Assemblée générale: les États débattent des progrès du NEPAD et demandent à la communauté internationale de concrétiser ses engagements
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Assemblée générale
Soixante-septième session
25e et 26e séances plénières – matin et après-midi
ASSEMBLÉE GÉNÉRALE: LES ÉTATS DÉBATTENT DES PROGRÈS DU NEPAD ET DEMANDENT
À LA COMMUNAUTÉ INTERNATIONALE DE CONCRÉTISER SES ENGAGEMENTS
Près d’une quarantaine de délégations ont participé aujourd’hui au débat de l’Assemblée générale sur les progrès accomplis dans la mise en œuvre du Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD) et de l’appui international. Les délégations ont aussi évoqué la Décennie pour faire reculer le paludisme dans les pays en développement, particulièrement en Afrique (2001-2010).
Adopté en 2001, par l’Union africaine, à l’instigation de l’Afrique du Sud, de l’Algérie, de l’Égypte, du Nigéria et du Sénégal, le NEPAD, qui entre dans sa deuxième Décennie, s’articule autour de six domaines thématiques à savoir, l’agriculture et la sécurité alimentaire; les changements climatiques et la gestion des ressources naturelles; l’intégration régionale et les infrastructures; le développement humain, la gouvernance économique et des entreprises, et les questions transversales dont le genre, le renforcement des capacités et les technologies de l’information et des communications (TIC).
Dans l’ensemble, les délégations africaines ont dressé un tableau contrasté du NEPAD. Leur bilan reflète des tendances positives, comme une croissance moyenne soutenue de 4,5% en 2011 malgré le ralentissent économique mondial, mais aussi des retards dans la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD).
« L’ONU doit accorder la priorité aux besoins de l’Afrique », a déclaré en introduction le Président de l’Assemblée générale, M. Vuk Jeremić de la Serbie, pour qui les domaines d’action prioritaires du NEPAD doivent être dûment intégrés dans l’Agenda pour le développement de l’après-2015 et dans le suivi de la Conférence Rio+20 sur le développement durable.
Pour le Président-Directeur général de l’Agence de planification et de coordination du NEPAD, M. Ibrahim Assane Mayaki, la priorité doit être de développer les infrastructures afin d’assurer la croissance durable et l’intégration régionale du continent. Ainsi le Programme pour le développement des infrastructures en Afrique s’est-il fixé pour objectifs la construction de 32 000 kilomètres d’autoroutes, de 30 200 kilomètres de voies ferrées et de 16 500 kilomètres de lignes électriques interconnectées d’ici à 2040.
Au nom du Groupe des États d’Afrique, le représentant du Cameroun a demandé un appui international renforcé à la mise en œuvre du NEPAD. C’est en respectant ses promesses que la communauté internationale pourra aider l’Afrique, a renchéri son homologue du Sénégal. Or aujourd’hui, selon les rapports du Secrétaire général dont l’Assemblée était saisie, lesflux de l’aide publique au développement (APD) en direction de l’Afrique n’ont augmenté que modestement, passant de 47,96 milliards de dollars en 2010 à 50 milliards en 2011.
Si la dette extérieure africaine ne représentait plus que 21% de son PIB en 2010, la fragilité de la reprise économique et la crise de la dette de la zone euro peuvent cependant compromettre l’endettement que les pays africains peuvent tolérer à long terme. Quant aux investissements étrangers directs (IED), leur tendance à la baisse s’est poursuivie depuis le début de la crise financière et économique mondiale en 2008, passant de 43,1 milliards de dollars en 2010 à 42,7 milliards en 2011.
Les pays africains attendent toujours l’aboutissement du Programme de Doha pour le développement, 10 ans après le lancement des négociations de l’Organisation mondiale du commerce dans la ville qatarie. Aujourd’hui, la représentante du Nigéria a directement appelé le G-8 à mettre en œuvre les engagements pris au Sommet de Gleneagles en 2005, dont le doublement de la taille de l’économie et du commerce de l’Afrique d’ici à 2015.
L’Assemblée a aussi parlé de la Décennie pour faire reculer le paludisme dans les pays en développement, particulièrement en Afrique (2001-2010). Le délégué de l’Égypte a lié le succès des efforts de lutte contre ce fléau aux modifications à apporter à l’Accord sur les Aspects des droits de propriété intellectuelle qui touchent au commerce (ADPIC), s’agissant en particulier des médicaments génériques.
L’Assemblée générale se réunira demain, à partir de 10 heures, pour élire cinq membres non permanents au Conseil de sécurité.
NOUVEAU PARTENARIAT POUR LE DÉVELOPPEMENT DE L’AFRIQUE: PROGRÈS ACCOMPLIS DANS LA MISE EN OEUVRE ET APPUI INTERNATIONAL; LES CAUSES DES CONFLITS ET LA PROMOTION D’UNE PAIX ET D’UN DÉVELOPPEMENT DURABLES EN AFRIQUE
Rapport du Secrétaire général sur le Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique: progrès accomplis dans la mise en œuvre et appui international ( A/67/204 )
Le Secrétaire général indique dans son rapport que des progrès ont été accomplis dans la mise en œuvre du Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD), malgré le ralentissement économique mondial et les effets de la crise financière et économique.
La création de l’Agence de planification et de coordination du NEPAD et son intégration dans la structure et les processus de l’Union africaine ont donné un nouvel élan aux activités prioritaires du Partenariat. Cette nouvelle dynamique a notamment permis la mise en œuvre du Programme détaillé pour le développement de l’agriculture africaine et d’initiatives multinationales dans le domaine des infrastructures.
Étant donné le caractère incertain et la lenteur de la reprise mondiale, le principal défi pour les pays africains est de préserver leurs acquis, souligne le Secrétaire général. À cette fin, les partenaires de développement doivent tenir leurs engagements afin d’augmenter et de rendre plus efficace l’aide au développement. Le libre échange équitable étant un moteur de croissance susceptible d’élargir les marchés et de générer de l’emploi, les partenaires de développement doivent faire aboutir le Cycle de négociations commerciales de Doha avec son volet « développement ».
Pour leur part, les pays africains doivent aussi mobiliser davantage les ressources du continent et renforcer l’intégration régionale pour créer des marchés plus vastes et mettre en place, avec la participation du secteur privé, des économies plus fortes. Ils doivent également allouer davantage de ressources aux priorités du NEPAD et entreprendre les réformes appropriées pour encourager une participation accrue du secteur privé à ses projets et promouvoir les partenariats entre secteur public et secteur privé.
Alors que commence la deuxième décennie du NEPAD, les pays africains et la communauté internationale, y compris le système des Nations Unies, doivent renforcer leur partenariat en faveur du développement sur la base d’une responsabilisation mutuelle. Par ailleurs, le système des Nations Unies doit continuer d’accorder la priorité aux besoins spéciaux de l’Afrique en matière de développement.
Le programme en faveur du développement de l’après-2015 ainsi que le suivi et la mise en œuvre des textes issus de la Conférence des Nations Unies sur le développement durable doivent accorder une attention particulière aux besoins de l’Afrique.
Le Secrétaire général recommande notamment aux gouvernements africains et à leurs partenaires de développement d’accroître les investissements dans les domaines de la science, de la technologie et de l’innovation et d’accorder la priorité à des mesures visant à promouvoir la parité des sexes et l’autonomisation des femmes dans toutes les sphères de la société.
Enfin, en dépit des progrès accomplis par les pays africains en matière de gouvernance, beaucoup reste à faire. En particulier, les pays africains doivent prendre des mesures pour améliorer encore leur gouvernance économique et politique. Les pays qui ont fait l’objet d’un examen par les pairs doivent mettre pleinement en œuvre les recommandations figurant dans leur programme d’action national.
Rapport du Secrétaire général sur le Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique: les causes des conflits et la promotion d’une paix et d’un développement durables en Afrique ( A/67/205 )
Dans ce rapport, le Secrétaire général dresse un bilan des évolutions décisives survenues en Afrique au cours de l’année écoulée avant d’examiner les réalisations accomplies par les organismes des Nations Unies dans des domaines prioritaires, tels que la consolidation de la paix après les conflits, les droits de l’homme ou l’état de droit et l’administration de la justice.
Conformément au mandat confié par la résolution 66/287 sur la formulation de propositions d’actions pour faire face aux défis nouveaux, le rapport offre une analyse approfondie de l’un des problèmes les plus urgents en Afrique, à savoir la gestion de la diversité, et émet des recommandations concrètes et pratiques.
Les pays d’Afrique se caractérisent en effet par leur diversité. La plupart sont composés d’au moins cinq communautés, aux identités sociales, politiques, collectives ou confessionnelles variées. En outre, la population de près d’un milliard de personnes, en majorité âgée de moins de 30 ans, comprend environ 50% de femmes. À cela s’ajoute une différenciation des groupes humains selon les moyens d’existence (élevage extensif ou pêche, par exemple) et les habitats (désert, forêt, bidonvilles).
Si la diversité peut être source de créativité et de croissance, il n’en reste pas moins qu’elle donne souvent lieu, faute d’une gestion appropriée, à une concurrence malsaine, des conflits et de l’instabilité. Pour régler les conflits, réduire la pauvreté et assurer un développement durable, il est essentiel que les législateurs, les pouvoirs publics et les entités concernées des Nations Unies aient une bonne compréhension des besoins spécifiques des divers groupes.
Le Secrétaire général rappelle que l’une des causes profondes des révoltes d’Afrique du Nord a été le fait que les jeunes se sont retrouvés exclus de la vie politique et dépourvus de perspectives économiques. De même, dans la région du Darfour, au Sahel et dans la corne de l’Afrique, les tensions communautaires découlent souvent d’une concurrence due à la raréfaction des ressources hydriques et des pâtures.
Dans ses conclusions, il invite notamment les gouvernements africains à œuvrer pour une meilleure protection sociale des groupes les plus vulnérables, en vue de renforcer le capital humain, de réduire la vulnérabilité et de promouvoir l’équité, l’employabilité et la productivité.
Le Secrétaire général invite également le système des Nations Unies, la communauté internationale et tous les partenaires à intensifier leur appui aux pays africains dans leur entreprise d’édification de nations démocratiques. En particulier, il demande que soient soutenus: des procédures et mesures nationales en faveur de systèmes politiques ouverts et participatifs; des processus électoraux crédibles et transparents qui garantissent la représentation équitable des minorités dans les organes représentatifs; et des institutions qui s’efforcent de remédier aux inégalités économiques et politiques, entre autres pour prévenir les conflits nés de rancœurs accumulées.
Débat conjoint
M. VUK JEREMIĆ, Président de la soixante-septième session de l’Assemblée générale, a déclaré qu’assurer le développement de l’Afrique devrait être une « tâche stratégique » pour l’ensemble du système des Nations Unies. À cet égard, le Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique (NEPAD) constitue une excellente plateforme pour avancer ensemble. En tant que Président de l’Assemblée générale, il a souscrit pleinement au travail du NEPAD « en tant que plan directeur appartenant à l’Afrique et dirigé par l’Afrique ».
M. Jeremić a évoqué le rôle important joué par le Mouvement des pays non alignés, dont le premier Sommet eut lieu à Belgrade en 1961, « dans la recherche par le continent africain de l’affirmation de sa dignité sur la scène mondiale ».
L’ONU est devenue un acteur important dans les efforts déployés pour que se réalise le potentiel politique et économique de l’Afrique, a poursuivi le Président. S’il a salué les tendances encourageantes en Somalie, ainsi qu’au Soudan et au Soudan du Sud, il s’est toutefois dit préoccupé par la situation humanitaire au Sahel. En outre, l’une des crises les plus dangereuses est la menace de sécession, a-t-il ajouté. Il faut appuyer la souveraineté et l’intégrité territoriale du Mali et des pays de la région des Grands Lacs et y promouvoir la paix et la sécurité.
En redoublant d’efforts, les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD) peuvent encore être atteints, a estimé le Président. À cet égard, il faut surmonter l’absence de mise en œuvre des engagements financiers. L’Assemblée générale devra se concentrer sur le programme de l’après-2015, surtout en ce qui concerne l’Afrique et les domaines d’action prioritaires du NEPAD.
Conscient des préoccupations de l’Afrique et de celles du monde en développement, le Président a indiqué qu’il donnera la priorité à un processus intergouvernemental pour le suivi de Rio+20 et pour honorer les engagements audacieux pris à cette occasion.
Un certain nombre de pays africains sont durement frappés par la crise économique mondiale, mais les niveaux de croissance dans certaines parties du continent ont résisté à la crise, a noté M. Jeremić. Ces progrès sont sans précédent, mais il reste beaucoup à faire dans de nombreux régions et domaines, notamment pour résoudre les disparités entre les populations urbaines et rurales et entre les pays eux-mêmes. « Les voix des personnes nécessiteuses doivent pouvoir se faire entendre clairement », a-t-il dit. Il faut combler le fossé entre promesses et réalisations.
L’ONU doit accorder la priorité aux besoins de l’Afrique, a réitéré le Président. La crédibilité globale de l’ONU pourrait dépendre de la question de savoir si elle peut aider à matérialiser le rêve de M. Nelson Mandela de réaliser l’unité de l’Afrique, a-t-il conclu.
M. JEAN ASSELBORN, Vice-Premier Ministre et Ministre des affaires étrangères du Luxembourg, s’est dit ravi qu’avant la fin de la dernière session, l’Assemblée générale ait pu adopter la résolution A/RES/66/293 (2012) portant établissement d’un Mécanisme de suivi des engagements pris en faveur du développement de l’Afrique. Pour lui, c’est au sein des Nations Unies qu’il est possible de veiller à la cohérence de tous les processus déployés aux niveaux mondial et multilatéral en faveur du développement et plus particulièrement de l’Afrique. Parmi ces processus, le NEPAD occupe une place à part, a dit M. Asselborn en ce sens qu’il présente une vision collective du développement et de l’intégration du continent africain dans l’économie mondiale.
Il a souligné qu’en 2011, en dépit de la crise mondiale, l’Afrique s’est démarquée comme l’une des régions disposant d’une des croissances les plus soutenues au monde et si l’on songe à l’avenir, le panorama économique demeure optimiste malgré d’importantes disparités régionales. En outre, la population africaine s’élèvera à deux milliards d’individus en 2050 dont la majorité aura moins de 25 ans. C’est un défi majeur et une formidable opportunité. La promotion de l’emploi décent et de l’emploi des jeunes, en particulier, devra continuer de se situer au cœur des stratégies mises en œuvre par le NEPAD. C’est pour cette raison que le Luxembourg met depuis des années un accent particulier sur le renforcement des capacités et la formation professionnelle des jeunes dans ses programmes de coopération au développement en faveur de l’Afrique. En outre, le Luxembourg soutient activement les programmes de l’Union africaine qui visent à améliorer l’interconnexion à l’Internet de l’ensemble des capitales et des villes principales du continent ainsi que des initiatives favorisant l’intégration régionale en Afrique.
Mme PRENEET KAUR, Ministre des affaires étrangères de l’Inde, s’est félicitée des progrès réalisés dans le cadre de la mise en œuvre des priorités du NEPAD, relevant cependant que d’importants défis demeurent notamment la pauvreté extrême, le manque d’accès à une nutrition adéquate et les conflits, autant de « malaises qui continuent de maintenir les fers sur l’énorme potentiel du peuple africain ». La Ministre a appelé la communauté internationale à continuer de fermement appuyer l’Afrique par l’intermédiaire d’une coopération soutenue en matière de transfert de technologies et de ressources. Elle s’est inquiétée du fait que l’Afrique ait seulement obtenu la moitié des augmentations de fonds promises lors du Sommet du G-8 de Gleneagles. Elle a exhorté la communauté internationale à combler de manière urgente l’écart entre les promesses et les réalisations. Les partenaires en développement doivent maintenir le cap afin d’aider les pays africains à réaliser leurs objectifs en matière de développement.
Mme Kaur a passé en revue les grandes lignes du partenariat entre l’Inde et l’Afrique. Elle a indiqué que l’Inde s’était engagée à verser 5 milliards de dollars au cours des trois prochaines années à ses partenaires africains. Sept cents millions de dollars seront également alloués à la création de nouvelles institutions de formation établies en consultation avec l’Union africaine. La Ministre a aussi fait savoir que l’Inde s’était également engagée à octroyer plus de 22 000 bourses d’études à des étudiants africains d’ici à 2014.
M. MAHADHI JUMA MAALIM, Vice-Ministredes affaires étrangères et de la coopération internationale de la République-Unie de Tanzanie, a déclaré que le paludisme représente un défi sanitaire considérable dans son pays. Si 30 à 40% des consultations concernent le paludisme, ce sont essentiellement des enfants et des femmes enceintes qui meurent tous les jours de cette maladie. Toutefois, a-t-il expliqué, le Gouvernement s’est attaqué à ce problème et a réussi à réduire de 44% l’incidence de la maladie chez les jeunes enfants entre 2008 et 2012; à Zanzibar, le taux de mortalité imputable au paludisme est pratiquement nul. Le pays a également accompli des progrès avec l’usage de moustiquaires imprégnées.
M. Maalim a dit qu’il fallait suivre les recommandations de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et bannir les monothérapies, en vue de rendre accessibles des thérapies combinées à un juste prix. À ce sujet, le Gouvernement est partenaire de l’« Affordable Medicines Facility », un mécanisme subsidiaire du Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme. La Tanzanie a été le premier pays africain à réduire le coût des moustiquaires et des produits nécessaires pour contrôler le paludisme, s’est félicité le représentant.
À travers l’Alliance des dirigeants africains contre le paludisme (ALMA), les pays mobilisent leur volonté politique. Toutefois, ils sont confrontés à un manque énorme de ressources. « Nous savons tous que le paludisme est une maladie guérissable », a dit M. Maalim. Jusqu’à présent, l’accent a été mis sur la prévention, mais des infrastructures pour le traitement sont essentielles si l’on veut gagner la bataille d’ici à 2015. « Nous avons besoin de l’appui de la communauté internationale et du secteur privé », a-t-il conclu.
M. BARRY HAASE (Australie) a estimé essentiel de garder à l’esprit les besoins de l’Afrique au moment de l’élaboration de l’Agenda pour le développement post-2015. Il a dit voir des « opportunités immenses » en Afrique, évoquant notamment le fait que 11 des économies à la croissance la plus rapide sont africaines. Le représentant a indiqué que l’Australie s’est engagée à verser 150 millions de dollars à l’amélioration de la sécurité alimentaire en Afrique par l’intermédiaire du Centre international de sécurité alimentaire australien qui doit ouvrir un bureau à Nairobi. De plus, l’initiative pour le développement de l’industrie minière, que l’Australie finance à hauteur de 127 millions de dollars, aide les pays africains à maximiser la rentabilité de ce secteur.
M. Haase a appelé à l’établissement d’un partenariat renforcé avec les partenaires internationaux. Il a fait part de ses préoccupations face à l’impasse dans laquelle se trouvent les négociations de Doha. Il a espéré que le NEPAD pourra contribuer à améliorer le commerce intrarégional qui, a-t-il estimé, demeure trop faible. Le NEPAD doit également s’affirmer davantage afin de lancer les réformes nécessaires pour attirer les investissements privés et les partenariats ciblant le renforcement des infrastructures.
Le représentant s’est ensuite penché sur les ravages provoqués par le paludisme en Afrique, s’inquiétant plus particulièrement de la résistance aux traitements actuels. Il a annoncé qu’une conférence internationale consacrée à ce problème aurait lieu à la fin du mois à Sydney.
M. TOMMO MONTHE (Cameroun), s’exprimant au nom du Groupe des États d’Afrique, a d’abord fait remarquer que ce débat coïncide avec la Journée internationale pour l’élimination de la pauvreté. Il a ensuite, devant les rapports dont est saisie l’Assemblée générale, demandé au Secrétariat de présenter, à l’avenir, des documents plus analytiques, à la lumière des objectifs déterminés. Il s’est félicité de la décision du Secrétaire général de conserver le Bureau du Conseiller spécial pour l’Afrique en tant qu’unité séparée et indépendante.
En faisant preuve d’une forte volonté politique, les nations africaines sont en mesure de progresser dans divers secteurs prioritaires du NEPAD, tels que l’agriculture, les infrastructures, les technologies de l’information et de la communication, et la gouvernance. Toutefois, a-t-il dit, les contraintes en matière de ressources et de capacités demandent un appui international renforcé. Il faut mettre l’accent sur l’aide publique au développement (APD), la sécurité alimentaire, l’allègement du fardeau de la dette, les IED et les changements climatiques.
Les États africains attachent une grande importance au suivi de Rio+20 et aux objectifs de développement durable qui doivent refléter les priorités de l’Afrique. Ils soulignent également le besoin urgent d’activer le Mécanisme de surveillance créé par l’Assemblée générale dans sa résolution 66/293 pour garantir la responsabilité mutuelle et le partenariat et suivre la mise en œuvre des engagements pris par les pays africains et leurs partenaires de développement.
M. Monthe a abordé la question du processus préparatoire du programme de développement de l’après-2015. Selon lui, ce processus doit être « construit autour des succès et des échecs des OMD » et centré sur les besoins des peuples.
Enfin, le représentant s’est félicité des progrès réalisés en Afrique en matière de consolidation de la paix. C’est ainsi que 23 pays africains ont organisé des élections démocratiques entre août 2011 et mars 2013, mais il s’est dit toutefois préoccupé par les coups d’État au Mali et en Guinée-Bissau. Il s’est félicité des réunions de haut niveau sur les situations dans la région du Sahel, en Somalie, au Soudan et en République démocratique du Congo, pendant le débat général.
En sa qualité de représentant de son pays, M. Monthe a constaté que malgré l’augmentation, depuis 2004, de l’APD, les flux restent inférieurs aux promesses. « Le tableau contrasté du bilan du NEPAD reflète la réalité d’une situation économique difficile qui se prête au développement de facteurs favorisant l’émergence de conflits », a poursuivi le délégué.
S’agissant des politiques économiques et de l’accès aux ressources, le Cameroun, a-t-il indiqué, a lancé une politique dite de « grandes réalisations » qui consiste en la mise sur pied de larges infrastructures et vise la croissance par l’emploi, notamment des jeunes. Ce programme, qui a commencé par l’édification de centrales hydroélectriques, respecte par ailleurs les normes de l’économie verte.
En ce qui concerne l’inclusion politique, a ajouté M. Monthe, le Cameroun s’efforce de promouvoir une participation citoyenne à la vie politique, sans distinction d’appartenance ethnique ou confessionnelle. Au niveau des collectivités territoriales, le programme de décentralisation en cours favorise également la participation la plus large possible.
Mme EBUN ADEBOLA JUSU, Vice-Ministre des affaires étrangères et de la coopération internationale de la Sierra Leone, a estimé qu’avec une croissance accélérée, une amélioration de la gouvernance et le recul des conflits, l’Afrique se trouve de « toute évidence » à un tournant historique. Elle a cependant constaté que les progrès réalisés jusqu’à présent continuaient d’avoir un faible impact à cause des effets sans précédent de la crise financière et économique et des changements climatiques. Mme Jusu a dit être encouragée par le nombre croissant de participants au Mécanisme africain d’évaluation par les pairs (MAEP) et a encouragé les États africains à augmenter leurs revenus nationaux pour moins dépendre de l’aide extérieure. Il faut également investir dans la science, la technologie et la création d’emplois, a-t-elle ajouté, tout en soulignant l’importance des investissements étrangers directs (IED).
La Vice-Ministre a fait état d’un nouvel éventail de défis en Afrique dont la criminalité transnationale organisée, la prolifération des armes légères et de petit calibre, le terrorisme, la piraterie, les menaces à la démocratie, la sécheresse et la corruption. De nombreux pays africains sont en outre aux prises avec le problème du chômage chez les jeunes, des changements climatiques et un appareil productif inadéquat. Elle a appelé à des partenariats coordonnés et à des efforts pour améliorer les systèmes d’alerte précoce. Mme Jusu a également appelé à la conclusion des négociations de Doha, en particulier sur la suppression des subventions agricoles et l’accès des agriculteurs africains aux marchés.
S’agissant de la Sierra Leone, Mme Jusu a rappelé le cadre de développement quinquennal de 2008 qui met l’accent sur l’énergie, l’agriculture, les transports, la santé, le chômage chez les jeunes, l’égalité des sexes et l’éducation. L’approvisionnement en électricité a été multiplié par 10, le rendement agricole est en hausse et d’importants chantiers routiers ont été lancés. La Vice-Ministre n’a pas caché les défis, s’agissant des faibles capacités des secteurs privé et public, du système de santé, de l’insécurité alimentaire, de la pauvreté et de l’accès à l’eau potable. Elle a insisté sur l’importance du transfert de technologies et s’est félicitée de l’initiative « Énergie durable pour tous » du Secrétaire général.
M. AMERICO BEVIGLIA ZAMPETTI, délégué de l’Union européenne, a rappelé qu’en novembre 2010, au cours du troisième Sommet Afrique-Union européenne, les dirigeants des deux continents ont renouvelé leur engagement à travailler ensemble pour s’attaquer aux défis mondiaux des changements climatiques, de la prévention des conflits et de la bonne gouvernance, et pour traiter des questions liées à l’énergie, aux infrastructures, à la sécurité alimentaire et aux OMD. Ils ont souligné le besoin d’encourager les investissements, la croissance et l’emploi en particulier pour les jeunes générations. L’Union européenne reconnaît le rôle essentiel de l’Union africaine et du NEPAD dans la définition des cadres politiques africains.
Pour l’Union européenne, la Stratégie commune de l’Union européenne et de l’Afrique adoptée en 2007 reste le cadre stratégique de la coopération et du dialogue. Ce partenariat est guidé par les principes fondamentaux de l’unité de l’Afrique, de l’interdépendance entre l’Afrique et l’Europe qui partagent des valeurs et des intérêts communs. Le représentant a ajouté que malgré les progrès, l’Afrique continue de faire face à des problèmes majeurs comme le paludisme et le VIH/sida. Les progrès réalisés contre ces pathologies dépendent toujours de la volonté politique et des investissements durables promis par les donateurs et les dirigeants politiques. L’Union européenne continuera d’apporter son appui dans la lutte contre le paludisme et le VIH/sida, a rassuré le représentant.
Mme PAULETTE A. BETHEL (Bahamas), s’exprimant au nom de la Communauté des Caraïbes (CARICOM), a noté que les pays de sa région sont unis à l’Afrique par « un tissu de liens culturel et historique et par des aspirations communes ». La CARICOM a ainsi été représentée au premier Sommet mondial de la diaspora africaine qui a eu lieu cette année à Johannesburg. La représentante a espéré que l’élan de ce Sommet contribuera à « faire naître une Afrique plus forte au XXIe siècle ». La CARICOM s’est engagée à collaborer avec l’Afrique et à poursuivre un dialogue qui s’est concrétisé par la représentation diplomatique et le partenariat économique. La CARICOM a également joué un rôle important pour la mise en place d’un mémorial permanent pour honorer les victimes de l’esclavage, au Siège des Nations Unies.
La représentante s’est dite encouragée par les promesses qui semblent ressortir des pages du rapport du Secrétaire général. Une « nouvelle dynamique remplace l’image stéréotypée d’un continent désespéré ». Toutefois, la réalisation du développement et d’une paix durables reste un défi pour le continent africain. La CARICOM prône « des actions plus concertées pour épauler le continent » et, notamment, l’élimination de la pauvreté, la promotion de l’éducation, la bonne gouvernance et l’élargissement de l’accès à la santé. La représentante a reconnu la nécessité d’aider le cadre de règlement des conflits et de la consolidation de la paix. Il faut des efforts continus pour renforcer le capital humain et traiter des problèmes qui entravent le développement.
La représentante a appelé les institutions financières internationales « à garder le cap » et à prendre dûment en compte « les préoccupations mutuelles de toutes les parties ». A cet égard, les partenariats Sud-Sud sont une partie essentielle de la réponse internationale. S’agissant du changement climatique, une réponse mondiale effective intégrée est nécessaire. En conclusion, « la CARICOM est encouragée par la vision de l’Afrique et la réalisation de sa stratégie de développement telle que reflétée par le NEPAD ».
M. MOOTAZ AHMADEIN KHALIL (Égypte) a estimé qu’afin de consolider les progrès réalisés dans la réalisation du NEPAD, les gouvernements africains devaient redoubler d’efforts pour mobiliser davantage de ressources internes et établir de bonnes politiques macroéconomiques contre les effets de la crise économique et financière. Il a appelé à des mesures commerciales plus justes, à l’allègement du fardeau de la dette, y compris celle des pays à revenu intermédiaire, à l’augmentation des IED et à la participation effective de l’Afrique dans les processus internationaux de prise de décisions économiques.
M. Khalil a cité les défis de son continent, à savoir les changements de régime anticonstitutionnels, le terrorisme, la criminalité transnationale organisée, la piraterie et les violations des droits de l’homme. Il a annoncé que l’Égypte accueillera, au début du mois de novembre, la troisième « Retraite de haut niveau » sur la promotion de la paix, de la sécurité et de la stabilité en Afrique. Il a salué la nomination d’un Conseiller spécial pour l’Afrique, estimant cependant que son Bureau devait être doté des ressources adéquates. Il a engagé la communauté internationale à maintenir l’appui financier et technique aux programmes antipaludiques. Il a parlé du rôle important des organisations régionales en la matière, citant l’Alliance des dirigeants africains contre le paludisme (ALMA). M. Khalil a lié le succès des efforts de lutte contre le paludisme aux modifications à apporter à l’Accord sur les Aspects des droits de propriété intellectuelle qui touchent au commerce (ADPIC). Il a appelé les pays développés à lever les restrictions pour les médicaments génériques ou au moins à subventionner les droits détenus par leurs sociétés.
M. RAYMOND SERGE BALÉ (République du Congo) a déclaré que le continent africain a tous les atouts pour progresser, avec un NEPAD qui le prépare aux évolutions et aux bouleversements du monde. Le cadre stratégique offert par le Partenariat a permis au continent d’enregistrer des progrès dans les domaines de la paix, du développement durable, des nouvelles technologies, de la santé et de l’éducation et des infrastructures malgré la crise économique mondiale. Il a particulièrement souligné le sous-secteur de l’agriculture qui a connu un essor appréciable à travers le Programme détaillé de développement de l’agriculture en Afrique.
M. Balé a néanmoins indiqué que ces résultats positifs ne peuvent prospérer et s’installer dans la durée que sous le règne de la paix et de la sécurité. Il a noté à cet effet que l’adhésion de 31 États au Mécanisme africain d’évaluation par les pairs témoigne de leur engagement en faveur de la bonne gouvernance politique et socioéconomique. Le Congo a adhéré à ce processus dès 2003, année de son lancement, a signalé le délégué, qui a rappelé que les pays africains restent néanmoins sujets à des contraintes qu’ils ne sont pas toujours en mesure de confronter compte tenu de leurs complexités, de leur nature et des capacités des pays à y faire face.
Mme CHERYL SABAN (États-Unis) a affirmé que son pays continue d’appuyer les efforts de l’Afrique pour réduire la pauvreté et mieux intégrer l’économie mondiale. Le NEPAD a été fructueux, a-t-elle dit, en citant l’augmentation des exportations africaines et l’accroissement des IED. Elle a aussi rappelé que la croissance économique moyenne de l’Afrique dépasse les 4%. En 2012, un tiers des pays africains verront leur croissance dépasser les 6%. Pour consolider ces acquis, la représentante a annoncé que son pays allait poursuivre ses efforts en faveur de la démocratie, de la sécurité alimentaire, de la santé, de l’éducation et des partenariats public-privé (PPP).
Elle a rappelé que la nouvelle Alliance pour la sécurité alimentaire du G-20 vise notamment à extirper 50 millions d’Africains de la famine. Cette Alliance va appuyer les investissements dans les secteurs de l’agriculture, des infrastructures et d’appui aux PPP. Ces PPP, a-t-elle estimé, doivent compléter l’APD qui ne peut à elle seule assurer l’appui au développement. Les PPP peuvent s’avérer utiles dans la gestion des ressources naturelles, a-t-elle suggéré. S’agissant de la santé, la représentante a souhaité que l’Assemblée dresse le bilan de la Décennie pour faire reculer le paludisme au cours de cette session. Elle a rappelé qu’à partir de 2009, son pays a décidé d’investir 5 milliards de dollars sur six ans dans la lutte contre ce fléau. Les États-Unis demandent aux pays africains d’augmenter leur part dans cette lutte.
M. RON PROSOR (Israël) a salué la détermination et l’esprit des femmes africaines qui sont les fers de lance du progrès de leurs communautés. L’actuelle Ambassadrice d’Israël en Éthiopie figure parmi ces femmes dont l’histoire révèle le secret du succès des sociétés israéliennes et africaines qui sont toutes les deux poussées vers l’avant par des femmes fortes et autonomes. Le délégué a indiqué qu’Israël avait déjà commencé à appuyer l’Afrique du temps de Golda Meir, en 1958, au début des indépendances africaines en envoyant des experts, des médecins, des ingénieurs et des enseignants pour travailler main dans la main avec des partenaires africains.
M. Prosor a aussi énuméré les secteurs de coopération de son pays au Ghana, au Sénégal, au Cameroun et au Kenya, dans les domaines de la santé, de l’agriculture et de la pêche. Il a dit qu’enseigner une culture d’entreprise aide les populations à acquérir du savoir-faire et leur offre une chance de résoudre leurs problèmes par elles-mêmes, en déclenchant des vagues d’idées et de solutions novatrices. Il a conclu en citant un proverbe africain qui dit: « si tu peux parler, tu peux chanter, si tu peux marcher, tu peux danser » pour souligner que l’Afrique promet beaucoup.
M. YUSRA KHAN (Indonésie) a relevé que des progrès encourageants avaient été réalisés depuis le lancement du NEPAD, notamment en matière de bonne gouvernance, de renforcement des capacités, d’amélioration des cadres macroéconomiques et de renforcement des infrastructures. Il a estimé que les partenariats mondiaux et l’appui international étaient impératifs pour garantir le succès du NEPAD, évoquant notamment l’importance de la coopération bilatérale et triangulaire et de la coopération Sud-Sud, sans oublier les PPP. Le représentant a fait savoir que grâce au Nouveau Partenariat stratégique Asie-Afrique, l’Indonésie avait établi une base de coopération « solide » dans les domaines du commerce, des investissements, du tourisme, des technologies de l’information et de la communication, de l’environnement, du renforcement des capacités agricoles, de la sécurité alimentaire et du transfert des technologies.
Se penchant sur les problèmes liés au paludisme, M. Khan a estimé que les programmes devaient être axés sur les communautés et avoir des objectifs clairs, précis et opportuns. Afin d’éviter les cas de résistance, les médicaments antipaludiques devaient être administrés de manière appropriée et être accessibles dès les premiers symptômes. Il importe en outre d’encourager les partenariats bilatéraux, régionaux et multilatéraux, y compris les PPP, a-t-il ajouté.
M. DOCTOR MASHABANE (Afrique du Sud) a rappelé qu’avec la formation de l’Union africaine (UA), il y a 10 ans, les pays du continent ont cherché de nouvelles façons de gérer les défis complexes de la pauvreté, du sous-développement et des conflits. L’Union africaine a mis sur pied sa propre architecture pour la paix et la sécurité, tandis que, sur le plan économique, le NEPAD offrait à l’Agenda pour la paix et le développement un dynamisme et une vision nouvelle.
Les pays africains et leurs partenaires de développement doivent poursuivre leurs efforts concertés pour la mise en œuvre du NEPAD, a insisté le représentant. Les pays africains, à travers l’Union africaine et leurs capacités nationales, s’emploient à créer un environnement favorable au succès du NEPAD. À cet égard, 30 pays africains ont accédé au Mécanisme d’évaluation par les pairs.
Toutefois une majorité de pays d’Afrique subsaharienne ne seront pas en mesure de réaliser la plupart des OMD d’ici à 2015, a rappelé M. Mashabane. C’est la raison pour laquelle, l’appui international reste essentiel. Il est clair que le NEPAD a déjà contribué à accélérer le développement et à promouvoir la participation au système économique international. En 2010, s’est-il félicité, l’Union a créé l’agence de planification et de coordination du NEPAD.
La mise en œuvre du NEPAD revêt également une importance cruciale dans le cadre du suivi de Rio+20, notamment en ce qui concerne la sécheresse, la désertification et la dégradation des terres. Les priorités du continent, telles qu’elles sont reflétées dans le NEPAD, devront être incorporées dans le nouvel Agenda pour le développement, a insisté le représentant. La seizième Assemblée de l’Union africaine a approuvé sept projets d’infrastructure régionaux qui couvrent cinq régions du continent, pour faciliter à terme la libre circulation des biens, des services et des personnes et renforcer l’intégration du continent en tant qu’espace économique mondial. Pour sa part, l’ONU doit continuer à appuyer les pays africains et les communautés économiques régionales pour accélérer ainsi la création d’une zone panafricaine de libre échange.
Enfin, le chargé d’affaires de l’Afrique du Sud a salué tous les efforts entrepris au niveau international pour combattre le paludisme. À cet égard, il a indiqué l’engagement de son pays à se concentrer sur la recherche de nouveaux médicaments, notamment à l’Université de Cape Town, et à continuer à utiliser l’insecticide dichlorodiphényltrichloréthane (DDT) qui a contribué à endiguer le paludisme en Afrique du Sud.
M. IBRAHIM ASSANE MAYAKI, Président-Directeur général de l’Agence de planification et de coordination du NEPAD, a indiqué que le développement des infrastructures était un élément essentiel pour la croissance durable et l’intégration régionale du continent. Il a expliqué que le Programme pour le développement des infrastructures en Afrique s’était fixé pour objectif la construction de 32 000 kilomètres d’autoroutes, de 30 200 kilomètres de voies ferrées et de 16 500 kilomètres de lignes électriques interconnectées d’ici à 2040, tout cela dans le but de faciliter la circulation des personnes, des biens et des services. M. Mayaki a indiqué que l’agriculture et la sécurité alimentaire étaient des domaines prioritaires pour le NEPAD, et a souligné l’importance des PPP.
M. Mayaki a relevé que l’Afrique avait enregistré une croissance impressionnante ces 10 dernières années, avec un taux moyen de 5% par an. Il a reconnu qu’un facteur critique était la mobilisation de ressources internes pour assurer la mise en œuvre des projets du NEPAD. Le Partenariat, a-t-il ajouté, encourage également les parties prenantes à réduire les flux illicites qui sapent la gestion des ressources de l’Afrique. Le Président-Directeur général a indiqué que l’Afrique venait de lever les barrières à l’intégration régionale, notamment le commerce intra-africain. Le continent est à présent plus ouvert au secteur privé et aux investissements, s’est-il félicité, relevant que les IED avaient quintuplé en 10 ans pour atteindre 55 milliards de dollars en 2010.
M. Mayaki a salué le Document final de Rio+20 qui affirme que le NEPAD est le cadre de développement durable de l’Afrique. Il a souligné que le suivi pourrait être assuré par les institutions régionales. L’agenda post-2015, a-t-il souligné, doit prendre en compte la durabilité de la croissance et du développement de l’Afrique, a-t-il conclu.
Mme NNENNA EZEIGWE (Nigéria) a relevé que malgré les défis qui persistent, les pays africains avaient réalisé d’importants progrès en matière de gouvernance, d’infrastructures, de technologies de l’information et de la communication et d’agriculture. Elle a souligné la nécessité d’investir davantage dans l’agriculture, la sécurité alimentaire et la santé, et de faire en sorte que les partenaires en développement honorent leurs engagements. La représentante a plus particulièrement appelé le G-8 à mettre en œuvre les engagements du Sommet de Gleneagles. Elle a estimé que la nouvelle Alliance en matière de sécurité alimentaire et de nutrition qui a été lancée cette année pourrait servir de modèle de coopération et d’engagement entre l’Afrique et le reste du monde.
Mme Ezeigwe a fait observer que l’exclusion systématique de pans entiers de la société des institutions de gouvernance politique, de l’économie et des services sociaux était une des causes des conflits que connait le continent. Elle a fait part de ses préoccupations face à la prolifération des armes et au recrutement de groupes criminels. Elle a évoqué les efforts du Nigéria pour combattre Boko Haram et engagé les États de la région à appuyer l’initiative de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) au Mali.
La représentante a fait savoir qu’au Nigéria, le paludisme représente 30% de la mortalité infantile et 11% de la mortalité maternelle. Environ 835 millions de dollars sont perdus en frais de prévention et de traitement, sans oublier l’absentéisme, le manque de productivité et les lésions. Des mesures de contrôle ont été lancées sur le plan national, notamment la distribution de moustiquaires imprégnées et un système de diagnostics et de traitement rapide et efficace. Les initiatives du Nigéria ont permis de sauver 166 000 enfants de moins de 5 ans.
M. HOR NAM BORA (Cambodge) a appuyé la mise en œuvre du NEPAD, « un outil important pour lutter contre la pauvreté et le sous-développement en Afrique ». S’il a salué les progrès réalisés dans des domaines prioritaires tels que l’éducation, la santé, les infrastructures et l’agriculture, il a toutefois reconnu qu’il restait encore beaucoup à faire pour réaliser les OMD. À cet égard, il a affirmé que le Cambodge est prêt à renforcer son partenariat et à partager son expérience avec l’Afrique. Il a considéré que la coopération Sud-Sud est la meilleure stratégie pour promouvoir le partenariat entre l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (ANASE) avec l’Afrique, notamment dans le domaine agricole et des changements climatiques. Il a jugé utile la récente intégration du NEPAD dans les structures de l’Union africaine et a appuyé la recommandation visant à établir un mécanisme d’examen pour évaluer la mise en œuvre des engagements pris en faveur du développement de l’Afrique.
M. VLADIMIR N. SERGEEV (Fédération de Russie) a indiqué que son pays avait annulé la principale dette des pays africains qui s’élevait à 20 milliards de dollars et que des accords avaient été établis avec la Zambie et la Tanzanie pour mettre la dette au service du financement des projets de développement. Des accords similaires sont en cours de préparation avec le Bénin, le Mozambique et l’Éthiopie, a-t-il ajouté, avant de parler de l’assistance humanitaire et alimentaire fournie par son pays à l’Afrique. M. Sergeev a également indiqué que les pays de la région bénéficient de nombreuses politiques commerciales préférentielles, les produits à l’exportation des pays les moins avancés (PMA) étant exemptés de taxes. En outre près de 4 000 Africains étudient actuellement en Fédération de Russie, grâce à des bourses octroyées par le budget fédéral russe. Le pays a aussi versé 20 millions de dollars au Programme de la Banque sur le contrôle du paludisme en Afrique.
Le représentant a estimé que le règlement et la prévention des conflits armés étaient essentiels pour garantir un avenir sûr au continent. Il a réclamé un partenariat renforcé entre le Conseil de sécurité et le Conseil de paix et de sécurité de l’Union africaine et a appelé à des mesures pour lutter contre les factions armées illégales et pour renforcer les relations de bon voisinage et de coopération pour la sécurité des frontières afin de prévenir la propagation de conflits et les infiltrations d’armes et de mercenaires. Il importe également de prévenir les violations massives du droit international humanitaire et de lutter contre l’impunité pour les crimes contre l’humanité, a ajouté M. Sergeev.
M. TSUNEO NISHIDA (Japon) a déclaré que pour renforcer et diversifier l’économie africaine, et assurer une croissance économique durable et robuste, le développement des infrastructures reste essentiel. C’est pourquoi, le Japon appuie le Programme de développement des infrastructures en Afrique (PIDA) qui est une initiative africaine. Il contribue aussi aux efforts déployés dans le cadre du Programme africain d’adaptation aux défis des changements climatiques. Le Japon appuie également les priorités en matière d’agriculture, de sécurité alimentaire et de protection de l’environnement. S’agissant des défis de la paix et de la sécurité, le représentant a salué les initiatives de l’Union africaine et des organisations régionales s’agissant du Soudan du Sud, du Mali, de la Somalie et de la région du Sahel.
Il s’est félicité de ce que la résolution de l’Assemblée générale sur la sécurité humaine, adoptée le mois dernier, trouve maintenant sa concrétisation sur le terrain. Cette résolution a été coparrainée par le Japon et la Jordanie, a-t-il rappelé. Il a aussi signalé que la Conférence internationale de Tokyo sur le développement de l’Afrique (TICAD) dont la première édition remonte à 1993, a contribué à la réalisation des objectifs du NEPAD. En 2008, la TICAD IV a adopté le Plan d’action de Yokohama qui comprend deux engagements dont le doublement de l’APD japonaise vers l’Afrique pour la porter à 1,8 milliard de dollars avant 2012, et le doublement des investissements japonais pour atteindre les 3,4 milliards de dollars avant 2012. Le représentant a révélé que du 1er au 3 juin 2013, le Japon, les Nations Unies, la Banque mondiale et le PNUD organiseront la TICAD V qui renforcera le partenariat et l’appropriation par l’Afrique de son développement.
M. OTHMAN JERANDI (Tunisie) a reconnu que, depuis sa création en 2001, le NEPAD a joué un rôle moteur pour le redressement économique de l’Afrique et son intégration dans l’économie mondiale. Dans le contexte de la reprise mondiale incertaine, la mise en œuvre du NEPAD et la réalisation des OMD requièrent « une détermination et un leadership sans faille » du continent et de ses partenaires de développement.
La promotion d’une paix et d’un développement durables en Afrique nécessite également des actions solidaires concrètes de la part de la communauté internationale, « qui s’adressent aux causes profondes du sous-développement et des conflits, en vue de créer un environnement propice à l’investissement et à la croissance économique ». Le représentant s’est dit préoccupé par le chômage des jeunes en Afrique. Selon le Bureau international du Travail (BIT), ce sont 21% des jeunes entre 15 et 24 ans qui sont touchés en Afrique subsaharienne. La situation est plus inquiétante en Afrique du Nord où plus de 25% des jeunes sont sans emploi.
Plusieurs pays africains, à l’instar de la Tunisie, de l’Égypte et de la Lybie, ont engagé de vastes réformes politiques et économiques à la suite des révolutions historiques contre des décennies de dictatures, de corruption et de mauvaise gouvernance, a souligné le représentant. Il a appelé les Nations Unies et la communauté internationale à renforcer leur soutien à ces pays « dans leur quête de transition démocratique et leurs efforts de reconstruction nationale ».
M. WANG MIN (Chine) s’est attardé sur les effets de la crise économique sur le continent africain, faisant observer que la croissance moyenne de l’Afrique demeurait toujours en deçà des 6,5% enregistrés avant la crise ce qui, a-t-il observé, ne suffit pas à opérer une réduction substantielle de la pauvreté. L’APD, même si elle a quelque peu augmenté depuis 2004 est encore loin de refléter les engagements pris, tandis que la crise de la dette en Europe se fait ressentir sur la viabilité de la dette africaine, entraînant par ailleurs une réduction des IED et une détérioration de l’environnement commercial pour l’Afrique, a-t-il déploré.
Dans ce contexte, M. Wang a appelé au renforcement des partenariats de développement, exhortant notamment les pays donateurs à honorer au plus tôt leurs engagements en matière d’APD et d’allègement de la dette. Il a réclamé la conclusion rapide des négociations de Doha. Après avoir vanté les mérites de la coopération Sud-Sud, il a appelé l’ONU à renforcer son appui à l’Afrique et à inscrire les préoccupations de cette dernière dans l’Agenda pour le développement post-2015.
Le représentant a plaidé pour l’appropriation africaine des programmes de développement, faisant observer que les pays africains s’étaient montrés capables compte tenu des réformes économiques, de la résolution de plusieurs conflits et de l’amélioration de la gouvernance. L’Afrique est tout à fait capable de contrôler son propre agenda et la communauté internationale doit respecter ses États, a-t-il souligné.
M. Wang a fait savoir qu’à l’occasion de la cinquième Conférence ministérielle du Forum sur la coopération Chine-Afrique, le Président Hu Jintao s’était engagé à fournir une ligne de crédit de 20 milliards de dollars à l’Afrique pour appuyer les infrastructures, l’agriculture et l’industrialisation. La Chine entend aussi faire avancer la technologie agricole, les installations météorologiques, la gestion des forêts et les services de douanes. Elle compte lancer prochainement l’Initiative pour le partenariat Chine-Afrique en faveur de la paix et de la sécurité qui, a-t-il expliqué, fournira un appui financier aux missions de maintien de la paix de l’Union africaine.
M. ABDOU SALAM DIALLO (Sénégal) a rappelé que le NEPAD reste fondé sur une culture endogène du développement et est porteur d’une nouvelle conception de la nature et de l’orientation du meilleur type de partenariat que l’Afrique doit entretenir avec le reste du monde. Au cours des premières années d’existence du NEPAD, l’Afrique a fait des avancées significatives en ce qui concerne notamment l’extinction des foyers de tensions, le retour de la croissance économique, de la bonne gouvernance et de la démocratie ainsi que la promotion des droits de l’homme et de l’autonomisation des femmes.
M. Diallo a reconnu que les progrès restent lents et que des difficultés aiguës continuent de peser sur le devenir du continent. Parmi ces difficultés, il a cité la pauvreté, le VIH/sida, le paludisme, la tuberculose et la mortalité infantile. À cela s’ajoutent la famine, le chômage, les subventions agricoles qui entravent le libre échange, le fardeau de la dette et la crise énergétique. Pour stimuler une croissance économique soutenue et asseoir une économie compétitive, les investissements doivent s’accroître, a dit le représentant.
Il a aussi dénoncé les menaces sérieuses qui pèsent sur la stabilité du continent en proie au terrorisme, à l’intégrisme religieux et au fanatisme de groupes incontrôlés. C’est pourquoi, il s’est félicité de ce que le Conseil de sécurité ait adopté une résolution qui engage l’Afrique à prendre ses responsabilités et à remédier à la situation qui sévit au Mali. Il a rejeté tout projet de partition de ce pays et a adhéré à la décision de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO). De même, il s’est dit exigeant sur le devoir de solidarité en vue de la stabilisation en Libye, en Somalie, au Darfour et en Guinée-Bissau. Avant de conclure, il a prévenu que c’est dans le respect des promesses et des efforts de financement que la communauté internationale pourra aider l’Afrique.
M. NORACHIT SINHASENI (Thaïlande) a fait remarquer que la communauté internationale a une responsabilité dans la promotion de la stabilité et du développement durable en Afrique, où vit un sixième de la population mondiale. La communauté internationale doit aider les pays africains à atteindre les OMD et à mieux s’intégrer dans l’économie mondiale. Elle doit également renforcer la capacité de l’Afrique à gérer des défis tels que la sécurité alimentaire, les changements climatiques, les catastrophes et les pandémies.
La croissance économique et le développement durable passent par le développement du capital humain, a poursuivi M. Sinhaseni. C’est pour cette raison que les partenariats de la Thaïlande avec l’Afrique sont essentiellement centrés sur le développement des ressources humaines et le renforcement des capacités dans divers domaines, à travers la coopération bilatérale, trilatérale et multilatérale. Le délégué a espéré que l’expérience et l’expertise de la Thaïlande en matière d’agriculture, de santé publique et d’éducation seront utiles à l’Afrique.
La Thaïlande a mis en œuvre des programmes de développement en fonction des besoins spécifiques de pays comme le Burundi, Madagascar, le Mozambique, le Sénégal, le Soudan et le Lesotho. En outre, elle a participé aux efforts collectifs pour la paix et la sécurité en Afrique à travers l’Opération hybride Union africaine-Nations Unies au Darfour (MINUAD) et les groupes de travail antipiraterie dans le golfe d’Aden.
M. PEDRO NÚÑEZ MOSQUERA (Cuba) a déclaré que l’Afrique est un continent immensément riche mais confronté à des défis et des obstacles à son développement qui sont « tout à fait inacceptables ». Il a notamment déploré le fardeau de la dette et dénoncé « les multinationales très puissantes » qui s’y battent pour le contrôle des matières premières, alors que leurs pays d’origine n’honorent pas leurs modestes engagements. « Il faut se débarrasser de la philosophie du gain à tout prix », a-t-il insisté.
Pour sa part, Cuba continuera de plaider pour le respect de la souveraineté du continent et la non-ingérence dans les affaires intérieures des pays africains, a assuré le délégué. Il faut aborder les causes réelles des problèmes, comme le colonialisme qui a marginalisé les économies de beaucoup de pays. « Le peuple cubain est l’héritier direct et naturel de la culture et de la résistance de l’Afrique », a-t-il ajouté, en se référant à l’esclavage et au travail forcé dans les plantations de canne à sucre. Cuba a toujours été aux côtés de l’Afrique dans la lutte anticolonialiste et à travers ses projets de coopération.
Dans le contexte de la coopération Sud-Sud, M. Núñez Mosquera a indiqué que plus de 2 600 boursiers africains étudient dans les universités cubaines, tandis que plus de 5 000 Cubains travaillent dans 34 nations africaines pour favoriser le développement dans divers domaines. Le représentant a plaidé pour « un ordre international plus juste » et pour « l’égalité des chances en Afrique ».
M. MOURAD BENMEHIDI (Algérie) a tout d’abord estimé que la mise en place du Mécanisme de suivi des engagements pris en faveur du développement de l’Afrique devrait offrir un cadre approprié pour évaluer la mise en œuvre desdits engagements et promouvoir la coopération entre le continent africain et ses partenaires. Il a fait savoir que l’Algérie avait présenté en 2012, au Mécanisme africain d’évaluation par les pairs, son deuxième rapport d’étape sur la mise en œuvre du Programme d’action national sur la gouvernance, précisant que l’élaboration de ce rapport est intervenue au moment où l’Algérie a engagé une nouvelle génération de réformes dans les domaines politique, économique et social.
M. Benmehidi a ensuite relevé que l’agriculture occupe une place majeure dans le développement du continent africain et que les pays africains s’étaient engagés à allouer 10% de leur budget national au développement de l’agriculture et à dépasser l’objectif de 6% de croissance dans ce secteur. Il a affirmé que le développement des infrastructures sous-régionales et régionales constitue le socle du processus d’intégration de l’Afrique. Il s’est félicité de l’adoption, en janvier 2012, du Programme pour le développement des infrastructures en Afrique qui, a-t-il fait observer, devrait permettre de rattraper un retard qui coûte à l’Afrique deux points de croissance annuelle. Compte tenu de l’insuffisance de l’appui de la communauté internationale, le représentant a appelé cette dernière à adopter des mesures concrètes pour contribuer à la relance des économies africaines. Il a estimé qu’une participation accrue de l’Afrique aux processus de prise de décisions économiques à portée mondiale contribuerait à réduire « considérablement » la marginalisation du continent.
M. ELIPHAS CHINYONGA (Zambie) a dit qu’il faut retenir du rapport du Secrétaire général le rôle de leadership que les pays africains assument s’agissant du développement et, en particulier, du développement des infrastructures routières. La Zambie a axé son sixième Plan de développement pour la période 2010-2015 sur ce domaine et sur les PPP. La deuxième priorité de la Zambie est le développement humain pour lequel elle s’emploi à faire correspondre compétences et besoins du marché du travail. S’agissant de l’agriculture, le Gouvernement s’efforce d’y investir 10% du budget national. En matière de technologies de l’information et de la communication, des efforts ont été réalisés même s’il reste encore des efforts à fournir.
La Zambie poursuit sa lutte contre le paludisme et prévoit une éradication totale de la maladie d’ici à 2030. Le secteur de la santé va bénéficier de 11,3% du budget national en 2013, soit une augmentation de 40% par rapport à 2012. Enfin, en matière de bonne gouvernance, la Zambie a vécu l’alternance démocratique depuis la fin de sa transition politique dans les années 1990.
Mme ANNE ANDERSON (Irlande) a reconnu que le rapport du Secrétaire général témoigne des progrès en matière de croissance et de résilience en Afrique. Mais beaucoup reste à faire pour réduire de façon significative la pauvreté. C’est la raison pour laquelle l’Irlande consacre 80% de son APD à l’Afrique. L’année dernière, le Gouvernement a lancé sa stratégie pour l’Afrique qui souligne l’importance des liens entre croissance et commerce et dans le cadre duquel, 20% de l’APD va à des programmes d’éradication de la faim. En 2011, le Gouvernement irlandais a lancé le « Agri-food » pour apporter un soutien financier au renforcement des capacités dans l’agroalimentaire en Afrique. Les fonds ont été affectés au Kenya et à la Tanzanie où l’importance d’autonomiser les femmes rurales pour plus de productivité est mise en exergue.
S’agissant du Mécanisme d’évaluation par les pairs, Mme Anderson a plaidé pour plus de ressources. L’Irlande, a-t-elle dit, contribue à l’amélioration de la gouvernance en finançant des programmes pour l’amélioration de l’administration fiscale et la collecte d’impôt. Malgré la crise, a promis la représentante, l’Irlande s’engage à respecter l’objectif visant à consacrer 0,7% de son PNB à l’APD. Le 22 octobre prochain, elle abritera le deuxième Forum économique Irlande-Afrique qui témoigne de son engagement en faveur de l’Afrique. La représentante a aussi rappelé que la contribution de l’Irlande à la lutte contre le paludisme, le sida et la tuberculose durant la Décennie était de 175 millions de dollars.
M. EDAWE LIMBIYÈ KANDANGHA-BARIKI (Togo) a affirmé que seul un engagement politique collectif, assorti des ressources correspondantes, d’une vaste sensibilisation et de services de santé appropriés pourraient aider à éradiquer le « drame » du paludisme. Il a fait savoir que le paludisme représente 38,9% des consultations et 21,9% des hospitalisations au Togo, avant de précisé que son pays s’est doté d’un plan quinquennal qui met l’accent sur l’utilisation de moustiquaires. Cependant, comme près de 64,7% de femmes restent encore exposées au paludisme, le Togo est déterminé à porter le taux de couverture de la prévention et des soins à 80% des populations à risque de manière à assurer une réduction de l’impact du paludisme d’au moins 75% d’ici à 2015.
Une nouvelle campagne de diagnostic et de traitement gratuit a été lancée, mais des défis demeurent, compte tenu d’une faible utilisation des moustiquaires imprégnées et de leur nombre encore insuffisant. M. Bariki-Kadangha a reconnu que l’absence d’un programme intersectoriel et d’assainissement de base entretient la prolifération de gîtes larvaires. Le Togo, a-t-il enchaîné, considère que la question du paludisme doit être traitée non seulement comme une question de santé publique, mais aussi comme une question de développement. Des mesures sont nécessaires pour gérer efficacement le recrutement et la formation du personnel de santé pour couvrir les besoins techniques et opérationnels.
M. KYAW TIN (Myanmar) s’est félicité de la transformation progressive de l’Afrique en dépit des immenses défis auxquels elle est confrontée. Le continent a enregistré une croissance moyenne de 4,5% en 2011. Si le leadership est indispensable dans les pays africains eux-mêmes, le NEPAD joue aussi un rôle critique. Il y a plus de 50 ans, le Myanmar a fait partie des pays organisateurs de la Conférence Asie-Afrique, dite Conférence de Bandung, a rappelé M. Tin. Le Myanmar continuera d’appuyer les objectifs du NEPAD en vue de générer une croissance économique équitable. Les changements importants qui ont eu lieu récemment au Myanmar ont également ouvert des opportunités pour élargir le commerce et les relations économiques avec les pays africains, a souligné le représentant. Comme bon nombre de pays en Afrique, le développement du Myanmar a été retardé « du fait de problèmes internes d’insurrection et d’un environnement extérieur défavorable », a-t-il indiqué. Aujourd’hui, le pays redouble d’efforts pour promouvoir la paix et le développement, ainsi que le bien-être de son peuple.
M. PALITHA T.B. KOHONA (Sri Lanka) a félicité les pays africains qui sont maintenant classés parmi les pays à revenu intermédiaire grâce à l’adoption du NEPAD comme feuille de route. Il a ajouté que la lutte contre le paludisme a été un excellent retour sur investissement dans son pays où la maladie a reculé de 99,7% entre 2000 et 2009. Le Sri Lanka prévoit l’éradication complète de cette pathologie en 2014. Mais pour qu’il en soit ainsi, il a demandé à la communauté internationale et aux pays concernés de rester vigilants s’agissant du maintien des investissements. Le Sri Lanka est disposé à partager son expérience et son expertise avec les autres pays, en particulier les États africains.
M. SERGIO RODRIGUES DOS SANTOS (Brésil) a observé que malgré les progrès réalisés, de nombreux défis persistent pour le continent africain à commencer par sa forte dépendance à l’exportation de ses produits de base et le manque de progrès réalisés dans les négociations de Doha. Il a également pointé du doigt la stagnation de l’APD vers l’Afrique qui, a-t-il dénoncé, n’a reçu que la moitié des sommes promises par le G-8 lors du Sommet de Gleneagles. M. dos Santos a fait savoir que l’Afrique était une des priorités de la politique étrangère de son gouvernement, lequel a établi un réseau croissant de missions commerciales et diplomatiques. Les liens économiques bilatéraux entre le Brésil et les pays africains sont en plein essor, le montant des flux commerciaux étant passé de 4,2 milliards de dollars en 2002 à plus de 27 milliards de dollars en 2011.
Le représentant a évoqué les 50 accords et plus de coopération agricole que le Brésil a signés depuis 2002 avec 18 pays africains, ainsi que le travail de la Corporation brésilienne de recherche agricole qui opère en Afrique depuis 2006 pour améliorer l’exploitation agricole de la savane. M. dos Santos a aussi parlé du potentiel énorme de l’Afrique pour la production de biocarburants qui, bien menée, ne met en danger ni la production agricole ni la sécurité alimentaire. Le Brésil a en outre créé des programmes conjoints de formation et de renforcement de capacités avec plusieurs pays africains pour prévenir et contrôler le paludisme et renforcer les systèmes nationaux de santé.
M. ANTÓNIO GUMENDE (Mozambique) a estimé que l’APD joue un rôle clef pour aider le continent africain à construire et consolider les fondations de la paix et réduire sa dépendance, par des investissements dans les infrastructures, la santé et l’éducation. Il s’est dit encouragé par la modeste augmentation de l’APD, qui est passée de 47 milliards de dollars en 2010 à 50 milliards en 2011. Il a toutefois appelé la communauté internationale à honorer les engagements pris lors des conférences des Nations Unies et des réunions du G-8 à Gleneagles en 2005 et à L’Aquila en 2009.
Appuyant les recommandations contenues dans les rapports du Secrétaire général, M. Gumende a reconnu que l’Afrique devait renforcer ses acquis socioéconomiques et politiques en se concentrant, entre autres, sur la gouvernance inclusive, les partenariats entre secteurs public et privé (PPP) et les partenariats mondiaux. Il a souligné que le paludisme restait un problème préoccupant, en particulier pour les groupes vulnérables dont font partie les enfants de moins de 5 ans, les femmes enceintes et les personnes vivant avec le VIH/sida.
À ce sujet, un plan quinquennal 2010-2014 et une stratégie d’élimination de la pauvreté visent à renforcer les capacités dans le secteur de la santé et à accroître la couverture sociale et la qualité des interventions. Avec son Programme pour le contrôle du paludisme, le Mozambique a fait des progrès importants pour réduire l’impact de cette maladie, grâce à des vaporisations à l’intérieur des maisons, dans 85% des districts ciblés, la distribution d’au moins une moustiquaire imprégnée d’insecticide pour 57% des familles affectées et de deux doses de traitement antipaludique pour 34% des femmes enceintes au cours du premier semestre 2012.
M. ANATOLIO NDONG MBA (Guinée équatoriale) a affirmé, à son tour, que d’énormes progrès ont été réalisés en Afrique dans la lutte contre le paludisme et les autres maladies. Mais il faut continuer de renforcer le Partenariat mondial, a-t-il dit, avant d’indiquer que son pays a réussi à diminuer de 57% la prévalence du paludisme en quatre ans. Il a d’ailleurs obtenu le prix international UNESCO-Guinée équatoriale pour la recherche en sciences de la vie. Le combat contre le paludisme en Guinée équatoriale n’a pas été mené seul, a dit le représentant, en soulignant l’importance des Programmes d’accès à l’eau potable et à l’assainissement. Il a demandé aux partenaires internationaux de poursuivre leurs efforts et leurs appuis pour que la Guinée équatoriale puisse aller de l’avant dans son développement durable.
Mme FORTUNA DIBACO CIZARE (Éthiopie) a constaté que les défis que connait l’Afrique en matière de développement demeuraient complexes et énormes. Le taux de croissance moyen de 5% prévu pendant la prochaine décennie ne suffira pas à faire passer les PMA du continent dans la catégorie des pays à revenu intermédiaire, a-t-elle indiqué. Elle a commenté les répercussions de la crise économique et financière et des changements climatiques sur le PNB de l’Afrique. Elle a estimé que les principaux objectifs du NEPAD en matière d’infrastructures, d’énergie, d’agriculture et d’appropriation africaine devaient être mis en œuvre grâce à une coopération internationale effective. Le NEPAD, a-t-elle affirmé, doit servir de catalyseur pour le développement et l’intégration régionale.
Mme Cizare a ensuite indiqué que les réseaux électriques et routiers que l’Éthiopie est en train de construire avec Djibouti, le Soudan, le Kenya et le Soudan du Sud illustraient l’engagement de son pays en faveur de l’intégration régionale et de la transformation économique. Observant par ailleurs que près de 60% de la population du continent est âgée de moins de 30 ans, Mme Cizare a estimé qu’une bonne gestion de cette particularité démographique s’imposait, comme la participation active et substantive des jeunes dans l’environnement économique, social et politique. Il faut à tout prix aider les jeunes à organiser et créer les espaces et les mécanismes politiques qui les aideront à répondre aux défis sociétaux. La représentante a conclu en faisant part des succès de l’Éthiopie en matière de prévention et de contrôle du paludisme.
M. BASHAR ALI ALDUWAISAN (Koweït) a constaté que depuis le lancement du NEPAD, la pauvreté et les maladies dangereuses et contagieuses avaient progressé alors que l’appui économique et au développement baissait. Il a voulu que l’augmentation du prix des denrées alimentaires, les troubles sur les marchés financiers et la crise économique ne viennent pas entraver la mise en œuvre des engagements pris par la communauté internationale pour appuyer le développement. Il a exhorté les pays africains à déployer davantage d’efforts pour répondre aux exigences et aux attentes de la communauté internationale, notamment en matière de stabilité, de bonne gouvernance et de création d’un environnement propice.
M. Alduwaisan a assuré que le Koweït n’épargnerait aucun effort pour appuyer les pays en développement. Il a rappelé que le Fonds koweïtien pour le développement économique qui opère dans 48 des 54 pays de l’Union africaine a financé à hauteur de 6,4 milliards de dollars des projets de développement en Afrique et a contribué à l’allègement de la dette de 24 pays africains. Le Koweït s’est également engagé à verser 500 millions de dollars lors de la Conférence des donateurs sur le Soudan du Sud.
Parce que l’Afrique manque cruellement d’infrastructures, le continent requiert un investissement massif pour le transport, l’énergie, les technologies de l’information et la communication, l’eau et l’assainissement pour consolider ainsi la durabilité de sa croissance, a dit M. SOLOMON MAINA (Kenya). Une somme annuelle de 200 milliards de dollars est nécessaire pour ces investissements, a-t-il estimé, en arguant que le continent ne peut prendre en charge que le tiers de cette somme pour atteindre les OMD. Aussi, est-il clair aujourd’hui qu’aucun pays du continent ne pourra atteindre les OMD et que d’autres ont même enregistré une croissance négative. Au Kenya, des progrès ont été enregistrés dans l’éducation primaire comme en témoigne le taux de scolarisation de 95% en 2011. Il en est de même pour l’égalité des genres et l’autonomisation des femmes.
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