable et à l’autodétermination.


Mme PAULETTE A. BETHEL (Bahamas), parlant au nom de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), a souligné que la reprise économique dans les États Membres de la CARICOM reste à la traîne de celle des autres pays en développement, car le tourisme est particulièrement atteint par la crise actuelle, et les investissements directs étrangers n’ont pas retrouvé leurs niveaux d’avant la crise.  Aussi, la CARICOM demande-t-elle de nouveau un accès facilité aux financements de la part des banques de développement multilatérales, persuadée qu’elle est de l’insuffisante reconnaissance, de la part de la communauté internationale, des besoins des petites économies, vulnérables et très endettées comme celles de la Communauté des Caraïbes, a précisé Mme Bethel.  La CARICOM estime que les politiques en faveur du développement devraient prendre en compte les pays à revenu intermédiaire.


La CARICOM se félicite des résultats de la Conférence Rio+20 et est très intéressée par le lancement du programme de travail opéré par la Commission de statistique des Nations Unies, programme qui permettra d’analyser plus finement l’indicateur du produit intérieur brut (PIB).


Au cours de cette session, la Deuxième Commission va examiner une résolution sur le développement durable de la mer des Caraïbes.  La CARICOM appelle la communauté internationale à soutenir cette initiative, y compris la nomination par l’Assemblée générale de la mer des Caraïbes comme zone spéciale de développement durable.  Les coûts économiques potentiels dus aux changements climatiques dans les petits États insulaires des Caraïbes ont été évalués à 14% du PIB par an en moyenne d’ici à 2025, et à 39% d’ici à 2050, si aucune mesure n’est prise, a averti la représentante.  Mme Bethel a déclaré que la CARICOM estime que cette Commission ne devrait pas être un nouveau forum de négociations sur le changement climatique et elle a indiqué que les États de la CARICOM travailleraient à cet égard à l’adoption d’une résolution, procédurale par nature.

M. OCTAVIO ERRÁZURIZ (Chili), s’exprimant au nom de la Communauté des États de l’Amérique latine et des Caraïbes (CELAC), a souligné que les problèmes systémiques auxquels l’économie mondiale est confrontée doivent être résolus et que la solution apportée doit inclure une réforme du système financier international.  Des objectifs importants restent en veilleuse, dont notamment le financement prévisible du développement, des financements substantiels pour satisfaire les nécessités urgentes des pays en développement dues à la crise, et un mécanisme international d’administration et d’arbitrage de la dette.


La CELAC réitère sa conviction selon laquelle seules les Nations Unies devraient jouer un rôle central en matière de gouvernance économique et financière mondiale et en matière de développement.  Le commerce international devrait être un moteur de croissance, et la CELAC insiste sur la nécessité d’un meilleur accès à tous les marchés pour les exportations des pays en développement, a souligné M. Errázuriz.  La CELAC soutient la réalisation d’une nouvelle Conférence sur le financement du développement qui se tiendrait en 2013.  Par ailleurs, M. Errázuriz a précisé que les engagements pris en matière d’aide publique au développement (APD) sont essentiels et que la CELAC exhorte les pays développés qui ne l’ont pas encore fait à verser la contribution sur laquelle ils se sont engagés.  À cet égard, la CELAC constate une baisse de l’APD et exprime sa profonde préoccupation, a-t-il indiqué.


Les pays membres de la CELAC réitèrent leur engagement en faveur d’un développement durable.  La Conférence Rio+20 a montré que la construction de consensus à travers des négociations inclusives et transparentes est le chemin adéquat pour trouver des réponses aux grands défis mondiaux.  Il faut maintenant concrétiser nos efforts dans la mise en œuvre urgente des accords trouvés à Rio et à l’issue des autres sommets sur le développement durable.  La CELAC est prête à travailler de manière constructive dans ce domaine.  Les pays en développement,  qui ont le moins contribué aux changements climatiques, sont ceux qui en souffrent le plus, notamment en ce qui concerne l’intensité et la fréquence de catastrophes et autres phénomènes climatiques extrêmes.  La CELAC réaffirme la nécessité de respecter la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques et le Protocole de Kyoto.  Nous lançons un appel urgent à la communauté internationale afin qu’elle fournisse aux pays en développement de nouvelles ressources financières et leur assure un transfert de technologie pour qu’ils puissent faire face aux impacts du changement climatique, a dit le représentant.


M. Errázuriz a déclaré qu’une réponse structurelle à la sécurité alimentaire doit inclure le développement de l’agriculture, l’amélioration de la distribution des produits alimentaires, et de meilleures conditions propices à l’investissement.  La réforme du commerce agricole mondial n’a pas fait de progrès au cours des négociations du Cycle de Doha de l’OMC, et ce commerce reste déséquilibré au sein du système commercial multilatéral du fait des subventions versées par les pays du Nord à leurs producteurs.  Il faut continuer à travailler dans le cadre de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) pour promouvoir un  développement équilibré de l’agriculture et du commerce agricole.


M. YUSRA KHAN (Indonésie), s’exprimant au nom de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE), a souligné que, malgré les difficultés que rencontre toujours l’économie mondiale, plusieurs pays en développement sont devenus des moteurs de cette économie et du développement social au niveau global.  Il a cependant mis l’accent sur les défis qui restent à relever pour les pays en développement, comme notamment ceux de la lutte contre la pauvreté et la faim, ainsi que celui que représente le changement climatique.  Nous devons élaborer une réponse sur le long terme à ces difficultés communes, afin d’arriver au final à une économie mondiale plus résiliente et plus équitable, a-t-il proposé.  Nous devons renforcer nos capacités à réagir aux difficultés actuelles et futures qui se posent en termes de développement, a préconisé M. Khan.


Parmi les questions urgentes, le représentant a mentionné la définition de l’agenda de développement de l’après-2015, à la suite de la tenue de la Conférence des Nations Unies sur le développement durable (Rio+20), et les préparatifs à la prochaine Conférence de Doha sur le changement climatique.  Depuis l’adoption des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), des millions de personnes sont sorties de la pauvreté, a remarqué M. Khan, tout en reconnaissant que les pays les moins avancés (PMA) sont en retard en ce qui concerne la réalisation de ces objectifs d’ici la date butoir de 2015.  Il a dès lors invité la communauté internationale à contribuer aux efforts visant à accélérer les progrès de ces pays en leur fournissant une aide adéquate.  En ce qui concerne l’après-2015, il faut faire porter les efforts en priorité sur l’élimination de la pauvreté, tout en mettant en place les moyens permettant d’éviter que la crise économique et financière ne se répète à l’avenir, a-t-il indiqué.  Il a aussi appelé à honorer les promesses de Rio+20, les pays développés devant continuer à aider les pays en développement, mais ces derniers devant aussi contribuer de façon substantielle à ce processus.


Pour donner suite à la Conférence Rio+20, le représentant a appelé tous les États Membres à intégrer les OMD dans l’agenda de développement post-2015.  Il a souhaité que les objectifs de développement durable, qui doivent encore être définis, se basent sur les OMD, tout en prenant en compte les nouveaux défis.  M. Khan a également invité à faire des progrès dans la mobilisation des ressources financières en faveur du développement durable dans les pays en développement.  Enfin, il a espéré que la création d’un forum politique de haut niveau pour le développement durable permettra de remplir les promesses en la matière et de contribuer à la réforme du Conseil économique et social en tant que principal outil de développement des Nations Unies.  M. Khan a aussi parlé des efforts à poursuivre pour faire face aux défis du changement climatique, notamment à l’occasion de la Conférence de Doha, prévue cette année.  Il a insisté sur l’importance de l’atténuation des effets du changement climatique et sur le principe de la responsabilité différenciée mais partagée.


M. KHAM-INH KHITCHADETH (République démocratique populaire lao), intervenant au nom du Groupe des pays en développement sans littoral, a expliqué que la très grande vulnérabilité des pays au nom desquels il prenait la parole était en partie due à une infrastructure inadéquate en matière de transport, précisant que le coût moyen pour le transport à l’exportation d’un container revenait à 2 600 dollars pour un pays en développement sans littoral, comparé à 1 000 dollars pour un pays de transit en développement.  Il a fait observer que malgré les progrès réalisés dans le cadre du Programme d’action d’Almaty, de nombreux défis persistent, notamment la haute vulnérabilité des pays en développement sans littoral aux chocs économique externes, leurs capacités de production limitées, leur manque de compétitivité en matière d’exportation et leurs frais de transport élevés.  Il a exhorté les pays en développement sans littoral et leurs voisins de transit à redoubler d’efforts pour honorer leurs obligations respectives, telles qu’elles ont été établies dans le Programme d’action d’Almaty.


M. Khitchadeth a également insisté sur la nécessité de renforcer les capacités des pays en développement sans littoral afin d’améliorer leur participation aux échanges mondiaux.  À ce titre, il a estimé que la création d’un groupe de réflexion pour les pays en développement sans littoral permettrait de renforcer les capacités analytiques de ces derniers.  Alors que la période de mise en œuvre du Programme d’action d’Almaty touche à sa fin, il a également souhaité la tenue, en 2014, d’une conférence d’examen décennale complète afin d’établir un cadre d’action stratégique pour la prochaine décennie qui permette aux pays en développement sans littoral de réduire leurs coûts commerciaux, de renforcer leurs capacités de production, de diversifier leurs exportations, d’améliorer leur compétitivité et de renforcer leurs capacités de résistance aux chocs externes et internes.


M. MOOTAZ AHMADEI KHALIL (Égypte), intervenant au nom du Groupe des États arabes, a estimé que l’adoption du Document final de Rio+20 « L’avenir que nous voulons » devait sonner l’avènement de l’ère du développement durable, dans le contexte duquel « intégration » et « cohérence » seraient les maîtres mots.  Il a estimé que les points à l’ordre du jour de la Deuxième Commission qui relèvent du développement durable devaient prendre en compte des questions liées à l’élimination de la pauvreté, à la création d’emplois, ainsi qu’à la sécurité alimentaire, entre autres, au lieu de se centrer uniquement sur les questions relatives à l’environnement.


M. Khalil a ensuite appelé à la création d’un cadre de développement post-2015 inclusif, juste, durable et pro-développement qui permette de réduire l’écart entre les pays en développement et les pays développés.  Il a estimé que l’examen quadriennal complet devait être effectué de manière à renforcer la capacité de l’ONU à répondre aux besoins des pays en développement.  De plus, la question de la coopération Sud-Sud doit également être suivie de près, et le nouveau Bureau Sud-Sud doit être doté de ressources financières et humaines suffisantes.


De l’avis du représentant de l’Égypte, des efforts sont par ailleurs nécessaires pour optimiser l’impact du commerce international sur le développement.  Il s’est inquiété de la baisse de l’APD enregistrée en 2011, pour ensuite appuyer la création d’un mécanisme de paiement de la dette qui implique l’ensemble des créanciers afin d’aborder la question de la dette d’une manière globale, y compris la dette des pays à moyen revenu.  Également préoccupé par les défis du changement climatique, M. Khalil a souligné que toute réponse internationale en la matière devait permettre de renforcer la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC).  Passant au problème de la sécurité alimentaire, il a parlé des répercussions néfastes, sur les agriculteurs des pays en développement, des subventions agricoles versées par les pays développés à leurs producteurs et exportateurs et a demandé à la communauté internationale d’investir davantage dans l’agriculture, le développement rural et la sécurité alimentaire, et de répondre aux demandes légitimes des pays en développement, notamment les pays importateurs nets de produits alimentaires.  Il a également appelé la communauté internationale à honorer ses engagements vis-à-vis du peuple palestinien.


M. MICHEL TOMMO MONTHE (Cameroun), parlant au nom du Groupe des États d’Afrique, a espéré que la Deuxième Commission allait permettre d’assurer un suivi efficace de la Conférence des Nations Unies sur le développement durable et de contribuer à l’élaboration du programme de travail post-2015.  Il a demandé que le processus de suivi de cette Conférence soit l’occasion d’un engagement renouvelé.  Le Groupe des pays d’Afrique restera engagé pour s’assurer que les progrès faits lors des conférences ne restent pas lettre morte, a-t-il assuré.  Il a ensuite exprimé sa préoccupation en constatant la tendance à ne pas tenir complètement les engagements pris par le passé en faveur de l’Afrique.  Au lieu de relancer un partenariat mondial et de faire preuve d’une véritable volonté politique pour aider l’Afrique à se développer, il a constaté qu’il y avait des tentatives de renégocier les engagements pris.  « Nous pensons que ces engagements ne devraient jamais être dilués ou renégociés », a insisté M. Tommo Monthe.


L’examen politique quadriennal complet auquel la Deuxième Commission doit se livrer est un processus difficile, a poursuivi M. Tommo Monthe.  Le Groupe africain invite à rester fidèle aux principes qui régissent les activités opérationnelles des Nations Unies.  Dans un contexte économique mondial difficile, le représentant a noté les limites qui se posent dans le processus de développement.  La baisse du niveau de croissance du commerce international, qui est passé de 13% en 2010 à 5% en 2011, est aussi une grande source de préoccupation, a-t-il ajouté, avant d’appeler à conclure le Cycle de négociations de Doha.  Les pays d’Afrique continuent de souffrir d’une distribution injuste des investissements, a-t-il aussi noté.


La plupart des pays africains n’ont pas réussi à parvenir à un développement économique et social et à la protection de l’environnement, du fait du manque de moyens de mise en œuvre des mesures adoptées, a constaté M. Tommo Monthe.  Il a donc demandé aux donateurs et partenaires de trouver de nouvelles aides financières et de travailler à une plus grande transparence en matière de coopération internationale.  « Il faut respecter tous les engagements pris vis-à-vis de l’Afrique », a-t-il souligné.  Il a demandé notamment aux pays qui n’ont pas atteint l’objectif de consacrer 0,7% de leur PIB à l’aide publique au développement de renforcer les mesures permettant d’y arriver.


Le changement climatique pose aussi de grands défis au continent africain, qui est le plus vulnérable face à ce phénomène, a constaté le Représentant permanent du Cameroun.  Il a demandé au monde entier de prendre des mesures décisives et courageuses dans ce domaine, réaffirmant l’importance de la Convention-cadre des Nations Unies sur le changement climatique.  L’adaptation aux effets du changement climatique est une priorité pour l’Afrique, a-t-il dit, avant d’exprimer sa préoccupation face au manque d’ambition dans les objectifs de réduction des émissions de gaz à effet de serre.  Le représentant a placé beaucoup d’espoir dans la Conférence des États parties à cette Convention qui se tiendra à Doha à la fin de l’année.  Il a aussi prévenu qu’à moins de régler le problème de la sécheresse et de la désertification, l’Afrique ne pourra pas nourrir 75% de sa population d’ici à 2025.


Mme LARA DANIEL (Nauru), parlant au nom des petits États insulaires en développement (PEID), a souligné que le travail de la Deuxième Commission a toujours revêtu une importance particulière pour les PEID.  En termes économiques, ils ont fait moins de progrès ou régressé par rapport aux autres pays en ce qui concerne la réduction de la pauvreté et la dette, a-t-elle déploré.  L’Alliance des petits États insulaires en développement appelle l’Assemblée générale des Nations Unies à déclarer 2014: « Année internationale des petits États insulaires », a déclaré Mme Daniel.


L’un des principaux défis qui se pose à la promotion du développement durable de ces États est le changement climatique et la disparition progressive des récifs coralliens.  En réponse, les leaders de l’Alliance des petits États insulaires en développement appellent à la mobilisation de moyens de financement, techniques, humains et juridiques pour faire face à ces problèmes et faire respecter le Protocole de Kyoto.


La plupart de ces États dépendent de l’énergie importée, ce qui accroît leur vulnérabilité.  Pourtant, ils ont des ressources en énergie renouvelable et ont besoin d’aide pour les développer et les exploiter, a souligné Mme Daniel, qui a espéré que cette problématique sera examinée en Commission cette année.


M. THOMAS MAYR-HARTING, Chef de la délégation de l’Union européenne, a précisé que les pays suivants s’associent à sa déclaration: la Croatie, l’ex-République yougoslave de Macédoine, le Monténégro, l’Islande, la Serbie, l’Albanie, la Bosnie-Herzégovine, l’Ukraine, la République de Moldova et la Géorgie.


M. Mayr-Harting a souligné qu’il est important, pour le travail de la Deuxième Commission, de s’appuyer sur les résultats obtenus récemment, notamment à l’issue de la Conférence des Nations Unies sur le développement durable et de l’importante session de fond de l’ECOSOC tenue en juillet dernier, ainsi que lors des réunions des institutions de Bretton Woods, du G-8 et du G-20.


L’Union européenne sera guidée dans l’année qui vient par les efforts à déployer pour obtenir un programme de développement post-2015 et continuera à jouer son rôle pour la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) d’ici à 2015.  Le Consensus de Monterrey et la Déclaration de Doha sont les documents essentiels pour un partenariat mondial.  C’est sur la base de ces documents que la communauté internationale doit travailler pour parvenir à la mise en œuvre des OMD, a-t-il estimé.  L’Union européenne est également pleinement engagée dans le processus d’application de toutes les mesures adoptées lors de la Conférence Rio+20, a dit M. Mayr-Harting.


Concernant le commerce et les instruments en matière de développement, l’Union européenne travaillera à leur amélioration, a-t-il indiqué.  Le nouveau système de préférences généralisées (SPG) de l’Union européenne permettra d’attribuer des préférences unilatérales aux pays qui en ont le plus besoin, a assuré le Chef de la délégation.  L’Union européenne donne également la priorité aux politiques empreintes de cohésion et de consistance, ainsi qu’à l’efficacité de l’aide au développement dans le cadre de la coopération, a-t-il indiqué.


M. JEAN-FRANCIS ZINSOU (Bénin), intervenant au nom des pays les moins avancés (PMA), a insisté sur l’importance de l’accès à la technologie et au savoir, et a appelé, à ce titre, à la création d’une « banque technologique » et d’un mécanisme d’appui en matière de science, de technologie et d’information, tels qu’agréés à Istanbul.  Il a également réclamé la mise en œuvre prioritaire des engagements pris en matière d’accès aux marchés des produits en provenance des PMA en franchise de droits et hors quota, ainsi que celle concernant la réduction des barrières non tarifaires, entre autres.  M. Zinsou a par ailleurs estimé que la question de la migration devait bénéficier d’une attention particulière et a appelé à la levée des conditions d’éligibilité strictes imposées par certains pays pour le mouvement temporaire des travailleurs.  Les politiques migratoires des pays développés, qui privilégient la migration permanente de professionnels originaires de pays en développement, doit être remplacée par des dispositifs qui facilitent des mouvements temporaires de type « Mode 4 », a-t-il précisé.


Après avoir lancé un appel pour le renouvèlement des efforts destinés à renforcer les capacités de résistance des PMA aux chocs économiques et naturels, le représentant du Bénin a réclamé l’accélération de la mise en œuvre du Fonds vert pour le climat et du Fonds pour les pays les moins avancés.  M. Zinsou s’est également inquiété de la tendance à la baisse de l’aide publique au développement, notamment en matière de réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement.  Il a engagé les pays donateurs à établir des objectifs quantitatifs progressifs en matière d’aide pour les PMA, estimant par ailleurs que l’impact néfaste de la volatilité des flux d’aide pourrait être réduit en créant des plans de dépenses étalés sur plusieurs années de manière à renforcer la transparence.


M. Zinsou a également fait observer que l’insuffisance de l’allègement de la dette posait problème pour les PMA.  Des mesures s’imposent pour assurer la transparence dans le domaine de la gestion de la dette, a-t-il estimé.  En outre, a-t-il ajouté, le phénomène des créanciers prédateurs mérite une attention particulière afin de protéger les PMA de tout mauvais usage que ces derniers pourraient faire des mécanismes de restructuration de la dette.


M. HASSAN HUSSAIN SHIHAB (Maldives) a souligné l’importance de réagir à la question des changements climatiques.  Il a expliqué que plus de 50% des 1 190 îles qui constituent son pays faisaient face à de graves problèmes d’érosion côtière, « une menace constante à la santé et à la sécurité humaines ».  Il a également fait savoir que les secteurs du tourisme et de la pêche représentent 80% du PNB des Maldives et que les conséquences économiques de toute détérioration de l’écosystème naturel seraient par conséquent énormes.  Le représentant a indiqué que les Maldives allouaient 27% de leur budget national à la lutte contre les changements climatiques et que le pays s’était engagé à dépendre uniquement de sources d’énergies renouvelables.  M. Shihab s’est cependant interrogé sur ce que pouvait réellement accomplir son pays, étant donné la limite de ses ressources, estimant dans un deuxième temps qu’il était temps pour les États les plus importants de s’engager à utiliser davantage d’énergies propres et renouvelables.


Le représentant des Maldives s’est ensuite félicité de l’initiative « Energie durable pour tous » du Secrétaire général et a appelé à sa pleine application, de même qu’à la mise en œuvre précoce des engagements pris à Rio+20, notamment les objectifs de développement durable et les mesures concernant les océans.  M. Shihab a également souhaité que l’année 2014 soit désignée « Année internationale des petit États insulaires en développement ».


M. ENRIQUE ROMÁN-MOREY (Pérou) a indiqué que sa délégation s’associait aux interventions du Groupe des 77 et de la Chine et de la CELAC avant de se féliciter de l’impulsion donnée aux débats de la Commission par les résultats positifs obtenus à l’issue de la Conférence Rio+20.  Le Pérou exprime néanmoins sa préoccupation au vu de l’existence d’agendas parallèles à celui des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), ainsi qu’en raison du déséquilibre persistant entre ressources régulières et non régulières pour le financement des activités des Nations Unies, a-t-il indiqué.


Concernant l’aide publique au développement (APD), M. Román-Morey a constaté des variations dans l’engagement de certains pays développés à verser 0,7% de leur PIB à l’Agence pour le développement et a rappelé l’importance du versement de cette aide pour la mise en œuvre des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), en particulier pour les pays les plus défavorisés.  Il a fait part de l’urgence de modifier le critère de revenu par habitant qui détermine les ressources allouées au développement et autres exemptions accordées au pays pour le compléter par une approche évaluant les écarts structurels qui limitent le développement.


Dans le contexte international encore marqué par les conséquences de la crise économique et financière, il devient indispensable de faire preuve d’un leadership politique réel dans l’adoption de mesures concrètes, un leadership qui tienne compte des bonnes pratiques existantes et permette une meilleure représentativité des pays en développement et des économies émergentes.  Ce leadership devra se manifester également dans le rejet des mesures protectionnistes et dans l’affirmation du rôle central des Nations Unies dans la gouvernance économique mondiale, a préconisé le représentant.


Pour le Pérou, la conception de l’agenda du développement post-2015 devra réussir à faire converger le processus des Objectifs du Millénaire pour le développement et celui des objectifs du développement durable.

M. E. AHAMED, Ministre d’État aux affaires étrangères de l’Inde, a demandé que la plus haute priorité soit accordée au programme de travail pour le développement après 2015, alors qu’un milliard de personnes dans le monde vit encore dans l’extrême pauvreté et souffre de la faim.  Ce programme doit se baser sur les principes de Rio, en particulier sur la responsabilité commune mais différenciée, a-t-il précisé.  En ce qui concerne la définition des objectifs de développement durable, il a souhaité que le processus se déroule à New York afin de permettre la plus grande participation possible des pays en développement.  Si le Ministre a estimé utile d’inclure les questions de paix et de sécurité dans le cadre du développement, il a aussi demandé de ne pas les mélanger avec les questions principales du développement.  La mobilisation des ressources devra figurer au cœur des objectifs de développement durable, a-t-il ajouté, avant de parler aussi de l’importance de la coopération Sud-Sud.


La onzième Conférence des États parties à la Convention sur la diversité biologique se déroule actuellement en Inde, a indiqué le Ministre indien, en invitant les parties à élaborer un document final fort et à mettre en œuvre rapidement le Protocole de Nagoya en vue de partager équitablement les bénéfices tirés de l’exploitation de la biodiversité.  Il a aussi espéré que la Conférence des États parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques, qui se tiendra bientôt à Doha, au Qatar, aboutira à un résultat équilibré.  Le Ministre a plaidé en faveur du strict respect de cette Convention qui, à son avis, doit constituer la base de la coopération internationale dans ce domaine.  Enfin, M. Ahamed a plaidé en faveur d’une participation active des pays en développement dans les prises de décisions concernant les institutions économiques et financières mondiales, en particulier les institutions de Bretton Woods.


M. DMITRY MAKSIMYCHEV (Fédération de Russie) a indiqué que malgré une croissance de 4,3% de son produit national brut (PNB), un excédent budgétaire de 17 milliards de dollars et un taux de chômage de 5,5%, entres autres, l’économie de son pays n’était pas suffisamment diversifiée et que la Fédération de Russie figure seulement en huitième position en matière de flux d’investissement.  La politique nationale privilégie donc la création d’un environnement propice aux investissements, a-t-il indiqué.  Le représentant a ensuite estimé que le renforcement du rôle des pays en développement et des économies émergentes devaient figurer à l’ordre du jour de la réhabilitation de la finance mondiale.  Après avoir fait savoir que la Fédération de Russie présidera le G-20 en 2013, M. Maksimychev a estimé que ce dernier devait devenir une plateforme pour l’établissement de « règles du jeu équitables » destinées à contribuer au développement social et économique de l’ensemble des pays de la planète.


Le représentant a par ailleurs estimé que la création d’objectifs de développement durable ne devait pas détourner l’attention de la communauté internationale de la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement.  Il ne faut pas non plus, a-t-il averti, laisser les difficultés économiques mettre en danger les perspectives de développement des milliards de personnes qui vivent sur cette planète.  M. Maksimychev a estimé qu’il faut établir un nouveau paradigme en matière de développement international, un paradigme qui soit fondé sur la base d’une solidarité et qui donne la priorité à la prospérité des personnes et à la protection de l’héritage commun de l’humanité pour le bien des générations à venir.


M. IBRAHIM O. A.DABASSHI (Jamahiriya arabe libyenne) a relevé que la Conférence des Nations Unies sur le développement durable a souligné l’importance d’un processus inclusif et transparent pour renforcer l’engagement multilatéral face aux défis mondiaux.  Le Conseil économique et social (ECOSOC) a aussi tenu une réunion ministérielle cette année qui a été l’occasion de souligner l’importance de la promotion du multilatéralisme en vue du développement durable.  Le représentant a noté les résultats notables atteints par de nombreux pays en termes d’Objectifs du Millénaire pour le développement, tandis que d’autres ne pourront pas les réaliser d’ici à 2015.  Il a attiré l’attention sur la nécessité de mobiliser les ressources internationales en vue du développement durable et de les utiliser efficacement, appelant aussi au respect des engagements pris par les partenaires internationaux.


La réforme économique mondiale n’est pas impossible avec l’engagement des principaux acteurs et le renforcement des institutions internationales, a-t-il assuré.  Le système financier mondial doit mieux appuyer la croissance économique globale, a-t-il demandé, car le système actuel est toujours vulnérable face aux crises.  Il a donc plaidé en faveur d’un système économique post-2015 qui soit véritablement durable et démocratique.  Passant au changement climatique, il a expliqué que les efforts menés demeurent toujours inefficaces.  La Libye souffre de la sécheresse, de la détérioration de ses sols et de la raréfaction des ressources en eau, malgré des gros investissements dans ce domaine.  Par ailleurs, la Libye espère la levée des obstacles à la libre circulation des biens et des services des pays en développement.  Il a aussi demandé l’exonération des droits de douane pour les importations provenant des pays en développement.


M. AL-SULAIM (Arabie saoudite) a souligné l’importance des Nations Unies et du Conseil économique et social dans le soutien à la coopération internationale pour réaliser les Objectifs du Millénaire pour le développement et a estimé que les effets de la crise économique mondiale et du changement climatique nécessitent des efforts accrus de la part de tous les pays.  Le Gouvernement saoudien pense que l’éradication de la pauvreté est une responsabilité éthique qui ne peut se réaliser que sur la base d’efforts collectifs et la mise au point d’une stratégie internationale, a indiqué le représentant.  Par ailleurs, la promotion du commerce international et sa libéralisation sont nécessaires pour retrouver une croissance économique mondiale et aider les pays à faible revenu à aller de l’avant dans le développement humain, a-t-il estimé.


M. ZAHIR TANIN (Afghanistan) a estimé qu’afin de répondre aux défis soulevés par la crise de 2008, les pays du Nord devaient honorer leur engagement de coopérer avec les pays en développement pour appuyer leurs efforts dans le domaine du développement.  Il a insisté à ce titre sur l’importance de l’appui financier et technique.  Il a ensuite indiqué que les défis que connait son pays en matière de sécurité, et la menace du terrorisme, continuaient d’entraver la mise en œuvre des politiques sociales de son gouvernement.  Il incombe donc à la Deuxième Commission de se saisir de questions liées à l’impact de la sécurité sur le développement, a estimé M. Tanin.  Il a également expliqué que les conflits qu’a connus l’Afghanistan, cumulés à une importante croissance démographique, et à l’usage excessif des ressources naturelles avaient gravement endommagé les terres arables et l’infrastructure agricole du pays.  Il a estimé que la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques et le Protocole de Kyoto devaient demeurer le cadre multilatéral central pour toute action coopérative destinée à répondre aux changements climatiques.  Le représentant a également réclamé une collaboration plus rapprochée entre les pays en développement et les partenaires de développement afin de mettre en œuvre le Programme d’action d’Istanbul en faveur des PMA et le Programme d’action d’Almaty pour les pays sans littoral.


Mme TINE MORCH SMITH (Norvège) a souligné qu’au-delà de ses ressources naturelles importantes, c’est la présence de femmes dans la main-d’œuvre qui a permis à la Norvège de progresser sur le plan économique et d’atteindre la stabilité.  Elle a donc insisté sur l’importance de l’égalité des sexes, expliquant que la participation des femmes à la vie économique et sociale est un impératif à la fois moral et économique.  À cet effet, le congé parental légal est crucial pour permettre aux femmes de travailler, a-t-elle affirmé, tout en avertissant que plus il y a de femmes employées, moins les congés de maternité sont généreux.  La représentante a également plaidé en faveur du droit à la santé sexuelle et reproductive.  Le programme de développement de l’après-2015 devra refléter l’autonomisation des femmes, a-t-elle ajouté.


En ce qui concerne les efforts menés pour la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement, Mme Morch Smith a indiqué que son pays, la Norvège, s’est engagé à verser 1% de son PIB à l’aide publique au développement (APD).  Elle a aussi souligné la nécessité pour les pays en développement de mobiliser davantage de ressources nationales.  En outre, a-t-elle suggéré, il faut que les processus de la réalisation des OMD et ceux du développement après-2015 se renforcent mutuellement afin d’adopter une seule série d’objectifs orientés vers le développement et qui intègre toutes les dimensions du développement durable.  Enfin, elle a salué le programme « Unis dans l’action » en œuvre aux Nations Unies, ainsi que les activités menées sous la houlette d’ONU-Habitat.


Mme MARIA RUBIALES DE CHAMORRO (Nicaragua) a déclaré que l’éradication de la pauvreté et de la faim impose un changement qui mette fin au modèle hérité d’une société construite sur l’exploitation d’une majorité par une minorité.  Contrôler et restructurer l’architecture financière internationale est devenu une nécessité absolue.  Les ressources et la technologie sont suffisantes pour que le droit au développement devienne une réalité, a affirmé Mme Rubiales de Chamarro, précisant que ce sont la volonté politique et la solidarité qui font défaut.


Le Nicaragua insiste sur une représentation équilibrée des pays en développement dans la mise en place des mesures adoptées lors de la Conférence sur le développement durable et l’application de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques.  Il en appelle également à la tenue d’une Conférence sur le financement du développement, a souligné Mme Rubiales de Chamarro.


Mme ELIZABETH COUSENS (États-Unis) a noté les améliorations notables accomplies ces dernières années sur la voie du développement, tout en relevant les défis mondiaux qui persistent, comme notamment les taux élevés de mortalité maternelle et la faim dans le monde.  La reprise économique mondiale ne se fait pas et les taux de chômage restent élevés, a-t-elle aussi relevé.  Rappelant que les États-Unis sont le plus grand fournisseur d’aide au développement, elle a assuré que son pays continuera à rechercher des innovations technologiques pour promouvoir un développement inclusif.  La représentante a ensuite souhaité que les efforts des États Membres et des partenaires du développement soient galvanisés dans le processus de l’après 2015.  Les personnes vulnérables doivent être au cœur des efforts de développement, a-t-elle demandé, expliquant que donner plus de pouvoir aux femmes entraîne, entre autres, une croissance économique, une meilleure éducation des enfants et une meilleure nutrition.


En ce qui concerne le chômage des jeunes, Mme Cousens a appelé à créer des opportunités qui bénéficieront aux jeunes et à leurs communautés.  Elle a ensuite plaidé en faveur de l’état de droit et d’une bonne gouvernance, éléments nécessaires aux efforts de développement.  Si l’aide publique au développement (APD) doit être maintenue, a-t-elle reconnu, la priorité doit être l’investissement, en partenariat avec la société civile et les entreprises.  Elle a aussi invité à profiter des capacités des économies émergentes.  Enfin, la représentante a invité les délégations à se baser sur les résultats de Rio+20 pour élaborer un agenda post-2015 ambitieux.


M. JUN YAMAZAKI (Japon) a relevé les efforts faits dans son pays pour surmonter les effets dévastateurs du tremblement de terre et du tsunami de mars 2011, et le souhait du Japon d’accueillir la troisième Conférence des Nations Unies sur la prévention des catastrophes en 2015, dont il espère l’approbation de la part de cette Commission.


Le Japon souhaite également contribuer à la promotion de la sécurité humaine telle qu’adoptée par la Résolution de l’Assemblée générale le mois dernier.  Concernant la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) et les discussions sur le cadre de développement post-2015, le Japon a pris l’initiative d’organiser un dialogue informel intitulé « Groupe de contact post-OMD », dont il ressort, entre autres, qu’il est indispensable de mobiliser non seulement les donateurs traditionnels et les organisations internationales, mais aussi les pays émergents, les gouvernements locaux, la société civile et le secteur privé.  En ce qui concerne les changements climatiques, le Japon souligne la nécessité de réduire les émissions de gaz à effet de serre et s’est impliqué dans les efforts régionaux et bilatéraux, a indiqué M. Yamazaki.


M. ABULKALAM ABDUL MOMEN (Bangladesh) a réclamé la mise en place immédiate d’un plan d’action pour analyser les raisons qui entravent la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement.  Il a estimé que le cadre de développement post-2015 devra prendre en compte l’évolution du contexte du développement depuis l’adoption des OMD, notamment l’inégalité des pays en matière de transfert de technologie, de démographie, de renforcement de capacités, d’urbanisation et de migration, entre autres.  Il a engagé les partenaires de développement à honorer les engagements pris à Monterrey en termes de financement du développement, ajoutant que la crise ne saurait être une excuse pour le non-respect des engagements pris en matière d’APD.


Le représentant du Bangladesh a par ailleurs estimé que le prochain examen quadriennal complet devait accorder davantage d’attention aux pays les moins avancés et a dit espérer qu’il permettra en outre de trouver une solution à de nombreux problèmes de base, notamment l’imprévisibilité, la fragmentation et l’augmentation des frais de transaction.  Passant aux changements climatiques, il a réclamé une action urgente pour activer immédiatement le Fonds d’adaptation, sinon, a-t-il averti, il sera difficile de réaliser les OMD d’ici à 2015. Le Bangladesh, a-t-il fait savoir, a adopté un plan d’action en 134 points pour faire face aux changements climatiques, mais sa mise en œuvre fait défaut, faute de fonds et de technologie verte.  Le représentant a également estimé que le Bangladesh devait pouvoir se faire entendre au sein du groupe de travail chargé d’élaborer les objectifs de développement durable.  Enfin, il a engagé les partenaires au développement à faire preuve de davantage de souplesse afin d’achever les pourparlers de Doha sur l’accès des produits des PMA aux marchés en franchise de droits et hors quota.


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À l’intention des organes d’information • Document non officiel
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